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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Un espace d'exposition pour une sensibilisation à la notion d'écosystème « forêt »

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Academic year: 2021

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POUR UNE SENSIBILISATION

A LA NOTION D'ECOSYSTEMES "FORET"

Sylvie FEUILLET

Maison de la Nature des Hauts-de-Seine

MOTS·CLES : ESPACE IMAGINAIRE ESSENTIEL - UNIVERS SENSORIEL

-MONDE "VIVANT" - LIENS - ECOSYSTEMES SENSIBLES.

RESUME: Commentàtravers une exposition réalisée en milieu urbain "sens"ibiliser le public aux forêts, lui faire découvrir ces univers qui founnillent de "vies", l'amener progressivementàdécouvrir et comprendre la notion d'écosystèmes forestiers et prendre conscience de leurs complexités et leurs fragilités ? Objectifs et moyens mis en oeuvre.

SUMMARY : By means of an exhibition, conceived in urban surroundings, our aim is to sensitize the public to the forest, allow them to discover an environment teeming with life, let them gain an understanding of the notion of forest ecosystems, and lead them to an awareness of their complexity and vulnerability. The objectives and rneans used to attain these.

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1. INTRODUCTION

L'exposition "Au coeur des forêts" s'adresse à un public très diversifié, dont une forte proportion de scolaires en semaine (essentiellement du primaire). Je vous propose donc de découvrir dès maintenant, la démarche de l'exposition et les moyens mis en oeuvre, que j'ai imaginés ici, pour amener le publicàmieux comprendre les "forêts"...

2. EXPOSITIONS ET ENVIRONNEMENT...

Tout d'abord, qu'est-ce que "créer, organiser ou monter une exposition", sinon raconter et "faire vivre" une histoire... en volume? Il faut alors "situer" l'histoire et donc créer des lieux. Mais si, avec un livre,àtravers un univers en deux dimensions, on entre dans l'histoireàl'aide de mots, avec uneexposition,onyest entraînéàtravers ununivers en trois dimensions.Levisiteur devient ici "acteur" de l'histoire qui lui est proposée. Acteur? Oui, car réaliser des expositions sur des thèmes d'environnement a pour but d'aider le visiteur à se vivre "participant" de l'univers dans lequel il évolue,àle rendre sensibleàson environnement et à lui permettre de mieux le connaître pour savoir le respecter.

Un changement dans l'environnement induit souvent une modification du comportement et des idées, de la même façon qu'un changement de vêtement peut entraîner des attitudes et des comportements différents. En fait, toute modification intervenant sur une ou plusieurs des "enveloppes" successives de l'environnement, a tendance à entraîner une modification du "regard" et de la manière d'être et d'agir. D'où la nécessité de modifier "l'enveloppe" de la salle, en liaison avec chaque thème d'exposition pour sensibiliser les visiteurs au sujet. Dans le cas présent, quel espace "aménager" pour sensibiliser le public aux forêts et lui faire découvrir les mécanismes des écosystèmes forestiers ?

3. CREER UN UNIVERS EVOCATEUR DE "FORET" ...

Puisqu'il ne s'agit pas d'une exposition réalisée en "extérieur", au coeur même d'une forêt, comment en parler sans l'avoir comme support concretà"portée de mains" ? (soit comme lieu d'observation, soit pouryvérifier des informations sur le terrain). Allait-on alors utiliser des arbres dénudés ou des arbres en conteneurs, des plantes factices et des animaux naturalisés pour recréer un milieu forestier? Il ne faut pas oublier que le but est de"sens"ibiliserle public.Lechoix est donc fait

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desuggérer des "sens"ationsperçues en forêt, puisque c'est le stimulus sensoriel qui permet aux idées de se mettre en place. Alors, quelles "sensations", quelles impressions traduire ?

- Tout d'abord celle de pénétrer dans la forêt, de traverser le "mur lisière", de progresser vers un intérieur... ;

- Et puis celle d'être "enveloppés" peu à peu, de découvrir l'espace labyrinthique "forêt" qui se crée avec des éléments devant, derrière, sur les côtés, au-dessus... de sentir la "couverture végétale" se tisser...

Pour cela nous avons utilisé un seul langage plastique qui se complexifie.

