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La gestion et l'aménagement durables de l'espace public dans les communes du PNR du Marais poitevin

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Academic year: 2021

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HAL Id: dumas-01225613

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01225613

Submitted on 6 Nov 2015

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La gestion et l’aménagement durables de l’espace public

dans les communes du PNR du Marais poitevin

Coralie Picard

To cite this version:

Coralie Picard. La gestion et l’aménagement durables de l’espace public dans les communes du PNR du Marais poitevin. Sciences agricoles. 2015. �dumas-01225613�

(2)

AGROCAMPUS OUEST

CFR Angers CFR Rennes

Année universitaire : 2014-2015 Spécialité : Paysage

Spécialisation (et option éventuelle) : Maîtrise d'œuvre et ingénierie

Mémoire de Fin d'Études

d’Ingénieur de l’Institut Supérieur des Sciences agronomiques, agroalimentaires, horticoles et du paysage de Master de l’Institut Supérieur des Sciences agronomiques, agroalimentaires, horticoles et du paysage d'un autre établissement (étudiant arrivé en M2)

La gestion et l'aménagement durables de l'espace public dans les communes

du PNR du Marais poitevin

Par : Coralie PICARD

Soutenu à ANGERS le 10/09/15

Devant le jury composé de : Président : Damien ROUSSELIERE Maître d'apprentissage : Jordane ANCELIN Enseignant référent : Sandrine HUET

(3)

Fiche de confidentialité et de diffusion du mémoire

Confidentialité :

fil

Non

r

Oui

si oui:

r

1 an

r

5 ans

r

10 ans

Pendant toute la durée de confidentialité, aucune diffusion du mémoire n'est possible

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.

A la fin de la période de c

r,

nfidentialité, sa diffusion est soumise aux règles ci-dessous

(droits d'auteur et autorisatiq>n de diffusion par l'enseignant).

Date et signature du ma

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Droits d'auteur:

L'auteur

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autorise la diffusion de son travail

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Si oui, il ?• •tnrico

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la diffusion papier du mémoire uniquement(4)

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la diffusion papier du mémoire et la diffusion électronique du résumé

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la diffusion papier et électronique du mémoire (joindre dans ce cas la fiche

de conformité du mémoire numérique et le contrat de diffusion)

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Autorisation de diffusion par le responsable· de spécialisation ou

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la diffusion papier et électronique du mémoire

Date et signature de l'enseignant:

(1)

L'administration, les enseignants et les différents services de documentation d'AGROCAMPUS

OUEST s'engagent à respecter cette confidentialité.

(2) Signature et cachet de l'organisme

(3).Auteur = étudiant qui réalise son mémoire de fin d'études

(4) La référence bibliographique(= Nom de l'auteur, titre du mémoire, année de soutenance, diplôme,

spécialité et spécialisation/Option)) sera signalée dans les bases de données documentaires sans le

résumé

(4)
(5)
(6)

Pour débuter ce mémoire, je tiens à adresser un grand merci :

À l’ensemble de l’équipe du Parc du Marais poitevin pour son accueil, sa gentillesse et pour m’avoir intégrée parmi eux tout au long de cet apprentissage.

À Sandrine, ma chef de service, pour m’avoir accueillie dans son service, pour sa présence et son accompagnement quotidien.

À Valérie, ma maître d’apprentissage, de m’avoir épaulée et guidée durant les 2 premières années de cet apprentissage, ainsi que pour l’ensemble des connaissances qu’elle m’a transmises et pour ses relectures de mémoire.

À Jordane qui m’a accompagné pour ses 6 derniers mois, ce fut un plaisir de travailler et de continuer d’apprendre à ses côtés. À Philippe, pour tous les savoirs, les passions et convictions qu’il a partagés avec moi durant cet apprentissage.

À Sandrine Huet, ma tutrice de stage, pour son appui, ses conseils avisés, sa présence et pour le temps qu’elle m’a accordé pour la rédaction de ce mémoire.

Je tiens aussi à remercier :

Ma famille, pour son soutien et sa présence tout au long de ma formation à Agrocampus-Ouest et durant mon apprentissage. À Martine et Madi pour leurs relectures attentionnées.

Á tous ceux, qui ont participé de près ou de loin à la constitution de ce mémoire.

(7)

G

lossaiRe

e

spèce véGétale indiGène

:

définit une espèce végétale originaire du

lieu de croissance et de reproduction où elle se situe sans qu’il n’y ait eu d’intervention humaine sur la plante.

e

spècevéGétalespontanée

:

définit une espèce végétale qui pousse

et se reproduit spontanément à l’état sauvage (qu’elle soit indigène ou qu’elle est été introduite).

s

ite

c

lassé

n

atuRa

2000:

Selon la commission européenne (mars

2008), « Natura 2000 est un vaste réseau européen de zones naturelles protégées, qui a pour objectif de préserver la flore, les oiseaux et les habitats. Les habitats classés en Natura 2000 possèdent une flore et une faune très riches. Les activités réalisées à l’intérieur de ces zones doivent être durables et en harmonie avec le milieu naturel.» [http://www. dictionnaire-environnement.com/natura_2000_ID1481.html, consulté le 16/08/15]

a

RbRe têtaRd

:

Se dit d’un arbre à la silouette caractéristique

recon-naissable par un «bourlet» résultant d’un étêtage régulier. Ce mode d’exploitation est utilisé pour créer du bois de chauffage. Dans le Marais poitevin, cette forme est fréquente chez les frênes, c’est une composante familière du paysage.

G

estion difféRenciée

:

définit une approche de gestion des espaces

verts qui consiste à apporter des degrés et natures d’intervention diffé-rents en fonction des zones et de leurs usages.

p

esticides

:

ce sont des substances chimiques utilisées contre les

or-ganismes considérés comme nuisibles : animaux, les herbes, insectes...

p

lante annuelle

:

se dit d’une plante qui ne vit qu’une année, son

cycle végétatif dure moins d’un an (reproduction sous forme de graines).

p

lante vivace

:

se dit d’une plante qui vit plus de deux ans. Elle se

re-produit par multiplication végétative.

e

space public

:

Particulièrement présent en zones urbaines, l’espace

public définit l’ensemble des zones du domaine public à l’usage de tous (lieu de rassemblement, de passage...)

e

space veRt

:

Zone de végétation présente en milieu urbain sur

l’es-pace public, peut être sous forme de square, de parc ou encore d’un alignement d’arbres.

b

iodiveRsité

:

La biodiversité désigne l’ensemble des milieux naturels,

des organismes vivants (plantes, animaux, champignons, bactéries, virus…) et de toutes les interactions qui existent entre eux et avec leurs milieux.

n

iche écoloGique

:

correspond à l’ensemble des lieux répondants à

une somme de conditions nécessaires à la viabilité d’une population d’un même organisme.

t

Rame veRteetbleu

:

« La trame verte et la trame bleue sont l’un des

grands chapitres du Grenelle de l’Environnement (I et II) et ont pour ob-jectif d’enrayer la perte de la biodiversité en participant à la préservation, à la gestion et à la remise en bon état des milieux nécessaires aux conti-nuités écologiques, tout en prenant en compte les activités humaines, et notamment agricoles en milieu rural. A cette fin, ces trames contribuent notamment à diminuer la fragmentation et la vulnérabilité des habitats naturels et habitats d’espèces, à prendre en compte leur déplacement et à faciliter les échanges nécessaires à la survie des espèces de la faune et de la flore sauvage.» (Définition du Grenelle de l’Environnement).

