UTILISATION
DES
BIOPESTICIDES
POUR
LA
PROTECTION
DES
POMMES EN CONSERVATION
I".Ipar
M.H.
JIJAKLI
et P.LEPOIVRE
UER de Ph1'toPathologie
Faculté des Sciences agronomiques de Gembloux
I.INTRODUCTION
Les
systèmes agricolesque
connaissent nospays
industrialisés
sont
caractériséspar
uneutilisation
intensivedes sols. une
homogénéité génétique des cultures. une spécialisation à grande échelle ainsi qu'une mécanisation importante. Cespratiques culturales aggravent
l'impact
et
lafréquence
des
maladies nécessitantun
recoursfréquent
aux
interventions
ph1'tosanitaires quipeuvent présenter
des effets
négatifs
surl'environnement
et
favoriser
le
dér'eloppement d'agents pathogènes résistantsaur
matières activesen usage. Face à ces considérations et à I'attitude
des
consommateurssensibilisés
par
Ie
coûtenvironnenrental
des intrants
agricolestout
enerigeant des produits
de
qualité.
de
nouvelles stratégies de production tentent d'émerger. I isantà
assurer une rentabilité adéquate polrrI'agricul-tlrre
et un
moindre dommagepour
I'environne-ment.
Parmi les alternatives de lutte envisagées. les
laboratoires de recherche se penchent activeillent depuis
de
rtombreuses années sur les movens de Iutte biologiquequi
r,isentà
contrôler les agentspathogènes
au
moyende ce qu'on
appelle lesbiopesticides (c.-à-d. des moisissures. des bactéries,
des
virus
ou
des produitsde leur
rnétabolisme). Cependant par rapport au nombre de molécules desynthèse homologuées de par le monde, le nombre
d'agents de
lutte
biologique homologués pour le contrôle des maladies reste insignifiant(l
Vc dumarché).
En
Belgique, seulstrois
produits à basede micro-organismes
ont
été agréés.Il
en est demême aux Pays-Bas (cf tableatt
n'
l).
L'enrploi
de biopesticides en agriculture est-ildès
lors
uue utopie
et est-il
réalistede
vouloir transformerles
phértonrènes naturelsd'antago-nisnre
tuicrobien
ell
s)/stènlesde lutte
efficacerépondant
adéquatement
aux
erigences
deI'industriel. de l'utilisateur.
du
consotnntateur etsatisfaisant
les
instancesd'homologation
desproduits
ph)'tosanitaires?
Nous
tenterons derépondre
à
ces questions en prenant comme casparticulier
l'utilisation
des
biopesticides
surpommes
en
conservationet en
passant en re\ruetoutes
les
étapes nécessairesà
unecomnterciali-sation
d'un tel
produit.Tableau
n"
I -
Liste des biopesticides asréés enBelgique et aux Pa1's-Bas
BELGIQLE PAYS-BAS
Bac i ll us t lt uri n gi e t ts i s I Iq71tlI
Insecticide cr-rntre les
léprdoptèr'cs Iliu i I ltts I lt tt ri t t,gi e t rs i s ( l97l) tdem -l-ri t ln d enrt o t,iri d e ( 1984) Traitenrent ct,ntrc Ceratocystis rtlrtti
\te rt i< il lirnn lccrtrri i
(1993) insccticidc contre lu r.r'iouche blanehc 'l't'i t lt od e nrn I t a r:.i tt t t t rt n ( re89) Tfaitcurent colltl-e Rhi: oct otr i a.,\c I erot i rti o,
flotrttis
sur sol\1 eri ici I I i t r rtr tl rr h I i a e ( I 993) Insccticidc contrc Ccroloct'.stis rrhni x : année d'homtlltlgatitln 2.
