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La deuxième révolution des systèmes d’information : vers le constructivisme numérique

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La deuxième révolution des systèmes d’information :

vers le constructivisme numérique

Lise Verlaet

To cite this version:

Lise Verlaet. La deuxième révolution des systèmes d’information : vers le constructivisme numérique. Les Essentiels d’Hermès, CNRS Edition 2015, 2 (71), pp.249-254. �hal-01676417�

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LA DEUXIÈME RÉVOLUTION DES SYSTÈMES D’INFORMATION : VERS LE CONSTRUCTIVISME NUMÉRIQUE

Lise Verlaet

C.N.R.S. Editions | « Hermès, La Revue »

2015/1 n° 71 | pages 249 à 254 ISSN 0767-9513

ISBN 9782271086051

Article disponible en ligne à l'adresse :

---http://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2015-1-page-249.htm

---Pour citer cet article :

---Lise Verlaet, « La deuxième révolution des systèmes d’information : vers le constructivisme numérique », Hermès, La Revue 2015/1 (n° 71), p. 249-254.

---Distribution électronique Cairn.info pour C.N.R.S. Editions. © C.N.R.S. Editions. Tous droits réservés pour tous pays.

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Lise Verlaet

Université Paul-Valéry Montpellier 3

– Lerass-Ceric

La deuxième révolution des systèmes d’information :

vers le constructivisme numérique

La connotation technologique est immédiate dès lors que l’on traite des systèmes d’information. Subsé-quemment, la révolution des systèmes d’information est concomitante à la révolution numérique et en particulier aux innovations inhérentes aux technologies de l’infor-mation et de la communication (TIC). Le numérique fait écho aux sciences de la computation, ou plus communé-ment à l’informatique, qui est l’une des seules « nouvelles sciences » à s’être élevée au rang d’industrie et à avoir déve-loppé une culture qui lui est propre (Doueihi, 2013), cette culture reposant essentiellement sur la notion de partage. Le succès de ces technosciences est tel que des terminolo-gies comme « culture numérique » ou encore « humanités numériques » abondent dans les médias et se sont rapide-ment et ostensiblerapide-ment imposées dans la nomenclature des intitulés de diplômes universitaires.

Une invasion technologique

et culturelle : prophylaxie ou contagion ?

Cette situation s’avère légitime si l’on considère que le

xxe siècle a été le théâtre – pour le moins prolifique – de

la création et du développement des technologies numé-riques. En témoigne l’omniprésence de celles-ci dans notre quotidien, opérant par là même une transformation de nos « habitus » (Bourdieu, 1986), de nos dynamiques sociales et culturelles (Jeanneret, 2011), quelle que soit la sphère étudiée.

L’« invasion technologique » (Bertrand, 1991) a com-mencé par affecter la sphère professionnelle, les dispositifs socio-techniques se sont peu à peu immiscés dans toutes les divisions sociales et économiques du travail quels que soient le secteur d’activité, la taille et la structure de l’or-ganisation. Elle a ensuite rapidement atteint notre sphère privée : rares sont les foyers occidentaux dépourvus de technologie de l’information et de la communication. Pis encore, rares sont les individus n’ayant pas en

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nence sur eux leur smartphone ou autres objets connectés. Ceux qui ne se conforment pas à cette tendance, laquelle s’institue comme norme, sont en proie aux remarques et critiques. Cette culture ouverte de l’information, cette culture numérique du partage, à la fois participative et citoyenne, a également fait naître l’espoir d’une démo-cratie électronique (Rieffel, 2014) et d’une gouvernance ouverte (Lathrop et Ruma, 2010), chahutant par là même notre perception de l’espace public et de ses acteurs.

Si l’appropriation des technologies numériques ne s’est pas faite sans mal pour les digital immigrants, soit les individus nés avant l’essor des TIC, les digital natives possèdent selon Prensky (2012) des aptitudes quant à l’ap-préhension des technologies numériques, qui constituent depuis leur naissance les objets cognitifs de leur écosys-tème. Les systèmes d’information et les technologies qui leur sont liées atteignent toutes les générations et toutes les catégories socioprofessionnelles. Force est de constater que l’usage de ces technologies a bouleversé nos schèmes cognitifs, y compris chez les digital immigrants lesquels apparaissent tout aussi désemparés que leurs cadets dès que l’une d’elles tombe en panne. Ils semblent avoir oublié les procédures qu’ils mobilisaient continuellement avant la révolution numérique. De plus, les études démontrant les effets nocifs sur notre santé de l’utilisation intensive des technologies numériques se multiplient, les addictions et pathologies diverses émergent en particulier chez les adolescents. Ces travaux viennent accentuer l’impact des technologies numériques sur l’homme, lequel ne se limite nullement à des mutations sociétales mais commence à avoir des répercussions sur la psychologie, le physique et la physiologie de l’être humain.

