HAL Id: dumas-01555367
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Bibliothèque municipale du Touquet
Caroline Vandenbrouck
To cite this version:
Caroline Vandenbrouck. Bibliothèque municipale du Touquet. Sciences de l’information et de la communication. 1997. �dumas-01555367�
Caroline VANDENBROUCK
MAITRISE EN
SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE LA DOCUMENTATION
Rapport de stage
stage
effectué du
30
novembre
1996
au17
août 1997
à laBibliothèque Municipale du Touquet
sous la direction de :
Madame BEGUIN,
responsable
universitaire
MadameLUSSIGNOL, responsable
professionnelle
LILLE 3 Soutenu enOCTOBRE 1997
UNIVERSITE CHARLES DE GAULLE UFR IDIST
D
B.U.C LILLE 3
IIIIIIIIIIIIIII
021 570310llllll
4v\ty
Je/ tiens
à/
remercierla/
Municipalité
de/ la/ ville/ du
Touquet-Puris-Plage/
pourml
avoir permis
dJeffectuer
ce/stage/
au/ sein de/ la/
bibliothèque/.
Je/ remercie/
égcdement
Madame/
lyllane/
Lussiqnol,
responsable/
de/
la/
Bibliothèque/
Municipale/,
pourm/'aA/oir
confié/
cette/importante/ mission/ et
pour son/soutien/ tout
euelong/
du
stage/.
Je/
noublierai/
pas-Madame/
Annette/
Béguin/
pour sonaide/
précieuse/
dans-
la/
rédaction/
de/
ce/rapport
enm/'éclairant de/ ses
conseils-Cette/ mission n'aurait pu/
être/
menée/
eubien
sansla/
présence/
de/
françoise/
Huguet
et
d'Isabelle/ Pohart
qui/ ont
consacré/
beaucoup de/
leur
temps
eussuivi
de/
ce/stage/.
Biles
accédèrent
toujours
à/
mesmultiples
requêtes
et
furent
les
moteurs de/ la/ bonne/ (Ambiance/
qui
régna/
lors
de/
ce/travail.
Je/ sais
gré
aussi
au#/utilisateurs de/ la/
Bibliothèque/
TABLE DESMATIERES
INTRODUCTION 2
PORTRAIT DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL.... 4
I) Quelquesmots sur la ville duTouquet 4
II) Descriptionde labibliothèque 5
III)Politiqueculturelle de labibliothèque 7
POURQUOI S'INTERESSER AUX LIVRES DE LA RESERVE 10
I)Lesrichesses de laréserve 10
II)Commentexpliquer une si faibleexploitation des livres de laréservede la
partdupublic? 11
1)Lecomptoirdeprêtdes bibliothécaires 11
2) Lecatalogue 12
3) Lemanque d'information 12
III) Laresponsabilitédesbibliothécairespar rapportàce fondsimportant 13
IV) Lesretombéesenvisageablesaprès l'organisationde laréserve 14
ANALYSE DE L'ENQUETE REALISEEAUPRES DES UTILISATEURS 16
I) Avant-propos 16 1) Butde l'enquête 16 2)Conceptionduquestionnaire 16 3)Choix de l'échantillon 17 4)Hypothèses de départ 17 5) Déroulement de l'enquête 17
II) Présentationdesrésultats 18
1)Présentationde l'échantillon 18
2)Analyse thématique 19
3) Analysecomparative 20
III) Conclusion 21
LES SOLUTIONS PROPOSEES 23
I) Solutionsproposéesetmisesen place 23
1) Ledésherbage 23
2) L'équipement desouvrages 24
3) «L'embellissement» desouvrages 25
II)Lesconditions deréalisation 25
1) Lematériel 25
2) Le budget 26
III) Lessolutionsàenvisager 26
1) Lesplaquettes d'information 26
2)Lesmicrofiches 27
3)Le catalogue informatique 27
4) Ixx miseenplace d'expositions 27
CONCLUSION 29
BIBLIOGRAPHIE 30
INTRODUCTION
Selon Voltaire, « la lecture grandit l'âme», et en cela, elle permet à une personne de
mieux agir sur le monde, de mieux s'intégrer dans la société. Aussi, les bibliothèques,
détentrices d'un richepatrimoine livresque, acquièrent-elles un rôle de plus en plus important. De nombreuses études sont d'ailleurs consacrées à ses institutions ainsi qu'à leurs publics qui ont considérablement évolués. De cefait, lesbibliothèques s'apparentent désormais de plus en
plus à de véritables centres culturels (où tout un chacun y trouve satisfaction) plutôt qu'à des
centresderecherche réservés àuneéliteouà de simples banques de prêt...
Fascinéepar ceslieux de savoir cosmopolites, je souhaitais réalisermon stagedans l'un d'eux. Mon voeu fut exaucé puisque la Bibliothèque Municipale du Touquet-Paris-Plage
m'accueillit durant plus de deux mois. Le travail effectué lors de mon stage consistait à
organiser et à classerunfonds documentaire condamné au délaissement. Le fonds enquestion
est constitué des premières acquisitions de la bibliothèque (à la création de celle-ci) et ne
dénombre pas moins de 10 000 ouvrages. Le but n'était pas d'avoir équipé, au terme des 300 heures de stage, la totalité des documents mais de mettre en place un projet qui devrait se
poursuivre dans les années à venir. Tout ceci n'a pourdessein quede permettreau public de la Bibliothèque Municipale de disposer plus librement de la totalité du fonds, du patrimoine que
leur a laisséle fondateurde la bibliothèque. C'est pourquoi, parallèlement à l'organisation des
livres de la réserve, il fallait trouver un moyen de rendre cette masse documentaire plus
accessible au public sanstrop perturber ce dernier, en l'incitant à découvrir ce fonds sans l'y
obliger cependant. En somme, le plus important était de susciter l'intérêt de tous de façon
naturelle. Mon rôle était donc d'amener le lecteur au livre mais aussi, et surtout, le livre au
lecteur.
