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Évaluation du stress postnatal à la consultation postnatale chez les mères ayant accouché au Gynépôle de Marseille

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: dumas-02380876

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02380876

Submitted on 26 Nov 2019

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Évaluation du stress postnatal à la consultation

postnatale chez les mères ayant accouché au Gynépôle

de Marseille

Élodie Hinsinger

To cite this version:

Élodie Hinsinger. Évaluation du stress postnatal à la consultation postnatale chez les mères ayant accouché au Gynépôle de Marseille. Gynécologie et obstétrique. 2019. �dumas-02380876�

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École de Maïeutique

Évaluation du stress postnatal à la consultation postnatale

chez les mères ayant accouché au Gynépôle de Marseille

Comparaison entre primipares et multipares

Présenté et publiquement soutenu

Le 23 avril 2019

Par

HINSINGER Elodie

née le 09 décembre 1995

Pour l'obtention du diplôme d’État de Sage-Femme

Année universitaire 2018/2019

Membres du jury :

- HASSLER Pascale, sage-femme enseignante

- RIQUET Sébastien, sage-femme enseignant (directeur de mémoire)

- TACIACK-ABBINK Sophie, sage-femme coordinatrice CH Pertuis

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Aix-Marseille UNIVERSITE

École de Maïeutique

Évaluation du stress postnatal à la consultation postnatale

chez les mères ayant accouché au Gynépôle de Marseille

Comparaison entre primipares et multipares

HINSINGER Elodie

Née le 09 décembre 1995

Mémoire présenté pour l'obtention du Diplôme d'état de sage-femme

Année universitaire 2018-2019

Visa et tampon de l'école :

Validation 1ère session 2019 : Oui □ Non □ Mention : Félicitations du Jury

Très bien

Bien

Assez Bien

Passable

Validation 2ème session 2019 : Oui □ Non

Mention :

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Évaluation du stress postnatal

à la consultation postnatale chez les mères ayant

accouché au Gynépôle de Marseille

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Remerciements

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué de loin comme de près à la réalisation de ce mémoire :

• M. RIQUET Sébastien, directeur de mémoire, sans qui ce mémoire n'aurait pas pu voir le jour : un grand merci pour votre aide, votre soutien et vos encouragements,

• Mme RAZUREL Chantal, merci d'avoir créé l'échelle PNPSI et d'avoir accepté son utilisation,

• Aux cadres des consultations de l'Hôpital de la Conception, Mme ALLEGRE, et Mme VAUGIRARD, cadre des consultations de l’Hôpital Nord : merci d'avoir accepté que mon étude soit menée au sein de vos services,

• Aux aides-soignant(e)s, étudiant(e)s, ami(e)s et toutes les personnes qui ont contribué à la distribution des questionnaires

• Sans oublier mes parents, sans qui, ses études n'auraient jamais commencé : merci d'avoir cru en moi, et de m'avoir soutenu durant ses longues études. A mon frère et ma colocataire, merci de m'avoir supporté pendant ses années de colocation, ainsi qu’à mes amies qui ont égayé ses années.

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Sommaire

Introduction... p. 1 Matériels et méthode... p. 5 Résultats... p. 8 Analyse et discussion... p. 24 Conclusion... p. 37

Liste des abréviations ………. p. 38

Table des matières

Bibliographie

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Introduction

Le post-partum est une période qui débute après l'accouchement et qui se termine par le retour de couches ou autrement dit, par le retour des menstruations (Larousse, 2015). L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), définit le post-partum comme étant la période qui débute environ une heure après la délivrance, c’est-à-dire après l’expulsion du placenta et qui englobe les six à huit semaines qui suivent (OMS, 1999). Cette période peut même s’étendre jusqu'à la première année de vie de l'enfant si l'on englobe le sevrage : on parle alors de post-partum tardif.

Le stress se définit par des difficultés d’adaptation à de nouvelles situations lorsqu’un individu juge que ses ressources ne sont pas suffisantes, qu’elles sont trop dépassées pour pouvoir réajuster son mode de fonctionnement (Razurel, 2015).

La naissance est une situation inconnue à grands bouleversements (Moreau, al. 2009), une période vulnérable durant laquelle de nombreux changements interviennent, notamment sur le plan physique, familial, émotionnel, hormonal, comportemental, et psychique avec la mise en place d’un état de préoccupation dans lequel la mère concentre tous ses investissements et toutes ses compétences vers le bébé : c’est ce qu’on appelle la « préoccupation maternelle primaire » (Winnicott, 1989). Tous ces bouleversements, sont source de stress en cas de difficultés à s’adapter à ses nouvelles situations engendrées par la naissance d’un enfant (Razurel, 2015) et peuvent entraîner une baisse du sentiment de compétence, une détérioration de la santé émotionnelle et de la relation mère-enfant (Razurel, al. 2011 ; Razurel, 2015) à l’origine de certains troubles. Pour la mère et le père, c’est une période délicate de transition vers la parentalité où ils vont devoir apprendre à intégrer de nouveaux rôles et à assumer des responsabilités (Razurel, al. 2010).

C’est une période idéale pour réaliser de la prévention, prodiguer des conseils, diagnostiquer l'état émotionnel, dépister et traiter les complications du post-partum (OMS, 1999). Dans les textes de notre profession, la sage-femme est autorisée à pratiquer l'ensemble des actes cliniques et techniques nécessaires au suivi et à la surveillance des situations non pathologiques et au dépistage de pathologies en s’aidant des outils disponibles (CNOSF, 2012). La sage-femme y est autorisée à condition d’adresser la patiente à un médecin en cas de repérage d’une anomalie ou d’une situation pathologique (CNOSF, 2010).

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La littérature met en lien le stress postnatal et le risque de développer des complications néonatales à court et à long terme. On note notamment la perturbation du lien mère-enfant à l’origine de troubles de l’attachement de type insécure évitant ou anxieux (Montmasson, al. 2012 ; Razurel, 2015 ; Williams, al. 2016). L’attachement est un lien qui permet à l’enfant de se sentir en sécurité afin d’explorer le monde et cette proximité est essentielle à la survie de l’enfant (Razurel, 2015). Nous retrouvons aussi des troubles au niveau des fonctions affectives et cognitives à l’origine d’anxiété, d’interactions sociales diminuées (Lee Y.A, al. 2016), d’un retard dans les acquisitions cognitives (Razurel, 2015) et d’autisme (Hohmann, al. 2012). On peut observer des conséquences sur les fonctions cérébrales à l’origine de déficience de la mémoire spatiale (Lee Y.A, al. 2016) et des troubles du développement cérébral (Liu, al. 2016) avec des modulations du néocortex (Hohmann, al. 2012). Le stress postnatal peut agir aussi sur les fonctions métaboliques avec notamment des altérations métaboliques, et le développement d’un diabète de type II (Loizzo, al. 2012 ; McPherson, al. 2009). Les fonctions respiratoires peuvent aussi être touchées avec la survenue de sifflement, et d’asthme (Chiu, al. 2012 et Lee Alison, al. 2016). Le stress peut même entraîner des troubles du comportement (Sutter-Dallay, al. 2008), des troubles de la personnalité et des désordres psychiatriques à l’origine d’anxiété, de stress et de schizophrénie à l’âge adulte (Jawahar, al. 2015).

Le stress postnatal a des conséquences maternelles : puisqu'il peut augmenter certains troubles comme le risque de développer un état anxieux (Faisal-Cury, al. 2004 ; Razurel, 2015) et particulièrement celui de la dépression postnatale (Razurel, al. 2010) qui est caractérisée par un état d’irritabilité, d’asthénie, d’anorexie, un sentiment de tristesse, des troubles du sommeil, une sexualité perturbée, un manque d’intérêt voire une dévalorisation de soi et de ses capacités (Razurel, 2015). Et dans 0,1 à 0,2% (Robertson, al. 2004) des cas, ces troubles peuvent aller jusqu’à la psychose puerpérale pouvant entraîner par la suite le suicide ou l'infanticide.

Il ne faut pas oublier aussi, l’impact sur le conjoint, la dynamique du couple et l’équilibre familial (Razurel, 2015 ; Robertson, al. 2004).