DEFINITION
DU N{ARCHEAvant
d'entantertoute
recherche.le
marchéciblé
doit
être clairenlent
défini cn
tcntant deprir,ilégier les
s1'stèmesde
productionsotr
lesmélhodes chinriques sont inexistantes
ou
ne sontpas acceptées
au
niveau législatif et/ou
écono-nrique.Nos recherches se sont portées sur
la
mise aupoi
nt
d'un
traiterttetrt
biologiqr-re
col'ltre
lecornplere
Bctrrt'/is c'inereu (pourrilure glise)
etPenicilliunt
sp.(la
pourrilure bleue) sur ponlnlesen
consert'atiot.t.Ces
deux
rtraladies sont très (x) Tralarl subsidié par la Contmunauté Européennc (Conh-;it CAN{AR n'8001-CT9l-0106).répandues
et
peuvent occasionner
des
pertes importantes en sedéveloppant sur les fruits blessés.Le
nombre
de
matièresactives
chimiquesautorisées sur pommes après récolte est très limité
et
leur emploi intensifa
entraîné I'apparition desouches résistantes. En Belgique. une seule matière
active est autorisée après récolte contre Botryti.s el
Penicilliunz :
l'imazalil.
Six autres matières actives ne peuvent être appliquéesqu'au moins
l5
joursavant récolte.
En
France,seul
le
thiabendazolepeut être emplollé après récolte contre ces deux agents de pourriture. Trois autres matières peuvent
également
être
utiliséescontre
les
maladies deconservation mais avant récolte.
La
recherche
d'un
traitement
biologique constituerait une alternative possible permettantune amélioration de la conservation et de la qualité des fruits. d'autant plus que les produits agricoles
de postrécolte ont une valeur ajoutée élevée et que
les paramètres environnementaux des chambres de
stockage sont bien définis
et
stables au cours dutemps.
La
variabilité de ces paramètres au champest
souvenrun
facteur
limitant I'efficacité
desagents de Iutte biologique.
3. SELECTION
Une fois
l'objectif
de lutte correcrement défini.la
constitution
d'une
collection
de
micro-organismes et la sélection des souches antagonistesles
plus
efficacesdoivent
être
entamées. Leprélèvement des antagonistes se fera de préférence
au niveau des sites à protéger. l{ous avons dans un
premier temps caractérisé
l'évolution
despopula-tions
microbiennes épiphytiques des pommes aucours de leur conservation. Dans un second temps,
la capacité de 329 souches à protéger les pommes
contre
l'infection
par les deux agents pathogènesa été évaluée. Nous avons effectué l'évaluation de
ces
souches directementsur
pommes artificiel-lement blessées et inoculées par le pathogène. Eneffet,
l'antagonisme
d'un
micro-organismes'exprimant
en
conditions
in
y.itron'est
pasautomatiquement reproductible
in
t,it,o.Sur
pommes,la
population épiphyrique desbactéries
et
des levures atteint une
densité maximale 60 jours après récolte. Cependant, parmiles
329
souches évaluées.près
de
90
Vo dessouches antagonistes efficaces vis-à-vis des deux
âgents pathogènes ont été isolées après récolte ou
après
l5
jours
de conservation(cf
graphiquen"
I
). ll
estdonc
préférabled'isoler
des souchespotentiellement antagonistes
en
début
deconservation des
fruits.
Après divers criblages deplus en plus sévères. deux levures. Pichia anomaln
(souche
K)
et
Candidu .sake (soucheO) ont
étésélectionnées pour leur activité protectrice élevée
contre B. cinerea et
Penicillium
sp. (pourcenta-qede
protection supérieur
à 90
Vo
pour
uneapplication des levures à une concentration
de
l0q ufc/ml) sur Golden Delicious. Cet effet protecteur s'observait ranr à 50C qu'à 25"C (cf tahleau n" 2).4. FERMENTATION
Lorsque le nombre de souches potentiellement
actives
est
suffisammentréduit. l'aptitude
desmicro-organismes
à la
production en masse et auséchage dans
des conditions
économiquement acceptablesdoit
être évaluée.Le
coût deproduc-tion
d'un
micro-organismeinclut
le
milieu
de culture et l'énergie nécessaire àla
conduite de la cultureet
au séchage de celle-ci. Certains adju-vants peuvent être additionnés (protectants,'tar-Graphique
n'
I -
Efficacité des souches vis-à-vis de Botrttis cinerea et Penicillium sp. en fonction deleur date de prélèvement sur la surface des pommes après récolte
60
Nombre de jours après récolte$to
(! IJ q, 60 o €, .J310
o os20
84 LE FRUIT BELGE n. 455_
1995Tubleuu n"
2
-
Schéma de sélection des souches efficaces contre B. cinerert et Penic'illiLtm sp.C ritères tle sé lectktt't N'otnbre et t\:pe de .souclte.s reîenues
Premier criblage efficacité à 2-5"C 33 souches de levures et bactéries
Deuxième criblage efficacité à -5"C 7 souches de ler,ures
Troisième criblage Tcrlps utininr unr d'i ncubation entrc
l'inoculation iie I'antagtxisïe et du patho-gènc
pcm'lettant une protection supérieurc
à%
C(4 souches de levures
Quatrième criblage Crincentraticln.niinimale rcquise de
I'antagt,nistc pcrnlcttunt unc pliltceti()n
supérieure à9O c/(
2 souches: Pichiu
untttrtulu
(souche K)Candicla .suke (souche O)
riers",...) afin
d'améliorer Ia viabilité des souchesà ces différentes opérations.