C'estdans cetteperspective, qu'est apparue la nécessité de s'intéresser à cefonds, afin
de lui donnerune nouvellechance, uneseconde vie enquelque sorteavec l'espoir de revoir un
jour vibrer ses feuillets entreles mains de lecteurs passionnés ou avides de découvertes. Parler de découvertes pour des livres appartenant à la bibliothèque depuis sa création peut sembler
étrange, si ce n'est incohérent. Et pourtant, nombre de fidèles de la bibliothèque ignorent les
richesses détenues par cefonds, si peu exploité... Lemanqued'information quant àcefondset
l'aspect austère des livres qui le constituent, semblent être les raisons principales de son faible
prêt. Ne peut-on remédier à ces problèmes matériels pour éviter une autocensure, certes involontaire mais cependant réelle? Une couverture négligée, dépassée peut être fatale et
condamnerunouvrage ànejamais quitterson rayonnage. Or, en tant quebibliothécaire, a-t-on
le droit de priver inconsciemment son public d'une partie du
fonds1
de la bibliothèque ?N'est-cepas àlui de choisir parmi la totalité du fonds les lectures qui lui permettront de s'élever ou
de s'évader ?
La perspective d'une meilleure offre pour le public de la bibliothèque devait être la
principale motivation de cette mission. Cependant, les solutions envisagées ainsi que les
1
IIs'agit,enl'occurrence, de près de la moitié du fonds global de la bibliothèque
diverses propositions, devaient tenir comptent des moyens de l'institution et des contraintes
organisationnelles. Les évolutions stratégiques àvenir devaient donc rester raisonnables, et, il
ne s'agissait pas d'opérer de changements brutaux pour les utilisateurs de la bibliothèque
comme pour le personnel. Tout fut donc réalisé dans la continuité de la politique culturelle actuelle, sansévincer les besoins futurs.
Il convient donc avant, toute chose, de dresser le portrait de la bibliothèque afin de
mettreen évidence la politique culturelle qui la dynamise Ceci nous aidera, dans un deuxième
temps, à émettre quelques hypothèsesquant à la faible exploitation des livres de la« réserve»
sur lesquels nous nous attarderons plus longuement. Sont-ils dépourvus d'intérêt ? Faut-il les jeter aux oubliettes ? Ou faut-il tout mettre en œuvre pour les mettre en valeur ? L'analyse
d'une enquête, réalisée auprès des utilisateurs de la bibliothèque, me conforta dans la nécessité
d'agir etme permit, infine, d'envisager quelques solutionspourremédier au fléau du fonds en
Portrait
&&
la/
structure;
PORTRAIT DE LA
STRUCTURE D'ACCUEIL
I) Quelques mots sur la ville du Touquet
Avant de décrire la Bibliothèque Municipale du Touquet, j'aimerais m'attarder
quelques instantssurla ville...
Que vous soyez seul, entre amis, ou en famille, Le Touquet-Paris-Plage est l'endroit
rêvé pour vous ressourcer. A 2 heures de Paris et de Bruxelles, à quelques encablures de l'Angleterre, ses 10 kilomètres de sable fin, ses 250hectares de forêt, ses nombreuses activités
et l'animation du cœurde la villevontvous assurer un séjour tonifiant et inoubliable.
La ville du Touquet-Paris-Plage s'est constituée, depuis 1882, sur une extension du
terroir de la commune de Cucq-Trépied, au lieu appelé géographiquement Le Touquet
(signifiant « le tournant »). Si cette ville a vu le jour, c'est notamment grâce au coup de cœur d'un ancien notaire de Paris, Monsieur Jean-Baptiste Alphonse Daloz, qui fit l'acquisition du domaine du Touquet en 1837. Il créa ensuite la forêt et le lotissement qui devait devenir Le Touquet-Paris-Plage.
Le hameau s'organisa peu à peu grâce aux propres ressources de ses premiers habitants. Ainsi, dès 1886, LeTouquetavait déjàunjournal local.
En 1906, fut fondéeune Société Académique (Sciences, Lettres, Arts) qui devait recueillir les élémentsde l'histoire localeet grouper un milieu intellectuel indispensable. Cependant la vieau
Touquetne pouvaitse concevoirsansactivités sportives... C'est pourquoi dès 1912, fut établie
une Société de sports athlétiques, dotée bientôt d'un superbe stade aux aménagements
modernes.
La jeune station balnéaire s'accroissant de plus en plus et devenant de ce fait plus
importante que la communerurale dont elle dépendait toujours, fut reconnue officiellement et érigée en communeindépendanteen mars 1912.
Dès lors ledéveloppement fût rapide etcomplet (construction, modification ouachèvement de
magnifiques palaces, fondation d'une Bibliothèque populaire en 1928, inauguration du Musée
local en 1932...). La ville du Touquet dénombre aujourd'hui 5863 habitants et attire de
nombreux touristes grâce à la diversité des activités proposées (golf, casino sans compter les
conférences, et laBibliothèque qui nousintéresse plus particulièrement...
C'est en 1928 que Monsieur Edouard CHAMPION, éditeur à Paris, fonda la
«Bibliothèque populaire» du Touquet. Cet éditeur reste présent dans la bibliothèque par le
biais de sa collection qui compose la réserve (ou fonds « ancien ») de la bibliothèque. Cette
collection n'est pas des moindres puisqu'elle représente plus de 10000 ouvrages, c'est à dire
II) Description de la bibliothèque
Si vous avezbesoin de faireune rechercheou si vous souhaitez vous détendre à l'aide
d'un bon roman, vous n'aurez aucun problème pour trouver l'établissement abritant la Bibliothèque Municipale Celle-ci se situe en effet au sein même de l'hôtel de ville Elle est facilement accessibleetunparking gratuit voussoulagera d'un petit souci pratique.
L'architecture de l'hôtel de ville touquettois évoque davantage un théâtre pour réceptions mondaines et cérémonies fastueuses que le siège de l'administration municipale. Le corps des différentes façades, à force de détails spectaculaires d'appareillages de briques et de pierres,
allient au gothique anglais les pans de bois et les pigeons artésiens, [cf. photo 1 de l'annexe
photographique]
C'est donc dans ce bâtiment gothique, inauguré en 1931, que la Bibliothèque Municipale
accueille sonpublic depuis 1981.
Le public de la bibliothèque est très varié surtout lors de la saison estivale où de nombreux touristes viennent profiter du sable chaud... Le public se compose ainsi
essentiellement de personnes résidant à l'année au Touquet ou dans les villes environnantes
(dans un rayon géographique d'une vingtaine de kilomètres), mais aussi de personnes ayant une résidence où ils viennent en villégiature, ou encore detouristes de passage pour quelques
jours, d'autres enfin ne s'attardent queletempsd'une recherche.
