HAL Id: hal-02354661
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l’agriculture : essai de bilan des travaux du Département
d’économie et de sociologie rurales
Didier Aubert, Robert Lifran, Daniel Perraud, Jean-Baptiste Viallon
To cite this version:
Didier Aubert, Robert Lifran, Daniel Perraud, Jean-Baptiste Viallon. Systèmes de production et transformations de l’agriculture : essai de bilan des travaux du Département d’économie et de sociologie rurales. [Rapport de recherche] Conseil Scientifique de Centre. 1984, 138 p. �hal-02354661�
SYSTEMES DE PRODUCTION ET TRANSFORMATIONS DE L'AGRICULTURE:
ESSAI DE BILAN DES TRAVAUX DU DEPARTEMENT D'ECONOMIE ET DE SOCIOLOGIE RURALES
Didier AUBERT, Robert LIFRAN, Daniel PERRAUD, Jean-Baptiste VIALLON
Ce travai'l de bi'lan renvoie â deux types de documents :
-
des Notesde lecture,
rêa'lisées
par diff6rents
membres du Départementà'la
demande des rêdacteurs du Document de Synthèse. Leurliste
est
jointe
âla
fin
de ce document. Les rêfêrences dansle
texte se font dela
façon suivante : (LIENARD,
NL /6/.\-
des bi bl iographi que. sui vante : publications
duLes
réfêrencesDépartement, regroupêes dans dans
'le
texte
se font
deun la index façon (ALLAIRE
,
/L/) *** *t-AYAI{T-PROPOS
En décidant de commencer
le
bilan scfentifique du Dêpartement parle
thème "travaux surles
systèmes de production"et
d'enconfier'la
chargeà
un Groupe detravail,
le
Conseil Scientifiquea
donnê peu de précisionssur
'la
façon dontil.
entendait que cetravai'l
soit
conduit: le
champ àcouvrir
restait
impréciset
les
méthodes d'autant moins dêfinfes que lamfssion du Groupe
était
justement de commencer à mettre en pratique ce quin'êtait
restê, jusque 1à, qu'une orientation de principe.Dans ces conditions,
'le
"biIan"
que nous prêsentons ne rêsulte pas dela
mise en oeuvre d'une méthode éprouvêeet
rfgoureusementdêfinie
:il a fallu
avancer sans référencesni
garde-fou, auprix
d'ajustementssuccessffs qui nous ont probab'lement conduits à dévier de ce qu'attendaient
de
nousles
membresdu
Conseil Scienti fi queêt,
p'lus
généra1 ement, du Département. Nous voudrions, danscet
avant-propos, nous expliquer sur lesplus apparentes de ces "dêviations".
Le
projet
agrêê parle
Conseil Scientffique comportait enfait
deux
objectifs
étroitementliês
:-
faire
le
point surles
recherches du Dêpartement ESR en matière desystè-mes de production agrico'les ;
-
â
travers cebilan,
rendre compte du dêbat,'en cours depuis plusieursannées,
sur
les
formesprises
par
Ia
modernisation de
1 'agricui ture, débatqui
s'exprime par exemp'le au travers des coup'les:
productivisme-antiproductivisme, modèles dominants-modèles
alternatifs,
systèmesinten-si fs-systèmes extensi
fs,
etc.Cette ambiguitê,
inscri'te
dansla
formulation même du projet,reflétait
un grave problème de délimitation du champ auquelle
Groupe de travaiI
s' est heurtêet
qu 'i1
n' a qu' imparfai tement résol u.La
difficultê
principaie nerêsidait
pas dansla
notion desystè-me de production dont
les
dêfinitions ont dêjà étê discutêeset
prêcisées, notamment par REBOUL (Mode de productionet
systèmes de cultureet
couramment
utilisêe,
guê donnecet
auteur(ibid.)
:
"un système deproduc-tion
agrico'leest
un mode de combinaison entreterre,
forceset
moyens detravai'l à des
fins
de production vêgétale et/ou animale, commun à unensem-b'le d'exploitations"
;
cequi,
en raccourciet
dans une terminologfe un peudiffêrente,
revient àdire,
comme CHOMBART de LAUWEet
P0ITEViN(citês
parREBOUL,
ibid.),
que"le
système de productionest
la
combinaison des fac-teurs de productionet
des productions dans 1'exploitationagricole".
Ladéfinition
est donc préciseet
laisse,
dans son acceptionla
piusrigoureu-sê, peu de p'lace aux incertitudes
:
on déterminele
système de productiond'une exp'loitation par
les
productions qu'e'l1e réa1ise,la
natureet
levolume des moyens de production
qu'elle
met en oeuvre. En principe, aucuneconfusion
n'est
possible avec des notions proches:
celle
de "technique de production", par exemple,qui
nedit
rien
sur'la
combinaison desproduc-tions;
ou encore,Ie
terme de "système agraire"qui
"est employê,génêra-'lement, pour caractériser, dans 'l 'espace, 'l 'association des productions et des techniques mises en oeuvre par une sociêté en vue de
satisfaire
ses besoins"et
qui
"exprime, enparticulier, I'interaction
entre un système bio-êcologique, représentê parle
milieu nature'let
un systèmesocio-cultu-re1,
à
travers
des pratiques issues notammentde
'l'acquis
technique"(VISSAC
et
HENTGEN, Prêsentationdu
Départementde
recherchessur
les systèmes agraireset le
dêvel oppement, Assemblée
constitutive
du
SAD,Toul ouse, 1979 ) .
Le prob'lème
est
bien p'lutôt celui
de 1 'usagequi est
fait
dessystèmes de production dans
les
recherches en économierurale.
Aelle
seu-p hamp de estionnement
scienti-'l
e
,
en effet,
la
notion nedêfinit
asunc
fique. Un examen rapide des travaux du Dêpartement montre qu on ne
travail-'le guère "
sur"
I es systèmes de producti on, si non,
dans une étape préa'l ab1 edu
travail,
pour 1es recenseret
les
décrire. 0ntravaille
plus souvent "àI'aide"
ou"â
partir"
des systèmes de production pour savoir, par exemp'le,comment se transforme 1'agriculture, comment se forme
le
revenu, quelle estl'effficacitê
comparêe des systèmesen
termes derésultats
êconomiques, commentse
déterminentles
combinaisons de productionset
de moyens auregard
de'la
nature desexploitations
(dimension,position d'origine
de'l
' expl oi
tant,
etc . ) .lyse
des mettre enen oeuvre
( capi ta1 ,
Les systèmes de production sont donc, avant
tout,
unoutil
d'ana-exploitations
agricoles;
outil
privilêgiê
puisqu'i1 permet derelation directe 1es phênomènes qui relèvent des techniques mises
et
ceux qui relèvent des conditions êconomiques dela
production ffnancement, coûts, revenus);
et qu'i1
permetainsi
d'êtudier,ri
6il/
au niveau de l'ensemble de
l'exploitation,
les
contrainteset'les
détermi-nants des choix productifs (SAU, forces de
travail,
capacités de finance-ment,etc.).
