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Analyse critique d'une échelle d'attitude des enseignant(e)s à l'égard de l'utilisation des objectifs pédagogiques en classe

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(1)

OUMAR TOURE

A N A L Y S E C R I T I Q U E D ' U N E E C H E L L E D ' A T T I T U D E D E S E N S E I G N A N T ( E ) S A L ' E G A R D D E L ' U T I L I S A T I O N D E S O B J E C T I F S P E D A G O G I Q U E S E N C L A S S E Mémoi re présenté

à l’École des gradués de l ’Université Laval

pour l ’obtention

du grade de Maître es arts (M.A.)

FACULTE DES SCIENCES DE L ’EDUCATION UNIVERSITE LAVAL

QUEBEC

OCTOBRE 1988

LIVRES RARES ] '* £ ’

(2)

RESUME

Le but de cette recherche est principalement de questionner la

validité de construit et la validité de contenu de l'échelle d ’attitude des enseignant(e)s à l’égard de l’utilisation des objectifs pédagogi­

ques en classe réalisée par Dufresne (1986). Comme la validation d'un

test quelconque se ramène fondamentalement au questionnement des

qualités et prétentions que lui confèrent ses auteurs, nous avons

soumis l'E.A.O.P. de Dufresne (1986) à ce questionnement. Nous avons

eu recours à des experts et à une technique d ’analyse statistique (en l ’occurrence l ’analyse factorielle) pour voir dans quelle mesure les fondements théoriques de la démarche de Dufresne (1986) concordent avec

la réalité vécue. Pour ce, nous avons indiqué aux experts de répartir

les items du questionnaire de la dite échelle entre les cinq facettes

théoriques du construit mesuré. Cette première démarche a indiqué

q u ’il y avait un déséquilibre non seulement dans la répartition des

items entre les facettes mais aussi au niveau des items favorables et

défavorables au sein d ’une même facette. En effet, les experts ont noté

que la facette 1 regroupait 47% des items, que la facette 2 en regrou­

pait 17%, que les facettes 4 et 5 en regroupaient 13% et que la

facette 3 en regroupait 10%. Ils ont aussi noté qu’au niveau de la

facette 1 , il y avait 6 items favorables pour 8 items défavorables;

qu’au niveau de la facette 2, il y avait 3 items favorables pour 2

items défavorables; qu’au niveau de la facette 3, il y avait 2 items

favorables pur 1 items défavorable; qu’au niveau de la facette 4, il y

avait 3 items favorables pour 1 item défavorable; qu’au niveau de la

(3)

Enfin, l’analyse factorielle des données d ’une enquête réalisée auprès de 387 enseignant(e)s de la région 03, au sujet de l ’utilisation des objectifs pédagogiques révèle un seul facteur principal qui semble

être la facette 1 du construit mesuré. Cela dénote, à notre avis, une

relative faiblesse de la validité de construit et de la validité de

(4)

REMERCIEMENTS Je Valiquet dirigé exaltant docteur mémoi re

Mes derniers remerciements mais Laroche pour avoir dactylographié ce

Richard Girard et Claude te recherche et m ’avoir ois pénible mais combien

ais aussi remercier le

e le co-directeur de mon cept ionnelles.

non les moindres vont à Louise

mémoi re.

voudrais ici remercier les docteurs

te pour m ’avoir suggéré l’idée de cet

tout au long de ce processus parf

, stimulant et formateur. Je voudr

Jacques Plante pour avoir accepté d ’êtr dans des circonstances pour le moins ex

(5)

TABLE DES MATIERES

Résumé i

Table des matières iii

CHAPITRE 1. 1

1.1 Les objectifs pédagogiques et la réussite scolaire 2

1.2 Les attitudes des enseignants sur la réussite

scolaire des étudiants 6

1.3 Problématique 8

CHAPITRE 2. 13

2.1 Introduction aux études sur la validité 14

2.2 La validité: sa nature et ses mesures 15

2.2.1 La validité de contenu 18

2.2.1.1 Validité apparente 19

2.2 .1.2 Validité logique ou d ’échantillonnage 19

2.2.1.3 La subtilité d'un item 20

2.2.1.4 Validité de substance 20

2.2.1.5 La validité du contenu 20

2.2.1.5.1 La représentativité des

objectifs 21

2.2.1.5.2 Le pairage des items avec

les objectifs 22

2.2.1.5.3 Les aspects de l’item à

examiner par les juges 23

2.2.1.5.4 Le sommaire des résultats 23

2.2.2 Validité reliée au critère 25

2.2.2.1 Validité prédictive 25

2.2.2.3 La validité concurrente 27

2.2.2.4 La validation reliée au critère 27

(6)

2.2.2.4.1 Critère 29 2.2.2.4.2 Contamination du critère 30 2.2.2.4.3 Restriction de l’étendue 30 2.2.2.4.4 Fidélité du critère et du prédicteur 31 2.2.3 La validité de construit 31 2.2.3.1 La validation du construit 32

2.2.3.1.1 La méthode des corrélations 33

2.2.3.1.2 La méthode dite de diffé­

renciation entre groupes 34

2.2.3.1.3 L ’analyse factorielle 34 2.2.3.1.4 La méthode de la matrice multitrait-multiméthode 34 2.3 Questions de recherche 35 2.4 Limites de la recherche 37 CHAPITRE 3. 39 3.1 Méthodologie 40 3.1.1 Introduction 40 3.1.2 Méthodologie 41 3.1.2.1 Pré-expérimentation 41 3.1.2.2 Expérimentation 41 3.1.2.3 Analyse d ’items 42

3.1.2.4 Analyse des résultats 43

3.1.2.5 Conclusion 43

3.2 Critique de l’E.A.O.P. 44

3.2.1 Critique de la pré-expérimentation 44

3.2.1.1 Les juges: leur sélection et

leurs rôles 44

3.2.1.2 Répartition des items entre les

facettes du construit 45

3.2.1.3 L ’échantillonnage 46

3.2.2 Critique de l’expérimentation 46

3.2.3 Analyse d ’items 47

3.2.3.1 Epuration des données 48

3.2.3.2 Analyse des items du questionnaire 49

CONCLUSION 68

(7)

INTRODUCTION

1.1 Les objectifs pédagogiques et la réussite scolaire

1.2 Les attitudes des enseignants et la réussite scolaire

(8)

CHAPITRE 1

I ntroduct ion

A notre avis, procéder à une analyse critique d ’un instrument de

mesure, en l’occurence l ’E.A.O.P. de Dufresne (1986), consiste d ’abord à

cerner avec rigueur les nécessités qui ont présidé au cadre de son

élaboration. A cette fin, nous avons consacré le premier chapitre de notre

étude qui comprend trois parties principales toutes reliées à notre

objectif principal, soit l'instrument de mesure en question.

