HAL Id: pastel-00005433
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Caractérisation mécanique et modélisation numérique
du comportement des mousses polymériques sous
sollicitations statiques et dynamiques
Rémy Bouix
To cite this version:
Rémy Bouix. Caractérisation mécanique et modélisation numérique du comportement des mousses
polymériques sous sollicitations statiques et dynamiques. Sciences de l’ingénieur [physics]. Arts et
Métiers ParisTech, 2008. Français. �NNT : 2008ENAM0011�. �pastel-00005433�
N
:2008
ENAM0011
É ole do torale
n
432
:S ien esdesMétiers del'IngénieurT H È S E
pourobtenir le gradede
Do teur
de
l'É ole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers
Spé ialité Mé anique
présentée et soutenuepubliquement
par
Rémy BOUIX
Ingénieur UTC
le15mai 2008
CARACTÉRISATION MÉCANIQUE ET MODÉLISATION
NUMÉRIQUE DU COMPORTEMENT DES MOUSSES
POLYMÉRIQUES SOUS SOLLICITATIONS STATIQUES ET
DYNAMIQUES
Dire teur dethèse : Jean-Lu LATAILLADE
Co-dire teur dethèse: Philippe VIOT
Jury :
M.FodilMERAGHNI,Professeur,LPMM,ENSAM,Metz... Président
M.ChristopheBACON,Professeur,LMP,UniversitéBordeaux
1
... RapporteurM.HanZHAO,Professeur,LMT,UniversitéParis
6
... RapporteurM.NigelMILLS,Professeur,UniversitédeBirmingham,Angleterre... Examinateur
M.Jean-Lu LATAILLADE,Professeur,LAMEFIP,ENSAM,Bordeaux... Examinateur
M.PhilippeVIOT,MaîtredeConféren es,LAMEFIP,ENSAM,Bordeaux... Examinateur
M.AntonioCOSCULLUELA,Ingénieur,CEA-CESTA... Invité
LAboratoireMatériauxEndommagementFiabilitéetIngénierie desPro édés
ENSAM,CERdeBordeaux
'est elui ave lequel on voyage.
Ce travail a été réalisé au sein du LAboratoire Matériaux Endommagement Fiabilité et
IngénieriedesPro édés de l'ENSAM
−
ParisTe h−
asso iéà l'Universitéde Bordeaux1
.Que sonan ien Dire teur, Monsieur le Professeur Jean-Lu Lataillade, a epte tousmes
remer iements, tantpour m'avoir permisd'ee tuer etravail dansde bonnes onditions que
pour m'avoirfait dé ouvrir lemondepassionnant de laRe her he S ientique.
Je remer ie vivement MonsieurPhilippe Viot qui m'a en adrétout au longde e travail,
pour sonaide, sonsoutienetsonsuivi dequalité durant estroisannées.
Je remer ie également Monsieur le Professeur Fodil Meraghni du LPMM de Metz pour
avoira epté deprésider lejuryde ettethèse;MessieursleProfesseurChristopheBa on du
LMPdel'Universitéde Bordeaux
1
etleProfesseurHanZhao duLMTCa han pour m'avoirfaitl'honneurde rapporter e mémoire.Je leur exprime àtous masin èregratitude.
Je remer ie tout parti ulièrement Monsieur le Professeur Nigel Mills de l'Université de
Birminghampourm'avoirfaitl'honneurd'examinermestravaux,ainsiqueMonsieurAntonio
Cos ulluelaingénieur au CEACesta.
J'adresse mes sin ères remer iements à Monsieur Ivan Iordano, nouveau dire teur du
laboratoire, pour m'avoir permis d'appréhender e travail de manière dis rète ainsi que
MonsieurJean-Lu Charlespour sonaideetsa onstantedisponibilité.
Je voudrais également exprimer ma re onnaissan e à Christophe et à Jean-Marie pour
leuraide à la bonne réalisation des investigations expérimentales;Mathieu, Laurent, Annie,
Marinette,Fran isetFran ispourleurpré ieuse aideau quotidienettouslesservi esrendus
aulaboratoire.
Enn un grand mer i à mon her a olyte Ludovi , ave qui nous nous sommes
mutuel-lement en ouragés durant es trois années; Didier, Jérome, Mathieu, François, Jonathan,
L'initiative de faire émerger au Lamep un axe de re her he sur l'étude mé anique des
mousses et parti ulièrement sous hargements rapides a ertes obligé à la mise au point de
nouveaux moyens expérimentaux et don au développement de nouvelles te hniques de
me-sures. Ce i n'apas été sans di ultés ompte tenu de la densité et de la souplesse de ette
famille dematériaux. Certains de es moyenspeuvent être onsidérés ommeoriginaux dans
lepaysageinternational,mais etteinitiativeaaussimisenexerguedesquestions
méthodolo-giquespastoujourssusamment soulignéeset lariées danslalittératures ientiquemême
laplus "avan ée". Il faut en parti ulier retenir qu'un é hantillon de mousse n'est jamais
re-présentatif de son omportement moyen au sens où il n'est pas homogène du point de vue
physique, en d'autrestermes au sens où son omportement n'est pasuniformeen parti ulier
sous ompression. Ainsi des phénomènes de lo alisation asso iés à desinstabilités
mi ros o-piquespuismésos opiques onfèrentàl'é hantillondèslespremiersinstantsdeladéformation
un ara tère de stru ture - 'est à dire que sa réponse dépend de sa géométrie. Il en va de
même deseetsdes é oulements visqueuxqui pro èdent des rééquilibrages depressions
par-tiellesauseindelaforêtdesmi ro avitésaprèsquelesparoisintersti iellesaientétéperforées
oudé hirées sous l'eet d'unesolli itation extérieure. Quiplus est letenseur des ontraintes
déniàl'é helle d'unVER detaillesusante ontient une omposantedéviatorique non
sta-tionnaire don qui n'est pas sans onséquen e sur la pseudo vis o-plasti ité du "matériau".
Ces rééquilibrages sont à priori très sensibles aux eets de bord et aux eets de vitesse de
sorte qu'il existe vraisemblablement un gradient évolutif d'éva uation d'air sous harge de
ompression et que e gradient est fon tion de la géométrie de l'é hantillon testé. La seule
manière de pouvoir s'en sortir est évidemment de roiser essais mé aniques et essais
numé-riques.Il faut bien re onnaître que de telles situations sont di iles à appréhender d'abord
par e qu'elles sont très di ilement a essibles à l'observation expérimentale, ensuite par e
queleurmodélisationnumériqueseheurte àdesverrous d'identi ations obje tives. Et ette
di ultéest a entuée dansdessituationsde ontraintes 3Dinhomogènes.
Saluons don l'eort de Philippe Viot au Lamep et de Dominique Bernard à l'ICMCB
pouratteindreparmi rotomographieles omportementsmultié helleset eluideRémyBouix
etd'IvanIordanopouradapterdeste hniquesnumériquesparélémentsdis retsens'inspirant
desmodèlesdus àGibsonetAhsby.Ilyalàassurémentl'ouvertured'unevoienovatri epour
omprendre de manièrene le omportement omplexe d'une mousseen ompression. Reste
biensûràmodéliser orre tementlesmouvementsmi rouidiquesdel'airpiégédanslamousse
originelle à en appré ier les eets de onnement (don de blo age partiel et éphémère des
parois)etàenvisager sérieusement le as delatra tion, de la ompressionhydrostatiquedès
lorsque leur hargement mé anique peuventpeu ouprou seramener à es as élémentaires.
