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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Les technologies de l'image au service de l'animation scientifique... ou l'inverse ? Exemple de la séquence Petits Débrouillards dans Pi=3,14

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Academic year: 2021

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LES TECHNOLOGIES DE L'IMAGE AU SERVICE

DE L'ANIMATION SCIENTIFIQUE... OU L'INVERSE?

Exemple de la séquence Petits Débrouillards dans Pi=3,14...

Caroline LOUBET

Association Nationale des Petits Débrouillards

MOTS-CLÉS: TÉLÉVISION - ANIMATION - ÉMISSION SCIENTIFIQUE - ENFANTS

RÉSUMÉ: Comment traduire dans une éoùssion de télévision une activité de découvene scientifique telle qu'elle se pratique avec l'association desPetits Débrouillards? Les technologies de l'audiovisuel peuvent-elles rendre compte du cheoùnement intellectuel qui s'opère face à un tâtonnement expérimental? Faut-il écrireun scénario ou filmer en captation? Faut-il intégrer des séquences de fiction? Les enfants doivent-ils être sélectionnés? Nous vous proposons d'enrichir notre réflexion àpartir du visionnage d'un épisode de Pi=3,14... incluant une séquencePetits Débrouillards.

SUMMARY: How to translate a scientific discovery activity, as il is practised in the association

Les Petits Débrouillards,in a television show? Could the audiovisual technologies give out the intellectual processus which take place with an activity of experimental tentatively ? Do we have to write a scenario or to film directly ? Must we integrate sequences of fiction? Do the children have to he selectionned ? We propose to you to enrich our reflexion wilh watehing a sequence ofPetits

Débrouillards,

included in

Pi=3,14 ...

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1. INTRODUCTION

L'Association desPetits Débrouillardsdéveloppe des activités en direction des jeunes depuis plus de dix ans. Son objectif est de sensibiliser le public aux sciences et techniques par une approche méthodologique qui repose sur la démarche expérimentale. Tout ceci se fait dans un cadre détendu, avec des expériences ludiques et du matériel de récupération ou de faible coût. Plutôt orientée vers les publics scolaires ou ceux des centres de loisirs, l'association s'ouvre vers des publics moins spécialisés en proposant des produits grand public comme l'encyclopédie pratique ou l'émission télévisée. Un magazine presse, d'autres ouvrages ainsi que des CD-ROM sont également en cours d'élaboration.

L'expérience de l'association repose sur une pratique d'animation directe qui se base sur la

spontanéité des enfants et s'alimente de leurs représentations et curiosités. Dans le cadre de la

conception de nouveaux produits tels l'encyclopédie ou l'émission de télévision, une question cruciale se pose: Comment traduire une activité réelle et dynamique basée sur le questionnement, /'interactivité et le tâtonnement expérimental dans une forme totalement différente et plus linéaire qu'est celle d'une émission de télévision ?

2. POURQUOI FAIRE UNE ÉMISION SCIENTIFIQUE?

Au cours de son développement, l'association s'est vue confier de plus en plus de publics en difficulté scolaire ou sociale. Ces jeunes, venus des zones à urbaniser en Priorité, comme on les appelle pudiquement, sont en rupture avec le système scolaire, avec la cellule familiale et avec la cité en générale. Ils ne se reconnaissent pas comme citoyens, pensant que les décisions sont prises sans eux et contre eux. L'association desPetits Débrouillardsse bat alors dans les centres de loisirsetles écoles, dans les prisons et les quartiers difficiles pour redonner à ceux qui n'y croient plus, un peu de savoir et un peu de pouvoir, bref, un peu de citoyenneté.

C'est dans ce courant de fonnation de l'esprit citoyen que se situe l'émission de télévision desPetits Débrouillards.En effet, dans ce domaine particulier de la TV, nous intervenons à trois niveaux:

au

niVeaU du contenu: les enfants et les jeunes, et plus particulièrement ceux qui sont dans des situations précaires, regardent beaucoup la télévision (en moyenne, trois heures par jour). La 1V constitue une source d'infonnation et de ralliement, un pôle commun de discussion et de culture. En les faisant participer à une séquence télévisée, nous leur pennenons d'envisager un programme culturel à regarder même si celui-là n'est regardé que pour se reconnaître. Nous espérons ainsi ouvrir une porte vers le champ des documentaires TV et leur donner envie de diversifier leurs programmes tout en n'écartant pas systématiquement ceux qui ont un certain contenu infonnatif. au niveau de la technique: pendant le tournage, les enfants voient et entendent ce qui se passe lors d'un tournage vidéo. Ils ont la possibilité, pendant la pause, de toucher les caméras et de parler dans le micro. À l'écran, ils découvrent une séquence de dix minutes alors que le tournage a duré 4 heures et nous abordons avec eux la question du .. montagen. Ce public, qui gobe des