La littérature estime une prévalence de la dépression postnatale pouvant aller jusqu'à 26% (Razurel, 2015 ; Robertson, al. 2004) et pouvant survenir jusqu’à un an après l’accouchement, ce qui représente un enjeu majeur de santé publique (ARS, 2018). Il faut noter que l'anxiété peut être un symptôme précurseur ou associé à 30% à une dépression postnatale et de 24 à 33% à un état de stress post-traumatique (Bell & Andersson 2016 ; Montmasson, al. 2012) d’où la nécessité de se préoccuper d’un état d’anxiété. Un état de stress post-traumatique (ESPT) est un trouble anxieux qu’une personne peut développer suite à l’exposition à « un événement traumatique majeur ». La prévalence en lien avec le vécu de l’accouchement est de 1,3 à 6%, 14% présentent un stress aigu et 60% souffrent de post-partum blues (Denis & Callahan, 2009) ou plus communément appelé « baby-blues ». De plus, il est rapporté qu'il existe une triple co-morbidité (jusqu'à 12% à six semaines postnatales et de 1,5 à 3% à six mois de l’accouchement) (Montmasson, al. 2012) entre l'anxiété, la dépression postnatale et un état de stress post-traumatique (Agius, al. 2016 ; Falah-Hassani, al. 2016 ; Zaers, al. 2008).

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C'est pourquoi il est important de ne pas minimiser les facteurs de stress et d'assurer un soutien, un accompagnement de la part de tous les professionnels de santé et tout particulièrement la sage-femme qui possède une place privilégiée (CNOSF, 2010 ; Razurel, al. 2011) par ses compétences multiples, allant du suivi de grossesse, à la préparation à la naissance et à la parentalité (PNP), à l'accouchement, en passant par le suivi gynécologique de prévention, et aux soins de la mère et de l'enfant pendant le post-partum (HAS, 2012).

L'Agence Régionale de la Santé (ARS) de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur a souligné dans la révision de son projet régional de santé 2012-2016 « une prise en compte de l’environnement psychologique de la mère et de l’enfant insuffisamment évalué » et recommande un renforcement de la prise en charge (ARS, 2013). Cependant, l'échelle EPDS [annexe V] qui est un questionnaire de dépistage d’un état dépressif dans le post-partum est non recommandée en systématique (CNGOF, 2015) et ce, malgré toutes les conséquences évoquées.

En 2018, l’ARS a publié son schéma régional de santé 2018-2023 dans lequel l’objectif principal est de prévenir, soigner, accompagner et diminuer la souffrance psychique en organisant une prise en charge globale. Un des sous-objectifs concerne la santé mentale et la périnatalité : où il est conseillé de prendre en compte la dimension psychosociale autour de la naissance afin de dépister et de traiter précocement (ARS, 2018). De plus, dans la littérature, on retrouve entre 27 et 48% des femmes qui déclarent ne pas avoir pu aborder leurs préoccupations avec les soignants durant le post-partum précoce et qu’ils se sont peu souciés de leur état psychologique (Bernard, al. 2017) ce qui évoque une non application des recommandations concernant la prise en charge de l’état psychologique des patientes. Il est donc nécessaire de reconsidérer la prise en charge des femmes dans le post-partum et de pallier au manque de structures adéquates (Razurel, al. 2010).

En dépit de ses recommandations, la dimension du stress postnatal est peu explorée en consultation postnatale et ne l’est pas au Gynépôle de Marseille, malgré l'existence d'outils spécifiques comme l'échelle de Mme Razurel : PostNatal Perceived Stress Inventory (PNPSI) (Razurel, al. 2013) qui a identifié et rassemblé les facteurs de stress postnatal en une échelle de dix-neuf items.

La consultation postnatale permet de clôturer l’épisode de la naissance et des suites de couches et de faire un bilan complet six à huit semaines après l’accouchement (Franke, 2009). C’est donc le moment propice pour dépister les dernières vulnérabilités et de mettre en place une prise en charge adéquate.

Pour toutes ces raisons, et afin de mettre en place des mesures, il nous semble pertinent d'apprécier la perception des facteurs de stress à la consultation postnatale (donc six à huit semaines après l’accouchement) et d’évaluer l'évolution de ces facteurs depuis le post-partum précoce (Bernard, 2016), tout en faisant la comparaison entre les primipares chez qui, la perception du stress était la plus grande dans le post-partum précoce (Bernard, 2016) et les multipares.

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Pour cela, nous avons formulé la question de recherche suivante : « quelle est la perception des facteurs de stress postnatal à la consultation postnatale chez les femmes ayant accouché au Gynépôle de Marseille ? ».

Notre objectif principal sera d'apprécier la perception du niveau de stress à la consultation postnatale à l'aide de l'échelle PNPSI (Razurel, al. 2013) et notre objectif secondaire sera d'identifier l'évolution entre les facteurs de stress du post-partum précoce en comparant les résultats de l’étude du mémoire d’une étudiante sage-femme (Bernard, 2016) qui a évalué la perception du stress postnatal pendant le séjour en maternité grâce à l’échelle PDPSI (Razurel, al. 2014) [annexe VI] avec ceux de notre étude réalisée au moment de la consultation postnatale, dans le but de sensibiliser les professionnels de santé au dépistage des situations à risque et à l'orientation des patientes vers des professionnels experts (psychologues ou psychiatres) en cas de dépistage de vulnérabilités (HAS, 2005).

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Matériels et méthode

« Quelle est la perception des facteurs de stress postnatal à la consultation postnatale chez les femmes ayant accouché au Gynépôle de Marseille ? »

Objectifs de l'étude :

• Apprécier la perception du niveau de stress postnatal à la consultation postnatale à l'aide de l'échelle PNPSI (Razurel, al. 2013)

• Identifier l'évolution entre les facteurs de stress du post-partum précoce (Bernard, 2016) et ceux en postnatal au moment de la consultation postnatale.

Caractéristiques de l'étude :

L'étude menée a utilisé l'approche quantitative et a été dans un premier temps, prospective, à l'aide d'un questionnaire distribué aux patientes le jour de leur consultation postnatale, puis dans un second temps, comparative afin de comparer les primipares et les multipares, puis les facteurs de stress du post-partum précoce avec ceux du postnatal.

L'étude a été dirigée au Gynépôle de Marseille, c'est-à-dire dans les services de consultations de l'Hôpital de la Conception et de l'Hôpital Nord et s'est étendue sur une période de 11 mois, allant de novembre 2017 à fin septembre 2018.

Caractéristiques de la population étudiée :

• Les critères d'inclusion ont été : les primipares ou multipares, majeures, ayant accouché par voie basse ou césarienne après une grossesse simple ou multiple et venant à leur consultation postnatale que celle-ci soit réalisée par une sage-femme ou un gynécologue-obstétricien.

• Les critères de non-inclusion ont été : les femmes ne parlant pas ou ne comprenant pas le français.

• Les critères d'exclusion ont été : les personnes mineures, les questionnaires incomplets et les femmes sous tutelle ou curatelle.

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Constitution du questionnaire :

Le questionnaire [annexe I] est composé de deux parties : la première, avec des renseignements généraux regroupés en treize questions afin de sélectionner et classer les patientes et la deuxième, composée de l'échelle PNPSI de Mme Razurel qui rassemble les dix-neuf facteurs de stress les plus fréquemment ressortis au court d'entretiens avec des primipares et des multipares (Razurel, al. 2013).

Ces 19 items peuvent être regroupés en 6 groupes qui forment les facteurs de stress : • La fatigue et l’organisation à domicile (items 1, 2 et 13)

• La relation avec le nouveau-né (items 3 à 7) • Le rapport avec le corps (items 8, 9 et 17)

• L’alimentation du nouveau-né (items 10, 11 et 16) • Les projections futures (items 12 à 15)

• Et le rapport avec le partenaire (items 18 et 19).

L'échelle permet pour chaque item d'évaluer son stress selon 5 possibilités : • 1 : « pas du tout stressée »

• 2 : « un peu stressée »

• 3 : « moyennement stressée » • 4 : « très stressée »

• 5 : « énormément stressée ».

