HAL Id: hal-02881325
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systèmes d’argumentation bipolaires
Claudette Cayrol, Caroline Devred, Marie-Christine Lagasquie-Schiex
To cite this version:
Claudette Cayrol, Caroline Devred, Marie-Christine Lagasquie-Schiex. Prise en compte des arguments
controversés dans des systèmes d’argumentation bipolaires. [Rapport de recherche] IRIT-2006-01,
IRIT - Institut de recherche en informatique de Toulouse. 2006. �hal-02881325�
systèmes d'argumentations bipolaires
C. Cayrol, C. Devred, M.C. Lagasquie-S hiex 30janvier2006
Rapport interne onjoint CRILet IRIT
RapportinternetCRIL numéro : 2006003
L'argumentation est basée sur l'é hange et l'évaluation d'arguments inter-agissant. Le système d'argumentation proposé par [Dun95 ℄ donne un adre de travailtrès puissantlorsque l'intera tionentre argumentsreprésente une attaque.
Le adre de Dung présente ependant ertainsin onvénients :
lepremierin onvénient(d'ailleursidentiépar Dunglui-même)est l'exis-ten ed'arguments ontroversés;dessolutionsà eproblèmesontapportées par la prise en ompte des onits dits indire ts ( 'est-à-dire des haînes d'attaque de longueur impaire),voir [CMDM05b , CMDM06b ℄.
lese ondin onvénientrésidedanslefaitqu'unseultyped'intera tionpeut apparaître entre deux arguments : l'attaque. Or, il existe de nombreux exemples montrant qu'on peut aussi avoir un argument qui en aide un autre. La prise en omptede et aspe t a débou hé sur une extension du adre de Dung : les systèmes d'argumentation bipolaires (voir [CLS05a, CLS05b ℄).
Don , a tuellement, nous avons d'un té des systèmes d'argumentation ne tenant omptequedes attaques et apables de traiterlesarguments ontro-versés et de l'autre des systèmes d'argumentation apables de traiter deux typesd'intera tion(attaquesetappuis)maispaslesarguments ontroversés. L'objet de e rapport est don de proposer des sémantiques pour des sys-tèmes d'argumentationbipolaires résolvantaussi leproblème des arguments ontroversés.
1 Introdu tion 1
2 L'argumentation selon Dung 5
2.1 Le systèmed'argumentation unipolairede Dung. . . 5
2.2 Complexité . . . 10
3 Ranement du adre de Dung : absen e de i-attaque 13 3.1 Dénition des i- onits . . . 13
3.2 Sémantiques pour l'a eptabilité traitant les i- onits . . . 15
3.3 Les relations d'inféren e baséessur les i- onits . . . 25
3.3.1 Cas où ilexiste une p-extensionstable . . . 25
3.3.1.1 Comparaison entre p-inféren es . . . 25
3.3.1.2 Comparaison entre p-inféren esetinféren es lassiques . . . . 27
3.3.2 Casoùiln'existepasdep-extensionstable,maisoùilyauneextension stable . . . 30
3.3.2.1 Comparaison entre p-inféren es . . . 30
3.3.2.2 Comparaison entre p-inféren eset inféren es lassiques . . . . 31
3.3.3 Cas où iln'existenip-extension stable, niextension stable . . . 33
3.3.3.1 Comparaison entre p-inféren es . . . 33
3.3.3.2 Comparaison entre p-inféren esetinféren es lassiques . . . . 35
3.3.4 Complexité . . . 36
4 Bipolarité : l'existant 39 4.1 Dénition de base. . . 39
4.2 La relation d'appui . . . 39
4.3 Les diérentessortes derelation de ontrariété . . . 40
4.4 Les diérentessortes d'ensemble sans onit . . . 41
4.4.1 Les diérentes sortesd'ensemble sans onit interne . . . 41
4.4.2 Les diérentes sortesd'ensemble sans onit externe . . . 41
4.5 Les diérentessémantiques . . . 42
4.5.1 Notion d'admissibilité . . . 42
4.5.2 Extensions Préférées . . . 43
5 Bipolarité et i- onit 45
5.1 Les diérentessortes de i-attaques . . . 45
5.2 Les diérentessortes d'ensemble sans onit . . . 46
5.2.1 Les diérentes sortesd'ensemble sans onit interne . . . 46
5.2.2 Les diérentes sortesd'ensemble sans onit externe . . . 48
6 Les sémantiques basées sur les ensembles sans i- onit omplexe 55 6.1 Dénitionsde base . . . 55
6.2 Comparaison desrelations demp-inféren eave lesrelationsd'inféren e deDung 66 6.2.1 Cas où ilexiste une mp-extension stable . . . 66
6.2.1.1 Comparaison entre mp-inféren es . . . 66
6.2.1.2 Comparaison entre mp-inféren eset inféren es lassiques . . . 67
6.2.2 Cas où il n'existe pas de mp-extension stable, mais où il y a une p-extension stable. . . 69
6.2.2.1 Comparaison entre mp-inféren es . . . 69
6.2.2.2 Comparaison entre mp-inféren eset inféren es lassiques . . . 70
6.2.3 Cas oùiln'existenimp-extension stable,nip-extensionstable,maisoù il yaune extension stable . . . 72
6.2.3.1 Comparaison entre mp-inféren es . . . 72
6.2.3.2 Comparaison entre mp-inféren eset inféren es lassiques . . . 72
6.2.4 Cas où il n'existe ni mp-extension stable, ni p-extension stable, ni ex-tension stable . . . 74
6.2.4.1 Comparaison entre mp-inféren es . . . 74
6.2.4.2 Comparaison entre mp-inféren eset inféren es lassiques . . . 74
6.3 Comparaison desrelations de mp-inféren eave lesrelations dep-inféren e. . . 75
6.3.1 Cas où ilexiste une mp-extension stable . . . 75
6.3.1.1 Comparaison entre p-inféren es . . . 75
6.3.1.2 Comparaison entre mp-inféren eset p-inféren es . . . 76
6.3.2 Cas où il n'existe pas de mp-extension stable, mais où il y a une p-extension stable. . . 77
6.3.2.1 Comparaison entre p-inféren es . . . 77
6.3.2.2 Comparaison entre mp-inféren eset p-inféren es . . . 79
6.3.3 Cas oùiln'existenimp-extension stable,nip-extensionstable,maisoù il yaune extension stable . . . 80
6.3.3.1 Comparaison entre p-inféren es . . . 80
6.3.3.2 Comparaison entre mp-inféren eset p-inféren es . . . 81
6.3.4 Cas où il n'existe ni mp-extension stable, ni p-extension stable, ni ex-tension stable . . . 82
6.3.4.1 Comparaison entre p-inféren es . . . 82
6.3.4.2 Comparaison entre mp-inféren eset p-inféren es . . . 82
6.4 Ré apitulatif desliensentreles diérentes relations d'inféren e . . . 84
6.5 Complexité . . . 84
7 Con lusion 87
Introdu tion
[Dun95 ℄amontréquele adredel'argumentation onstitueunoutilpuissantpermettantaussi bienl'étudedenombreuxsystèmesformelsderaisonnement desens ommunqueladénition d'une sémantique pour les programmes logiques. L'argumentation est basée sur l'é hange et l'évaluation d'arguments supportant desopinions, des assertions. Ontrouve des appli ations notammentdansledomainejuridique,danslessystèmesd'aideàlaprisededé ision olle tive ou d'aide à lanégo iation.
La ara téristique fondamentale d'un systèmed'argumentation est laprésen e d'intera tions etnotammentderelationsde ontrariété entrelesargumentsavan és.Sil'argumentprendpar exemple la forme d'unepreuve logique,on peut avan er desargumentspour une proposition etdes arguments ontre ette proposition, i.e.pour laproposition ontraire.
Sionsupposequelesargumentsetles intera tions sontdonnés,lepro essusd'argumentation omportealors une étape de séle tion des arguments les plus a eptables
1 .