Dans un premier temps, nous avons procédé à une définition des

objectifs pédagogiques selon diverses perspectives et selon plusieurs

auteurs. Nous en avons esquissé les principaux avantages et inconvé­

nients dans le cadre d ’un apprentissage scolaire. De ces diverses

définitions, nous avons retenu celle de Mager (1962) en raison de sa

concision et de son "opérâtionnalité" mais aussi et surtout parce que

c ’est elle qui a servi d ’ossature à l ’élaboration de l’échelle d ’attitude que nous questionnons dans notre étude.

Dans une deuxième temps, nous nous sommes penchés sur certaines

caractéristiques des enseignants, particulièrement leurs attitudes qui,

semble-t-il, ont une influence déterminante sur la réussite scolaire des

étudiants. Bref, nous avons postulé, tout comme de nombreux auteurs que

les attitudes des enseignants à l ’égard de l ’utilisation des objectifs

(9)

Autrement dit, la réussite scolaire des étudiants, que l’utilisation des

objectifs pédagogiques est censée faciliter, est déterminée dans une

certaine mesure par les attitudes des enseignants à l’égard de ces

objectifs.

Enfin, après avoir défini et clarifié les notions d'objectifs

pédagogiques, d ’attitude des enseignants et leurs relations possibles et probables sur la réussite scolaire des étudiants, nous avons en même

temps esquissé grossièrement le cadre de notre problématique. Nous avons

donc conclu ce premier chapitre en limitant notre problématique à une

critique rigoureuse et systématique mais aussi constructive d ’une échelle

d ’attitude censée mesurer les attitudes des enseignants à l ’égard de

l’utilisation des objectifs pédagogiques en classe.

1.1 Les objectifs pédagogiques et la réussite scolaire

La réussite scolaire a toujours été, est et demeure une des

préoccupations majeures des enseignants, des étudiants, des parents, des

chercheurs, bref de toute la société. De nombreuses études en éducation,

en sociologie et en psychologie lui sont consacrées notamment pour la

comprendre, l ’expliquer ou la provoquer (Bloom, 1956; Bobbitt, 1924;

Tyler, 1951). Plusieurs auteurs dont Bloom (1956), Rothkopf et Kaplan

(1972) estiment que la connaissance des objectifs pédagogiques a un impact positif sur les apprentissages scolaires, donc sur la réussite scolaire.

Le concept d ’objectif est intimement lié à celui de l ’éducation et

comme le souligne Peters (1966): l’un est essentiel à l'autre. En effet,

on éduque généralement vers l’atteinte d ’objectifs qu’ils soient généraux

ou spécifiques; il serait d ’ailleurs absurde d ’éduquer sans but, sans

objectif. Selon De Landsheere (1966), depuis toujours, les philosophes et les politiques ont assigné des objectifs à l’éducation. Donc, au-delà des querelles sur les finalités de l’éducation, on s ’entend généralement à lui reconnaître des objectifs qu’ils soient implicites ou explicites.

(10)

Les objectifs ne sont donc pas une nouveauté dans le monde de

l’éducation. Tout indique cependant qu’ils ne furent conceptualisés et

formalisés q u ’au début du XXe siècle. Bobbitt (1918) fut, semble-t-il, le

premier à les rationaliser et à vouloir les utiliser dans un cadre de

formation et d ’éducation. En effet, il posa d ’abord comme but général de

l’éducation la préparation à la vie adulte. Il proposa alors que soient

analysées les différentes activités sociales, civiques, religieuses,

sanitaires, etc. La production des étudiants, en particulier les erreurs

qu’ils commettent seraient aussi à analyser afin de savoir sur quel point

l’enseignement doit insister. Mais cette méthode systématique de formuler

des objectifs ne parait pas avoir toujours connu les succès que l’on en

escomptait. Ainsi, elle a connu diverses fortunes jusqu’au milieu des

années ’50 où la quête d ’une plus grande démocratie sociale et l’explosion

scientifique ont amené les théoriciens et les praticiens de l’éducation à

se pencher davantage sur les buts de l ’éducation (Tyler, 1951; Bloom,

1956).

Sans faire l ’unanimité tant au niveau de la définition q u ’à celui de

1 ’opérâtionnalisation des objectifs pédagogiques, les différents auteurs

sont arrivés tout de même à jeter les balises d ’une plus grande

systématisation des buts et des objectifs de l ’éducation. En effet, il

existe toute une kyrielle de définitions et d ’opérationnalisations tant la

controverse est grande dès qu’il s ’agit d ’objectifs. Pour essayer d ’y

voir un peu plus clair, ressassons les écrits de quelques auteurs qui se sont intéressés aux objectifs pédagogiques.

Girard (1974) définit un objectif comme une communication d ’inten­

tion décrivant ce qui est attendu de la part de celui ou ceux à qui

s ’adresse cet objectif. Cette définition, plutôt générale, ne nous

satisfait pas lorsqu’on parle d ’objectifs pédagogiques car elle est muette

sur les moyens à prendre pour la réalisation dudit objectif et sur la

(11)

Pour Hameline (1980), un objectif est une intention pédagogique et

en ce sens, il aurait pu être remplacé par les mots: but ou dessein. Son

utilisation courante et généralisée tient davantage du "standing" du mot que de la précision qu’il est censé apporter car comme tous les mots, il a

comme fonction fondamentale d'entretenir l'ambiguïté autant que de la

dissiper (Jakobson, 1963).

Des auteurs tels que Gagné et Briggs (1974) définissent un objectif comme une action qui doit être entreprise pour déterminer les "capacités"

à apprendre. Il s ’agit là d ’une entreprise difficile car un objectif,

pour être compris de tous, doit être défini en termes clairs et précis.

Quant à Bloom et coll. (1956), ils définissent les objectifs

pédagogiques comme des formulations explicites des modifications

escomptées chez les élèves au cours d ’un processus éducatif. Pour Mager

(1962), un objectif pédagogique est un énoncé traduisant de façon

opérationnelle, c ’est-à-dire observable, communicable et mesurable, les

comportements visés à la fin d ’une séquence d ’enseignement. Mager (1969)

va encore plus loin dans l ’élaboration et le raffinement des objectifs

pédagogiques. En effet, il précise qu’un objectif est une intention

communiquée par une déclaration qui décrit la modification que l ’on désire provoquer chez l ’étudiant, déclaration précisant en quoi l ’étudiant aura

été transformé une fois qu’il aura suivi avec succès tel ou tel

enseignement.

