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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Expériences interactives en musée de sciences : nouvelles idées au Palais de la Découverte

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Academic year: 2021

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EXPÉRIENCES INTERACTIVES EN MUSÉE DE SCIENCES :

NOUVELLES IDÉES AU PALAIS DE LA DÉCOUVERTE

Sylvain LEFAVRAIS

Palais de la Découverte, Paris

MOTSCLÉS : MUSÉE SCIENTIFIQUE CONSTRUCTION DE SENS

ÉLÉMENTS D'EXPOSITION DE TYPE "HANDS ON" TRANSFORMATION DES CONCEPTIONS

RÉSUMÉ : Pour la reconstruction du secteur d'expériences interactives « Eurêka » du Palais de la

Découverte, il a été nécessaire de repenser la relation aux visiteurs. Une étude approfondie du comportement des visiteurs de l'ancienne exposition a permis, sur la base du modèle allostérique, de concevoir et valider un nouveau concept de communication. Cet exposé présente la démarche et les premiers résultats obtenus.

ABSTRACT : In the goal of rebuilding the interactive sector of "Eureka" of the "Palais de la

découverte" in Paris, it was necessary to reconsider the relation with the visitors. A thorough study of the visitors's behavior in the old exhibition allowed, on the basis of allosteric model, to conceive and validate a new concept of communication. This talk presents the proceeding and the first results obtained.

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1. INTRODUCTION

Pour communiquer avec leurs publics, les musées scientifiques utilisent en général plusieurs méthodes, qui se renforcent et se complètent les unes les autres. Le Palais de la Découverte, comme beaucoup d'autres établissements, est représentatif de cette diversité de moyens mis en œuvre pour communiquer avec les publics : expositions permanentes à caractère disciplinaire, expériences présentées sous forme d'exposés, ateliers, conférences, expositions temporaires, etc.

Il y a une quinzaine d'années au Palais de la Découverte, la création de l'espace interactif Eurêka a largement répandu les expériences en libre-service de type "hands on". Ce secteur a eu et a encore beaucoup de succès auprès des visiteurs, mais il a vieilli à la fois sur le plan physique et sur le plan conceptuel. Sa reconstruction, actuellement en cours, fournit l'occasion de faire évoluer le concept de communication de ce type d'éléments ce qui s'est fait en deux étapes :

• Une étude approfondie de l'ancien secteur Eurêka ("Les visiteurs face à Eurêka") a permis de bien connaître les points forts et les points faibles de ce type d'exposition, d'en déduire un nouveau modèle de communication, concrétisé par la réalisation d'un prototype.

• L'évaluation de ce prototype a permis de réajuster ce modèle de communication et d'en déduire un modèle final généralisable à tous les éléments d'exposition du nouveau secteur d'exposition.

2. ÉTUDE DE L'ANCIEN SECTEUR EURÊKA

Cette étude a été basée sur des observations du comportement des visiteurs, et sur des entretiens. Ces entretiens sont faits soit à l'issue de la mise en œuvre d'un élément d'exposition, soit à la fin de la visite du secteur d'exposition. Ses principales conclusions sont les suivantes :

• L'expérience proposée aux visiteurs n'est introduite que pour illustrer un message textuel, et non pour être elle-même porteuse de ce message.

Le mode de communication des éléments d'exposition Eurêka se présente donc comme une juxtaposition du mode transmissif (textes présentés de façon frontale en prélude à l'utilisation et la compréhension) et du mode constructiviste (le visiteur est acteur dans la construction de son savoir, obtenu par sa démarche expérimentale). Apparemment, le concepteur souhaitait que ces deux modes fonctionnent en synergie, mais ce n'est pas ce que l'on observe dans la réalité. Il apparaît donc préférable que l'expérience proposée soit elle-même porteuse du message, et non, comme c'est le cas ici, se contente de l'illustrer afin de le rendre plus agréable.

On relève en général sur les éléments d'exposition Eurêka les textes suivants "Que faire : …" ; "Que voir : …" ; "Comment interpréter : …". Tous ces textes sont présentés de façon frontale et

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vus par le visiteur arrivant sur l'élément d'exposition. Ces informations parachutées ont tendance à limiter les visiteurs dans leur propre découverte et leur propre construction de sens. Mais ces textes sont en fait peu lus (sauf ceux qui sont strictement nécessaires à la mise en œuvre).

• Les visiteurs expérimentent rarement d'emblée. Presque toujours, il y a une phase de prise

d'information avant l'action, même dans les cas où la mise en œuvre de l'expérience est évidente.

• Les éléments d'exposition favorisant les interactions sociales apparaissent nettement plus performants, ce qui était prévisible et conforté par de nombreuses autres études.

3. PROPOSITION D'UN MODÈLE DE COMMUNICATION

Un modèle de communication a été conçu, s'appuyant sur l'étude "Les visiteurs face à Eurêka". Un prototype d'élément d'exposition a été réalisé et testé auprès du public pour valider ce modèle. L'élaboration de ce modèle a respecté les contraintes suivantes :

• Les phénomènes présentés sont choisis parmi les plus étonnants, les plus intrigants ou les plus paradoxaux, de façon à créer des conflits cognitifs forts, nécessaires pour "déconstruire" les anciennes conceptions.