Nous avons effectué des ajustements au niveau de l’échelle. En effet, l’item 5 initial de l’échelle PNPSI de Razurel employait le terme de « mort subite du nourrisson ». Nous l’avons par la suite remplacé par celui de « mort inattendue du nourrisson » parce qu’il a été modifié par la Haute Autorité de Santé en 2007 afin d’englober tous les cas de décès survenant brutalement chez le nourrisson.

Nous avons également rajouté le terme de nourrisson à côté de celui de « nouveau-né ». En effet, nous pouvons appeler un nouveau-né comme tel de sa naissance à ses vingt-huit premiers jours, et étant donné que la consultation postnatale est effectuée six à huit semaines après l’accouchement, il est important d’ajouter le terme de nourrisson aux items afin d’inclure la période après les vingt-huit premiers jours. Cette période s’étend jusqu’aux deux ans de l’enfant (Labrune, 2015).

Distribution des questionnaires :

Les questionnaires ont été proposés et distribués à chaque patiente parlant et comprenant le français et se présentant le jour de sa consultation postnatale que celle-ci soit réalisée par une sage-femme ou un gynécologue-obstétricien. Ils ont été remplis par les patientes sur la base du volontariat, le jour même de leur consultation postnatale en attendant le praticien.

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Recueil de données :

Toutes les données ont été saisies dans une grille de recueil constituée sur un tableur Excel afin de manipuler les données quantitatives et qualitatives à l’aide de tableaux dynamiques croisés.

Ce recueil de données, a permis dans un premier temps de réaliser les premières statistiques (effectifs, pourcentages et moyennes) puis dans un second temps la comparaison entre les primipares et les multipares à l’aide du test de Student (comparaison de moyennes). Et dans un troisième temps, le coefficient de corrélation a été utilisé afin d'observer l'influence d'un facteur de stress sur les autres.

(15)

Résultats

300 questionnaires ont été imprimés : 134 questionnaires ont été récupérés sur une période de 11 mois sur le Gynépôle (92% de participation sur le site de la Conception et seulement 8% sur l’Hôpital Nord), 1 questionnaire a été exclu car il était incomplet, donc 133 questionnaires ont été retenus.

96 questionnaires ont été perdus sur le site de l’Hôpital Nord et 70 n’ont pas été rendus.

La population étudiée :

• Effectif total : 133 patientes : • 56 primipares

• 77 multipares.

• La plus jeune patiente avait 19 ans et la plus âgée : 45 ans, avec un âge moyen de 29,6 ans pour les primipares, de 33 ans pour les multipares et de 31, 6 ans pour les primipares et multipares confondues.

Figure 1 : répartition de la population étudiée par tranche d'âge

16 35,7 21,4 23,2 3,6 6,5 27,3 27,3 26 13 10,5 30,8 24,8 24,8 9

< 25 ans 25-30 ans 30-35 ans 35-40 ans > 40 ans 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Ef fe ctif e n %

Répartition de la population par tranche d'âge

Primipares Multipares Total

(16)

Caractéristiques de la population étudiée :

Tableau 1 : caractéristiques de la population étudiée

Primipares Multipares Totaux

N % N % N %

Grossesse pathologique 11 19,6 15 19,5 26 19,5

Grossesse physiologique 45 80,4 62 80,5 107 80,5

Accouchement voie basse instrumental 9 16,1 8 10,4 17 12,8

Accouchement voie basse spontané 30 53,6 53 68,8 83 62,4

Césarienne 17 30,4 16 20,8 33 24,8

Ventouse 8 14,3 5 6,5 13 9,8

Forceps 1 1,8 4 5,2 5 3,8

Épisiotomie 8 14,3 4 5,2 12 9

Déchirure périnéale 32 57,1 29 37,7 61 45,9

Naissance d'un seul enfant 55 98,2 74 96,1 129 97

Naissance de jumeaux 1 1,8 3 3,9 4 3

Séjour du nouveau-né en chambre 52 92,9 73 94,8 125 94

Séjour du nouveau-né en unité de soins

intensifs 2 3,6 4 5,2 6 4,5

Séjour du nouveau-né en réanimation 2 3,6 0 0 2 1,5

Allaitement maternel (AM) 48 85,7 65 84,4 113 85

Alimentation artificielle 7 12,5 11 14,3 18 13,5

AM maintenu 35 62,5 57 74 92 69,2

Arrêt de l'AM 13 23,2 8 10,4 21 15,8

Allaitement mixte 1 1,8 1 1,3 2 1,5

Patiente mariée 31 55,4 50 64,9 81 60,9

Patiente non mariée 25 44,6 27 35,1 52 39,1

Logement commun avec le père 51 91,1 65 84,4 116 87,2

Logement distinct du père 5 8,9 12 15,6 17 12,8

Étudiante 3 5,4 5 6,5 8 6

En activité professionnelle 33 58,9 35 45,5 68 51,1

Sans activité professionnelle 23 41,1 42 54,5 65 48,9

Aides de la famille 42 75 36 46,8 78 58,6

(17)

L'échelle PNPSI :

Chaque facteur a été étudié pour la population globale (primipares et multipares confondues), puis pour les primipares seules et les multipares seules. Les tableaux descriptifs sont exposés en annexes afin d’en faciliter la lecture [annexe II, III et IV]. Légende des figures :

L’échelle de stress est cotée selon 5 possibilités : • 1 : « pas du tout stressée »

• 2 : « un peu stressée »

• 3 : « moyennement stressée » • 4 : « très stressée »

• 5 : « énormément stressée ».

Figure 2 : I1PNPSI : la fatigue, le manque de sommeil

16,1 39,3 25 16,1 3,6 18,2 35,1 33,8 11,7 1,3 17,3 36,8 30,1 13,5 2,3

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I1PNPSI

Primipares Multipares Total

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Figure 3 : I2PNPSI : le fait d'être débordée et d'avoir peu de temps pour soi

Figure 4 : I3PNPSI : le rythme du nouveau-né et du nourrisson

25 33,9 21,4 17,9 1,8 24,7 39 24,7 7,8 3,9 24,8 36,8 23,3 12 3

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I2PNPSI

Primipares Multipares Total 25 32,1 26,8 14,3 1,8 48,1 20,8 20,8 6,5 3,9 38,3 25,6 23,3 9,8 3

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I3PNPSI

Primipares Multipares Totaux

(19)

Figure 5 : I4PNPSI : l'état de santé du nouveau-né et du nourrisson

Figure 6 : I5PNPSI : l'idée de la mort inattendue du nourrisson

23,2 14,3 25 19,6 17,9 42,9 20,8 10,4 19,5 6,5 34,6 18 16,5 19,5 11,3

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I4PNPSI

Primipares Multipares Totaux 25 8,9 19,6 25 21,4 35,1 24,7 10,4 11,7 18,2 30,8 18 14,3 17,3 19,5

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I5PNPSI

Primipares Multipares Totaux

(20)

Figure 7 : I6PNPSI : le fait de donner les soins au nouveau-né et au nourrisson (bains, soins du cordon, changes...)

Figure 8 : I7PNPSI : l'impression de ne pas être à la hauteur

67,9 16,1 3,6 8,9 3,6 74 14,3 3,9 5,2 2,6 71,4 15 3,8 6,8 3

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 70 80 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I6PNPSI

Primipares Multipares Totaux 48,2 32,1 14,3 3,6 1,8 68,8 23,4 1,3 1,3 5,2 60,2 27,1 6,8 2,3 3,8

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 70 80 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I7PNPSI

Primipares Multipares Totaux

(21)

Figure 9 : I8PNPSI : la cicatrice d'épisiotomie et les lésions liées à l'accouchement (le fait de ne pas reconnaître son corps)

Figure 10 : I9PNPSI : la douleur de la cicatrice (d’épisiotomie ou de césarienne)

46,4 32,1 12,5 1,8 7,1 55,8 31,2 6,5 5,2 1,3 51,9 31,6 9 3,8 3,8

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I8PNPSI

Primipares Multipares Totaux 60,7 23,2 8,9 3,6 3,6 66,2 23,4 7,8 2,6 0 63,9 23,3 8,3 3 1,5

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 70 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I9PNPSI

Primipares Multipares Totaux

(22)

Figure 11 : I10PNPSI : le fait de ne pas savoir si son enfant mange suffisamment

Figure 12 : I11PNPSI : la douleur de l'allaitement

55,4 25 3,6 12,5 3,6 55,8 26 9,1 5,2 3,9 55,6 25,6 6,8 8,3 3,8

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I10PNPSI

Primipares Multipares Totaux 62,5 23,2 7,1 7,1 0 62,3 20,8 9,1 5,2 2,6 62,4 21,8 8,3 6 1,5

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 70 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I11PNPSI

Primipares Multipares Totaux

(23)

Figure 13 : I12PNPSI : le fait de ne pas pouvoir faire ce que je faisais avant (sortir, voyager...)