Introdu tion 13
1 Les matériaux ellulaires 15
1.1 Généralitéssur lesmatériaux ellulaires . . . 15
1.2 Stru ture desmatériaux ellulaires . . . 18
1.2.1 Classe géométrique . . . 18
1.2.2 Conne tivité desmousses . . . 20
1.2.3 Tailleetgéométrie des ellules . . . 21
1.3 Cara téristiques ma ros opiques. . . 21
1.3.1 Masse volumique etdensitérelative . . . 21
1.3.2 Cara téristiques mé aniques par rapportau matériaudense . . . 22
1.3.3 Comportement àla ompression . . . 23
1.3.4 Classi ation du omportement desmatériaux ellulaires . . . 24
1.3.5 Exemple de omportement de diérents matériaux ellulaires . . . 25
1.3.6 Absorption d'énergie desmousses . . . 28
1.4 Présentation du matériaude l'étude . . . 31
1.4.1 Le matériau onstitutif. . . 32
1.4.2 Morphologie de lamousse . . . 33
1.4.3 Dénition desé hantillons . . . 39
1.5 Con lusion. . . 41
2 Les dispositifs expérimentaux 43 2.1 Presse éle tro-mé anique . . . 44
2.2 Roue à grandeinertie. . . 44
2.3 Les barresde Hopkinson . . . 45
2.3.1 L'atout dudispositifdesbarres de Hopkinson . . . 46
2.3.2 Prin ipe desbarres de Hopkinson . . . 46
2.3.3 Relations auxinterfa es barre/é hantillon . . . 53
2.3.4 Problèmes spé iques liésauxmatériaux ellulaires . . . 58
2.3.5 Les barres deHopkinson vis oélastiques . . . 60
2.3.6 Mise en ÷uvredudispositifexpérimental . . . 65
3 Étude expérimentale 71
3.1 Faibles vitessesde solli itation. . . 72
3.2 Vitessesde solli itation intermédiaires . . . 73
3.3 Grandes vitessesde solli itation . . . 78
3.3.1 Adaptation de lagéométrie desé hantillons . . . 78
3.3.2 Dépouillement de l'essaiHopkinson . . . 80
3.4 Analyse desrésultats . . . 87
3.4.1 Eet de ladensité . . . 87
3.4.2 Eet de lavitessededéformation . . . 88
3.4.3 Identi ation desparamètres de densitéetde vitessededéformation . 90 3.4.4 Énergie absorbée parles mousses . . . 93
3.5 Rlede lami rostru ture . . . 95
3.5.1 Analysesphysi o- himiques . . . 97
3.5.2 Observations avant etaprès impa t . . . 99
3.6 Eet delatempérature. . . 101
3.7 Eet dugaz piégé dansles ellules . . . 104
3.8 Con lusion. . . 107
4 Mise en éviden e de phénomènes de lo alisation par voie numérique : Ap-pro he par éléments dis rets du omportement des mousses 109 4.1 Choix delamodélisation . . . 110
4.2 Prin ipe de laméthode auxéléments dis rets . . . 112
4.2.1 Algorithme de al ul . . . 113
4.2.2 Des ription dudomaine . . . 114
4.2.3 Intégrationdeséquations du mouvement . . . 116
4.2.4 Adimensionnement desvariablesdu modèle . . . 117
4.3 Comportement mi ro-mé anique . . . 118
4.3.1 Modèlede GibsonetAshby . . . 119
4.3.2 Intera tions entre les parti ules . . . 124
4.4 Pré-traitement . . . 130
4.4.1 Génération desé hantillons numériques . . . 130
4.4.2 Paramètres de modélisation . . . 131
4.5 Résultats . . . 134
4.5.1 Taille du domaine . . . 134
4.5.2 Organisation du domaine . . . 135
4.5.3 Modélisationàl'é helle mi ros opique . . . 139
4.5.4 Modélisationàl'é helle mésos opique. . . 152
4.5.5 Modélisationàl'é helle ma ros opique . . . 156
4.5.6 Perspe tives :eetsd'inertiesous solli itationsdynamiques . . . 159
4.6 Con lusion. . . 161
Les matériaux ellulaires : peut-on de nos jours imaginer pouvoir vivre sans eux. Ces
matériaux tels que les mousses polymériques ou métalliques sont tellement présents dans
notrevie au quotidien sousformesetfon tions diverses quel'onen oublie même parfoisleur
existen e.Et pourtant,qui peutprétendrenepass'en servir ou nepasen avoirl'utilité.
Prenons simplement l'exemple de e sur quoi noussommes assis,mar hons ounous
ou- hons. Ilestfortprobable qu'ils'agissede moussespolymériques,dont lagrandesouplesse et
lagrandeélasti ité font qu'ellessont si onfortables. Etmême pluslargement,si nous
regar-donsautour de nous,il est fortpossible que l'on retrouve es matériaux. En eet,le se teur
du bâtiment les emploie massivement ar leur stru ture onstituée d'alternan es de phases
solideset d'air les rendparti ulièrement adaptées à desappli ations d'isolation phonique ou
en orethermique.
Onretrouveaussi esmatériauxdanslese teurdel'emballagedesproduitsfragilesou,en
extrapolantl'emballagedespersonnes,end'autrestermes,danstouteslesappli ationsvisant
àpréserverlasé urité etlaviedesutilisateurs,quesesoitdanslavie ourante,lessports,les
loisirsou les transports, et . Dans esappli ations dites de sé urité passive,il estimportant
de pouvoir absorber de grandes quantités d'énergie
−
itons l'exemple de la hute d'uny- listeouen ored'una identde voiture
−
sanstransmettre auxusagersdes ontraintes tropimportantes qui pourraient leur être dommageables. La stru ture ellulaire de es matériaux
répondparfaitement à esattentes arelle leurpermetdesedéformer onsidérablementà un
niveau de ontrainte quasi onstant lors d'un ho ou d'unimpa t. Deplus, ette
morpholo-gie onfère à esmatériauxune faiblemassevolumique quis'avèreêtreunatout onsidérable
pourlesindustriesdutransport on ernantlasé uritéetl'impa tenvironnemental, e igrâ e
àl'allègement desstru turesetdon à unediminution de la onsommation des arburants.
Le omportement de es matériaux ellulaires est a tuellement bien onnu [Gibson and
Ashby, 2001,Mills, 2007℄. Cependant, lesbesoinsen pleine expansion de esmatériaux dans
desappli ations desé uritéde plusenplusexigentesné essitent d'anerleurs onnaissan es
pour répondreà es aspirations. Les pro édés de fabri ation de es matériaux, en onstante
évolution,permettentderéaliserdesstru tures omplexesave desdensitésvariablesouen ore
desstru turesà doubleé helle.On retrouve esdernières dansles moussesde polypropylène
expansées, onstituéesdegrains à l'é helle mésos opique etde ellulesferméesàl'é helle
Ainsi, an d'optimiser l'utilisation de es matériaux, il est important de onnaître leurs
réponses àdessolli itationsquasi-statiquesmaiségalementdynamiques pour disposerde lois
de omportement mé anique et ee tuer ainsides al uls de stru tures. Depar leur nature,
le omportement de esmatériauxest gouverné àlafois par lematériau onstitutif etpar la
stru ture de elui- isousforme de grains etdemi ro- ellules àporositéouverte ou fermée.
De même, pour améliorer les propriétés mé aniques de es matériaux, et élargir en ore
leurs hamps d'appli ations,ilestné essairede omprendreetd'identier lerlede la
mi ro-stru ture dans leurs mé anismes de déformation à l'é helle ma ros opique maiségalement à
l'é helle lo ale( elledes ellules).
Les deux points majeurs de e travail sont don à la fois d'optimiser l'utilisation de es
matériauxpar unemeilleure onnaissan ede leur omportementetd'identier lerle deleur
mi rostru turesurleurspropriétés mé aniques.Cesobje tifssontrespe tivementatteintspar
une appro he expérimentale etnumérique:
La première appro he, expérimentale, a pour obje tif d'identier le omportement
mé anique desmousses de polypropylène expanséesà l'é helle :
ma ros opique,enidentiant lasensibilitédelamousseàladensité,lavitessede
défor-mationainsiquelatempérature.Cetteétape passepar uneétudesu in tedequelques
matériaux ellulaires pour expliquerleur omportement selon une observation de leurs
parti ularitésstru turales( hapitre1).Ensuite,pour ara tériser esmatériauxauplus
pro hedes onditionsréellesqu'ilspeuvent subir
−
desolli itationsquasi-statiques auxsolli itations dynamiques
−
le hapitre 2 présente ledéveloppement d'un dispositif deompression du type barre de Hopkinson. Il permet d'identier leur omportement à
de grandes vitesses de déformations (de
1000
à3000 s
−
1
), et pour des hargements à
vitesses dedéformation intermédiaires (
100
à500 s
−
1
),un autremoyen de hargement
estutilisé :laroue inertielle.
mi ros opique,enanalysantlematériauviergeetendommagéparobservationsaumoyen
delami ros opieéle troniqueàbalayage.Cesexpérien es,présentéesau hapitre3ave
lesrésultatsissusdes ampagnesd'essaisexpérimentales,permettenteneetdere ueillir
les informations né essaires pour dé rire au mieux les mé anismes d'endommagement
etde ruinedu matériau ainsiquelesfa teurs lesplus inuents[Bouixetal.,2007℄.