(8)

abf :

Architecte des bâtiments de France

atmo p

oitou

-c

haRentes

:

Surveillance de la qualité de l’air

caue :

Conseils d’Architecture d’Urbanisme et de l’environnement

ceRtu :

Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques. C’est un service du Ministère de l’Écologie.

ecoceRt:

Organisme de contrôle & de certification au service de l’homme et de l’environnement en France

eve :

Espaces verts écologiques

feRedec b

RetaGne

:

Fédération régionale de défense contre les

organismes nuisibles de Bretagne

insee :

Institut national de la statistique et des études économiques

ipsos :

Institut de sondages français

paRc :

Parc naturel régional du Marais poitevin

paRmm :

Plan d’Aménagement et de Restauration des Marais Mouillés

pimp :

Parc inter-régional du Marais poitevin

tvb :

Trame verte et bleue

unep :

C’est une organisation des professionnels du paysage

recon-nue par les pouvoirs publics

(9)

i

llustRations

:

Figure 1 : Carte du territoire du Marais poitevin présentant les unités écolo-giques et paysagères - Source :PIMP ...5 Figure 2 : Village-rue de la Garette (79) - Source : PIMP ...4 Figure 3 : Photographie de touristes lors d’une ballade en barque dans le Marais mouillé (Coulon) - Source : office de tourisme du Marais poitevin ...6 Figure 4 : Transport de vaches dans les prairies inaccessibles du Marais poitevin - Source : PIMP ...7 Figure 5 : Allée désherbée chimiquement - 12/05/15 -Saint Hillaire-la-Palud (79) - Source : Coralie Picard ...11 Figure 6 : L’espace public, lieu de partage - Place de l’Eglise, Coulon (79) - Source : Coralie Picard...12 Figure 7 : Alignement d’arbre - 12/10/14 - Avenue de Verdun, Marans (17) -Source : Coralie Picard ...13 Figure 8 : L’importance du domaine privé dans la perception de l’espace public - 12/10/14 - Rue des moulins à Marans (17) - Source : Coralie Picard ...14 Figure 9 : Végétation spontanée sur un revêtement perméable - 14/05/15 - Benet. Source : Coralie Picard ...15 Figure 10 : Espace public considéré comme «propre» - 5/09/15 - Coulon - Source : Coralie Picard ...15

Figure 11 : Par leurs pratiques, les jardiniers révèlent l’art présent dans la nature à Marans (17) - 8/07/15- Source : Coralie Picard ...19 Figure 12 : Les trois niveaux de médiations. Source : Coralie Picard ...22 Figure 13 : Appropriation de l’espace public par la population - 22/08/15 - Niort (79) - Source : Coralie Picard ...23 Figure 14 : Extrait de la proposition de palette végétale pour la commune d’Ar-çais (79) - Source : Coralie Picard...25 Figure 15 : Photographies d’un des lotissements de Coulon - 30/04/15 - Source : Coralie Picard ...26 Figure 16 : Photographie commentée de l’environnement de l’extension du ci-metière - 16/05/14 - Source : Coralie Picard ...28 Figure 17 : Principes d’aménagement, esquisse et images de référence du ci-metière paysager de Magné (79) -Source : Coralie Picard ...29 Figure 18 : Évolution du projet de cimetière paysager : photographies avant-après Source : Coralie Picard...30 Figure 19 : Végétation spontanée sur un trottoir à Saint-Hillaire-la-Palud (79). Source : Coralie Picard...31 Figure 20 : Visuels du mélange bleu/violet - Source : Coralie Picard ...33 Figure 21 : Formation des agents et élus à la conception durable d’un massif - Source : PIMP ...35 Figure 22 : Réalisation du massif avec élus et techniciens. Source : PIMP ....36 Figure 23 : Première partie de la matinée en salle - 31/01/15 - Salle des fêtes de Marans (17). Source : Valérie Nizet - Rousseau ...38 Figure 24 : Diagnostic partagé dans la rue des Cordiers à Marans (17) - 31/01/15 - Source : Coralie Picard ...38 Figure 25 : Présentation par les habitants des conceptions réalisées en salle par petit groupe - 31/01/15 - Marans (17) Source : Coralie Picard ...38 Figure 26 : Extrait des propositions réalisées lors de la démarche participative pour l’Avenue de la Gare – Marans (17) - Source : Coralie Picard ...39 Figure 27 : Photos prises lors de la matinée de sensibilisation a Magné - 27/06/15 - Source : Mairie de Magné ...40 Figure 28 : Rue fleurie mais non accessible aux personnes à mobilité réduite - 16/06/15 - Chemin des écoliers, Magné (79) - Source : Coralie Picard...41 Figure 29 : Avenue Paul Couzinet - Marans (17) - Source : Coralie Picard ...44 Figure 30 : Rue Auguste Renoir- Marans (17) - Source : Coralie Picard ...46

t

ableaux

:

Tableau 1 : Dispositifs d’accompagnements et labels pour une commune de Poitou-Charentes... 8

Tableau 2 : Résumé des préconisations pour une gestion durable des espaces publics par le dispositif Ecocert et le Label écojardin ...17 Tableau 3 : Résumé des préconisations faites par plante et Cité en terme de conception écologiques dans le guide méthodologique «Conception écologique d’un espace public paysager». ...20 Tableau 4 : Les étapes à mettre en place pour composer un mélange de flore sauvage propre à un territoire sur l’exemple du PNR du Marais poitevin ...32 Tableau 5 : Tableau résumant les caractéristiques de chaque espèce - Exemple du mélange bleu/violet...33

(10)

l

iste

des

annexes

Annexe I : Projet de fleurissement durable - Arçais (79)

Annexe II : Projet de conception d’un cimetière paysager à Magné (79)

Annexe III : Visuels et caractéristiques des espèces présentes dans les mélanges de graines Annexe IV : Visuel du sachet de graines

Annexe V : Dépliant associé aux sachets de graines

Annexe VI : Résultats de représentations initiales lors du projet partagé avec les habitants de Marans (17)

Annexe VII : Document de présentation de la démarche participative à Marans (17) : diagnostics propositions et échéancier Annexe VIII : Supports utilisés lors de la sensibilisation des habitants de Magné (79) : Cartes techniques et éléments du discours

Annexe IX : Appel à projet lancé auprès des communes du PNR du Marais poitevin pour l’embellissement des communes dans une démarche environnementale

(11)
(12)

Ce mémoire de fin d’étude est rédigé dans la cadre de ma formation d’ingénieur paysagiste à Agrocampus-Ouest centre d’Angers.

J’ai eu l’opportunité de réaliser mes trois dernières années d’études par la voie de l’apprentissage. J’ai réalisé cette formation par alternance au Parc naturel régional du Marais poitevin à Coulon dans les Deux-Sèvres. J’ai intégré le service aménagement et cadre de vie sous l’encadrement de Valérie Nizet-Rousseau, paysagiste, durant les deux premières années, puis Jordane Ancelin pour les 6 derniers mois. Ce service est chargé d’accompagner les communes dans l’aménagement de l’espace public (urbanisme, architecture, paysage).