Figure 14 : I13PNPSI : l'écart entre ce que je m'étais imaginée et ce que j'ai vécu

42,9 32,1 23,2 1,8 0 53,2 26 9,1 7,8 3,9 48,9 28,6 15 5,3 2,3

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I12PNPSI

Primipares Multipares Totaux 41,1 33,9 12,5 10,7 1,8 46,8 29,9 14,3 9,1 0 44,4 31,6 13,5 9,8 0,8

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I13PNPSI

Primipares Multipares Totaux

(24)

Figure 15 : I14PNPSI : la garde du nourrisson quand je reprendrai le travail

Figure 16 : I15PNPSI : la reprise de mon travail (ou de mes activités)

55,4 8,9 14,3 8,9 12,5 55,8 13 5,2 16,9 9,1 55,6 11,3 9 13,5 10,5

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I14PNPSI

Primipares Multipares Totaux 53,6 12,5 10,7 14,3 8,9 55,8 13 14,3 9,1 7,8 54,9 12,8 12,8 11,3 8,3

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I15PNPSI

Primipares Multipares Totaux

(25)

Figure 17 : I16PNPSI : les propos contradictoires des soignants

Figure 18 : I17PNPSI : la reprise de ma sexualité

55,4 21,4 14,3 7,1 1,8 61 22,1 7,8 7,8 1,3 58,6 21,8 10,5 7,5 1,5

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 70 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I16PNPSI

Primipares Multipares Totaux 48,2 26,8 16,1 5,4 3,6 54,5 22,1 15,6 6,5 1,3 51,9 24,1 15,8 6 2,3

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I17PNPSI

Primipares Multipares Totaux

(26)

Figure 19 : I18PNPSI : la relation avec mon partenaire

Figure 20 : I19PNPSI : la place du père auprès du nouveau-né et du nourrisson

57,1 23,2 16,1 3,6 0 62,3 22,1 5,2 6,5 3,9 60,2 22,6 9,8 5,3 2,3

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 70 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I18PNPSI

Primipares Multipares Totaux 76,8 16,1 3,6 3,6 0 59,7 16,9 9,1 6,5 7,8 66,9 16,5 6,8 5,3 4,5

Pas du tout stressée Un peu stressée Moyennement stressée Très stressée Enormément stressée 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Echelle de stress Ef fe ctif e n %

I19PNPSI

Primipares Multipares Totaux

(27)

Comparaison entre les primipares et les multipares :

Dans le but de comparer l'évolution des facteurs de stress entre le post-partum précoce (Bernard, 2016) et ceux de la consultation postnatale, nous avons réalisé la comparaison de nos deux populations : les primipares et les multipares à l'aide du test de Student.

Tableau 2 : comparaison entre les primipares et multipares selon le test de Student

Facteurs Items Primipares N = 56 Multipares N = 77 Moyenne Moyenne p La fatigue et l’organisation à domicile

La fatigue, le manque de sommeil 2,52 2,43 NS Le fait d’être débordée et d’avoir peu de

temps pour soi

2,38 2,27 NS L'écart entre ce que je m'étais imaginée et

ce que j'ai vécu vis-à-vis de l’organisation à domicile 1,98 1,86 NS La relation au nourrisson Le rythme du nourrisson 2,36 1,97 p < 0,05 La santé du nourrisson 2,95 2,26 p < 0,05

L’idée de la mort inattendue du nourrisson 3,09 2,53 p < 0,05

Les soins du nourrisson 1,64 1,48 NS

L'impression de ne pas être à la hauteur pour m’occuper du nourrisson

1,79 1,51 NS

Le rapport au corps

La cicatrice d’épisiotomie et les lésions liées à l'accouchement

1,91 1,65 NS

La douleur de la cicatrice (d’épisiotomie ou de césarienne)

1,66 1,47 NS

La reprise de ma sexualité 1,89 1,78 NS

L’alimentation du nouveau-né

Le fait de ne pas savoir s’il mange suffisamment

1,84 1,75 NS

La douleur de l'allaitement 1,59 1,65 NS

Les propos contradictoires des soignants 1,79 1,66 NS

Les projections futures

Le fait de ne pas pouvoir faire ce que je faisais avant

1,84 1,83 NS

La garde du nourrisson quand je reprendrai le travail

2,14 2,1 NS

La reprise de mon travail 2,13 2 NS

La relation au partenaire

La relation avec mon partenaire 1,66 1,68 NS

La place du père auprès du nourrisson 1,34 1,86 p < 0,05

Légende :

• N : effectif

• NS : non significatif • p < 0,05 : significatif

(28)

Le coefficient de corrélation :

Nous avons ensuite étudié la corrélation entre les différents facteurs afin d'observer l'influence d'un facteur de stress sur les autres.

Tableau 3 : coefficient de corrélation entre les différents items des facteurs de stress postnatal de l’échelle PNPSI

I1 I2 I3 I4 I5 I6 I7 I8 I9 I10 I11 I12 I13 I14 I15 I16 I17 I18 I19

I1 / I2 .55 ** / I3 .47 ** .49 ** / I4 .36 ** .23 * .39 ** / I5 .19 * .19 * .27 ** .43 ** / I6 .17 * .1 .37 ** .27 ** .07 / I7 .16 * .14 * .29 ** .19 * .13 .44 ** / I8 .29 ** .27 ** .21 * .29 ** .08 .24 * .22 * / I9 .24 * .14 .18 * .27 ** .1 .35 ** .08 .41 ** / I10 .22 * .16 * .33 ** .34 ** .18 * .29 ** .42 ** .19 * .24 * / I11 .20 * .17 * .30 ** .24 * .06 .35 ** .23 * .44 ** .42 ** .23 * / I12 .30 ** .37 ** .43 ** .26 ** .08 .41 ** .27 ** .33 ** .30 ** .31 ** .32 ** / I13 .37 ** .45 ** .42 ** .22 * .22 * .24 * .20 * .17 * .31 ** .30 ** .19 * .43 ** / I14 .26 ** .28 ** .31 ** .19 * .29 ** .13 .26 ** .13 .1 .27 ** .22 * .36 ** .31 ** / I15 .15 * .36 ** .32 ** .14 * .16 * .17 * .31 ** .11 .08 .21 * .24 * .35 ** .32 ** .73 ** / I16 .23 * .27 ** .18 * .32 ** .14 .23 * .12 .38 ** .33 ** .25 * .36 ** .33 ** .29 ** .34 ** .28 ** / I17 .06 .13 .14 .07 .01 .25 * .17 * .27 ** .11 .18 * .17 * .19 * .19 * .16 * .20 * .23 * / I18 .03 .13 .20 * .17 * -.04 .38 ** .22 * .27 ** .29 ** .20 * .26 ** .32 ** .28 ** .06 .16 * .17 * .47 ** / I19 .16 * .1 .20 * .11 -.14 .39 ** .05 .17 * .13 .07 .20 * .24 * .15 * -.02 .03 .15 * .21 * .50 ** /

(29)

Légende :

• I1 : item 1 : la fatigue, le manque de sommeil

• I2 : item 2 : le fait d'être débordée et d'avoir peu de temps pour soi • I3 : item 3 : le rythme du nouveau-né et du nourrisson

• I4 : item 4 : l’état de santé du nouveau-né et du nourrisson • I5 : item 5 : l’idée de la mort inattendue du nourrisson

• I6 : item 6 : le fait de donner les soins au nouveau-né et au nourrisson • I7 : item 7 : l’impression de ne pas être à la hauteur

