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européenne
Francois Bonnieux, Pierre Rainelli
To cite this version:
Francois Bonnieux, Pierre Rainelli. Une analyse statistique régionale de l’agriculture européenne.
1978, 151 p. �hal-01600231�
/
UNE ANALYSE STATISTIQUE REGIONALE DE L'AGRICULTURE
EUROPEENNE
sep!embre 1978
1.
N. R. A. - Economie
65, rue de St-Brieuc
·35042 RENNES CEDEX
UNE ANALYSE STATISTIQUE REGIONALE DE L'AGRICUL TURE EUROPEENNE
sep tembre 1978
version provisoire
J. N. R. A. - Economie
65, rue de St-Brieuc
35 042 RENNES CEDEXPréface. . . .. . . .
1 .
ChaD i tre introduct if
: E.I émet;
t~descr ipt ifs concernant 1es
drsparrtes
4
1. Description ponctuelle des inégal ités
. . . •
5
2. L'évolution dans le temps. . . . ... . . .. . . .. .
7
3. Relation entre inégalités et niveau de développement
10
Chapitre 1. Spécification d'un modèle de l'agriculture
européenne. . . .
14
1. Variable dépendante: revenu agricole moyen. . . .
14
2. Description de l'agriculture...
15
2.1 Mode d'utilisation du s o l . . . .
16
2.2 Composi tion du cheptel
16
2.3 Structure des exploitations...
18
3. Place de l'agriculture dans l'économie
18
4. Les relations mutuelles des variables expl icatives
21
4. 1 SAU, P A R . . . .
23
4.2
ST L, STH, SVF, PAR et SCE, SCF, STH, SVF,
PAR. . . • . . . . .. . . . .. .. . . .
23
4.3 STL, STH, SVF, UGB, P A R . . . .
26
4.4 SCE, SCF, STH, SVF, UGB, PAR...
28
4.5
STL, STH, SVF, BOV, paR, VOL, OCA, PAR
29
Chap
i
tre 2. Résu 1tats détai Il és des régress ions
33
1. Présentation des modèles . . . • . . . • . .
33
1.
1 VAAG
=F (SAU, PAR)
. . . .
33
1.2 VAAG
F (STL, STH, SVF, PAR) . • • . . . .
35
1.3 VAAG
F ( SCE, SCF, STH, SVF, PAR) .. . . ..
37
1.4 VAAG
F (STL, STH, SVF, UGB, PAR) .. .. . ..
39
1.5 VAAG
F (SCE, SCF, STH, SVF, UGB, PAR)
41
1.6
VAAG
=F(STL, STH, SVF, BOV, paR, VOL,
OCA, PAR) . . . .
43
2. Analyse de spécification. . . .. . .. .. .. . . .. . .. . .•. . . ..
46
2.1
Agrégation des terres arables.. . . • . . . • . . . .
If62.2
Agrégation des él éments du cheptel. .. . . . .. . . . ..
48
Chapitre 3. Approfondissement du modèle . 1. Différences spécifiques inter-pays de valeur ajoutée
dans l'agriculture . • . • . . . • . . . . 2. Analyse de l'influence de la structure des exploitations 3. Influences respectives du système de production et des
structures d'exploitation . . . . • . . . . 3. 1 Modèle avec effet structure et système
3.2 Modèles avec effets structure, système et interac-tion des deux . . • . • . . . • . . • . • . . . • • • . . . • . . . . 3.3 Modèle avec facteur système hiérarchisé dans le
facteur structure . . . • • • . . . • . • . . . . 3. 3.4 Influence des facteurs géographiques et agricole ...
Chapitre 4. La quai ité des ajustements appréciée au niveau des
circonscriptions .
1. République Fédérale d'Allemagne ....••••••...•••. 1.1 Les circonscriptions sous-estimées par les modèles 1.2 Les circonscriptions surestimées par les modèles 2. France • . . . • . . . • . . . • . • . . . .
2.1 Les circonscriptions sous-estimées par les modèles 2.2 Les circonscriptions surestimées par les modèles 3. Italie . . . • . . . • . . . • . . . . • . . • . . . . .
3.1 Les circonscriptions sous-estimées par les modèles 3.2 Les circonscriptions surestimées par les modèles 4. Belgique et Grand Duché de Luxembourg ...••.•..•••.
4. 1 Les circonscriptions sous-estimées par les modèles 4.2 Les circonscriptions surestimées . . . . • . . . • . . • . . 5. Pays-Bas • . . . " . • • • . . . " .
5.1 Les circonscriptions sous-estimées par les modèles 5.2 Les circonscriptions surestimées par les modèles 6. Danemark . . • • • • • . . . • • . • . . . . • • . . . • . . • • . . . • • • .
6.1 Les circonscriptions sous-estimées par les modèles 7. Irlande . . . • • • . . . • . . . • . • . . . • . . . • • .
7.1 Les circonscriptions sous-estimées par les modèles 7.2 Les circonscriptions surestimées par les modèles 8. Royaume-Un i . . . • . . • . . . • • • . . . • • • • • . . . • • . . .
8.1 Les circonscriptions sous-estimées par les modèles 8.2 Les circonscriptions surestimées par les modèles Conclusion Générale • • • • . . . • • • . . • . . • . • . . • • . . . • . . .
Annexe 1. Eléments d'économétrie
Annexe 2. Liste des circonscriptions européennes regroupées par région RICA et par pays . . . • • . . . • . . .
54
55
66
69
72
74
76
77 8286
86
87
8889
91
93
94
96
98
99
99
99
100 100 1011
01 102 102 103 104 104 105 1061 1 1
143Le domaine de J'économie i"égionale est riche surtout de travaux descriptifs. D'excellentes monographies existent au niveau local ou pour de grandes zones. Il s'agit souvent d'études fouillées où s'imbriquent les divers
aspects composant la réal ité humaine, historique, économique et sociale.
Mais 1imités
à
une région ces travêUX ont, par définition, un caractèrepar-ticulier.
Au niveau internationëi
ci
verses
recherches sont menées danslesquelles l'échelon régional est représenté par les pays. Les avantages d'une telle approche plus strictement économique reposent sur la disponibi-lité en statistiques. Ceci d'autant plus qu'un important effort de normalisation dans le rassemblement et la présentation des données a été effectué sous l'é-gide des organisations internationales. Ces études font presque toujours référence
à
la théorie du développement, et il s'agit peut-être d'un abus delangage de les quai ifier de "régionales".
En fait l'économie régionale est une branche sansstatut
théori-que preeIS. Ses postul ats de base restent ceux de l'économ ie néo-cl ass ique
la plus traditionnelle. L'espace intervient par le seul jeu des échanges inter-nationaux. Aussi les problèmes régionaux sont-ils niés en tant que tels
remarque GENDARME (Il. En effet, le 1ibre mouvement des marchandises et des capitaux doit assurer
à
terme l'égal isation des rémunérations. Si elle n'a pas lieu, les ajustements vont se faire par transfert des travailleurs vers les zonesà
revenu élevé. Pratiquement la mobilité est spatiale avecdépart de la zone d'origine, ou sociale, par changement
d1activité.Effectivement au cours des dernières décennies crest ce que
J'on a constaté avec l'exode agricole. On a pu enregistrer aussi des
émigra-t ions massives, comme en Irlande aU XrXe siècle, ou plus récemment au
Por-tugal. C'est ce processus qui siest mêJij;esté dans le Mezzogiorno italien
avec d'importants mouvements de population vers le Nord du pays, ou vers l'extérieur. -Remarquons qu'en période de crise économique généralisée comme aujourd'hui, une telle soupape ne peut plus jouer (2).
(ï)GENDARME (René) L'analyse économique régionale. Réalisme ou illusion-n isme des méth'Jces. Cuj as 1976.