Pour répondre aux besoins d'un public aussi varié, les documents se doivent d'être
aussi diversifiés que possible. En effet, même si la majorité des ouvrages est de type
romanesque, la bibliothèque offre de nombreux documentaires qui comblent les jeunes (et les
moinsjeunes)pourélaborerun exposériche d'informations. Tousces documents occupent une
place bien précise dansun secteurdonné selon leur contenu.
Si vous venez pour la première fois à la bibliothèque, vous serez accueilli par une
équipe sympathique qui se compose de trois personnes qualifiées (une responsable des
bibliothèques adulte et enfantine, une agent du patrimoine qualifié et une auxiliaire de
bibliothèque). Cette équipe vous aidera volontiers à comprendre l'organisation ainsi que le
fonctionnement des lieux. Elle vous laissera dans un premier temps vous imprégner de
l'ambianceetprendre connaissance des différents documents...
La bibliothèquese veut avant toutaccueillante. Aussi, essaie-t-elle d'égayer les lieux en
décorant les vitrines de l'entrée à l'aide d'objets en rapport avec un thème ou un événement
d'actualité. Ainsi, lors de la saison estivale, tandis quel'une des vitrines sera auxcouleurs de la
plage (avec cabines de plage, parasols et quelques soleils pour réchauffer le cœur des
touristes...), l'autre rappellera aux utilisateurs que le concours - photo approche (à l'aide de
vieilles photographiesetpellicules...), [cf. photo 2 de l'annexe photographique]
Unefois passé la porte, vous pourrez vous installer dans de petits fauteuils afin de lire, confortablement installé, le quotidien La voix du Nord ainsi que le mensuel municipal Le
Touquet magazine .Ceux-ci vous permettent de vous informer des actualités locales et de
toutes les manifestations qui animeront la ville durant le mois. [cf. photo 3 de l'annexe
photographique]
Vous pouvez également vous installer à une table pour mener à bien vos diverses
recherches à l'aide des documents et ouvrages de référence que vous trouverez dans les
vitrines cernant les tables. Il faut ici distinguer deux types de vitrines : les vitrines dites « à
accès libre»(aunombre de 3) etles vitrines verrouillées (égalementaunombre de 3).
Dans les premières vous pourrez consulter librement les encyclopédies et dictionnaires
spécialisés. Pourquoi dans ce cas ranger cetype d'ouvrages dans ces vitrines ? Peut-être pour
amenerlesgensàrespecterdavantage les livres qu'elles contiennent...
Les secondes restentverrouillées et si vousy avezrepéré un ouvrage, vous devez dans ce cas
formuler votre demande auprès d'une responsable qui vous le remettra en mains propres, et veillera àbien refermer la vitrine. Pourquoi prendre de telles précautions ? En fait, il faut savoir
quela bibliothèque n'est pas encoreéquipée de système antivol. Or les ouvrages contenus dans
cesvitrines sontqualifiés de«précieux » soitparcequ'il s'agit de très beauxouvragesonéreux
(comme les livres d'art, les livres sur la région...) soit parce qu'ils ne sont plus édités. On comprendraparconséquent cetteprécaution d'usage !
Le reste des 136 m2 se divise en secteurs. Les enfants ont ainsi un coin qui leur est
réservéavecdepetits fauteuils pourceuxqui désirent lire quelques bandes dessinées tandis que
leur mère choisit un titre parmi les romans ou les biographies... [cf. photo 4 de l'annexe
photographique]. Cependant les enfants n'y trouveront pas les dernières nouveautés
puisqu'une bibliothèque enfantine leur offre plus de 5000 ouvrages (de l'album au
documentaire en passant par les romans) au centre social de Quentovic. Ils auront donc
beaucoup plus de chance detrouver leur bonheur danscette dernière où l'investissement pour
de nouvellesacquisitionsen littérature de jeunesseest beaucoup plus important.
Au fond de labibliothèque, vous trouverezles documents classés selon la cote Dewey,
exceptés les ouvrages littéraires (recueils de poésie, nouvelles, essais, oeuvres théâtrales) qui
sont exposés dans un tourniquet près de la vitrine (verrouillée) contenant des références
bibliographiques de la Comédie Française, les livres consacrés à la peintureet à l'arten général
[cf. photo 5 de l'annexe photographique]. Lesromans classiques de la littérature apparaissent quant à eux près de l'entrée, même si la majorité des oeuvres de Zola, d'Hugo ... font partie
intégrante de la«réserve» quenous découvrironsunpeuplusloin.
Les touristes étrangers (Anglais pour la plupart ou anglophones) ne sont pas oubliés
puisqu'il existe une étagère sur laquelle reposent les ouvrages en anglais. Ils conviendront
également aux personnes avides de perfectionner leur niveauenanglais !
Lesromansainsiqueles biographies représentent la plus grande partdesouvrages de la
bibliothèque.
Les romans sont classés par ordre alphabétique d'auteurs. Mais, nous pouvons observer une
certaine sectorisation. En effet, les romans policiers et les romans de science fiction n'ont
aucun lien spatial avec les autres types de roman (historique, d'amour...). De plus, pour les
repérer plus facilement parmi les nouveautés du mois (dont nous reparlerons plus tard), le dos
des policiers est équipé d'une petite pastille bleue tandis que celui des romans de science
fictionetd'épouvanteest muni d'une pastillerouge.
Les biographies sont quant à elles classées selon la cote Dewey (920) pour les «biographies
Les périodiques ne sont pas tous représentés puisque vous pourrez uniquement
emprunter les Géo ou les Sciences et avenir. Ceux-ci sont en accès libre (pour les trois
dernières années) et sont classés par année et mois de parution [cf. photo 3 de l'annexe
photographique]. A ces deux abonnements, il faut ajouter Clarté (consacré au voyage) et le Panoramamondial.
Reste à parler de la « réserve» de la Bibliothèque Municipale constituée d'une
magnifique collection du début du siècle. C'estd'ailleurs parmi ceslivres que l'on peut trouver
les grands classiques de la littérature, d'anciennes encyclopédies ou dictionnaires, des
périodiques reliés... Le plus vieil ouvrage de ce fonds est un dictionnaire de français-latin qui
daterait du début du XVIir siècle. Cependant, par manquede place, ce fonds documentaire se situe derrière le comptoir des bibliothécaires qu'il est interdit de franchir [cf. photo 6 de
l'annexe photographique]. L'accès aux documents se fait donc parle biais d'un catalogue qui
répertorie presque la totalité des ouvrages (par leur auteur, leur titre et par leur numéro
d'inventaire). Si un ouvrage a retenu votre attention, vous le désignez par son numéro d'inventaire à l'une des responsables qui disparaîtra quelques instants parmi les rayons pour le
trouver[cf. photo 7 de l'annexe photographique].
