HAL Id: dumas-01687354
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La valorisation iconographique : une problématique
d’actualité dans un contexte d’hyper-présence de l’image
Maxence Torillioux
To cite this version:
Maxence Torillioux. La valorisation iconographique : une problématique d’actualité dans un con-texte d’hyper-présence de l’image. Sciences de l’information et de la communication. 2013. �dumas-01687354�
\axence
Torillioux
Master 2 IDEMM
/
Année
201 2-201 3
Mémoire de fin d'études dans le cadre du stage
effectué
du 2 avril au 29
septembre 201 3
au Centre
Régional de la Photographie,
Douchy-les-Mines
Sous la direction de :
Mme Pia
Viewing
-Tutrice
professionnel
Mme Marie
Desprès-Lonnet
-Tutrice
universitaireSoutenu le 1 3
septembre 201 3
La
valorisation iconographique
une
problématique
d'actualité
dans un contexte
d'hyper-présence
de
l'image.
CRP/
Université Lille 3
-Charles
de
Gaulle
Remerciements
A Ruxandra,pourtout.
À Aurélien Hubert, pour m'avoirfaitdécouvrir le CRP, puis m'avoir beaucoup aidé et accompagné
durantmonstage.
A Pia Viewing,pour sesconseilsavisésetsonsoutiendurantmesmissionsdestage. ABiaise Tassin,pourson expertiseendaguerréotypie.
Auxcollègues du Master(ilsse reconnaîtront)pourtousles bons momentspasséspendant deuxans.
Aux artistes et groupes suivants pour m'avoir accompagné musicalement pour la rédaction de ce
mémoire: Gil Scott Héron, La Femme, theBrianJonestownMassacre, Sigur Ros, Rancid, Nine Inch
TABLE
DES MATIERES
Introduction 5
HistoriqueetContexte 5
Présentationdu CentreRégional de laPhotographie ( CRP/ ) 6
Présentation desmissionsde stage etdes enseignementsappliqués 13
Quels enjeuxpourla valorisation iconographique ? 14
Présentationduplan 14
I. Étatde l'Artsurle sujet, réflexion surlanotionde valorisation 16
A. Qu'est-cequ'un fonds photographique ? 18
Quemettre envaleur dans unfonds photographique? 21
Commentmettreenvaleur del'image ? 23
B. Les nouveaux rapportsà l'imageetàleur consultation 24
Médiation 1 : Rapportavecla photographieconservée 24
Médiation 2 : Rapportavecla photographieexposéedansuncadre muséal,ougalerie 26
Médiation 3 : Rapportavecla photographiemontréesurInternet 27
II. Mises en applications de méthodes de valorisation iconographique 29
A. L'exposition physique 29
Conception de l'exposition 30
IdentitéGraphique etCommunication 32
B. Diffusionàl'aide del'artothèque 35
C. L'Expositionen ligne 37
D. Communicationen ligne : unenjeunouveauetinévitable 41
E. Différence d'appropriationentre papieret supportnumérique 47
III. Problèmes rencontrés sur le terrain. Comment s'adapter au contexte du CRP ?
À
quels publics s'adresser? 49
A. Contraintes de misesen ligne d'une galerie web 49
B. Contraintesjuridiques 56
C. Miseenplace de GoogleAnalytics 58
Conclusion 65
Toutvaloriser? 66
Bibliographie/Webographie 67
Annexe 1 : Extraitsdu dossiersur le référencementetGoogle Analytics 69
Annexe2 : Glossaire 76
Annexe 3 : Listenon exhaustivedecentres etinstitutionsrelatifs àla Photographie 80
Centres d'arts, muséesetgaleries photographiques 80
Artothèques 81
Festivalsetévénements 82
Documentation photographiqueetphotographes 82
Magazines, presse, éditions 82
Écolesde Photographie 82
Annexe 4 : Précisions surles Fonds Régionauxd'ArtContemporain etlesCentres d'art 83
Annexe 5 :
Équipe
du Centre Régional de la Photographie (avril 2013) 83Introduction
Historique
et
Contexte
« Laculture pour
unphotographeestbien plusimportantequela technique». Gisele Freud
« Cequela photographiereproduitàl'infinin'alieu
qu'unefois.» Roland Barthes
«J'émetsle
vœu quelaphotographie aulieu de tomber dans le domainede l'industrie, du commerce,
rentredans celui de l'art. » Gustave LeGray
"
You don't makeaphotographjustwitha caméra. You bringtotheactofphotography ail thepictures
you haveseen, the booksyou have read, the musicyou have heard, the peopleyou have lovedd Ansel Adams
La
Photographie^
peindre
avecla lumière »)
estinventéeen1826
parNicéphore Niépce, lorsque
celui-ci réïîSSîta fixer de façon permanentesur une plaque d'étain recouverte de bitume une vue de son domaine du Gras. S'associant avec Louis Daguerre quelques années plus tard, le procédé
est perfectionné par ce dernierpour aboutiren 1837 (aprèslamort deNiépce) audaguerréotype,
premier procédé photographique utilisé commercialement, et qui connaîtra un grand succès
l'époque, créant ainsi la profession de Photographe. Cette nouvelle discipline intéresse aussi
fortement les artistesde l'époque, ainsiplusieurs peintrescélèbres s'yessaieront (Man Ray, Ruskin notamment)
Au fil de ses avancées techniques - négatifpapier en 1839 par Bayard, calotype (négatif
transparent) en 1840 par John Talbot, collodion humide en 1851 qui réduit le temps
d'exposition et facilite les prises de vues, film celluloïd souple de Kodak en 1884, premiers
autochromes (photographies couleurs) commercialisés en 1907 parles Frères Lumière, succès du
petit-format en 1925 avec le premierappareil photo Leica—la Photographie s'ouvre peu àpeu à
tous. Elle devient un patrimoine et une discipline artistique à part entière, et un moyen
d'expression majeur. Elleseplaceainsi comme un élémentàpartentièrede laCulture.