(2) Dans GHALI (Moheb), AKIYAMA (Mèsayuki), FUJIWARA (Junichi) : Factor Mobility and Regional Growth - The Review of Economies and Statistics 60
(Feb 1976) p.76-64. On trouvera une version plus moderne de cette appro-che théorique. Ce travail repose sur l'hypothèse de mobil ité parfaite des facteurs de production tant matériels qu'humains. Ceci conduit les auteurs
à
conclureà
une convergence des taux de croissance régionaux auxCe type de raisonnement n'est pas satisfaisant. Même si les prémices et les mécanismes de l'économie libérale la plus orthodoxe sont
acceptés, il n'est pas dit que Ilégalisation des revenus individuels par
trans-fert de moyens de production matériels ou humains soit viable. Cela
condui-rait
à
une concentration de population et de capitaux encore plus massiveque cell e constatée dans 1es pays très central isés· comme 1a France. A terme, il ya des risques de congestion avec l'apparition de déséconomies d'échelle considérables. Sans compter les problèmes sociaux liés
à
une telleconcen-tration.
A l'inverse les zones abandonnées verraient dans les plus mauvais
cas une désertification totale, sinon une agriculture très extensive avec des
pratiques culturales présentants dl importants inconvénients écologiques. Des régions entières seraient réduites
à
l'état inculte, d'où un gaspillage considérable de ressources naturelles. Symétriquement cela conduiraità
d'immenses gaspillages de temps, d'énergie et de capitaux dans les régions
en proie
à
1a concentration, sans compter les dégradations
ce
l'environnement.
De manière plus politique, la Commission des Communautés Européennes dans un document de réflexion sur la pol itiqCJe régionale, a
soul igné certains risques propres
à
1a pers istance des déséquil ibresrégio-naux: liNon seulement 1es régions en retard de développement ne parviennent
pas
à
s'intégrer pleinement dans la Communauté, mais les problèmes qu'elles posent deviennent une charge·de plus en plus louo-de pour les économiesna-tionales, renforçant ainsi la pression sur les autorités publiques concernées pour se dégager des conraintes inhérentes de l' intégrat ion communautaire" (1).
La pers is tance, 5in on l' aggravat ion des dispëri:és régional es,
remettent en cause la vision libérale la plus orthodoxe. Le libre mouvement des marchandises, des capitaux et des personnes n'est pas susceptible de résoudre les déséquil ibres spatiaux. Au plan théorique cet état de fait con-duit
à
une approche plus empirique visantà
déterminer quels sont les facteursà
l'origine des disparités constatées. C'est ceà
quoi on s'est employé pour l'agriculture.L'étude des disparités régionales dans ce secteur se justifie d'autant mieux que les inégal ités globales semblent provenir surtout de l'a-gricul ture. Le degré d'inégal ité intersectorielle dans un pays donné paraît plus faible quand les disparités agricoles sont peu importantes. Par ailleurs, on constate que pour l'essentiel, les zones les plus déshéritées sont
à
domi-nante agricole.Ce travail constitue une tentative d'explication des disparités régionales
à
l'intérieur de l'agricul ture des neuf pays de la C. E. E. Il s'agit de voir comment dans des situations très différentes il est possible de .rel ier les résul tats économiques de l'agricul ture d'une zone,à
des caractéristi-ques de structure et de système de production, compte-tenu de l'environnementsocio-économique. C1est une démarche non normative visant
à
éclairer, enrecourant
à
un jeu de variables simples, les raisons pour lesc;uelles on a un revenu plus ou moins élevé.(ï)ëommission des Communautés Européennes. La politique régionale commu-nautaire. Nouvelles Orientations. Bulletin des Communë':Jtés Européennes. Supplément 2/77 p. 6.
Des difficultés essentiellement d'ordre statistique donnent à cet essai un caractère prél iminaire. Nombre de renseignements nous ont
manqué pour affiner nos relations. Le caractère homogène des données de
base est parfois discutable. Nous souhaitions montrer qu'il était possible de proposer un modèle explicatif simple. Sur la base des résultats obtenus nous savons non seulement que cette démarche a un sens, mais que moyennant certaines investigations supplémentaires il est aisé d1amél iorer ce travail.
Toutefois il est évident que l'étude des disparités régionales doit aller au-delà. Il importe de mettre en évidence les enchainements qui conduisent à la situation actuellement constatée. " faut voir pourquoi et
comment certaines zones sont devenues des régions
à
probl èmes, par quelsmécanismes. On peut faire l'hypothèse qu'il existe des processus cumulatifs
(Il.
Mais seule une vision dynamique permettra d'éclairer cette question.
D'au-tres travaux en cours visent
à
progresser dans cette voie.
l1T
Un premier essai de réflexion a été entrepris sur la France. Cf. .RAINELLI (Pierre) Disparités agricoles et financement. Futuribles nOS Hiver 1976 p.37-50. D'autres travaux entrepris par les auteurs de cette publ ication sont en cours en vue de formaliser un modèle dynamique concernant les
départe-ments français de 1950 à nos jours. Des études statiques comparatives sont égal ement menées pour plusieurs pays.
Chapitre introductif ELEMENTS DESCRIPTIFS CONCERNANT LES DISPARITES.
L'appréhension des inégalités peut s'envisager de diverses
man
1eres.
5 il'on
51intéresse aux aspects soc iaux, ou
5i lionse refère
à
une
démarche type optimum parétien, on retiendra une notion très généralede revenu. Ce peut-être un revenu provenant uniquement de l'activité
prin-cipale, selon une optique de branche de comptabilité nationale, ou bien ce sera l'ensembl e des ressources perçues par les ménages. Encore faut-il distinguer selon les cas si l'on déduit ou non les amortissements, si l'on rëisonne avant ou après paiment des impôts.
Pour ce qui nous concerne, le raisonnement est plus
circons-crit. On cherche
à
apprécier les disparités et leurs origines en relation avec le système productif. Nos préoccupations tournant autour de l'effica-cité de la combinaison productive, la notion la plus adéquate est la valeur ajoutée. Celle-ci étant ramenéeà
l'actif, ce qui revientà
une productivité du trèvail, il serait souhaitable de disposer de la valeur ajoutée nette. En l'absence dlest imat ions satisfaisantes de l'amortissement on se contentera d'asrégats bru ts (1).Une vue générale des disparités inter-régionales peut s'articuler autour de trois points
_ une description ponctuel le des inégal ités
à
partir d'un constatà
J'intérieur des secteurs, par pays età
l'intérieur de la Communauté- une vision plus dynamique prenant en compte les évolutions dans le temps
à
partir des données disponibles.- une tentative d'expl ication rel iant le niveau de disparités régionales
à
un processus plus général de développement.(ïfTous les éléments utilisés dans les modèles, hormis l'estimation du
capital matériel proviennent d'une é:ude précédente. Cf. RAINELLI,BON~~IEU)< Situation et évolution structurelle et socio-économique des régions
agri-coles de la Communauté. Informations internes sur l'agriculture. C. C. E. nO 52 • Les sources et méthodes d'estimation des agrégats se trou-vent dans l'annexe statistique
(cf.
Tome Il, n053).1 _ Description ponctuelle des inégalités
Si l'on considère les inégalités intrasectoriêlles on constate
que les disparités
à
l'intérieur de l'agriculture sont@êerleure)
à
cellesdes autres secteurs. Ceci apparaît clairement dans le tableau n Ol ou l'on
a fait figurer pour chaque pays, et
à
léchelon communautaire, outre les
va-leurs ajoutées moyennes par tête, le degré d'inégal ité inter-régionale.
,
tableau nOl.
Inégal
.... ·....
it~des_valeursTe>..'t.fr·~
ajoutées par actif selon les secteurs,
à
1
rintérieur de chaque pays et dans 1a Communauté en 1970
~
secteur non
acricole
secteur agricole
ensembl e des
valeur coef.
coe!.
valeur coe!.
coef.
activi tésmoy.
Gini
varia-
moy.
Gini
varia
valeur coef.
coe!.
tion tion
mov.
Gini
\.'ériëLR. F.