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heures de télévision en lui accordant un crédit sans limite de véracité, apprend alors la magie de l'image qui montre ce qu'on veut bien montrer. Nous participons ainsi à la formation d'un certain esprit critique, indispensable à celui de la citoyenneté.

au niveau pédagogique: pendant le tournage, les enfants participent à une animation classique avec des expériences à réaliser et des concepts qui émergent au· fur et à mesure. Leur attention est parfois davantage focalisée sur les mouvements de caméra que sur le contenu de la discussion etla

motivation à bien répondre se situe plus par rapport à l'image que renverra d'eux la TV que pour apprendre quelque chose. Le plus grand investissement et réinvestissement d'une séance de tournage a lieu une fois de retour en classe. Ce sont ces enfants qui ont pour mission de retransmettre aux autres ce qu'il s'est passé à partir des expériences qui sont refaites par l'enseignant. Tels des ambassadeurs, ils témoignent de ce qui se passe pendant le tournage en terme de contenu et d'environnement.

3. DEPUIS QUAND LES PETITS DÉBROUILLARDS SONT·ILS

À LA TELEVISION?

Le mariage entre l'association et la télévision est très ancien. L'histoire a commencé en 1987 avec

As3naute, sur FR3. La programmation est de 15 diffusions hebdomadaires de trois minutes le mercredi après midi. La mise en scène est un peu figée avec un groupe de cinq enfants postés devant la géode qui, tels de petits génies répondent d'un coup àlaquestion de l'animateur. Les enfantset

l'animateur ont, devant eux, un dispositif simple, à l'image des Petits Débrouillards, pour démontrer un concept scientifique en astronautique. Plus tard, entre 1992 et 1993, l'association participe à l'émission Fractales (devenueC'est pas sorcier) avec des modules où de jeunes adolescents font des expériences dans une cuisine traditionnelle.

Depuis 1997, une nouvelle collaboration a lieu, avec les productionsEx-nihilo pour intégrer une séquence d'expérience avec les enfants dans le magazineArchimède.Le concept repose sur une prise de vue directe d'une séance d'animation telle qu'elle se ferait sans caméra, avec, pour objectif, de voir les enfants s'amuser etformuler par eux-mêmes les questions et les réponses liées à l'expérience, tout en étant guidés par une animatrice. Après une participation à deux épisodes, un partenariat plus formel est établi entreEx-nihiloet l'association pour concevoir une rubrique spéciale pourlanouvelle émission de LaCinquièmequi s'appelle Pi=3,14.... L'émission est diffusée le samedi à 15h30 et le jeudi suivant à 16h.

Le dispositif delaséquencePetits DébrouillardsdansPi=3,14 ...mis en place est le suivant: un groupe de huit enfants se trouve autour d'une table, avec une animatrice. Cette dernière les guides pour réaliser des expériences en direct. Les enfants sont amenésà formuler ce qui les étonne, ce qu'ils comprennent ou ce qui les questionne. La séquence dure environ dix minutes. Ce sont les enfants qui

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expériences et le dispositif choisis pennettent aux enfants de s'amuser tout en découvrant quelques principes fondamentaux de la science; l'équilibre, les réactions chimiques...

4. COMMENT FAIRE UNE ÉMISSION SCIENTIFIQUE PETITS DÉBROUILLARDS?

Ledébat que nous avons mené après cette présentation tournait autour des conditions nécessaires pour réaliser une bonne émission scientifique pour les enfants. L'objet de l'association est-il de faire expérimenter les enfants ou de les inciteràêtre curieux et .. débrouillards" danslavie en général ? Comment traduire la dynamique et l'esprit d'ouverture mis en place au cours des activités ?

Dans le dispositif conçu pour Pi=3.14 ...• et pour plus d·authenticité. les enfants ne sont pas préparés, ne savent pas ce qui les attend et ne sont pas du tout sensibilisés aux sciences. Le tournage se trouve par conséquent un peu périlleux car nous avons trois cameramen et un ingénieur du son qui doivent prendre sur le vif les réactions des enfants. Qui vadirece qu'on attend? L'explication va+ elle être trouvée? Quelque fois nous avons raté la bonne expression. orale ou physique. et nous refaisons la scène. Le téléspectateur est-il alors trompé? La spontanéité des enfants est-elle sacrifiée ?