Cela explique que 1a plupart des travaux qui s'intêressent aux exploitations agricoles,à leur
fonctionnement,à leur
évoiutionrà
leur reproduction recourent plus ou moins systêmatiquement àla
notion desystè-me de production.
En revanche,
si
la
dêfinition
decette
notionest
prêcise, elleest
aussi exigeante:
I'observation de systèmes de production implique deconnaître, pour un ensemble
d'exploitation
suffisamment vaste pour fairel'objet
d'un classementet
d'une comparaison,le
pofds des différentespro-duction
et les
donnéesqui
permettent dedêfinir
la
combinaison de moyensde
production.C'est
pourquoiles
recherchesqui
utilisent
des donnéescorrespondant rigoureusement à 1a
définition
sont infiniment moinsnombreu-ses que
celles qui
y
recourent partiellement ou sans appuichiffré
;
en témoigne,par
exemple,l'utilisation
sans mesure (dans tousles
sens du terme) de notions comme "sYstème" ou "modèle dominant" dontIe
contenu etle
poids (population d'exp'loitatfons,part
dela
production)ont
rarementété précisês
et
chiffrés.--*-._*..-_.-Dans ces conditions, on conçoit que le. Groupe de
travail
se soittrouvé dans une situation
difficile
lorsqu'i1 a
voulu délimiter son champd'observation: nous en
tenir
àla
lettre
du thème("bilan
des travaux surles
systèmes de production") nousaurait
placés sur unterrain
sansques-tionnement interne
et
nous engageait donc dans l'examen de travaux I arge-- ment de ri pti fs , d'unintêrêt
souventdécisif
pour 1a progression génêra'ledes recherches, mais dont on ne peut guère discuter que
les
méthodes. Si, plus'largement, nous voulionstenir
compte de tous 1es usages que les cher-cheurs du Dêpartement ontfait
dela
notion, nous êtions conduits àexamf-ner
la
p'lupart des recherches portant surla
production,c'est-à-dire
unemasse ênorme de travaux très hêtérogènes. Enfin,
si
nous nouslimitions
auxseules recherches s'appuyant sur 'l 'observation de systèmes d
éfinis
de fa 0nrlg
oureuse, 1e
champ d'êtude se dépeuplait tellement quele
bilan
auraitperdu
tout
intêrêt.'
Dans ces conditions,la
solution retenuea
êtê
derecourir
ausecond terme du
projet
retenupar
le
Conseil Scientifiqueet
de mettreI'accent, non sur I'examen systêmatique des travaux
utilisant
la
notion de systèmes de production, maissur les
débats rêcents dans lesquels on ades transformations
de
I'
riculture,
sur
Ia
façondont
s' opère cette transformation, ses consêquenceset
ses contradictions, 'les changements sociaux qui en résultent,etc.
Ce principe de délimitation du champ reste évidemmenttrès
génêra1;
mais'le
définir
plus strictementaurait
supposêle
bilan déjâ rêalisêet
les
noeuds du débatidentifiés.
Enfait, il
a bienfallu
adopter une dêmarche pragmatiquequi
a
consistêen
unesêrie
derecensements successifs des travaux dont l'examen paraissait souhaitable, chaque êtape se traduisant
par
des opêrations parallèles d'êlargissement (chaque publication renvoie à d'autres qu'e'lleuti'lise,
quielle complète ouqu'e1le refute)
et
de rêtrêcissement (1e manque de forces detravail
nous arapidement conduits
à
abandonner toute ambitfon d'exhaustivitê). Le partiainsi pris
et
1e pragmatisme qui en a rêsulté ne sont pas sans consêquencesur
la
nature dutravail
rêalisê.Ils
sont enpartie
responsab'les des imperfectionsqui
affectent'le
choix des travaux dont iI
a
étê
tenu compte:
certains'le
trouveronttrop
large
;
d'autres,
probablementbien
p'lus
nombreux, s'êtonneront d'omissions graves. Ces "manques" sont pour unepart
dé1ibêrêset,
si
I'ontient
compte des limites de nos forces de travai'1,justifiables.
Ainsi,
lestravaux concernant certains systèmes de production spécifiques
(les
systè-mesovins,
les
systèmes incluantl'aviculture,
oules
fruits
et'légumes,par exemple) sont peu ou pas du tout
cités'lorsqu'ils
touchent à desdomai-nes
particuliers
et
qu'i1s ne
sont pas directement rattachablesâ
des "dêbats" dont nous avons rendu compte. De même, on constatera que, saufexception, nous rendons compte
de
publications récenteset
que nous ne remontons pratiquement jamais au-delâ du milieu des annêes 1970. C'est quela
mise en discussion des formes prises parl'êvolution
des systèmes deproduction
est
fortementdatée.
Commele
souligne
MATHAL(Cfr.
infra"Prêliminaires"), on constate une simu]tanêité frappante
entre'le
surgisse-ment d'un problème-
la "crise"
-,
d'unoutil
- le
RICA-
et
d'un obiet de recherche-
1'analysecritique
de'l'êvolution
des systèms de production-.Cette
limitation
chronologique de notretravail
est
en partie comblêe parle
texte "Prêliminaires" deP.
MATHALqui,
à propos des travaux de REBOUL,situe
historiquement 1'êmergenceet
i'usagede
la
notion de système deproduction dans l'évolution de l'êconomie rurale.
Cela
dit, il
serait
faux de prêtendre quele
choix que nous avonsopérê dans
les
publications du Département a êté en tous points dêlibéré etrationnel.
En avouant son pragmatisme, nous en reconnaissonsles
dêfauts.La
pureet
simple mêconnaissancede
la
productiondu
Département estcertainement responsable
de
nombreuses omissions.A
cet
égard,ur
desenseignements majeurs qui peut être
tiré
de notre tentative est que 1apra-tique du
bilan
scientifique souffre d'un lourd handicap en I'absence d'unebi b'l iographi
e
systêmati queet
rai onnée des pub'l icati onsdu
Dêpartement.Cela
n'aurait
certes pastout
rêso1u, à.causede'la
délimitationrelative-ment complexe de notre champ. Cela aurait du moins considérablement allêgé
le
travai'let
permis de mieuxle
centrer.Par
ailleurs, la
dêmarche re'lativement empirique qui a étê suivie est en partieà'l'origine
de 1a conception même dutravail et
de 1'approcheadoptêe. Faute de pouvoir,
à
quatre, examiner l'ensemble des publicationsdu champ, mais aussi dans
le
soucid'é'largir
1a participation descher-cheurs du Département
à cette
opêration,la
première êtape dutravai'l
aconsistê
à
organiserla
rêdaction de notes delecture
qu'on trouvera en annexe du prêsenttexte.
C'est seulement ensuite que 1e Groupe a abordê la rédaction d'une "Synthèse"qui
devrait
reprêsenter'la
partie
centrale dubi I an
.