Ce pro essus de séle tion des arguments les plus a eptables peut prendre de nombreuses formes. Cela peut être une a eptabilité individuelle: par exemple, un argument est a epté ariln'apasde ontrariant.Mais, elapeutêtreaussiunea eptabilité onjointe:ondétermine l'a eptabilitéd'unensembled'argumentsparl'utilisationd'unesémantiqueparti ulière ( 'est-à-direlerespe tparl'ensembled'argumentsde ertainesrègles, ertaines ontraintes)asso iée éventuellement à laprise en ompte desrésultats d'uneévaluation spé ique.Ces diérentes appro hesontétéétudiéesparexempledans[Dun95 ,Amg99 ,Dou02 ,CLS05 ℄etbiend'autres. La prin ipale ritique de tous es travaux, quelle que soit l'étape du pro essus d'argumen-tation abordée, est le fait qu'il n'existe souvent qu'un seul type d'intera tion possible entre arguments. Or, il est évident que de nombreux exemples réels né essitent de pouvoir repré-senter au moins deux types d'intera tion : des arguments peuvent en attaquer d'autres et des arguments peuvent en aider d'autres. Cette notion d'aide se retrouve un peu dans la notion de défenseproposée par Dungmaisdemanière insusante ar, ladéfense n'estpas indépendante de l'attaque
2
.Or, onpeuttrès bien envisager d'avoir un argument qui aide un autre argument sans pour autant attaquer un de ses attaquants. Cet aspe t apparaît dans l'exemple suivant.
1
Éventuellement pré édée d'une étape d'évaluation de la for e relative des arguments en présen e (voir les travaux[KAEGF95 ,Par97,PS97,AC98 ℄),oud'uneévaluationbasée surles intera tions entrearguments (voir[Dun95,AC98,JV99 ,BH01 ,CLS01 ,CLS02 ,CLS05 ℄).
2
Des journalistesdis utent d'uneinformation à publier :
Argument
a
du journalisteJ
1
:I
est une information importante, il faut la publier.Argument
b
du journalisteJ
2
:I
on erne une personne privéeX
etnousne pouvonspaslapubliersans l'a ordqueX
nousrefuse.Argument
c
du journalisteJ
3
:I
on erne un problème de santé publique,I
est don trèsimportante.Dans et exemple,on onstate fa ilement que
c
n'attaque absolument pasb
,maispar ontre qu'il renfor e onsidérablement lapositiondeJ
1
.Laprise en ompte de ette notion d'appui entre arguments apparaît déjà dans ertains tra-vaux:
Dans les travaux portant sur le système HERMES (voir [KP01 ℄), l'intera tion entre des positions(oupointsdevue)permetde ompléterl'informationdisponibleenvuedeprendre une dé ision. Une nouvelle position estavan ée soit pour appuyer, soit pour apporter une obje tion surune position pré édemment avan ée.
Demême, danslesystème DEFLOG proposépar [Ver02 , Ver03 ℄, unappui ouune attaque entreassertionspeuts'exprimerdanslelangage, aumoyen d'une nouvelle assertion. La prise en ompte de es deux types d'intera tion évoque la notion de bipolarité dans la représentation et l'utilisation des intera tions entre arguments. C'est-à-dire le fait qu'il faut prendreen omptedeux élémentsindépendants, de natureopposée etreprésentant desfor es qui se repoussent. Cette idée est à la base de quelques travaux en argumentation portant aussi bien sur l'évaluation d'arguments que sur l'a eptabilité d'arguments dans le adre de systèmes d'argumentation (voir[CLS04,CLS05a , CLS05b ℄).
Notons que e n'est pas le seul aspe t de la bipolarité en argumentation puisqu'on retrouve une notion de bipolarité lors de la onstru tion des arguments et aussi lors de la phase de séle tion (voir[ACLS04℄)même si onn'utilise pasdeuxtypesd'intera tion diérents.
Ilexisteuneautre ritique on ernantlessémantiquesproposéesparDung:ellesnepermettent pastoujours d'obtenir desrésultatssatisfaisants.
Dung dit que que
a
défend indire tementb
si il existe un hemin de longueur paire partant dea
et arrivant enb
. De même, il dit quea
attaque indire tementb
si il existe un hemin de longueur impaire partant dea
et arrivant enb
.Un des problèmes (d'ailleurs identié par Dung) des systèmes d'argumentation à la Dung est qu'il peut exister un argumenta
qui attaqueindire tement et qui défend indire tement un même argumentb
. Un tel argumenta
est dit ontroversé par rapport àb
. La présen ede tels arguments peut mener parfois à des résultats peu prudents.Étudionsl'exemple proposé par Coste-Marquis,Devredet Marquis:
Exemple 1 Soit
AF
3
= hA, Ri
aveA
= {a, b, c, e, n, i}
etR
= {(b, a), (c, a), (n, c), (i, b),
(e, c), (i, e)}
. Legraphe d'attaquedeAF
3
estreprésentégure1.1 page i- ontre.Lesa tionsdugroupeVivaldi-Uniastralont hutéde70%.Nousavonslesargumentssuivants:
a
: Le PDG du groupe a vendu un grospaquet d'a tions deuxsemaines avant la hutede la valeurdu titre.Il prétend l'avoirfait pour a heter unmanteau devison àsafemme etquea
b
c
e
n
i
Fig. 1.1 Représentation graphique de
AF
3
b
: Bernard,le dire teurnan ier, dit qu'ilavaitprévenu le PDGdes di ultésde trésorerie potentielles dugroupe, etque 'est e qui amotivéle PDGà vendreses a tions.c
: Carl, le dire teur de développement, dit que ette situation atastrophique provient du retard demise aupoint du baumede rajeunissement sur lequeltravaille Vivaldi-Uniastral, etque 'est equia réélesdi ultésdetrésorerie. Ilditqu'ilavaitmislePDGau ourant etque e dernierlui avaitdemandé de a herlavérité.n
: Ni olas, un des sous-fres de Carl, indique que Carl est entièrement responsable des dif- ultés de mise au point du baume de rajeunissement et que le PDG avait mena é de le virersilasituationne s'amélioraitpas.Carln'adon pasditauPDGqueleprojetétait en retard.e
: Émile, un nan ier, indique que Carl n'a sûrement pas prévenu le PDG du retard du baume aril aété payé par une so iété on urrente pour faire ouler Vivaldi-Uniastral.i
: Yves, le responsable juridique, indique queÉmile et Bernard ont monté une so iété pourommer ialiser des arottes du Béthunois et que les ennuis de trésorerie sont dûs au fait queBernard apris de l'argent deVivaldi-Uniastralpour ompenser lespertes desapropre so iété.
Lesarguments
b
etc
attaquentl'argumenta
surlesraisonsdelaventedesa tions.L'argumentn
attaque l'argumentc
, l'in ompéten e de Carl motivant son silen e sur l'avan ement du baume. L'argumente
attaque l'argumentc
en motivant le silen e de Carl pour de basses raisonsnan ières. L'argumenti
attaque l'argumentb
:Bernard n'apas prévenu le PDG de l'entreprisepourqueletransfertd'argentverssatrésorerienesoitpasdé ouvert.L'argumenti
attaquel'argumente
.Émilea useCarlandedétournerlessoupçonspesantsursonasso ié. Dans etexemple, quelleque soit lasémantique hoisie,a
est onsidéré ommea eptable et elaalors quei
,l'un de sesdéfenseurs obligatoires,est ontroversé par rapportàa
. Dans es onditions dérivera
nenoussemblepastrès prudent.Plusieurssolutionsontétéproposéespourrésoudre eproblème(voir,parexemple,[CMDM05b , CMDM05a ,CMDM06b ℄
3
).L'unedesidéesproposées estdebannirdesextensionsa eptables les onitsindire ts (appelés i- onits).
La prise en ompte desarguments ontroversés dansun adrebipolairen'apour l'instantpas étéétudiée.Dans edo ument,nousnousproposonsdon d'exploiterle adreformelintroduit dans [CLS04 , CLS05a, CLS05b, MCLS05 ℄ qui orrespond à l'extension du adre de [Dun95 ℄ par l'ajout d'unnouveau typed'intera tion orrespondant à un appuientre arguments.
Puisdans e adre, nousdénirons de nouvelles sémantiques pour l'a eptabilité prenant en ompte à lafois lesdeuxintera tions etletraitement desarguments ontroversés.
Leplan de e do ument est lesuivant :
en hapitre2pagesuivante,nousrappelleronsle adrepourl'argumentationdénipar[Dun95 ℄; en hapitre 3 page 13, nousmontrerons omment les arguments ontroversés peuvent être
pris en ompte dansle adre deDung;
en hapitre 4 page 39, nous dé rirons les systèmes d'argumentation bipolaires et leurs sé-mantiques;
en hapitre 5 page 45, nous proposerons de nouvelles sémantiques adaptées pour prendre en ompte àlafois labipolaritéetlanotion d'arguments ontroversés;
en hapitre 6 page 55,nousétudierons lespropriétés de essémantiques; en hapitre 7 page 87,nous on lurons.