Concernant la séquence visionnée, le principal écueil est que la

salle

choisie est très scolaire (c'est effectivement une salle de classe!) ce qui a pour conséquence d'attirer davantage le public enseignant. qui trouve là une source d·inspiration. plutôt que le grand public. Aucune étude n'a été faite pour identifier de façon précise l'audimat en tenne qualitatif ou quantitatif mais nous avons eu des retours très positifs du corps enseignants etdes acteurs de la culture scientifique et technique. Concernant le grand public. quelques enfants se sont faits connaître au standard de la chaîne...

De même. la pTQposition des expériences à réaliser arrive de façon brutale. sans une situation préalable qui inspire le questionnement ou l'expérience. Pour cette séquence sur les indicateurs colorés. on aurait pu voir une assiette de chou rouge en vinaigrette qui prend une teinte rosée... Pour ne pas laisser cette activité confinée dans une salle. on pourrait agrémenter la séquence de quelques images réelles prises à l'extérieur. Dans un autre épisode, sur l'équilibre. le sujet est introduit avec une discussion entre l'animatrice et les enfants etlaréalisation de dessins représentant le thème. Une bonne partie a été coupée au montage.

En regardant l'émission. le public se rend bien compte que ce sont les enfants qui font tout, de l'expérimentation àlafonnulation, guidés et soutenus par l'animatrice qui a un rôle discret mais essentiel. Mais il s'agit davantage d'un prolW\mme didactique qui met en évidence la progression d'une animation et de la réflexion des enfants qu'une émission ludique qui s'adresse directement aux enfants. D'un certain côté. c'était un peu le pari des producteurs qui souhaitaient filmer le

cheminement mental des enfants et permettre au téléspectateur de s'identifier dans le questionnement et la recherche de l·explication.

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À la suite de cette collaboration, l'association se trouve confronter à un certain nombre de questions, d'ordre pratique ou idéologique, et elle se donne comme mission d'y répondre avant la prochaine programmation:

- L'association se retrouve-t-elle dans cette image scolarisée? Quel était son objectif? Quel

public souhaite-t-elle viser?

- La traduction des activités de l'association est-elle fidèle? Est-il possible de rendre compte de l'activité réelle tout en proposant une linéarité?

- Lemontage proposé rend-il compte de la réalité de l'animation et des échanges qui ont eu lieu pendant le tournage?

- Faut-il choisir les enfants? si oui, sur quels critères? nous nous sommes aperçus en effet, quelaréussite delaséance d'animation dépend, pour beaucoup, de la constitution du groupe d'enfants.

- Faut-il écrire un scénario? Si oui, que doit-il contenir? Faut-il le suivre? Cenes, le scénario permet delimiterle sujet à aborder et d'envisager les liens d'une séquence interne à l'autre. Mais le suivi du scénario pose un problème: il fige le déroulement de la séance alors que dans l'improvisation de l'animation, les choses pourraient se passer autrement. Comment donner de la souplesse au déroulement tout en ayant un cadre directif?

- Comment dynamiser le déroulement? faut-il changer le dispositif actuellementréaliséavec les enfants autour d'une table centrale? faut-il introduire des gags et des situations plus originales?

5. ET LA SUITE?

Cette expérience de partenariat étroit avec une maison de production pour réaliser des séquences téléviséesPetits Débrouillards nous a permis de mieux appréhender les contraintes techniquesliées au médium TV. Nous avons pu également nous rendre compte de ce qui est visuel et ce qui l'est moins dans nos pratiques mais aussi de savoir quels sont nos moyens et besoins en interne pour participer à l'élaboration d'une émission de TV.

L'association envisage maintenant de réaliser un magazinePetits Débrouillards qui s'inspirerait des

précédentes expériences tout en proposant un programme complet qui dépasserait le simple fait de présenter une expérience.Les Petits Débrouillards, c'est une façon de voir le monde, de l'interroger

et d'interagir avec. C'est un contexte dynamique et ludique qui replace la découvene dans le

tâtonnement et l'expérience dans le jeu.

Un formidable défi attend l'association dans la réalisation de cette émission, celui de traduire sous une forme télévisuelle, non seulement son activité mais son esprit.Lepari a été tenu concernant l'édition, en sera-t-il de même pour l'audiovisuel? L'association trouvera-t-elle un partenaire prêt à s'engager dans l'aventure? Un diffuseur souhaite-t-il un tel programme dans ses grilles? Affaireàsuivre...

Références

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