Mes missions ont principalement porté sur l’aménagement et la gestion de l’espace public vers des pratiques respectueuses de l’environnement. L’objectif était d’accompagner les communes à diminuer l’utilisation des pesticides afin de préserver l’environnement et la santé humaine. J’ai eu l’opportunité de travailler sur divers projets d’étude et de conception : diagnostics paysagers, conception d’un cimetière paysager, de massifs, réalisation de cahiers des charges, création de palettes végétales, recherches de solutions alternatives aux pesticides via le fleurissement, accompagnement des agents dans la diminution des pesticides, projets participatifs avec les habitants, actions de sensibilisations...

Ces multiples projets m’ont conduite à réaliser les différentes étapes d’un diagnostic paysager, les phases de conception d’un projet, celles de la concertation, mais aussi à budgétiser, planifier et effectuer le suivi de chantier. J’ai ainsi eu l’occasion de côtoyer divers acteurs du territoire : Maires, élus, agents, bureaux d’étude, habitants.

Ces différentes missions m’ont permis de me questionner sur les enjeux de tels projets réalisés sur l’espace public : le rôle que ceux-ci avaient sur les différents acteurs (élus, habitants, touristes), l’impact d’un changement d’aménagement ou de gestion sur l’espace public, mais aussi les enjeux de l’aménagement de l’espace public pour une commune. Ces questionnements ont aussi porté sur le sens que prend

un aménagement ou une nouvelle gestion de l’espace public imposé à ses principaux usagers. C’est dans ce cadre que, lorsque cela était possible, nous avons impliqué les acteurs et travaillé avec la population.

Les projets qui vont être présentés dans ce mémoire sont l’aboutissement de mes 5 ans d’étude à Agrocampus-Ouest mais surtout celui de mes 3 ans d’apprentissage au Parc. Ce thème relevant d’une demande croissante des collectivités m’a été confié dés le début de cet apprentissage et m’a passionné tout au long de ce parcours ainsi que des rencontres que j’ai pu faire.

C’est pourquoi ce mémoire, en tant que finalité de cet apprentissage, reprend le thème de la gestion des communes sans pesticide. Il présente les enjeux d’un changement de gestion de l’espace public pour les communes mais aborde aussi les points qui sont pour moi indispensables à la mise en place d’une telle gestion à travers des exemples d’actions menées au Parc. Certes ces actions sont discutables, car elles pourront toujours être améliorées, toutefois c’est vers cela qu’il faut tendre : une gestion durable qui passe par l’embellissement du cadre de vie et le travail avec les acteurs du territoire.

Afin de comprendre le contexte dans lequel j’ai réalisé mon apprentissage au Parc, un résumé de l’histoire du Parc est présenté ci-après.

(13)

Histoire du Parc du Marais poitevin, un organisme ancré sur le territoire

Si le Parc est si présent et en accord avec son territoire et ses acteurs, c’est parce qu’il a su s’adapter aux situations auxquelles il a fait face, tout en restant fidèle à ses objectifs. Il est ancré depuis plus de 30 ans sur le territoire, et a su accompagner les différents acteurs, c’est ce qui fait aujourd’hui, la légitimité de ses actions.

Le Parc naturel régional du Marais poitevin a été créé en 1979 dans l’objectif de préserver un vaste territoire tout en coordonnant le développement de l’ensemble des acteurs. En effet, en 1975 le Val de Sèvre (groupements de communes des deux-sèvres) et la Vendée ont l’idée de s’unir pour regrouper cette terre exceptionnelle par ses richesses écologiques, biologiques, socio-culturelles et paysagères pour créer une seule unité : le syndicat mixte de réalisation et de gestion du Parc du Marais poitevin. Cette organisme sera classé PNR du Marais poitevin en1979.

Malgré tous les efforts mis en oeuvre par le parc, l’intensification et l’extension de l’agriculture vont augmenter, il en résultera une perte importante des surfaces de prairies humides. Il est alors considéré que les objectifs de la Charte constitutive n’ont jamais été atteints. Seul 30% des communes vont approuver la nouvelle charte. Le Conseil National de Protection de la Nature et la Fédération des Parcs donnera alors un avis défavorable à la reconduction du label de PNR. Le Parc du Marais perdra alors ce statut. Cependant, l’équipe du Parc ne se décourage pas et continue à réaliser ses missions dans leur intégralité. La structure prend alors le nom de «Syndicat mixte du Parc interrégional du Marais poitevin». Les régions continuent de soutenir le parc (financièrement et politiquement). Une grande proximité avec les communes et les élus locaux est instaurée. Il poursuit sa résistance contre les menaces de dégradations de la zone humide, ainsi que son action en faveur des maraîchins et de leur territoire. Les actions initiées par le passé se poursuivent :

• Fonction hydraulique : régulation qualitative et quantitative de la ressource en eau du bassin versant : gestion de la complexité et

l’ampleur des réseaux façonnés par l’Homme ;

• Fonction écologique : préservation de la biodiversité spécifique; • Fonction économique : développement d’activités d’exploitation des ressources territoriales (tourisme, agriculture, conchyliculture, sylviculture, etc.) ;

• Fonction sociale et culturelle : maintien d’activités et de paysages témoins d’une histoire et d’une identité.

Pour répondre à toutes ses missions, le Parc prend le statut de syndicat mixte ouvert à partir de 1996, alors que tous les Parc naturels régionaux n’ont pris ce statut qu’en 2005.

Un syndicat mixte est une structure qui permet aux groupes publics de s’associer entre eux ou avec d’autres établissements ayant un autre statut ; c’est de là que lui vient sa mixité. Le plus souvent, cette structure rassemble des communes, des communautés de communes, des départements ou des régions. Le but de cet établissement est de gérer ou créer une activité d’intérêt général. Les missions qu’il se donne sont souvent d’une grande envergure : la gestion d’espaces naturels, l’exploitation de réseaux, la gestion des déchets, l’aménagement touristique…

C’est pour cette raison que ce statut correspond au parc : c’est l’association de plusieurs communes, départements (Deux-Sèvres, Charente-Maritme et Vendée) et régions (Poitou-Charentes et Pays de la Loire) pour servir l’intérêt général, c’est à dire protéger le marais poitevin en tant que zone humide d’importance nationale.

Un syndicat mixte dont l’adhésion est limitée aux communes et leurs groupement est dit « fermé ». Au contraire, les syndicats « ouverts » sont aussi composés d’autres collectivités territoriales (départements, régions) voir à des établissements publics, c’est le cas du Parc du Marais poitevin. En 2014, le Parc propose un nouveau projet de Charte pour retrouver le label de PNR. Le Conseil National pour la Protection de la Nature se prononce le 20 mars en faveur d’une requalification du parc en Parc naturel régional. Le 9 avril, la Fédération des parcs naturels régionaux rend un avis favorable à la

(14)

procédure de labellisation. Le décret n° 2014-505 du 20 mai 2014 annonce le classement officiel du Parc naturel régional du Marais poitevin (régions Pays de la Loire et Poitou-Charentes).

Mon apprentissage au Parc a commencé en 2012, le Parc était alors nommé «Parc interrégionnal du Marais poitevin». Depuis sa nouvelle labellisation en tant que Parc naturel régional (PNR) du Marais poitevin, ses actions et missions sont restées les mêmes, elle ont simplement été réorientées pour mieux répondre à la Charte.