Politiques de promotionsde la Photographie et de l'Arten France
LaCulture en France devient uneaffaired'État lors desdébuts de laVe République. En 1959 est
crééle premierMinistèredesAffaires Culturellesqui«apourmissionde rendre accessibles lesœuvres
laplus vasteaudienceànotrepatrimoinecultureletdefavoriser lacréation d'œuvres de l'art de l'esprit
qui l'enrichissent». André Malraux en a la charge
durant
10 ans.Quelques
annéesplus tard
sontcréées les premières antennes régionales relatives à la Culture, notamment les Direction
Régionales desAffaires Culturelles (DRAC).
L'année 1981 voits'amorcerl'essor despolitiques culturelles enFrance. Le Ministère de la
Culture, dirigé parJack Lang, voit son budget doubler. De nombreuses et nouvelles institutions
sont créées grâce à la politique de décentralisation culturelle qui s'ensuit. Ces institutions sont
notamment les FRAC (Fonds Régionaux d'Art Contemporain), les Scènes Nationales, les Fonds
Régionaux d'Acquisition pour les Musées, ou encore le CNAP (Centre National d'Arts
Plastiques). Cette dynamiquea entraîné aussilamiseenplace d'aidesàlacréation.
C'est dans ce contexte florissant que se crée le Centre Régional de la Photographie en
1982,surla base du Photo-Club deDenain.
Présentation du Centre
Régional
de
la Photographie
(
CRP/
)
Le Centre Régional de la Photographie Nord Pas-de-Calais (CRP) est un centre d'art
contemporain spécialisé en photographie. Situé à Douchy-les-Mines dans la Communauté
d'Agglomérations de laPorte du Hainaut (CAPFi), il s'inscrit dans une dynamique de
diffusion
aux niveaux régional, national et international. Il soutient aussi la création photographique à traversdes résidencesetdesexpositions (renduespossiblesgrâceàsagalerie).
Lors de la création du Centre, ses fondateurs voient la photographie comme le meilleur moyen de capturerle réel. Ily ala volonté de rendre comptedel'existant,de documenter cequ'il
se passe. Celatransparaît notamment dans les différentes productions du CRP, ainsi que dans sa
collection de tirages originaux. Le meilleur exemple de cette vision documentariste étant la
Mission PhotographiqueTransmanche.
Collection, Artothèque
Le CRP est doté d'une importante collection de tirages photographiques qui est diffusée durant
des expositions sur le lieu même du Centre ou dans d'autres institutions, en extérieur. Cette collection est aussi diffusée grâce à son artothèque. De grands auteurs photographes comme Bernard Plossu , Martin Parr, Robert Doisneau, Dityvon ou Willy Ronis en font partie, parmi
beaucoup d'autres.
La valorisation de la collection passe notamment par l'existence de cette artothèque,
composée environ 600 tirages actuellement. Comme toutes les artothèques, son objectifest de permettre à ceux qui le souhaitent d'emprunter—gratuitement ounon - une œuvre d'artiste pour
l'exposer ensuitechez soi. Ainsi, les productions artistiques peuvent être diffusées et montrées au
plus prèsdu public.
L'artothèque du CRP s'inscritparmi les différents centres d'arten France spécialisés dans
la photographie. Dans larégion Nord Pas-de-Calais, elleestla seule artothèque spécialisée dans la
photographie mais s'inscrit parmi un ensemble de plusieurs autres structures1 du même type proposantdesprêtsd'œuvres d'art utilisant de nombreuses techniques d'expression artistiques.
De 1988 à 2005, le CRP a aussi commandéles Missions Photographiques Transmanche, qui s'inscrivent dans la dynamique des missions photographiques de la DATAR2. Ces
commandes avaient pour point de départ le percement du Tunnel sous la Manche et ses
répercussions sur le territoire et les habitants. Le CentreRégional de la Photographie a invité 27
photographes à réaliser des commandes dans le Nord Pas-de-Calais. Cette mission, qui a duré 17 ans, explorait l'identité de la région etles bouleversements auxquels elle a étéconfrontée dans la perspective de la construction européenne. La MPT a été dirigée par Pierre Devin, directeur du CRPde 1982 à2006. Le CRPestdirigé depuis2007 parMme Pia Viewing.
Durant un entretien que nous avons eu ensemble, Mme Viewing a mis en avant le
dynamisme du CRP actuellement pour les productions. Néanmoins, il faut faire face à la
problématique de la dynamique d'une structure par rapport à son budget. Ainsi, il peut ne pas être simple de trouver du mécénat quand on est à Douchy-les-Mines, plutôt que dans une
agglomération plus importante.
1
L'InventaireàHellemmes,l'artothèque d'Hénin-Beaumont, l'artothèque deRoncq,LaSécuàLille-Fives.
:
Délégationàl'Aménagement duTerritoireetàl'Action Régionale. Elle lancepour ses20ans unevastecommande
artistiquede photographiesayantpourobjet de«représenterlepaysagefrançais desannées 1980». Desphotographes
Résidences, productions
Les résidences d'artistes photographes peuventdurerentre 6 moiset 4 ans3. Elles s'inscrivent un
cycle annuel de résidencessous l'intitulé « PhotographieetTerritoire». L'objectifestd'interroger
le territoire parl'engagement d'artistes photographes, parle soutien que l'institution leurapporte
afin de leur permettre d'expérimenter, de développer une recherche et de réaliser de nouvelles
œuvres.
Ces résidences peuvent aussi s'inscrire dans des projets de soutien à la jeune création,
commepar exemple leprojet« Territoires
Émergents
», qui alieu tousles troisans. Dans le cadrede ce projet, la résidence accueille un jeune talent pourde 2 à 3 moissur un projet qui dure au
total 18 mois et qui débouche sur une exposition du travail effectué, ainsi que sur une édition.