La deuxième appro he, numérique,a pourobje tif demodéliser le omportement de
matériaux ellulaires auxdiérentesé helles:mésos opique( elledugrain) etmi ros opique
( elle dela ellule). Une méthode originale estproposée, qui viseàreproduirele
omporte-ment global du matériau par un ensemble de parti ules, entités à part entière, dont on gère
les intera tions. Cette modélisation dite par éléments dis rets, développée au hapitre 4,
permetdemettreenéviden e lerledelami rostru turesurles mé anismesprovoquant des
Les matériaux ellulaires
Sommaire
1.1 Généralitéssur lesmatériaux ellulaires. . . 15
1.2 Stru ture des matériaux ellulaires. . . 18
1.2.1 Classegéométrique . . . 18
1.2.2 Conne tivitédesmousses . . . 20
1.2.3 Tailleet géométriedes ellules . . . 21
1.3 Cara téristiquesma ros opiques . . . 21
1.3.1 Massevolumiqueet densitérelative . . . 21
1.3.2 Cara téristiquesmé aniquesparrapportaumatériaudense . . . 22
1.3.3 Comportementàla ompression . . . 23
1.3.4 Classi ationdu omportementdesmatériaux ellulaires . . . 24
1.3.5 Exemplede omportementdediérentsmatériaux ellulaires . . . . 25
1.3.6 Absorptiond'énergiedesmousses. . . 28
1.4 Présentationdu matériau de l'étude . . . 31
1.4.1 Lematériau onstitutif. . . 32
1.4.2 Morphologiedelamousse . . . 33
1.4.3 Dénitiondesé hantillons . . . 39
1.5 Con lusion . . . 41
1.1 Généralités sur les matériaux ellulaires
Les matériaux ellulaires, ou appelés plus ommunément mousses, sont des matériaux
onstituésde réseaux inter- onne tés de parois et/oude poutres solides formant les fa es et
lesarêtes des ellules. L'intérieurde es ellulesest généralement onstitué d'air soumis à la
pressionatmosphériquemaispeutégalementêtre omposédeliquideoudegaz.Lespropriétés
mé aniquesetphysiquesde esmatériaux ellulairessontintimementliéesàleurstru ture,au
matériauqui les onstitue maisaussià laréponseduuide quiinteragitave lastru ture du
solide.C'est pourquoi es matériauxprésentent desparti ularitésintéressantestant au point
Lesmoussesnaturellesont étélespremiers matériaux ellulaires àêtreemployéspour des
appli ationsindustrielles arellesprésentaient despropriétésintéressantes.Malheureusement,
l'emploide esmatériauxrestelimité.Eneet,lapremièredi ultéestdepouvoir
s'approvi-sionnerengrandequantitéave esmoussesnaturelles,telqueleliège,toutaulongdel'année
(problèmes de saisonabilité); de plus, il était né essaire d'améliorer les performan es
mé a-niques de es matériaux pour élargir leur hamp d'appli ations. La fabri ation de mousses
industriellesa don étéenvisagée.L'essordesmatièresplastiquesdanslesannées50 apermis
dedévelopperdenouveauxmatériaux ellulairesauxpropriétés physiquesetmé aniques
inté-ressantes Fig.1.1 a,permettant de s'adapter fa ilement à ungrand nombre d'appli ations
de la vie ourante. Les moyens de mise en ÷uvre a tuels ontribuent à l'évolution de es
nouveauxmatériauxetpermettent d'étendredavantageleurs hampsd'appli ations grâ eau
développement de mousses métalliquesFig.1.1b.
L'industrialisationmassivede esproduitsarendudepuisplusd'undemi-siè lelesmousses
synthétiques irremplaçables dans de nombreux usages et e, notamment, dans des
appli a-tions telles que : le bâtiment et l'habitat, l'ameublement, l'emballage, les sports et loisirs,
l'automobile, l'aéronautique,laméde ine, et . maisaussidansdivers domainesde l'industrie
en général.
a) b)
Fig. 1.1 Matériaux ellulaires :a) Mousse polymérique, b) Moussemétallique
A tuellement, beau oup de matériauxpeuvent être réalisés sousforme de matériaux
el-lulaires;lesplus ourantssontbiensûrlesmatériauxdetypepolymérique.Ledéveloppement
des mousses métalliques est, quant à lui, plus ré ent mais laisse entrevoir desusages à plus
grandeé helle,notammentdansla onstru tionautomobilepourobtenirdesstru tureslégères
et apablesd'absorber lemaximumd'énergie.
Ilexistedenombreuxpro édésdefabri ationdesmoussesmaisilssebasentgénéralement
surladissipationd'ungazdansunematri eliquidedumatériaudebase.Ledegrédepré ision
et la qualité du produit ni en terme de dispersion géométrique (taille et distribution des
ellules, épaisseursdesparois,degréde onne tivité,et .)varientave ledegréde omplexité
de leur mode de fabri ation etdon de leur oût de produ tion.Des pro édés de fabri ation
deplusenplusélaboréspermettantunbon ontrledelastru turenalede esmoussessont
Leplussimplemoyend'obtenirunemousseàpartird'unpolymère onsisteàintroduiredu
gaz ( lassiquement du dioxyde de arbone)dans un monomère liquide ou dans un polymère
haud : 'estlemoussagelibre. Lemélangepeutgonerlibrement dansun moule(ouvertsur
une fa e), puis en ontrlant la température, on laisse la formation de bulles se stabiliser,
enn, l'ensemble est refroidi an de ger la stru ture de la future mousse. Onobtient ainsi
un blo dont lasurfa e libre est plus ou moinsrégulière ave une porosité variant de basen
haut. Généralement, es blo s sont tran hés pour produire des feuilles, plaques ou plan hes
qui onviennent leplus souvent auxusages simples(panneaux isolants, et .).
Unautrepro édéd'obtentiondesmoussesestlemoussageparextrusion.Leplussouvent,
lepolymère ontient déjà,sousformedemélange-maître,l'agent moussantquifourniralegaz
pour l'expansion.Sinon, elui- iestinje té dire tement souspressiondanslamatière fondue.
A la sortie de la lière, il ne reste alors plus qu'à ontrler le refroidissement du prolé
de mousse obtenu. La rédu tion de la ondu tivité thermique du polymère par lemoussage
permet de maîtriser e a ement ette étape et d'assurer une stru ture homogène au prolé
obtenu.
Enn, l'un de es plus importants pro édés est le moussage par inje tion. Le
mélange-maîtreest réalisé et haué à l'aided'une ma hine-vis, ommedans le asdu moussage par
extrusion,maisil est ettefois- i dire tement inje té à haud dansun moule servant à
réali-serla stru ture nalede la piè e.Ce pro édépermetd'obtenir des matériauxlégers à usage
stru tural qui présentent un oeur allégéave une peau plus dense (suite au refroidissement
delamatièreau onta tdumoule,leplussouvent froid),assimilableàdesmatériauxdetype
sandwi h.Cedernierpro édédefabri ationpermetd'obtenirunagrégatmouléquipeutalors
présenter des géométries omplexes pouvant servir àdes appli ations de on eption
parti u-lières.Par exemple, ilest possible de réaliseren un minimumd'étapesdes piè este hniques
onstituant desstru turesquipeuvent être intégréesdire tement dansdesappli ations
auto-mobiles, telles que : des assises pour prévenir les eets de sous-marinage des passagers lors
de ho sfrontaux,desprote tions latéralesdansles portières ou en oredesappuis-tête pour
absorberles ho s, et .(Fig.1.2).
Fig. 1.2 Exemples d'appli ations des matériaux ellulaires dansl'automobile : pare- ho s,
Ainsi,l'industrie automobilesetournedeplusenplusvers etypedematériau arils
per-mettentune grandelibertéde on eptionetsonttrèsbienadaptésdansdesappli ationspour
lesquelles le poids etla apa ité d'absorption d'énergie sont des ontraintes prépondérantes.
Par exemple, dansle as dupare- ho s, il est né essairede réaliser des piè esde géométries
omplexes pouvant être intégrées dans le orps de elui- ipour absorber les ho s lors d'un
impa t, sansajouter unsur-poidstrop important. Le rapportabsorptiond'énergie/poids,ou
l'amortissement spé ique, est i i une ontrainte ritique. En eet, es matériaux ellulaires
peuventsubir degrandes déformationspourun niveau de ontraintepresque onstant etleur
résistan epeutfa ilementêtreadaptéesurunelargeplaged'eortsen ontrlantleurdensité.
L'essordesmatériaux ellulairesdanslasé uritépourlestransportsrésideprin ipalement
dansdeux deleurs ara téristiquesintrinsèques :leur grande apa itéd'absorption d'énergie
etleur grandelégèreté.