• I8 : item 8 : la cicatrice d'épisiotomie et les lésions liées à l'accouchement • I9 : item 9 : la douleur de la cicatrice

• I10 : item 10 : le fait de ne pas savoir s’il mange suffisamment • I11 : item 11 : la douleur de l'allaitement

• I12 : item 12 : le fait de ne pas pouvoir faire ce que je faisais avant • I13 : item 13 : l’écart entre ce que je m'étais imaginée et ce que j'ai vécu • I14 : item 14 : la garde du nourrisson quand je reprendrai le travail • I15 : item 15 : la reprise de mon travail ou de mes activités

• I16 : item 16 : les propos contradictoires des soignants • I17 : item 17 : la reprise de ma sexualité

• I18 : item 18 : la relation avec mon partenaire

• I19 : item 19 : la place du père auprès du nouveau-né et du nourrisson • * : corrélation significative à p < 0,05

• ** : corrélation très significative à p < 0,001

En résumé, tous les items sont significativement corrélés (p < 0,05 et p < 0,001) sauf les items suivants :

• I1 : « la fatigue, le manque de sommeil » n’a pas montré de corrélation avec : o I17 : « la reprise de ma sexualité »

o I18 : « la relation avec mon partenaire »

• I2 : « le fait d’être débordée et d’avoir peu de temps pour moi » n’a pas montré de corrélation avec :

o I6 : « le fait de donner les soins au nouveau-né et nourrisson » o I9 : « la douleur de la cicatrice de césarienne ou d’épisiotomie » o I17 : « la reprise de ma sexualité »

o I18 : « la relation avec mon partenaire » o I19 : « la place du père auprès du nourrisson »

• I3 : « le rythme du bébé » n’a pas montré de corrélation avec : o I17 : « la reprise de ma sexualité »

• I4 : « l’état de santé de bébé » n’a pas montré de corrélation avec : o I17 : « la reprise de ma sexualité »

(30)

• I5 : « l’idée de la mort inattendue du nourrisson » n’a pas montré de corrélation avec :

o I6 : « le fait de donner les soins au nouveau-né et nourrisson » o I7 : « l’impression de ne pas être à la hauteur »

o I8 : « la cicatrice d’épisiotomie et les lésions liées à l’accouchement » o I9 : « la douleur de la cicatrice de césarienne ou d’épisiotomie » o I11 : « la douleur de l’allaitement »

o I12 : « le fait de ne pas pouvoir faire ce que je faisais avant » o I16 : « les propos contradictoires des soignants »

o I17 : « la reprise de ma sexualité » o I18 : « la relation avec mon partenaire » o I19 : « la place du père auprès du nourrisson »

• I6 : « le fait de donner les soins au nouveau-né et nourrisson » n’a pas montré de corrélation avec :

o I14 : « la garde du bébé quand je reprendrai le travail »

• I7 : « l’impression de ne pas être à la hauteur » n’a pas montré de corrélation avec : o I9 : « la douleur de la cicatrice de césarienne ou d’épisiotomie »

o I16 : « les propos contradictoires des soignants » o I19 : « la place du père auprès du nourrisson »

• I8 : « la cicatrice d’épisiotomie et les lésions liées à l’accouchement » n’a pas montré de corrélation avec :

o I14 : « la garde du bébé quand je reprendrai le travail » o I15 : « la reprise de mon travail »

• I9 : « la douleur de la cicatrice de césarienne ou d’épisiotomie » n’a pas montré de corrélation avec :

o I14 : « la garde du bébé quand je reprendrai le travail » o I15 : « la reprise de mon travail »

o I17 : « la reprise de ma sexualité »

o I19 : « la place du père auprès du nourrisson »

• I10 : « le fait de ne pas savoir si mon bébé mange suffisamment » n’a pas montré de corrélation avec :

o I19 : « la place du père auprès du nourrisson »

• I14 : « la garde du bébé quand je reprendrai le travail » n’a pas montré de corrélation avec :

o I18 : « la relation avec mon partenaire » o I19 : « la place du père auprès du nourrisson »

• I15 : « la reprise de mon travail » n’a pas montré de corrélation avec : o I19 : « la place du père auprès du nourrisson ».

(31)

Analyse et discussion

Validité de l'étude :

Le biais :

En réalisant notre étude, nous avons pu identifier un biais : le biais de sélection. En effet, la participation à l’étude s’est faite sur la base du volontariat, ce qui signifie que l’échantillon n’est pas totalement représentatif de la population générale car les personnes qui n’étaient pas volontaires, sont peut-être des personnes en difficulté et donc sûrement stressées, de même pour les personnes ne parlant ou ne comprenant pas le français qui n’ont pas été incluses dans l’étude pour des questions de faisabilité et de compréhension.

Les limites :

Une des limites de l’étude repose sur la perte de 96 questionnaires sur le site de l’Hôpital Nord ce qui représente un déséquilibre des populations du Gynépôle. Nous nous retrouvons donc avec une sur-représentation de la population de la Conception avec un taux de participation de 92%.

Il faut aussi noter que Marseille possède, comparée à une autre ville, une population particulière avec 17,4 % d’étrangers (Insee, 2016). Sur le Gynépôle, 72% des accouchées sont de nationalité étrangère, principalement originaires des Comores, du Maghreb, des pays de l’Est et de l’Afrique subsaharienne (Bernard, al. 2017) ce qui entraîne un nombre important de patientes ne parlant pas bien ou ne comprenant pas le français et qui n’ont pas été incluses dans l’étude engendrant donc une non-représentativité de la population générale. De plus, le CHU de l’Hôpital Nord se situe dans les quartiers Nord à proximité du 14e et du 15e arrondissement où la pauvreté représente

42 et 43% avec un nombre important d’immigrés alors que dans le 5e arrondissement,

quartier de l’hôpital de la Conception, la pauvreté représente 21%, engendrant donc une différence entre les deux populations (Centre d’observation de la société, 2014).

Nous n’avons pas inclus la provenance des patientes dans notre questionnaire alors que dans la littérature (Hartman, 2012 ; Petrel, 2009 ; San, 2013), nous avons retrouvé que selon les origines, les parents ont des habitudes qui sont ancrées dans leur culture et qui ont pu influencer le facteur de stress de la relation au nouveau-né avec les items 3 à 7 de l’échelle … Par exemple en Chine, c’est l’entourage qui s’occupe des soins du nouveau-né pendant les 40 premiers jours de l’enfant (San, 2013). Dans certaines familles, c’est même une nourrice qui en a la charge, le temps que la mère se repose. De ce fait, si une patiente dans notre échantillon est originaire de Chine, les items concernant les soins du nouveau-né (items 3 à 7) ont pu être influencés par ses habitudes culturelles.

(32)

En Afrique, en Inde ou au Népal, les bébés sont longuement massés et étirés afin de les défroisser, les fortifier et les modeler selon les traits de beauté de leur tribu (Hartman, 2012). Ceci implique que ces populations n’ont pas peur de toucher leur bébé et donc ces patientes ne sont sûrement pas stressées par le fait de réaliser les soins à leur nouveau-né. Nous pouvons en conclure qu’il existe bien une influence culturelle.

De même pour le sexe de l’enfant. Notre questionnaire ne prend pas en compte le sexe de l’enfant alors que dans la littérature (Petrel, 2009), on observe des différences dans la prise en charge des nouveau-nés. Par exemple dans la communauté marocaine, l’emmaillotage semble différent selon le sexe du bébé : la petite fille est plus à l'étroit que le garçon, afin d'encourager leur disposition à la dépendance. Ce qui induit que le sexe de l’enfant peut, peut-être influencer le facteur de stress concernant la relation au nouveau-né avec notamment l’item sur les soins à prodiguer (I6).

Notre questionnaire n’aborde pas non plus le passé des patientes (abus sexuels, maltraitance, antécédents de dépression, désordres psychiatriques…) alors que dans la littérature (Barboza & Dominguez, 2017 ; Ramsauer, al. 2016 ; Seng, al. 2013 ; Wosu, al. 2015), les auteurs décrivent que ses patientes sont plus à risque d’anxiété, de stress et donc de dépression postnatale.