(15)

s

ommaiRe

i

ntRoduction

... 1

1 // l

es caRactéRistiques du

pnR

du

m

aRais poitevin et son Rôle aupRès des communes veRs une Gestion duRable de l

espace public

...4

A- Une structure publique adaptée aux particularités du territoire du Marais poitevin ...4

1- Le Parc du Marais poitevin : Un vaste territoire aux milieux variés ...4

2- Le Parc du Marais poitevin : Un site aux enjeux économiques et humains très marqués ...6

3- Une structure qui allie préservation de l’environnement, développement économique et lien social sur son territoire ...7

4- Des actions soutenues par la réglementation - Cas particulier de l’utilisation des pesticides ...7

B- Les moyens économiques et humains dont disposent les communes pour mettre en place une gestion sans

pesticide ...8

1- Les aides et subventions existantes ...8

2- Les organismes d’accompagnement au service des communes ...9

C- Le rôle du PNR du Marais poitevin dans l’accompagnement des communes à la mise en place d’une gestion

durable de leurs espaces publics ...10

1- L’accompagnement des communes sans se substituer aux entreprises du territoire ...10

2- L’accompagnement des communes par le PNR pour une gestion durable de l’espace public...10

2 // i

ntéGReR le

«

sans pesticide

»

à la Gestion de l

espace public

,

une démaRche difficile pouR les communes

... 12

A- Le végétal omniprésent dans l’espace public ...12

1- L’ espace public, un lien social miroir de la société ...12

2- La présence de végétation dans l’espace public ...12

3- Un cadre de vie végétalisé gage de bien-être des habitants ...14

B- Pourquoi est-ce si difficile de se passer des pesticides pour les communes ? ...15

1- Gestion sans pesticide de l’espace public : une vague de végétation recouvre les villes ...15

2-Des méthodes alternatives aux pesticides écologiquement et économiquement insatisfaisantes ...15

(16)

s

ommaiRe

C- La mise en place d’une gestion durable de l’espace public ...17

1- Les préconisations actuelles vis-à-vis de la gestion durable ...17

2- Le retour du «plaisir» dans l’entretien des espaces verts ...19

D- L’importance d’une réflexion sur la conception durable de l’espace public ...20

E- L’association de la population au changement : une démarche indispensable ...22

3 // l’

accompaGnement des communes paR le

pnR

à la mise en place d

espaces publics duRables

...24

A- Des démarches liées à la gestion durable des espaces publics ...24

1- Mise en place d’un fleurissement durable - Arçais (79) ...24

2- Adapter la gestion à l’usage de chaque espace - Coulon (79) ...26

B- Une démarche de conception durable de l’espace public accompagnée par le Parc ...27

1- Projets réalisés en interne par la commune : conception et suivi de chantiers par le Parc - exemple de la création d’un cimetière

paysager - Magné (79) ...27

4 // l

a mise en place d

actions spécifiques de sensibilisation

:

des démaRches indispensables à l

acceptation de toute nouvelle Gestion ou conception

...30

A- La sensibilisation à la présence de flore spontanée ...31

1- Fleurir les rues à l’aide de flore spontanée, une démarche innovante ...31

B- La formation des agents et des élus ...35

1- La formation des agents ...35

2- La sensibilisation des élus ...35

3- Un binôme indispensable ...36

C- La médiation pour expliquer et faire accepter un changement auprès des habitants ...37

1- Des démarches participatives pour associer la population dès la conception- Exemple à Marans (17) ...37

2- Des actions de sensibilisation ponctuelles – Exemple à Magné (79) ...40

(17)
(18)

I

ntroductIon

Les relations entre l’Homme, la nature et le végétal

Depuis le début de son existence, l’Homme n’a cessé de vivre en contact permanent avec la nature. Ce n’est que depuis qu’il s’est sédentarisé qu’il s’en est petit à petit éloigné. Il s’est d’abord installé sur des terres fertiles par petits groupes où les premières habitations ont été construites, puis l’Homme a commencé à bâtir des villes en se regroupant en grand nombre. C’est ensuite le phénomène d’exode rural qui a accentué cet éloignement de la nature. Les campagnes sont fuies pour les villes, ce qui provoque de nombreux impacts économiques, sociaux et culturels. Désormais, à l’échelle mondiale, plus d’un Homme sur deux vit en ville alors qu’en 1900 il n’y en avait qu’un sur dix (Véron, 2007). Les pays les plus développés comptent encore une plus grande proportion de citadins. En effet, en Europe, plus de trois quarts des habitants vivent en zone urbaine (Véron, 2007). Selon une étude de l’Insee réalisée en 2010, en France les 77% d’habitants urbains occupent 22% du sol Français [1]. Cette densité de population et de bâti explique que la végétation ait peu de place en ville.

Cependant même en vivant en zone urbanisée, en France comme en Europe, le jardin, ou plus largement l’accès à un espace vert, est un élément indispensable à notre équilibre. Selon une enquête de l’Unep-Ipsos réalisée en 2013, près de 7 européens sur 10 choisissent leur lieu d’habitation en fonction de sa proximité avec un espace vert. Près d’un français sur deux considère cette condition comme très importante dans le choix d’une maison. Pour les Français, les Espagnols et les Allemands, le jardin est la deuxième pièce la plus importante de la maison (Unep-Ipsos 2013). Selon cette même enquête, la proximité d’un espace vert est un facteur qui augmente la valeur immobilière d’une habitation. De plus, 93% des Français estiment même cet accès aux espaces verts comme un droit humain [2].

Une majorité de la population a donc décidé de vivre en ville pour le confort que cela apporte mais désire rester proche du végétal. Cette volonté de rester proche du végétal s’explique par de nombreux bénéfices

pour l’Homme. L’ «étude des bienfaits du végétal en ville sur le bien-être et la santé humaine » de Plante & Cité parue en 2009 [3] montre que le végétal possède de nombreux bienfaits sur le moral et la santé humaine ; ces notions ayant fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques. Les bénéfices pour l’Homme sont variés : amélioration de la cohésion sociale, du cadre de vie, de la santé, du bien-être de chacun. Cela explique que les habitants des grandes villes réclament une plus grande place pour les espaces verts (Boutefeu, 2003). Cependant en étudiant la place que prend le végétal en ville, on s’aperçoit que celle-ci est très limitée.

La présence de végétal en milieu urbain

Les milieux urbains dans lesquels nous vivons sont, dans la majorité des cas, hostiles ou peu favorables à la présence de végétal. L’espace public présent dans les zones urbaines correspond aux lieux de passages, de rassemblements des habitants. Il est composé de bâtis, de rues; aéré par des places et jardins, ponctué par du mobilier. Le végétal est présent en ville sous la forme d’espaces verts ou de petits jardins privés, mais les différents éléments qui façonnent l’espace dans lequel nous vivons sont en majorité constitués de zones minérales imperméables. Ces zones imperméables ne permettent plus au sol d’assurer ses fonctions (vie de micro-organisme, infiltration et épuration de l’eau, accueil de microfaune et de la flore, régulation microclimatique, etc.). En France, les espaces imperméabilisés et artificialisés représentent 9,4% du territoire national avec une augmentation de 3% entre 2000 et 2008 [4]. Ce sont autant de surfaces où la faune et la flore, donc la nature en général, sont évincées. Dans l’espace public, la végétation est donc contrainte à des espaces très restreints (alignements d’arbres, parcs, jardins...). Cependant, en observant la flore, on remarque qu’une végétation s’adapte à de nombreux milieux, même les plus arides [5]. La flore spontanée profite alors de la moindre fissure pour se développer. Mais elle est souvent rejetée car aux yeux de l’Homme, tous les végétaux ne se valent pas.