A.
7916
0, 06
0, 11
3054
0,20
0,35
7483
0,08
0, 14
France
7139
0,08
0, 14
3587
0,20
0,39
6709
0, 1
°
0, 18
Ital ie
5348
0, Il
0, 19
2256
0,21
0,38
4757
0,14
0, 25
UEBL
6986
0,08
0, 14
4452
0, 12
0, 21
6842
0, 08
0, 14
N-L
7043
0, 06
0, 11
5434
0, 08
0,14
6915
0, 06
0, 11
D-K
5848
0,05
0,09
4750
0, 04
0,08
5731
0,05
0, 09
Irlande
3518
0, 09
0,16
2051
0,18
0,33
3139
0, 14
0,25
Roy. Uni
5544
0, 04
0,08
3770
0,07
0, 14
4959
0,04
0,08
CEE
6494
0, 15
0,23
3071
0,24
0,43
6013
0, 14
0,27
note: les valeurs ajoutées moyennes sont exprimées en Eur.
~ce.
f)
Le tableau nO 1 montre très clairement qu'hormis le Danemark
tous les pays voient leur coefficient de Gini ou leur coefficient de variation
(1)du secteur non agricole, dépasser les coefficients du secteur agricole. Il
est possible que l'exception du Danemark provienne uniquement du mode de
calcul de la valeur ajoutée agricole régionale. Le degré d'inégalité le plus
élevé pour le secteur non agricole se rencontre
en
Ital ie suivie de l'Irlande,
avec au bas de l'échelle le Royaume-Uni.
Pour le secteur agricole on constate que l'Italie vient en tête
sUIvie de très près par la République Fédérale d'Allemagne et la France, puis
l'Irlande, si l'on se réfère aU coefficient de Gini. Le coefficient de variation
met dans l'ordre la France, l'Italie, l'Allemagne et l'Irlande. En dehors du
Danemark on trouve au dernier rang le Royaume-Uni, ex-aequo ou non selon
les coefficients avec les Pays-Bas.
(TI
Pour la définition de ces coefficients Cf. BDNNIEUX-RAINELLI Situation
et évolution structurelle et socio-économique des régions agricoles de la
Communauté. Annexe statistique et méthodologique.De même pour le mode
de calcul de la valeur ajoutée agricole par amt au Danemark on
pourra se
Pour l'ensembl e des act ivités, Irl ande et 1tal ie, se révèl ent comme étant les pays où l'inégalité régionale est la plus forte tandis que Royaume-Uni et Danemark sont les pays où les disparités sont les moins mar-quées.
L'analyse au pl an européen accentue 1e constat effectué pour chaque pays,
à
savoir 1e décal age des inégal ités entre secteurs. Assez lo-giquement les coefficients de dispersion ou de Gini sont nettement plus élevés au niveau communautaire que dans chaque état membre. Entre agricul ture et autres activités l'écart est important (0,24 dans le premier cas pour le Gini contre 0, 15 et 0,43 pour le coefficient de variation contre 0,23). Une autre mesure de concentration comme le rapport entre les valeurs du dernier décile et du premier décile donne 4,35 pour l'agriculture contre 2,40 pour l 'ensembl e des autres activi tés.L'essentiel des circonscriptions composant le premier décile, pour ce qui est de la valeur ajoutée par actif agricole se situent dans le Mezzogiorno et en Irlande (Isernia, Potenza et Campobasso étant les moins bien situées). Seules les circonscriptions Aosta, Savoie et Corrèze sont hors de ces ensembles géographiques. A l'autre extrémité se trouvent essen-tiellement des'circonscriptions de l'Europe du Nord (Iles Britanniques exclues) et du Bassin Parisien. On y rencontre aussi les départements viticoles
français
à
l'exception du Var.Pour le secteur non agricole les reg ,ons du premier décile sont situées exclusivement en Irlande et en Italie, les plus défavorisées étant Meath, Monaghan et Leitrim. Celles du dernier décile, comme pour
l'agricul-ture sont localisées en Europe du Nord, y compris le Royaume-Uni.
Si l'on se réfère
à
1a seule activité agricole, il est intéressant d'examiner certaines caractéristiques reflétant les aspects structurels et l'intensité des systèmes productifs. Dans le tableau n02 nous avons reporté ces éléments pour les trois pays où l'inégalité interrégionale est la plusforte (RFA, France, Ital ie) et pour celui où elle est la plus faible, le Royaume-Uni, si l'on excepte le Danemark pour lequel se pose des problèmes des
données. Comme estimation des structures on a retenu la surface agricole uti-lisée par exploitation. Comme critère d'intensité on a pris la valeur ajoutée agricole par hectare. En plus du coefficient de variation on a retenu le rapport entre dernier décile et premier décile.
Tableau n02. Inégalité quant aux structures et
à
l'intensification pour les pays extrêmes et pour la Communauté.SAU nar eXDloitation valeur aioutée nar ha de SAU
valeur
coefficient dern ier déc ilEmoyenne coeffic ient dern i er déc i 1emoyenne
variation
1er décile en EURvariation
1er décileRFA 11,74 0, 37 3,26 462 0,46 2,94 France 20,56 0,48 4,57 273 0,50 5,23 Ital ie 4,83 0,59 6, 19 477 0,68 8,53 Roy. Uni 37,82 0,51 6,36 211 0,30 2,63 CEE 11,72 0,94 16,20 348 0,70 8, 14
.
Pour ce qui est de la SAU par exploitation, on constate que le pays disposant des surfaces les plus restreintes, en moyenne, est celui dont la dispersion est la plus forte. En effet l'Italie dont la SAU moyenne est seulement de 4,83 ha a un coefficient de variation de 0,59 supérieur
à
celui du Royaume-Uni (0,51). Toutefois le rapport entre dernier et premier déciles est plus élevé dans ce dernier pays qu'en Italie. La plus grande homogénéïté des structures se trouve en Allemagne où coefficient de variation et rapport entre dernier et premier déciles sont les plus faibles.Lorsqu'on exam ine 1a val eur ajou tée par ha de SAU on vo i t que c'est encore en Ital ie que la dispersion est 1a plus forte mais avec une valeur moyenne élevée (la plus forte),· alors que le Royaume-Uni a la valeur moyenne la plus basse et la dispersion la plus faible.
2 _ L'évolution dans le temps
Il n'est pas aisé de suivre dans le temps l'évolution des dispa-rités régionales en raison du manque de statistiques. Cela paraît possible
uniquement
à
1 1intérieur de certains pays. Dans le Bénélux et au Royaume-Uniil semble que l'homogénéïté assez grande ait pour effet une faible variation dans le temps des positions relatives de chaque province.
Au Royaume-Uni on constate que Northern Ireland, région la plus défavorisée est
à
l'indice 75 pour la valeur ajoutée par actif agricole en 1973 (indice 100 pour le Royaume-Uni). Pour l'ensemble des activités celle région està
l'indice 87 avec toujours une valeur 100 pour le pays entier. En 1961, les chiffres respectifs sont quasiment identiques (1).(i)
Calculs effectuésà
partir de KENT-SMITH (Oerek). HARTLEY (El isabeth) United Kingdom RegionalAccounts. Economie Trends. Pour les actifscf. Eurostat - Statistiques Régionales 1973-74 p. 245. En ce qui concerne 1961 Cf. WOODWARD (V.H.) Regional Papers, Cambridge University Press.
De même en Irlande il n'y a pas semble-t-il d'évolution sensible des disparités interrégionales. Si l'on se base sur le revenu par tête, seul élément disponible (l) on constate qu'entre 1960 et 1969 il y a une légère
au9mentation du coefficient de dispersion de 0,20
à
0,22. Le county le plus pauvre, Leitrim, voit son retard s'accroître (pour la valeur 100 en Irlande on passe de 72,9 en 1960à
69,°
en 1969). Par contre la place relative deDublin reste stationnaire (de 131,7 en 1960
à
131,5 en 1969).C'est pour la France, l'Italie et la République Fédérale d'Alle-magne que des observations plus précises peuvent être faites.
