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Exploration des manifestations de la négociation boursière excessive sur Internet et liens avec le jeu d'argent pathologique

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Academic year: 2021

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© Mélanie Dixon, 2018

Exploration des manifestations de la négociation

boursière excessive sur Internet et liens avec le jeu

d'argent pathologique

Thèse

Mélanie Dixon

Doctorat en psychologie - recherche et intervention (orientation clinique)

Philosophiæ doctor (Ph. D.)

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Exploration des manifestations de la négociation

boursière excessive sur Internet et liens avec le jeu

d’argent pathologique

Thèse

Mélanie Dixon

Sous la direction de :

Isabelle Giroux, directrice de recherche

Philippe Grégoire, codirecteur de recherche

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iii

Résumé

Depuis plus d’un siècle, des écrits en finance proposent des liens entre la négociation boursière excessive et les jeux de hasard et d’argent (JHA). Avec l’arrivée d’Internet, l’accessibilité des marchés boursiers s’est vue accrue, offrant ainsi un contexte pouvant faciliter les comportements d’excès chez les investisseurs qui transigent en ligne. Or, la discipline de la psychologie clinique a commencé à s’intéresser à la négociation boursière excessive en tant que forme de problème de jeu. Des études récentes ont observé et comparé des comportements d’investisseurs excessifs aux manifestations du jeu d’argent pathologique. Cependant, l’état des connaissances actuelles quant au répertoire des

comportements d’investisseurs excessifs demeure limité.

Par le biais de groupes de discussion, la première étude de cette thèse explore les perceptions d’un échantillon d’investisseurs en ligne quant aux manifestations et

conséquences de la négociation boursière excessive en ligne, ainsi que ses liens avec le jeu d’argent pathologique. Les résultats d’analyses de contenu révèlent des ressemblances importantes entre les deux problématiques, notamment une incapacité à se contrôler et une tendance à chercher à se refaire après avoir subi des pertes. Ils démontrent également l’importance de considérer le contexte au sein duquel certains comportements de négociation boursière s’inscrivent, puisque ceux-ci pourraient constituer une adaptation temporaire aux fluctuations des marchés.

Par le biais d’entrevues téléphoniques, la deuxième étude explore les

comportements de jeu à la négociation boursière et aux autres JHA auprès d’un échantillon d’investisseurs en ligne selon la sévérité de la négociation boursière excessive. Les résultats révèlent que les investisseurs à plus haut risque manifestent des comportements de

négociation boursière s’apparentant à une pratique de jeu, alors que les habitudes de jeu aux autres JHA ne diffèrent pas entre les groupes. Or, ces résultats suggèrent que les

investisseurs en ligne à haut risque s’impliquent dans les marchés boursiers à des fins relevant davantage du jeu que de l’investissement.

Les résultats issus de cette thèse contribuent à une littérature scientifique en expansion afin de mieux comprendre le phénomène de la négociation boursière excessive en tant que forme de problème de jeu chez des investisseurs en ligne. À la lumière de ces nouvelles connaissances, la recherche et la pratique clinique pourront toutes deux être orientées afin d’améliorer les services d’aide offerts pour cette problématique.

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iv

Abstract

For over a century, authors in finance have suggested links between excessive stock trading and gambling. With the advent of the Internet, the accessibility of the stock market increased, thus creating a context that may facilitate excessive trading behaviors in online traders. Hence, the field of clinical psychology has begun to study excessive stock trading as a potential form of gambling problem. Recent studies in this vein have observed and compared various behaviors of excessive traders to gambling disorder. However, the current state of knowledge on the repertoire of excessive stock trading behaviors remains scarce.

Via focus groups, the first study of this thesis explores the perceptions of a sample of online stock traders concerning the manifestations and consequences of an excessive online stock trading practice, and its links with gambling disorder. Thematic analysis results shed light on behavioral resemblances between excessive online stock trading and gambling disorder, namely an incapacity to control one’s behaviors and a tendency to chase losses. They also suggest the importance of assessing the context within which certain trading behaviors may occur, since it could occasionally constitute a temporary adaptation to market fluctuations.