Si le végétal a autant d’importance à nos yeux, la nature au sens large du terme est bien souvent exclue de notre environnement. En effet, la nature, selon François Terrasson, est définie comme «ce qui existe en dehors de

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toute action de la part de l’Homme, et qui ne dépend pas de sa volonté» (François Terrasson, 2007). L’Homme a exclu tout ce qu’il ne maitrise pas des villes. Dans ce sens, le végétal présent dans l’espace public ne peut pas être assimilé à la nature puisqu’il est intégré à nos villes par l’Homme et entretenu par celui-ci. Ce mécanisme de rejet de la nature et plus largement de la biodiversité relève d’une peur ancestrale de l’Homme (François Terrasson, 2007) : celui-ci a peur de tout ce qui lui échappe. Le désordre et le caractère aléatoire ne sont plus acceptés. Lorsque l’on observe le végétal présent dans nos villes, celui-ci est ordonné, sa présence n’a rien d’aléatoire, et n’a donc rien de naturel.

La destruction de la nature en ville

La nature n’étant pas acceptée en ville, cela explique qu’elle y soit rejetée et détruite. La végétation spontanée fait partie de cette nature rejetée puisqu’elle ne dépend pas de l’action de l’Homme. Selon Emmanuel Boutefeu (2009) du Certu, la présence de végétation spontanée dans un square lui conférant un aspect non entretenu peut suffire à en éloigner certains de ses utilisateurs. C’est pourquoi durant de nombreuses années pour lutter contre cette végétation indésirée, la plupart des espaces publics ont été entretenus à l’aide de produits chimiques. Ces produits avaient l’avantage d’être efficaces et de demander peu de main d’œuvre tout en répondant aux règles esthétiques et pratiques que l’Homme s’est fixé. De nos jours, les méfaits des pesticides ne sont plus à démontrer, ils ont étés ciblés par de nombreuses études scientifiques dès les années 90. Ceux-ci sont présents partout dans notre environnement : dans le sol, dans l’air que nous respirons, dans l’eau que nous buvons, dans les aliments que nous mangeons mais aussi dans l’eau de pluie [6]. Même si les pesticides ont constitué un énorme progrès dans la maîtrise des ressources alimentaires et l’amélioration de la santé publique, il est aujourd’hui prouvé qu’ils sont néfastes pour l’environnement, la faune, la flore et la santé humaine. À ce sujet, une étude de l’Inserm paru en 2013 démontre le lien entre les pesticides et de nombreuses maladies mortelles comme le cancer, maladies neurodégénératives ou encore sur la fertilité [7]. Le Commissariat Général au Développement Durable a publié un rapport

en 2013 sur la contamination des cours d’eau en France selon lequel 93% des cours d’eau sont contaminés par les pesticides et herbicides.

Notion de durabilité et gestion des villes

Les pesticides, bien que largement utilisés, sont loin de répondre à la notion de durabilité. La durabilité se réfère au développement durable et a été développée depuis la fin du 20ème siècle. Ce concept prend en compte dans le développement mondial, outre l’écologie, les aspects économiques et sociaux du développement d’un site à long terme. Selon la Commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le rapport de Brundland établit en 1987, « le développement durable répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ». Cette définition signifie que nos techniques et notre organisation sociale jouent sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir et qu’il est de notre devoir de préserver celle-ci. En 1992, le Sommet de la Terre à Rio, tenu sous l’égide des Nations unies, officialisait la notion de développement durable. Selon celui-ci, le développement durable relève de trois piliers : l’économie, l’écologie, le social : « un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable».

Nous voyons alors apparaître cette notion de durabilité vis-à-vis des actions que nous avons sur l’environnement, et dans ce sens, les pesticides n’ont rien de durable. Lorsqu’ils sont épandus, ils sont lessivés par les pluies et les molécules chimiques se retrouvent dans les nappes phréatiques, puis sont dispersées dans les rivières. Lorsque l’eau s’évapore, les pesticides se retrouvent dans l’eau de pluie, ce qui explique qu’ils sont présents partout. D’autant plus qu’ils se détériorent très lentement. Il est alors indispensable de changer nos pratiques. C’est dans ce but que la France a mis en place le Grenelle de l’environnement, dont l’ objectif est de prendre des décisions à long terme en matière d’environnement et de développement durable. Pour faire suite au Grenelle, le Plan Ecophyto 2018, lancé en 2008, vise la diminution par deux de l’utilisation de pesticides d’ici 2018 [8].

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Cependant ces recommandations ne suffisent pas, puisque l’on observe une augmentation du recours aux produits phytosanitaires de 5% en moyenne entre 2009 et 2013 [9]. Même si cette augmentation est principalement due aux zones agricoles (diminution de 3,4% pour les zones non agricoles entre 2009 et 2012), le gouvernement instaure une réglementation de plus en plus stricte concernant l’utilisation des pesticides dans les zones non agricoles. En effet, il est actuellement interdit d’utiliser les produits phytosanitaires à moins de 5 mètres des fossés, points d’eau (listés sur les cartes IGN 1/25 000e) et à moins de 1 mètre des caniveaux et avaloirs (arrêtés préfectoraux). De plus, d’ici le 31 décembre 2016, il sera interdit d’utiliser de produits phytosanitaires par les collectivités pour l’entretien des espaces verts et promenades (loi labbé amendée) [10] et dans les jardins de particuliers dès 2020.

La gestion durable à l’épreuve des communes

Dans ce contexte en perpétuelle évolution, les communes ne savent pas toujours comment s’adapter, entre habitude de gestion, évolution de la réglementation, souhait de la population. Les élus et agents se sentent souvent désarmés face à la situation, pourtant ils se doivent de réagir. Heureusement, de nombreuses collectivités n’ont pas attendu la réglementation pour réagir et s’engagent depuis quelques années dans la diminution progressive de l’utilisation des traitements chimiques dans les espaces publics.

C’est le cas du Parc naturel régional du Marais poitevin qui, à travers ses nombreuses actions, promeut un développement durable de son territoire. Son but est d’allier préservation de l’environnement et développement économique en accord avec les acteurs du territoire. L’accompagnement des communes vers une gestion durable de leurs espaces publics fait partie intégrante de ses missions. Le Parc accompagne les communes dans leur développement en prenant en compte leurs capacités économiques, le respect de l’environnement, et le critère social. Ces trois notions sont inhérentes à un changement de gestion de l’espace public. Il ne suffit pas d’arrêter d’utiliser les pesticides du jour au lendemain pour acquérir des

espaces publics sains, investis et appréciés par la population. C’est dans ce cadre que le rôle du Parc prend tout son sens. On peut alors se poser la question suivante :

Dans quelles mesures l’appartenance d’une commune au PNR du Marais poitevin facilite-elle la mise en place d’une gestion durable de l’espace public pour acquérir un cadre de vie sain, investi et apprécié par la population ?

Pour répondre à cette problématique ce mémoire est structuré en quatre parties.

La première présente les caractéristiques du PNR du Marais poitevin et son rôle auprès des communes dans la mise en place d’une gestion durable des espaces publics. Ainsi, la structure du Parc est détaillée en reprenant ses principaux enjeux et missions sur le territoire. Nous verrons aussi quels sont les organismes et aides à disposition des communes pour mettre en place une telle gestion. Enfin, l’utilité d’un tel accompagnement par le Parc ainsi que l’aide proposée par celui-ci seront présentés.