Après vous être imprégné de l'ambiance générale et après avoir pris connaissance du
fonds, vous pourrez, si vous en exprimez le désir, faire partie des fidèles de la bibliothèque. Pour cela, vous serait instruit des modalités d'inscription et une fiche avec les horaires, les
tarifs etles conditions deprêtvoussera remise. [ cf. annexe2]
III) Politique culturelle de la bibliothèque.
Jusqu'à présent, le portrait a mis en évidence le fonctionnement et l'utilisation de la bibliothèque par les lecteurset autres utilisateurs. Cependant, ce n'est pas là la seule fonction
de cette institution. Étant une bibliothèque municipale (et non privée), la «politique
culturelle» de laBibliothèque du Touquet se veut liée à la « politique culturelle » de la ville.
Mais comment se manifeste cette «politique culturelle» et comment est-elle perçue par les
utilisateurs ?
Ellesemanifestetout d'abordausein même de labibliothèque parla mise en valeur des
nouveautés récemment acquises. Les nouveautés sont en effet présentées sur deux tables : la
première en bois supportera les romans, les ouvrages littéraires et les livres dernièrement
couronnés par un prix (prix Goncourt, prix Fémina...) tandis que la seconde en verre sera
garnie de biographies, d'ouvrages politiques, philosophiques ou religieux [cf. photo 8 de
l'annexephotographique]. Ceci permet au public de labibliothèque de repérer plus facilement
cesnouveautés, de setenirinformer de l'actualité littéraire, de connaître dejeunes auteurs...
L'investissement dans le renouvellement pour le secteur adulte est important puisque la
bibliothèque propose chaque mois une trentaine d'ouvrages à ses lecteurs et ce dans tous les
domaines (romans, biographies, ouvrages de réflexion, policiers...). En ce qui concerne le secteur jeunesse, le renouvellement est moins notable étant donné l'existence d'une
bibliothèque spécialisée.
De plus, il faut savoir que ces nouveautés, avant d'être achetées par la bibliothèque ont fait
l'objet d'une analyse élaborée parquelques fidèles de la bibliothèque. Ceux-ci seréunissent en
effetune foispar mois, à l'occasion du comité de lecture, pour discuter de quelques ouvrages
présélectionnés parlaresponsable. Lorsdece comité de lectureles impressions sontéchangées
et les points de vue confrontés afin de décider si un livre vaut ou ne vaut pas la peine d'être sélectionné puis acheté. Cette animation est très attendue car elle permet de faire la connaissance d'autrespersonneset de créerainsi denouveauxliens...
Une liste des ouvrages retenus par le «comité de lecture » et acquis par la bibliothèque sera
ensuite affichée afin que chacun puisse setenir aucourant. Lesutilisateurspourront également fairepart de leurs suggestions d'achat puisqu'un cahierest mis à leurdisposition à ceteffet.
Une autre table enfin met en valeur un écrivain ou un historien qui se trouve être au
centrede l'actualité. Elle présentepourcela les divers articles parusdansla presseainsiqueles
oeuvresde l'auteurenquestion. Aussi récemment, le décès de Claude FURET a-t-il «permis»
deredécouvrirquelquesouvrages del'historien...
La « politique culturelle» de la bibliothèque se manifeste également par le dynamisme
de celle-ci parrapport au monde extérieur.
Chaque année la bibliothèque participe ainsi au salon du livre organisé par la municipalité du Touquet. Ce salon permet non seulement de faire connaître toutes les
institutions en rapport avec les métiers du livre au sein de la ville mais aussi lesauteurs venus
promouvoir leur dernier livre ou encore quelques illustrateurs qui n'hésitent pas à vous faire
part de leurs talents.
La bibliothèque organise également, en collaboration avec la municipalité un
« concours photo » sur un thème donné. Cette année le thème est énoncé par les syntagmes
suivants : La vie, le rêve au Touquet. L'originalité de la prise, la qualité de la photographie
ainsi que le respect du règlement sont les critères de sélection du jury, [la présentation et le règlement du «concoursphoto » figureenannexe 3].
La bibliothèque planifie également deux conférences chaque année. L'année 1996 en
consacra une à la méthadone et une à Marguerite Yourcenar qui devait clore l'année. Pour
l'aider à mener à bien ces conférences, la responsable fait appel à des érudits en la matière.
Ainsi pour la conférence sur la méthadone, elle fit venir une pharmacienne des hôpitaux de Paris pour l'aspect technique ainsi qu'un journaliste auteur d'un recueil de témoignages de
personnes traitées à la méthadone (un exemplaire de ce recueil est d'ailleurs disponible à la bibliothèque). Ces conférences sont d'ailleursouvertesàtout public.
Enfin le « repas des amis de la Bibliothèque» est l'une des animations très attendue
puisqu'il permet de faire la connaissance d'un écrivain, d'un journaliste, d'un éditeur autour
d'unetable d'un restaurant duTouquet !
Ces diverses animations permettent de rythmer la vie de cette bibliothèque municipale
tout en lui faisant de la publicité. Elles mettent également en évidence (certaines plus que
politique culturelle à mener afin de donner une image dynamique et positive de la ville du Touquetet afin de répondreaux diversesattentesdes résidents.
La bibliothèque semble avoir un rôle important au sein de la ville et nombreux sont
ceux qui la complimentent (notamment les parisiens qui parviennent à lire les nouveautés plus
rapidement qu'à Paris). La bibliothèque est donc récompensée et remerciée de ses efforts en sortant un nombreconsidérable de livres en uneannée (ce nombre s'élevait d'ailleurs à 16525
livrespourl'année 1996.
LaBibliothèque Municipale a de nombreux projets, notamment celui de s'informatiser
et de faire ainsi entrer de nouvelles technologies pour en faire bénéficier ses utilisateurs (les
jeunes commeles moins jeunes).
Elle aégalementun rêve, celui deréunir dansun même bâtiment plus spacieux les deux bibliothèques à savoir celle de l'hôtel de villeet celle des enfants actuellementau centre social.
Ceci permettrait notammentdefaciliter le passageàla bibliothèque adulte...
f V»
V
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Pourquoi/
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CUA#/
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POURQUOI S'INTERESSER AUX
LIVRES
DE LA
RESERVE
I) Les richesses de la réserve.