Les deur levures que nous avons sélectionnées,
ont
été
produitesen
fermenteurpar
le
C\\iBI
(Centre Wallon de
Bio
Industrie) et séchées surlit
fluidisé
tout en
conservant
leur
actil'ité
deprotection vis-à-t'is des deux agents pathogènes. 5.
FORMULATION
Cette étape importante
est
souvent négligéealors
qu'elle
doit
permettrede
conditionner
leproduit
afin
qu'il
soit
stable (temps de demi-r'iesuffisant).
facile
à
préparer (miseen
suspensionaisée....) et à appliquer a\/ec Lrn matériel standard.
Une
bonneformulation
préserveia
viabilité
etl'efficacité
du
micro-organismeet
stabilise
laprotection apportée
par les
souches antasonistesdans
un
environnementqui
n'est
pas toujoursadéquat.
Nous avons ér'alué
l'effet
additionnel de troist1'pes d'adjuvants.
a) Les éléments
nutritifs
:Parmi
l5
composés azotéset
14
glucides appliqué à 0.2 7c en combinaison alec les levures, un seul élément. Ie 2-déoxy-D-glucose. a entraînéune protection de 30 7o supérieure à celle observée
lors du traitement par les antagonistes seuls contre
le développement de B. cinerea et Penicillittm sp. (c.f graphique rLo
2).
Cet
analoguedu
glucose. appliqué seul à une concentration de 0.2 7o sur lesblessures sur pommes. assurait une protection de
34 7c vis-à-vis de B. cinerea. Des essais in vilrrt ont montré une inhibition de la gernrination des spores
et de la croissance hyphale lorsqu'il était appliqué à une concentration de 0.2 7c en solution aqueuse.
Par contre. aucun effet (stimulateur ou inhibiteur)
du
2-déox1'-D-glucosen'a
été
obserr'ésur
lacinétique
de
colonisation des blessurespar
lessouches
K
et O.b)
Les sels minéraux :Les essais ont porté sur le chlorure de calcium.
Lorsqu'il
est appliqué seul
21
heures avantl'inoculation de
B.
cinerea"ce
sel de
calciumcontrôle
le
dér'eloppementde
l'agent pathogène (protection supérieureà 90
Vc). alors que déposéen même temps que le champignon.
il
n'offre que peude
protection (inférieure
à
15
7c). D'autrepart.
le
traitement conjugué
du
calcium
avec l'antagoniste accroîtIa
protection par rapport àcelle
apportéepar l'application de
l'antagonisteseul (c.f grupltitlue
n"
2).c) Les cires et films Plastiques :
Une
cire (le folicote)
et troisfilns
plastiques (le Tricaprylate.le
Vapor-guardet le
Nufilm
P)ont
été
évalués.Seul
le
Nu
film
P.
agréé parailleurs
en
agriculture biologique. s'est
montrénon toxique
in
vilro vis-à-vis
des
souches delevures
K
et O. Toutefois.il
n'a
pas provoqué un effet protecteur additionnelà l'action
des levures r,is-à-r,is de B. c'inerea (cf grutphiqtte n" 2).Peu de données sont publiées dans le domaine de la fermentation et de la formulation des
biopes-ticides.
sansdoute
pour
des
raisonsde
secret industriel de production.\'{ais
il
estclair
qu'une collaborationplus
étroite entre
lesGruphique
n" 2
-
Efficacité des souchesK
et O vis-à-r,isde
B.