Le rêsu'ltat
prêsentêici
consti tue un ensemble
re1 ati vement hêtÉro-gène dans'lequel 'les approches,ies
styies d'analyse, ou mêmele
ton adoptêson beaucoup p'lus divers que prévu, non que nous n'ayons pas su "tenir" notre conception
initiale,
maistout
simp'lement parce que nous avonsdêcou-vert
progressivement,et
parfois troptard,
qu'entre les membres du Groupe,et
plus encore entreles
rêdacteurs des notes delecture, les
conceptionsdu "bilan
critique"
différaient
sensiblement.Cette hêtérogênéité
n'aurait
puêtre
rêduite
qu'â deuxcondi-tions
:
un champ d'examen parfaitement dél'imité-
nous avons vu que nous enétions'loin
- ;
une réfêrence commune à un genre connu. 0F,et c'est
proba-blement un autre enseignement important de l'expêrience que nous avonsfai-tê
,
I ' extrême rqfqté_-deq_] rglgreS- c.riti ques êt,
p1us
gênéral ement, d' undêbat scientifique structurê dans
le
Département, enfaft,
pour nous, un genreà
peu près neuf dans 1eque1 'l'absence de codifications ou de règ1escoutumières autorise
à
peu près tousles
styleset
tousles
tons.
C'est dêlibêrément que nous avonslaissé
unelibertâ
presque entière auxrêdac-teurs des notes de lecture, en ne
leur
demandant que quelques "prestationsrecommandées"
:
nous ne vou'lions pasfiger
par avancele
dêbat dans uneforme que nous ne connaissions pas mfeux que 1es autres
et
qui ne pourrait se dégager que progressivementet
dela
pratique. Cela explique que lesnotes de'lecture couvrent
â
peu près tousles
genres possibles, du simpleEn revanche, 1a diversitê des approches adoptées par
les
rédac-teurs de
la
Synthèseest
p'lus imprévue. Lâ encore,la
difficulté
à
cerner 1e champ à examinera
pesêsur'la
cohêrence dela
rêdaction:
enchoisis-sant d'organiser'les chapitres autour de "thèmes de dêbat",
à
partir
d'unetoile
de fond constituêe par"la
crise
en agricu'lture", nous acceptions deperdre, en cohêrence
et
en logique du p1an, par rapport à un examen systé-matique des êtudes de systèmes de production. Au-de1à de cequi
relève dechoix concertês,
i1
reste pourtant des diffêrenceset,
parfois,
desdiver-gences notables entre
les
discours des unset
desautres.
Certes, queiquesproblèmes de rêdaction tiennent aux
difficultês
del'êcriture
collective d'un texteet
pourraient être rég'lês par des aménagements de forme. Maîs laplupart des différences dans
le ton,
dans'l'analyse ou dans 1e choix,fait
par
chacun, des travaux examinês nous paraissentdifficiles â
rêduire autrement que par des compromisqui,
en gommantles
aspéritês du texte, risqueraient de1'aplatir.Plutôt
que d'entreprendre uneffort
considérable de conviction réciproque ou d'autocensure, nous avons prêfêré admettre que,sur un thème donnê, chacun de nous ne dise pas exactement ce que disent ou
diraient
les
autres,et
que chacun dise parfois des choses plus personnel-1es que nel'exigerait
un simplebilan.
Nous hésitons, selon'les chapitres,entre des attitudes
et
des stylesdifférents,
entre un compte rendu de la togique interne des textes que nous examinonset
un discours p'lus person-ne1,
simplement étayêpar
Ia
réfêrence aux publications
étudiées. Ce'l areflète,
rêpêtons-1e,notre
inexpêrienced'un
genre nouveau pour nous.Mais, pius génêralement, cela confirme,
s'il
enêtait
besoin, que 1e bilan scientifique"est
une production scientifique comme uneautre. S'il
nepeut prêtendre
à
1aneutralitê,
du moins peut-i1 tendre vers l'honnêtetê par Ia
mu'l ti p'l ication,
Ia
confrontati onet
Ia
di scussion
des approches.Les textes
qui
sui vent représentent un pâS, I 'un des premiers, dans cettedirection.
Ils
nfont de sens que dansla
mesure oùils
permettrontà
ladiscussion, dans
le
Dêpartement, deles
corriger
et
de 'les é'largi.r;
dansla
mesure aussi 0ù, unefois les
p1âtres essuyés, 1es notes de lecture et'les bilans
critiques
pourront semultiplier
dans des formes de mieux en"Système de production", 1'expression
a
plusieurs connotations,connotations elles-même pas toujours aisêes à bien distinguer, ayant entre
elles
de nombreuses adhêrences. Essayons de distinguer deux famillesprin-cipales de sens :
A
-
Un sens microêconomique, étroitement1iê
au champ de'l'êconomie deI'unitê
de production (entreprises agricoles ou exp'loitations agricoles, sel on 'les auteurs ) .B
-
Un sens p'lus globa'l,
quin'est
pas strîctement êconomique. 0n peut direque
c'est
Ia
notion précédente mais
apprêhendée pour un ensemb'led'exp'loi-tations;
on pourra 1a prendre comme"la
combinaison de facteurset
depro-duits,
etc."
la
plus
frêquente dans l'ensemble êtudiê (quecet
ensemblesoit territoria'l,
ou recouvre une catégorie donnêe,définie
par rapport àdes
critères
structure'ls 1e plus souvent). Dufait
du passage deI'unité
àl'ensemble, on
enrichit
la
dimension êconomique :a)
dfmension gêographique,si
I'on
parle de S.P. au niveau d'unterritoire,
qu'i'l
soit défini
en terme de géographie physique ou degêo-po1 itique.