Après avoir dressé un portrait, aussi complet que possible, de la Bibliothèque
Municipale du Touquet, il convient de s'attarder plus longuement sur les livres de la
« réserve». Ce fonds représente près de la moitié des livres offerts aux utilisateurs à savoir plus de 10 000 ouvrages, il serait donc impensable de jeteraux oubliettes cecapital culturel. Le portrait de la bibliothèque, retracé dans la première partie du rapport, a mis en évidence
l'importance accordée aux loisirs et à la culture par la ville du Touquet. La «bibliothèque
populaire» fut en effet créée en 1928, moins de 50 ans après l'établissement de la ville. Par
conséquent, la BibliothèqueMunicipale actuelle nepeut offrir àses utilisateursun fonds ancien
remontantau XHPmesiècleavec desenluminuresoudes reliuresexceptionnellement rares.
Les livres appartenant à la réserve ne sont que les premières acquisitions de la
bibliothèque dues à la générosité d'un éditeur de Paris :
Édouard
CHAMPION. Ces ouvragesdatent, pour la plupart du début du
XX^
siècle. On peut cependant noter la présence de périodiques (plus précisément d'hebdomadaires) datant duXIXeme
siècle. Les plus vieuxdocumentscorrespondent donc àpeuprès àl'arrivée de Jean-Baptiste Daloz (vers 1837) surle domaine duTouquet. Parmi cespériodiques nous pouvonsremarquerunecollection notable de
La Petite Illustration, une revue publiant des pièces de théâtre et des romans inédits. Cette
revue était adressée aux seuls souscripteurs de l'abonnement. Les tirages en étaient peut-être réduits, cequi fait decetterevue un document devenu certainementrare.
La bibliothèque possède également, depuis 1845, L'Illustration. Ce journal universel
paraissait chaque semaine et pour une meilleureconservation, les numéros d'une même année
furent reliés.
Ce fonds permet bien sûr de découvrir ou de redécouvrir les auteurs illustres de notre littérature française (tels que Rabelais, Voltaire, Zola, Hugo, Bordeaux...) mais aussi des écrivains moins connus, des pièces de théâtre réunies dans de petits coffrets, quelques romans
de la«Bibliothèque bleue» (collection aujourd'hui disparue)...
Une autre richesse vient des illustrations de certains romans, qui semble-t-il, auraient
tout de l'estampe. Sur la page de titre figure alors la mention « x bois originaux». L'estampe
est une image à caractère artistique imprimée, le plus souvent sur papier, par le moyen d'une
matricetraitéeenrelief(gravuresurbois)commec'est lecas pourlesouvrages de la réserve.
Les bibliophiles seraient également heureux de tenirentre leurs mains un exemplaire de L'idée
fixe du savant Cosinus. L'ouvrage détenu par la bibliothèque fut réalisé d'après l'édition
originale en couleurs de 1899 et l'édition originale en noir de 1900. D'autres seront peut-être plusattirés parlesaventures de La famille Fenouillard qui illustrent toutes deux les débuts de
la bandedessinée, àl'heureoù lesbulles n'existaient pas..
La réserve compte également une importante documentation et ce, dans divers domaines(histoire,géographie, petits livres surquelques métiers d'art...)
Certaines éditions mettent envaleur des techniques d'illustration qui sont devenues très rares, ou qui ont disparu (comme l'estampe...) Or un livre peut devenir précieux du fait de sa
raréfaction, etdecefait mérite d'être misenvaleur.
Parler de «réserve est d'ailleursinapproprié ici, car, si l'on en croit Jeanne
VEYRIN-FORRER : «Le terme unpeu privatif de « réserve» désigne dans les bibliothèques françaises
un ensemble de documents rares et précieux demandant une protection particulière et donc la
communicationest soumiseàcertaines conditions».2
Or parmi ce fonds, seuls certains ouvrages mériteraient de telles précautions tandis que la
majorité pourrait être en accès libre dans des locaux plus spacieux. C'est donc uniquement pour des problèmes de place et d'organisation que l'on attribue à ce fonds documentaire le
nomde«réserve».
II) Comment expliquer une si faible exploitation des livres de la réserve de
la part du public ?
Malgré sonjeune âge, la bibliothèquepeut sevanter de détenir quelques « trésors» qui sont encore méconnus du public. De ce fait, les utilisateurs ne pensent pas toujours à
l'exploiter. Et puis, il faut bien l'avouer, l'aspect des livres n'est pas des plus attrayant avec leur couverturesombreet austère...
Cependant, un fonds ancien n'est pas un fonds mort. Jean-Marie ARNOULT, conservateur à la Bibliothèque Nationale insiste sur ce fait : «Le destin du livre, son passé
comme son avenir, est contenu dans ceparadoxe qu'il doit être utilisé pour que soit assurée sa
survie intellectuelle; unlivre privé de lecteurs, même potentiels, est un objet sans âme, et c'est
àlatorturephysiqueque lui infligent sesutilisateurs qu'il doit sonexistence
».2
D fallait donctrouverquelques solutions pourremédier à l'abandon dont était victime le
fonds de la réserve. Mais, avant de proposer des remèdes, il fallait étudier d'où provenait le
mal, quelles étaient les raisons d'une si faible exploitation de cette masse documentaire de la
part des utilisateurs.
1) Le comptoir de prêt des bibliothécaires
La principale raison vient sûrement de l'obstacle que constitue le comptoir de prêt des
responsables que l'on peut découvrir sur la photographie ci-contre. Ce comptoir barre aux
utilisateurs l'accès aux rayons de la « réserve» et empêche par là même, le public de «jouir
d'une certaine autonomie dans letoucher, le contact des livres, sanspasser par un employé»
?.
2
France, Ministère de la culture :Direction du livreetde la lecture, Ministèredel'ÉducationNationale :
Direction desbibliothèques, des muséesetde l'information scientifiqueettechnique. Consen'ationetmiseen
valeur desfondsanciens,raresetprécieuxdesbibliothèquesfrançaises. Villeurbanne: Pressesdel'École
NationaleSupérieurede Bibliothécaire, 1983.