Ces transformations ne sont pas prêtes de s’atténuer tant notre société semble désormais assujettie aux der-nières innovations technologiques – aussi futiles soient-elles – annoncées comme révolutionnaires, nourrissant ainsi l’idéologie techniciste ou plus précisément l’utopie du numérique (Turner, 2013 ; Rieffel, 2014). Une rapide

rétrospective sur ces cinquante dernières années explique aisément cet enthousiasme. En effet, la majorité des inno-vations sont issues des progrès fulgurants des technos-ciences dont les applications transcendent les domaines, voire deviennent omnipotentes. Parler de symbiose (De Rosnay, 1995) voire de fusion entre la dimension techno-logique et humaine ne choque plus personne et apparaît même être une finalité rationnelle. Comme le souligne Besnier (2012), « n’avons-nous pas grandi dans l’espoir que la science et la technique nous émanciperaient des servi-tudes attachées à la condition humaine ? » Or si des sourires s’esquissent dès lors que l’on emploie des termes comme « cyborg », évoquant quelques films de science-fiction futuristes, l’« anthrobologie » (Sadin, 2013) est pourtant l’objet de nombreuses recherches appliquées, en particu-lier dans le domaine de la santé. La crainte d’un bascule-ment de paradigme des technologies de l’intelligence, « de technologies au service de l’homme » à « l’homme au ser-vice de la technologie » (Verlaet, Gallot et Gonzales, 2013), résonne de plus en plus au sein de la communauté scien-tifique. Hawking (2014) est un exemple emblématique de ce retournement : lui qui faisait l’apologie du progrès technologique et des systèmes d’information – lesquels lui permettent de dépasser son handicap – met désormais en garde notre civilisation contre l’intelligence artificielle.

Contrer les déviances

des systèmes d’information

L’idée d’une symbiose homme-machine est sous-jacente au développement du Web. Cette ambition se retrouve dans les écrits des pionniers, l’objectif étant de suppléer l’homme dans des tâches chronophages et auto-matisables, de l’aider ainsi à résoudre des problématiques de plus en plus complexes et ce faisant de décupler le rai-sonnement humain. Dès ses débuts, Internet a été marqué

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par une téléologie duelle entre technologie de guerre et technologie de l’intelligence, entre secret et partage, opa-cité et transparence (Libaert, 2003), qui de facto assure un certain équilibre. Par ailleurs, si Internet et les tech-nologies qui lui sont relatives bouleversent l’humanité, la réciprocité est de mise. En effet, depuis la démocratisation du Web au début des années 1990, lequel était alors une technologie vouée à l’information, la Toile s’est métamor-phosée. Conscientes des potentialités stratégiques d’In-ternet, les organisations et institutions l’ont massivement investi, le faisant basculer vers un outil de communication, un média de masse. À peine dix années se sont écoulées avant l’apparition du Web social, qui a offert au public la possibilité de s’exprimer quasi-librement, opportunité dont les internautes se sont saisis, faisant peu à peu de la Toile un espace de socialisation. Internet est ainsi devenu un « média de conversation » (Cardon, 2010) entre acteurs libres de choisir quelques identités numériques exacer-bant les effets de mise en scène (Goffman, 1974) et faisant voler en éclats l’idéal de transparence porté par l’utopie du numérique. Faut-il s’en étonner ? Certes non, le cybe-respace n’est ni plus ni moins que ce que l’homme décide d’en faire, un Web fait à son image.

Notre société porte également l’empreinte des super-latifs qui accompagnent les innovations technologiques, elles-mêmes fondées sur la maximisation à outrance, fai-sant presque oublier que l’hyperconnexion nous conduit à la  surabondance, à la surcharge cognitive, à l’infobé-sité et à l’info-pollution (Breton, 1997 ; Neveu, 2006 ; Wolton, 2009 ; Delengaigne et al., 2011). Ces maux ont cru de manière exponentielle avec le Web social. Si des ini-tiatives telles que le Web sémantique (Berners-Lee et al., 2001) ont créé l’espoir d’une remédiation, leur architec-ture informatique complexe corrélée à une appropriation massive des espaces numériques par des profanes ont en moins d’une décennie occulté la sémantique au profit de la donnée. Face à cette déviance, nous pouvons constater que Berners-Lee et le W3C dans leur quête