L'objectifest d'interroger la relation entre photographie et société, avec évidemment un regard artistique. C'estle pendant de« Photographie &Territoire», maispourlesjeunestalents.
Enaccueillant des artistes-photographesen résidence, le CRP produit leur travail, et peut acheter destirages du rendu final de l'artiste suite à cette résidence. Cela dans cette démarche de
soutien àlacréation.Cesprojetssontrendus possiblesgrâceàun réseaudepartenaires.
Ce sont ces différents éléments — galerie, collection, Mission Photographique Transmanche,
artothèque-quifont les spécificités du Centre Régional de la Photographie.
Uncentred'artbicéphale
Le Centre Régional de la Photographie étant un centre d'Art, ses missions sont définies
légalement,etconsistenten :
Laprospection, rechercheetexpérimentationpourpermettreaux artistesde développeret
diffuser des projets
La conception d'expositions d'oeuvres significatives de la création contemporaine
(expositions régulièressurle lien du centred'art)
3 La
résidence de Marc Pataut au CRP a duré 4 ans (étalés en plusieurs périodes de présence sur place. Cela a
débouchésur unemonographieintituléeHumaine
Laproduction d'œuvres présentantles formes actuelles del'art (participer à la production
desœuvresdesartistesdontils montrentlestravaux)
L'accueil du public, les activités des médiations (acteurs de la politique de la «culture
pourchacun »
Ses missions complémentaires sontles manifestations et événements, les résidences, l'activité
éditoriale et la collection. Le Centre d'Art se positionne comme un dénicheur de talents, ce qui
comporteunepartderisque. Ils produisent desartistes, sansforcément leur acheter des œuvres.
On trouveen Francele réseau DCA(Développement des Centresd'Arts) qui regroupecinquante
deces centresdans l'optique de« mettre enréseauet fédérer les centresd'art en Franceavec leurs
différences destatuts etdeprogrammations »4.
Dans le pays, nous pouvons trouver cinq autres centres d'art spécialisés dans la
photographie: Le Point du Jour à Cherbourg-Octeville, le Centre d'art et Photographie de
Lectoure, le Centre Photographique Ile-de-France (CPIF), le Centre d'art contemporain
photographique (Villa Pérochon) à Niort (ouverten mars2013), etle Centreméditerranéen dela
Photographieà Ajaccio
Le CRP a cette particularité d'être bicéphale. Il possède en effet une collection
photographique à valoriser, bien que ce ne soit pas la vocation première des centres d'art5. Mais
par son statut de centre d'art, il doit aussi promouvoir de nouveaux artistes. Comme tous les
centres d'art etles FRAC, c'est une association Loi 1901. Cesont donc lesstatuts qui définissent
les objectifs de l'association. Comme toute association, le CRP est dirigé par un Conseil d'Administration composé de 30 membres. Cette assemblée est dirigée par un Bureau composé
commesuit :
Président : M GuyFlodrops
Vice-Président : MrJean-MarcVantournhoudt
Trésorier: MrPatrickDelebarre
Trésorier-adjoint : Mme Emmanuelle Delapierre Secrétaire: MmeAlexandraPauly
Secrétaire-adjoint : MmeMarie-AndréeCarbonelle
Membre du Bureau :MmeJocelyneRémy
'In«Présentationde l'association d.c.a»http://www.dca-art.com/fr/presentation
5 In
LeCRPbénéficie de plusieurssoutienspublics pour menerà bienses actions :
• ConseilRégional Nord Pas-de-Calais • DRAC NordPas-de-Calais
• ConseilGénéral du Nord • Ville deDouchy-les-Mines
• La Communauté d'Agglomération dela Porte du Hainaut
Quelspublics ?
Comment se situe le Centre Régional de la Photo par rapport à d'autres centres d'art ? Le
contextelocalveutquelepublicsoitpeutouchéparl'artcontemporain, mais plutôtparl'Histoire
minière,car cepassérelatifau bassinminier esttrès ancrédansla mémoirecollective des habitants de la Porte du Hainaut.
Ladiffusion passe aussi par la sensibilisation du public scolaire. En effet, régulièrement, des classes d'écoleprimaire, de collègevoirede lycéepeuventvenir visiter l'exposition en cours au
Centre Régional de la Photographie et bénéficier ainsi d'un éclairage sur les photographies qu'ils
peuvent yvoir. Les images prennent alors dusens. Lasensibilisation de ce publicpasse aussi par des ateliers desensibilisationà laPhotographie. Durant monstage,j'ai puainsiobserverunatelier d'initiation au sténopé6 et au cyanotype7 par le photographe Rémi Guerrin8. Le public de cet
atelier était constitué de classes de CE2-CM1 d'écoles environnantes du Centre, et cette découverteaétéappréciée parles élèves.
6
Sténopé: Un appareil photographique à sténopé se présente sous la forme d'une boîte dont l'une des faces est
percée d'un trou minuscule qui laisse entrer la lumière. Sur la surface opposée à cette ouverture vient se former
l'image inversée de la réalité extérieure, que l'on peut capturer sur un support photosensible, tel que du papier
photographique.
7
Cyanotype: Le cyanotype est un procédé photographique monochrome négatifancien, par le biais duquel on
obtient un tiragephotographique bleu de Prusse, utilise deux produits chimiques, le Citrate d'ammonium ferrique
etleFerricyanuredepotassium.
8
RémiGuerrinverrad'ailleurssontravail exposéauCentreendécembre2013
Programmations artistiques
Chaqueannée, leCRPaccueille danssagalerieaumoins :
• Une
exposition monographique, qui veut montrer de l'image photographique dans son
contextesocial.