L'argumentation selon Dung
Dans e hapitre,nousallonsprésenterle adreargumentatif proposéparDungdans[Dun95 ℄.
2.1 Le système d'argumentation unipolaire de Dung
Pour Dungun système d'argumentation estune paire
hA, Ri
,oùA
représentel'ensemble des arguments etR
la relation d'attaque entre les arguments. Dans [Dun95 ℄, il n'est fait au unerestri tionsurA
l'ensembledesarguments.Dansnotretravail,nousferonsl'hypothèse que etensemble ontient unnombre ni1
d'arguments. Dénition 1 [Dun95℄Un système d'argumentation ni
2
estune paire
AF
= hA, Ri
où:A
est un ensemble ni d'objets,les arguments,
R
⊆ A × A
est une relation binaire surA
, la relation d'attaque. Dans e adre, onne s'o upepasde lastru ture interned'unargument.Pour deuxarguments
b
etc
,b
attaquec
suivantlarelationR
s'é ritbRc
ou en ore(b, c) ∈ R
. Onditqu'unensembleS
d'argumentsattaqueunargumenta
suivant larelationR
,s'ilexiste unélément deS
quiattaquea
suivantlarelationR
.Unargumenta
estditattaqué,s'ilexiste un argument quil'attaque suivant larelationR
.On peut noter que nous pouvons représenter lesystème d'argumentation
AF
= hA, Ri
sous la forme d'un graphe orienté. Les sommets représentent les arguments et les ar s gurent les attaques.(a, b)
est un ar si et seulement siaRb
.Le graphe orienté obtenu est appelé le graphe d'attaque deAF
.Exemple 2 Soit
AF
1
= hA, Ri
aveA
= {a, b, c, d}
etR
= {(a, b), (c, a), (d, c)}
un système d'argumentation. La gure 2.1 représente le graphe d'attaque deAF
1
. La è he barrée qui représentel'attaquepartde l'argument quiattaque etarrive surl'argument quiest attaqué.d
6→ c 6→ a 6→ b
Fig.2.1 Représentation graphique de
AF
1
. 1Cequisous-entendquenotresystèmed'argumentationesttoujoursnisuivantladénitiondenitary argumentationframework.deDung.
2
On peut dénir deux sortes d'a eptabilité (voir entre autres : [Amg99 , BG04, BDKT97 , Dun95 ,EGFK93 ℄) :
1. l'a eptabilité individuelle, qui nes'o upe quede laprésen ed'attaquants dire ts, 2. l'a eptabilité olle tive,quireposesurlanotiondedéfensed'unargumentpard'autres. Dung s'intéresse à l'a eptabilité olle tive des arguments. Nous pouvons dériver
3
un ar-gument lorsqu'il appartient à un ensemble parti ulier d'arguments (une extension sous une sémantique parti ulière).
Dung va d'abord exiger que dans un ensemble donné deux éléments de l'ensemble ne s'at-taquent pas.
Dénition 2 [Dun95℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation,S
⊆ A
est un en-semble sans onit ssi il n'existe pasa
∈ S
etb
∈ S
telsqueaRb
.Il va aussi introduire une notion de défense d'un argument par un ensemble et une notion d'ensemblesedéfendant tout seul.
Dénition 3 [Dun95℄ Soit
AF
= hA, Ri
un systèmed'argumentation,1.
a
∈ A
est a eptable par rapport àS
⊆ A
ssi∀b ∈ A
: sibRa
alors il existec
∈ S
tel quecRb
,2.
S
⊆ A
est admissible ssiS
est sans onit et∀a ∈ S a
est a eptable par rapportàS
. Il proposealors une sémantique ( rédule)pour unsystèmed'argumentation :les extensions préférées4 .
Dénition 4 [Dun95℄ Soit
AF
= hA, Ri
unsystème d'argumentation etS
⊆ A
un ensemble admissible.S
est une extension préférée deAF
ssi∄S
′
⊆ A
tel queS
⊂ S
′
etS
′
est admissible.Suite de l'exemple 2
AF
1
possèdeune extension préférée :{a, d}
. Dungprouve lelemme suivant :Lemme 1 (Lemme Fondamental) [Dun95℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumenta-tion,S
⊆ A
un ensemble admissible d'arguments, eta, b
∈ A
deux arguments a eptables par rapport àS
. Ona :1.
S
′
= S ∪ {a}
est admissible, 2.b
est a eptable par rapportàS
′
.
Théorème 1 [Dun95℄Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation.1. L'ensemble detousles ensemblesadmissiblesde
AF
formeunsous-ensembleindu tifde2
A
pour l'in lusionensembliste,
2. Pour haque
S
⊆ A
admissible,ilexisteuneextensionpréféréeE
deAF
tellequeS
⊆ E
. Dungsouligneque e théorèmeetlefaitquel'ensemblevidesoit toujoursadmissibleimplique le orollairesuivant :3
ouen oreinférer. 4
Corollaire1 [Dun95 ℄Chaque système d'argumentation possède une extension préférée. Doutrerappelledans[Dou02 ℄queseulslessystèmesd'argumentation dontlegraphed'attaque possède un y le delongueur impaire peuventavoir
∅
ommeextension préférée.Dénition 5 [DBC01℄ Un systèmed'argumentation
hA, Ri
est dittrivial si sa seule exten-sion préférée est l'ensemble vide.Corollaire 2 [Dou02 ℄Seulsles systèmesd'argumentation dontlegraphe d'attaquea un y le delongueur impaire peuvent être triviaux.
Dungintroduitaussilanotion d'extension stable 5
.
Dénition 6 [Dun95℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation, un ensemble sans onitS
⊆ A
est une extension stable ssiS
attaque haque argument qui n'appartient pas àS
.Nouspouvonsnoterque omme
R
estunerelation binaire,siA
6= ∅
lesextensions stablesne sontpasvides. Mais,il n'existepastoujours d'extensionstable.Exemple 3 Soit
AF
0
= hA, R, i
aveA
= {a, b, c}
etR
= {(a, b), (b, c), (c, a)}
. Le graphe d'attaquedeAF
0
est représentégure2.2.AF
0
ne possèdepasd'extension stable.a
b
c
Fig. 2.2 Représentation graphique de
AF
0
Lemme 2 [Dun95℄ Chaque extension stable est une extension préférée, mais la ré iproque n'est pas vériée.
Suitedel'exemple3Dans
AF
0
,∅
estuneextensionpréférée,mais en'estpasuneextension stable.Suite de l'exemple 2 Dans
AF
1
(g. 2.1 page 5){a, d}
est une extension stable et une extension préférée.Lesextensions omplètes 6
sont aussiintroduites dans[Dun95 ℄.
Dénition 7 [Dun95℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation.S
⊆ A
un ensemble admissible est une extension omplète deAF
ssi haque argument deA
a eptable par rapport àS
appartientàS
.Dungmontre que ertaines sémantiques pour l'argumentation peuvent être ara tériséespar unenotiondepointxe. Pour efaireilintroduit lafon tion ara téristiqued'unsystème d'argumentation.
5
Stable extension. 6
Dénition 8 [Dun95℄ La fon tion ara téristique d'un système d'argumentation
AF
=
hA, Ri
se dénit omme suit :F
AF
: 2
A
−→ 2
A
F
AF
(S) = {a | a
est a eptable par rapport àS}
Lemme 3 [Dun95℄Soit
S
unensemble sans onit.S
⊆ A
est admissible ssiS
⊆ F
AF
(S)
. Lemme 4 [Dun95℄F
AF
estmonotoneparrapportàl'in lusionensembliste,i.e.siS
⊆ S
′
⊆ A
alorsF
AF
(S) ⊆ F
AF
(S
′
)
.Dungdénitles extensions de base 7
à l'aidede lafon tion ara téristique.