En ce qui concerne la France il est possible d'avoir une pers-pective sur 1a période 1962-1975. Mal heureusement 1es données existent
seulement au niveau de la région de programme. Il n'y a rien par département en 1962. Le tableau n03 présente la position relative, par rapport aux résul-tats France entière, des régions les mieux situées et les plus mal placées par rapport
à
la valeur ajoutée dans l'agriculture et dans l'ensemble des ac-tivités.Tableau n03. Evolution entre 1962 et 1975 des régions extrêmes (valeur ajou-tée par actif dans l'agriculture et l'ensemble des activités/ France entière)
Agriculture Ensembl e des act ivi tés
1962 1975 1962 1975
région la plus défavorisée Limousin (0,57) Limousin (0,54) Limousin (0,71) Limousin (0,59) région la plus riche Picardie (1,81) Picardie (1,80) Ile de Fr. (1,22) Ile de Fr.( 1,57)
Sources: Agricul ture OUSSET (Jean) Les comptes reg,onaux de l'agricul ture de 1962
à
1967. Collection de l'INSEE R13 et Statistiques et indicateurs des régions françaises INSEE R 28-291977. Pour les actifs Cf. RecensementGénéral de la Population de 1962 et RGP de 1975. Pour l'ensemble des activités Cf. PASSERON (Hervé) L'économie régionale en 1980 collection INSEE R 31 Avril 1978 p.57. Les estimations pour 1975 ont un caractère approximatif, résul tant de projections sur 1a base des PIS 1962 et PIS 1970 compte-tenu de l'évolution de l'emploi.
Ainsi voit-on apparaître dans le tableau n03 que la position relative de la région de programme française la plus défavorisée s'est dégra-dée, tant dans le domaine agricole que pour l'ensemble des activités. On note-ra pour l'agricul ture que le note-rapport entre Picardie (région la plus riche) et le Limousin (la plus pauvre) s'est légèrement creusé entre 1962 et 1975 passant de 3,15
à
3,33. Par contre, pour l'ensemble des activités le fossé s'est élargi puisque 1e rapport entre Ile de France et Limousin a évolué de 1,72à
2,66.Il convient de remarquer, malgré cette évolution, que le rapport entre extrêmes est plus élevé pour l'agriculture que pour l'ensemble.
lïT
Cf. ROSS (Miceal) Further Data on County Incomes in the Sixties. The Economic and Social Research Institute May 1972 p.17 et 19.En Italie le même type de raisonnement peut être mené à la fois
sur les régions et sur les provinces.
Au niveau des régions, la plus riche au plan agricole en 1961
est Liguria suivie de Lombardia. La plus défavorisée est Molise. Le rapport
entre valeurs ajoutées par actif pour les extrêmes s'établit à 2,49. En 1971,
.Lomb"rdia vient en tête devant Liguria, la plus pauvre étant toujours Molise.
L'écart entre Lombardia et Mol ise atteint à 2,78. Si l'on considère le rapport
Liguria-Moi ise on a encore 2,76 ce qui correspond toujours
àun
accroisse-ment des disparités.
Si l'on considère l'activité régional e dans son intégral ité on
constate qu'en 1961 le rapport entre extrêmes (Liguria et Mol ise) s'élève
à 2, 90. En 1971 pour ces deux mêmes régions qui se situent toujours
res-pectivement en tête et en queue le rapport a diminué à 2,41.
Si l'on suit les inégalités par province
les choses sont plus
dél icates car des gl issements importants interviennent dans le cl assement
entre 1961 et 1971 comme l'indique le tableau n04 pour l'agricCllture.
Tableau n04. Valeur ajoutée par actif agricole des provinces ital iennes les
plus défavorisées et les plus riches en 1961 et en 1971 (en indice,
Ital ie entière
=100).
rang
1961
rang
1971
dernier
Potenza
57 0
dernier
Pot"nza
54,0
---
_____________ L _______---
~---premier
Imperia
256,4
premier
Varese
287,5
deuxième
Varese
174,4
deuxièmeImperia 204,0
Note: La province Isernia se situe en 1971 après Potenza, mais la distinction
entre Campobasso et Isernia qui toutes deux forment la région Mol ise n'existe
pas dans les données de TAGLIACARNE utilisées pour l'estimation de la
valeur ajoutée. Cf.
Il reddito nelle provincie italiane 1951-1971 tav.
19.
Ed. F. angeli : Pour les actifs on a eu recours aUx résul tats des
Recense-ments Généraux de Population de 1961 et 1971.
Les rapports entre extrêmes se chiffrent à 4,50 ec:
1~:;1et
à 5, 32 en 1971. La situation de Potenza tend à se dégrader dans le temps
tandis qu'il ya interversion dans le rang des premiers. Si l'on raisonne
par rapport à Imperia il ya réduction de l'écart entre 1961 et 1971. Mais si
l'on retient Varese il y a au contraire aggravation. En moyenne, on constate
un tassement des disparités (moyenne pondérée Varese- Imperia
=236,9 en
1961 et 217,0 en 1971). Ceci est confirmé par l'examen du coefficient de
varia-tion qui diminue légèrement de 0,35 à 0,34. Par contre dans le domaine non
agricole il ya une baisse très marquée de ce même coefficient qui chute de
0,31 en 1961 àO,16en 1971.
En contrepoint à la France età l'Ital ie le cas de l'Allemagne
est intéressant à examiner. En effet dans ce pays fortement industrialisé les
structures socio-pol itiques sont différentes. Le degré de centralisation
y
est nettement moindre et la réal ité régionale s'exprime sur un plan
entre 1961 et 1970. Les divers éléments concernant les places respectives et les niveaux de valeur ajoutée par actif agricole pour les régions les plus riches et les plus pauvres figurent dans le tableau nOS.
Tableau nOS. Valeur ajoutée par actif agricole des 4 regierungsbezirke les plus défavorisées et des 2 plus riches en 1961 et en 1970 (en
indice, RFA = 100).
rana 1961 rang 1970
dernier Trier 66,3
dernier
Oberfranken 50,5avant-dernier
Oberfranken 73,2avant-dernier
Oberpfalz 52,3-
Koblenz 74, 7-
Niederbayern 54,6-
Oberpfal z 76,2-
Mittelfranken 68, 1--- ---
---
---premier
Bremen 174,9premier
Düsseldorf 174, 1deuxième Düsseldorf 149,8 deuxième Bremen 173,4
Source Das Brultoinl andsprodukt der Kreisfreien Stadte und Landkreise 1961 1968 und 1970. Volkswirtschaftl iche Gesamtrechnungen der Lander. Heft 4 Gemeinschafts Veroffentl ichang der Statistischen Landesamter.
Le tabl eau nOS rassemble 1es résul tats pour les deux premières
circonscriptions et les quatre dernières car, comme en Ital ie, des changements
importants sont intervenus dans le classement entre 1961 et 1970. Ainsi Trier au dernier rang en 1961, gagne 7 places en 1970. En considérant uniquement les extrêmes, le rapport entre la première région et 1a dernière passe de
2, 64 en 1961
à
3, 45 en 1970. Si l'on compare 1es pos i t ions respect ives des circonscriptionsà
la fois les plus mal situées en 1961 et en 1970 et les mieux pl acées, 1es résu 1tats sont du même ordre. Les rapports entre moyennes pon-dérées de Bremen-D'usseldorf et Oberpfalz- Oberfranken s'élèventà
2,04 en1961 et 3,39 en 1970. Il Y a un double mouvement d'appauvrissement des plus défavorisées et d'enrichissement des mieux classées. Ceci transparait dans le coefficient de variation qui passe de 0,19 en 1961
à
0,35 en 1970, alors que pour l'ensemble des activités il varie peu de 0,14à
0, 13.3 _ Relation entre inégal ités et niveau de développement
De l'étude ponctuelle combinée
à
une approche plus dynamique ressort une conclusion essentielle: il y a une 1iaison entre inégal ités régio-nales et niveau de développement.En effet, on constate que les inégal ités interrégionales,
toutes activités réunies, sont fortes dans les pays caractérisés par un
coeffi-cient de G ini ou un coefficoeffi-cient de variation élevé pour l'agricul ture (Ital ie et Irlande). Inversement, les pays
à
faibles disparités régionales 30nt ceuxUL<
l'agriculture est relativement peu inégalitaire, comme le Bénélux, le Danemark et le Royaume-Uni.