Pour comprendre et analyser les objectifs pédagogiques, il faudrait

en saisir leur niveau abstrait (niveau auquel se situe les buts généraux

vers lesquels tendent les programmes, les écoles, etc.) et leur niveau concret (niveau où les objectifs sont définis en termes de comportement)

et distinguer les principales responsabilités impliquées. Goodlad (1969)

(12)

5

- les décisions sociales prises par le pouvoir public - les décision institutionnelles prises par les autorités

pédagogiques dans la ligne des décisions sociales

- les décisions d ’enseignement principalement prises par les enseignants.

Les objectifs sont décrits en termes ou généraux ou opérationnels.

Un objectif général est une communication d ’intention décrivant de façon

globale ce qui est attendu de la part de celui à qui s ’adresse l ’objectif

(Girard, 1974). Donc, par définition, un objectif général est nécessai­

rement vague et inadéquat en ce qui concerne la construction d ’une

séquence d ’enseignement mais il est nécessaire à l’élaboration des

objectifs spécifiques. Un objectif spécifique est une communication

d ’intention décrivant le comportement attendu de celui à qui s ’adresse

l ’objectif à la suite d ’une intervention pédagogique (Girard, 1974). Au

niveau des objectifs spécifiques, on parle d ’objectifs intermédiaires et

d ’objectifs terminaux. L ’objectif qui est atteint à la fin d ’une unité

d ’enseignement ou d ’une séquence d ’apprentissage est appelé objectif

terminal (Girard, 1974). L ’objectif qui est préalable à cet objectif

terminal dans la séquence d ’apprentissage est appelé intermédiaire

(Girard, 1974).

Les psycho-éducateurs et les enseignants sont très divisés quant à

l ’utilisation des objectifs pédagogiques dans l ’enseignement. Quand bien

même plusieurs psycho-éducateurs (Bloom, 1956; Bobbitt, 1924; Tyler, 1951)

ont montré l’urgence de préciser les objectifs pédagogiques, ce n ’est

qu’après la publication du livre de Mager (1961) sur la formulation des

objectifs que le monde de l’éducation a commencé sérieusement à

s ’intéresser aux objectifs pédagogiques (Popham et Baker, 1965; Eisner,

1967; Dufresne, 1986).

Les tenants des objectifs pédagogiques mettent de l ’avant les

(13)

pédagogiques, sur les apprentissages prévus et non prévus, et sur la

cohérence générale des séquences d'apprentissage. Dans une étude sur la

spécificité des objectifs pédagogiques et le rendement scolaire, Rothkopf et Kaplan (1972) ont démontré que des objectifs explicites entraînent un meilleur rendement académique que des objectifs vagues aussi bien au niveau des apprentissages prévus qu’au niveau des apprentissages non

prévus. Mieux, ces auteurs ont trouvé que les apprentissages prévus et

non prévus déclinent avec la densité de la formulation des objectifs;

autrement dit, plus un objectif pédagogique est formulé simplement,

meilleures sont les chances q u ’il soit atteint par ceux auxquels il

s ’applique.

Pour les adversaires de l’utilisation des objectifs (Ebel, 1967;

Eisner, 1967; Jackson et Belford, 1965; Kliebard, 1968), les études

démontrant les avantages des objectifs pédagogiques sont loin d ’être

concluantes. Ils reprochent notamment aux objectifs pédagogiques leur

caractère "mécaniste", le peu de place qu’ils font à la spontanéité et à

la créativité, et leurs effets négatifs sur les apprentissages non prévus.

Sans préjuger du bien-fondé des raisons invoquées par les suppor-

teurs ou les adversaires des objectifs pédagogiques, nous considérons

quant à nous que les objectifs pédagogiques sont importants dans

l ’enseignement en ce sens q u ’ils indiquent dans quelles directions

doivent se faire les apprentissages. Par contre, les objectifs pédago­

giques comme panacée à un rendement académique efficace sont tout

simplement un leurre. D ’autres facteurs en conjonction avec les

objectifs pédagogiques influencent probablement davantage les processus

d ’apprentissage. En effet, le moyen pédagogique (en l’occurrence les

objectifs pédagogiques), importe moins quand on sait l’impact considérable

qu’ont les valeurs et les attitudes des enseignants sur la qualité des

apprentissages des étudiants (Chambers, 1973; O ’Rourke, 1980; Kremer,

(14)

7

1.2 Les attitudes des enseignants sur la réussite scolaire des étudiants

Si plusieurs auteurs (Coleman, 1966; England and Dave, 1963; Wolf,

1966) estiment que les caractéristiques personnelles de l ’étudiant

(intellectuelles et affectives) et son environnement familial et social

sont les déterminants essentiels de la réussite scolaire, il n'en demeure pas moins que les caractéristiques du professeur, notamment ses attitudes,

influencent les processus d ’apprentissage de l’étudiant. En effet,

l’apprentissage est la résultante des diverses dimensions (affective,

cognitive, psycho-motrice) de l’étudiant, de celles du professeur, et de

leurs interactions dans un environnement donné (St-Pierre, 1986). On

pourrait donc aisément postuler que les caractéristiques personnelles du

professeur affectent son enseignement et par-delà celui-ci les étudiants

avec lesquels il interréagit. Mais comme le constatent Getzels et Jackson

(1966), on ne sait toujours pas avec précision le rôle et l’importance de cette dimension sur la réussite scolaire; ils concluent ce qui suit:

"En dépit de l’importance critique du problème et des

efforts d ’une cinquantaine d ’années de recherche, on sait

peu de choses sur la nature et la mesure de la personnalité de l ’enseignant ou sur la relation entre la personnalité de

l’enseignant et l ’efficacité de son enseignement. Le fait

désolant est que la plupart des recherches n ’ont pas

produit de résultats significatifs".

Cependant, un exemple édifiant de l ’attitude des enseignants sur la

réussite scolaire nous est fourni par l’étude de Joan Baker-Lunn (1966). Elle démontre que dans des écoles à classes hétérogènes, les enseignants qui croient aux vertus de l’homogénéité obtiennent de meilleurs résultats

en arithmétique avec leurs étudiants que ceux qui sont convaincus de

l ’avantage de l ’hétérogénéité avec les leurs.