Via telephone interviews, the second study explores trading and gambling behaviors within a sample of online stock traders according excessive trading severity. Results show that compared to lower-risk online stock traders in the sample, higher-risk online stock traders manifest behaviors akin to gambling. Gambling behaviors in other types of gambling activities did not differ between groups. The findings suggest that high-risk online stock traders may get involved in the stock market more for gambling purposes than for investment.

The results of this thesis contribute to a budding literature on the relatively new phenomenon of empirical and clinical interest that is excessive stock trading as a form of gambling problem on the stock market. They will help orient research and clinical practice to increase the adequacy and quality of services offered for this problem.

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Table des matières

Résumé ... iii

Abstract ... iv

Liste des tableaux ... vi

Remerciements ... vii

Avant-propos ... x

Chapitre 1 : Introduction générale ... 1

Les caractéristiques structurelles de la négociation boursière ... 1

La négociation boursière excessive ... 4

Le jeu d’argent pathologique ... 7

La présente thèse ... 9

Chapitre 2 ... 10

Résumé ... 12

Abstract ... 13

What characterizes excessive online stock trading? A qualitative study ... 14

Objectives ... 19 Method ... 19 Results ... 22 Discussion ... 26 References ... 32 Chapitre 3 ... 36 Résumé ... 38 Abstract ... 39

How do at-risk online stock traders behave on the stock market? ... 40

Objectives ... 44

Method ... 45

Results ... 48

Discussion ... 51

References ... 58

Chapitre 4 : Conclusion générale ... 68

Bibliographie ... 77 Annexe A ... 84 Annexe B ... 88 Annexe C ... 91 Annexe D ... 92 Annexe E ... 96 Annexe F ... 142

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Liste des tableaux

Table 1. Sociodemographic Characteristics of the Sample by PGSI-Trading group ... 62 Table 2. PGSI-Trading Item Endorsement (%) in Decreasing Order by At-Risk

Online Stock Traders ... 63 Table 3. Mean ranks, Means and Standard Deviations of Trading Habits by

PGSI-Trading Group ... 64 Table 4. Endorsement (%) of Trading Habits by PGSI-Trading Group ... 64 Table 5. Mean ranks, Means, Standard Deviations and Endorsement (%) of

Psychological Aspects Related to Trading by PGSI-Trading Group ... 66 Table 6. Endorsement (%) of Gambling Habits by PGSI-Trading Group ... 66

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Remerciements

E

ntamer un doctorat en psychologie est un projet ambitieux, dira-t-on.

Ayant toujours carburé aux défis, l’idée d’entreprendre des études doctorales en

psychologie ne me faisait pas peur, bien au contraire. Je savais qu’il s’agissait d’un passage obligé afin de réaliser le rêve que je chérissais depuis l’adolescence, soit celui de devenir psychologue clinicienne. C’est donc armée d’une bonne dose d’enthousiasme et de

détermination que j’ai entrepris cette aventure qu’aura été mon doctorat et en l’occurrence, la réalisation de ma thèse. Une thèse doctorale est certes l’œuvre d’un étudiant, mais celle-ci ne pourrait être menée à terme sans l’aide de nombreuses personnes qui opèrent pour la plupart à l’ombre des projecteurs. Or, j’ai eu la chance d’être entourée de gens formidables qui m’ont guidée, soutenue et contribué à ce que mon cheminement vers l’obtention du grade de Ph. D. soit fort agréable.

À ma directrice de thèse, Isabelle,

Mon parcours au doctorat a réellement débuté quand tu as accepté de devenir ma directrice de thèse. Tu m’avais alors suggéré des projets potentiels parmi lesquels figurait le fameux projet « Bourse ». Ma curiosité fut piquée instantanément par ce projet fort complexe arrimant psychologie et finance. Or, tu as toujours cru en ma capacité de m’approprier celui-ci, et ce, en dépit des moments où j’ai moi-même remis en question ma capacité à le faire. Durant ces périodes, ta compréhension et tes encouragements m’ont servi de

carburant pour continuer mon chemin. L’opportunité que tu m’as offerte en m’accueillant au CQEPTJ m’a assurément amenée à développer mes compétences en recherche, mais surtout, cela m’a permis de connaître des personnes extraordinaires et de créer des amitiés durables. Merci, Isabelle.