cinereoen
présenceou
enI'absence d'adjuvants de formulation
a) 2-déoxy-D-glucose
b) chlorure de calcium
100
c) Nu
film
P100
Çi de protectlorr .'pourcentagc tnolcn de deur répétitions
iir.r cours du tcmps. Ce pource ntagc cle plotection vis-i'r-r'is
,Je IJ. cinereo est calculé en t'onction de témoins inoculés
uniqucmcnt alec I'a-gcnt pathogène, K et
O:
cc sont lessoucltcs d,e l)icltiu trttttutttld el dc Cuttrlidtr .srrke appliqui à
unc concentralion dc- lQ.;i1lç"m1. Les a.ljurants ont étt<
irppliqtrés à une close tlc 0.2 Q pour lc 2-cldorr-D-gltrcose.
etù2
q
pour Ie sel dc calciunr ct lc NLr t'ilm P.gistes et les technologues produisant des agents de
lutte
biologique
doit
contribuer
à
stimuler
le passage des essais en laboratoire à une applicationpratiqLle.
6. MECANISMES D'ACTTON
Les relations d'antagonisme s'appuient sur des
phénomènes très divers de compétition (pour les éléments
nutritifs,
l'oxygène.
l'espace),d'anti-biose.
de
parasitismede l'agent
pathogène ou encore de protection indirecte en induisant chez la plante des réactions de défense.La
compréhension des propriétés antagonistesdevrait permettre la mise en æuvre
d'un
protocolede
sélection
de
souchesplus
efficaces
tenant comptedu
(ou des) mécanisme(s) d'actionimpli-qué(s) dans
la
protection. Une formulationspéci-fique
pourrait être définie en vuede
protéger oude renforcer ces mécanismes. Ceux-ci peuvent être utilisés comme critères
de
contrôlede
la
qualitédes produits dans
les
procéduresde
productionindustrielle
et
égalementfaciliter
la
constitutiond'un
dossier
en
vue
de
l'homologation
dr-rbiopesticide. Nous voyons donc que cette étape est
aussi importante mais elle reste
difficile
à mener àbien car les
interactions entrela
plante hôte. lepathogène et l'antagoniste sont complexes.
En
cequi
concerne nos deux levuresantago-nistes. nous a!'ons pu démontrer que :
a)
L'effet
de protectiondû
aux deux souchesantagonistes les plus performantes est étroitement
lié à la colonisation des blessures. Les populations
maximales
de
levure
ont
été
atteintes aprèsl2
heures
d'incubation.
Le
pourcentagede
protec-tion a
augmenté avecle
temps d'incubation qui séparait I'application du traitement antagoniste etI'inoculation
du
pathogène.
Ces
résultatssuggèrent que
la
protection dueaux
levûres estétroitement liée à la colonisation des sites. blessés.
et
que
cet effet
protecteurne
peut
s'expliqueruniquement
en
terme
d'inhibition
de
la germination des spores de B. cinerea.b)
Il
semble égalementque
la
protection observée ne peut s'expliquer parla
production de métabolitestoxiques par
Pichia
ctnomctla. Cesrésultats sont cependant
à
prendre avec beaucoupde
précautions
car
le
protocole
expérimental adopténe
permettaitde
metlreen
évidence que des métabolites toxiques produitsin
vitro.100
c80
,9Eoo
o O. t^ o* ît às 20c8o
5E60
o dan às 20c80
.9Eoo
o ès 20KO
T
lavec adjuvant IKO
rili.::,:.:llr"t
"djr-"]
86 LE FRUIT BELGE n' 455-
1995c)
Llrre activité enzl'matique b-1.3 glucanase aété détectée dans les filtrats de culture des souches
K
et O.
Les
niveauxd'activité
mesurésdépen-daient
de
la
souche
de
levure.
du
tenlpsd'incubation des souches et
du
milieu de culture.En effet.
l'activité
b-1.3 glucanase desfiltrats
dumilieu
contenantles
parois
de
B.
cirtereas'esl
révélée supérieure à celle obsen'ée dans 1e milieulaminarine. cette différence étant 1rès prononcée
dans
le
cas
de
la
souche
K.
Cet
enzymehydrolytique à activité antimicrobienne possède la
propriété
'd'altérer Ies
parois d'agentsphy'topa-thogènes,
L'action
de cet enzyme dans l'activité protectrice des ler,ures est encoreà vérifier
surnotre modèle.