b
)
comme on compare 'les unités
entre e] 'l es ( sous I ' ang'l e de 'leursimilitude ou non du point de vue
de'la
"combinaison,etc."),
on introduitune dimension socia'le (structures social es de
'la
production, organisation économiqueet
socialede
la
production,ou
encoredivfsion
sociale dutravail/de la
production) .Autre
difficulté
dela
notion,c'est
qu'e11eest
formulêe commela
conjonction dela
combinaison des moyens de production(qui
peuventêtre
classês dans des nomenclatures économiques-
parfois
techniques etêconomiques
-
variêes :*
classementen
facteurs
de
productîon,selon
la
typologieternaire
:
terre,
capital,
travail
;*
classement en facteurs ou moyens matêrfels dela
production,moyens intel I ectuel
s
( formati on, métier, apti tudes, voire "goût" dud^
*
classement selon des catêgories repêrab'les dans 1acomptabili-té,
monêtarisables).*
etcet
des pro{ucti ons el 'l es-mêmes ( anal ysab'l es sel on I eur seule
détermi nati onconcrète:'la
plante oul'animal
produit, ou autrement,le
produit anfmalou'le
produit vêgéta1 recherchê, ou encore se1onleur
destination êconomi-que:
production marchande, autofourniture, autoconsommation).Cette conjonction (combinaison des moyens de production
et
desproductions),
si elle
permetd'avoir
unevision
très
embrassante de '!aproduction agricole
(1), offre
I'inconvénientd'être
-
de cefait
mêmeassez peu instrumentale
et
opêratoire. Defait,
'la
notion sera souventemployée en rêfêrence
à
une seule des combinatoires(celle
des moyens deiroduction:
problématique dela
diffusion du progrès technique, deI'in-tens'i
fication
de
la
production,de
la
substitution
capital-travail
parexemple
;
celle
desproductions:
problêmatique de l'association desproduc-tions,
de 1a diversification ou dela
spécialisation productive desexploi-tations
agricoies). 0npourrait
dire
QU€, dans son sens 91oba1et
nonmicroêconomique,
le
terme de système de productiona
été
plutôt
pris
(ouplus
frêquemmentpris)
au sens de "combinaison. des productions" dans'lapériode antérieure,
et
plus au sens de combinaison des moyens de productiondans
'la
période rêcente, ce'l1eà
1aque11e s'appiique principalement le prêsent bil anC'est pourquoi
i'l
a pu paraîtreuti'le,
dans ces notes prêliminai-res,
de procéder à quelques investigations archêologiques(2)
dansles
tra-vaux d'êconomierurale,
et
devoir
sous que'l éclairage, dans'la logique de quelle approche,les
"systèmes de production" étaientpris
commeobjet
derecherche, ou s,e trouvaient interrogés dans 'les recherches du dêpartement, dans
la
période antêrieure àcelle
prise en compte par 1e prêsent bilan.(1)
Une observation au passage:le
terme nous paraît propreà
l'êconomieagricoie
(encorequ'i1 faudrait
se penchersur
l'êconomie industriel'le,voir
de p'lus près), ce quiest
à rapprocher dela
question posée en termede caractère
industriel
ou non de 'l 'agricu'lture",
de cel Ie
de son "indus-trial
isation".(2) Prêcisons qu'i1
s'agit
seulementici
de que'lques "grattages",et
non de véritablesfouilles
;
on a procédê â des "carottages" dans 1e temps, Qui neprétendent nu'llement à
la
représentativitê.Il
y
faudrait beaucoup plus de temps.. . .a'ç{,
I1
apparaît eneffet
quela
pêriodisationqui s'est
imposée defait
à
l'entreprise du prêsentbilan
peutêtre
appliquéeà
tro!r
niveaux,qui sont au demeurant interdépendants :
a)
le
niveau des transformations socialeset
économiques concernant 'l'agri-cul ture ( avant, après I a cri se ) ,b) les
transformations des instruments d'observation concernantles
systè-mes de production (avantet
aprèsla
dêfinition
des OTEXet
leur
priseen compte dans les enquêtes statistiques),
'1
c)
Ies modes d'approche des "êconomistes ruraux :-
1a disparition
de I'êconomie rurale traditionnelIe-
1 'êmergence d'ap oches non s ec 1 1'rques en économie, mais, passêe lapêriode d'hêgêmonie des nêo-c1assi
a[-
notion de système de production ialapproches p1 us engl obantes ( dynami qu ongue i approches marxistes)
font
retour.E'l ements pour préc i ser I a pêriodi sati on
Que 1e thème "système de production"
-
spécifié par des mots-clês tels
que "productivisme","intensification",
"modèiede
dêveloppement","agriculture autonome
et
êconome"-
corresponde bfen à un (sous-) ensemblede travaux êmanant de chercheurs engagês dans un dêbat dont
les
contourssont bien
définis,
celaest certain.
il
s'agit
d'un dêbat qui a bien'lieu,un dêbat
effectif.
Est-ce une preuve?
Uneclassification
des travaux du dêpartement pour I'annêe 1.982,classification
tout
àfait
pragmatique, Quin'obêissait à aucune dêmarche de rangement dans une gri11e prê-êtablie mais
tendait
seulementà
regrouper des publications se1on unlien
de parentéthêmatique, a conduit assez spontanément
à
rassembler... publications sousI 'êti quette "système de production".
Si
cette
rêalité
du débat dela
préoccupationest
ainsi
avérée,elle
est aussi assez nettement datée. En remontantle
temps, on trouverait trace de ce dêbat jusque vers les annêes t974-75, mais pas auparavant. Pourindice,
sinon pour preuve, on a cherchê que11e équivalence à ce thèmeet
cedêbat on pouvait trouver dans
l'activité
de rechercheil
y
a L2 ou 15 ans,sinon p1 us.
où
le
refoulementde
laDans
la
prêsentation des travaux du Départementqu'i'l
apour
le
25ème anniversaire de l'INRA(1),
D. BERGMANN'les regroupe1es grandes catêgories suivantes :
fai te
sel on
-
les
recherches micro-êconomiques visant enparticulier
àêclai-rer
des dêcisions intêressant une exploitation agricole ou une industrie agrico'leet
alimentaireet
'leurs pro'longements vers 'l f analyse de phênomènesg'lobaux i
-
structures agricoleset
marchés des facteurs de production ;-
les
recherchessur'les
diverses brancheset
surles
relationsagriculture-industrie qui
s'y
nouent;
'.lesrecherchessurladynamiquelonguedusecteuragrico.leet
I
a
pol i ti que agri co'l e .De
fait,
Ie
thème "système de production"n'est
pas prêsent entant
que te1;'l'analyse
de 1a production sefait
plus ou moins dans toutesles
catégories;
c'est,
cependant,plutôt
dansla
dernière ( "dynamique1ongue,,) que
l'on
trouverait quelque chose ressemblantà
"système de pro-duCtion,,, dans l,acception retenue par 1e groupe detravail
"Bi1an, etc.l"une idêe simp'le,
et
même simpliste, peut être proposêe'Il
y
a,
mettons L5 ansnla
notion de "système de production"pou-vait
se trouver au coeur de certains travaux, mais dans une prob'lématiquetout
àfait
diffêrente decelle
d'aujourd'huiet
dans untout
autre dêbat.0n
peut,
sommairement, proposer une pêriodisation, 1a coupure se faisant avec 1.' appari ti on
forte
de'l
a
noti on de cri se économi que.
Autour de1973-1975, se situent deS ruptures êconomiques qui permettent de
dater'la
crise(premier choc
pétro'lier,
inflexion
dansles
progrès dela
productivité' inf]exion dansl'êvolution
du revenu agricole, etc.).Dans I ' avant-cri se
,
quels
sont
'les
probl èmes êconomi ques et sociaux majeurs que pose 'l ' agricu'lture ?