À mon codirecteur de thèse, Philippe,

Mon projet de thèse en fut un ambitieux dû à un défi particulier qu’il me posait, soit celui de jongler avec des concepts en finance afin d’en faire le pont avec le domaine de la psychologie. Étant plus à l’aise avec les mots qu’avec les chiffres, les marchés boursiers m’ont d’abord paru comme une affaire bien intimidante. Ainsi, ton implication durant la réalisation de ma thèse m’a été essentielle afin que je me familiarise avec ce domaine qui m’était jusqu’alors totalement étranger. Philippe, je te suis fort reconnaissante d’avoir accepté ce rôle de codirecteur, car je n’aurais su mener ce projet à terme sans ton expertise et la générosité dont tu as fait preuve durant ces années sous ton aile.

À Christian,

Tu es le « papa » de lab que mes collègues et moi avons tous apprécié et que nous continuerons à chérir, peu importe où la vie nous mènera. Que dire de ta disponibilité, ta

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générosité, ta patience, ton tact, ta bonne humeur et surtout, de ta passion pour le savoir. Je savais que lorsque je rencontrais un problème dans le cadre de ma thèse, je pourrais

toujours me fier sur toi pour m’aider à trouver une solution, en réunion comme au seuil de ta porte de bureau durant la période stressante des demandes de subvention. Tu as été pour moi une ressource précieuse durant mon passage au CQEPTJ et ce fut un plaisir de t’y côtoyer. Merci pour tout, Christian.

Aux membres de mon comité d’encadrement, Tamarha Pierce et Guillaume Foldes-Busque, J’aimerais vous remercier d’avoir gracieusement accepté de siéger sur mon comité. Vos rétroactions à toutes les étapes de la réalisation de ma thèse m’ont été indispensables en me permettant de pousser ma réflexion et conséquemment, de produire un travail final duquel je suis fière. Vous êtes des chercheurs rigoureux et passionnés, c’est bien évident. Ce fut un plaisir de me réunir avec vous à chaque année pour discuter de mon projet.

À mes amis et collègues du CQEPTJ,

Au cours de ces six dernières années, nous avons vécu ensemble des moments hauts en couleurs et dignes d’anecdotes cocasses qui me resteront à jamais empreints sur le cœur. Merci d’avoir été là Bee, Davido, Doum, Mvez, Cat, Max, Annie, Jo, Dan et FG. Mes années au doctorat auront compté parmi les plus belles de ma vie tout simplement parce que vous en faisiez partie. Je suis enthousiaste de voir où la route nous mènera dans nos projets futurs.

Étant une senior du CQEPTJ, j’ai eu la chance de voir le lab accueillir plusieurs nouveaux étudiants au fil des années. C’est avec le cœur gros que je le quitterai, mais je trouve du réconfort en sachant que la relève y est tout autant brillante qu’attachante. Ben, PY, Alex, Chanelle, Étienne, Camille et Chloé, j’ai confiance que vous saurez faire honneur au légendaire CQEPTJ en portant le flambeau à votre tour. Je suis heureuse d’avoir eu la chance de vous connaître avant de quitter définitivement le 1324.

À toutes mes amies,

Merci d’avoir parsemé mes années au doctorat de joie, de soutien, de rires, de douceur et de belles surprises. Votre présence dans ma vie m’a permis de me ressourcer et de garder la motivation nécessaire pour mener à terme cette thèse. Avec vous, le soleil est toujours au rendez-vous.

To my sister, Heather,

Over the past years, you were there to share my joys and victories. You also supported and encouraged me during the difficult times and life changes that I experienced along the way. The moments we spent laughing together about Melanie and Heather things were a source of comfort and cheer for both good and bad days alike. When I see myself through your

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eyes, I realize just how much I have to be proud of, as much for what I have accomplished as for the person that I have become. Booboo, thank you for your support, for believing in me, and for always knowing how to make me laugh.