1.2 Stru ture des matériaux ellulaires
1.2.1 Classe géométrique
Ilestpossiblede réer,pardiérentspro édésindustriels,unemultitudedematériaux
el-lulairesselonlematériau onstitutifutilisémaiségalementselonlagéométrieetl'agen ement
spatial des ellulesdans lematériau. On lasse alors généralement estype de matériaux en
deux atégories :
1. les matériaux de type nid d'abeille : e sont des matériaux qui présentent une
mi- rostru ture bi-dimensionnelle onstituée d'arrangements de plaques formant ainsi des
polygones ou des ellules hexagonales telles que desnids d'abeilles naturels.
Générale-ment, ommele montrelaphotographied'unnidd'abeilled'aluminium (Fig.1.3), la
taille et la géométrie des ellules de es stru tures sont très régulières mais présentent
un omportement trèsanisotrope.Lorsque elles- isont hargéesen dehorsdeleurplan
générateur, leur résistan e à la ompression est faible : elle peut être plus de dix fois
inférieure à leurrésistan eselon l'axe des ellules.
Fig. 1.3 Stru tured'unnidd'abeille d'aluminium ALPHEX en alliage
3003
2. lesmatériauxdetypemousse:ils on ernentlesmatériauxàmi rostru turetri-dimensionnelle.
géné-ralement des propriétés isotropes au matériau. Contrairement aux stru tures de type
nid d'abeille, es matériaux présentent des formes et des tailles de ellules beau oup
plus variéesetmoins régulièresdu faitde leur mode de fabri ation, ommel'illustre la
Fig. 1.4 représentant une moussepolymérique.
Fig.1.4 Stru tured'une moussepolymérique
Ces stru turestri-dimensionnellesne sont pastoujours onstituéesde ellulesirrégulières
etorganisées de manière aléatoire, mais peuvent être, omme ertains matériaux ellulaires
naturels, orientées selon des dire tions privilégiées. Par exemple, dans le as du liège Fig.
1.5,les ellulessontgénéralementdegéométrierégulièreettoutesorganiséesselonladire tion
de roissan e de l'arbre. Cette anisotropie naturelle améliore ainsi fortement les propriétés
mé aniquesde esmatériauxdans ette dire tion.
Fig. 1.5Stru ture duliège
Lamaîtriseetl'avan éedenouveauxpro édésdefabri ationpermettentderéaliserde
nou-veauxmatériaux ellulairespossédantunestru tureparti ulière.Parexemple,lesagglomérats
desphères reuses
−
réalisésàpartirde nombreuxmatériaux (métalliques,polymériques,ouen ore éramiques)
−
sont onstituésdesphères,dont lediamètre estgénéralementde l'ordredu millimètre formant lastru ture de lamousse (Fig. 1.6 a). Celle- i peut être onstruite
de manière aléatoire ou de manière très régulière en ontrlant pré isément la taille et la
positiondes ellules.Par ontre, lorsque essphèressont noyées dansunematri e,onobtient
de lamoussemaispermettent de lesalléger. Lestaillesdes ellulessont alors nettement plus
faibles, de l'ordredumi romètre,etleur organisationesttotalement aléatoire(Fig. 1.6b).
a) b)
Fig. 1.6 Matériaux ellulaires : a) agglomérat de sphères reuses en ni kel, b) mousse
synta tique
1.2.2 Conne tivité des mousses
Ondistingue généralement pour les matériaux ellulaires de type mousse, deux typesde
onne tivité delastru ture.Lesmousses àporositéfermée etles moussesà porositéouverte.
Dansle asdesmoussesàporositéfermée,tellesquelesmoussesdepolypropylèneexpansées,
illustrées parlaFig.1.1a,laphasesolide onstituant leréseauinter- onne té depoutreset
de parois est ontinue. Celui- iforme ainsides ellulesliées lesunesauxautres par desfa es
solides (membranes). Chaque ellule est alors totalement lose, piégeant la phase uide qui
ne peuts'é happerquepar laperméabilité desparois.
En revan he, si l'on observe une mousse à porosité ouverte le réseau inter- onne té de
matériau solide est prin ipalement formé de poutres onstituant les arêtes des ellules. La
stru ture ainsi formée est uniquement omposée du squelette des ellules qui sont dans e
asouvertes. Laphaseuidepeutdon librement ommuniquerentretoutesles ellulesde la
mousse. La stru turede lamoussede uivreen est unexemple (Fig. 1.7a). Bienentendu,
il existedesmoussesà ellulespartiellement fermées, oupartiellement ouvertes, selonqueles
ellules ommuniquent plus oumoinsbien entre elles(Fig. 1.7b).
a) b)
Fig. 1.7 Exemple de porosités des mousses : a) mousse à ellules ouvertes, b) mousse à
1.2.3 Taille et géométrie des ellules
Les dimensions des ellules (ouvertes ou fermées) sont très variables d'un matériau
el-lulaire à un autre. Par exemple, dans le as d'une mousse métallique telle que la mousse
d'aluminiumFig1.1b lediamètremoyendes ellulesestgénéralementimportant,del'ordre
dequelquesmillimètres.Par ontre,dansle asdemoussespolymériques,les ellulespeuvent
êtretrès petites Fig1.1a de l'ordre dequelques entièmes de millimètres.
La taille des ellulesest également variable au seind'un même matériau (Fig. 1.8). La
distributionde latailledes ellulespeutêtre tellement largeque ertaines ellulesde mousse
peuvent être ent fois supérieures aux plus petites;a ontrario, ette distribution peutêtre
trèsétroite, ommedansle asdesnidsd'abeilles dont les ellulessont toutesde mêmetaille
("Fig. 1.3"). Dans tous les as, ette dispersion n'entraîne généralement pas d'anisotropie
du omportement à la ompression mais peut être le siège de fortes lo alisations à l'é helle
mi ros opiqueprovoquant ainsidesréper ussionssur le omportement ma ros opique.
Fig. 1.8 Exemple demousse àtrès large distributionde lataille des ellules
Laformeetlesdimensionsde es ellules,maiségalementlarépartitiondelamatièredans
elles- i,inuent sur les mé anismes de ruine de es matériaux etae tent leurs propriétés.
Lorsquelaformedes ellulesn'apasd'orientation privilégiée,les ellulespeuvent être
assimi-lées àdes polyèdres plusou moinsréguliers: lespropriétés du matériau sont alors isotropes.
Parfois, La répartition de matière dans les ellules est totalement inhomogène : très peu de
matière onstitue lemilieu des parois de elles- i quisont alors très nes, tandis que à leurs
jon tions, la matière est très importante. On ren ontre généralement e type de répartition
dansles mousses métalliques, etnotamment les mousses d'aluminium dont les déformations
sont trèslo alisées.
1.3 Cara téristiques ma ros opiques
1.3.1 Masse volumique et densité relative
L'intérêtsus itéparlesmatériaux ellulairessejustieessentiellement grâ eàleurgrande
apa itéd'absorptiond'énergiespé ique(
J.kg
−
1
).Lespropriétésde esmatériauxsont
matériaux ellulaires présentent de faiblesmasses volumiques
ρ
etsont généralement10
à30
fois pluslégersque lesmatériaux quiles onstituent.
Ondénitunmatériau ellulairelorsque elui- iprésenteunedensitérelative
d
r
= ρ/ρ
∗
≤
0, 3
, 'est à dire que le ratio entre la masse volumique du matériau ellulaireρ
et la massevolumique du matériau
ρ
∗
qui le onstitue est inférieur à
0, 3
. Certaines mousses peuventavoir desdensités relativesinférieures à
0, 001
mais,généralement, les mousses polymériquesutiliséespourl'absorptiond'énergie,lepa kagingoubienl'isolation,ontdesdensitésrelatives
omprises entre
0, 05
et0, 2
.Lorsque les parois des ellules s'épaississent et que l'espa e entre les ellules augmente,
au delà de
d
r
≈ 0, 3
, on ne parle plus de matériau ellulaire, il s'agit plutt d'un matériauontenant des pores isolés.Cetteporosité
φ
orrespond à lafra tiond'espa eporeux danslamousse;elle estintimement liée àla densitérelative dumatériau
φ = 1 − d
r
.1.3.2 Cara téristiques mé aniques par rapport au matériau dense
La porosité intrinsèque des matériaux ellulaires permet d'élargir la plage de propriétés
mé aniquesdesmatériauxdensesetd'étendreainsileur hampd'appli ation, enobtenantdes
matériaux àlafoisplus légerstouten onservant une granderigidité. Ainsi,si l'on onsidère
les seulsparamètres, moduled'Young etrésistan e àla ompression, les plages de propriétés
de esmatériauxdensessont amplement élargies.LaFig.1.9 présentel'élargissement dela
plage de espropriétés grâ eauxmatériaux ellulairespar rapportauxmatériauxsolidesqui
les omposent.