C ’est dire toute l ’importance que revêt la connaissance des attitu­

(15)

littérature ne regorge pas d ’études sur les attitudes des enseignants à l’égard des objectifs pédagogiques. Retenons toutefois celles de Popham et Baker (1957), d'Osgood, Succi et Tannenbaum (1957), de Schulze (1972), de Camplese, O ’Bruba et Haie (1979), de Hebbler (1977), de Thompson (1977),

de Dufresne (1986) et de Noël (1987).

1.3 Problémat ique

Parmi les diverses échelles d ’attitude à l’égard des objectifs

pédagogiques que nous avons relevées dans la recension des écrits,

l’échelle élaborée par Dufresne en 1986 nous apparaît être une sérieuse tentative de mesure des attitudes des enseignants face aux objectifs.

Contrairement à l ’I.O.P.L. de Popham et Baker (1967) qui mesurait en

partie le degré de connaissance et l ’utilisation des objectifs que

l’attitude face aux objectifs, l’E.A.O.P. de Dufresne (1986) se proposait

de mesurer effectivement le construit en question. De plus, elle a

l’avantage de ne mesurer que l’attitude des enseignants face aux objectifs

pédagogiques et en cela elle est plus concise et plus précise que le SATO

de Schulz (1972). Finalement, elle ne réduit pas l ’attitude des ensei­

gnants face aux objectifs à une question de connaissance des objectifs

comme l ’Attitude Survey de Thompson (1972) et l ’I.O.P.L. de Popham et

Baker (1967).

Les nombreuses qualités de l’E.A.O.P. de Dufresne et les corrections qu’elle a apportées aux diverses échelles d ’attitude élaborées avant elles

nous amènent à la scruter minutieusement et à nous interroger sur le sens

de certaines de ses conclusions. En effet, Dufresne (1986) constate que

le nombre d ’années d ’expérience comme enseignant a une incidence sur

l’attitude face aux objectifs pédagogiques. Ainsi les enseignants

possédant le moins d ’années d ’expérience seraient-ils plus favorables aux objectifs que les enseignants possédant beaucoup plus d ’années d ’expé­

rience; l’attitude de ces derniers serait expliquée par une certaine

résistance au changement. Un autre résultat intéressant de l ’étude de

(16)

entre les enseignants extrêmement favorables et les enseignants très favorables à l ’utilisation des objectifs pédagogiques en classe puisque la distribution est fortement assymétrique d ’un côté.

Ouvrant la voie à de nombreuses avenues de recherche, l’E.A.O.P. de Dufresne (1986) a permis à l’équipe de Girard et Valiquette (1986) d ’explorer les liens qui pourraient exister entre certains traits de

personnalité (RPF) et cette échelle d ’attitude. Cette recherche

s'imposait dans la mesure où il est important de connaître les traits de

personnalité en liaison étroite avec l’attitude face aux objectifs

pédagogiques au cas où l ’on déciderait de modifier cette attitude.

Noël (1986) a postulé l ’hypothèse q u ’il existe une relation entre

certaines échelles du Personality Research Form et l ’attitude des

enseignants à l ’égard des objectifs pédagogiques. En effet elle a noté

une corrélation significative entre d ’une part le besoin d ’ordre, le

besoin de dominance, le besoin de défense, le besoin de reconnaissance

sociale, et d ’autre part l ’attitude à l’égard des objectifs pédagogiques.

Certains traits de personnalité comme "autonomie", "accomplis­

sement", "changement", "compréhension théorique", "impulsivité" et

"structure cognitive" n ’ont pas de corrélation significative avec

l ’E.A.O.P., contrairement aux hypothèses formulées dans l ’étude de Noël

(1986). Il est surprenant que le besoin de compréhension théorique et

celui de structure cognitive qui font évidemment appel à beaucoup de

cohérence, d ’intégration, d ’abstraction et de logique n ’aient pas une

corrélation significative avec l ’attitude à l ’égard des objectifs

pédagogiques. Cela pourrait dénoter, de l ’avis de Noël (1986), un manque

d ’intégration dans le processus mental des enseignants, des objectifs

pédagogiques. Autrement dit, les enseignants n ’auraient pas assimilé les

objectifs pédagogiques au niveau conceptuel, ce qui rend difficile voire

impossible l’utilisation de ces objectifs dans le cadre de leur

(17)

L'E.A.O.P. de Dufresne (1986), en raison des interrogations q u ’elle suscite, nous amène à questionner le sens de certaines de ses conclusions

et à formuler certaines critiques qui constituent l’ossature de notre

problémat ique:

a) Nous pensons que rien dans la démarche de Dufresne (1986) tant au

niveau de la conception que de la confection de l’E.A.O.P. ne permet

d ’affirmer q u ’une résistance aux changements expliquerait l’attitude

des enseignants ayant beaucoup d ’années d ’expérience face aux

objectifs pédagogiques;

b) nous pensons aussi qu’une des qualités fondamentales d ’une échelle

d ’attitude, c ’est justement de discriminer avec netteté; ce qui n ’est pas le cas de l ’E.A.O.P.;

c) nous pensons aussi que l’attitude des enseignants à l’égard des

objectifs pédagogiques est liée à leur connaissance réelle ou

supposée de ces objectifs, et à leur utilisation des dits objectifs. Malheureusement, l’étude de Dufresne (1986) ne fait pas mention de cet aspect que nous jugeons essentiel;

d) nous pensons enfin que le domaine ou la discipline a une incidence

sur l ’attitude des enseignants tant il est vrai que certains domaines ou certaines disciplines se prêtent plus facilement que d ’autres à la formulation et à 1 ’opérâtionnalisation des objectifs pédagogiques.

Dans l ’élaboration de l ’E.A.O.P., l’auteur n ’a pas cru utile

d ’investiguer cet aspect des objectifs qui pourrait éventuellement influencer l’attitude des enseignants.

En raison des postulats ci-dessus mentionnés, la présente étude

tentera de s ’intéresser aux facteurs qui influencent "la validité" de

l ’E.A.O.P. de Dufresne (1986). Elle se veut une modeste contribution à la

qualité d ’une échelle d ’attitude qui devrait beaucoup intéresser les

(18)

questions sus-mentionnés, elle se résume à une critique systématique autant des méthodes et procédés utilisés dans l’élaboration de l’E.A.O.P.

que de l’inférence qui en est faite. Il ne s ’agit pas de refaire une

étude empirique de l ’E.A.O.P. mais plutôt de détecter tout ce qui, un tant soit peu, pourrait réduire "la validité" de l’E.A.O.P. et d ’y remédier.