d’interopérabi-lité entre les systèmes ont perdu de vue ce qui avait fait le succès du Web hypertexte, c’est-à-dire la facilité d’accès et d’utilisation côté lecteurs, ainsi que la facilité de création et d’édition côté auteurs. D’autre part, si certains assurent que le glissement du Web sémantique vers le Web de don-nées n’est qu’une question de forme et que dans le fond rien ne change, nous faisons partie de ces autres qui per-çoivent dans ce changement lexical une intentionnalité insidieuse qui mènerait à terme à se désintéresser du sens et de la conceptualisation du Web, travail relevant de fait d’un important effort d’intellectualisation, pour prioriser les données et leurs traitements par des machines. Suivant cette mouvance, nous avons vu apparaître ces dernières années, les concepts d’open data, de big data, de data

vizua-lisation qui rythment la webosphère avec l’air du partage

et de la transparence mais dont l’hymne semble davantage dédié à la performance technologique pour traiter la masse des informations tout en noyant la masse des utilisateurs incapables d’en décrypter les paroles. Ainsi, les probléma-tiques relatives au besoin d’information, à la pertinence, à l’adaptation de l’information et du système à l’utilisateur sont relayées au second plan, voire accessoires.

Pour parvenir à des systèmes d’information stabilisés et pérennes, qui ne riment ni avec obsolescence ni avec désuétude, il convient de nous interroger sur le fondement même de ces systèmes d’information dès leur conception, d’en redéfinir les objectifs et les méthodologies. Les « data-partisans », représentants d’une pensée pro-positiviste, soutiennent une exploitation logico-mathématique des données par les machines et tentent par ce biais d’analyser des objets de connaissance, allant jusqu’à croire que la machine pourrait remplacer l’esprit humain dans le pro-cessus d’analyse. Ils font ainsi fi des recherches menées sur la logique des significations de Piaget, sur la logique déontique de Simon ou encore sur la dialogique de Morin, lesquelles doivent être mobilisées pour concevoir et construire des projets de connaissance. Ces recherches au fondement de l’épistémologie constructiviste représentent

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selon Le Moigne (2002) le triangle d’or « PSM » indispen-sable aux sciences de la conception. Pour un acteur, le sens émerge de sa mise en contexte et de son écosystème (Mucchielli, 2005). De fait pour qu’une donnée puisse être compréhensible et appropriable par et pour l’utilisateur, elle doit nécessairement être contextualisée et interreliée avec des éléments sélectionnés de son environnement global. Ce n’est qu’au terme de cette co-construction de données mises en situation que ces dernières pourront devenir de l’information et in fine contribuer à la connais-sance. Il s’agit donc de penser les systèmes d’information selon les préceptes d’un « constructivisme numérique » pour concevoir des dispositifs d’information-communi-cation post-révolution.

Les préceptes d’un « constructivisme

numérique » pour la conception

de projet de connaissance

Si nous ne récusons pas le paradigme positiviste, qui a largement démontré son intérêt pour l’analyse et la mani-pulation des données, nous contestons le fait que celui-ci soit encore trop souvent privilégié pour des recherches en sciences de l’information et dans le domaine de la gestion des connaissances – tout particulièrement lorsque ces dernières portent sur la conception d’approches orientées usagers/usages. En effet, les méthodes hypothético-déduc-tives ont pour objectif de définir les variables dominantes d’usages qui permettent d’accommoder les systèmes d’in-formation aux utilisateurs. Les limites de ces approches sont inhérentes à la volonté même de s’ajuster au plus grand nombre et in fine de s’intéresser à la masse média-tique – au sens quantitatif du terme – cristallisant ainsi à la fois l’information utile et l’usabilité du système d’informa-tion. Or un système d’information orienté usager/usage vise à son assimilation pleine et entière par ses utilisateurs

au regard de ses activités. De fait, pour construire ce que Vincent Liquète nomme des systèmes d’information et de communication centrés activités (SICCA), il est nécessaire de réinterroger les méthodes de recueil à mobiliser pour appréhender les besoins et attentes d’information des pro-fessionnels dans leurs pratiques quotidiennes.