Dénition 9 [Dun95℄ Soit
AF
= hA, Ri
un systèmed'argumentation,l'extension de base deAF
est le plus petit point xe deF
AF
. Ce plus petit point xe oïn ide ave l'interse tion des extensions omplètes.Ainsi,
AF
possède toujoursune extension de base(mêmesielle peutêtrel'ensemblevide) et ette dernière est unique. Ce iest une onséquen e de l'appli ation des théorèmes de Tarski etS ottappliqués surl'ensembledesensemblesd'argumentsquiestunsous-ensembleindu tif de(2
A
,
⊆)
etsur
F
AF
qui estmonotone et ontinue. On aaussi:Lemme 5 [Dun95℄Soit
S
un ensemble sans onit.S
est une extension omplète deAF
ssiS
= F
AF
(S)
.Nouspouvonsnoterquetous lespointsxesde
F
AF
nesont pasdesextensions omplètes deAF
,maisuniquement eux quisont sans onit.Théorème2 [Dun95℄
1. Chaque extension préférée est une extension omplète, mais la ré iproque n'est pas véri-ée.
2. L'extension de base de
AF
est la plus petite extension omplète deAF
pour l'in lusion ensembliste.3. Les extensions omplètes de
AF
forment un demi-treillis de(2
A
,
⊆)
. Proposition 1 [BDKT97, Dun95℄
1. Touteextensionpréférée (respe tivementstable, omplète) de
AF
ontientl'extensionde base deAF
.2. L'extension de base d'un système d'argumentation est ontenue dans l'interse tion des extensions préférées dusystème.
Une onséquen e immédiate du se ond point de ette propriété est que l'extension de base de
AF
est une extension préférée deAF
si et seulement siAF
n'a qu'une seule extension préférée.Dénition 10 [Dun95℄Un systèmed'argumentation
AF
= hA, Ri
est dit bienfondé 8ssi il n'existe pas de suite innie d'arguments
a
0
, a
1
, . . . , a
n
, . . .
telle que∀i ∈ N a
i+1
Ra
i
.Ce qui revient à dire dans notre as où
A
est ni qu'un système d'argumentation est bien fondési etseulement s'il ne ontient pasde ir uit ( y le orienté).Théorème3 [Dun95℄ Chaque système d'argumentation bien fondé a exa tement une exten-sion omplète. Cette dernière est à la fois une extension stable, une extension préférée et l'extension debase.
Cequirevient àdirequ'unsystèmed'argumentation bienfondépossèdeuneuniqueextension stable, une unique extension préférée et que es deux dernières sont onfondues ave son extension de base.
Mais e ne sont pas les seulssystèmes d'argumentation à ne posséderqu'une seule extension préférée. DunneetBen h-Capon [DBC01 ℄ont montréque euxne possédant pasde y le de longueur paire possèdentune unique extension préférée.
Proposition 2 [DBC01℄ Un systèmed'argumentation possèdeune unique extension préférée si son graphe d'attaque ne ontient pas de ir uit de longueur paire, mais la ré iproque n'est pas vériée.
Dénition 11 [Dun95℄
1. Un systèmed'argumentation
AF
= hA, Ri
est dit ohérentsi haque extensionpréférée deAF
est une extension stable.2. Un systèmed'argumentation
AF
= hA, Ri
est ditrelativement de base 9si l'interse -tion de toutesles extensions préférées de
AF
oïn ideave l'extension debase.Ilpeutarriverqu'unargumentattaqueindire tement etdéfendeindire tement unmême argu-ment, 'est-à-direqu'il existeune haînede longueurimpaire et une haînede longueur paire onduisant dupremier argument au se onddanslegraphedesattaques.Dungappelle de tels arguments :arguments ontroversés.
Dénition 12 [Dun95℄Soit
AF
= hA, Ri
unsystèmed'argumentation,a
∈ A
etb
∈ A
.b
est dit ontroversé par rapport à10
a
sib
est undéfenseurindire t etunattaquant indire tdea
. Un argument est ontroversé s'il est ontroversé par rapport à unargument.Il peutexisterdessystèmes d'argumentation sans argument ontroversé. Dénition 13 [Dun95℄Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation,1.
AF
est non ontroversé s'iln'existe pasa
∈ A
telquea
est ontroversé.2.
AF
est ontroversé de manière limitée s'il n'existe pasde suite innied'argumentsa
0
, . . . , a
n
, . . .
tellequea
i+1
est ontroversé par rapport àa
i
.Unsystèmenon ontroversé est unsystème ontroversé de manièrelimitée parti ulier. Théorème4 [Dun95℄ 8 Well-founded. 9 Relativelygrounded. 10
1. Chaque système d'argumentation ontroversé de manière limitée est ohérent.
2. Chaque système d'argumentation non ontroversé est ohérent et relativement de base. Doutredonneune onditionné essairemaispassusantepourobtenirunsystème ontroversé demanière limitée:l'absen e de ir uit de longueur impaire.
Théorème5 [Dou02 ℄Unsystèmed'argumentation ontroversédemanièrelimitéenepossède pas de ir uit de longueur impaire.
Ce i est dû au lemme suivant et qui souligne bien l'idée qu'un argument appartenant à un ir uit de longueur impairen'est pas unargument surlequelon peut ompter.
Lemme 6 [Dou02 ℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation. Si le graphe d'attaque deAF
possède un y le élémentaire de longueur impaire, alors toutargument de e y le est ontroversé vis-à-vis d'un autre argument de e y le.Lemme 7 [Dun95℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ontroversée de manière limitée. Il existe au moins une extension omplète deAF
nonvide.Lemme 8 [Dun95℄Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation non ontroversé eta
∈ A
telquea
n'est pas attaqué par l'extension de baseGE
deAF
eta
6∈ GE
. Ona :1. il existe une extension omplète
S
1
telle quea
∈ S
1
, et 2. il existe une extension omplèteS
2
telle queS
2
attaquea
.Corollaire3 [Dun95 ℄ Chaque système d'argumentation ontroversé de manière limitée pos-sèdeau moins une extension stable.
Defaçonanalogueà[Dou02 ℄,noussynthétisonslespropriétésintéressantesdansletableau2.1. Lesymbole
◦
indiqueque lapropriétéest toujoursvériée et⊳
qu'ellepeutl'être.Cara téristique Cohéren e
Existen eext. préféréenonvide
Uni itéext. préférée Existen eext. stable Uni itéext. stable Ext.debase nonvide sans ir uit
◦
◦
◦
◦
◦
◦
sans ir uitimpair
◦
◦
⊳
◦
⊳
⊳
sans ir uitpair
⊳
⊳
◦
⊳
⊳
⊳
ontroverséde manièrelimitée
◦
◦
⊳
◦
⊳
⊳
quel onque
⊳
⊳
⊳
⊳
⊳
⊳
Tab. 2.1Propriétés intéressantes du adrede Dung.
2.2 Complexité
Dunne etBen h-Capon ré apitulent dans[DBC02 ℄ lesresultatsde omplexité entemps dans le pire des as
11
donnés dans le tableau 2.2 page suivante. Ces résultats ont été prouvés (dire tement ouindire tement dans:[DNT99 ,DT96 , DBC01 ,DBC02 ℄).
La olonne Problème identie le problème de dé ision par un nom. Lorsque e dernier est suivide paramètres entreparenthèses eux- i indiquent les entrées duproblème :
11
Ilest supposéque lele teurpossèdeles notionsdebasede lathéoriedela omplexité,spé ialement les lassesde omplexitéP,NP, oNPet
Π
P
AF
représentantunsystèmed'argumentationselonladénition1page5(i.e.AF
= hA, Ri
),S
⊆ A
et
a
∈ A
.La olonneQuestionexpli iteleproblèmeenune ourtephrase,alorsquela olonne Com-plexité nousdonne la omplexité du problème.
