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Recension « Aude Mairey, Une Angleterre entre rêve et réalité. Littérature et société dans l’Angleterre du 14e siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2007 »

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Recension “ Aude Mairey, Une Angleterre entre rêve et

réalité. Littérature et société dans l’Angleterre du 14e

siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2007 ”

Estelle Doudet

To cite this version:

Estelle Doudet. Recension “ Aude Mairey, Une Angleterre entre rêve et réalité. Littérature et société

dans l’Angleterre du 14e siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2007 ”. Cahiers de recherches

médiévales (XIIIe-XVe siècles), Centre d’études médiévales (Orléans) ; diffusion Honoré Champion

(1996-2009), 2008. �hal-02314277�

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Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/crm/3993 ISSN : 2273-0893 Éditeur Classiques Garnier Référence électronique

Estelle Doudet, « Aude Mairey, Une Angleterre entre rêve et réalité. Littérature et société dans l’Angleterre

du 14e siècle », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], 2007, mis en ligne le 18

septembre 2008, consulté le 25 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/crm/3993

Ce document a été généré automatiquement le 25 avril 2019.

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Aude Mairey, Une Angleterre entre

rêve et réalité. Littérature et société

dans l’Angleterre du 14

e

siècle

Estelle Doudet

RÉFÉRENCE

Aude Mairey, Une Angleterre entre rêve et réalité. Littérature et société dans l’Angleterre du 14e

siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2007, 476 p. ISBN 9-782-859-445-737.

1 Depuis une trentaine d’années, les études inspirées par le New Historicism ont fait évoluer

le statut des textes littéraires dans la recherche historique. D’objets marginaux, ils sont devenus de véritables sources. Par un mouvement complémentaire, la Nouvelle Philologie a orienté plus résolument les études littéraires vers le couple désormais indissociable « texte/contexte ». L’historienne Aude Mairey propose ici une étude socio-culturelle de l’Angleterre au 14e siècle. On sait qu’outre les troubles politiques que connaît le pays, la

société est alors traversée de tensions, notamment religieuses, et bouleversée par l’affirmation de plus en plus forte des laïcs, gentry, hommes de loi, bourgeoisie. Ces mutations, saisies a posteriori par l’historien, sont-elles sensibles à l’époque à travers le système de communication politique, social et culturel que constitue le texte littéraire ? Entraînent-elles son bouleversement ? Le livre se déploie en quatre parties. La première contextualise le corpus, en examinant par exemple la question de la langue utilisée, l’anglais. La deuxième est consacrée aux mutations de la société insulaire, que l’analyse lexicale tente de rendre sensibles. Les attaques contre l’institution ecclésiastique font l’objet de la troisième partie. La quatrième et dernière partie questionne la vision que les écrivains ont de leurs savoirs : comment parlent-ils de la connaissance ?

2 Telles sont les lignes de force de l’ouvrage, dont l’intérêt premier est son corpus. Douze

textes sont examinés, certains issus du manuscrit de la British Library Harley 2253. Parmi

Aude Mairey, Une Angleterre entre rêve et réalité. Littérature et société dan...

Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2007

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allitérative, typique de la production anglaise de cette période.

3 La deuxième originalité de l’ouvrage est sa méthode. Elle croise l’analyse factorielle par

ordinateur, mettant en relief la distribution des mots dans six des textes choisis, et l’approche lexicologique. La conciliation d’une méthode systématique et d’un corpus divers n’est guère chose aisée à manier. Le résultat est un ouvrage souvent touffu, où l’arbre du détail cache parfois la forêt des conclusions que l’on peut en tirer.

4 Au 14e siècle, le célèbre « trilinguisme » d’Outre-Manche (expression de l’auteur : on peut

préférer le terme di- ou triglossie car l’usage linguistique est un geste social) cède à une lente diffusion de la langue anglaise. Le genre des textes avec leur relation aux sermons et aux débats allégoriques, le lectorat potentiel, majoritairement issu de la gentry, sont aussi analysés. Il faut noter qu’un souci de rigueur lexicale est sensible dans la présentation, chaque terme (ex. le mot « audience », p. 49) étant minutieusement pesé et mis en perspective dans la tradition critique. On ne peut que louer cette exigence intellectuelle, reflet sans doute du travail de la thèse. Cependant ces précautions ralentissent un peu la lecture. D’autre part, quelques ouvertures vers le domaine français, où le même type de textes fleurit à la même époque, auraient pu éclairer la spécificité du contexte anglais.

5 C’est cette spécificité qui est au centre de la deuxième partie. Les analyses lexicales

montrent les nuances ambiguës qui entourent le terme « argent » ou celui de « travail », par exemple. Il est particulièrement agréable de lire de longues citations en version bilingue des pièces analysées. Si cette pratique est habituelle des ouvrages littéraires, elle est moins massivement présente dans les études historiques traditionnelles. Le lecteur peut ici juger le terme dans son contexte, ce que l’analyse factorielle, trop figée, occulte parfois. La partie définit également les cibles des textes, qui se révèlent homogènes : la critique des administrateurs, notamment des juristes, alors que la révérence envers la royauté est sans réserve ; la satire du système judiciaire, qu’il soit ecclésiastique ou laïc. L’auteur montre avec raison que ces discours se tissent à partir de cadres stéréotypés. L’enquête doit donc évaluer l’écart entre la convention littéraire et la réalité locale, piste complexe et qu’il faudrait davantage creuser.

6 Le centre des attaques est sans surprise l’institution ecclésiastique, dont les abus sont

abondamment dénoncés. Les tensions religieuses que connaît la société anglaise, et dont l’hérésie lollarde est l’exemple le plus célèbre, s’expriment avec des nuances d’opinion qui permettent d’affiner la compréhension des textes et des intentions qui les animent. Deux pistes principales se dessinent : d’une part, une critique acerbe des ordres mendiants, dont les pratiques et l’influence sont dénoncées (ce mouvement d’opinion est européen) ; d’autre part, des interrogations de plus en plus précises sur le statut des autorités séculières, signe d’une laïcisation générale des mentalités.

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7 Que pensent les auteurs de ce que les laïcs doivent et ne doivent pas savoir ? De nouveau,

la question du Credo en langue vernaculaire, l’attitude de conseil plutôt que de direction spirituelle qui est perceptible entre écrivains et public, vont dans le sens d’une culture pour et par les laïcs. La conquête du salut demeure centrale. Les écrivains anglais du 14e

siècle ne cessent de la poser, tout en réfléchissant à leur propre statut. De ce point de vue, il semble qu’A. Mairey ait raison de parler d’ écrivains « engagés ». Cela ne signifie pas qu’ils aient tous vocation de satiristes, mais qu’ils se positionnent comme des interlocuteurs essentiels d’un dialogue qui traverse toute la société. Là encore la comparaison avec la France des 14e et 15e siècles s’impose à l’esprit du lecteur, qui aurait

aimé un éclairage continental pour mieux saisir la spécificité de la société anglaise à cet égard.

8 Concluant l’étude, les annexes en présentent un éclairage utile, notamment grâce à un

glossaire des mots analysés (essentiel pour la consultation aisée des chapitres) et une bibliographie sélective, à compléter par d’autres références et documents disponibles en ligne. Sa méthodologie et son corpus font de l’ouvrage d’A. Mairey le témoin d’une approche historique d’une grande minutie. Les lecteurs littéraires pourront trouver sa lecture moyennement aisée, car la précision de l’analyse en occulte parfois les conclusions.

Aude Mairey, Une Angleterre entre rêve et réalité. Littérature et société dan...

Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2007

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