Or Italie et Irlande sont
à
l'intérieur de la Communauté les pays
où le revenu agricole est le plus bas et où-l'agriculture est
proportionnelle-ment la plus importante. Par contre les nations
à
faible
inégalité régionale
ont les revenus agricoles les plus élevés. Ce sont aussi celles où 11activité
agricole est la plus faible relativement.
Le tableau n06 synthétise Ces divers él éments pour les groupes
de pays extrêmes. Si on se réfère
à
la part de l'agricul ture tant dans les
actifs que dans la valeur ajoutée, comme critère de développement,on voit
bien apparaître dans ce tableau une liaison entre niveau de développement et
importance des inégal ités régionales.
Tableau n06. Disparités entre reglons, agriculture, et niveau de
développe-ment pour les pays les plus caractérisés de la CEE vers 1970.
Coefficient de Gini
val eur ajou-
Dart de l'aqriculturedans
dans l'agri-
dans l'en-
tée par actif
1es act ifs
la valeur
agricole
totauxajoutée
glo-cul ture
semble
(EUR)
baie
Irlande
0, 18
0, 14
2 051
25,85
16,90
1tal ie
0, 21
0, 14
2 256
19, 02
9, 00
Danemark
0, 04
0, 05
4750
10,66
8,83
U.E. B.
L.0,12
0, OS
4452
5,69
3,70
Pays-Bas
0, 08
0,06
5 434
7,97
6,26
Royaume-Uni
0, 07
0,04
3770
2,79
2, 12
Williamson
(1)exprime cette idée après une analyse concernant
24 pays rangés en 7 cl asses de développement. Il étudi e 1es inégal i tés régi
0-nales internes
à
ces nations et
à
ces 7 groupes de nations pour la période
1945-1960. Il met en évidence une croissance du degré d'inégalité quand
on passe des pays:les plus riches vers les pays situés dans le milieu (groupe
à
coefficient de variation de 0, 14 et groupe IV
à
0,46). Ensuite les nations
les plus pauvres du dernier groupe, telles l'Inde, sont caractérisées par un
coefficient plus faible (0,27).
Pour Will iamson il existe un processus de développement impl
i-quant une courbe en forme
deU renversé pour les disparités interrégionales.
Notons qu'il s'agit toutefois de disparités de revenu par tête et non de valeur
ajoLitée, ce qui indique une orientation différente de l'anal yse et empêche des
comparaisons intersectorielles. Will iamson rassembl ant des données sur 1a
longue période pour 15 pays indique que les premiers stades du développement
sont bien caractérisés par une augmentation des inégal ités régionales qui
tendent ensuite
à
décroître. En fait, slil constate bien une décroissance aprèsles années 1930 pour les Etats-Unis et le Canada, de même que pour
l'Allema-gne et les Pays-Bas, il trouve une certaine stabilité pour la France et l'Italie.
TïTWILLIAMSON (Jeffrey) Region21 Inequal ity and the Process of National
Development : A description of the patterns. Economic Developpement and
Cultural change 13 (July 1965), part 2.
Bien que 1imitées
à
trois pays européens, nos propres observa-tions ne vont pas exactement dans Je même sens. S'il ya bien une relation entre inégalités et niveau de développement le schéma au cours du temps d'une croissance des disparités suivie d1un déclin ne paraît pas si simple si lion en ·juge d'après le tableau n05.Tableau n05. Evolution des disparités en France, Allemagne et Ital ie. Eléments de comparaison et d'expl ication.
France R. F. Allemagne Ital ie
(période 1962-75) (période 1961-70) (période 1961-7J) rinégal ité
- dans l'agriculture légèrement croissante fortement croissante plutôt stabl e
1-
dans l'ensemble fortement croissante plutôt stablefortement décroissante
,~del'agriculture
en 0/0 des actifs de 20
%
à 1a
0/0 de 1 1 0/0 à80/0 de 29 0/0 à 17 0/0 taux de croissance PIS- global 5,5 0/0 4, 6 0/0
4,70/0
- par habitant
4,60/0
3, 8 0/0 3,9%
- par pers.
occupée
4,7%
4, 6 0/0 5,a
0/0yal. aio. par actif agri.
val. aj. par actif totaux 0,51 à 0,48 0,46 à 0,41 0,52 à 0,55
pour 1e taux de croissance du PIS cf. Eurostat Statistiques de base de la Com-munauté 1973-74 p. 24 (période sur laquelle le taux annuel est calculé: 1963-73) Sur la période 1960-70 1es taux par personne occupée sont respectivement de 5, 1
%
de 4,4%
et de 6, 1%.
Si l'on se fie aLb< deux cas extrêmes Ital ie et Allemagne la thèse de Williamson est parfaitement vérifiée. L'Italie, pays moins développé que l'Allemagne se caractérise par une diminution marquée des disparités régiona-les dans leur ensemble, l'Allemagne elle étant plutôt stable. Le secteur agri-cole est au contraire marqué par une croissance des inégal ités en RFA tandis que l'Ital iè'°n\)f\.\\ôt un état stationnaire dans ce domaine. On notera que
l'Italie est le seul des trois pays dans lequel le rapport entre valeur ajoutée par actif agricole sur valeur ajoutée par actif dans l'ensemble des secteurs ait augmenté (de 0,52 en 1961 à 0,55 en 1971).
Ce double mouvement de réduction des inégal ités globales entre régions ital knnes et d'augmentation relative du revenu agricole s'expl ique essentiellement par des transferts de population du Sud vers le Nord. On voit qu'en début de période la population active agricole représente une proportion de 29
%
contre 17%
seulement 10 ans après. Il semble qu'il y ait eu unecombinaison entre mobilité professionnelle et mobilité géographique aboutissant
à
une relative égalisation des revenus agricoles età
une diminution desSALVATORE (1) aboutit
à
une conclusion de ce type. En effet, pour cetauteur les migrations de travailleurs
à
l'intérieur de l'Italie s'expliquentà
la fois par les écarts entre taux de chômage et les différences de salaires entre le Mezzogiorno et le Nord. On peut penser queïes créations d'emploisintervenues dans la période récente dans le Sud o.nt joué dans le même sens. Ces divers éléments expliquent aussi pourquoi l'Italie a connu sur 1a période étudiée un taux de croissance par personne occupée supérieur
à
celui des autres pays.Le cas de la France est particulier. Elle vient en tête pour les inégalités régionales dans l'agriculture, au moins pour le coefficient de variation, alors que pour l'ensemble des activités elle est au 3è rang. Ceci avec une valeur ajoutée par actif dans l'agriculture et dans l'économie globale supérieure
à
la moyenne européenne. Par contre la proportion d'actifs dans le primaire est supérieureà
celle de la C. E. E. (12,1 % contre 9,9%).Dans cette situation la France devrait connaître une évolution
s'êp;:>êrentant
à
celle de l'Allemagne. Tel est le cas pour l'agriculture où les inégalités augmentent dans le temps. Mais pour l'ensemble de l'économie laFrance se caractérise par un accroissement des disparités régionales, qui
selon le schéma de Will iamson, l'apparenterait
à
un pays dans les premiers stades du développement.Celle question mériterait donc une étude plus approfondie portant sur un plus grand nombre de pays et sur une période plus étendue. Ceci ?fin de préciser si la France constitue une exception ou si la relation entre développement et degré d'inégal ité régionale n'est pas plus complexe.
l ï )
SALVATORE (Dominick) An Econometric Analysis of Internai Migration in Italy. Journal of Regional Science. Vol. 17 n03 1977.Chapitre 1. SPECIFICATION D'UN MODELE DE L'AGRICULTURE EUROPEENNE
Les études descriptives concernant les disparités régionales dans l'agriculture et dans l'ensemble des activités aboutissent à des résultats intéressantse Néanmoins, elles sont insuffisantes. Au-delà, i l convient de s'interroger sur les facteurs qui expliquent la situation constatée à un moment donné, et sur les processus historiques ayant conduit à cet état de fait.