Problème Question Complexité
ADM(AF, S)
S
est-il admissible? PST AB
− EXT (AF, S)
S
est-il uneextension stable? PP REF
− EXT (AF, S)
S
est-il uneextension préférée? oNP- ompletHAS
− ST AB(AF )
AF
a-t-il une extensionstable? NP- ompletAF
est-il trivial? oNP- ompletCA(AF, a)
a
appartient-ilà uneextension préférée? NP- ompletIN
− ST AB(AF, a)
a
appartient-ilà uneextension stable? NP- ompletALL
− ST AB(AF, a)
a
appartient-ilà toutes lesextensions stables? oNP- ompletSA(AF, a)
a
appartient-ilà toutes lesextensions préférées?Π
P
2
- ompletlorsque
AF
est ohérent oNP- ompletlorsque
AF
possède une unique extension préférée NP- ompletCOHEREN T
(AF )
AF
est-il ohérent?Π
P
2
- omplet Tab. 2.2Résultats de omplexité dansle adrede Dung.Ranement du adre de Dung :
absen e de i-attaque
Dans e hapitre nous présentons les nouvelles sémantiques que Coste-Marquis, Devred et Marquis ont proposées dans[CMDM05b , CMDM06b ,CMDM06a ℄ pourrésoudre leproblème poséparlesarguments ontroversés.Cetteméthodequibannitdesextensionsles i- onitsest parailleursparti ulièrement intéressante dèslorsque l'inféren ed'ensemblesd'argumentsest onsidérée.Eneetiln'est pasfor émentraisonnabled'inférer onjointement deuxarguments lorsqu'il existe un onit indire t entre eux. Tous les exemples ités sont eux de Coste-Marquis, Devredet Marquis. De même les preuvesdes propriétés, propositions et théorèmes donnésdans ette se tionne sont pasrappeléesi i.Onpeutles trouverdans[CMDM06a ℄.
3.1 Dénition des i- onits
Exemple 4 Soit
AF
2
= hA, Ri
aveA
= {a, b, c, d, e}
etR
= {(b, a), (e, b), (c, b), (d, c)}
. Le graphe d'attaque deAF
2
est représenté gure 3.1.E
= {a, e, d}
est l'extension préférée (de base etstable)deAF
2
.a
b
c
d
e
Fig. 3.1 Représentation graphique de
AF
2
Ilexisteun hemindelongueurimpaireentre
d
∈ E
eta
∈ E
,dond
estunattaquantindire t dea
au sens de [Dun95 ℄. Dans toute la suite de e do ument, e type d'attaque sera appelé une i-attaque :Dénition 14 Soit
AF
= hA, Ri
unsystème d'argumentation ni.Soit
a, b
∈ A
.a
(hemin)i(impair)-attaqueb
sietseulement siil existe un heminde lon-gueurimpaired'attaquespartant dea
etarrivantenb
(onditalors quea
estun i-attaquant deb
).Soit
S
⊆ A
,b
∈ A
.S
i-attaqueb
siet seulement si il existea
∈ S
tel quea
i-attaqueb
. Cetype d'attaquen'est pasfor ément désirable au seind'une extension.Regardons e quise passelorsqu'ondonne un sensaux arguments deAF
2
.Plaçons-nous dans le as d'habitants d'une ommune souhaitant savoir si le réa teur de la entrale nu léaire voisinefon tionne bien. Nousavonsles inq arguments suivants:
a
: Leresponsabledela entrale indiquequeleréa teurde entrale nu léairefon tionne bien.b
: Le surveillant de la entrale voit un voyant rouge allumé sur sonposte de ontrle et lesvoyants rougesindiquent undysfon tionnement du réa teurde la entrale nu léaire.
c
: L'alarme nesonne pasetelle sonneobligatoirement siun voyant rouge s'allume.d
: Le systèmesonore de la entrale esten panne.e
: Le responsabledit quelesurveillant est daltonien.L'argument
a
est un argument en faveur du bon fon tionnement du réa teur de la entrale nu léaire.b
estunargumentindiquantledysfon tionnementduréa teur.L'argumentb
attaque don l'argumenta
. Le surveillant est daltonien, il voit don du rouge lorsqu'il y a du vert. L'argumente
attaque don l'argumentb
(il n'y a pas de voyant rouge). L'alarme sonne lors de l'allumaged'unvoyant rouge.Si elle- inesedé len hepas, 'estqu'iln'yapasdevoyant rougeallumé. L'argumentc
attaquedon l'argumentb
.Silesystèmesonorede la entrale est en panne, alors l'alarmene peutpassedé len her. L'argumentd
attaque l'argumentc
. Un humain aurait du mal à roire que le réa teur fon tionne orre tement s'il sait que le système sonore de l'alarme ne fon tionne pas. Il est possible de roire en{a, d, e}
, mais e n'est pas trèsprudent.ou alors autre exemple : Un volaété ommis au Furetdu Nordde Lillemardi soir.Ali e est soupçonnéed'avoir ommis levol. Nousavonsles5 argumentssuivants:
a
: Ali en'apas ommislevol:elleétaitàlafa deLenslemardi soirpourpréparersathèse. Elle estrestée onne tée sur leréseau jusqu'àminuit.b
: Béatri e a vuAli eà Lille mardi soir. Ali ea très bien puse onne ter, prendre letrain, ommettrelevol etsedé onne terensuite.c
: Clémentine ditqu'elle avuBéatri e au stadeBollaert(Lens) mardi soir.d
: Clémentine estune amieintime deAli e, elle estprête à mentirpour lasoutenir.e
: Béatri e a jurédevant toutle laboqu'elle asserait lesreins d'Ali e.L'argument
b
attaquel'argumenta
enarmantqu'Ali eétaitàLilleetnonàLens.L'argumentc
attaquel'argumentb
:Béatri en'apaspuvoirAli eàLillepuisqu'elleétaitaustadeBollaert deLens.L'argumentd
attaquel'argumentc
enmettantendoutel'impartialitédeClémentine. L'argumente
attaquel'argumentb
enmettantendoutelavéra itédutémoignage deBéatri e (elle pourraitavoir témoignépour nuire àAli e).Est-il prudentde roireenmême tempsen
a
etend
?Est-ilprudent de roireAli einno ente sil'on saitqu'un de sesdéfenseurs estpartial?E
està lafoisune extensionstable, préférée,de baseet omplète, esnotions nepermettent don pasd'ex lurela présen ede i-attaque entre2 deleurs éléments.Suite de l'exemple 1
AF
3
( f. g. 1.1page 3) est bien fondé,E
= {i, n, a}
est l'extension debase, l'extension préférée etl'extension stabledeAF
3
.Commea
∈ E
,nousallonspouvoirinférer de manière s eptique (resp. rédule)
a
. Si on retirei
de l'ensemble des arguments deAF
3
,a
n'est plus défendu ontreb
(don n'est plus a eptable). La présen e dei
est don primordiale. Ori
est ontroversé par rapport àa
. Est-il prudent d'inférera
si sa défense se fonde sur unargument quidéfend et i-attaquea
?C'estpourquoi Coste-Marquis,Devred etMarquisranent la notion d'ensemble sans onit ennotion d'ensemble sans i- onit.
Dénition 15 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni.S
⊆ A
est unensemble sans i- onitdeAF
ssi iln'existe pasa
∈ S
etb
∈ S
telsqueb
i-attaquea
. Coste-Marquis,DevredetMarquisen déduisent trivialement lelemme suivant :Lemme 9 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni etS
⊆ A
un ensemble sans i- onit deAF
. Il n'existe pasa
∈ S
etb
∈ S
tels quea
est ontroversé par rapport àb
.Celemmeestimportant, arilpermetdegarantirl'absen ededeuxargumentstelsquel'unest ontroversé par rapportà l'autre danslesextensions queCoste-Marquis, DevredetMarquis dénissent.
L'absen ed'un ouple d'argumentsde
S
en ontroverse ne onstitue qu'une ondition né es-saire pour queS
soit sans i- onit. L'exemple 4 page 13 montre qu'elle n'est passusante (i i au unargument n'est ontroversé etpourtant il existeun i- onit).La dénitiond'ensemble sans i- onit interdit à tout élément appartenant à un ir uit de longueur impaire d'appartenir à un ensemble sans i- onit. En eet, non seulement un tel argument est ontroversé ( f. lemme 6 page 10), mais en ore un tel élément est un de ses propres i-attaquants. En revan he, rien n'empê he un élément d'un y le de longueur paire d'appartenir à un tel ensemble. En ela, Coste-Marquis, Devred et Marquis se démarquent de Baroni et Gia omin ([BG03 ℄). En eet, ils ne onsidèrent pas qu'il faille traiter de façon analogue unargument
a
appartenant à un y lede longueur paire etun argumentb
appar-tenant à un y le de longueur impaire.a
onduit à sadéfense indire te, alors queb
apporte enlui même uneforme d'in ohéren e.Coste-Marquis,DevredetMarquisremarquentque,d'aprèslesdénitions14page13et15,un ensemblesans i- onit estunensemblesans onit( f.def.2page 6).Eneet,unattaquant dire td'unargument est un i-attaquant pour e même argument.