mousses élastomériques
polymères solides
mousses de métaux
et de céramique
céramiques solides
matériaux solides
mousses élastomériques
spéciales (dr=0,01)
polymères solides
mousses de métaux
et de céramique
céramiques solides
matériaux solides
10
6
10
3
1
10
−3
10
6
10
3
1
10
−3
MN/m
2
MN/m
2
Solides
Mousse
Résistance à la compression
mousses élastomériques
spéciales (dr=0,01)
b)
a)
mousses de polymères
courantes
mousses de polymères
courantes
Module de Young
Fig.1.9Plagedepropriétésdesmousses:a)moduled'Youngb)résistan eàla ompression
[Gibsonand Ashby,2001℄
Ainsi, le module d'Young d'un matériau ellulaire varie généralement de
10
3
M P a
pourdes matériaux très rigides tels que les mousses métalliques ou éramiques (Fig. 1.9 a) à
10
−
3
paramètre pour les mêmes matériaux onstitutifs est largement supérieur à
10
3
M P a
. Une
nouvelle plagedemoduled'élasti ité estalorsa essible enfon tion delaporosité donnéeau
matériau en la ontrlant; elle- i pouvant varier de
0
pour les matériauxdense à presque1
pour les matériaux les plus poreux. Les mêmes observations peuvent être ee tuées pour la
résistan eàla ompressionprésentéesurlaFig.1.9b :laplage ouvertepar etterésistan e
estdoublée grâ eauxmatériaux ellulaires.
Cetteaugmentationdesplagesdepropriétésmé aniquesgrâ eàlaréalisationdematériaux
ellulaires permet de les utiliser dans des appli ations qui ne pourraient pas être envisagées
fa ilement par les matériaux onstitutifs quiles omposent.
1.3.3 Comportement à la ompression
Laparti ularitédu omportementàla ompressiondesmatériaux ellulaires,quelquesoit
leurtype (polymérique, métallique ou en ore naturel), estde pouvoirse déformer
onsidéra-blementpourunefaiblevariationde ontrainte.Unsimpleessaide ompressionquasi-statique
surune moussede polypropylène expansé(é hantillon ubiquede
23 mm
de té, massevo-lumique
40 kg.m
−
3
etdensitérelative
d
r
= 0, 043
) permetd'illustrer e omportement, Fig.1.10.
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
1.2
1.4
1.6
0
2
4
6
8
10
12
Déformation vraie, e
Contrainte,
σ
(MPa)
Mousse de polypropylène
ρ
=40kg.m
−3
Fig.1.10Compressionquasi-statiqued'unemoussedepolypropylèneexpansé,
˙ε = 0, 01 s
−
1
Cette ourbe ontrainte/déformation présente
3
phases distin tes de omportement quipeuventêtreliéesauxmé anismes dedéformationdelastru turedelamousse(Fig.1.11):
une premièrephaseélastique, durantlaquellelematériauprésenteuneraideur
relative-ment élevée. Cette élasti ité est prin ipalement ontrlée par la exion des arêtes des
ellules, mais lorsque la onne tivité de es matériaux devient importante, un
phéno-mènedetensiondesfa esdes ellules(eetdemembrane)s'ajouteàla ontributiondes
la deuxième phase de omportement est ara térisée par une phase plateau. La
rai-deurdu matériau devient trèsfaible :on parle alors dedomaine plateau en ontrainte.
Lorsque le hargement atteint une ontrainte seuil
σ
pl
, interse tion des tangentes dela phase élastique et de la phase plateau, le matériau admet de grandes déformations
sans pour autant générer de sauts d'eort importants. Le omportement de e régime
variefortement ave ledegréde onne tivitéde lamousse.Pour unemousseà porosité
ouverte, l'air ontenu dans les ellules pourra ir uler librement et s'é happer
rapide-ment. En revan he, pour une mousse à porosité fermée, la ontribution du gaz piégé
dansles ellules sera importante. La forte variation de volume des ellules lors de leur
déformation générera une augmentation de la pression intérieure augmentant ainsi la
raideur delaphaseplateau.Onidentie généralement, selonletype dematériausolide
qui onstitue la mousse, l'évolution et l'irréversibilité de e omportement en plateau
à l'eondrement desarêtes par ambement plastique et rotule plastique au niveau des
sommetsde elles- i (Fig.1.11 ).
enn, durant la troisième phase, les fa es des ellules entrent en onta t les unes ave
lesautres. La ontrainte augmente onsidérablement et laréponsedevient rigide: 'est
le début de la densi ation. Le omportement du matériau se rappro he de elui du
matériau quile onstitue.
a) b) )
Fig. 1.11 S hématisation de ladéformation d'une ellule fermée : a) état non déforméeb)
déformation élastique )déformation plastique [Gibsonand Ashby,2001℄
1.3.4 Classi ation du omportement des matériaux ellulaires
Ondistingue généralement plusieurs types de omportements ontrainte/déformation
se-lonlastru turedesmoussesetdessolidesquiles onstituent.GibsonetAshby[Gibson andAshby,2001℄
proposentderegrouper es omportementsentroisgrandes atégoriesreprésentées
s hémati-quement par laFig. 1.12a,b et :
1. Les mousses élastomériques, Fig. 1.12 a, présentent un omportement élastique
li-néaire de module
E
∗
puis élastique non linéaire. Ce type de omportement se traduit
également, lorsd'unedé hargedurantlaphaseplateau,parunretourà leurétatinitial
sans avoir subi de dommages signi atifs. Généralement, durant ette phase plateau,
pour un hargement supérieur à
σ
∗
el
, les ellules se déforment par mi ro-ambement2. Les mousses élastoplastiques, Fig. 1.12 b, présentent une déformation résiduelle qui
persiste lors de la dé harge de l'é hantillon. Cette déformation survient lorsque les
mousses sont hargées au-delà de leur limite élastique
σ
∗
pl
. Des phénomènes deam-bement etde rotule plastique auniveau desarrêteset desfa esdes ellulesles
endom-magent demanière irréversible.
3. Les mousses fragiles, Fig. 1.12 , présentent un plateau de plasti ation fortement
irrégulier du fait de la propagation de ssures internes lors de la rupture fragile des
arrêtes etdesfa es ellules.
a) b)
)
Fig. 1.12 Comportement ara téristique d'unemousse de type :a) élastomérique, b)
élas-toplastiqueet )fragile, à unesolli itation de ompression[Gibsonand Ashby,2001℄
1.3.5 Exemple de omportement de diérents matériaux ellulaires
Le omportement àla ompression desmatériaux ellulaires estprin ipalement régipar :
ladensité relative
d
r
,ledegréde onne tivité(ou de porosité),lagéométrie des ellulesainsique leur arrangement spatial. Quant au matériau solide qui les onstitue, les propriétés les
plusimportantes sont :ladensité
ρ
∗
,lemodule d'Young
E
∗
etlalimite d'élasti ité
σ
∗
e
.Bienentendu,denombreuxfa teursexternes,telsquelavitessededéformation
˙ε
etlatempératureθ
,ont une forteinuen e sur e omportement ( hapitre 3).Dans un premier temps, an de mettre en éviden e à la fois l'inuen e de la stru ture
des matériaux ellulaires sur leur omportement ainsi que l'inuen e des matériaux qui les
onstituent, des essais de ompression sur divers matériaux ellulaires ont été réalisés. Les
Fig. 1.13et1.14 présentent quelquesunesdesréponses de esessaisà dessolli itationsde
ompressiondynamiques. Ces essaissont réalisés àl'aide d'une barrede Hopkinson
dévelop-pée spé iquement pour étudier e type de matériaux (le prin ipe de fon tionnement de e
Parexemple,dansle asd'unmatériau ellulairenatureltelqueleliège,son omportement
ontrainte/déformationà la ompressionn'est pasuniquement liéau ara tèrevis oélastique
duliègemaiségalementàsastru ture ommel'illustrelaFig.1.13.Troisessaissontee tués
sur des é hantillons de liège: l'un aggloméré de
250 kg.m
−
3
, et deux autres de
140 kg.m
−
3
prélevésdanslesdire tionsradialeetaxialed'un hêne liège.Lesrésultatsmontrentqueleurs
omportementsàla ompressionsontdiérents. Ondistinguedeuxtypesde omportements:
elui du liège naturel (axiale etradiale) ave une phase élastique/plateau bien pronon ée et
elui du liège aggloméré quiprésenteun fortmodulede ontrainte plateau.