Bref, notre étude se ramène à une critique objective et constructive de l ’étude de Dufresne (1986) qui, comme plusieurs autres études sur les attitudes, est sujette aux écueils de la validité de l ’instrument de mesure.

(19)

CHAPITRE 2

Int roduct ion

2.1 Introduction aux études sur la validité

2.2 La validité: sa nature et ses mesures

2.2.1 La validité de contenu

2.2.2 La validité de prédiction

2.2.3 La validité concurrente

2.2.4 La validité de construit

(20)

13

CHAPITRE 2

Int roduct ion

Après avoir situé le cadre de notre étude dans le chapitre

précédent, il nous paraît opportun d ’élaborer sur la sempiternelle

question au sujet de tout instrument de mesure, à savoir "Est-ce q u ’il

est valide?" Donc, avant d ’aborder l ’objet essentiel de notre étude,

soit l ’analyse critique de l’échelle d ’attitude des enseignants à

l ’égard de l ’utilisation des objectifs pédagogiques en classe (Dufresne,

1986), et de répondre à la question ci-dessus posée, il est de propos de

rappeler certaines assertions au sujet de la validité d ’un instrument de

mesure. Nous avons parlé de de la validité de façon générale et des

différentes sortes de validité de façon plus spécifique. A cet effet,

nous avons défini la validité de contenu, la validité de critère et la validité de construit mais aussi tous les concepts et notions qui leur

sont rattachés ou avec lesquels elles sont confondues. Il s ’agissait,

pour nous, d ’élucider toutes ces notions avant d ’aborder les techniques

et méthodes couramment utilisées pour tester la validité appropriée d ’un instrument de mesure.

Après avoir épilogué longuement sur les notions de validité et

insisté sur l ’impérieuse nécessité pour un quelconque instrument de

mesure d ’être valide, nous avons montré que les différentes sortes de validité ne s ’excluaient pas mutuellement et qu’elles sont même dans une

(21)

considérer que le summum des validités est la validité de construit et qu’elle est la seule qui vaille la peine d ’être testée car elle inclut

nécessairement toutes les autres sortes de validité. Nous avons

privilégié, quant à nous, la validité de contenu et la validité de

construit pour tester l ’E.A.O.P. (Dufresne, 1986) quant à ses prétentions et implications.

Enfin, après avoir dressé certains postulats inhérents à un

instrument de mesure valide, nous avons établi nos hypothèses de

recherche qui disent essentiellement ceci:

l’E.A.O.P. (Dufresne, 1986) a une faible validité de contenu; l ’E.A.O.P. (Dufresne, 1986) a une faible validité de construit.

2.1 Introduction aux études sur la validité

S ’il y a un domaine de recherche en sciences sociales où les études

n ’abondent pas, c ’est bien celui de la "validité". Pourtant rares sont

les recherches en sciences sociales dont une partie ou la totalité des

conclusions ne suscite sinon la controverse du moins la retenue. Le

problème c ’est q u ’en sciences sociales, les instruments de mesure (tests

d ’intelligence, échelles d ’attitude, etc.) sont d ’une qualité telle

q u ’ils donnent lieu à de constantes interrogations. Des raisons

multiples et diverses expliquent cet état des choses; de ces raisons,

retenons surtout celle invoquée par Shye (1978).

"Les chercheurs en sciences sociales et en psychologie,

dans leur effort d ’atteindre la rigueur des sciences

physiques, recourent, souvent de façon prématurée, aux

méthodes quantitatives dans leurs études négligeant du même coup une autre dimension essentielle à toute science

expérimentale, c ’est-à-dire la formulation d ’une base

solide à partir de laquelle l ’on mène des recherches.

Ainsi donc, des méthodes statistiques élaborées sont

souvent utilisées pour analyser des données dont la base

(22)

15

études empiriques sont donc habituellement impossibles à

reprendre et, il y a peu d ’accumulation de connaissances

en vue de la formulation de lois scientifiques".

En effet, en sciences sociales, les concepts qui servent habituel­

lement à la définition et à la formulation des lois scientifiques sont

plus ou moins clairs, plus ou moins précis et de ce fait résistent moins

aux procédures usuelles de l’analyse scientifique. Comme le constate

Kelly (1967):

"Nos construits théoriques ne sont pas aussi clairement

définis que ceux en sciences physiques; nos théories ne

sont pas aussi rigoureuses et il n ’y a pas de consensus

aussi grand quant aux opérations à effectuer pour mesurer

les variables en question. Cette ambiguité explique que

deux tests censés mesurer le même trait peuvent ne pas

être correlés entre eux ou encore que deux tests destinés

à mesurer des caractéristiques différentes soient

tellement en interrelation qu’il est permis de conclure

qu’à toutes fins utiles ils mesurent tous deux la même

caractéristique sous des vocables différents".

Cette avalanche de limites auxquelles doivent s ’astreindre les

chercheurs en sciences sociales a conduit ceux-ci à s ’interroger

sérieusement sur le bien-fondé de résultats obtenus à partir

d ’instruments aussi imparfaits.

2.2 La validité: sa nature et ses mesures

Habituellement l’on se sert des tests pour faire des inférences sur

le comportement de sujets testés et au-delà sur celui des populations

étudiées. Ainsi les tests d ’aptitudes servent, outre à sélectionner les

gens, à faire des inférences sur leur comportement. Il en est de même

des questionnaires de personnalité ou d ’attitude. Donc l ’utilisation des

(23)

d ’être rigoureuse et responsable. Elle doit notamment obéir à deux critères cardinaux: la fidélité et la validité.

On dit d ’un instrument de mesure qu’il est fidèle lorsqu’après

plusieurs épreuves appliquées aux mêmes sujets, les scores qu’il génère

demeurent constants. Mais disons tout de suite que de ce point de vue

les mesures psychologiques sont toutes à certain degré peu fidèles. En

effet, comme le soulignent Crocker et Algina (1986), un test d ’aptitude

subi par un groupe d ’adultes et resubi par ce même groupe deux semaines plus tard ne donnerait probablement pas, au niveau individuel, les mêmes

résultats. Les erreurs de mesure, qu’elles soient systématiques ou dues

au hasard, expliquent cet état des choses. Généralement lorsqu’un test a

un coefficient a élevé c ’est-à-dire une consistance interne forte, il est

considéré comme fidèle. Mais cette fidélité ne doit pas masquer les

problèmes d ’inférence souvent rencontrés. En effet, la fidélité est une

qualité essentielle mais non déterminante d ’un instrument de mesure.