Proposition 3 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni. SiS
⊆ A
est un ensemble sans i- onit, alorsS
est un ensemble sans onit. La ré iproque n'est pas vériée.Suitedel'exemple 4Dans
AF
2
(g.3.1page13),E
= {a, d, e}
estunensemblesans onit, maisn'est pasunensemblesans i- onit,puisqued
est un i-attaquant dea
.3.2 Sémantiques pour l'a eptabilité traitant les i- onits Ainsi, Coste-Marquis, Devredet Marquisintroduisent ladénition d'ensemble
p(rudent)-Dénition 16 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni,S
⊆ A
est un ensemble p-admissible deAF
ssiS
est sans i- onit et∀a ∈ S a
est a eptable par rapport àS
.Autantranerlanotionde onitenyin luantles i- onitsnoussemblesouhaitable,autant ranerlanotiond'argumenta eptable onduiraitàtroprestreindrel'ensembledesarguments a eptés:
Suitede l'exemple 4Sil'onposequepour êtreadmissible unensemblesans onit nedoit ontenir que des arguments défendus ontre tous leurs i-attaquants,
AF
2
(g. 3.1 page 13) ne posséderait qu'un seul ensemble admissible :E
′
= {d, e}
.a
6∈ E
′
, or
a
est défendu ontreb
son unique attaquant, pare
lui-même a eptable (et e quelle que soit la dénition vu qu'il n'est pas attaqué). Intuitivement pour qu'un argument soit a eptable, il sut qu'il soit défendu pour haque attaquant par un argument. Cela signie que seuls les arguments attaquésdire tement ont besoin d'êtredéfendus(parune attaquedire tede leurs attaquants dire ts).Nous avons trivialement lapropositionsuivante :
Proposition 4 [CMDM06a℄Soit
AF
= hA, Ri
unsystèmed'argumentationni.SiS
⊆ A
est unensemblep-admissible, alorsS
est unensemble admissible.Laré iproque n'estpasvériée. Suite de l'exemple 4 DansAF
2
(g. 3.1 page 13),E
= {a, d, e}
est admissible, mais n'est pasp-admissible ( arE
n'est passans i- onit).Coste-Marquis, DevredetMarquisétablissentle lemmesuivant :
Lemme 10 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni,S
⊆ A
un ensemble p-admissible, eta, b
∈ A
telsqu'il existec, d
∈ A
avecRa
etdRb
,a
est a eptable par rapportàS
et sans i- onit aveS
, etb
est a eptable par rapport àS
etsans i- onit aveS
. Ona :1.
S
′
= S ∪ {a}
est p-admissible, 2.b
est a eptable par rapportàS
′
et sans i- onit ave
S
′
.
Notonsqu'ilestessentieldesupposerquesi
b
estattaquéalorsa
l'estaussipourquelelemme tienne. Sans ette hypothèse, l'exemple 4page 13 fournit un ontre-exemple immédiat : Suite de l'exemple 4S
= {e}
estun ensemble p-admissible,S
∪ {a}
etS
∪ {d}
aussimaisS
∪ {a, d}
ne l'estpas.Lemme 11 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni,S
⊆ A
un ensemblep-admissible, eta, b
∈ A
telsquea
est nonattaqué etsans i- onit aveS
,etb
est nonattaqué etsans i- onit aveS
.On a :1.
S
′
= S ∪ {a}
est p-admissible, 2.b
est a eptable par rapportàS
′
et sans i- onit ave
S
′
.
Dénition 17 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni,S
⊆ A
un ensemble p-admissible.S
est une p-extension préféréedeAF
ssi∄S
′
⊆ A
tel queS
⊂ S
′
etS
′
est p-admissible.Proposition 5 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un systèmed'argumentation ni,1. l'ensembledetouslesensemblesp-admissiblesde
AF
munide⊆
(l'in lusionensembliste) forme un sous-ensemble indu tifde(2
A
,
⊆)
;
2. pour haque ensemble p-admissible
S
⊆ A
, il existe au moins une p-extension préféréeE
⊆ A
telle queS
⊆ E
.Comme l'ensemble des arguments non-attaqués est trivialement p-admissible, nous avons le orollairesuivant :
Corollaire 4 Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni, etS
l'ensemble des argu-mentsdeA
nonattaqués. Alors, il existe une p-extension préférée ontenantS
.Nous pouvons noter i i que si un ensemble p-admissible est un ensemble admissible et sans i- onit,une p-extensionpréféréen'est pasfor émentune extensionpréférée.Eneet,siune extension préférée est sans i- onit, elle onstitue une p-extension préférée, mais parmi les p-extensions préférées, il peut exister des ensembles admissibles qui ne sont pas maximaux pour
⊆
.Comme
∅
esttoujoursunensemblep-admissible,Coste-Marquis,DevredetMarquisdéduisent de laproposition 5laproposition suivante:Proposition 6 [CMDM06a℄ Chaque système d'argumentation ni
AF
= hA, Ri
possède au moins une p-extension préférée.Ainsi, haque système d'argumentation ni possède au moins une extension préférée et au moinsunep-extension préférée.L'exemple 4illustre lesliensentre elles- i.
Suite de l'exemple 4
E
= {a, e, d}
est une extension préférée deAF
2
(g. 3.1 page 13), maispasune p-extension préférée deAF
2
( ard
i-attaquea
). DemêmeE
′
= {a, e}
est une p-extension préférée deAF
2
,maispas uneextension préférée deAF
2
( arE
′
⊂ E
).Proposition 7 [CMDM06a℄Soit
AF
= hA, Ri
unsystèmed'argumentation ni,pour haque p-extensionpréféréeE
p
deAF
, il existe une extension préféréeE
deAF
telle queE
p
⊆ E
. Exemple 5 SoitAF
4
= hA, Ri
aveA
= {a, b, c, d, e, i, n}
etR
= {(b, a), (a, i), (c, b), (d, c),
(e, c), (d, e), (a, d), (a, e), (i, n), (n, i)}
.Legraphe d'attaquede
AF
4
est représenté gure3.2 page suivante.E
1
= {a, c, n}
,E
2
= {b, d, i}
etE
3
= {b, d, n}
sont les troisextensionspréféréesdeAF
4
.e
ne peut pas faire partie d'une p-extension préférée, ar son unique défenseur ontred
est sonattaquant dire t.Ni
a
, nib
, nic
, nie
et nid
ne peuvent faire partie d'une p-extension préférée, ar ils ap-partiennent tous au ir uit(a, d, e, c, b, a)
de longueur impaire. Le fait que des arguments parti ipent à un ir uit de longueur impair sut à on lure qu'ils n'appartiennent à au un ensemblep-admissible, don àau unep-extensionpréférée. Enrevan he,ilspeuvent apparte-niràdesextensions préférées(voirE
1
,E
2
etE
3
).i
ne peut pas appartenir à une p-extension préférée arb
son unique défenseur ontrea
ne peutpasappartenir àune p-extensionpréférée.a
b
c
d
e
i
n
Fig. 3.2 Représentation graphique de
AF
4
Cet exemple montre que haque extension préférée d'un système d'argumentation ni ne ontient pasfor ément une p-extensionpréférée.
La présen e de y le (orienté) de longueur paire n'empê he pas l'uni ité de la p-extension préférée.
Nous avons pour laproposition 7,la onséquen e suivante:
Conséquen e 1 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
unsystème d'argumentation ni. SiAF
est possèdeune unique extensionpréféréeE
alors elle- i ontient haque p-extensionpréféréeE
p
deAF
.Cette propriété s'appliqueen parti ulier lorsque
AF
esttrivial, bien fondé ousans ir uit de longueur paire.Dénition 18 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni.AF
est p-trivial sison unique p-extension préférée est l'ensemble vide.Ce qui permetde donnerlelemme suivant :
Lemme 12 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni. SiAF
est tri-vial,alorsAF
est p-trivial. La ré iproque n'est pas vériée.Exemple 6 Soit
AF
5
= hA, Ri
aveA
= {a, b, c, d, e}
etR
= {(b, a), (c, b), (d, c), (e, c), (d, e),
(e, d), (a, d), (a, e)}
.Le graphed'attaque deAF
5
est représentégure3.3page suivante.AF
5
n'est pas trivial.{a, c}
,{b, d}
et{b, e}
sont ses extensions préférées. En revan he,AF
5
estp-trivial :au un de ses arguments ne peut faire partie d'une p-extension préférée, ar ils appartiennent tousà un y le delongueur impaire.Une p-extensionpréféréereprésente unensemblemaximal(pour l'in lusionensembliste) d'ar-guments que l'on peut roire en même temps. Elle ex lut don de roire en même temps en un argument
a
et en un argumentb
, sia
etb
sont en i- onit (et en parti ulier sia
est ontroversé parrapport àb
).a
b
c
d
e
Fig. 3.3 Représentation graphique de
AF
5
Même dans les as où la stru ture du graphe d'attaque d'un système d'argumentation ni garantissaitl'uni itéde l'extension préférée (voirthéorème 3page 9etproposition 2page 9), plusieurs p-extensionspréférées peuvent exister.