Le cheminement de l'exposition fait découvrir d'une salle àl'autre, des éléments simples (représentant des silhouettes d'arbres) "dessinés", plaqués aux murs, qui se redressent perpendiculairement, puis se décollent des murs, se croisent pour former des "volumes" sur lesquels se rajoute enfin un "couvert végétal".

D'autre part, pour recréer l'espace imaginaire de la forêtilfallait:

- traduire les jeux "d'ombres et lUITÙères" (scintillement quand on regarde vers le ciel, ombres et lumières sur les troncs, au so1...) ;

- évoquer les textures (feuilles plus ou moins rondes, plus ou moins piquantes, écorces variées...) ;

- suggérer le jeu des couleurs aufildes saisons...

Pour ce faire, nous avons évidé des formes dans les éléments présentés plus haut (silhouettes d'arbres), travaillé les contours de chacun, et nuancé leurs couleurs.

Comme matériau de réalisation, nous avons choisi le bois, que nous avons teinté pour mieux sentir la matière (qui nous entoure lorsque l'on pénètre en forêt).

Lepremier pas de cette démarche, est donc d'évoquer et d'apprendreà/ire la réalité et rwn de la recréer.

Dela même façon on a :

- traduit une ambiance sonore de promenades en forêt: chants d'oiseaux, froissement de feuilles sous les pas, brame du cerf... diffusée en permanence ou créée ponctuellement par le visiteur... ;

- suggéré quelques odeurs de l'univers forestier qui nous est faITÙlier... par des dispositifs simples dégageant odeurs d'écorces, d'humus, ou parfums de fleurs de nos forêts ...

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restait à faire percevoir un espace organisé en strates...

Nous avons alors traduit par des éléments de hauteurs proportionnelles, les strates: muscinale, herbacée, arbustive et arborescente.Par ce moyen rwus avons "donné du reliefàl'information".

En créant ainsi des enveloppes bien contenantes, tactiles, visuelles, sonores et olfactives...on passe du "sensible" au "ressenti". Avec la notion de volume naît celle de profondeur et donc d'intériorité."L'intériorisation" de l'espace conduit à l'intériorisation des informations.

Progressivement par la complexification de l'espace, les thèmes suivants se sont succédés, du plus simple au plus complexe: la dimension espace/temps des arbres qui naissent, grandissent, grossissent, sont malades, meurent, la question des forêts périurbaines (les plus proches de notre

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public) et de leur gestion, les notions complexes d'un écosystème, sans oublier les problèmes de déforestation...

4. TRADUIRE LA GRANDE RICHESSE DE "VIES" DES FORETS. INCITER LE VISITEUR A DECOUVRIR, OBSERVER CE MILIEU

Les préoccupations sont cette fois, d'apporter des supports concrets aux informations et de permettre aux visiteurs d'être "acteurs" de leurs "découvertes".

4.1. Un monde végétal très riche... TI était, ici, nécessaire :

- d'intégrer la diversité de ce monde végétal: arbres, arbustes, arbrisseaux, fleurs, fougères, champignons;

- de traduire le côté "surprises" des "trouvailles" lors de promenades en forêt;

- de stimuler la curiosité du visiteur pourl'inciter au plaisir de la découverteetdéclencher ainsi un comportement d"'exploration".

Une multitude d'éléments végétaux, en photos ou en petit volumes, sont donnésàdécouvrir dans des "cachettes", comme lorsque dans la nature on trouve, une fleur derrière un arbre, un champignon sous les feuilles ... D'autres éléments sont plus apparents, écorces d'arbres,à hauteur des mains et des yeux comme en forêt, fleurs peintes, attirant plus rapidement le regard à la manière des tapis de fleurs en sous-bois... D'autre part, les végétaux sont regroupés dans l'espace en fonction des sols qui leur sont nécessaires, faisant apparaître ainsi la notion d'associations végétales.

4.2. Une vie animale y fourmille... Nous avons alors cherchéà :

- traduire l'idée que toutes les strates sont "habitées" et forment un grand "H.L.M."; - montrer la diversité des animaux présents en forêt;

- rendre cette faune "vivante" et la"saisir sur le vif'.

Microfaune, insectes, reptiles, sont cachés : au sol, dans les arbres, les buissons... (photos, dessins)

Les oiseaux peints sontà chercher, à écouter, à guetter, à faire bouger... Petits et gros mammifères sont "animés"...

Chaque animal a un mouvement liéàundeses comportements enforêt.