• Unartiste
plasticien
• Un rendu de résidence (dans le cadre de
Photographie & Territoire ou Territoires
Émergents)
Dansles travaux exposés oueffectués lors des résidences, le contexte territorial estpris en
compte. Ce contexte est marqué par la Mine, et par les industries qui y ont perduré ou se sont créés àlasuite decettepartiede l'Histoire.
Quatre expositions par an sont montréesdans la galerie du CRP. Cela permet un travail
d'éducation à l'image auprès des publics scolaires. Le CRP diffuse également sa collection pour
desexpositionsextérieuresauCentre.
Tous les ans, un projet est écrit pour l'année suivante (de janvier à décembre). Le projet
est finalisé en septembre. L'inédit est absolument nécessaire, pour répondre à la charte des
Centres d'arts. C'est un travail de long terme, les programmations d'expositions sont en effet
généralement bouclées pourl'annéesuivant celleen cours, voire deuxansaprès celle-ci. La charge
de travail est ainsi conséquente, car il faut faire face à la fois à la gestion du « présent» et aux prévisionsdes futuresprogrammations.
Toute programmation nécessite un choix de l'artiste. Pourquoi un artiste en particulier ?
L'objectif, pour MmeViewing, est de mettreen valeur des artistesayant un travail méconnu, ou,
s'il estconnu, d'éclairerunepartdesontravail. Celapeut setraduire par une expositiondu travail inédit d'une grande photographe, ainsi le CRP a exposé en 2009 une rétrospective du travail de commande de Diane Arbus pour la presse anglo-saxonne. Par son ancrage territorial, le Centre peut aussi mettre en avant l'histoire du Bassin Minier (exposition « La Mine en œuvre 1890-1990. L'hommeetl'industrie dansle Nord—Pas-de-Calais »en 2010).
Mettre en place une exposition, qu'elle ait lieu au sein du CRP ou en-dehors, nécessite
aussi detrouverdes partenairessolides etmotivés. Le travailavecdes partenaires est nécessairesur tous les projets, mêmeles résidences de photographes. Les partenairesdoiventêtre intéressés
par le projet, pourensuitele soutenirfinancièrement afin qu'il aboutisseet qu'ilsoitdiffusé.
Chiffres
Pour l'année 2012, le Centre Régional de la Photographie a vu environ 55000 personnes visiter
sesexpositions, qu'elles soient in situou àl'extérieur. 57 expositions ontété diffusées, que cesoit en région, à l'étranger ou chez des particuliers (grâce à l'artothèque). Le Centre a également
accueilli 11 résidencesd'artistes, édité3 monographieseteffectué 57 actionsculturelles.
Convention d'objectifs
Le Centre Régional de la Photographie s'est fixé plusieurs objectifstout aulong deson existence. Voici unrésumé deceux prévuspourla période 2013-2015 :
Soutien de la Création contemporaine dans le domaine Photographique, à travers les résidences annuelles « Photographie et Territoire» et trisannuelles «Territoires
Emergents». Aussi, un projet interrogeant l'Histoire du paysage affecté par la Première
GuerreMondialeainsi que parle futur canal Seine-Nord-Europeest prévu.
Pérenniser la collection de 7000 tirages que détient le CRP, et améliorer les conditions d'accès et de consultation à ce fonds. L'artothèque, qui fait partie de ce fonds, doit
pouvoirdisposer d'un accès en ligne, et être diffusée à traversles réseauxd'enseignement
supérieur ainsi que dans les institutions culturelles de la région. L'inventaire de la
collection doit être terminé afin de mieux la diffuser ensuite et envisager plus de
partenariats.
Répondre à sa mission de Centre d'Art en organisant régulièrement des exposition en rapportavecdesactionsderecherche, de prospection artistique.
Mise en place d'un programme culturel au niveau de la région pour la diffusion et
l'éducation à l'image. Cela à travers des conférences, des ateliers, des formations
d'enseignantsnotamment.
Présentation des missions de
stage et
des
enseignements
appliqués
Mon stage auCentre Régional de la Photographie s'est basésurtrois axesprincipauxetdeuxaxes
secondaires :
1er axe: La gestion des droits d'auteur
et d'exploitation des photographies de 27 séries
photographiques faisant partie de la «Mission Photographique Transmanche» en vue de
la miseen ligne de ce fonds, La conception et réalisation d'une galerieen ligne montrant
les différents travaux des photographes de la mission Transmanche, ainsi que leurs
références (fonds documentaire), Cette mise en valeur sera étendue au résidences de recherche mise en oeuvre par le CRP depuis 2008 (« Photographie et territoire» et
«Territoiresémergents »).
2ème axe : La conception et réalisation d'une artothèque en ligne. Le site Internet est très
important pour mettre en valeur la collection, car le CRP n'a pas encore d'espace
physiquepour la valoriser.
3èmeaxe: Mise en place d'un moyen de connaître la quantité et l'origine géographique des
visiteurs du site web du CRP, celui en fait est un besoin de mise en place de Google
Analytics.
Egalement :
Valorisation du site internet du CRP auprès de leurs partenaires (vérifier les liens
mutuels). Aider à réactualiser le site du CRP, rajouter les nouveaux projets etréfléchir à l'évolution decertaines rubriques dusite.
Aidepour la rédaction, la mise en page etl'envoi des newsletters mensuels ettravailsur la base de données des adresses mail pourla newsletter. En vue de l'évolution de la recherche Définirun projet de réflexion au niveau national et européen, réunissant les institutions
qui ont pu mener des missions similaires à celles de la mission Transmanche : analyse
Enseignementssuivisdurant l'année et appliquéspour lestage
Durantl'année deMaster2,j'aipusuivredesenseignements relatifs:
àlaconceptionet la réalisation de sitesWeb,
au référencementweb, auxDigital Analytics,
àlagestionetconduite deprojet,
auxlangages deprogrammation PHP, Javascript,et indirectement HTML/CSS parla
réalisation desite Internet.
