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Compte rendu de PLATON, "Politkos. Übersetzung und Kommentar von Friedo RICKEN"

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Academic year: 2021

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raisonnements complexes et analysent les éléments mythologiques. L’une dans l’autre, ces annotations contribuent à faire de cet ouvrage un travail philologique de grande qualité (comme en témoignent encore la bibliogra-phie et les index) et une référence pour toute lecture attentive du Minos.

Marc-Antoine GAVRAY

Chargé de recherches du F.R.S.-FNRS PLATON, Politikos. Übersetzung und Kommentar von Friedo RICKEN

(Platon Werke. Übersetzung und Kommentar. Band II, 4). Un vol. de 292 p. Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2008. Prix: 69,95 /. ISBN 978-3-525-30407-5.

Fidèle aux standards de la collection, cette traduction commentée du Politique satisfait amplement aux critères de qualité attendus de ce type de travail. Le lecteur est immédiatement plongé dans une traduction rigoureuse, sans défaut majeur notable. Il passe ensuite à la partie centrale, le commen-taire, malheureusement dépourvue de l’introduction générale où l’auteur aurait exposé la perspective globale de son interprétation. Par sa division du Dialogue en sept chapitres, de longueur variable, eux-mêmes subdivisés en sections relatives à de plus courtes portions, Ricken opte résolument pour le commentaire composé plutôt que pour l’annotation continue, une forme qui présente l’avantage de restituer sa cohérence à chaque épisode. Enfin, sans vraiment conclure, il propose quatre annexes: 1) sur la datation relative du Politique en tant que Dialogue tardif; 2) sur ses méthodes et sa structure; 3) sur sa place dans la pensée politique de Platon (où il soutient la thèse d’une progression continue, depuis la République jusqu’aux Lois); 4) sur l’inter-prétation aristotélicienne, dans les Politiques, de ce Dialogue de Platon. Cette composition d’ensemble aboutit à un ouvrage clair, précis, fouillé, bien conçu, bref utile pour interpréter le Politique aujourd’hui.

Si la plupart des commentaires oscillent généralement entre interpréta-tion politique et interprétainterpréta-tion méthodologique (dialectique) du Politique, au fil des chapitres, F. Ricken paraît privilégier la première, au sens où, propor-tionnellement, il laisse moins de place aux passages liés à la mise en pratique de la dialectique. Par exemple, il explique en deux pages à peine les prin-cipes de la bonne division, passage qu’il réduit à une digression (262a-264b; p. 100-101). De même, il rabat directement les réalités les plus grandes et les plus dignes (285e), sur quoi doivent se pencher la dialectique et l’art de la mesure, à l’art politique et à la constitution idéale, sans envisager l’exten-sion possible du propos à d’autres réalités supérieures (p. 164). En d’autres termes, il ne porte pas d’accent particulier sur ce que signifie et comment devenir meilleur dialecticien – pourtant un leitmotiv du Politique (285d).

Ce défaut est quelque peu pallié par la deuxième annexe, où F. Ricken constate que le Politique observe principalement deux changements de méthode. Mais la nuance est aussitôt contrebalancée par les deux dernières annexes, strictement politiques, de longueur supérieure. Aussi, bien qu’il

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Philosophie de l’Antiquité 125 propose de ces passages des analyses d’une grande pertinence, il leur réserve le statut de digressions, sans vraiment examiner en quoi ces dernières contri-buent au progrès du Dialogue – en quoi la digression constitue un moyen de devenir meilleur dialecticien (et, par voie de conséquence, meilleur politique).

Un dernier point, pour aider le lecteur à situer l’interprétation de Ricken dans la masse des commentaires actuels: s’il déclare sa dette à l’égard de l’ouvrage similaire de Ch. Rowe (Indianapolis, 1999), il ne le suit cependant pas en tous points. Il s’en démarque notamment sur la lecture du mythe, vu qu’il refuse explicitement l’interprétation en trois phases (soutenue aussi par Brisson) et consacre à cette question une digression de mise au point où il rassemble les arguments contra (p. 132-135).

En conclusion, le lecteur l’aura compris, ce livre s’avère d’une grande valeur, par la pertinence de ses commentaires et par les informations précieuses qu’il fournit notamment sur les passages parallèles. Aussi, les objections formulées ici résultent-elles de l’intérêt réel que le recenseur a porté à cet ouvrage.

Marc-Antoine GAVRAY

Chargé de recherches du F.R.S.-FNRS Interpréter le De Interpretatione. Études réunies et éditées par Suzanne HUSSON (Bibliothèque d’histoire de la philosophie. Nouvelle série). Un vol.

de 224 p. Paris, J. Vrin, 2009. Prix: 25 /. ISBN 978-2-7116-2189-7. Entre 2003 et 2005, les membres du Centre Léon-Robin de Paris ont consacré leur séminaire à l’étude du Peri Hermeneias et de sa réception philosophique. Le présent volume, édité par Suzanne Husson, réunit sept études qui tendent à éclairer, sur des points précis, l’histoire de cette récep-tion très particulière. Elles sont précédées d’une introducrécep-tion de S. H. (p. 11-35), qui suit la destinée du traité, à travers traductions et commen-taires, jusqu’au début des temps modernes et qui s’attache ensuite de façon plus particulière à la question du titre – un titre paradoxal, à l’authenticité incertaine, dans lequel viendront se condenser les diverses compréhensions de l’œuvre. Ces perspectives historiques longues se retrouvent dans la contri-bution de Jonathan Barnes («Le De l’interprétation dans la philosophie moderne», p. 141-161), avec une thèse historique plus forte. «L’absence du De l’interprétation est plus remarquable que sa présence»: J. B. l’écrit à propos des Rudimenta d’Aldrich (1691), mais la formule s’applique assez bien à l’ensemble de la philosophie moderne. Et cela s’explique, non pas parce que la philosophie moderne aurait rejeté la logique aristotélicienne – au contraire, elle en a conservé beaucoup plus qu’elle ne consentirait à l’avouer –, mais précisément parce que le traité est, au fond, assez extérieur à une logique réduite aux sept premiers chapitres des Premiers Analytiques: «Il a été écrasé», conclut J. B., «par la logique aristotélicienne». C’est un constat que ne rejetterait pas Pierre Aubenque. Dans le seul essai non-historique du

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