Crocker et Algina (1986) notent à ce sujet qu’un jaugeur d ’essence

indiquant toujours 1/4 au-dessus du niveau réel d ’essence d ’une voiture

peut être fidèle c ’est-à-dire indiquer le même résultat après maintes

mesures, mais l ’inférence faite au sujet du volume d ’essence de la

voiture est fausse. Que vaut la fidélité lorsqu’un test est utilisé de

façon inappropriée? La fidélité n ’est donc pas suffisante pour toujours

justifier l ’inférence voulue. La fidélité porte sur la précision avec

laquelle un test mesure une caractéristique déterminée alors que la validité a trait à l ’utilité et à la qualité de la mesure. Le problème de la validité de l ’instrument de mesure est donc ainsi posé et il suscite encore de nombreuses recherches.

Généralement, on dit d ’un instrument de mesure (test d ’aptitude,

test de personnalité, échelle d ’attitude) qu’il est valide lorsqu’il

mesure effectivement ce q u ’il est censé mesurer; ou comme le notent Lord

et Novick (1968), la validité d ’un test se référé beaucoup plus au degré

auquel il mesure ou prédit un critère d ’intérêt quelconque. On peut

(24)

les différences de scores obtenus à l ’aide d ’un instrument de mesure

traduisent les différences réelles entre individus par rapport à la

caractéristique q u ’on cherche à mesurer, plutôt que des erreurs

constantes ou erreurs dues au hasard (Selltiz, Wrightmann, Cook, 1977).

Bref, comme le résume Valiquette (1987), la validité régit les relations

entre le construit et les mesures opérationnelles. Lorsqu’on travaille

sur des attributs psychologiques, l ’instrument de mesure parfait n ’existe pas, et on ne peut donc de façon absolue attester de la validité d ’un

instrument de mesure quelconque. Mais il y a lieu de se rappeler que la

validité d ’un instrument de mesure est le substratum même de toute

prétention scientifique dudit instrument. Les données obtenues à l ’aide

de tout instrument de mesure (échelle d ’attitude, test d ’aptitude, test

de personnalité, etc.) peuvent donner lieu à quatre sortes

d ’interprétation (Guion, 1965):

On peut décider d ’inférer les résultats d ’une personne à un test à

toute la classe de situations, le test lui-même n ’étant qu’un

échantillon de cette classe;

on peut aussi utiliser les résultats d ’une personne à un test pour prédire son comportement futur;

on peut aussi estimer le résultat d ’une personne concernant une

caractéristique qui est correlée avec la caractéristique que mesure le test que cette personne a passé;

enfin, on peut essayer de déterminer à quel degré la personne

répondant au test possède une caractéristique particulière.

Ces quatre interprétations donnent lieu à des questions de validité; on parle alors respectivement de validité de contenu, de validité liée au

critère (validité prédictive, validité concurrente) et de validité de

construit. Il s ’agit là de divers aspects de la validité qui ne

(25)

inférences voulues, on met l ’accent ou sur la validité du critère

(validité prédictive et validité concurrente) ou sur la validité de

contenu ou sur la validité de construit. Comme le note Wollack (1976),

le choix d ’une méthodologie de validité d ’un test est essentiellement déterminé par la nature de l’inférence recherchée.

2.2.1 La validité de contenu

La validité de contenu a trait au degré de représentativité de l ’échantillon d ’items par rapport à l ’univers d ’items (Bernier, 1984). De façon formelle, la validité de contenu est le degré auquel la variance totale de l’échantillon (le test en question) est reliée à la variance de

toute la population d ’items possibles (Guion, 1969). C ’est le type de

validité auquel est confronté un professeur dans la construction d ’un

test destiné à mesurer le niveau de connaissance des étudiants dans une

matière donnée; en effet le professeur se doit de construire un test dont

les items constitueraient un échantillon représentatif de toute la

matière en question. Il s ’agit là d ’une tâche presque impossible à

réaliser. C ’est d ’ailleurs une des raisons pour lesquelles les auteurs

n ’accordent pas la même importance à la validité de contenu en dépit des recommandations de l ’American Psychological Association (1954, 1974) de

l ’Equal Employment Opportunity Commission (1970). Ainsi pour des auteurs

tels que Messik (1981) et Tenopyr (1977), la validité de contenu n ’est

pas une qualité essentielle de la valité d ’un test; elle constitue sinon un type d ’évidence de la validité de construit du moins un prérequis à la

validité de construit d ’un test. Par contre, des auteurs tels que Yalow

et Popham (1983) pensent que la validité de contenu est un important

moyen de juger dans quelle mesure un test mesure ce qu’il est supposé mesurer.

Mais il faut surtout convenir, comme la plupart des auteurs

(Crombach, 1971; Guion, 1967), que la validité de contenu est d ’abord et

(26)

"Comment par exemple, définirait-on l ’univers des tâches que requiert "taper à la machine" dans une entreprise? En construisant un tel test, on rechercherait la validité de contenu seulement dans le sens d ’essayer de reproduire les plus importantes classes d ’activités telles que taper des

documents financiers, écrire des lettres ou préparer des

manuscrits à partir d ’un brouillon. Si, à la lumière du

jugement de ceux qui connaissent ces types de tâches,

l’échantillon de tâches est raisonnablement représentatif

des responsabilités probables du travail indiqué, alors le

test est considéré avoir une raisonnable validité de

contenu".

La validité de contenu se réfère donc au degré auquel le contenu

des items d ’un test est un échantillon représentatif de l ’univers de

contenus tels que prescrits par une définition théorique du construit

mesuré (American Psychological Association, 1974; Crombach et Meehl,

1955). Donc, la validité de contenu n ’est pas une caractéristique des

items individuels d ’un test mais bien celle d ’une collection d ’items

dépendant du jugement d ’experts (Lennon, 1956). Certains auteurs

distinguent aussi la validité de substance, la validité apparente, la

validité logique ou d ’échantillonnage, la subtilité d ’items, toutes ces

validités se rapportant ou se confondant avec la validité de contenu.