To my parents, Helene and Bruce,

For as long as I can remember, I have always had a question to ask and a book within arm’s reach. In my earliest years, you saw and encouraged my natural curiosity and love for words and literature. I thank you both for that, as these characteristics were at the root of my desire to enter the world of academia to become a psychologist. I would also like to thank you for giving me the gift of bilingualism as it has proven to be a great asset

throughout my journey. Finally, over the past few years, I have come to see how having a generous heart and a sensitive soul is what binds us as a family. This is, without a doubt, the inheritance that I am most grateful for. Mom, thank you for always rooting for me through the challenges I have had to face and making me feel that you are proud and confident in my capacity to succeed no matter what. Dad, words alone cannot describe how profoundly thankful I am for all the sacrifices you have made to support my ambition to become a psychologist. You knew that it was what would make me happy, so you helped me make that dream a reality.

* * *

Enfin, je me souviens bien d’un échange que j’ai eu avec ma directrice en début de parcours.

Nous faisions ensemble le trajet sous-terrain du De Koninck vers le Félix-Antoine-Savard après un de ses cours. J’ignore si nous discutions de mon recrutement à venir ou de la classique angoisse de la page blanche. Toutefois, je me souviens bien qu’elle m’ait dit la chose suivante : « Écrire ta thèse est l’une des choses les plus difficiles que tu auras à faire dans ta vie. » De fait, les années suivantes ne sont pas passées sans que doutes, regrets, frustration et exaspération soient ponctuellement venus m’habiter. Or, mon expérience au doctorat m’aura appris que la réussite n’est pas un chemin idéal et linéaire, mais plutôt en dents de scie. C’est donc en faisant preuve de persévérance et d’humilité à travers les obstacles que j’ai pu me rendre jusqu’ici aujourd’hui, à écrire fièrement ces dernières lignes de mes remerciements.

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Avant-propos

Le premier article, présenté au Chapitre 2, a été publié dans le numéro de mai 2018 de la revue Journal of Gambling Issues. Il a également remporté le concours du Scholar’s Award for Research Excellence de la même revue. Le second article, faisant l’objet du Chapitre 3, a été soumis à la revue International Gambling Studies en juillet 2018. Il sera présenté au 12th European Conference on Gambling Studies and Policy Issues organisé par le

European Association for the Study of Gambling (EASG) à Valletta, Malte, en septembre 2018. Pour ce même article, deux bourses ont été obtenues par l’Institut universitaire sur les dépendances de Montréal : l’une pour la rédaction de l’article et l’autre pour financer la présentation orale prévue dans le cadre du congrès de l’EASG.

La contribution des coauteurs des articles est la suivante :

MELANIE DIXON, B.A., candidate au doctorat en psychologie (Ph.D.): Mme Dixon est la première auteure des deux articles composant cette thèse. Elle a rédigé l’intégralité des deux articles. Pour les deux études, elle a réalisé la recension des écrits scientifiques et l’analyse des données. Pour le second article, elle s’est également chargée de la cueillette de données et de la formation et supervision d’assistants de recherche pour la réalisation de cette étape de l’étude.

ISABELLE GIROUX, Ph. D., directrice de thèse : Dre Giroux est deuxième auteure des deux articles compris dans cette thèse. Elle a participé de manière soutenue à la rédaction des deux articles et à l’élaboration des objectifs de ceux-ci.

PHILIPPE GRÉGOIRE, Ph. D., co-directeur de thèse : Dr. Grégoire est quatrième auteur des deux articles de la présente thèse. Il a contribué à la rédaction des deux articles et joué un rôle-clef dans la transmission de connaissances liées aux marchés boursiers aux trois premiers auteurs.

CHRISTIAN JACQUES, M.Ps., professionnel de recherche : M. Jacques est troisième auteur des deux articles dans cette thèse. Il a contribué à l’élaboration des objectifs de recherche et de la méthodologie, ainsi qu’à la rédaction des deux articles. Il a également eu le rôle de personne-ressource pour l’analyse et l’interprétation des résultats.

ANNIE GOULET, Ph. D., professionnelle de recherche : Dre Goulet est cinquième auteure du second article. Elle a contribué à l’élaboration des objectifs et de la méthodologie des deux études, ainsi qu’à la rédaction du second article.

JAMES EAVES, Ph.D., co-chercheur : Dr. Eaves est sixième auteur du deuxième article de cette thèse. Il a participé à la conceptualisation du projet ainsi qu’à la rédaction de la

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SERGE SÉVIGNY, Ph.D., co-chercheur : Dr. Sévigny est septième auteur du deuxième article de cette thèse. Il a contribué à la conceptualisation du projet et de la demande de subvention pour la seconde étude.