La deuxième partie s’intéresse à la démarche générale d’intégration de la notion de «sans pesticide» dans la gestion de l’espace public. Elle étudie la présence du végétal en ville puis présente la mise en place technique d’une gestion et conception durable. Enfin les intérêts que présentent des actions de concertation seront analysés.

La troisième et la quatrième partie présentent les démarches et méthodes ainsi que les résultats obtenus par le PNR du Marais poitevin pour aider les communes à acquérir un espace public sain, investi et apprécié par la population. La troisième partie reprend les actions relatives à la mise en place de gestion et de conception durables dans les communes, tandis que la quatrième partie aborde les actions de communication de sensibilisation mises en place vers les acteurs de l’espace public.

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Le Marais poitevin, seconde zone humide de France avec une superficie de 100 000 hectares environ (Parc naturel régional du Marais poitevin, s.d.), est le premier marais boisé de la côte dans sa partie occidentale. Il constitue un espace au patrimoine paysager et environnemental exceptionnel et aux enjeux économiques et humains très présents. C’est autour des nombreuses particularités de ce territoire que s’est organisée la structure du Parc naturel régional du Marais poitevin. Ses objectifs sont d’assurer la préservation de ce patrimoine naturel tout en soutenant et en accompagnant le développement des acteurs du territoire. C’est dans ce cadre que le PNR accompagne les communes dans la mise en place d’une gestion écologique de leurs espaces publics afin de s’accorder avec la réglementation en vigueur. Dans un premier temps les caractéristiques du territoire et de la structure du PNR seront présentées, puis nous étudierons plus particulièrement les moyens économiques et humains qui sont à disposition de toutes les communes pour mettre en place une gestion sans pesticide des espaces publics. Dans un troisième temps, nous verrons le rôle que joue le PNR du Marais poitevin dans l’accompagnement de ses communes à la mise en place d’une gestion durable de leurs espaces publics.

A- Une structure publique adaptée aux particularités du territoire du Marais poitevin

1- Le Parc du Marais poitevin : Un vaste territoire aux milieux variés

Le Marais poitevin est un vaste territoire qui regroupe 97 communes, soit 197 221 ha, situé sur deux régions : Poitou-Charentes et Pays de la Loire, et trois départements : Deux-Sèvres, Charente-Maritime et Vendée. Cette vaste zone s’étend d’Ouest en Est, de Niort à la baie de l’aiguillon, et du Nord au Sud, de Fontenay-le-comte à Esnandes. Le Marais poitevin possède des paysages qui lui sont propres : marais mouillés, marais desséchés, plaines ouvertes, littoral, mais aussi des écosystèmes variés et une riche biodiversité floristique et faunistique. Si l’on étudie l’ensemble des milieux et particularités du territoire, on dénombre pas moins de 13 unités écologiques et passagères distinctes : vasière, pré salé, plage/dune

basse, lagune, pinède à chêne vert, marais bocager dense à dominante de prairie, marais bocager dense à dominante de boisement, marais bocager à dominante de culture, marais ouvert à dominante de prairie, plaines avec ses grandes cultures et îles calcaires, coteau bocager, chênaie et enfin les espaces urbains. Si ces milieux sont si diversifiés c’est grâce à la présence de l’eau, source de vie, qui est omniprésente dans le Marais poitevin. Ces différentes entités paysagères et écologiques sont présentées dans la figure 1 ci-après.

Ces divers milieux riches et variés créent de nombreuses niches écologiques aux particularités distinctes, ce qui explique que le Marais poitevin possède une faune et une flore très diversifiées. En effet, ce territoire accueille plus de 750 espèces végétales, une cinquantaine d’espèces de mammifères aquatiques et terrestres, 250 espèces d’oiseaux, 38 espèces de poissons [11 et 12]. La diversité des espèces végétales et animales ainsi que la présence d’espèces rares et protégées témoignent de la haute valeur biologique des habitats naturels qui caractérisent l’écosystème du Marais poitevin. La préservation de cette biodiversité est un enjeu majeur. Ces spécificités biologiques et paysagères composent un patrimoine unique à valoriser dont l’une des particularités est de posséder un lien intime à l’eau. Les villages, tout comme les paysages sont organisés autour de la ressource en eau et des

usages qui en sont faits. Rares sont les communes qui ne sont pas traversées par des rivières ou canaux. Ces structures paysagères et de bâtis sont caractéristiques des paysages du Marais poitevin. C’est le cas des villages-rue constitués d’une seule rue bâtie le long d’un bras d’eau

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esPacePubLic Ce sont l’ensemble de ces particularités qui confèrent à ce territoire un

patrimoine unique des points de vue architectural, paysager et biologique. Outre ces caractéristiques, ce territoire est surtout une zone de vie pour plus de 199 773 habitants (Insee 2012 et Parc du Marais poitevin), où se développent de nombreuses communes avec des activités humaines et économiques variées souvent liés aux ressources qu’offre le territoire.

2- Le Parc du Marais poitevin : Un site aux enjeux économiques et humains très marqués

Ces richesses paysagères et de biodiversité induisent de nombreux enjeux économiques, qu’ils soient liés au maintien des paysages, à la production de ressources ou au tourisme. Ces acteurs variés rassemblent les agriculteurs, professionnels du tourisme, associations (pêche, chasse, environnement...), les communes représentées par les élus, mais aussi les habitants de ce territoire. On peut définir deux sources principales d’économie, celle liée à l’exploitation des richesses du sol, l’agriculture et celle liée à l’activité touristique, très présente dans le Marais poitevin. Le toursime : une notoriété du territoire, source de revenus

Le tourisme est l’une des premières sources de revenus du Marais poitevin. En effet, le Marais poitevin attire presque un million et demi de touriste (1 410 000) entre les mois de juin et d’octobre chaque année (Parc du Marais poitevin). Le territoire s’est organisé en conséquence et compte plus de 25 embarcadères, 23 loueurs de vélos pour 850 km de pistes cyclables protégées, 34 sites de visites et plus de 19 500 hébergement (hôtels, meublés, résidences secondaires...) (Etude Protourisme 2013 et PNR Marais poitevin). La fréquentation touristique ne cesse d’augmenter. En effet, selon une étude menée par Protourisme en 2013, on observe une augmentation de 24% de la fréquentation des marais mouillés et desséchés depuis 2002. On peut supposer que cette augmentation peut être due au développement des aménagements accompagnés par le PNR qui mettent en valeur le marais. Selon cette même étude, les touristes sont attirés par le paysage : nature, calme, barques et canaux cités à plus de 80 %, histoire, patrimoine et animations restent en retrait.

Si ces paysages sont si prisés des touristes (figure 3), c’est grâce à la végétation si dense mais ordonnée qui compose le Marais poitevin. Les surnoms qui lui sont donnés sont évocateurs : «cathédrale de verdure» ou encore «Venise verte».

Si ces paysages se maintiennent c’est en grande partie grâce à leur exploitation par les agriculteurs qui les cultivent continuellement, sans qui le Marais poitevin deviendrait une vaste friche [13].