Qu' est-cequi
peut,
dans cettesphère
d'activitê,
"interpe'l1er" un chercheur ? Depuis 1a dernière guerremondi
ale,
1 'agricu'lture connait
une transformati on 'importante o donc'la tra-duction synthétique dans 1e charnp êconomique pouvait
être
"une formidable augmentation de
1 a- Pr-oiuc-ti -v-i-!é*
du
travai'l"
Cette
tranformation
est(1)
"Les recherches économiques et sociologiquesà
l'INRA"- in
"Regardssur
la
France", mars 1972.Le même dêcoupage (à
ta
catêgorie "soc'io1og.ie rurale" près) est retenu dans aËSp.àr.ntatïoii
ànta.ieurei des travaux du Département.un maître-mot;
la
prob'lêmatique du changement: quels sontles
dêtermi-nants de ces transformations, ceux
qui
relèvent du moins des sciences deI'homme
et
de 'la sociêtê.D'où des travaux interprétant ces transformations,
et
-
aupara-vant
-
ordonnantet
décrivantles
manifestations de ces transformations :recherches sur
I'industrialisation
deI'agriculture;
recherches sur I'jn--têgrationverticale
;
recherôhessur
la
dynamique longuede
l'économieagrico'le dans 1es pays industrialisês ("Une France sans Paysans").
Le système de production ? Cette notion traditionnelle de
'l'êco-nomie rura'le est
utilisêe
dans certainstravaux; les
transformation â'long terme du système de productfon sontainsi
prises en compte par des cher-cheursqui
êtudientla
production agricole (CRANNEY, SERVOLiN "structuresde l'êlevage bovin"
;
CRANNEY, EVRARD:article
d'EconomieRuraie;
EVRARD--MATHAL "Evolution en longue période de l'êconomie agrico'le du
châtillon-nais";
ALTMANN, CRANNtY, EVRARD, MATHAL; VIAU "La spêcialisation despro-ductions cêrêa'l ières
et
bovines" ) .Les "systèmes de production" sont donc
alors
pris
comme objet, cari1
apparaîtqu'ils
ne sont pius aussi stableset
que, dans l'êvolutionagrico'le, i'l
s
se transforment. D'où I es questi ons: -
comment setransfor-ment-ijs ?
-
et
pourquoi ?Au comment
il
faut
apporter d'abord des rêponses en termesdes-criptifs
qui
ne sont pas sans poser de redoutables problèmesd"'observa-tion";
une bonne partie des travauxvise,
à travers des statistiquesprê-sentêes
par
branchesde
production,à
reconstituer-
par
des dêtours(rêpartition
des différentes productionsen
fonction des "structures de productionF
dimensionen
superffcie,
main-d'oeuvre, notamment)-
untableau des systèmes de production,
saisf si
possible dans sa dynamique.Donc,
cet intêrêt
portê au(x) système(s) de productionest
dictê parla
nêcessitê d'une description de cequi
se transforme. La notfon de système de productfonest
revivifiêe
à cette
occasion; et
de façon plus précise,
1 orsqu'i'l
'agit
de
rendre compte du fait
que 1 'agriculture
nes' industria'l i se pâs, n'écl ate pas en branches indépendantes mai
s
que que'l -que chose dans 1'organisation dela
productionrêsiste
à
I'industrialisa-tion"
(que
'lindustrie'|le, par exemple
-
à toutes 'les branches ne rend pas compte de ce qui se passe),il
est question pius prêcisêment d'un système de productionparticulier,
le
système de po]yculture-êlevage (Spe).la
dimension socialeet
êconomi quede
Ia
noti onde
système de producti onest
a'lors
mise
enlumière;
on montre (ou redémontre?)
que'le
SPEn'est
pas qu'une formedans
'la
di vi si on techni que du travai I,
mais
qu'i'l
a
aussi une dimensionsociale
-
Laspécificitê
des structures agraires françaises ('l'agriculture familia'le, 'l 'exploitationfamiliale,
etc.)
et
(re)dêcouverte(1) à
travers1'analyse du SPE
-
Autrementdit,'les
chercheursqui travaillent
sur
la production sont amenêsà
tenir
compte dece
que 'l'on
appel'le "division sociale dutravaii",
et
à
ne p1us rafsonneren
termes d'"entreprises", selon Ies schêmas "classiques" de 'l'économie nêo-classique.Dans 1'après-crise, ou pendant 1a
crise,
si
onva
reparler de système de production,c'est
parce que ce grand mouvement de transformationde'l'agriculture
subit des ruptures, desinflexions;
onn'est
plus sur un"trend" que'l 'on
pourait
identifier
;
désormais, quelque chose se passe,ou ne se passe p1us, au coeur de 'la production
:
'l 'accroissement dela
pro-ductivitê est en
crise
(coûts externes, dégâts sur les aspectsqualitatifs"
de
la
vie,
etc.).
Crise rée11e, ou "au ni du vécu"et
def
idêo'logie(contestation de
la
croissance, ess0r de 1 'agriculture
biol og,
etc. 0n va donc interroger, mettre en cause,le
système de production,mais avec un glissement de sens, vers une acception plus globa'le, plus totalisante,p1 us éthi que ( c' est parfois presqu'une
attitude
vis
àvis
dela
productioniùi-îil)æna
1'expression "système de production", ou "modèle deproduc-tion",
etc.).
Parail'leurs,1a
recherche sera Iibérêe du souci du repéragedes systèmes de production (au sens "combinaison des production")
et
porte-ra
p'lus son attention à 1a façon dontla
productionest
obtenue, donc aux autres significations attachêes àla
notion de système de production.(1)
Re-découverte,et
non dêcouverte. Eneffet,
nous n'examinons pasici
les
travauxsur
les
structures(ainsi
la
distinction
entre
entreprfsesRemarques.sur 1a périodisation relative au repêrage des systèmes de
produc-tion
(S.P.)En prenant
les
S.P. dansla
seule acceptfon "combinaison depro-ductions,
leur
repérage change radicalement avec'l'introduction
de
la "classification des exploitations agricoles" véhiculêe parle
RICA.Avant'le RICA,
la
description d'ensemb'le des systèmes deproduc-tion
concrets sefaisait
parla
voie d'investigationssur
le
terrain,
detype monographique (genre "voyage d'un agronome, d'un gêographe,
etc.
dans une région). Démarche donc assez compiexeà dêcrire,
empiriqueet
surtoutnon reproductibje d'une région
à
uneautre,
faute de disposer de critèresobjectifs
dansles
stat'istiques;
plus peut-être par manque de puissancedes moyens de
calcul
que par manque de données surla
structure physique des productionsexploitation
par exploitation).
Uneautre voie
a
êtê 1'approche indirecteà
traversles
donnêes statistiques globales (surtoutquand
on
peut di sposer d' enquêtes stati sti ques représentatives
(êchan-tillon-maître
et
enquêtes B.S. 1963;
enquêtes "bovines", enquêtecommunau-taire
de1967)
0nêtudiait
la
variation detel
outel
critère
(part de la surface en cêréales/surfacetotale
;
proportion detel
type de bovin :vaches'laitières par exemple dans
le
chepteltotal,
etc.)
en fonction decritères
de structures('la réartition
par classe de superficieétant'la
plus aisêe à
utiliser,
vul'êtat
cies statistiques). Ces calcu1set'l
'inter-prêtation des
résultats
demandaient beaucoup d'ênergie pour une approcheassez indirecte
et
imparfaite des S.P.Mais un beau
iour,
on put disposer du "scanner corpsentier...".