Et pour finir avec les limites de notre étude, nous avons pu retrouver une bibliographie nombreuse en anglais notamment sur les conséquences néonatales et maternelles du stress postnatal ce qui a pu entraîner des erreurs de compréhension.

Le questionnaire :

Nous n’avons volontairement pas abordé la question sur la préparation à la naissance et à la parentalité (PNP) car d’après l’étude de Razurel et al. (2010) sur «Comment les mères primipares font-elles face aux événements de la naissance dans le post-partum ? Une démarche qualitative », les femmes suivent ces cours de PNP essentiellement pour se préparer à l’accouchement et disent ne pas avoir été réceptives aux autres informations (comme l’allaitement ou les soins de l’enfant). De même dans l’étude de Tari & Riquet (2016) où les femmes disent « ne pas être réceptives aux informations concernant les soins liés à l’enfant et à son mode d’alimentation durant les séances de PNP ». Dans une autre étude de Razurel, al. (2011), on constate que les connaissances sont peu mobilisées car « les mères ont du mal à se projeter dans le futur et étaient focalisées sur l’évènement à venir : à savoir l’accouchement ». Razurel (2011) a souligné le peu d’efficacité de ces séances prénatales concernant les soins, les besoins et le rythme du nouveau-né. C’est pour ces raisons, que nous n’avons pas abordé la notion de préparation à la naissance dans notre questionnaire car mêmes les femmes qui ont suivi ces séances prénatales disent « ne pas être réceptives aux informations concernant les soins liés à l’enfant et son alimentation » car ce sont des thèmes trop lointains et abstraits (Bernard, 2016) pour qu’elles puissent assimiler les informations transmises.

(33)

L'échelle PNPSI :

L’échelle PNPSI repose sur une échelle de Likert (Oppenheim, 1966 ; Scallon, 2007) qui comporte cinq degrés d’appréciation pour chaque item. Pour cette échelle, le 1 étant « pas du tout stressée », le 2 : « un peu stressée », le 3 : « moyennement stressée », le 4 : « très stressée » et 5 étant « énormément stressée ». Néanmoins, Guilbert (1990) estime qu’une personne peut facilement prendre une position neutre et aller vers le niveau central de l’outil. C’est pour cette raison que nous pouvons nous interroger sur le fait que le niveau central de l’échelle « moyennement stressée » a pu atténuer des réponses, d’un côté comme de l’autre. Pour l’illustrer, nous avons fait trois catégories pour chaque item et pour la population entière. La première catégorie, regroupe les patientes ayant répondu « pas du tout stressée » et « un peu stressée ». La seconde concerne les femmes ayant répondu « moyennement stressée » et la dernière rassemble les patientes ayant répondu « très stressée » et « énormément stressée ». Nous pouvons observer entre 15 à 30 % de réponses de notre population qui se situe au niveau de la deuxième catégorie, c’est-à-dire qui ont répondu « moyennement stressée » pour les items 1 à 4 qui concernent la fatigue, le rythme et l’état de santé du nourrisson, 12 pour « le fait de ne pas savoir si mon bébé mange suffisamment » et 17 pour la reprise de la sexualité. Donc nous pouvons nous interroger sur le fait que pour ses items, cette catégorie centrale a pu atténuer des réponses d’un côté comme de l’autre.

Concernant les primipares :

Des études ont été menées sur le post-partum précoce, c'est-à-dire durant le séjour en maternité (Bernard, 2016 ; Sénat, al. 2015) et qui montraient une perception du stress plus grande chez la primipare de par l’inexpérience, la découverte de devenir parent (Helen, 1994 ; Salari et al. 2013) et du fait, que la naissance d'un enfant est une nouvelle situation inconnue qui engendre la nécessité d’ajustements émotionnels, comportementaux et cognitifs (Razurel, al. 2010).

Comme le dit l’article de Razurel et al. en 2010, les événements stressants cités concernent principalement l’enfant et la mère passe au second plan. L’étude de Tari & Riquet en 2016 rapporte aussi que les primipares ont besoin de revenir sur les informations concernant le bien-être physique de leur enfant, les soins à prodiguer, et le rythme des pleurs. L’étude montre que pour 66,4% des femmes, les soins et le bien-être physique sont des priorités essentielles et 54,8% pour l’adaptation et le bien-être émotionnel (rythmes, sommeil, pleurs…), ce qui confirme bien que les événements stressants pour les primipares concernent principalement l’enfant.

(34)

C’est aussi ce que nous avons retrouvé dans notre étude. Par exemple, pour les items 4 et 5 qui concernent l’état de santé du nouveau-né et du nourrisson et l’idée de la mort inattendue du nourrisson, nous retrouvons respectivement 37,5 % et 46,4 % des primipares qui se disent très ou énormément stressée. De même pour l’item 10 : « le fait de ne pas savoir si mon bébé mange suffisamment », où 23,3 % des primipares se sentent très ou énormément stressées pour l’alimentation de leur nourrisson. Nous pouvons donc dire que notre étude retrouve les mêmes résultats que la littérature : les primipares sont plus stressées que les multipares et les évènements qui stressent les primipares concerne essentiellement le nouveau-né avec son bien-être, son alimentation, sa santé, ses rythmes et l’idée de la mort inattendue du nourrisson.

Concernant les multipares :

Nous avons récupéré les questionnaires des multipares afin de les analyser. Sur les dix-neuf items de l’échelle psychométrique PNPSI (Razurel, al. 2013), trois items stressent les multipares. Elles se sentent « très » ou énormément stressées » concernant l’état de santé du nourrisson (I4) à 26%, 29,9 % le sont pour l’idée de la mort inattendue du nourrisson (I5) et 26 % des multipares sont « très » ou « énormément stressées » pour la garde de l’enfant lors de la reprise du travail (I14). Nous pouvons voir que pour les multipares, deux des items concernent aussi le nourrisson.

Nous avons ensuite voulu voir s’il y avait un profil particulier de multipares qui étaient stressées avec la mise en évidence de facteurs de risque. Pour cela, nous avons repris tous les questionnaires et analysé les réponses. Nous sommes arrivés à un profil : il s’agit d’une femme de 33 ans en moyenne, avec deux enfants, dont la grossesse a été harmonieuse, ayant eu un accouchement par voie basse, et qui allaite. Une femme qui a un emploi, qui est mariée, qui vit avec son conjoint et qui bénéficie de l’aide de la part de sa famille ou de sa belle-famille. Nous pouvons donc dire que les multipares qui sont stressées n’ont pas particulièrement de profil type, et de facteur de risque mis en évidence.

Comparaison des primipares et multipares :

Grâce au test de Student, nous avons pu constater que les primipares ont une perception plus stressante par rapport aux multipares sur la relation au nouveau-né notamment avec les items sur le rythme (I3), la santé (I4) et l’idée de la mort inattendue du nourrisson (I5). Dans la littérature (Helen, 1994 ; Salari et al. 2013), on retrouve également une perception du stress plus importante chez la primipare de par l’inexpérience et la découverte de devenir parent. De même dans l’étude de Bernard, al. en 2016, où l’on retrouve que les primipares sont significativement plus stressées que les multipares en ce qui concerne le rythme du nouveau-né et les soins à prodiguer.

(35)

Quant aux multipares, elles ont une perception plus stressante de la place du père (I19). La place du père auprès du nouveau-né et du nourrisson stresse beaucoup les multipares alors que d’après la publication de Jean Le Camus, en 2006, les pères sont de plus en plus présents et impliqués dans le caregiving qui est le fait de donner les soins (pas seulement dans le milieu de la maternité), que l’on appelle aussi le maternage. Il serait plus égalitaire de parler plutôt de caregiving où le mot anglais « care » gomme la notion féminine que l’on retrouve dans le mot maternage qui fait référence à la mère, en instaurant une notion neutre avec le « care/soin », qui peut aussi bien être réalisé par le père comme par la mère puisqu’une de ses nombreuses terminologies est le fait de donner des soins, « prendre soin de », (Zielinski, 2010) sans que la notion de genre intervienne.

Jadis, les soins, les tâches des repas, et les bains étaient réservés aux femmes, ce qui a valu le nom de maternage (Le Camus, 2006). Donc nous pouvons dire que si le père est resté dans cette optique, la mère se retrouvera seule pour accomplir les tâches au quotidien et pourra se poser des questions sur la place du père auprès de son enfant et percevoir du stress.