Une agriculture source de revenus qui contribue au maintien des paysages

L’agriculture, outre la production de denrées alimentaires, œuvre continuellement au maintien des paysages. C’est elle qui a motivé les hommes lors de l’assèchement artificiel du Marais poitevin, l’objectif étant d’assécher ces terres fertiles pour pouvoir les cultiver. Aujourd’hui les modes de cultures ont bien changé. Si au début, ils étaient principalement basés sur le maraîchage par les habitants afin d’exploiter leur petite parcelle de marais pour se nourrir; aujourd’hui se sont seulement 1691 exploitations agricoles qui cultivent l’ensemble du Marais mouillé (Registre Parcellaire Graphique 2005). Les pratiques actuelles sont principalement basées sur l’élevage (figure 4) et les cultures céréalières.

Les paysages si appréciés des touristes représentent moins de la moitié de la surface de la zone humide (étude PIMP 2009) mais son entretien

Figure 3 : Photographie de touristes lors d’une ballade en barque dans

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esPace PubLic par l’agriculture est

primordiale sans quoi le marais s’enfricherait. En effet, sans l’intervention humaine et le pâturage d’animaux adaptés aux milieux humides, la «Venise verte» serait inaccessible et inadaptée à l’activité touristique. L’agriculture est donc une source de revenus non négligeable mais elle a

aussi un rôle majeur dans le maintien des paysages.

Les activités économiques ont donc un rôle indispensable au maintien de la zone humide qu’est le Marais poitevin. Le tourisme et l’agriculture sont les deux principales sources de richesses présentes sur le territoire. Les acteurs du territoire, habitants ou touristes, usagers permanents ou ponctuels, valorisent le patrimoine bâti et paysager du Marais poitevin. Depuis des décennies, l’Homme n’a cessé de modeler le paysage en fonction de ces usages. Seulement la diversité de milieux et la richesse biologique du Marais poitevin nécessitent d’être protégées pour assurer sa préservation : c’est le rôle du syndicat mixte du PNR du Marais poitevin.

3- Une structure qui allie préservation de l’environnement, développement économique et lien social sur son territoire Le Parc du Marais poitevin, labellisé PNR depuis le 20 mai 2014, s’est organisé autour d’un syndicat mixte créé en 1975. Ce syndicat mixte rassemble 36 salariés dont les missions sont d’allier la préservation de l’environnement et le développement économique du territoire. Pour ce faire, une étroite collaboration entre le Parc et les acteurs du territoire est indispensable.

Cette collaboration a lieu pour mener à bien plusieurs actions [14] :

• Préservation des ressources naturelles propres au Marais poitevin en conservant la multifonctionnalité de la zone humide,

• Soutien du développement économique en accompagnant les porteurs de projets publics et privés

• Promotion des aménagements cohérents et durables et innovants • Formation et sensibilisation des usagers du marais (les écoles, les associations, élus, agents...) aux enjeux socio-économiques et environnementaux du territoire

Ces actions continuellement menées par le Parc répondent à des enjeux de développement durable à l’échelle du territoire : environnementaux, économiques, humains, et prennent aussi en compte les spécificités propres à chaque commune.

C’est dans ce cadre que l’une des missions du Parc est d’accompagner les communes dans la mise en place d’une gestion durable de leurs espaces publics. Pour cette action comme pour la plupart d’entre elles, la réglementation légitimise le travail du Parc et vient en soutien à ses missions.

4- Des actions soutenues par la réglementation - Cas particulier de l’utilisation des pesticides

Le Parc, à travers ses nombreuses actions, propose un accompagnement continu aux acteurs du territoire pour mener à bien ses missions. Seulement, souvent celles-ci ne sont qu’incitatives, et reposent sur le bon vouloir des acteurs du territoire.

Heureusement, dans de nombreux cas, la réglementation est là pour appuyer les objectifs du Parc. C’est le cas pour l’arrêt de l’utilisation des pesticides dans les communes du Parc ainsi que par les particuliers. En effet, jusqu’à présent cette action était purement incitative, seules les communes volontaires et sensibles aux problèmes de santé et d’environnement qui le souhaitaient étaient accompagnées par le Parc. Seulement, la loi Labbé, adoptée en février 2014 et amendée par notre ministre de l’écologie en septembre 2014, interdira dès le 31 décembre 2016 l’utilisation des pesticides dans les espaces publics accessibles.

Figure 4 : Transport de vaches dans les prairies

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esPacePubLic Ainsi celles-ci n’auront plus le choix , elles devront changer leurs pratiques

seules ou accompagnées par le Parc.

Cette loi annonce un bouleversement dans la gestion économique et visuelle de l’espace public des communes. A leur arrivée, les pesticides ont été vus comme un progrès parce qu’ils représentaient un gain de temps et donc d’argent considérables pour la commune, pour un résultat visuel apprécié par une grande partie de la population qui trouvait l’aspect des rues «propre». Ils ont permis aux communes de diminuer le temps alloué à l’entretien de l’espace public en faveur d’autres actions. Cependant, les effets désastreux des pesticides n’étaient pas connus à cette époque. De nos jours, pour la préservation de l’environnement et pour la santé publique, l’utilisation des pesticides n’est plus une solution envisageable, éthiquement comme réglementairement. Or, il est difficile voire impossible pour les communes d’augmenter le budget alloué à la gestion des espaces verts. Ce changement de gestion va donc engendrer de nombreuses conséquences sur l’apparence des communes qui devront continuer à gérer leurs espaces publics avec un temps et des moyens restreints voire en diminution. C’est un défi à relever pour améliorer la qualité du cadre de vie des habitants. Heureusement toutes communes, même hors d’un PNR, peuvent faire appel à des aides existantes, qu’elles soient financières, techniques ou humaines.

B- Les moyens économiques et humains dont disposent les communes pour mettre en place une gestion sans pesticide

Toute commune a des moyens à sa disposition pour arrêter l’usage des pesticides sur ses espaces publics. Ceux-ci peuvent être financiers, basés sur des aides ou subventions d’organismes publics, mais aussi techniques grâce aux organismes d’accompagnement public.

1- Les aides et subventions existantes

De nombreuses aides et subventions ont été mises en place pour accompagner les communes dans leur changement de gestion de l’espace public vers un mode de gestion sans pesticide. Ces dispositifs peuvent être nationaux, régionaux ou d’organismes publics tels que les agences de l’eau. Ces dispositifs étant propres à la localisation de chaque commune (appartenance à une région, un département, un bassin versant), nous étudierons le cas d’une commune situé en Poitou-Charentes. Le tableau 1 présente les différentes aides et subventions existantes pour une commune comme celle-ci.

Tableau 1 : Dispositifs d’accompagnements et labels pour une commune de

Poitou-Charentes

POITOU - CHARENTES

Dispositifs

Nationaux

Au niveau national, des démarches de labellisation des espaces verts permettent de récompenser les gestions

écologiques et sans pesticide :

Label «Ecojardin» et le label «Espaces Végétales Ecologiques»

Depuis de 26 juin 2014, le label national «Terre Saine, villes et villages sans pesticide»

Dispositifs

Régionaux

• Dispositif Régional répondant au plan d’action

National Ecophyto

Appel à projets d’initiatives régionales Ecophyto

Un forfait pour le financement d’actions :

De communication,

De diffusion de bonnes pratiques

D’actions techniques relatives à la santé et à la sécurité au travail

• « Démarche collective Terre saine » de la région Poitou-Charentes

Actions pour la mise en œuvre de la

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Ces nombreuses aides et subventions sont des dispositifs auxquels les communes peuvent prétendre pour mettre en place une gestion durable de leur commune, que ce soit pour le financement de nouveau matériel, la formation d’agents, la mise en place d’un plan de gestion ou encore la communication vers les habitants. Cependant, la plupart de ces dispositifs sont des réponses immédiates qui ne proposent aucune vision globale de la démarche. Ils sont utiles pour les communes ayant déjà mis en place des initiatives globales et qui ont une vision à long terme des actions et démarches à mener. Peu de communes sont dans ce cas, cette vision globale étant difficile à atteindre et demandant un certain recule et des connaissances nécessaires (mise en place de plan d’entretien, plan paysage...). C’est pourquoi il existe des organismes d’accompagnement publics qui ont pour but d’assister et conseiller les communes afin de réfléchir à une démarche plus globale.