2.2.1.1 Validité apparente

Elle a trait au degré auquel un répondant considère que le contenu

du test est pertinent c ’est-à-dire que le test mesure ce qu’il prétend

mesurer (Wiggins, 1973). Plusieurs auteurs pensent qu’une telle qualité

est désirable pour un test surtout dans le domaine de l ’emploi (American

Psychological Association, 1974; Dick et Hagerty, 1971; Mosier, 1947;

Crombach, 1970). La validité apparente d ’un item est donc le degré

auquel cet item paraît pertinent à une échelle comportementale implicite

(27)

2.2.1.2 Validité logique ou d'échantillonnage

20

La validité logique ou d ’échantillonnage est déterminée de façon

systématique; elle nécessite une définition claire du domaine mesuré, la

détermination d ’objectifs spécifiques et le choix d'items les plus

logiques en fonction d ’une division cohérente de la matière ou du domaine visé (Bernier, 1984).

2.2.1.3 La subtilité d ’un item

Un item est dit subtil dans la mesure où le répondant ne sait pas

quelle caractéristique spécifique cet item mesure (Jackson, 1971). Un

exemple d ’item subtil est donné par Holden et Jackson (1981):

"J’aimerais faire le travail de boucher"

Cet item, sans son contexte précis, peut être obscur; mais si l ’on

sait la définition théorique du sadisme, le lien substantiel devient

apparent et évident.

2.2.1.4 Validité de substance

Elle se réfère à la propriété individuelle d ’un item et non à la

collection d ’items. Lorsque des items possèdent une validité substan­

tielle, ils sont théoriquement liés à la dimension sous-jacente perti­

nente. La validité de substance est une condition nécessaire mais non

suffisante de la validité de contenu. En effet, lorsqu’un test est

composé de nombreuses répétitions d ’un même item, il pourrait toujours

avoir une validité de substance mais le contenu d ’un seul item est

difficilement une représentation adéquate d ’un univers de situations

qu’implique la définition d ’un construit psychologique. Ainsi, pour

Jackson et Holden (1981), la validité de substance est attestée par des

(28)

2 1

Elle est nécessaire dans toutes les situations où les utilisateurs

d ’un test désireraient faire une inférence (à partir des scores d ’un

sujet à un test particulier) à un plus large domaine d ’items similaires à

ceux du test en question. L ’objet d ’une validation de contenu est

d ’attester que les items représentent adéquatement le domaine de

performance ou le construit envisagé. La procédure usuelle en l ’occur­

rence est d ’avoir une équipe d ’experts indépendants qui jugent de la

représentativité de l ’échantillon d ’items construits. Cette procédure a

généralement lieu après q u ’une forme initiale de l ’instrument de mesure

aura été développée. Selon Crocker et Algina (1986), elle nécessite les

étapes suivantes:

une définition du domaine de performance ou du construit,

la sélection d ’experts qualifiés dans le domaine de performance ou du construit,

l’établissement d ’une structure adéquate permettant de relier les

items au construit ou au domaine de performance,

la collecte des données relative au pairage items-facettes

Comme le note Messick (1981), la validation du contenu implique une stratégie rationnelle où le domaine d ’intérêt est identifié souvent par

des objectifs pédagogiques ou des caractéristiques d ’une tâche. La

validation de contenu est surtout utilisée dans les cas de tests de

performance; c ’est d ’ailleurs la raison pour laquelle le domaine de

performance est souvent défini en termes d ’objectifs pédagogiques. Les

divers aspects des facettes du domaine d ’intérêt sont spécifiées et les

items sont construits de façon à couvrir ces facettes. La façon dont les

items sont construits et répartis entre les facettes détermine dans une

large mesure leur représentativité et au-delà leur homogénéité ce qui

n ’est pas sans affecter le test. C ’est d ’ailleurs la raison pour

laquelle l’on doit observer certaines étapes dans la construction des

items et leur pairage avec les facettes.

(29)

2 2 2.2.1.5.1 La représentativité des objectifs

D ’ordinaire, on s ’assure que tous les objectifs définis d ’un domaine

de performance ou d ’un construit sont d ’égale importance (Crocker et

Algina, 1986), c ’est-à-dire que les items les couvrant sont en nombre

égal. Mais ce n ’est pas toujours l’avis des spécialistes. Certains

auteurs comme Katz (1958) suggèrent d ’évaluer les objectifs et de les

ranger par ordre d ’importance avant de pairer les items avec les

objectifs; c ’est dans cet ordre d ’idées que Klein et Kosecoff (1975) ont

proposé de noter l ’importance de chacun des objectifs sur la base d ’une

échelle de cinq points; de plus ils ont suggéré que les experts qui

examinent les items pour les pairer avec les objectifs soient différents

de ceux qui participent au processus d ’évaluation des objectifs comme tel.

Les instructions aux experts, devant ranger les objectifs selon leur

importance, doivent être claires et précises. Par exemple, un expert

pourrait juger de l ’importance d ’un objectif pédagogique à partir du

temps qui lui est imparti alors qu’un autre la définirait en relation

avec les apprentissages futurs. Donc, il appartient au concepteur du test de fournir des définitions communes afin d ’éviter que chacun y aille avec des définitions idiosyncratiques.

2.2.1.5.2 Le pairage des items avec les objectifs

On pourrait demander à des experts de procéder systématiquement en

pairant chaque item avec un objectif défini (Crocker et Algina (1985).

Katz (1958) et Ebel (1956) suggèrent que chaque expert lise l ’item et

identifie la réponse correcte (juste) comme le ferait un candidat. Klein

et Kosecoff (1975) font des suggestions pour améliorer la tâche des

experts. Ils proposent notamment:

- que chaque item soit écrit sur une fiche spéciale

(30)

23

- que les résultats soient enregistrés sous une forme standard.

Pour plusieurs auteurs, la décision de pairer les items aux

objectifs est de nature dichotomique: ou bien un item sied à un objectif,

ou bien il ne sied pas à cet objectif. Toutefois, Hambleton (1980) a

décrit une procédure polychotomique avec une échelle en 5 points où un

pointage de 1 signifie que l'item est faiblement congruent avec l'objec­

tif et le pointage de 5 signifie que l ’item est parfaitement congruent

avec l’objectif. La moyenne ou la médiane des points de chaque item est

alors prise pour indiquer le degré auquel l’item est congruent avec

1 ’objectif.

2.2.1.5.3 Les aspects de l’item à examiner par les juges

On devrait mettre à la disposition des juges une description claire

des caractéristiques de l’item qu’il faut considérer. Les caractéris­

tiques pertinentes sont: le sujet, le processus cognitif impliqué ou le

niveau de complexité de la performance requise, le mode de présentation, le mode de réponse requise.