Tous cesenseignements m'ont été très utiles pourle déroulement de mes différentes missions de
stage. Ces dernières permettent une approche complète d'une politique de valorisation
iconographique appliquéeàunfonds photographique de grande qualité,carregroupant beaucoup
dephotographestalentueux,et pourcertainsreconnusinternationalement.
Quels
enjeux
pourla valorisation
iconographique
?
Ainsi notre fil rouge pour ce mémoire sera de comprendre ce qu'est la valorisation
iconographique, à quels enjeux elle répond dans le contexte actuel, pourquoi est-elle nécessaire,
commentl'appliquerefficacement etpar quelsmoyens, etaussi àquel public doit s'adressercette
valorisation
Présentation du
plan
Suivant ces différents questionnements, je vais effectuer en premier lieu un
État
de l'Art sur lesujet, qui me permettra de mener une réflexion sur ce sujet de la valorisation. Ensuite, je
développerai plusieurs pistes sur des moyens actuels de valoriser une collection photographique. Ces moyens seront en rapport avec les différentes missions dont j'ai eu la charge durant mon
stage. Enfin, j'approfondirai sur les problèmes liés à l'application de ces solutions, en tenant compteducontexteduCRP, ainsiquedu publicvisé.
I.
État
de l'Art
surle
sujet, réflexion
sur
la
notion de valorisation
et
surles
intérêts de
valoriser
Bienquela valorisation iconographique s'appliquepardéfinition à touttype d'image, quelque soitson support, la «valorisation
iconographique» que je citerai tout au Long de ce mémoire
concernera uniquement la valorisation des supports et œuvres
photographiques, saufindicationcontraire.
Le 30 mai 2013, le journal Chicago Sun Times licenciait l'ensemble de son équipe de photojournalistes salariés pour les remplacer par des photographes freelance. Ceux-ci se sontvus
offerts une formation pourphotographieràl'IPhone, ce quiselon le journal répondàla demande
des lecteurs. Les questions qui sont posées avec ce fait d'actualité, outre les remous que cela a provoqué dans le monde de la photographie, est la valeur qui est accordée à l'image dès lors
qu'elle illustreuncontenu.
En se privant de photographes expérimentés comme l'a fait ce journal, on réduit le
photographe à un « presse-bouton »' etl'image qui illustre un contenu n'est alors pas considérée
comme importante et/ou porteuse de sens et de qualités. Alors que dans lecas d'un photographe
expérimenté, il peut plutôt être dans une démarche d'auteur. Qui dit auteur dit écrire, raconter
quelque chose. Or, pour comprendre un texte, il faut savoir lire et écrire. C'est le même besoin
pour comprendre les images, saufque nous sommes peu à être formés pour cela comme nous
avonspul'êtrepourla lecture etl'écriture dansnotreenfance.
C'estlàqu'intervientlanécessité de valoriser l'image. Lavalorisation iconographique doit pouvoir faire comprendreau publicqui regardeune imagele sensetlaportéede celle-ci.La Photographie, devenant très courante, nécessite de mettre en avant les images qui méritent de l'être, car elles
sontporteusesdesens, d'une qualité graphique, d'un regardartistique.
1
David BOSMAN. Patron!On peutvirerles photographes, onades iPhone. 02 juin 2013[enligne], igen.fr. 15août
Qu'est-ce
que
valoriser
?
La valorisation est par définition une action visant à déterminer ou mettre en valeur un
patrimoine, un objet dans le but de produire un « revenu». L'iconographie définit plusieurs
notions; parmi celles qui nous intéressent pour notre sujet, elle définit la description et
l'interprétation d'œuvres appartenant aux arts visuels, l'ensemble des représentations d'un même
sujet ou autour d'un même thème ou encore un corpus d'illustrations accompagnant une
publication ou uneexposition.
La valorisation iconographique symbolise donc la mise en valeur de ces notions
d'interprétation d'œuvres, c'est-à-dire du sens qui est donné à celles-ci et/ou du sens dont elles
sont porteuses. C'est donc également la mise en valeur de l'ensemble des représentations d'un
sujet ou d'un thème, ou d'un ensemble d'illustrations. Plus concrètement, la valorisation
iconographiquepasse par la mise envaleur d'un fonds de documents iconographiques, fonds qui
peut être conservé par un musée, une galerie ou encore un particulier. C'estaussi la valorisation
du travail d'un artiste, qui produit avec son regard propre et le médium de son choix une ou
plusieursimages sur un élément, une notion, uneidée qu'il souhaite représenter.Ces imagessont desœuvresd'art.
« [...] L'œuvre d'art,
précisément, se refuse à la consommation. Elley résiste. Littéralement:
elley estimpropre. Elle apparaîtsansavoirétédemandée. Ou lorsqu 'elleaétédemandée, celasefait
parfois, lorsqu 'elleaétécommandée, elle tombe immanquablementàplat. L'œuvre d'artcontemporain
esttoujoursunedéceptionpourle désir aliéné. Ellen'apportejamaisce quel'on attendait. Etc'estàces
questionsquelavalorisation doitpermettrede répondre. »2
Cette citation de François Coadou pose la question de l'importance de la valorisation
pour une œuvre d'art contemporain. Dans un monde oùl'image est toujours plus omniprésente, ilestnécessairede valoriser cellesquiontplus desenset d'intérêtsqued'autres.
Pour ce mémoire, nous parlerons essentiellement de la Photographie, qui est l'un des médiums permettant la création d'éléments iconographiques. La collection photographique du
CRP comprenant essentiellement des tirages photographiques ayant été produits aprèsles années
2
COADOUFrançois. Contributionsàuneréflexionsurles artothèques. Textes commandésparl'ADRA.Janvier 2010
1950, on peut parler d'une collection qui est constituée d'œuvres d'art contemporain (l'art
contemporainétantdéfinicommecommençantaprès 1945).