Pour Weick (Vidaillet, 2003), tout acteur est confronté à un flux d’expériences dont la signification émerge par et à travers la situation une fois que celle-ci a été vécue. Les phénomènes – c’est-à-dire tout ce qui est expérimenté par la personne (ou les faits de communication, lesquels comprennent le verbal, le paraverbal et le non-verbal ainsi que l’environnement et ses objets) – prennent leur sens à travers une mise en relation avec les cadres constitutifs de la situation pour l’acteur. La compréhension par l’acteur du monde socio-culturel et professionnel dans lequel il évolue lui permet de typifier, de catégoriser les faits expé-rimentés, et subséquemment, de construire son système de pertinence (Schütz, 1987). Ainsi, le stock de connaissances se trouve confronté à la pratique informationnelle et com-municationnelle à venir. Ce système de pertinence ou ces cadres de l’expérience (Goffman, 1991) sont à la fois à l’origine de ses logiques d’action mais lui permettent éga-lement d’interpréter les actions d’autrui, et donc de parti-ciper à l’élaboration du sens commun de la situation, à la constitution du système de communication.

Pour comprendre les activités d’une catégorie d’acteurs, il est nécessaire de s’intéresser au processus de  sensemaking  organisationnel (Vidaillet, 2003), lequel est spécifique à chaque communauté professionnelle et à chaque communauté de pratiques, voire aux régimes d’engagement (Thévenot, 2006). Westley (1990) définit l’organisation comme « une série de routines invariables, de schémas d’action appuyés sur l’habitude, qui ras-semblent les mêmes gens autour des mêmes activités dans les mêmes temps et lieux ». Cette définition rejoint celle du système de communication au sens de la systémique qualitative, soit « un ensemble récurrent, régulier et

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rable de formes d’échanges existant, dans une certaine temporalité, entre des acteurs participant d’un cadre d’ac-tion pertinent, ensemble qui entraîne les acteurs dans sa dynamique propre » (Mucchielli, 2006). Dans une désor-mais très large majorité des pratiques professionnelles, le système de communication ne peut être révélé sans prendre en considération l’affordance des objets (Gibson, 2000) constitutifs des possibilités d’action d’un environ-nement. Ces affordances étant entièrement corrélées aux connaissances et aux besoins des acteurs en activité, elles sont interdépendantes du contexte de l’action et parti-cipent pleinement à l’émergence du sens. Pour Engeström (2011), les activités sont également comprises dans des « systèmes complexes de médiations socio-culturelles par nature collective ». Via la théorie de l’activité, Engeström vient renforcer l’affordance des objets, considérés comme des entités (matérielles ou symboliques) à part entière du système d’interaction de toutes activités humaines, des « instruments-médiateurs ». Il met également l’accent sur la création d’outils de co-développement qui reposent sur la médiation pour rendre possible l’activité.

Cette construction collective du sens ne peut être sai-sissable qu’à travers les interactions sociales continues des acteurs, via un processus d’interprétation et d’adaptations mutuelles. Parvenir à capter les savoirs et savoir-faire des professionnels, tant explicites que tacites, qu’ils mobilisent en situation de travail ne semble guère envisageable sans examiner avec attention  leurs actions sociales  in situ  et donc sans  avoir recours aux approches compréhensives. Les principes relevant de l’ethnométhodologie (Garfinkel, 2007) permettent de se concentrer sur l’objet de l’activité professionnelle à travers la référence aux « situations idio-matiques standards » et à la psychologie écologique (Hall

in Mucchielli, 2005). Les formes d’action spécifiques sont

de nature à contraindre les activités ultérieures de l’acteur et rétrospectivement son environnement de travail. Saisir les flux d’expériences des acteurs en situation profession-nelle doit nous permettre de concevoir des systèmes de

médiation professionnelle favorisant l’intelligence infor-mationnelle et communicationnelle, l’intelligibilité des modes d’organisation du travail et, par résonance, l’effi-cience, voire l’innovation, dans leur secteur d’activité.

Le « constructivisme numérique » ou

l’adaptation des systèmes d’information

Nous sommes convaincus que pour concevoir des systèmes d’information pertinents pour les utilisateurs, il est indispensable de se référer aux principes du construc-tivisme. En d’autres termes, il convient de mobiliser le principe téléologique et donc de s’interroger sur les fina-lités du projet de connaissance, qui doit être en adéquation avec la construction collective du sens de sorte à adapter le système aux problématiques rencontrées par les acteurs, favorisant ainsi les processus de prise de décision. Or de notre point de vue, seules les approches compréhensives peuvent saisir ces processus de sensemaking. Si la machine peut aisément collecter et traiter les traces d’activité lais-sées par les utilisateurs, elle ne peut déceler que l’explicite, le déjà là, à l’instar des méthodes hypothético-déductives. Seul l’homme est capable, par empathie et réflexivité, de comprendre le vécu et le ressenti d’un autre homme. Seule l’intelligence humaine est apte à analyser par et à travers la communication la complexité humaine, du moins pour le moment…

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R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

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