7.
INTEGR,{TION DE
LA
LUTTE
BIOLO.
GIQUE
A
D'AUTRES
TECHNIQUES
DECONTROLE DES PATHOGENES
Cette étape consiste à apprécier d'une part. Ia
compatibilité du contrôle biologique a\/ec
la
lutte contre d'autres parasites et. d'autre part. à ér'aluerla
possibilité d'intégrer
le
traitement
par
lesantagonistes
dans
Ia
chaînedes
opérations de conditionnement desfruits
avant
leur
mise
enconservation. Dans
le
cas particulier des pommesen
condition
de
postrécolte.il
faut
assurer Iaprotection des
fruits
contre les infections latentesde Gloectsporiurtt qui est un des principaux agents également
visé par les
trailements chimiquestraditionnels.
Nous
avons
donc
combiné
destraitements thermiques
dirigés contre
lesGloeosporioses a\rec des applications des deux
souches de levures.
a)
Essai 1993{Jn traitement thermique effectué par trempage des pommes dans
de l'eau
à
45"C
(pendantl0
minutes) s'est montré efficace contre les infections
latentes dues aux Gloeosporioses sur pommes mais
a
sensibilisé celles-ci vis-à-r'is de Penicillittnt. Le dér'eloppenrent de ce pathogène a pu être maîtrisé par trempage. après I'applicationdu
traitement àla
chaleur. dans un mélange des deux souches delevures
(K
et O) en suspension dans le Nufilm
P.b)
Essai 1994Le
traitement therntique
par
trentpage despommes
suivi
d'une application des deux levuresen suspension dans
le
Nufilni
Pa
confirmé sonefficacité contre
le
complexe Glttertsprtritutt.
Penicillium et Botrvri.ç. Par contre. un tmitement à
la
chaleur sèche(24
lreuresà 38"C) suivi
d'uneapplication
des
souches antagonistes
par nébulisation s'est ar'éré inefficace contre les deux agents.Lors de
ces deux
essais.
la
qualité
technologique
des
ponlmes (diamètre,
poids.couleur. acidité. degré
brix.
lexture).n'a
pas étéaltérée
par
le
traitement combinéà
la
chaleur etaux levures.
8. HOMOLOGATION
Cette étape
doit
démarrerle
plustôt
possiblecar les procédures exigées demandent du temps et
de I'argent et doivent
garantir
l'efficacité
auxutilisateurs
et
I'innocuité
absolue
des
micro-organismes sur l'ent,ironnement et l'honlme.
Les
Etats-Unis
possèdentdepuis
1980
unrèglement unique relatif à la commercialisation et
à l'usage des biopesticides. En Europe. Ia
Grande-Bretagne
a été
pionnière
en
nratière
deréglementation en émettant une liste des exigences
que doivent
satisfaire
les
agents
de
luttebiologique.
Bien qu'un
questionnairesoit
aussidemandé. la Hollande a décidé de traiter au cas par
cas l'homologation des biopesticides par souci de
flexibilité en
réunissantun
comité
constitué dereprésentants des ministères
de l'agriculture.
del'environnement, de I'emploi et de la santé.
Au
niveau
européen.aucune
directive
enmatière d'homologation phytosanitaire
n'est apparueavant
juillet
1993.
ce
qui n'a
guèreencouragé I'enregistrement
des
biopesticides' Depuis cette date, en vue d'harmoniserle
marchéphytopharmaceutique. la directive CEEDI
l414
estd'application et considère les biopesticides comme des produits de protection des plantes.
Certaines caractéristiques doivent être connues
pour qu'une nouvelle substance soit introduite sur
le nrarché :
a) Ia dose journalière acceptable pour l'homme.
b)le
niveau d'exposition acceptable pourl'opéra-îeur.
c)l'impact
sur I'environnement et les espèces non ciblées.d)si
la
substance estun
micro-organismeou
unvirus.
il
faut ajouter :-
les risques prér'isibles,-
l'identité
de I'organisme.-
les propriétés biologiques,-
la
fonction, les
conditionsd.utilisation.
laméthode de production. ...