Ladêfinition
et
la
mise en oeuvre dans'les enquêtes statistiques d'une gri11e de classement pren'ant explicitement en compte'le poids des diffêrentes productions(1)
dansla
combinaison productiveet
aboutisant àI
a
fameuse typologie par
orientations tchnico-êconomiques OTE ),
rêvo'lu-tionne
la
description desS.P.0n
peut classer toutesles
exp'loitations saisiespar'la
statistique dans une gri11e, certes imparfaite(2),
mais qui( 1
)
L'IGER,9ui
disposait
de
comptabilitês
pour
Ie
sous-ensemb'le
des exploitations en gestion, pouvai-F-Tepn-6iiT5-T6'fr'gtempsdêfinir
une typol ogie êconomique des S.P.(sur
la
base de données êconomiques individuel'les ;part
dans'la productionfinale
detelle
outejle
spêculation)... mais onconnaît 'le biai s de ce sous-ensembl e.
a
une certaine cohêrenceet
pertinence.Inutile
ici.de
reprendre'lesimpressions prêsomptueuses, ou optimistes,
qu'i1
faudrait fonder ouinfir-mer par une êtude rigoureuse des changements
d'attitude,
de menta'litê ou deperception de I'administration êconomique française
et
communautaire, de la classepolitique,
que sais-je encore ?0n peut
tout
aussi bien penser-
maisfaut-il
le
dire
?-
Que 1esêconomistes ruraux baignaient dans
le
mêmeair
du temps... ou qu''i1s onttoujours étê 'la mouche du coche....?
ffi ffi
IIITRODUCTIO}I
La notion
de
système'de productionêtant
dêfinie, plusieurs types d'analyses peuventêtre
envisagés. Pourschêma-tiser,
on pourraaller
par exemple d'une approche technico-êcono-mique qui considêrera 1es paramètres qu'elle va intêgrer comme desdonnêes qu'e11e ne cherchera pas
à
discuterà
une approche quiessayera au contraire d'ana'lyser
les
déterminants êconomiques etsociaux globaux
des
systèmesde
production observês auxque'l scorrespondent ces mêmes paramètres. Que'l1e que
soit
la
dêmarcheempruntée, on sera amenê
à
prendre en compte uncertain
nombre d'êlêments'qui correspondent à autant d'interrogations que 1'on vas ' efforcer d' i nventori
er
rapi dement.I.
La productionet
sa dimension1.
La
dêfinition
exactedu
bien
produit
constitueun
premier niveau de rêf'lexion.Existe-t-il
un "degrê deIibertê"
par rapport au stade de valorisation fina'le du produit ? Ya-t-il
unepossibi-litê
d'exploiter
unesituation particulière
1iêe
â la
locali-sation, aux techniques de production ? Dans quelles conditions la
valorisation
-
pour l'exp'loitant-
detelles
rentes peut-e1'le êtreréalisêe ?
S'agit-il
d'un facteurliê
à des productions tradition-nelles cherchant à se maintenir dans des conditions de concurrencep'lutôt
favorablesà
des
productionsindustrialisées
(ex.
des transformations fromagères type St-Nectaire ou Comtê, des produits"biologiques"),
ou bien
est-onen
prêsence d'unepolitique
devalorisation d'un produit auparavant moins diffêrenc'iê (pol itiques de valorisation de certains vignobles de plaine) ? 0n pourra
êga-lement s'interroger à ce niveau sur
les
perspectives deredéfini-tion
des produits en fonction des changements technologiques quise dessinent. Elles semblent plus imporrtantes
et
lourdes deconsé-quences dans certains cas que dans d'autres
(cf.
Note Bartoli, p.14;
cas dulait"
?).?,
Les productions dêterminent certaines des conditions êconomi-ques régi'ssantla
situation
desdiffêrents
systèmes deproduc-tion.
Chaque production connait des conditions techniques
et
'les êconomiquesqui
'lui
sont spécifiques. El'ledéfinit
ainsi,
poursystèmes de production où
elle
sera mise en oeuvre, desmoda-litês
de fonctionnement propreset
liées
à ces spécificitês.Le degrê de
rigidité
dansles
orientations estvaria-ble
selonles
vêgétales(annuelles
ou
pêrennes)et
animales(à
cycles
plus ou
moinslongs);
il
dépend également p'lus ou moins fortement descondi-tions
pêdocl imatiques (naturellesou
acquises). Cetterigiditê
prêsente enfait
un doubleaspect:
d'unepart, elle est'liêe
aux êaractêristiques physiques ou biologiques des productions ('lon-gueur des cycles de production par exemple), mais éga'lement auxél êments structurel
s
caractérisant
Ies
expl oi tations
où
I es productionssont
rêal isêes
:
importancedes
investi ssements,difficultês
de reconversionliêes
aux modalitês d'expression desproblèmes structurels d'une rêgion, au travers d'une production,
(cf.
difficultés
dela
reconversion du vignoble'languedocien).Les systèmes de
prix
ne sont pas identiques pour lesdiffêrentes productions. Les niveaux
de
garantie,par
exemple,sont
très
variês cequi
inf'lue surles
conditions de rentabilitêdes
systèmes ( diffêrentes
étudessur
Ies
comparai sons entre productions vêgéta1es, cêréalièreset
animales:
CARLES, BROSSIER,ALTMANN
et alii...).
De même devra-t-on prendre en compte les relations êventuelles entreles
niveaux deprix
et
les
quantitésproduites, ou
les
possibi'litês de va'lorisation I iêes aux pêriodesde production.
Ce facteur
"prix"
iouesur
Ies
revenuset
donc surles
niveaux de rêsultats pour 1es fami'lleset
1es capacités d'au-to-financements dêgagées par 1es exploitations(cf.
BUTAULT notam-ment). Les moyens d'accumulation internes obtenus sontainsi
plus importants en moyenne dansles
systèmes dontles
productions con-naissent desprix
garantis â un niveau assez ê'levê.Les
fi nancements externes ( ai des di rectes ,spêcifiques) peuvent dêpendre eux aussi des productions, parti e d' entre eux ( pol i ti que d' ê1 evage par exempl e ) .
crédi
t
pour une
-Lera
ort
avec I'environnement a ro-a'l imentaire
varie êga'l ementse 0n es ranc es v verses branches
indus-triel
Ies
agro-al imentaiesrestent
rel ati vement peu concentrêes, 1es politiques quis'y
développentvis-à-vis
dela
production sontp1
us
ou moins actives.