2.2.1.5.4 Le sommaire des résultats

Il faut une façon standard de collecter et de présenter les

résultats. Crocker et Algina (1986) suggèrent la procédure suivante:

- le calcul du pourcentage d ’items qui sont congruents avec les objec­

tif s ;

- le calcul du pourcentage d ’items qui sont fortement congruents (c’est-

à-dire ayant des scores élevés) avec les objectifs;

- le calcul de la corrélation entre l ’importance des objectifs et le

nombre d ’items les mesurant (Klein et Kosecoff, 1975);

- le calcul de l ’indice de congruence entre les items et les objectifs

(31)

24

- le calcul du pourcentage d ’objectifs non mesurés par aucun item du

test.

Les deux premiers indices nécessitent un large nombre d ’items (peut-

être 100 ou plus) pour une interprétation sensée. Le troisième indice

est affecté par la variance du nombre d ’items mesurant chaque objectif et

l’importance de ces objectifs. De façon spécifique, si tous les

objectifs ont une égale importance autement dit si le même nombre d'items

mesurent chacun des objectifs, cet indice de corrélation serait nul. Le

qtratri-èm« indice, décria p a r Hambleton (1980) et Rovinelli (1977) peut

être utilisé pour voir à quel degré un item donné a une validité de

contenu pour un ensemble d ’objectifs. Dans le cas idéal, un item doit

être relié uniquement à un seul objectif. La collecte de données reflète

cette assomption car on donne un score de 1 chaque fois qu’un item est

congruent avec un objectif, un score de 0 , s ’il y a incertitude, et un

score de -1 si l ’item n ’est pas congruent avec l ’objectif. L ’indice de

congruence d ’un item i à un objectif k pour être donné par la formule:

Jlk “ ___ (Mk“M)

2N-2 où N est le nombre d ’objectifs,

est la note moyenne des juges à l'item i concernant le kième

objectif,

p -est la note moyenne des juges à l’iterm i concernant tous les

object ifs.

La congruence la plus haute possible entre un item et un objectif est de 1 ; cela est possible quand tous les juges pairent un item à un et

seul objectif. Lorsque qu’un item mesure plus qu'un objectif, son indice

de congruence en est inférieur à l ’unité. L'idéal serait que l ’indice de

congruence pour chaque item soit le plus élevé possible pour l ’objectif auquel il s ’applique et le plus faible possible pour les autres objec­ tifs.

(32)

25

Enfin, le pourcentage d ’objectifs non couverts par les items est un indice permettant de savoir à quel degré le domaine en question est

représenté par les items. Son interprétation est délicate lorsque le

nombre d ’objectifs est petit.

Un autre problème avec la validation du contenu, c ’est que même si

tous les items couvraient parfaitement les objectifs, il se pourrait que

les objectifs édictés ne représentent pas adéquatement le domaine auquel

le concepteur du test voudrait faire des inférences. Pour contourner ce

problème, Cronbach (1971) propose de doubler l’expérience de construction

du test. En effet deux équipes indépendantes auxquelles on fournit les

mêmes restrictions et renseignements quant aux contenus de données, aux

méthodes d ’échantillonnage, à la pré-expérimentation et aux critères

d ’interprétation des données doivent développer chacun un test. Ces deux

tests seront administrés aux mêmes sujets. Avec la théorie classique des

tests, on sait que

2

6

6 1 e 2

où Xj et X2 sont les scores aux deux formes parallèles du test, et 6 ej est la variance d ’erreur à la 1ère forme du test et 602 est la variance

d ’erreur à la 2e forme du test. Pour un sujet, si

62 + 6*

e l e 2

z ( x ^ - x ^ ) 2/N

s ’approche de 1 , on dirait que les deux tests sont similaires en termes

de leur variance d ’erreur.

2.2.2 Validité reliée au critère

Comme le note Nunnally (1978), la validité liée au critère est

impliquée lorsque l ’objet d ’un test est d ’estimer une quelconque forme de

comportement extérieur au test lui-même et appelé critère. La

corrélation entre le test et le critère détermine le degré de validité

dudit test. Conséquemment, un test est de peu d ’utilité s'il n ’a pas une

(33)

26

critère donné doit reposer sur de bonnes bases théoriques. D'ordinaire

on distingue deux types de validités reliés au critère: la validité

prédictive et la validité concurrente.

2.2.2.1 Validité prédictive

Elle a trait au degré de relation ou d ’association entre les scores

d ’un individu à un test et un critère mesuré. Dans ce type de validité,

on est surtout préoccupé par le comportement futur de l’individu établi à

partir des scores de ce même individu à un test; plus les scores de

l’individu permettent de prédire son comportement futur, plus la validité

prédictive du test est grande. Généralement les tests de rendement

scolaire servent à mesurer l’atteinte d ’objectifs et aussi à prédire les

chances de réussite des étudiants dans un domaine social quelconque. Dans ce type de validité, l ’accent est moins sur le test lui-même que sur

le comportement prédit. En effet, pour un test quelconque, il peut y

avoir plus d ’une validité prédictive; on pourrait dire q u ’il y a autant

de validités prédictives pour un test qu’il y a de critères à prédire

(Ghisel 1i , 1980). Dans le domaine de l'emploi, la validité prédictive

est surtout déterminée par la méthode du suivi (follow-up method). Dans

ce type de méthode, un test est passé par tous les demandeurs d ’emploi,

ce test ne constituant aucunement une base de sélection. Pour les

candidats retenus, on établit un critère de succès et après une certaine

période on essaye de voir la relation entre le critère et le test passé. C ’est le degré de relation entre le critère déterminé et le test passé qui détermine dans quelle mesure ledit test est valide.

Comme l ’observe Guion (1986) "l’énoncé de la validité prédictive

d ’un test n'est pas une évaluation du test per se, mais plutôt une

évaluation du test tel qu’utilisé dans une étude de validation". Beaucoup

de variations dans l ’utilisation d'un test peuvent en influencer la

"validité". Les mêmes principes de contrôle expérimental doivent

Figure

TABLEAU  V I I .   R é p a r t i t i o n   des  items  e n tr e   les  f a c e t t e s   après  l ’ analyse  des  juges Facettes  Items Favorables  Défavorables 1 6 6 2 1 2 3 2 1 4 3 1 5 1 3 TOTAL 13 13

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