3
POULAIN, Martine. LireenFranceaujourd'hui. [Paris : Ed. DuCerclede la Librairie, 1993. (Collection Bibliothèques)
Or, c'est ce contactdirect avecles livresqui favorise les découvertes chez les lecteursainsi que
l'ouverture à des domaines dont ils ne soupçonnait pas l'existence ou qu'ils n'avaient pas encore explorés. Eliséo VERON s'est intéressé àceproblème et selon lui « Sachantqu'il existe
des habitudes de lecture plus ou moins figées, le libre accès aurait la capacité de les modifier dans le sens d'un enrichissement [...]. Le contact avec la diversité du fonds de la bibliothèque
produirait une diversification des pratiques de lecture
»4.
Donc, le fait de ne pouvoir prendreentre leurs mains les ouvrages de la réserve pourrait gêner certains lecteurs dans leur choix
notamment ceux qui n'ont aucune idée précise, aucun livre en tête en entrant dans la
bibliothèque.
Uneautrehypothèse peut être avancée quant àl'obstacle queconstitue le comptoir. En effet, sa présence instaure en quelque sorte une frontièreentre le monde des bibliothécaires et celuidesutilisateurs. Dece fait, le comptoir matérialiseraitune relation desavoir et depouvoir entreles bibliothécaireset les utilisateurs. Jean-François BARBIER-BOUVET citéparMartine
POULAIN dans son étude sur les publics des
bibliothèques5,
rend d'ailleurs compte de troistypes d'attitude : «celle du « dominé culturel » (pour qui poser une question peut être vécu
comme l'aveu public d'une incompétence), celle du « dominant culturel » et celle de
«l'autonomie délibérée » (où le plaisir est bien de se perdre dans le flot des messages sans
utiliser les secoursproposés parl'institution) ».
2) Le catalogue
La deuxième raison de la faible exploitation des livres de la réserve vient sans doute du
catalogue actuel. Ce dernier, comme nous l'avons vu dans le portrait, répertorie chaque livre. La seule entrée possible de ce catalogue est l'auteur de l'ouvrage. Mais il est loin d'être
complet puisque lesinformations fourniesàl'utilisateur tiennent entroismots : auteur, titre (de
l'ouvrage) et numéro (d'inventaire). Si une personne se présente en connaissant le titre d'une
œuvre dont elle a du mal à se remémorer l'auteur, elle a de grandes chances pour solder sa
recherche par un échec, à moins, bien sûr, de parcourir chaque ligne du catalogue. Les bibliothécaires font bien sûr de leur mieux pour aider le public, mais leur mémoire n'est pas infaillible... De plus pour consulter ce catalogue il faut en exprimer la demande auprès des
responsables des lieux. Or ceci n'est mentionné par aucune pancarte. Donc encore faut-il y penser !
3) Lemanque d'information
La remarque précédente nous amène à souleverune autre raison de faible exploitation
du fonds qui nous intéresse à savoir : peut-être un manque d'information. C'est un fait les
responsables des lieux omettent parfois de diriger les lecteursvers ces livres. Pour comprendre
cette attitude, il faut revenir une quinzaine d'années en arrière. A l'arrivée de la responsable
actuelle, MadameLussignol, (en 1981), les livres étaient certesplacés surles rayons, mais sans être équipés et sans suivre un classement logique. Le premier objectif fut donc d'attribuer à
chaque livreune coteselon laclassificationdécimale de DEWEY avecquelques aménagements
cependant. Lescotes excèdent rarement six chiffres et l'on cherche à allerau plus simple pour
4
VERON, Eliséo. Espacesdu livre :perception etusagede laclassification etduclassementenbibliothèque. Paris:Bibliothèque Publique d'Information, 1989. (CollectionÉtudesetrecherche)
5
POULAIN, Martine.LireenFranceaujourd'hui. [Paris:Ed. Du Cercle de la Librairie, 1993. (Collection
Bibliothèques)
ne pas encombrer ni perturber l'esprit de l'utilisateur. Néanmoins, la cote ne suffisant pas, il
fallut entreprendre lamise en place d'un catalogue respectant les normes usuels. Tout ceci fut bien sûr entrepris dans le seul but de rendre le libre accès plus fonctionnel et de valoriser le
fonds de labibliothèqueaux yeux des utilisateurs.
L'entreprise ne lut pas des moindres, c'est pourquoi les livres de la réserve devaient
encoreattendre avant de pouvoir subir le même sort. Puis, l'heure de l'animation vint troubler les projets concernant la réserve. La bibliothèque dut en effet se montrer dynamique. C'est
ainsi que peu à peu elle mit en place plusieurs manifestations comme le comité de lecture, les
conférences, le salon du livre, etc., dont il fut question dans le portrait. Tout ceci demande bien
entendu beaucoup de temps en préparation et venait s'ajouter aux tâches quotidiennes de la
bibliothèque (prêt, accueil et orientation du public, réparation des livres récents fortement demandés...). C'est pourquoi l'équipement et le classement des livres de la réserve forent de
nouveau remis à plus tard. De plus l'investissement dans le renouvellement des acquisitions étant important, les utilisateurs trouvent aisément leur bonheur et ne pensent guère à
emprunter les livres des premières acquisitions de la bibliothèque. Ainsi au fil du temps, les
livres de la réserve perdirent quelque peu de leur intérêt aux yeux du public qui préféra
suggérer de nouveaux achats plutôt que de faire part de ses exigences par rapport aux vieux
livres.
Tout ceci contribua donc au délaissement de ce fondsdont l'état nemanifestait aucune
urgence. L'idéal serait bien sûr de détacher une personne pour s'occuper de celui-ci, mais la
bibliothèque manque de moyens pour ce faire. En effet, elle ne compte que deux personnes
employées à plein temps (et ce depuis peu) ; ce qui est peu compte tenu du prêt non encore
informatisé...
il) La responsabilité des bibliothécaires par rapport à ce fonds important.
Les maîtres des lieux (la responsable comme les bibliothécaires) ont une importante
responsabilitépar rapportàtoutesles collections quepeut proposer la bibliothèque. Ilest donc
du devoirdesbibliothécaires deproposer auxutilisateurs la totalité des sourcesdocumentaires.
Ceci est d'ailleurs stipulé dans la Charte des bibliothèques notamment dans l'article 3 : «La
bibliothèque est un service public nécessaire à l'exercice de la démocratie. Elle doit assurer
l'égalité d'accès à la lecture et aux sources documentaires pour permettre l'indépendance
intellectuelle dechaque individuetcontribuerau progrès de la société
»6.