De fait, un fonds iconographiquea unevocation patrimoniale,qui le destineà être misen valeur. Il estdoncnécessaire quen'importe qui puisseleconsulter. Eneffet, unfonds invisible du
publicne sert à rien. Le fonds iconographique doit donc s'inscrire dansunedynamique demise à
disposition pour tous du ou des expressions artistiques qu'il comprend. Le CRP doit donc
diffuser, parcettedynamique,son fondsconstituéde photographies.
A.
Qu'est-ce
qu'un
fonds photographique
?
Des cyanotypes
Ex: RémiGuerrin, Capri. Tiragedaté de2012
Définissons d'abordcequi compose un fonds photographique. Un fonds photographiqueest une
collection3 pouvantêtre constituée desupportsphotographiques originaux. Ces supports originauxpeuvent être4:
• Des
daguerréotypes, qui sont des
tiragessur unesurfaceenargent
Ex : Daguerréotyped'unportraitd'Edgar Allan
Poe, vers1849
'Collection:Réuniondeplusieursobjetsquiontensemble quelque
rapport.
4
• Des
plaques de verres, qui auront pu
bénéficier de différents procédés comme le collodion humide, le Gelatino-bromure d'Argent, l'autochrome (premier procédé
couleur) B w 1 ° i •
J
Exemple : Lewis Caroll, Xie Kitchin en B
|jy
"Pénitence " a
KWWIT ;
.Ajjfl
1
Exemple2 :Autochrome Lumière
• Des
négatifs ou positifs souples faits
d'acétate ou de triacétate de cellulose
(35mm, 6x6, diapositives...)
Exemple : Gisèle Freund (1908-2000), Le
Une collection peut être constituée également de tirages photographiques. C'est le cas du Centre Régional de la Photographie.
Deuxexemples detiragesconservésauCRP :
2 Martin Pair (1952-, Grande Bretagne), "One
3WolfgangZurborn (1956-, Allemagne), Sans
titre,Day Trip", Sans titre, 1988-89, 52,1 x 42,5 cm,
commandeMissionPhotographique transmanchen°
5, 1989.
Ceux-ci peuventêtre de toute tailleet supports. Les tailles de tirages peuventvarier de la miniature (format cartes de visites) aux très grands agrandissements (plus d'un mètre de large). Les supports peuvent êtres des papiers photos standards, agrémentés d'une finition satinée ou
perléepar exemple. Ce peutêtre aussi dupapier baryté, réputé pour la longévité qu'il donneaux
tirages, du papier charbon (pour les drages Fresson5) ou encore du papier Cibachrome. Ces
tirages peuvent avoir bénéficié d'un virage6 qui leur applique une couleur ou un rendu
caractéristique.
Les tirages peuvent être dits techniques, c'est-à-dire qu'ils ont été effectués uniquement pour trouverle bon équilibre d'exposition etde contraste en vue d'un tirage final ou d'un tirage
5
TiragesFressonquadrichromes:Succession dequatretiragesdécomposant la couleurpourobteniruntiragefinal,
aurenducaractéristique.
6
Le virage est un traitement chimique supplémentaire intervenant lors du développement d'un tirage
d'exposition. Ceux-ci sont, comme leur nom l'indique, destinés à être exposés au public. Ils
doivent donc être extrêmement aboutis; ce qui peut nécessiter pour le tireur de devoir s'y
reprendre à plusieurs reprises pour aboutir au bon résultat. Un travail de repique est aussi nécessaire pourretoucher les imperfectionsetpoussièreséventuellesquiapparaissentsurl'image.
On parle de tirages originaux lorsque ceux-ci ont été réalisés directement à partir du
négatif de l'artiste-photographe. Sinon, ce sont alors des reproductions ou reprographies de ces
photographies.
Que mettre en valeur dans un fonds
photographique
?
Maintenant que nous avons cerné les composantes d'un fonds photographique, nous pouvons
nous interroger sur les éléments qu'il faudra mettre en valeur dans ce fonds. Nous pouvons en
dégager plusieursquisontnécessairesàsamiseen valeur.
Le contexte des photographiesest l'un des éléments primordiauxpour bien comprendre
une photographie. Nous détaillerons son importancedans la partie III du mémoire, en mettant en avant l'importance du contexte de prisede vue pour comprendre une image photographique.
Nousentendonspar là différentes informationsquesont le lieu de laprise devue, letitre donné à
l'image — titre qui généralement permet de bien comprendre ce que veut représenter la
photographie - , la date de prise de vue, également lecontexte historique de laprise de vue
(a-t-elleété pris dans un chantier de construction, durant une manifestation ?; le sujet a-t-ilvécu des événementsdontlaphotographieveuttémoigner ? ) .
Un autre élément important qui entre dans le contexte d'une image est la démarche du
photographe.Avecquel regard a-t-il priscette photographie ? Qu'a-t-il voulumontrerenprenant
cette image ? Dans quelle démarche artistique d'ensemble s'inscrit cette photographie? Pourquoi
l'a-t-il composée d'une façon plutôt qu'une autre? La photographie à valoriser peut s'inscrire dans une série du photographe concerné, dans ce cas, elle peut être à recontextualiser parmi
l'ensemble de cette série pour comprendre le travail de l'artiste, et ce qu'il a voulu transmettre commemessage àtravers cettesérie. Cesontainsiautantde questions qui nécessitentdes réponses
pourappréhender pleinement le travail d'un artistephotographe
Le contexte, expliqué au public, peut ainsi lui permettre de comprendre des images qui peuvent s'avérerabstraitesaupremierregard.