L'analyse économétrique que nous avons cenée propose des éléments de réponse à la première partie de cette interrogation. Elle fournit un éclairage nouveau des facteurs qui rendent compte au début des années 1970 des écarts de revenu observés dans l'agriculture. Mais c'est une analyse de coupe. De ce fait, elle ne peut pas donner une réponse complète à la question des enchaînewents qui ont eu lieu dans le passé. Toutefois, par la diversité des situations existant dans toute l'Europe, elle embrasse des niveaux de développement régionaux extrêmement divers. Cela permet d'envisager des hypothèses de nature historique constituant autant de voies pour une recherche future.
L'élaboration du modèle éconornétri~u~prolonge notre démarche antérieure. En effet, l'étude descriptive du chapitre introductif aboutit à un constat général : i l y a une liaison entre in~galités interrégionales pour l'ensemble des activités, et inégalités relatives à l'agriculture. Nous avons synthétisé cela en rattachant les disparités au niveau de développement. Pour notre propos, nous pouvons traduire cette assertion en déclarant que les
facteurs exogènes jouent un rôle important dans l'explication des différences de revenu agricole. Plus précisément, nous pouvons faire l'hypothèse que le niveau moyen des résultats agricoles d'une région dépend outre des caractéristiques proprement agricoles, de la place de cette agriculture dans l'économie locale.
Tout l'objet de notre démarche consiste à formaliser
cette hypothèse afin de spécifier un modèle qui permettra de la tester. Mais auparavant i l faut définir exactement les variables qui vont jouer. D'une part, la variable dépendante dont on cherche à expliquer les variations, d'autre part, les variables indépe~~~.~esqui représentent
l'ensemble des facteurs explicatifs. Parmi ces dernières, nous distin-guerons celles qui décrivent l'agriculture et celles qui rendent
compte de sa place dans l'économie.
1. Variable dépendante : revenu agricole moyen
Pour estimer le revenu agricole moy~~, la-valeur ajoutée agricole par actif constitue un ~xcel1ent compromis du double point de vue des exigences théoriques et de la disponibilité en données statistiques comparables.
Pour une région donnée et une période fixée, la valeur ajoutée agricole mesure la valeur nouvelle créée par l'agriculture au cours du processus de production. Augmentée des subventions d'ex-ploitation, la valeur ajoutée brute permet de rémunérer l'ensemble des facteurs de production qui ont coopéré au sein de l'agriculture de la région à l'élaboration des produits. En ce sens la valeur ajoutée correspond à une somme de revenus. Sur le plan pratique, cet agrégat est disponible au niveau régional pour llensemble de la Commu-nauté en
1970.
Par ailleurs les comptes pour chaque état membre sont élaborés selon les mêmes bases, ce qui rend les données statistiquescomparables à condition d'exprimer les agrégats en une même unité monétaire. Nous n'entrerons pas ici dans des détails présentés dans une précédente publication (1).
Au niveau communautaire, la seule information homogène sur le travail par branche d1activité concerne la population active. Aussi avons-nous rapporté la valeur ajoutée agricole de chaque région au nombre d'actifs employés dans l'agriculture. Cette mesure du revenu moyen est critiquable étant donnée l'existence de fortes différences dans la qualification de la population active agricole européenne. Par ailleurs une telle mesure ne tient pas compte de l'agriculture
à temps partiel et du degré de sous-emploi variable selon les agri-cultures. Une évaluation du travail en une unité telle que la personne - année - travail serait de ces points de vue préférable si elle était possible. Les imperfections de la valeur ajoutée agricole par actif comme estimation du revenu moyen devront rester présentes à l'esprit dans la suite.
2. Description de l'agriculture
La disponibilité en données statistiques régionales relati-vement homogènes au niveau communautaire limite largement le choix des variables qui décrivent l'agriculture. Par ailleurs, il est souhaitable d'avoir des résultats à la fois précis et permettant une interprétation économique fructueuse. D'où la nécessité de trouver un moyen terme entre une description détaillée et une peinture schématique de l'agriculture.
Les études typologiques sur les régions peuvent servir de guide (1) et (2). Elles montrent en effet qu'il est possible de carac-tériser l'agriculture d'une région à partir d'un ensemble relativement restreint de variables: mode d'utilisation du sol, importance et nature du cheptel qui décrivent le système de production ainsi que
la répartition du nombre d'exploitations par classe de surface qui se rapporte à la structure des exploitations.
(1) RAINELLI P., BONNIEUX F., Situation et évolution structurelle et socioéconomique des régions agricoles de la Communauté, op. cit. Annexe Statistique, tome II.
(2) RAINELLI P., Analyse régionale des structures socio-économiques agricoles. Essai de typologie pour la Communauté des Six. Infor-mations Internes sur l'Agriculture, CeE, nO 139, janv. 1973.
2-1 Mode d'utilisation du sol
La surface agricole utilisée(l!SAU) au niveau r~gional peut être décomposée selon trois grandes orientations, en distinguant les terres arables (STL) 1 les prairies permanentes (5TH) et les cultures permanentes
(SVF)
:
SAU
=
STL
+STH
+SVF
Un raffinement supplémentaire consiste à distinguer les céréales (SCE) des autres terres arables (SCF) :
STL
=SCE
+
SCF
On ne dispose pas au niveau communautaire d'Iformations suffisantes, pour envisager une description plus fine du mode d'utilisation du sol. Nous avons donc trois descriptions possibles, la plus synthétique ne compte qu'une seule varia=le et traite la terre comme un facteur homogène. La plus complexe distingue quatre catégories de terre.
Le cheptel (2)(UGB) est connu au niveau régional ainsi que sa répartition entre les bovins (BOV), les porcins (POR), les volailles (VOL) et les ovins-caprins (DCA)
UGB
=BOV
+ FOR + VOL + OCA
On dispose ainsi de deux descriptions possibles du cheptel selon qu'on le considère.comme un tout ou qu'on fait intervenir sa composition.
Tableau 1. Système de pr?duction moyen par pays
:-~erficies en ha par actif
SAU
terres prai.ries per cultures per céréalesUGB
uni tés arablesman en tes
manentespar
actifAllemagnE:.
6,6B
3,87
2,76
0,05
2,69
8,07
France13,16
6,87
5,62
0,67
3,77
8,97
Italie
4,73
2,43
1,49
0,81
1,51
2,87
UEBL
7,83
3,80
3,95
0,08
2,31
14,74
Pays-Bas6,10
2,27
3,72
0,
t10,99
14,90
Danemark12,89
11 ,54
1,30
0,05
7,21
17,35
Irlande
17,56
5,27
12,28
0,01
1,40
19,91
Royaume Uni17,89
9,18
8,60
0,11
5,47
23,60
CEE
8,84
4,64
3,71
0,49
2,73
8,42
(1) Les surfaces sont exprimées en hectare par actif.