Exemple 7 Soit
AF
6
= hA, Ri
aveA
= {a, b, c, d, e, n, i}
etR
= {(b, a), (c, a), (n, c), (d, b),
(i, b), (e, c), (i, e)}
.Le graphed'attaque deAF
6
est représentégure3.4.a
b
c
e
n
i
d
Fig. 3.4 Représentation graphique de
AF
6
Il y a une seule extension préférée
E
= {a, d, i, n}
. En revan he, il y a deux p-extensions préféréesE
p1
= {a, d, n}
etE
p2
= {d, i, n}
.Cetexemple montre qu'unsystèmed'argumentation nibien-fondé peutposséderplusd'une p-extensionpréférée.La proposition 2page 9 etlethéorème3 page 9 nesont pas onservé. Laprésen e d'un i-attaquant d'unargument
a
n'interditpas for ément quea
appartienne à unep-extensionpréférée:i
i-attaquea
,maisa
appartientàE
p1
p-extensionpréférée deAF
6
. Eneet,silaprésen ed'un i-attaquantinterdisaitàl'argument i-attaquéd'apparteniràune p-extensionpréférée (plusgénéralement à unensemblep-admissible)les sémantiquesseraient trop prudentes. Cela imposerait que haque défense ontre un argumentb
d'un argumenta
réussisseet ela mêmesi une autredéfense ontreb
réussissait.Coste-Marquis, DevredetMarquisintroduisent un ranement desextensions stables. Dénition 19 [CMDM06a℄Soit
AF
= hA, Ri
unsystèmed'argumentation ni.Unensemble sans i- onitS
⊆ A
est une p-extension stable ssiS
attaque (dire tement) haque argu-ment qui n'appartientpas àS
.Comme pour les extensions stables, la dénition des p-extensions stables impose qu'une p-extension stablen'est jamaisvide (lorsque
A
6= ∅
).Une p-extension stableest uneextension stable etsans i- onit.En onséquen e :Lemme 13 [CMDM06a℄ Chaque p-extension stable est une extension stable, mais la ré i-proque n'est pas vériée.
Suitede l'exemple 4
E
= {a, d, e}
est uneextension stabledeAF
2
(g. 3.1page 13),mais n'est pas unep-extension stable( ard
i-attaquea
).Lelemme 2page 7 permetd'obtenir pour lelemme13 les orollairessuivants.
Corollaire5 [CMDM06a℄Chaquep-extensionstableestuneextensionpréférée.Laré iproque n'est pas vériée.
Corollaire6 [CMDM06a℄ Chaque p-extension stable est une extension omplète. La ré i-proque n'est pas vériée.
Suite de l'exemple 4 Dans
AF
2
(g.3.1 page 13),E
= {a, d, e}
estune extension préférée (resp. omplète),maisn'est pasune p-extension stable( ard
i-attaquea
).Onaaussi:
Lemme 14 [CMDM06a℄ Chaque p-extension stable est une p-extension préférée, mais la ré- iproque n'est pas vériée.
Suite de l'exemple 4
E
′
= {a, e}
est une p-extension préférée de
AF
2
(g. 3.1 page 13), maisn'est pasunep-extension stable( arc
etd
nesont pasattaqués parE
′
).
Le théorème 3 page 9 et le orollaire 3 page 10 garantissaient la présen e d'une extension stablesous ertaines hypothèsessur
AF
(AF
bien fondé ou ontroversé de manière limitée). Cesrésultats nes'étendent pasauxp-extensions stables.Suite de l'exemple 7 Le système d'argumentation ni
AF
6
(g. 3.4 page pré édente) ne possède pas de p-extension stable. Cet exemple montre qu'un système d'argumentation ni bienfondé(respe tivement ontroversédemanièrelimitée)peutnepasposséderdep-extension stable.Les extensions préférées et stables ont été dénies par Dung omme représentant le raison-nement rédule. Pour leraisonnement s eptique, il a introduit lanotion d'extension de base. Pourdénir ettedernièreilaeubesoind'introduire lanotiondefon tion ara téristique.Par ailleurs, les points xesde ettefon tion permettent ausside ara tériser d'autresextensions (e.g.lesextensionspréférées).Coste-Marquis,DevredetMarquisontintroduitàleurtourune fon tion p- ara téristique d'un système d'argumentation ni an de ara tériser les p-extensions etd'introduire une notionde p-extensionde base.
Dénition 20 [CMDM06a℄ La fon tion p- ara téristique d'un système d'argumentation ni
AF
= hA, Ri
se dénit omme suit:F
AF
p
: 2
A
−→ 2
A
On peut remarquer que
F
p
AF
est une restri tion deF
AF
(dénition 8 page 8) au sens où∀S ⊆ A, F
AF
p
(S) ⊆ F
AF
(S)
.Ladénition même de lafon tion p- ara téristique, permetd'énon er à l'instar de Dung,le lemmesuivant :
Lemme 15 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
unsystème d'argumentation nietS
⊆ A
.S
est p-admissible ssiS
⊆ F
p
AF
(S)
.La fon tion p- ara téristiquene possède pas lesmêmes propriétés quela fon tion ara téris-tiquedénieparDung[Dun95 ℄.Ainsi
F
p
AF
n'estpasmonotone,mêmesionréduitsondomaine dedénitionauxensemblesp-admissibles.C'est pourquoilesthéorèmes deTarskietdeS ott nepeuvent pasêtreutilisés.Suite de l'exemple 4 Dans
AF
2
(g. 3.1 page 13)F
p
AF
({e}) = {e, d, a}
etF
p
AF
({e, d}) =
{d, e}
.Or{e, d, a} 6⊆ {d, e}
, donF
p
AF
n'est pasmonotone.Ilnepeutdon pasêtredénidependantprudentdel'extensiondebaseà l'aided'unenotion de plus petit point xe de
F
p
AF
. Par ontre, quoiqueF
p
AF
ne soit pasmonotone,lasuite(F
p,i
AF
(∅))
i∈N
estmonotone (pour⊆
) etformée d'ensembles p-admissibles.Lemme 16 [CMDM06a℄ La suite
(F
p,i
AF
(∅))
i∈N
est monotone, et ses éléments sont des en-sembles p-admissibles.Comme
A
estni,lasuite(F
p,i
AF
(∅))
i∈N
eststationnaireàpartird'un ertainrangj
etF
p,j
AF
(∅)
estlap-extension de base de
AF
.Dénition 21 [CMDM06a℄ Soit
j
le rang à partir duquel la suite(F
p
AF
(∅))
i∈N
est station-naire.F
p,j
AF
(∅)
est la p-extension de base deAF
.Coste-Marquis, DevredetMarquis soulignent que, ommel'extension de basede Dung,la p-extension debase ontienttouslesargumentsnonattaquésde
AF
.Lap-extensionde baseest l'ensemble vide sietseulement si lesystèmed'argumentation ninepossède pasd'argument non attaqué. Ilsen déduisent alors lelemmesuivant :Lemme 17 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni, si le graphe d'attaque deAF
est a y lique, alors son extension debase est nonvide.Suitede l'exemple7 Dans
AF
6
(g.3.4page19),E
p2
= {d, i, n}
estlap-extensiondebase deAF
6
.Coste-Marquis,DevredetMarquisen déduisent que:
Lemme 18 [CMDM06a℄Lap-extensiondebased'unsystèmed'argumentation nide
AF
est in luse dans l'extension debase deAF
.Il peut être onsidéré omme intéressant qu'une extension, omme la p-extension de base, ontienne tousles arguments nonattaqués dusystème. Or ontrairement auxextensions pré-férées de Dung, une p-extension préférée ne ontient pas for ément tous les arguments non attaqués du système d'argumentation. C'est pourquoi les p-extensions préférées qui se
dis-Dénition 22 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
etE
⊆ A
une p-extension préférée.E
est une p-extension préférée naturelle ssiE
est une p-extension préférée ontenant tous les arguments deA
qui ne sontpas attaqués.L'existen e d'une tellep-extensionpréférée est garantie par le orollaire4 page 17.