La place du père dépend de la représentation culturelle que l’on a. En effet selon certains contextes culturels le père peut être présent pour donner les soins, ou il peut être là seulement pour le jeu, le développement de son enfant, ou encore, il peut être physiquement présent dans l’environnement de l’enfant, sans être disponible sur le plan affectif (Roopnarine & Yildirim, 2016).

Dans la publication d’Agnès Echène en 2010 et dans le communiqué de presse de l’Union Nationale des Associations Familiales (UNAF) en 2018, on retrouve aussi que l’homme y prend une place grandissante dans la relation à l’enfant : soins, bains, tâches des repas, éveil… Pourtant dans ce même communiqué, les pères disent avoir l’impression qu’on ne s’intéresse pas (ou mal) à eux. C’est pour cela, que l’UNAF a proposé de former les professionnels à intégrer systématiquement les pères dans la relation parents/professionnels autour de l’enfant : notamment les enseignants, les professionnels de soutien à la parentalité, les métiers de la justice familiale et les professionnels de santé.

Seuls 68% des pères ont recours au congé paternité (DREES, 2016). Les pères ne pouvant pas prendre leur congé paternité invoquent leurs contraintes professionnelles. C’est pour cela que l’UNAF a proposé de favoriser le recours au congé paternité par tous les pères et de rendre le congé parental (et son partage) attractif en augmentant son indemnisation afin de valoriser la place des pères et pour qu’ils puissent s’intégrer au maximum dans leur rôle de père et être au plus près de leur compagne/femme et enfant(s).

De plus, le soutien social dont le soutien du compagnon joue un rôle protecteur et a des effets positifs sur le bien-être physique et psychique de la mère et l’enfant ce qui semble moduler l’impact du stress sur la santé (Glazier, al. 2004 ; Razurel, al. 2010 ; Razurel, al. 2011) d’où l’importance du soutien social et de la place du père.

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Donc même si les multipares ont déjà vécu au moins une naissance, il demeure important de les écouter, les soutenir, et les accompagner tout en intégrant le père pour qu’il puisse remplir son rôle au maximum.

Corrélation entre les items composant les facteurs de stress postnatal :

Nous avons ensuite étudié la corrélation entre les items de l’échelle PNPSI (Razurel, al. 2013). Nous pouvons constater que tous les items sont fortement corrélés (p < 0,001) avec les items concernant la relation au nouveau-né et les projections futures, ce qui prouve bien que l’arrivée d’un enfant engendre des ajustements dans le quotidien des parents.

L’item 5 sur la mort inattendue du nourrisson est celui qui a été le moins corrélé. Il faut noter que la mort inattendue du nourrisson est l’élément le plus stressant pour les mères (37%) et principalement pour les primipares (46%). Ce stress est corrélé significativement (p<0.05) avec celui perçu par les mères sur leur fatigue, leur manque de sommeil, le sentiment d’être débordée et de ne pas savoir si leurs nourrissons mangent suffisamment. La perception du stress sur les rythmes, la santé du nourrisson et la garde de l’enfant lors de la reprise du travail est très significativement (p<0.001) corrélée avec celle sur la mort inattendue du nourrisson.

L’item 4 sur l’état de santé du nourrisson, est le deuxième élément qui stresse les mères (31%) et encore principalement les primipares (37,5%). Cet item est fortement corrélé (p<0,001) avec les items des facteurs de stress : « la relation au nouveau-né » et « le rapport au corps » et significativement corrélé (p<0,05) avec les items du facteur de stress « les projections futures ».

L’item 14 concernant la garde de l’enfant lors de la reprise du travail est le troisième élément qui stresse les mères (24%). Et ce sont les multipares (26%) qui le sont le plus. Cet item est très significativement corrélé (p<0,001) avec les items des facteurs de stress : « la relation au nouveau-né » et « les projections futures ».

Nous pouvons donc en conclure qu’il y a bien une corrélation entre les différents items du même facteur de stress. Pour le facteur de stress « la fatigue », l’item 1 et 2 sont fortement corrélés (p<0,001). Pour celui de la relation au nouveau-né : les items 3 à 7 sont aussi très significativement corrélés (p<0,001). De même pour les projections futures avec les items 12 à 15 (p<0,001) et le rapport avec le partenaire avec les items 17 à 19 (p<0,001). Quant au facteur de stress : « l’alimentation du nouveau-né », les items 10 et 11 sont seulement corrélés significativement avec un p<0,05. Le facteur de stress « la relation aux soignants », ne contient qu’un item (I16) et ne peut donc être corrélé avec aucun item de sa catégorie.

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L'évolution des facteurs de stress :

Pour pouvoir apprécier l’évolution des facteurs de stress, nous avons comparé les échelles PDPSI (Razurel, al. 2014) qui est faite pour évaluer le stress lors du post-partum précoce et PNPSI (Razurel, al. 2013) qui est faite pour le post-partum tardif.

• Nous pouvons observer que des items ont disparu notamment : ceux sur le séjour en maternité (le fait que les autres mères de la même chambre semblaient mieux se débrouiller que moi, les visites, la difficulté de se reposer à la maternité), sur l’accouchement (le pré-travail, la durée du travail, la douleur des contractions, la douleur de la poussée et de l’expulsion). Nous pouvons aussi voir la disparition du vécu de l’accouchement alors que c’est l’un des items qui stressait le plus : jusqu’à 20% des femmes se disaient « énormément stressée » et 24% « très stressée » (Bernard, al. 2017).

• Nous retrouvons des items identiques aux deux échelles, comme le rythme du bébé, les soins à prodiguer, la fatigue, la douleur de l’allaitement, et les propos contradictoires des soignants.

• De nouveaux items ont fait leur apparition comme le rapport au corps (avec la douleur et la cicatrice d’épisiotomie ou de césarienne), le fait d’être débordée et d’avoir peu de temps pour soi, l’état de santé du nourrisson, l’idée de la mort inattendue du nourrisson, le rythme de vie avec le bébé (le fait de ne pas pouvoir faire ce que je faisais avant, l’impression de ne pas être à la hauteur, et la garde du nourrisson), l’écart entre mon imagination et la réalité, la reprise du travail, la reprise de la sexualité, la relation avec le partenaire et la place du père auprès du nourrisson.

Avant de comparer nos résultats avec ceux de l’étude d’Emilie Bernard (Bernard, 2016), nous avons dû appareiller notre population avec celle de son étude car nous ne pouvons pas mélanger des accouchements par voie basse avec des césariennes, des grossesses uniques avec des grossesses multiples, des séjours du nouveau-né en maternité avec des séjours en réanimation ou en unité de soins intensifs… notamment pour le vécu du stress maternel.

Nous avons donc pu garder 100 mères, 39 primipares et 61 multipares que nous pouvons maintenant comparer avec les 206 mères, 96 primipares et 110 multipares, interrogées lors de leur séjour en maternité.