Tableau 2. Répartition de la SAU par grande orientation (en %)
terres prairies cultures
céréales
arables lPe nnanen tes permanentes
Allemagne
57,92
41,39
0,69
40,29
France52,21
42,67
5,12
28,68
Italie
51,50
31,46
17,04
31,84
UEBL48,53
50,45
1,02
30,30
Pays-Bas37,16
61,01
1,83
16,29
Danemark89,51
10,09
0,40
55,93
Irlande
30,03
69,90
0,07
7,97
Royawne Uni51,31
48,07
0,62
30,56
CEE52,49
41,97
5,54
30,88
Tableau 3. Nombre d'exploitations par classe de surface (en %)
0-2 ha
2-10 ha
10-20 ha
20-50 ha
+
50 ha
Allemagne
24,25
37,79
21,76
14,38
1,82
France17,80
28,99
22,35
23,28
7,57
Italie
57,91
33,68
5,13
2,25
1,04
UEBL34,91
34,31
18,88
10,40
l,50
Pays-Bas20,73
35,01
28,14
14,81
1,31
Danemark2,88
28,14
29,42
32,26
7,30
Irlande
8,40
30,35
29,87
23,51
7,88
Royaume Uni8,37
25,20
17,40
24,44
24,59
CEE37,58
32,79
14,24
11,46
3,93
Dans un premier temps pour décrire le système de production noUS n'avons fait intervenir que le mode d'utilisation du sol. Puis nous lui avons associé le cheptel en nous intéressant particulière~nt
aux trois ensembles suivants de variables :
SC\ ?> SCF S~H SVF U~B
t
STL STH
sk
UGB,
•
•
str.
~,l-, • ...
STL STH BOV POR VOL OCA
Les données par pays (tableaux 1 et 2)
font apparaître une partie de la
On connaît par reglon les effectifs des,exploitations selon cinq classes de surface, on indique cette distribution en pourcentage par pays (tableau 3). C1est la seule donnée intrarégionale dont nous disposions,pour la résumer on peut utiliser le coefficient de Gini de la distribution. Son calcul à partir de cinq classes pose évidemment des problèmes de précision. Aussi, avons-nous encadré sa vraie valeur par une borne inférieure et une borne supérieure et nous avons retenu
leur moyenne arithmétique comme estimation du coefficient de Gini.
La structure des exploitations complète la description de
l'.agriculture. Nous ne l'avons in trodui te que dans di vers
approfondis-sements du modèle, nous laisserons donc cette donnée statistique de côté pour 1finstan t.
3. Place de l'agriculture dans l'économie
Le choix des variables qui rendent compte de la place de l'agri-culture dans l'économie r~gionale est étroitement limité par la nature des données statistiques disponibles. En fait, les seules informations
ho~ogènes que nous ayans, portent sur la valeur ajoutée et la population active par branche d'activité.
Toutes choses égales par ailleurs la part relative de l'.agricul-ture dans la population active constitue un indicateur du niveau de
développement économique. Les déplacements de population active hors du secteur .agricole dépendent d'un certain nombre d'incitations liées en particulier aux possibilités demploi et au niveau de revenu dans les autres secteurs de l'économie. Une diminution relative de la popu-lation active agricole peut dans le meilleur des cas augmenter la productivité du travail dans l'agriculture ainsi que dans le secteur non agricole. Mais d'autres cas de figure sont concevables, ainsi peut-il y avoir des déplacements d'actifs vers des secteurs aux effectifs déjà pléthoriques comme le tertiaire dans certains cas, qui se traduisent par une diminution de productivité hors de l'agriculture. De m~me la baisse relative de la population active .agricole n'entraîne pas nécessairement une amélioration de la productivité du travail d~îS
l'agriculture, en effet les systèmes de production en ~igueur sont étroitement liés à la quantité de main-d'oeuvre disponible. Certaines spéculations ne peuvent pas ~tre envisagées sans une main-d'oeuvre abondante, pour des travaux saisonniers par exemple. On voit dooc ici toute l'importance de la clause, toutes choses .égales par ailleurs.
Cette remarque faite, on peut retenir comme indicateur global synthé-tique de la place de l'agriculture dans l'économie le pourcentage d'actifs agricoles dans la population active tot~le (PAR).
On pourrait imaginer de retenir comme indicateur de la place de l'agriculture dans l'économie sa contribution relative (Y) à la valeur ajoutée totale. Les deux indicateurs Y et PAR sont étroitement liés comme le montre l'équation de régression suivante qui a été
ajustée sur les 295 régions de la Communauté
y
=
0,44 (0,99)+
0,59 PAR (31,58)( 1)
On obtient une droite qui passe par l'origine et dont la pente est comprise entre 0,56 et 0,63 (avec une probabilité de 0,90). Il est
normal qu'elle soit inférieure
àun, en effet sauf exception, la
valeur ajoutée par actif est plus faible dans l'agriculture que dans le reste de l'économie, en moyenne européenne on observe un rapport de 0,47. L'élasticité de Y par rapport à PAR est proche de un au point moyen, puisque l'intervalle de confiance au seuil de 0,90 va de
0,91 à 1,02. Cette valeur élevée traduit la sensibilité des variations de valeur ~utée agricole relative aux variations de population active "agricole re la ti ve.
Un tel ajustement ne correspond qu1à une situation moyenne et
les points représentatifs de nombreuses régions (graphique 1) s lécartent
de la droite ajustée. Pour bien comprendr~ la nature des résidus
an"alysons plus à fond le sens économique de cette relation. L'ordonnée
à" l'origine étant statistiquement nulle, on peut raisonner sur le rapport Y/PAR des deux indicateurs qui nlest autre que le rapport de la valeur ajoutée ?gricole par actif à la valeur ajoutée non agricole par actif. I l s'?git donc d'un rapport de revenu, qui dans le mesure où on peut assimiler revenu par tête et productivité du travail,
permet une comparaison interrégionale de la productivité du travail dans l'agriculture relativement à la productivité du travail hors de l'agri-culture.
De telles comparaisons nécessitent beaucoup de précautions car elles requièrent le respect d'hypothèses restrictives. Tout d'abord elles reviennent à admettre qu'il est possible de comparer dans une même ~égion les productivités de br~c~es hété~ogènespuis de généra-liser cette comparaison en rapprochant les rapports de différentes régions. Sur un autre plan, i l est clair que les écarts de valeur ajoutée par actif entre secteur agricole et reste de l'économie ne tiennent pas qu'3'l.X différences de proàuctivi té du travail. De nombreux autres facteurs interviennent : facteurs liés à la structure des
branches, à la nature des produits et èes marchés sur lesquels ils sont écoulés, facteurs liés au pouvoir èl~rganisationet de négociation.
VAl,~Iouléea9rl.
: val. lIjoulée totale
.390 .354 .319 f [ :
,
E E E [ E [ E E E [ r E E .284 Ef---·---+---+---+---+---+---.---.---.--- .
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1 E 0 [ N f f 1 I [ [ N o <)ClirS llnricolns tolal aclif [ F . Fr;;lnce G -Allemagne 1 - lIai je B • Belgique E - Irlande W· Royaume-UnI 0 - O<.\ncmilrk N - P<lys_Bas 1 E E E 1 1 [ [ 1 1 [ E If f i [ [ [ 1 1 I l [ Fr w [ 1 [ 1 1 [ [ E If 1o
E 1 I l [ 1 [1 [ [ Fr G 1 [ I I [ l Ff f l G G G G [ 1 [ [ [ I l [ G G 0 E 0 O[o
G E NO Fr [ 1 W[F N [ 1 1 [ 1 [ I l [ [ 1 fiN 1 1 1 [ 1 GI G [ [ GGI L G G [ [ [ 1 1 Bf ONGf BW [N W [W ON G f NI OIGGf N OIoiG DI f wfw8J f 1 F Wwl O G f G :EwGtJIGGFl , IG • }4 4 .214 .249 .004 .014 .119 .039 .109 Note • 001 .066 .\25 .H15 .244 .303 .363Les points multiples n'apparaissent pas sur ce graphique.
Enfin sur un plan statistique la valeur ajoutée agricole par actif
sous estime largement le revenu agricole moyen dès ,lors que l'agriculture
à
temps partiel est développée ou que le taux de sous-emploi est élevé.