El Ies
induisent
des êvolutions
plus
oumoins
fortes
selonles
types de production. Le contexte de chaqueproduction varie
ainsi
eintre des systèmes insêrês dans desles
problèmes de transformation sont moins importantset
marquent'le pas devant 1es probl èmes qui rel èvent pl us de 'la commercial i
sa-tion
(cérêales,vin,
légumes). De mêmele
poids des producteurs entant
quetels
varie selon les branches.3.
La dimensionLes
caractêristiques structurelles
influent
d'une manière importante surles
possibiltés de dêve'lopperles
systèmesde production
:
'la disposition de moyens importants rend davantageaccessibles
les
typesd'intensification
assurant en moyenne debonnes perspectives de reproduction des exploitations.
Les systèmes de production ne se répartissent pas de
manière a'léatoire, indêpendamment de
la
dimenston économique desexpl oi tati
ons
(cf.
notammenttravaux
91 obauxde
CARLES etBUTAULT). En même temps on
doit
se garder d'une approche schêma-tique considérantqu'i1
y
a
unerejation
univoquetaille -
sys-tème. Les travaux de'l'êquipe
lait
(êtude INRA-RICA 1984), ceuxsur
la
vigne, ont êtê particulièrementclairs
à ce suiet.En
fait,
1'appréciation decette relation
dêpend dea mesure que 1'on prend des systèmes
et
dela
prêcision de l'ana-yse que I ' on veut réa'l iser.
Dans une approche restant g'l obal e'aspect
"distribution
de systèmes se'lonla
tai'lle"
peut resterrivilêgiê.
Dans une analysefine, i1
faut
pouvoir nuancer ettudier
les effets
internes aux groupesen
p1ace.Ils
peuventarfois
ne pas recouper cetterelation,
voire 'la contredire.II.
Les moyens de production mis en oeuvrePour augmenter
leur
production ou pour amêliorer'leur productivité, 'les exploitants sont amenês à modifier les combinai-sons de moyens de production qu'i1s pratiquent. Cette êvolution deia
productivité, couplêele
p'lus souvent avec une modification des structures de production, jouera un rô'le central dansla
dynamiquedu secteur agricole.
Vi s-à-vi
s
de ces
transformati ons,
'les
"di ff êrentesproductions
n'offrent
pasies
mêmes possibiliés technico-êcono-miques de substftution decapital
autravail
et
d'intensificatonde I'empioi de
I'un
ou deI'autre
par rapport àla
superficieuti-'l i sêe. I I I p e p
Les superficies suivent un mouvement de concentration mais
il
reste relativementiimité
par rapport àcelui
du capital.Les phênomènes
d'intensification
de 1'usage dusol
sontles
plusfréquents mais on peut également observer des systèmes
liês â
une certaine extensification(cf.
BAZIN:
les
systèmes ovins dans les Alpes du Sud).Les
effectifs
moyens detravailleurs
diminuent dans'la
p'lupart des systèmes. La pri se en compte du travai1
agrico'leest assez diff
ici'le
et
celui-ci
reste donc.ma1 connu. Les temps detravail
individuels continuentd'être
particulièrement élevés et1a qualitê du
travail
fournie est fortement modifiêe. Cettecarac-téri sti que-cl
é
de
j 'êvol ution
des
systèmesde
production
fait
l'objet
de recherches nouvel'les(cf.
travail
de A. LACR0IX, de SEEet
NICOURT entre autres)qui
devraient permettre de mieux saisirles
relations entetravail et
systèmes de production.Enfin, comme on 'l
'a
dêià si gnalê,
c'est
I 'êvol ution ducapital qui est
la
plussignificative
et
la
plus déterminante dansla
dynarnique des sytèmes. Les formes de production mises en p'lace sont de plus en plus exigeantes encapital, qu'i1
s'agissede capitaux
fixes
ou de capitauxcirculants,
avec notamment unrecours
de
p'lus en
p1us
important aux consommationsintermê-diaires.
Ces êvolutions dépendent étroitement des moyens finan-ciers des exploitants. Au travers des revenuset
de'l'auto-finan-cement
qu'ils
procurent comme dans 1es politiques de distributiondes aides
à
I'investissement ou ducrêdit,
on assisteainsi
à
la concentration des moyens de suivre Ies processus d'intensificationet
de dêveloppement sur des groupes restreints d'exploitations, du fait
des po'l i ti ques de sê1 ecti vitê
prati quêes .I I I
.
E'l êments gl obauxAu-delà des êlêments que 1'on vient de présenter, on
pourra
avoir
à
s'interroger
sur
d'autres
critères
Iiés â
des caractêristiques de fonctionnement globa'l desexpioitations.
Un premier prob'lèmeà
prendre en compte seracelui
dela
rationalitéde
I'exploitation.
Plusieurs êtudess'y
arrêtent. Dans'lesanaly-ses sur
les
systèmesviticoles,
on relève que certainescaracté-ristiques des systèmes renvoient à des diffêrences dans 1a logique
du fonctionnement expliquant que des conditions
très
hêtérogènesse retrouvent favorables au maintien ou au développement de formes
de production
très
dissemblables(cf.
BART0LI,p.
5
notamment).Pour
le lait,
la
coexistence de systèmestrès
diffêrents
renvoie êgalementà
des logiquesde
fonctionnementet
de dêveloppement diffêrentes. De même, d'une manière plus génêrale,la
faiblese desrêsultats êconomiques de certains systèmes implique-t-e11e que des expioitations fonctionnent
tout
en se maintenant dans descondi-tions de reproduction
très
prêcaires (BAZIN:
systèmes ovins dans 'les Alpes du Sud).Pour des systèmes rel evant d' une même 1 og i que de
fonctionnement,
les
critères
dêterminants pourjuger
del'êvolu-tion
des rapports entre les divers facteurs de'la productionet
dela
rentabi'litê del'intensification
pourront varier d'un système àI'autre
dansla
mesure oùi'ls
sontliés
aux modalitês panticulièrsde"fonctionnement de ces systèmes.
Ainsi
:.
pourles
cêréa1es, CARLESet a1ii,
concluent que"1'êquilibre
des exploitations cêrêa'lières passepar
un
rapportparticulier
entre superficies, main-d'oeuvre, matêrielet
maîtrise affirmée dela
fonction de production,f
inégale adapation descomportements êtant avec les données structurelles une des
princi-pales sources de
la
dispersion des rêsultats"..
pour 1a vigne, selonles
productions,c'estI'abais-sement du temps de
travail
par unitê de produitqui
sera àprivi-lêgier (vin
de table) oula
va'lorisation du produit et. I'amêliora-tion
de 1a productivitê dutravail
par hectare (VQPRD)..
pour Ie
1 ait,
on chercheraâ
amêl iorer
'le
produit
par animal,
ainsi
quele
rapporteffectifs
d'animaux/superficiefourragère,
tout
en cherchantà
minimiserle
coût de productionpar unitê de produit. Des conditions particulières peuvent
cepen-dant
impliquer
d'autres stratégies
permettantde
continuer devaloriser ces situations
(diffêrenciation
dansla
paysanneriefranc-comtoi se ) .