Il fallait donctrouver un moyen de rendre plus accessible cette abondante diversité de
documents sans pourautant trop perturber les habitudes des fidèles de la bibliothèques. C'est
dans cebut qu'est apparu la nécessité de classer cefonds. D'après Jeanne-Marie DUREAU et
Anne-Marie MERLAND, conservateurs à
l'École
Nationale Supérieure des Bibliothèques),« classerunfonds, c'est àpartir d'un fonds qui tire sonunité d'une origine commune pourtous ses éléments, introduire diverses sections, selon la nature ou selon le contenu des documents
dans l'espoir d'un meilleur traitement de ces dernierset pour une meilleure mise envaleur
»7.
6
BERTRAND,Anne-Marie. Lesbibliothèques municipales:acteurs etenjeux. Paris:Ed. Du Cercle de la
Librairie, 1994. (Collection Bibliothèques)
France, Ministère de la culture : Direction du livre et de la lecture, Ministère de l'Éducation Nationale: Direction desbibliothèques, des muséesetde l'information scientifiqueet technique. Conservation etmise en
Or, c'est bien la miseen valeurqui nous intéresse ici carellepermettra au fonds d'acquérirses
lettres de noblesse et de susciter ainsi de nouveau l'intérêt detous. La conservation ne doit en aucun cas êtreunefin en elle-même. Eneffet, si les bibliothécaires sont chargées de conserver,
c'est pour permettre àleurs contemporains de disposer en toute liberté d'un héritage du passé
et pourtransmettreauxfutures générationsce que nousont légué nosprédécesseurs.
IV) Les retombées envisageables après l'organisation de la réserve.
Si le devoir des bibliothécaires est une motivation profonde pourclasser ce fonds, ce
n'est pourtant pas la seule. L'intérêt porté à cette masse documentaire pourrait avoir de
multiples retombées bénéfiquesque nousallons maintenant mettre enévidence.
Le fonds d'une bibliothèque renforce souvent le clivage entre la lecture publique et la lecture érudite. C'est pourquoi en proposant un autre catalogue (accessible et consultable
librement) et en présentant les richesses de ce fonds, on pourrait amener à ce fonds un public
plus diversifié et parlà mêmele clivage entre lecture publique et lecture érudite enserait
peut-être amoindri... La Bibliothèque Municipale du Touquet est une bibliothèque publique et en cela «est une bibliothèque pour tous les publics qui réconcilie lecture et documentation, qui
adopte libre accès et encyclopédisme, qui propose des collections à des fins de loisirs,
d'information, d'étude et de culture et où le souci des lecteurs prend le pas sur le souci des
livres. ». Cette définition proposée par Anne-Marie
BERTRAND8,
nous incite à offrir lesmêmes chances à tous les lecteurs d'accéder à toute la documentation. La classification
permettrait donc au public de disposer d'une meilleure offre et d'un confort de recherche qui
n'existe pas pourlemoment...
L'organisation du fonds faciliterait sans nul doute le travail des employés, notamment
pour trouver plus facilement les ouvrages d'un même auteur. En effet, ces derniers ne se côtoient pas forcément sur un même rayonnage puisqu'un volume peut figurer sur un rayon tandis qu'un autre volume, du même auteur, se trouvera deux étagères plus loin... En les regroupant, on éviterait quelques acrobaties parmi les rayons aux bibliothécaires, et l'on
faciliterait leurtravail d'une manière générale. Cela permettrait, parexemple, de conseiller plus aisément aux utilisateurs de lire telle pièce de théâtre en jetant un simple coup d'oeil sur le
rayon supportant ce genrelittéraire. Carcetterequêteest actuellement difficile à satisfaire !
Et puis, il est bien évident que le classement et l'organisation des livres de la réserve
permettra de faire un tri. Celui-ci aura pour but essentiel d'évaluer et de remodeler le fonds en
recyclant au besoin certaines collections et en éliminant des livres trop dépassés ou trop
abîmés.
Il sera également plus aisé, enéquipant chaque ouvrage, de séparer les documents susceptibles
de constituer une véritable réserve (de par leur raréfaction...), des ouvrages capables de
supporter unaccèslibre. C'est làencorela miseen valeur du fonds qui importe ici.
valeur desfonds anciens, rares etprécieux des bibliothèques françaises. Villeurbanne: Presses de l'École
Nationale Supérieurede Bibliothécaire, 1983.
8
BERTRAND, Anne-Marie. Lesbibliothèques municipales:acteursetenjeux. Paris:Ed. Du Cercle de la
Librairie, 1994.(CollectionBibliothèques)
Toutes ces perspectives m'encouragèrent à redonner une âme à tous ces livres
J>
Analyse/ d<es
V
enquête/
réalésée/
a/uprèsy
ANALYSE
DE
L'ENQUETE
REALISEE AUPRES DES
UTILISATEURS
I) Avant-propos...
Avant de présenter le compte rendu de mon enquête, j'aimerais apporter quelques
précisions quant àl'élaboration etàla présentationde monanalyse.
Tout d'abord le recours à l'ouvrage de François DE SINGLY, sur L'enquête et ses
méthodes9 me permit d'acquérir le raisonnement explicatif nécessaire ainsi que les règles
techniquespour mener àbiencetteenquête.
En ce qui concerne la présentation des résultats, j'ai préféré ne pas surcharger mon compterendu de tableaux, de schémas d'interaction ou de graphiques, monbut n'étant pas de faireun exposé statistique Pourtant une image est parfois plus frappante que des mots, et de ce fait plus explicite, notamment lors de comparaisons. Aussi utiliserais-je parfois ces outils
pourillustrer quelques commentaires...
1) Butde l'enquête.
Mon enquête, auprès des utilisateurs de la bibliothèque, se fit par le biais d'un
questionnaire dont la formule semblait mieux convenir au public. Mon principal objectif, en
réalisant cette enquête était de parvenir à expliquer le délaissement des livres de la réserve (comme je l'ai expliqué dans la partie précédente). Cependant, un questionnaire, portant uniquement sur ces livres, aurait sans doute très vite lassé les personnes sondées. C'est
pourquoi j'ai choisi d'élargir mon enquête et de m'intéresser aux pratiques et à l'utilisation générale de la bibliothèque; d'où le titre de mon enquête « Comment utilisez-vous votre bibliothèque ? ».