Suite de l'exemple 7 Dans
AF
6
(g. 3.4 page 19),E
p2
= {d, i, n}
est l'unique p-extension préférée naturelledeAF
6
.Coste-Marquis, DevredetMarquisintroduisent une notion dep-extension omplète. Dénition 23 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni etS
un en-semble p-admissible.S
est une p-extension omplète si et seulement si haque argument a eptable par rapportàS
et sans i- onit aveS
appartientàS
.Ladénition 23donne dire tement lelemme suivant :
Lemme 19 [CMDM06a℄ Un ensemble
S
est une p-extension omplète si et seulement siF
AF
p
(S) = S
.Ildé oule trivialement deladénition 21page pré édentelelemme suivant :
Lemme 20 [CMDM06a℄Lap-extensiondebased'unsystèmed'argumentation nide
AF
est une p-extension omplète deAF
.Lemme 21 [CMDM06a℄ Chaque p-extension préférée est une p-extension omplète. La ré i-proque n'est pas vériée.
Exemple 8 Nousreprenonsle ontre-exemple de [Dun95 ℄.
AF
N
= hA, Ri
aveA
= {a, b}
etR
= {(a, b), (b, a)}
. Le graphe d'attaque deAF
N
est représenté gure 3.5. DansAF
N
,∅
est une p-extension omplète ( 'est même la p-extension de base deAF
N
), mais n'est pas une p-extensionpréférée.a
b
Fig. 3.5 Représentation graphiquede
AF
N
Suitedel'exemple7Dans
AF
6
,E
p1
= {a, d, n}
etE
p2
= {i, d, n}
sontlesseulesp-extensions omplètes.E
p1
estune p-extension omplète,mais e n'est pasune extension omplète.E
=
{a, d, i, n}
est l'unique extension omplète deAF
6
, mais n'est pas une p-extension omplète deAF
6
.Ainsi, unep-extension omplète n'estpasfor ément uneextension omplète.Et,une extension omplèten'est pasfor ément une p-extension omplète.Cet exemple montre qu'il n'y a pasde propriété d'in lusion 1
entre l'ensembledes extensions omplètes et elui desp-extensions omplètes.
Dans le adre de Dung,lapropriété 1 page 8garantitque haque extension préférée (respe -tivementstable, omplète) de
AF
ontient l'extension debasedeAF
.C'estune propriétéqui n'est pas onservée.Suitedel'exemple7Dans
AF
6
(g.3.4page19)E
p1
= {a, d, n}
estunep-extensionpréférée etune p-extension omplète deAF
6
etE
p2
= {d, i, n}
est lap-extensionde base deAF
6
.OrE
p2
6⊆ E
p1
.Cetexemplemontrequelap-extensiondebased'unsystèmed'argumentationni n'est pas in lusedanstoutes les p-extensionspréférées (respe tivement omplètes) deAF
. Le théorème 1 page 6 garantit que l'extension de base est in luse dans l'interse tion des extensions omplètes deAF
,don dans l'interse tion des extensions préférées deAF
. C'est une propriété quin'est pas onservée.Suite de l'exemple 7 Dans
AF
6
(g. 3.4page19)E
p1
= {a, d, n}
etE
p2
= {d, i, n}
sont les p-extensions préférées (respe tivement omplètes) deAF
6
.E
p2
= {d, i, n}
est la p-extension de base deAF
6
. OrE
p2
6⊆ E
p1
∩ E
p2
. Cet exemple montre que la p-extension de base d'un système d'argumentation ni n'est pas toujours in luse dans l'interse tion des p-extensions préférées, don dansl'interse tion desp-extensions omplètes deAF
.Suite de l'exemple 8 Dans
AF
N
,S
= ∅
est la p-extension de base, maisS
n'est pas une p-extensionpréférée deAF
N
.Cetexemplenousmontrequelap-extensiondebasede
AF
n'estpasfor émentunep-extension préférée deAF
.Enrevan he,elle esttoujours in lusedansune p-extensionpréférée( ar 'est un ensemblep-admissible).Unepropriétéintéressanteestquelap-extensiondebaseetl'extensiondebasesont onfondues lorsqu'ilexisteune p-extension stable.
Proposition 8 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un systèmed'argumentation ni. SiAF
pos-sède une p-extension stable, alors la p-extension de base deAF
et l'extension de base deAF
oïn ident.Dénition 24 [CMDM06a℄Unsystèmed'argumentationni
AF
estditp- ohérentsi haque p-extensionpréférée deAF
est une p-extension stable.Proposition 9 [CMDM06a℄ Un système d'argumentation ni ohérent n'est pas for ément p- ohérent.
Suite del'exemple 4
AF
2
(g.3.1page13)est ohérentmaisn'est pasp- ohérent( arAF
2
nepossède pasdep-extension stable).Contrairement au adre présentédans [Dun95 ℄, nil'absen e d'argument ontroversé (ou leur présen een nombrelimité) dansun système d'argumentation ni
AF
,nile faitqueAF
soit bien-fondé n'entraînent queAF
soit p- ohérent.Suite de l'exemple 4
AF
2
(g. 3.1 page 13) est non ontroversé et bien-fondé, mais pas p- ohérent ( ar ilne possèdepasde p-extension stable).Suite de l'exemple 7
AF
6
(g. 3.4 page 19) est ontroversé de manière limitée, mais pas p- ohérent ( ar ilne possèdepasde p-extension stable).Defaçonanalogueà[Dou02 ℄,lespropriétésintéressantessontsynthétiséesdansletableau3.1page suivante.Le symbole
◦
indiquequela propriétéest toujoursvériée,⊳
qu'ellepeutl'être.Cara téristique Cohéren e Uni itép-ext. préférée Existen ep-ext. stable p-ext.de base nonvide sans y le
⊳
⊳
⊳
◦
sans y leimpair
⊳
⊳
⊳
⊳
sans y lepair
⊳
⊳
⊳
⊳
ontroversé de manière limitée
⊳
⊳
⊳
⊳
Tab.3.1 Quelquespropriétés du adrede Dungrané ave les i-attaques.
Exemple 9 Soit
AF
8
= hA, Ri
aveA
= {a, b, c, d, e, i, n}
etR
= {(i, e), (i, n), (e, n), (n, a),
(b, a), (c, a), (d, c), (b, d), (d, b)}
. Le graphed'attaque deAF
8
estreprésenté gure3.6.i
e
n
a
b
c
d
Fig. 3.6 Représentation graphique de
AF
8
Dans
AF
8
,E
1
= {i, a, d}
etE
2
= {i, b, c}
sont les deux seulesextensions stables (respe tive-mentpréférées)deAF
8
.E
′
p
= {i, d}
etE
p
= {i, b, c}
sontlesp-extensionspréféréesdeAF
8
.E
p
estl'unique p-extensionstable deAF
8
.{b}
est in lus danstoutes les p-extensions stables deAF
8
,maispasdanstoutes lesextensionsstables(respe tivement préférées)deAF
8
.E
pb
= {i}
estlap-extensionde basedeAF
8
.E
pb
estl'extension de basedeAF
8
.Proposition 10 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni. SiAF
possède une p-extension stable, alors l'interse tion des extensions préférées deAF
et la p-extensionde base (resp. l'extension debase) deAF
oïn ident.Proposition 11 [CMDM06a℄ Soit
AF
= hA, Ri
un système d'argumentation ni. SiAF
possèdeunep-extensionstable,alorsl'interse tiondesp-extensionspréféréesdeAF
estin luse dans l'extension debase deAF
.Corollaire7 [CMDM06a℄Soit
AF
= hA, Ri
unsystèmed'argumentation ni.SiAF
possède une p-extension stable, alors l'interse tion des p-extensions préférées deAF
est in luse dans la p-extension debase deAF
.Corollaire8 [CMDM06a℄Soit