Par exemple, le lièvre caché dans un buisson que l'on déloge, le lérot qui vole les oeufs des oiseaux dans les nids pour se nourrir,lesanglier qui se frotte contre les arbres, le cerf qui brame au moment de sa reproduction, ou un insecte qui se métamorphose...

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Surprendre, émerveiller, découvrir... "Dé-couvrir", soit enlever ce qui cachait pour: comprendre et poursuivre sa recherche.

5. DECOUVRIR LES LIENS DES QU'IL y A "VIVRE ENSEMBLE"

COMPRENDRE LE FONCTIONNEMENT DES INTERACTIONS

La volonté d'apporter des supports concrets aux idées est toujours présente; les visiteurs doivent, cette fois, expérimenter pour comprendre, être "acteurs" de leurs "recherches" pour les conduireà ;

- saisir le rôle du soleil, de l'eau, du sol, sur la croissance des arbres, des plantes de forêts; - trouver comment s'organise la "cohabitation" dans les différentes strates;

- repérer les rôles de chaque élément de la forêt : producteurs, consommateurs et décomposeurs, et leurs interactions;

- être conscients de la fragilité de ce système...

La réponse est apportée par desjeux "interactifs" pour découvrir les "interactions" entre les éléments. Ces jeux de recherche ont une progressivité qui va ; du système simple "question -réponse" (cette dernière étantàdécouvrir sous cachette ou par vérification électrique), au système puzzle élémentaire qui permet de "construire" l'infonnation en assemblant des éléments, pour arriver à des puzzles complexes qui associent images

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textes...Ce sont des "petits volumes" que l'on peut saisir pour capter et intérioriser les informations. Les visiteurs découvrent par "tâtonnement", tissent des liens par la recherche et font apparaître la notion d'écosystème. La plupart de ces jeux sont simplesàfabriquer, peu coûteux et autonomes de fonctionnement (puisque nous ne proposons pas actuellement d'animations sur le lieu de l'exposition).

6. LIER LES INFORMATIONS ET "CONSTRUIRE L'HISTOIRE" ... UN MOYEN POUR PARLER DE LA COMPLEXITE D'UN ECOSYSTEME...

Après avoir découvert, cherchéàcomprendre, ilfaut alors synthétiser les découvertes et les résultats des recherches.

Quel"filconducteur" choisir qui suive l'histoire de l'exposition avec: Les forêts sont d'abord de grandes "maisons d'arbres" Puis, avec ces arbres vivent d'autres plantes... Ainsi, les forêts abritent de nombreux animaux Elles protègent aussi l'homme et son environnement... Etilexiste plusieurs types de forêts dans le monde... Mais les forêts sont souvent maltraitées... Alors l'homme doit apprendreàles respecter et les gérer ?

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Des ''jeux de pistes" (sur support papier) reprennent cette histoire et proposent au public des devinettes selon chaque thème abordé. Ils se répanissent en quatre niveaux, suivant ce même cheminement, mais le questionnement va croissant en difficultés selon les niveaux. Ces nouveaux outils de découverte permettent d'éviter l'éparpillement et de faire le lien entre cachettes, jeux, panneaux...

. Et puisque faire comprendre un écosystème fait appelàde nombreuses notions abstraites et complexes, trois jeuxde piste complémentaires sont proposés par niveau. Chacun a :

* son arbre avec ses fruits et leurs modes de dissémination, son sol, les plantes qui vivent avec lui, découvrant ainsi la notion d'associations végétales;

* ses habitantsàreplacer dans leurs strates;

*cenains animaux avec des modes de vie différentsàtrouver (diurnes, nocturnes, hibernants, migrants...) ;

* un (ou plusieurs) départes) de "chaînes alimentaires", à partir d'éléments végétaux différents (racines, écorces, feuilles, fruits, graines...), leurs consommateurs, leurs ordres... Ici la notion de cycle permanent "Rien ne se perd, tout se transforme" apparaît...

La synthèse, enfin, peut se faire à la maison, après avoir joué plusieurs fois, ou collectivement en classe, chaque groupe ayant des réponses différentes. Faisant suite àla visite, une aide àla synthèse et une fiche "réponses" sont alors proposées aux visiteurs. Par comparaison, analyse des différences et en assemblant les réponses complémentaires, la notion de complexité se dégage, s'assimile progressivement. Une étape de plus est franchie... Ici encore l'histoire se construit et chacun en est" acteur" avec ses pions...

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