Le omportement du liège, solli ité selon la dire tion axiale de l'arbre, présente une
ontrainte seuil
∼ 1, 8
fois plus faible que lorsqu'il est solli ité selon la dire tion radiale del'arbre :
∼ 1, 4 M P a
pour le liègeaxial ontre∼ 2, 6 M P a
pour le liègeradial (Fig. 1.13).Cette diéren e provient de l'anisotropie des ellules qui sont orientées dans la dire tion de
roissan e del'arbre (dire tion axiale). Celles- isont plusallongées dans ette dire tion,tels
desre tangles ommelemontrelaFig.1.5,etsontdon plussensiblesauambement.Ilen
est de même pour l'évolutiondu plateau en ontrainte qui est plus élevé pour leliège radial
arles petits tés desparois des ellulessont quant àeux moinssensiblesau ambement.
Le liège aggloméré présente la plus faible ontrainte seuil malgré qu'il ait la densité la
plus importante (
∼ 1, 7
fois plus élevée que le liège naturel). Par ontre, le module de saontrainteplateauesttrèsélevé arlastru turede etagglomératest onstituéedeparti ules
de liège ompa tées et ollées ensemble. Ce mélange re onstitue ainsi un nouveau matériau
ellulaire sans privilégier d'orientations parti ulières. De e fait, sastru ture ne permet pas
de réer d'instabilités oude hangements de mé anismes dedéformations signi atifslors de
sa ompression : il n'y a don quasiment pas de transition entre le domaine élastique et le
plateau.
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
3.5
Déformation vraie, e
Contrainte,
σ
(MPa)
Mousse de polystyrène
Liège aggloméré
Liège axial : 140 kg.m
−3
Liège radial : 140 kg.m
−3
Liège aggloméré : 250 kg.m
−3
Mousse de polystyrène : 95 kg.m
−3
Liège : direction axiale
Liège : direction radiale
Fig. 1.13 Réponse d'un liège et d'une mousse polymérique à une solli itation dynamique
de ompression,
˙ε ≈ 1500 s
Si l'on ompare les réponses de e matériau ellulaire naturel ave une mousse
syn-thétique en polystyrène (en trait gris sur la Fig. 1.13), on onstate que leurs réponses
ontrainte/déformation sont similaires (phase élastique puis plateau). De plus, la ontrainte
seuilde ette moussede polystyrène (del'ordre de
∼ 1, 6 M P a
) est plus élevée que elle duliègeradialmalgréunedensitéprèsde
1, 5
foisplusfaible.Ilseraitdon fa ilede on lurequele omportementdelamoussedepolystyrèneestmeilleurque eluidesliègesnaturelet
agglo-méré arilprésenteun omportement relativement similairepourune densitébeau oupplus
faible.Toutefois,lorsdela on eptiondestru turesamortissantespourdesappli ations
spé i-questellesqueletransportdematériauxsensibles(produitsdehautete hnologie,armement,
et .)d'autres paramètres
−
tels que latenue au feu ou la résistan e aux ho s multiples−
sontàprendre en onsidération.Le ara tèrevis oélastiquedu liègesemontrealors unatout
onsidérableparrapportaupolystyrène quiaun omportement élasto-plastique,provoquant
laruinetotalede sastru ture enun seul impa t.
Sil'on onsidèremaintenantdesmatériaux ellulaires onstituésd'aluminium,on onstate
que leurs omportements à la ompression sont également diérents selon leurs stru tures
(Fig.1.14).Bienentendu,sil'on omparelaréponsed'unnidd'abeilled'aluminium à elle
d'unemousse d'aluminium, on s'aperçoitque la résistan eà la ompression du nidd'abeille
est bien meilleure que elle de la mousse. Les eorts né essaires pour atteindre un taux de
déformationde
30%
sont2
foissupérieurspourlenidd'abeille(∼ 9 MP a)
quepourlamousse(∼ 4, 5 MP a)
et e,malgré une densitérelative dunid d'abeille1, 5
fois inférieure à elledela mousse d'aluminium. La stru ture très ordonnée et la faible épaisseur des parois du nid
d'abeillepermettent d'obtenirunmatériau ellulairedetrèsfaibledensitérelative:
d
r
= 0, 07
ontre
d
r
= 0, 1
pour lamousse.00
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
2
4
6
8
10
12
14
16
18
Déformation vraie, e
Contrainte,
σ
(MPa)
Mousse d’aluminium : grosses cellules
Mousse d’aluminium : petites cellules
Nid d’abeille : d
r
=0,07
Mousses d’aluminium : d
r
=0,12
Nid d’abeille d’aluminium (sollicitation hors plan)
Fig.1.14 Réponsede matériaux allégés àbase d'aluminium à une solli itation dynamique
de ompression,
˙ε ≈ 600 s
De la même manière que pour le liège et la mousse de polystyrène, es deux matériaux
ne sont pas omparables ar leurs propriétés sont également totalement diérentes. La forte
anisotropie du omportement du nidd'abeille (paragraphe 1.2.1) le ontraint à des
appli a-tions pour lesquellesletype de solli itationsestmaîtrisé maisné essited'absorberdes ho s
importants. Par ontre, la mousse peut être utilisée pour des appli ations dont la dire tion
de hargement n'est pasmaîtrisée maisoùilestnéanmoins né essaired'absorberunegrande
quantité d'énergie. Il est également à noter que lenid d'abeille présente un pi de
ompres-sion important
∼ 16 M P a
,dû au ambement de parois des ellules, alors préjudi iablepourertaines appli ations. Il est toutefois possible d'éliminer e pi par des te hniques de
pré-pliage des parois dunid d'abeille maiso asionnant un sur oûtde fabri ation généralement
important.
Il estévident, au vude esdeuxessais, quelanature du solidequi onstitue lematériau
ellulaire n'est pasleseulparamètre inuant surson omportement. Sastru ture joue
égale-mentunrletrèsimportantsursaréponseàla ompression.Enregardantpluspré isémentles
réponsesdesdeuxmoussesd'aluminiumdemêmedensitérelative
d
r
= 0, 12
,ons'aperçoitqueleurs réponses dépendent de lataille de leurs ellules ommel'a montréYu [Yu etal.,2007℄.
Bien entendu, de nombreux autres essais seraient né essaires pour investiguer plus
pré isé-ment es eetsmais es deuxtestsillustrent toutdemême e phénomène :lastru turede la
mousse onstituée de grosses ellules(Fig. 1.15a)présenteune ontrainteseuilplus élevée
que elle onstituéedepetites ellules,ave unephaseplateaumoinsrégulière(Fig.1.15b).
a) b)
Fig. 1.15 Moussed'aluminium dedensitérelative
d
r
= 0, 12
:a) grosses ellules, b) petitesellules
1.3.6 Absorption d'énergie des mousses
LaFig.1.16 représente laréponse ontrainte/déformationd'unmatériau ellulaire
sou-mis à un ho ainsi que la réponse du matériau qui le onstitue. Lors du ho , le matériau
ellulaire subit un hamp de ontrainte
σ
qui génère lui-même un hamp de déformationε
(ou inversement). L'énergie absorbée par lematériau orrespond à laquantité
R
σ(ε)dε
. Surle graphiqueFig. 1.16 laquantité d'énergieabsorbée par lematériau ellulaire orrespond
bien entendu à l'aire grisée délimitée par la ourbe en pointillés. Dans le as du matériau
dense, ette même quantité orrespond àl'aire grisée sousla ourbe en trait ontinu.
On onstate que pour une même quantité d'énergie absorbée
−
airesidentiques sous lesdumatériau dense. Cependant, pour e dernier, une grande partie de ette énergie absorbée
serarestituéealorsquedansle asdelamousse,laquasi-totalitéde etteénergieseradissipée
danslesmé anismes de déformation.
Fig.1.16Énergiesabsorbéesetréponses ontrainte/déformation d'unemousseet dusolide
quile onstitue lors d'un ho
Lors d'un ho ,d'un impa t ou de tout autre hargement, letravail fourni sur un
maté-riau ellulaire pour ledéformer est transformé en énergiepotentielle ou/et en haleur. Cette
énergie absorbée, ou en ore, travail par unité de volume de matériau déformé, est fon tion
de la ontrainte, de ladéformation ainsique de ladensité. On dénit l'énergiespé ique
W
(
J.kg
−
1
) orrespondantàl'énergieabsorbéeparlematériauparrapportàsamassevolumique.
Par exemple, des résultats expérimentaux présentés pré édemment (paragraphe 1.3.5) il est
possible de tra er l'évolution de l'énergie spé ique en fon tion de la ontrainte admissible
(Fig.1.17)etd'optimiser ainsile hoix d'unmatériau [Avalleetal., 2001℄.