• La démarche doit avoir une orientation conforme au modèle allostérique. Cependant, parce que cela semblait nécessaire, un texte explicatif de type transmissif a été placé, afin d'épauler la construction de sens par le visiteur.

• Les textes sont volontairement courts, et ne dévoilent pas ce qu'il y a à découvrir.

• Les informations nécessaires à l'action des visiteurs, c'est-à-dire le mode d'emploi, sont fournies à la fois par le design et par des pictogrammes, avec cependant le texte écrit en petit sous les pictogrammes.

• Les interactions sociales sont favorisées au maximum.

Ce modèle a été conçu pour fonctionner de la façon suivante :

• Le titre de l'élément d'exposition a pour but d'attirer les visiteurs, en laissant supposer qu'il y a quelque chose à découvrir, mais sans rien dévoiler de l'expérience, pour ne pas diminuer l'intérêt de la découverte.

• Le mode d'emploi est fourni par le design, et par la "lecture" des pictogrammes (cependant doublés d'un texte écrit en petit).

• L'expérimentation est épaulée par des "questions" (écrites en gros caractères). Le but de ces questions est de mettre à l'épreuve les anciennes conceptions des visiteurs, de développer chez eux

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un questionnement effectif, et de les inciter à reprendre et élargir leur expérimentation, c'est-à-dire à leur faire démarrer un processus empirique de construction de sens.

• Des "aides", sous forme de photos ou graphismes, ont également pour but de fournir un soutien à la construction de sens. Il ne s'agit pas de calquer exactement les phénomènes, mais simplement de suggérer de façon plus ou moins subconsciente des liens cognitifs avec l'expérience quotidienne. • Des "textes explicatifs" paraissent a priori nécessaires, aux conditions qu'ils ne soient lus qu'après l'expérimentation et qu'ils ne soient qu'un soutien aux visiteurs dans leur construction de sens.

4. LE PROTOTYPE ET SON ÉVALUATION

Le prototype réalise l'expérience suivante : un entonnoir est suspendu à deux crochets par un système de cordelettes formant un Y (voir figure 1). Ce dispositif permet d'avoir un balancement de l'entonnoir plus rapide dans le plan des crochets, et plus lent dans le plan perpendiculaire. Les visiteurs remplissent l'entonnoir de sable et le lâchent. Le sable qui coule de l'entonnoir forme sur le plateau sous-jacent des courbes mathématiques particulières, assez esthétiques par ailleurs.

L'évaluation s'est basée sur des enquêtes en deux temps : une observation de chaque visiteur, aussitôt suivie d'un entretien semi-directif. Ses résultats principaux ont été les suivants :

• Globalement : l'organisation du panneau apparaît correcte, mais les textes sont trop denses. Des traductions en langues étrangères sont demandées par les visiteurs.

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• Les pictogrammes de mode d'emploi apparaissent tout à fait satisfaisants. Il est cependant nécessaire que les couleurs utilisées soient bien en rapport avec les couleurs réelles.

• Les questions apparaissent indispensables et se révèlent performantes. Elles constituent en fait l'épine dorsale de l'expérimentation, mais aussi de la construction de sens.• Les "aides" (photo / petit dessin) ne sont pas perçues comme utiles par les visiteurs, ce qui peut s'expliquer par le fait que leur action se situe à un niveau subconscient. Ils apprécient cependant leur présence, car elles sont facilement lisibles.

• Le "texte explicatif" n'apparaît pas directement utile aux visiteurs puisqu'il n'aide pas à interpréter leurs essais. Il leur est globalement incompréhensible. Il paraît nécessaire que ce texte fasse apparaître les réponses aux "questions".

5. CONCLUSIONS / MODÈLE DE PANNEAU DÉFINITIF

L'évaluation du prototype a permis de définir un système de communication généralisable à l'ensemble des éléments d'exposition du projet. Les modifications par rapport au prototype sont les suivantes (voir le panneau définitif de cet élément figure 2) :

• La mise en page a été revue pour améliorer la lisibilité.

• Les textes ont été allégés. Les questions ont été limitées à deux.

• Le principe même du "texte explicatif" a été repensé : au lieu de fournir un complément de type transmissif à la démarche du visiteur, il a été inclus dans cette démarche. En faisant apparaître les réponses aux questions, le "texte explicatif" prolonge maintenant la démarche du visiteur dans un cadre global allostérique.

• Des traductions en anglais et espagnol ont été introduites.

• Un code de couleur commun à tous les éléments d'exposition a été créé : rouge pour les organes à actionner, bleu pour les réglages, vert pour les zones où les phénomènes apparaissent.

BIBLIOGRAPHIE

GIORDAN A., Apprendre !, Paris : Belin, 1999.

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