2) Conception du questionnaire
Après avoir défini l'objet de mon enquête, il me fallut passer à l'élaboration du questionnaire. Cela supposait éveiller l'intérêt des personnes interrogées en posant des questions précises et compréhensibles et en variant la formulation des questions afin d'éviter
toute monotonie. Laformulation des questions et lestermesemployés sonttrès importants. En
effet, un mot complexe ou chargé d'implicite peut être mal interprété et fausser ainsi la réponse. Ceci amène parfois à des invraisemblances, voire des incohérences qui peuvent être
fatalesàl'exploitation des réponses.
9
DESINGLY, François. L enquête etsesméthodes: lequestionnaire. Paris:Nathan, 1992. (Collection 128; n° 18)
Le questionnaire ne devait pas non plus être trop long afin de ne pas ennuyer les personnes sondées. C'estpourquoi, il fut composé de dix questions dont six questionsouvertes (l'une d'elle présentant un filtre), deux questions fermées et deux questions à choix multiples
[le questionnaireestjoint en annexe 4decerapport].
3)Choix de l'échantillon.
L'élaboration d'un questionnaire se fait en tenant compte du public que l'on veut
interroger. C'est pourquoi, il est important dedéfinir sonéchantillon. Pourma part, j'ai choisi
de sonder les utilisateurs de labibliothèque. Mais peut-être faut-il queje précise le sens dece
mot. Enfait, derrière les utilisateurs sedissimuletout lepublic de la Bibliothèque Municipale.
Ma première idée était de sonder les fidèles et habitués, mais, pouvais-je refuser les
réponses des derniers inscrits sous prétexte qu'ils étaient trop jeunes dans ce «lieu de mémoire»? Aprèstout, un regard neuf pouvait m'apporter, au même titre que les autres des
éléments intéressantspour monanalyse...
4) Hypothèsesde départ
En soumettant mon questionnaire à un maximum de personnes, j'augmentais mes
chances d'obtenir un maximum de réponses qui me permettrait de déceler les éléments qui confirmeraient, ou infirmeraient mes hypothèses de départ. Je ne reviendrais pas sur les
hypothèses relatives aux problèmes matériels (tels que le catalogue actuel et l'aspect des livres...), déjà énoncées dans la partie précédente. Cependant, j'aimerais ajouter une autre hypothèse, à savoir : les livres de la réserve semblent correspondre davantage à un public
d'étudiants ou de retraités. Seraient-ils trop « classiques» ou est-ce dû à l'opinion qu'ont les
lecteurs sur cefonds?
5) Déroulement de l'enquête
L'enquête ne s'est pas réalisée par contact direct, autrement dit, il n'y a pas eu
d'interview. Le questionnaire était mis à la disposition du public et distribué, à l'occasion du
prêt, par lesbibliothécaires. Cent questionnaires furent ainsi remis. Les personnes « sondées»
pouvaient, à leur guise, répondresurplace ouemporterlequestionnaire chezeux.
Sij'ai choisi de mener mon enquête de cette manière, c'est essentiellement pour imposer le
moins de contraintes possibles au public. En emportant le questionnaire, les personnes
interrogées choisissaient lemoment propice pour y répondre sanstropfaire attendre l'appel du
sable chaud. Etpuis,cette formulemepermettait également d'entreprendre d'autrestravaux en
parallèle.
Mais passons maintenant à l'analyse proprement dite des résultats. Elle se déroulera en
trois temps principaux : nous présenterons au préalable l'échantillon effectif, puis l'analyse
thématique tentera de mettre en évidence les éléments les plus frappants, enfin, l'analyse
comparativemettraenrelation divers éléments.
II) Présentation des résultats.
Le taux de participation fut satisfaisant puisque sur 100 questionnaires distribués, 52
me sont revenus et ont ainsi pu être analysés J'aimerais d'ailleurs souligner la sympathie de
quelques lecteurs qui m'ont même encouragée à poursuivre mon entreprise. Sympathie qui se manifesta de deux manières : d'une part, oralement lorsque les personnes tenaient à me remettre en main propre leur questionnaire dûment rempli, d'autre part, par écrit en ajoutant quelquesmots à lafin du questionnaire [ces encouragements sontjointsen annexe 5], D'autres
enfin, manifestèrent leur approbation en signant leur questionnaire, marquant ainsi la volonté desortirdel'anonymat...
1)Présentation de l'échantillon.
Les trois premières questions de mon enquête avaient pour but essentiel de présenter
socialement mon échantillon constitué des 52 questionnaires récoltés, et de vérifier que cet
échantillon était bienreprésentatif du public global de la bibliothèque.
Le terme qui conviendrait le mieux pour qualifier le public de la Bibliothèque
Municipale du Touquet, serait sans doute féminin. En effet, sur 52 questionnaires, 40 sont remplis par des femmes, soit 77% contre 21% pour la gent masculine. Les 2% restants ne se
sont pas volatilisés ; il s'agit là d'une omission. Il ne faudrait pourtant pas en conclure que
seules les femmes lisent au Touquet. En effet, il est fréquent de voir en bibliothèque publique
les mèresde famille emprunterpourtoutelamaisonnée...
Quant à l'âge moyen de mon échantillon, il s'élève à 55 ans. Et, si l'on regarde la
répartition des effectifs, [cf. Tableau de l'annexe 6], on remarque que plus de la moitié des
effectifsa plus de 50 ans. L'âge moyen, relativement élevé, s'explique notamment par lefaible
effectif des 10-19 ans. Celui-ci se justifie d'ailleurs facilement avec l'existence d'une
bibliothèque enfantine.
Avec près de 47% ayant plus de 60 ans, on ne s'étonnera pas de trouver 77%
n'exerçant pas d'activité professionnelle dont 60% de retraités [cf. annexe 7] La bibliothèque
deviendrait alors le lieu convivial où l'on aime venir pour rompre sa solitude. Quant aux
étudiants, ils représentent 15% du public. Cet échantillon semble assezreprésentatifdu public
côtoyant la bibliothèque. Cependant, il ne faut pas oublier que cette enquête s'est réalisée
durant les vacances d'été, parconséquent les résultats auraient peut-être sensiblement changés
àuneautre période. Je pense notamment aux effectifs étudiants qui sont un peu plus élevés en
période scolaire...
Enfin, la date d'inscription à la bibliothèque vient clore la présentation de l'échantillon.
78% des personnes interrogéesont rejoint les fidèles de la bibliothèque il y a moins de 15 ans
Lepublic de labibliothèque semble donc s'être constitué, du moins élargi, avec l'arrivée de la
responsable actuelle qui atoutmis en oeuvre pourdynamiser etrendre plus fonctionnelle cette bibliothèque publique.