Un autreélémentimportant entrant en comptedans la valorisation de photographieest la
qualité artistique et graphique de l'image. Cela peut sembler évident au premier abord (on
préférera valoriser les « belles» images plutôt que les mauvaises), néanmoins plusieurs questions
sont à prendre en compte pour ce point. D'abord, qu'est-ce qui fait une belle photographie (et par extension une belle image ?). Un très vaste et éternel débat dans lequel entrent des qualités
techniques, des qualités graphiques, une certaine reconnaissance critique ainsi qu'une démarche
artistique marquée. Cesdifférents éléments font qu'une photographie mérited'être valorisée, etce
sont cesélémentsquidoiventêtremisenavantdansunedémarche devalorisation.
Par conséquent, il faut distinguer ces qualités graphiques, techniques. Pour le côté
graphique, cesont des qualités dans lacompositionde l'image, dans l'équilibre des couleurs, dans
la répartition de la lumière, dans les différents contrastes. Pour le côté technique, ce seront les
qualités dutirage finalainsi quedes techniques utiliséesquiconcourentàla réussitede l'image.
La démarche artistique du photographe entre donc également en compte. Elle peut se révéler novatrice, précurseurd'un nouveaumouvement, ou aucontraires'inscriredans uncourant
photographique déjà bien installé, tout en y apportant une contribution importante et méritant d'être valorisée. Propre auphotographe, sa démarche lui fait créer des images qui le distinguent d'autresartistes; sesphotographiesontdes qualités plastiques reconnaissablesetcaractéristiques.
Enfin, la reconnaissance critique peut aussi bien provenir de quelques personnes étant à
un poste suffisamment influent dans le domaine de l'art pour pouvoir permettre à certaines
photographies d'être vues comme intéressantes (et donc vues comme à valoriser auprès du public), tout comme elle peut être une reconnaissance du public au sens large du terme. Une
photographie, par son caractèrefédérateur, par saforce,parle messagequ'elle estparfois capable defairepasser instantanémentbénéficieainsid'une certaineauraauprèsd'un public réceptif.
Lavalorisation iconographique doit donc pouvoirjustifier quedes photographies méritent d'être vues, d'être comprises. Elle a un but de diffusion de la culture et de l'art, et doit ainsi pouvoir
Comment mettre en valeur de
l'image
?
La valorisation iconographique implique donc une diffusion de la collection photographique
concernée auprès du public qu'elle cible. Avec les éléments cités précédemment, nous pouvons
dire aussi qu'une valorisation se construit, se pense à l'avance; cela ne s'improvise pas. Il faut
donc savoir où l'on va, à qui on se destine, et pourquoi cette politique de mise en valeur est menée.
La valorisation peut être effectuée par de nombreux moyens, qu'ils soient anciens ou
modernes (nous détaillerons plusieurs de ces moyens dans la partie II du mémoire). Les moyens
ancienssontnotammentl'expositionphysiqueoula possibilitéconsultation d'œuvres directement
surle lieu de conservation. Plusrécemment (depuis 1961), l'artothèqueest apparue pouroffrirun nouveaumoyende diffusion de l'art, etelleesttotalementadaptéeau prêtdephotographies.
Les moyens modernes, apparus récemment avec l'informatisation et la numérisation de
l'iconographie, sont notamment les sites web, par conséquent cela comprend les galeries de
visionnage en ligne. Ce peut être, dans la même veine, les sites d'institutions possédant des
collections, sites qui ont alors un webdesign7 et une ergonomie pensés pour diffuser une large collection.
C'est aussi la diffusion à travers les plateformes de partage de médias oud'informations,
tels Facebook, Flickr, Twitter, Google +, Tumblr, etc... . Parmi ces plateformes, les réseaux
sociaux occupent une place toujours plus importante dans la diffusion de l'information. C'est
cetteimportance croissantedeces nouveauxréseaux qui doitêtre priseen comptedans les futures
politiques de valorisation iconographique.
Ces nouveaux moyens modernes de valorisation iconographique, par leur utilisation de moyens
numériquesetd'une interface«écran », amènentdenouveauxrapportsàl'image.
7
Webdesign: désigne la conception de l'interface web : l'architecture interactionnelle, l'organisation des pages,
B.
Les
nouveauxrapports
à
l'image
et
à
leur
consultation
Les galeriesen ligneont introduit un nouveau rapportàl'image photographique, et apporté une
autre manière de voir ces photographies et de se les approprier. Pour mettre en avant ces
changements, nous allons décrire plusieurs médiations entre public et image photographique,
pourmieuxen cernerles aboutissants.
Médiation 1 :
Rapport
avecla
photographie
conservée
Dans un cadre de consultation de tirages photographiques, nous avons un rapport proche de la
"pièce unique" / de l'idolâtrie ". En effet, chaque tirage photographique est conservé dans les
conditions préventives recommandées à cet effet. Cela crée de multiples "obstacles" entre le
curieux désireux de voir un support original ou tirage photographique, et l'objet
photographiqueenlui-même.
Note: l'objet photographique désignera tout support originalou tout tiragephotographiquepour la
suitedu développement.
De plus, si l'objet photographique est conservé dans
ces bonnes conditions, il doit nécessairement être qualitatif.
Celaparticipeàl'auraautourdecettephotographie,quiprenduncaractèrepresquesacré.
Une fois cette boîte ouverte, l'objet est conservé sous papier de soie, ou peut aussi être
déjà monté sur un passe-vue, ou peut encore se trouverdans une pochette papier. Ces nouvelles
obstructions doivent être surmontées par le curieux. Celui-ci peut essayer de deviner l'image En effet, l'objet photographique est d'abord protégé
par une boîte de conservation. Cette boîte, souvent
imposante, est fermée. L'ouvrirvient donc de la volonté du
curieux, qui souhaite savoir ce qu'il y a à l'intérieur;
l'individuparticipe de lui-même àl'appropriation de l'image,
carc'est de lui qu'émane la volonté deconnaîtrecette image.