-
toxicologie, pathogénicité et infectivité.-
résidus des produits traités.-
comportement dans I'environnement.-
écotoxicologie.Le
niveau d'exigence
pour
l.homologationdes agents de contrôle biologique devient si élevé
qu'il
peut
décourager
le
développement desbiopesticides
eu
égardà
la
taille
restreinte du marché, La commission a annoncé une révision decette directive. Dans le cas oir une substance active appartient
à
unefamille de
micro_organismes ouvirus
connuspour leur non
pathogénicité, ler.rrstabilité génétique,
...,
certaines études coûteusespourraient être évitées.
Les procédures d'homologation européennes
restent donc lentes et compliqLrées
et
laissent peud'espace
pour
le
cas par
cas.A
I'opposé.
aurEtats-Llnis. Ecosvstème a
pll
en4
ans développerun
biopesticide (bio-saverrr
Il) à
base
cle Pseuclonutnus syrinutte contre peniciII iurn. Botrt,ti.set L'luc'rtr sur pommes
et
poires. Ceproduit
seracommercialisé
en
août
95.
montrant une
réellevolonté des autorités américaines
de
promouvoir ce type de produit sur le marché.9. CONCLUSIONS
La
recherchede
moyens cle lLrtte biologiquerespectant
l'environnement
et
augmentant
laqualité des produits
sernbleêtre
une approcheattractive
pour
menerà
bien une
stratégie decontrôle des maladies de pommes en conservation.
Le remplacement de tous les pesticides chimiques
par la lutte biologique ne constirue pas un objectif
raisonnable.
Ces
biopesticides
devront
être considérés commeun
des nloyens
disponiblesdans une stratégie de lutte intégrée.
Les
différenres érapes (cJfigure
n"
I),
duconcept
à la
contmercialisation
du
produit, soulèvent plusieurs exigences dontla
satisfaction permettrala
miseen
pratiquede ce produit
delutte :
a)
Les
critères
que doivent remplir
lesbiopesticides. doivent être considérés comme un tout. Les chances d'aboutir
à un
produit peuventêtre
limitées
par
des
exigences
techniques. économiqueset
réglementaires, chacunede
cesexigences étant essentielle
et
cornplémentaire desautres.
b) Le développement
d'un
par.tenariat entre les entreprises
de
production
en
masse
et
les labo_ratoires de phytopathologie esr indispensable à l'émergenced'outils
économiquement viables.c)
Parallèlement. les instances publiques d.ho-mologation devront montrer une réelle volonté demettre
ce
type
de
produit sur
le
marché enfacilitant
et
en
encoura_geantces
nouvellestechniques.
Figure
n"
I -
Etapes nécessaires à lacommercia-lisation
d'un
biopesticideLITTERATURE
CHOISIEFOKKENIA.
N,J..KOHL.
J.& EL.\D,
\'.
(CdS, 1993).Biological Control
of
Diseases.In
:
IOBC/\\'PRS Bulletin. Nlonfaver.
vol. l6
(l
t),216.
JANISIE\\'lCZ
\\',
(1991). Biotogical Conrrotof
Postharv'estFruit
Diseases.In
:
Handbookof
Applied Nlycology, (eds ARORA,
D.K.,
RAI,8.. r\lUKERjt. K..
c.
&
KNUDSENG.,
R.), Nerv York.Basel. HongKong. i\Iarcel DEKKER,Inc.,
vol
1,301-316.JIJAKLI,
N.l.H.. CHOUTKA. C. et LEPOIVRE p.(1993).
Formularion
and
InregatedUse
of
Two
Antagonistic \-easts
to
postharvestTreatments
against
Diseaseson
Apples. Proceedingsof
anEC
Workshop:
tsiological Controlof
Fruit and Foliar Disease.lO7_IIi.
JIKAKLI,
IU.H.. LEPOIVRE. P.. TOSSUT, P. CtTHONARD, P.
(t993).
Biological conrrolof
Bcttryti.ç cinereu and penicillium on postharvest Apples by Two Antagonistic yeasts. lVled. Fac.
l-anclbourv'w. LIniv.Genr. vol 5gi3b, 1349_135g.
Définitiô. i
-t-!'-.h*&f .ntâgon6tÊs l <+ Sélection + --D;;-Y __--I,,\
ti\ FormulÀtior i \lrionrmc\ lj:l\h + d r.iion prtore! a fE$Jr. prJrique. <+ Homotuglrun
--- .
,/
\ --l
Commercialisation
88