0
2
3
4
6
8
10
12
14
16
18
0
5
10
15
20
25
Contrainte,
σ
(MPa)
Energie spécifique, W (J.kg
−1
)
Liège direction axiale
Liège direction radiale
Liège aggloméré
Nid d’abeille aluminium
Mousse de polystyrène
Mousse d’aluminium
×
10
6
Fig. 1.17 Courbesd'absorption d'énergie pour diérents matériaux ellulaires en fon tion
Cetteparti ularité de grande apa itéd'absorption d'énergie permetgénéralement
d'évi-ter qu'une for e appliquée sur un objetne dépasse pas une ontrainte limite (prote tion de
personnes ou de matériels, et .). Ainsi, pour une ontrainte limite en ompression la Fig.
1.17 montrel'énergiede ompressionmaximalequepeutabsorber haquematériau;in
verse-ment, onnaissant l'énergie maximale àabsorber, ette gurepermetde trouver lematériau
qui produiraitla ontrainte minimale.
Par exemple, si l'on onsidère le as du liège solli ité dans la dire tion radiale, il peut
absorberuneénergiespé iqued'impa t del'ordrede
5.10
6
J.kg
−
1
sansgénérer de ontrainte
supérieure à
3 M P a
. Pour la même quantité d'énergie, si l'on regarde la ontrainte généréepar lenidd'abeille (sans tenir ompte du pi deambement) elle est de l'ordre de
10 M P a
.Enn, pour lamoussede polystyrène, ette ontraintene dépassepas les
∼ 2 M P a
.Toutefois,ilfautégalement oupler esniveauxde ontrainteslimitesparrapportà
l'éner-gie spé iqueabsorbée en fon tion de ladéformation généréepar le ho .Ainsi, surlaFig.
1.18,oùl'énergiespé iqueesttra éeenfon tiondeladéformation,ons'aperçoitqueleliège
solli ité dansladire tionaxialedoitsedéformeràplusde
50%
pourabsorber∼ 5.10
6
J.kg
−
1
.Par ontre, seuls
10%
de déformation sont né essaire au nid d'abeille pour absorber ettemême quantité d'énergieet
30%
pour lamoussedepolystyrène.Inversement,pourunniveaude déformation de
∼ 50%
, le liège aggloméré ne permet d'absorber qu'une faible quantitéd'énergie (
∼ 3, 6.10
6
J.kg
−
1
) alors que la mousse de polystyrène peut en absorber près de
troisfois plus(
∼ 9.10
6
J.kg
−
1
)etlenid d'abeilleenvironde inqfois plus(
20.10
6
J.kg
−
1
).0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0
5
10
15
20
25
Deformation vraie, e
Energie spécifique, W (J.kg
−1
)
Liège direction axiale
Liège direction radiale
Liège aggloméré
Nid d’abeille aluminium
Mousse de polystyrène
Mousse d’aluminium
9
3
×
10
6
×
10
6
Fig. 1.18 Courbes d'absorption d'énergie pour diérents matériaux ellulaires en fon tion
de ladéformation vraiegénérée
Tant que la déformation n'atteint pas la limiteélastique de es matériaux, on peut
sup-poser qu'ils se déforment de manière homogène et n'absorbent que peu d'énergie. Puis, les
mé anismes de ruine plastique fortement liés à leurs stru tures jouent un rle très
à nouveau en éviden e laforte inuen e et le rle de la stru ture de es matériaux surleur
omportement.
1.4 Présentation du matériau de l'étude
Le matériau ellulaire hoisi pour mener ette étude est une mousse de polypropylène
expansé(PPE)à ellulesfermées. Cematériauaété hoisi arilprésenteunestru ture
parti- ulière,Fig. 1.19 etde nombreuxintérêts industriels(appli ations automobiles,pa kaging,
rangements, et .).Le pro édédefabri ation de elle- ilui onfèreune stru turemulti-é helle
onstituéede grains à l'é helle mésos opique etde ellules ferméesàl'é helle mi ros opique.
Fig.1.19 S hémade lastru ture delamousse dePPE
La première étape de e pro édé onsiste à réaliser un mélange maître, sous forme de
mini-granulesdepolymère,auxquelspeuventyêtreadjointsdesadditifstelsquedunoir
de arbone, des agents d'expansion, de oloration, et . Ces mini-granules sont ensuite
plongéesdansdel'eaupuismélangéesàdesanti- oagulantsetennmisentempérature
etsous pressionà l'aided'une auto lave.
La deuxième étape de e pro édé est l'expansion de es mini-granules. Celles- i, sous
pression,sont expulséesune à unehors del'auto lave provoquant leurexpansion grâ e
aufortgradientdepressionetdetempératurequ'ellessubissentrapidement.Des
mi ro- ellulesferméesapparaissentalorsgrâ eauxagentsmoussantsdans haquemini-granule.
Enn, ladernière étape onsiste àréaliser la stru ture nalepar pro édéde moussage
par inje tion. Les mini-granules pré-expansées, servant de mélange maître, subissent
une ultime expansion et sont fusionnées les unes aux autres par la température. Elles
forment ainsilesparois des grains delamousse. La densitédumatériau ellulaire nal
et sastru ture peuvent être ontrlées en ajustant la taille desmini-granules initiales,
La stru ture de lamousse ainsi formée, Fig. 1.20 peut être dé rite selon troisé helles
d'observations :
a) b) )
Fig. 1.20 Stru ture d'une mousse de polypropylène :a) é helle ma ros opique
(photogra-phie),b) é helle mésos opique (photographie), )é helle mi ros opique(MEB)
une première é helle, ma ros opique, dé rit les grandeurs globalesdes propriétés de la
mousse et représente l'aspe t visuel de la mousse de PPE. On peut observer à ette
é helle,Fig.1.20aque ematériau ellulaireest onstituéd'unagglomératdegrains,
organisés de manière totalement aléatoire dans la mousse. Selon le plan de oupe, es
grains de forme polygonale présentent undiamètre de
2 mm
à3 mm
environ.L'assem-blage de es polygones dans l'espa e forme des motifs géométriques tridimensionnel
assimilables à despolyèdres. Ces polyèdres orrespondent aux grains de polypropylène
pré-expansélors de lafabri ation de es mousses.
à l'é helle mésos opique, plus ne, la oupe d'un de es grains, Fig. 1.20 b montre
queleurstru tureest onstituéed'uneossatureformée depolypropylèneplusdensedue
à lafusiondesmini-granules entreelles.
enn, en observant de plus près l'intérieur de es grains, à l'é helle mi ros opique, on
s'aperçoit qu'ils sont eux-même onstitués d'un ensemble de ellules fermées (Fig.
1.20 ). Ces ellules peuvent être représentées par des polyèdres quel onques de
di-mensions variables selon la densité de la mousse (paragraphe 1.4.2). Les fa es de es
ellulessemblent relativement planesgrâ eauxeortsdetensionde surfa elorsdeleur
expansion. L'épaisseur de leur parois semblent très nes et non-uniformes, de l'ordre
de quelques mi ro-mètres. Les trous, défauts visibles sur la mi rographie, Fig. 1.20
b,semblent nalement être degros polyèdres assimilablesà des ellulesdedimensions
beau oup plusimportantes.
1.4.1 Le matériau onstitutif
Le polypropylèneest un polymère très polyvalent.Il peut se trouver à la foissous forme
de thermoplastique (grâ e à sa hautetempérature de fusion 160C), omme bre, ou en ore
omme matériau ellulaire de typemousse.
Le polypropylène est fabriqué à partir du monomère propylène par polymérisation. Sa
stru ture ma romolé ulaire peutêtresoit isota tique soitata tique. Lorsque e polymèreest
de type isota tique, les groupes méthyles
CH
3
sont tous du même té de la haîne ommesur le s héma de la Fig. 1.21 a. Cet agen ement parti ulier des groupes méthyles permet
demanièretrèsrégulièreettrèsforte.Laformationde esblo s réedesséquen es ristallines
danslepolymère etlui apporte une ertainerigidité.
Lorsque elui- iest plutt ata tique, les groupesméthyles sont pla és au hasard de part
etd'autrede la haîneetfavorisent desen hevêtrements désordonnésde haînes
ma romolé- ulaires réant ainsidesblo s aout houteux (Fig.1.21 b).