0n trouvera êgalement des interrogations proches dans
les
travaux concernantla
p'luri-activitê
et
les
systèmes depro-duction.
Il
semble bien quel'on
observe unlien
entreles
deux,cel
ui-ci
exprimantd'ailleurs
plusieurs stratêgies d' adaptationd'une logique de reproduction des
exploitations.
Ces stratêgiespeuvent s'exprimer de diffêrentes manières dans
le
tempset
selonles
groupes d'exploitations concernées :.
stratégie d'adaptation à des contextes de productiondifficiles
(en fonction d'opportunité d'emp'loi ) ..
transition
versle
dêpart (travaux de BRUN surles
annêes60-70).
.
phasetransitofre d'instal'lation,
1es rentrês monétaires d'unemploi
extêrieur
permettant d'assumer 1 'équilibre
de 'l 'ensembl eentrepri se-ménage.
Enfin,
à
d'autres niveaux, extêrieurs auxexploita-tions,
d'autres êlêments devrontêtre
examinês quant auxcondi-tions spêcifiques auxquel
les
il
s comespondent :1.
L'espace où sont localisésles
exploitationset
1essystè-mes étudiëipêTf reprêsenter un êlément plus ou moins contraignant
et
dêterminant des choix de systèmes productifs.2.
Les possibilitês de mettre en placeles
systèmes sontsou-vent conditionnées par des
institutions
ou des rapports sociauxmanl ere p I us 0u
le rôle
dusyndi-qui 'les appuient ou, au
contr?E]Té'iïreinent
moi ns acti ve. Voir
à ce ni veau 1 es ana'lyses surcalisme agricole (notes de LACOMBE
et
PERRAULT)et
sur les couches soci al es .CHAPITRE
I :
CRISE AGRICOLE ET CRISE DES SYTEI.IES DE PR0DUCTI0IICe chapitre
n'a
pas pourfonction
de
présenter une synthèseexhaustive
et
approfondie des travaux menês surla "crise
en agriculture".Nous voulons seulement tracer
la
toi'le
de fond sur laquelles'inscrit
ledêbat sur
les
systèmes de production:
chez 1a plupart des auteurs êtudiês,les
rêflexionssur'la
"crise agricole" dêbouchent sur une ana'lyse critiquedes formes prises par
la
modernisation de 1'agricu'lture, c'est-à-dire de la tranformation des systèmes de production selonles
"modèles dominants".Dans
l'histoire
du Dêpartement, les recherches sur les contradic-tions engendrêespar'le
processus de modernisation ont êtê nombreuses, maise'lles ont fortement évolué à mesure que
la
rêalité
observée semodifiait:
trois
"analyses dominantes" se sont succêdêes chronologiquement:-
au dêbut des années t970,
'l a moderni sati onest
ana'lysêe commeun processus économiquement cohêrent mais
qui,
en transformant profondêment'le
"statut
paysan", engendre des contradictions sociales (recherches sur la "propriêtê forme'|1e", surla
soumissionet
1'exp'loitation dela
paysanne-rie)
;-
ensuite, unesêrie
de recherches soulignentles
consêquences"périphêriques" de
la
modernisation:
destruction des êqui'libresbiologi-ques, sociaux, êco'logiques
;
dêsertification;
surcoût ênergêtique i-
enfin,
àpartir
d'une pêriode marquêe notammentpar'la
Session de Ia
SFERsur
"'l 'agricu1tureet
1a cri se" (1980 ),
a'lors que Ia
cri se seprolonge
êt,
en quelquesorte, s'institutionnalise,
plusieurs recherchesmanifestent
la
volontêde
mettreâ jour
descontradiitions
propre.ment êconomiques:
nous traiterons principalement de ces dernières analyses.0n peut
faire
trois
remarques surla
façon dontles
êconomistesde l'agricu'lture ont abordê l'êtude de
la
crise
:.1)
Autotal,
pêu de recherches abordent defront
le
problème;moins encore
ont
essayê de 1'approcher de façon globa'le. "Lacrise"
est souventutilisée
parles
économistes ruraux comme une donnée exogène, unerêfêrence non
dêfinie,
un motqu'i1
suffit
d'ênoncer pour renvoyerà
unerêalitê
supposêe connueet
clairementidentifiêe
parailleurs.
La synthèsedes recherches en
la
matière en est d'autant plusdifficile.
2,
Ces recherches restenttrès
"rurales"et
ne serelient
prati-quement iamais au mouvement de l"'économie générale"ni
aux débats sur la crise génêra1e :-
ony
trouve peu ou point de rêfêrences aux thêories de1acri-se,
mêmesi
les
analyses produitesà
propos de 1'agricu'lture prêsentent souvent un êvident para'llè'lisme avec certafnes êtudes gênêrales (travaux de I .INSEE, de BERTRAND, LIPIETZ,...)
;-
on trouve êgalement peu d'analysesde
1'agriculture dans 'lacrise,
c'est-â-dire
d'études systêmatiques des consÉquences dela
crisegênêra1e sur
1'agriculture: les
auteurs êtudiês cherchent dans 1e proces-sus même de croissance agrico'leles
contradictionsqui
dêbouchent sur unecrise
du secteur, cette dernièrereflêtant
(maisc'est
rarement explicité) les contradictions généra'les qui affectent l'êconomie toute entiène.A
cet
êgard,i1
est
remarquable quela
Session SFER de 1980ait
donnélieu
à
la
iuxtaposftion d'approches parallè'les dela crise
gênéraie(DUBOIS, BERTRAND)
et
dela
crise
agricole(les
êconomistes runaux) sansdêboucher, a1ors,
ni
depuis, sur une vêritable interpênétration desproblé-mati ques, des concepts ou des méthodes.
3)
Enfin,la
plupart de ces travaux manifestent une volontênor-mative:
BERGMANN chercheâ
promouvofr une "rêorientation" dela
politiqueagrico'le
;
MARSAL conclut généralement sur des recommandations;
A.
LACR0IXjutifie
sa recherchepar'la
vo1ontê d"'apprêcier 1a justesse de cesnouvel-'les
luttes
(paysannes contrela
moderhisation) d'un point de vuescientifi-que".
Par
là,
ces recherches reflètent bien certainstraits
spécifiquesdu
collectif
ESR: unfort
"ruralisme" qui conduità
dêlimiter de facto à'la seule agriculture 1e champ d'observation
et
la
portêe de 1'analyse. Le découpage du champ s'avère, en I'occurence,plus puissant que 1a communautê dediscipline.
Corrélativement,la
liaison
est
relâchéeavec'les
dêbatsgênêraux de politique économiqure, mais
elle
est
étroite
avec ceux de poli-ti que agrico'le.0n examinera ce qu'on
dit
les auteurs êtudiês sur :-
la
crise en agriculture (les manifestations d'une situation de crise),-
la crise et
l'agriculture (les
consêquences agricoles dela crise
gênê-rale),