Laou les photographies ainsi enfermé(es) prennent donc une
photographique à travers le papier de soie (s'il y en a), bien que celui-ci, opaque, modifie la perceptionetlesenspremierde l'image. Ilne montrepasl'image telle qu'elleestvraiment.
Il faut alors soulever le
passe-vue et le papier de soie, ouvrir la
pochette; alors l'image se révèle
pleinement. Le curieux peut alors
profiter comme il se doit de l'objet
photographique. Il peut dès lors avoir
la sensation de profiter d'un moment
unique, l'objet est pendant un instant
le sien,carilest le seul àle consulter, à pouvoir le toucher, le regarder dans les
moindres détails.
Ce type de rapport physique avec l'objet photographique présente quelques caractéristiquesque nousallons développer:
Ainsi, dans le cas de tirages, le visionnage d'une série de photographies s'effectue image par image (dans le casde tirages), avecsouventun tempsdelatence relativement important entre
chaque photographie (il faut refermer le passe-vue, remettre le papier de soie, puis prendre le
tiragesuivant).
Cela empêche un recul suffisant pour s'approprier une série photographique dans son ensemble. Pour l'appropriation d'une photographie unique, cela s'avère par contre
particulièrement pertinent. Comme nous l'avons dit, nous «possédons » quelques secondes
l'image, elle est le centre de notre attention. Mais pour un ensemble de photographies, pensées pour être vues ensemble, et formant une série cohérente sur un thème défini, cette méthode se
révèleinadaptée. La série doitpouvoirêtrevuedansson ensemble,etd'un seultenant.
Pour les supports originaux, s'ils sont négatifs, cela peut aussi gêner considérablement
l'appropriation d'une image, sans quecelanegêneparcontrel'appropriation dusupport,cardans
ce cas il s'avère être la source d'une photographie que l'on connaît peut-être déjà. Il est aussi
moins aisé de s'approprier une série de cette façon. Si par contre les supports sont positifs, le
rapportà l'imageestencoredifférent; l'image peut être appropriée parlecurieux, lesupport peut l'être également. Entre aussien compte la taille dece support. Un film 35mm dit«diapositive »,
présentant une image petite mais visible, n'est pas perçu de la même façon que du plan film de
Pour l'appropriation d'une série photographique par le spectateur, deux autres types de rapports
auvisionnagedephotographiques entrentencompte.
Médiation 2 :
Rapport
avecla photographie
exposée
dans
uncadre
muséal,
ougalerie.
L'exposition physique des tirages photographiques permet de montrer une série photographique
physiquement, d'un seul tenant dans un même lieu. Ici, aucun obstacle ne se place entre le spectateur et l'image, saufsi l'obstacle estvolontaire, pour rendre une exposition plus interactive par exemple. Autre possibilité d'obstacle, si le tirage est ancien, celui-ci est amené à être protégé
de la lumière pardes tissus qu'il faut alors soulever. Néanmoins, cela reste rare, et uneexposition cherchesurtoutàmontrerdirectement des photographies.
Ainsi, le spectateur, une fois entré dans le lieu d'exposition peut se retrouve rapidement face à l'ensemble de la série photographique. Il peut alors totalement en profiter, la voir,
l'approcheret mettre en relation les différentes images entre elles. Il peut chercher dusens entre chacune d'entre elles, s'interroger sur l'ensemble de la série ou encore sur la démarche du
photographe.
La galerie /musée peut aussi mettre en place uneinstallation amenantlevisiteur à suivre
un "fil" d'exposition défini. Celui-ci suit alors une trame, qui l'entraîne entre chaque image.
Chaque imagesesuit, nous ne sommesplus forcément faceàune sérieque l'on s'approprieen un
seul tenant, maisnous sommes devant unehistoire que nousdevons suivre, découvriretobserver dans l'ordre auquel elle a été pensée. Des parois, couloirs définiront cette trame que le visiteur doit"obligatoirement" suivre.
Le lieu physique d'exposition et l'exposition physique sont ainsi d'excellents moyens de
montrer une série dans son ensemble. Cela en mettanten relation chacune des photographies, et
les en exposant dans le même lieu. Pour autant, l'exposition physique est aussi un très bon
médium pour mettre en valeur une image unique. Cela en offrant plusieurs moyens
d'appropriation :
Danscecadre, cette image unique peutprendre sa dimension sacrée enétant tirée
en grand format, eten étant mise en valeuràl'aide d'éclairages particuliers. Elle peut aussi être
placée seulesur uneparoi,au vudetous. Celalui confère cette "importance" recherchée.
Si l'image seule n'est pas un grand format, un plus petit format peuttout autant être détaché des autres, en l'isolant par exemple des autres photographies exposées, ou en
centrant l'éclairage sur elle. Le spectateur ne la regardera alors pas de la même façon que les
autres images de l'exposition, car ces images sont placées d'une façon plus «normée ». Cette
photographie doitpouvoirsedétacher desautres.
C'est évidemment le contenu même de l'image qui doit entraîner sa miseen valeurparles biais
exposésci-dessus.
Médiation 3 :
Rapport
avecla photographie
montrée
surInternet
La forme de médiation la plus récente pour permettre la visibilité de nos photographies est la
galerie en ligne (via Internet et sous ses différentes formes que sont le site personnel, le site de
partage d'images ou le réseau social). Elle se révèle proche des médiations précédemment
développées,avecnéanmoinsplusieurscaractéristiquespropres.
D'abord, lagalerieen ligne a cepremier avantage qu'elle est accessibleà n'importe quelle heure,n'importe quand, de n'importe où. Le spectateurne doitpas s'ydéplacer, au contraireelle vient à lui s'il le souhaite. Il peut constamment la visionner, les photographies y sont tout le temps visibles. Cette disponibilité constante et continue élude la contrainte physique qui existe