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Tableau 4 : évolution des facteurs de stress du post-partum précoce (Bernard, 2016) et ceux de la consultation postnatale

Post-partum précoce à la maternité Post-partum à la consultation postnatale Facteurs de stress Items Niveau de stress Pop. totale N=206 Primipares % (N=96) Multipares % (N=110) Pop. totale N=100 Primipares % (N=39) Multipares % (N=61) Relation au nouveau-né La relation au nouveau-né 1 90,3(186) 85,4(82) 94,6(104) 66(66) 58,9(23) 75,4(46) 2 5,3(11) 18,3(8) 2,7(3) 13(13) 17,9(7) 9,8(6) 3 4,3(9) 6,2(6) 2,7(3) 21(21) 23,1(9) 14,7(9) Le rythme du nourrisson 1 74,8(154) 63,5(61) 84,5(93) 64(64) 56,4(22) 68,8(42) 2 14,1(29) 19,8(19) 9,1(10) 23(23) 28,2(11) 19,6(12) 3 11,2(23) 16,7(16) 6,4(7) 13(13) 15,3(6) 11,4(7) Les soins à prodiguer 1 82,5(170) 73(70) 90,9(100) 86(86) 87,1(34) 86,8(53) 2 11,7(24) 16,7(16) 7,3(8) 4(4) 2,6(1) 4,9(3) 3 5,8(12) 10,4(10) 1,8(2) 10(10) 10,2(4) 8,1(5) La fatigue La fatigue 1 58,3(120) 55,2(53) 60,9(67) 54(54) 53,8(21) 52,4(32) 2 22,8(47) 21,9(21) 23,6(26) 30(30) 25,6(10) 34,4(21) 3 18,9(39) 22,9(22) 15,5(17) 16(16) 20,5(8) 13,1(8) L’alimentation du nouveau-né La douleur de l’allaitement 1 69(142) 59,3(57) 77,3(85) 84(84) 89,7(35) 83,6(51) 2 11,2(23) 14,6(14) 8,2(9) 8(8) 5,1(2) 9,8(6) 3 18,9(39) 21,6(25) 14,6(16) 8(8) 5,1(2) 8,1(5) Les propos contradictoires 1 83,5(172) 81,2(78) 85,5(94) 80(80) 79,4(31) 83,6(51) 2 10,2(21) 11,5(11) 9,1(10) 11(11) 12,8(5) 9,8(6) 3 3,6(13) 7,3(7) 5,4(6) 9(9) 7,6(3) 8,1(5) Légende : • N : effectif

• 1 : « pas du tout » et « un peu stressée » • 2 : « moyennement stressée »

• 3 : « très » et « énormément stressée »

En comparant les deux études, et donc en comparant les facteurs de stress du post-partum précoce et ceux de la consultation postnatale, nous pouvons constater qu’il y a une nette amélioration de la perception du stress pour les soins à prodiguer notamment pour les primipares avec une augmentation de 14%.

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Dans la littérature (Razurel et al. 2011 et Razurel et al. 2013), l’allaitement qui était un facteur de stress au moment du post-partum précoce (Bernard, al. 2017) n’est plus un facteur de stress au moment de la consultation postnatale : avec une amélioration de la perception du stress. Effectivement, on peut observer une augmentation de 15% pour la cotation « pas du tout stressée » et « un peu stressée » de la part de la population générale et une diminution de 10,9% pour la cotation « très stressée » et « énormément stressée », et plus particulièrement pour les primipares qui sont passées de 21,6% (Bernard, al.2017) à 5,1% au moment de la consultation postnatale.

Cependant, on peut observer une diminution de la perception du stress pour le facteur de la fatigue pour la cotation « pas du tout stressée » et « un peu stressée » : où la population générale est passée de 58,3% « pas du tout ou un peu stressée » à 54% à la consultation postnatale. En effet, que ce soit pour les primipares ou les multipares, on observe une augmentation des réponses pour la position neutre avec la cotation « moyennement stressée » (+7,2%). On peut donc on conclure que les femmes, qu’elles soient primipares ou multipares ressentent plus de stress à la consultation postnatale concernant la fatigue. Cette fatigue ne doit pas être négligée car elle peut influencer la relation avec le nouveau-né.

De même pour les propos contradictoires des soignants où on observe une diminution de 3,5% des réponses pour la cotation « pas du tout ou un peu stressée » et une augmentation de 5,4% des réponses pour la cotation « très ou énormément stressée ». Mais les mères restent quand même « pas du tout ou un peu stressée » par les propos contradictoires des soignants concernant l’alimentation du nourrisson à 80% donc largement la majorité.

Nous pouvons donc en conclure qu’il y a une nette amélioration de la perception du stress concernant les soins à prodiguer, notamment de la part des primipares. De même pour l’allaitement, qui n’est plus un facteur qui stresse au moment de la consultation postnatale où 69,2% des femmes allaitent encore. Cependant, on observe une augmentation de la perception du stress pour la fatigue de la part des primipares et des multipares.

D’après l’étude qui a permis de valider l’échelle (Razurel, al. 2013) et le mémoire d’une étudiante sage-femme (Bernard, 2016) : les facteurs perçus comme les plus stressants au moment du post-partum précoce étaient « la relation avec le nouveau-né » et l’allaitement maternel. Nous retrouvons encore « la relation avec le nouveau-né » dans le post-partum tardif avec notamment les items concernant la santé du nourrisson où 30,8% des femmes se disent « très » ou « énormément stressées » et l’idée de la mort inattendue du nourrisson où 36,8% des femmes se disent « très » ou « énormément stressées ».

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Les pistes d’amélioration :

Les auteurs décrivent que plus de 20% des femmes attendaient une aide à la sortie de la maternité et que la préparation à la sortie de la maternité est jugée insatisfaisante. Elles sont jusqu’à 35% à être « pas du tout satisfaites » des informations et des conseils reçus lors du séjour pour continuer à assurer les soins lors de leur retour à domicile (Tari & Riquet, 2016). 13% des femmes se disent encore très ou énormément stressées dans le post-partum (Razurel, 2015).

D’après les recommandations de la HAS (2005) sur la préparation à la naissance et à la parentalité, il est recommandé de poursuivre les séances de PNP durant le séjour en maternité et lors du retour à domicile. C’est pour ses raisons que depuis 2009, la maternité du CHU Nord de Marseille propose à tous les parents un entretien éducatif de groupe pendant le séjour en maternité sur les soins de puériculture à apporter au nouveau-né pour préparer le retour à domicile avant la sortie de la maternité (Riquet, al. 2019). Durant cet entretien, trois vidéos de la HAS sont diffusées : une sur le couchage et la prévention de la mort inattendue du nourrisson, une sur la prévention des infections et la dernière sur la fièvre du nouveau-né. Les soins de puériculture sont également abordés et animés par les soignants : les soins d’hygiène (bain, change, soins du cordon…), les rythmes du nouveau-né (sommeil, pleurs…) et l’alimentation (Riquet, al. 2019). Leur étude, a permis d’évaluer l’entretien éducatif auprès des usagers avec la satisfaction des parents (où 80% sont très largement satisfaits de cet entretien) et le sentiment d’efficacité personnelle. 69% des parents se disent maîtriser la prévention de la mort subite inattendue du nourrisson, 64 % pour les rythmes et les pleurs du nouveau-né (Riquet, al. 2019). Cet entretien permettrait d’apporter aux parents des compétences en puériculture pour faciliter le retour à domicile mais aussi de diminuer le facteur de stress « la relation au nouveau-né » avec les items sur la santé du nouveau-né et l’idée de la mort inattendue du nourrisson qui stresse encore les femmes à la consultation postnatale (30,8 et 36,8%). Mais dans la littérature (Claudet, al. 2012), 43% des motifs de consultations sur l’hôpital Nord concernent des conseils en puériculture et d’inquiétude des parents donc étendre ce dispositif à d’autres maternités est une proposition intéressante mais qui ne résoudra pas la perception du stress des mères sur la mort inattendue du nourrisson car c’est la relation avec leur partenaire et la place de celui-ci auprès du nourrisson qui sont très significativement corrélés avec le stress des mères pour prodiguer les soins (tableau 3).

Il semblerait intéressant de réaliser systématiquement un entretien postnatal précoce (EPNP) (Tari & Riquet, 2016). C’est un outil de prévention et d’éducation en santé périnatale qui permet aux femmes, aux couples de bénéficier d’un temps et d’un espace de parole afin d’exprimer librement leur ressenti, leurs angoisses, leurs besoins et le stress vécu, au moment où l’enfant est présent et d’adapter le suivi à domicile. D’après cette étude (Tari & Riquet, 2016), elles sont 36,8% à souhaiter bénéficier d’un EPNP et ce sont essentiellement des primipares qui le sollicitent le plus (41,94%). Les mères ont privilégiées les thématiques se rapportant au nouveau-né avec notamment « son bien-être et les soins à prodiguer » (94%), « son alimentation » (88,8%) et « l’adaptation des rythmes » (91,6%). Mais les mères ont aussi évoqué la thématique du retour à domicile

Figure

Figure 1 : répartition de la population étudiée par tranche d'âge
Tableau 1 : caractéristiques de la population étudiée
Figure 2 : I1PNPSI : la fatigue, le manque de sommeil
Figure 3 : I2PNPSI : le fait d'être débordée et d'avoir peu de temps pour soi
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