2- Les organismes d’accompagnement au service des communes

Lorsque les communes souhaitent avoir des conseils sur des questions paysagères ou architecturales, elles peuvent faire appel à plusieurs organismes, c’est le cas des CAUE par exemple. Ce sont des organismes publics présents sur tout le territoire Français. Il en existe un par département (sauf dans certains cas comme la Vienne) et chaque commune peut y faire appel. Leur rôle se divisent en quatre actions majeures [15] :

• Informer et sensibiliser le public et les scolaires sur des notions d’architecture, d’urbanisme, de paysage et d’environnement

• Conseiller les particuliers dans leurs projets architecturaux ou paysagers pour une meilleure qualité et une insertion dans le site environnant.

• Conseiller les collectivités territoriales dans tous les projets et démarches d’aménagement

• Former les professionnels, les élus et les maîtres d’ouvrage dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme, du paysage et de l’environnement

Dans ce cadre, les CAUE sont des ressources non négligeables, que ce soit pour la formation d’élus ou le conseil aux collectivités. Cependant, leurs missions s’arrêtent à la notion de conseil, leur rôle n’est pas de faire la conception des aménagements, ni de propositions de palettes végétales. Ils donnent des directives et peuvent aider les communes à savoir quelles sont les orientations à donner à un aménagement. Les CAUE peuvent accompagner une commune dans l’établissement d’un cahier des charges pour un projet d’aménagement ou une étude paysagère par exemple, mais il n’ira pas jusqu’à faire une liste d’essences pour un fleurissement durable ni des plans de gestion ou d’aménagement.

De plus, ces actions sont menées différemment en fonction des CAUE et du personnel qui les composent. Par exemple sur le territoire du Marais poitevin, les CAUE n’apportent pas le même niveau de conseil en fonction des départements. Le CAUE de la Charente-Maritime par exemple ne possède plus de paysagiste, les conseils relatifs au paysage sont donc limités, les communes ont peu de recours à ce niveau. Par contre, en Deux-Sèvres il y a deux paysagistes au CAUE, tandis que celui de Vendée en compte trois. On remarque donc une grande disparité dans l’accompagnement proposé par les CAUE en fonction des départements. Mais quoi qu’il en soit, même avec trois paysagistes au sein d’un même CAUE, leur mission n’ira pas au delà des orientations d’aménagement. Les élus ayant peu de connaissance dans le domaine du paysage, même avec les orientations avisées d’un CAUE, il leur est difficile de mettre en place, seuls, un changement de gestion et certains n’en n’ont pas la volonté, ni le temps.

Dispositifs

d’orga-nismes

publics

Les aides financières de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne

Étude, diagnostic et plan de gestion => Subvention 50 %

Acquisition de matériel de désherbage alternatif => Subvention 35 à 50 %

Appui à l’animation, communication, sensibilisation => Subvention 50 %

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esPacePubLic C’est là que le Parc prend son rôle avec un accompagnement plus poussé

des communes dans son domaine sur son territoire.

C- Le rôle du PNR du Marais poitevin dans l’accompagnement des communes à la mise en place d’une gestion durable de leurs espaces publics

1- L’accompagnement des communes sans se substituer aux entreprises du territoire

L’un des rôles du PNR du Marais poitevin est d’accompagner les communes vers la mise en place d’une gestion sans pesticide.

Mais quelle que soit l’aide apportée à une commune, cette action doit respecter les règles de conduite du Parc, entre autre le développement économique des acteurs du territoire. C’est pourquoi dans son accompagnement envers les communes, le PNR ne se substitue pas aux entreprises du paysage (bureau d’étude ou entreprises travaux). Pour se faire, le Parc propose aux communes deux types d’accompagnement en fonction de l’ampleur des aménagements ou demandes. On divise les demandes dans deux catégories : celles de grande ampleur qui demandent un budget important avec une grande technicité et des enjeux majeurs, et celles de petite taille que les communes souhaitent réaliser en interne : S’il s’agit d’un projet de grande ampleur (requalification d’un centre bourg par exemple), le Parc aide la commune dans l’élaboration du cahier des charges où il définit la commande, les enjeux, les objectifs et moyens. Cependant il ne réalise pas lui même la phase de conception afin de ne pas se substituer aux entreprises du territoire. Il peut accompagner la commune dans la consultation et le choix de l’entreprise. Il arrive aussi que le Parc soit associé aux comités de pilotages si la commune le désire. S’il s’agit d’un projet de petite taille ou que la commune possède un faible budget et souhaite réaliser l’aménagement en interne, le Parc accompagne la commune dans la conception du projet (esquisses, croquis d’ambiances, photos montage, images de références, palettes végétales...). Le projet est ensuite réalisé par les agents municipaux. La paysagiste du Parc peut

donner un appui technique pour le suivi de chantier si la commune le souhaite.

L’accompagnement du Parc diffère donc en fonction du projet, du contexte et du budget de la commune. Cette différence existe afin de ne pas se substituer aux acteurs et entreprises en place et ne rester qu’un accompagnement. Le Parc possède donc des démarches générales afin d’adapter chaque réponse aux caractéristiques des demandes et des directives qu’il doit respecter.

Dans le cas de l’accompagnement des communes à la mise en place d’une gestion sans pesticide, la démarche correspond souvent à la deuxième option : un projet interne au faible budget.

2- L’accompagnement des communes par le PNR pour une gestion durable de l’espace public

Pour fonctionner, les communes possèdent des budgets afin de faire face à leurs coûts de fonctionnement et de développement internes (nouveaux projets, rénovations, actions sociales, entretien de l’espace public, milieux associatifs, scolaires, salaires administratifs…). Un budget est alloué à chacun des coûts de fonctionnement ou de développement. Pour la gestion de l’espace public par exemple, des moyens humains et matériels fixes sont définis selon la taille de la commune et ses priorités, ils peuvent légèrement varier chaque année.

En fonction du budget communal, les élus ont donc pour rôle de gérer la commune, l’aménager.

La gestion de l’espace public est l’une de ces pratiques qui doit s’adapter aux moyens humains et financiers, satisfaire la population tout en respectant la réglementation. C’est pourquoi jusqu’à maintenant, les communes entretenaient les espaces publics à l’aide de pesticides : ils demandent peu de temps, peu de personnel, un budget limité et correspondent aux attentes de la population (figure 5). Les moyens humains et financiers alloués à ce coût de fonctionnement sont donc faibles.

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Figure 4 : Transport de vaches dans les prairies  inaccessibles du Marais poitevin  - Source : PIMP
Figure 5 : Allée désherbée chimiquement - 12/05/15 -Saint Hillaire-la-Palud  (79) - Source : Coralie Picard
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