Fig. 1.21 Stru turema romolé ulaire dupolypropylène:a) isota tique,b) ata tique
Cependant,il estpossible de réer des opolymères séquen és ontenant desséquen esde
polypropylèneisota tiquesetdesséquen esdepolypropylèneata tiquesdansunemême haîne
depolymère.Lorsque etarrangement est parfait,onobtient des haînes syndiota tiques.Le
polymère ainsi forméest onstitué de petits agglomératsisota tiques ristallinsrigides liésà
des ordes de polypropylène ata tique aout houteux réti ulés. Le polypropylène a ta tique
serait alors aout houteux sans les blo s isota tiques mais ne serait pas très résistant. Les
blo sisota tiques, durs, maintiennent les parties aout houteusesentre ellesrendant ainsile
matériauplus résistant.
1.4.2 Morphologie de la mousse
Auvudesrésultatspré édents(paragraphe 1.3.5),ilest légitimede supposerqueles
mé- anismesd'é rasementdes matériaux ellulaires sont étroitement liésàl'arrangement spatial
etàlagéométrie des ellulesainsiqu'auxpropriétés rhéologiquesdesmatériaux onstitutifs.
Les modèles proposés par Gibson et Ashby [Gibsonand Ashby,2001℄, mettent eux aussien
éviden e ette inuen e, en évaluant les propriétés mé aniques ma ros opiques desmousses
à partir de leur mi rostru ture ( hapitre 4). On peut don supposer que le omportement
ma ros opique est prin ipalement ontrlé par un pro essus de ruine à l'é helle
mi rostru -turelle;latailleetl'épaisseur desparoisdes ellulessont alorsdesparamètres prépondérants
sur e omportement, fortement liésàla densitédumatériau.
La stru ture de trois densités de mousses de PPE a été étudiée et observée grâ e à un
mi ros ope éle tronique à balayage (MEB). La Fig 1.22 présente les images issues de es
observations surdesdensitésde
34
,76
et110 kg.m
−
3
etrévèlent pour ha unede esdensités
a)
b)
)
Fig. 1.22 Observations MEBde lami rostru tured'une moussede PPE (paroisdesgrains
en pointillés):a)
34 kg.m
−
3
,b)76 kg.m
−
3
, )110 kg.m
−
3
An de qualier plus pré isément la stru ture de es mousses, elles- i ont été observées
etmesuréesenterme derépartitiondetaillede ellules,longueurmoyenned'arêtesetnombre
d'arêtes par ellule. Une estimation de l'épaisseur des parois des grains et des ellules a
également étéee tuée.
Pour ela,desé hantillonsdese tionsobservablesde
4 × 4 mm
2
ontétéprélevés
aléatoire-mentselon
4
se tionsparallèlesd'unblo demoussede40×40×40mm
3
.Pour haquedensité,
8
se tionsont étéprélevéesà froidà−52
C
àl'aided'uns alpelande limiterau maximuml'altération de lastru ture des ellulesdurant ladé oupe.Ces
8
se tions ont permis deréali-ser plus de
24
li hés etde mesurer ainsi plusde400
ellules par densité. Malheureusement,les faibles gradients de niveaux de gris desparois des ellules n'ont paspermis d'extraire le
squelette desmoussespar ltrage dire tdes li hés.La mesuredelagéométrie desse tions
des ellules n'a don pas pu être ee tuée de manière automatique. Par onséquent, haque
ellule a été prélevée manuellement en relevant les oordonnées des sommetsdes polygones,
permettant ainsi de re onstruire le squelette de la stru ture de la mousse (Fig 1.23). Il
a don été possible de mesurer de manière pré ise la se tion de haque ellule issue de es
a) b)
Fig.1.23 Moded'analyse desimages:a) li hé MEB,b) re onstitution
1.4.2.1 Répartition de la taille des ellules
Les informations obtenues à partir de oupes (espa e bi-dimensionnel) ne permettent
pas de on lure dire tement sur la répartition de la taille des ellules (informations
tri-dimensionnelles).Toutefois, lepro édéd'élaboration permetde supposerqueles ellulessont
initialement sphériquesetréparties aléatoirement dansl'espa e.Lesmesures desse tions des
ellules selon des oupes longitudinales, transversales et horizontales d'un é hantillon (liées
auxdire tionsdublo demoussedanslequelilestprélevé)ontpermisdevérier ette
hypo-thèse.Ces mesuressont présentées surlaFig1.24.
La répartition des se tions selon les oupes transversales et horizontales semblent
rela-tivement pro hes. Dans es deux as, plus de la moitié de es se tions sont inférieures à
0, 05 mm
2
ontre, respe tivement70
et55%
pour les se tions horizontales et transversales.Dansle asdes oupeslongitudinales,ladistributiondesse tionsmesurées estbeau oupplus
large et semble atteindre des valeurs presque deux fois plus importantes :
0, 35 mm
2
pourles oupes longitudinales ontre
0, 2 mm
2
pour les oupes transversales et
0, 15 mm
2
pourles oupeshorizontales. La proportion des se tions la plus représentative de esmesures est
alors diminuée etne représente plusque
43%
de lapopulation. Toutefois, au vu desvaleursmoyennesainsique desé artstypesrelevés(del'ordre degrandeur desvaleursmoyennes), il
estdi ile de on luresurune orientation et/ouune quel onque anisotropiede laforme des
ellules.Desanalysestri-dimensionnelles omplémentairesréaliséesenmi ro-tomographiepar
Viot [Viotetal.,2007℄ ont ependant permis de onrmer le ara tère totalement aléatoire
del'organisation de es ellulesdanslamousseainsiqueleur géométrie quel onque.
Ilestégalementimportantdenoterquelerésultatde esmesures,ee tuéessurdes oupes
de ellules supposées sphériques, ne permettent pas de déterminer pré isément si toutes es
ellulespossèdentlamêmetaille.Eneet,ilestimpossibledediéren ierune elluledepetite
taille, oupée à l'équateur, d'une ellule de grande taille, se tionnée près de son extrémité.
Toutefois, on peutestimer que l'é hantillonnage important desmesures au sein des blo sde
mousses (plus de
400
mesures aléatoires par densités) est susant−
au sens statistique−
pourqualieretdonnerunordredegrandeurdesdiérentesstru turesdedensitésdemousses
observées.Bienentendu,lase tionréelledes ellulesetlalongueur desarêtesseralégèrement
plusimportante que ellesmesurées puisquequ'ilyastatistiquementpeude han epour que
0
0.05
0.1
0.15
0.2
0.25
0.3
0.35
0
20
40
60
Surface (mm
2
)
Population %
Longitudinales
0.05
0.1
0.15
0.2
0.25
0.3
0.35
0
20
40
60
80
Surface (mm
2
)
Population %
Transversales
0
0.05
0.1
0.15
0.2
0.25
0.3
0.35
0
20
40
60
Surface (mm
2
)
Population %
Horizontales
Sections
Surface moyenne
(mm
2
)
Longitudinale
Transversave
Horizontale
0,0781
0,0453
0,0533
Ecart type
(mm
2
)
0,0721
0,0407
0,0372
Fig. 1.24 Répartition des surfa es de se tions de ellules selon les oupes d'observations :
longitudinale, transversaleethorizontale (
ρ = 76 kg.m
−
3
)Dès lors, pour la suite des mesures, les se tions des ellules des mousses de
34 kg.m
−
3
,76kg.m
−
3
et
110kg.m
−
3
onttoutesétéobservéesselondes oupeshorizontales:lesrésultatsde
esmesuressont présentés surlaFig1.25.Ces premièresmesuresmontrent quelastru ture
desmoussesde
34kg.m
−
3
esttrèsdiérente de ellesdesmoussesde
76kg.m
−
3
et
110kg.m
−
3
.
Dans le premier as, les se tions des ellules mesurées sont
4
fois plus faiblesque pour les2
autresdensités.Plusde
60%
delapopulationdes ellulesdelamoussede34kg.m
−
3
mesurent moinsde0, 01 mm
2
ontre0, 05 mm
2
pour les deuxautres.
0
0
0.02
0.04
0.06
0.08
0.1
20
40
60
80
Surface (mm
2
)
Population %
ρ
=34 kgm
−3
0
0.05
0.1
0.15
0.2
0.25
0.3
0.35
0
20
40
60
Surface (mm
2
)
Population %
ρ
=76 kgm
−3
0
0.05
0.1
0.15
0.2
0.25
0.3
0.35
0
20
40
60
80
Surface (mm
2
)
Population %
ρ
=110 kgm
−3
Densité
(kgm
−3
)
Surface moyenne
(mm
2
)
34
76
110
0,0125
0,0589
0,0441
Ecart type
(mm
2
)
0,0103
0,0519
0,0405
Fig.1.25Répartitiondessurfa esdese tionsde ellules,
34kg.m
−
3
,
76kg.m
−
3
et
110kg.m
−
3
Les valeurs moyennes de es se tions montrent également e grand é art :