L'étude interrégionale des poids respectifs de l'agriculture
dans la population active et dans la valeur ajoutée doit donc être
conduite moyennant de nombreuses réserves. Le tableau 4 donne la
posi-tion des
r~gionseuropéennes vis-à-vis de ces deux indicateurs. on
peut imaginer dans ce tableau une division en trois zones. La première
associée aux régions caractérisées par un apport de revenu intersecteur
proche de la moyenne européenne correspond
àla bande de plan située
autour de la diagonale principale du tableau. Au-dessus de cette
diago-nale on trouve les régions où l'écart en défaveur de l'agriculture
est plus élevé que la moyenne. A l'inverse, en dessous se trouvent
les
r~gionsplus favorisées que la moyenne en terme de rapport
intersectoriel de valeurs ajoutées par actif.
L'étude comparative du poids de l'agriculture dans la population
active et dans la valeur ajoutée montre les relations économiques et
statistiques qui existent entre ces deux indicateurs. Pour une période
donnée leurs valeurs prennent implicitement en compte les
transforma-tions structurelles antérieures de l'économie. Toutefois le rapport
des valeurs ajoutées présente l'inconvénient de dépendre des rapports
de prix entre l'agriculture et le reste de l'économie. Or dans les
com-paraiso~ ~nter~égionales
qui portent sur plusieurs pays, ces rapports
sont âifférents et dépendent de la structure des économies nationales.
Le
rapport des actifs échappe
àcette critique et para!t préférable
pour mesurer la place de l'agriculture dans l'économie. Son principal
inconyénient que nous avons déjà signalé a trait
àl'hétérogénéité
de la population active. Ce défaut est en fin de compte bien moindre
que ceux du critère de la valeur ajoutée relative.
4.
Les relations
~utuellesdes variables explicatives
NouS avons donc six ensembles possibles de variables qui
permettent de décrire l'agriculture. La place de cette dernière
étant caractérisée par l'indicateur
~ynthétiquerapport des actifs
agricoles sur population active totale, nous formons six ensembles
"de variables explicatives de
la valeur ajoutée agricole par actif.
Nous allons examiner pour chaque ensemble les relations mutuelles
qui lient ses variables en insistant sur les aspects de collinéaritë
qui sont fondamentaux dans l'optique d'un modèle explicatif.
Le système le plus simple de variables explicatives comporte les deux variables SAU et PAR. Leur association est
optimale
sur le plan statistique puisque le coefficient de corrélation simple de ces variables est nul, ce qui se traduit par un déterminant de leur matrice de corrélation égal à un.Ces deux systèmes de variables obtenus en décontractant la surface ?gricole utilisée selon le mode d'utilisation du sol présentent
l'avan~age de permettre une analyse plus fine que précédemment. Bien qu'on soit dans les deux cas fort éloignés dlune situation de colli-néarité, le premier de ces ensembles qui repose sur une décomposition
de la SAD selon trois modes d'utilisation du sol parait pouvoir être
préféré au second sur la base du déterminant de la matrice de corré-lation. Pour l'ensemble à quatre variables, celui-ci vaut 0,90, alors qu'il ne vaut plus que 0,45 pour le système à cinq variables explicatives.
L'étude des coefficients de détermination de chaque variable en fonction des autres fait apparaître l'intérêt statistique très net de la description du mode d'utilisation du sol à partir des variables STL, STH, SVF plutôt que SCE, SCF, STH, SVF (t~lçau 5) . Pour le premier ensemble, on relève des coefficients de àétermination négligeables, alors que dans le second ceux-ci atteignent 0,43 pour les variables SCE et SeF. La décontraction de la variable terres arables risque donc de poser des problèmes d'interprétation inhérents à la collinéarité.
Tableau 5. Coefficients de détermination associés aux variables explicatives (STL, 5TH, SVF, P~) (SŒ, SCF, Slli, SVF, P~) STL
0,05
SCE0,43
STH0,02
SCF0,43
SW0,05
Slli0,12
PAR0,03
SW0,05
p~0,14
Une étude détaillée des liaisons entre variables en
utilisant les coefficients de corrélation (tableaux 6 et 7) permet de mieux décrire la structure de ces deux ensembles de variables explicatives. Les schémas suivants, obtenus à partir des coefficients
de corrélation siœple donnent un résumé de ces structures(l)
STL
\;
STH....=-. SVP
STL "'--'
STH~PAR
SVP
SCE
~SCF
>(1-STH
~SVF
ensemble (STL, STH, SVF, PAR)
SCE
0...:-..
SCF
PAR
STH ..;.-.
SVP
schéma 1. ensemble (SCE, SCF, STH, SVF, PAR)
Les liaisons négatives observées entre cultures
permanentes
dlune part, terres arables et prairies permanentes d'autre part
traduisent les conditions de localisation de la production. Celles-ci
expliquent aussi qu'il n'y ait pas de liaison significative entre les
terres arables et les
prai~iespermanentes. La décontraction de la
va-riable STL maintient la liaison
~égativecultures permanentes-terres
arables puisque les coefficients de corrélation simple des variables
(SCE, SVF) et (SCF, SVP) valent respectivement - 0,19 et - 0,22. Par
ailleurs, on voit apparattre une liaison positive entre les prairies
permanentes et les autres terres arables qui correspondent
essentielle-ment
àdes cultures fourragères. L'inconvénient de la décomposition
de STL apparaît clairement
àtravers le coefficient de corrélation
simple de 0,57 entre SCE et SeF (2) • Cette liaison est responsable
pour une_ grande part du
coefficient
de détermination de 0,43
associés à ces
va~iables,en effet 32
%de la variance de SCE
est expliquée par SCF et inversement.
Les liaisons négatives entre poids de.l'agricultura d'une
part, terres arables et céréales d'autre part (corrélations simples
de - 0,15 et - 0,27)
traduisent simplement le phénomène de moins
forte disponibilité en terre là où la population active ,agricole
est importante. La légère liaison positive entre poids de l'agriculture
et prairies permanentes n'est pas cont!adictoire avec cet
~rgument.Elle correspond à l'existence de zones, en Irlande et en
Sard~ignepar
exemple, où l'on rencontre une population active .agricole élevée et
d'importantes étendues toujours en herbe.
~us
ne retenons comme non nuls que les coefficients de corrélation
au moins égaux à 0,10. Ce qui correspond
àun test au seuil de
0,90 basé sur l'hypothèse de normalité des variables explicatives.
Dans le premier ensemble de variables les coefficients de corré-lation simple demeurent somme toute faibles, le plus élevé en valeur absolue
vaut - 0,22 ce qui correspond à 5 % de la variance seulement. Il en résulte que les coefficients de corrélation simple et de corrélation par-tielle ont des valeurs voisines. Dans le second ensemble de variables la forte liaison des céréales et des autres terres arables n'est pas sans effet sur les corrélations partielles. Une fois éliminés les effets de la variable SCF on trouve une liaison négative (corrélation partielle négative de -0,28) entre les variables SCE et 5TH. Elle signifie qu'à autres terres arafules constante les céréales et les prairies permanentes sont concurrentes.
Tableau 6. Corrélations simples et partielles
corrél ations partielles corrélations 5TL 5TH 5VF UGB PAR simples .. 8TL, 8TH 0,05 1 1 0,02 -0,14 0,06 8TL, 8VF -0,22 1 -0,22 1 -0,13 -0,22 5TL, UGB 0,26 1 0,29 0,19 1 0,25 5TL, PAR -0,15 1 -0,16 -0,14 -0,13 1
--8TH, 8VF -0,12 -0,11 1 1 0,20 -0,13 8TH, UGB 0,58 0,59 1 0,60 1 0,61 8TH, PAR 0,10 0,11 1 0,11 0,22 1 8VF, UGB -0,45 -0,41 -0,47 1 1 -0,44 8VF, PAR 0,08 0,05 0,10 1 0,03. 1 UGB, PAR -0,13 -0,09 -0,23 -0,10 1 1