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Chapitre 1 : Introduction générale

Les liens entre les jeux de hasard et d’argent (JHA) et les investissements boursiers inspirent des auteurs depuis le début du 20e siècle. À l’époque actuelle, ce sujet est toujours d’intérêt; les articles de médias populaires se multiplient et le nombre d’écrits scientifiques s’accroît. D’ailleurs, Arthur, Williams et Delfabbro (2016) ont ciblé près d’une soixantaine d’écrits scientifiques ayant tenté de définir au moins l’un de trois concepts d’activités impliquant la prise d’un risque financier (p. ex., investissement boursier, spéculation boursière, JHA), et de tracer des liens entre ceux-ci.

Les caractéristiques structurelles de la négociation boursière

Arthur et al. (2016) expliquent que les activités de prise de risque financier se situent sur un continuum, où l’investissement boursier est perçu socialement et économiquement comme une pratique sage impliquant un faible degré de risque, une espérance de gains positive et le recours aux connaissances. Inversement, les JHA seraient plutôt caractérisés par une espérance de gains négative, une prise de risque élevée ainsi qu’un potentiel d’addiction vu les courts laps de temps entre les mises. La spéculation, soit une forme de négociation boursière, se retrouverait à mi-chemin entre l’investissement et les JHA puisqu’elle comprend des caractéristiques inhérentes à ces deux activités : elle vise à faire fructifier l’argent de l’investisseur, mais à l’intérieur de courtes périodes de temps (p. ex., à l’intérieur d’une journée, quelques jours, quelques semaines) avec des titres et des stratégies impliquant une prise de risque élevée. Les similarités entre la spéculation

boursière et les JHA ont été mises en évidence dans des études ayant observé les taux de participation aux investissements spéculatifs et aux JHA. Entre autres, une baisse de participation aux investissements spéculatifs est observée durant des périodes où les lots à gagner à la loterie sont particulièrement élevés (Barber, Lee, Liu & Odean, 2009; Dorn, Dorn & Sengmueller, 2015; Gao & Lin, 2015), et ces deux types d’activités semblent attirer des individus aux profils de personnalité (Jadlow & Mowen, 2012) et sociodémographiques (Kumar, 2009) similaires.

Une caractéristique structurelle fréquemment discutée dans la littérature sur les JHA est celle des rôles du hasard et de l’habileté sur l’issue du jeu. Parmi la vaste offre de JHA,

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certains se basent purement sur le hasard, alors que d’autres sollicitent une part d’habileté. Bjerg (2010) a proposé une classification des JHA selon deux axes, soit 1) l’implication d’une part d’habileté (p. ex., paris sportifs, poker) ou non (p. ex., machines à sous, loterie) et 2) s’il s’agit d’un jeu social qui se joue contre des adversaires (p. ex., jeux de cartes) ou non (p. ex., qui se joue contre une figure, comme le casino dans le cas du blackjack). La distinction des JHA selon la sollicitation des habiletés du joueur est importante pour deux raisons. D’abord, elle permet de déterminer le degré auquel le joueur peut réellement influencer l’issue du jeu avec ses stratégies et/ou ses habiletés personnelles. Alors que le joueur d’appareils de loterie vidéo (ALV) n’a aucune influence sur l’issue de ce jeu

reposant entièrement sur le hasard, le joueur de poker peut posséder un certain avantage sur ses adversaires s’il est plus expérimenté qu’eux. En effet, Bjerg (2010) argumente que les JHA impliquant une part d’habileté peuvent avoir une espérance de gains positive dans le cas de jeux sociaux, mais pas dans le cas de JHA d’habileté joués contre la maison, le but ultime de celle-ci étant de faire de l’argent avec les mises des joueurs. Ainsi, même si une part de stratégie peut être de mise pour cette classe de JHA d’habileté (p. ex., miser sur un cheval spécifique à une course), l’espérance de gains demeure négative puisqu’il est pratiquement impossible de déjouer le hasard.

Une deuxième raison pour laquelle il est important de considérer l’implication d’une part d’habileté dans un JHA donné est que cela permet d’évaluer la véracité de certaines croyances que le joueur peut entretenir quant à sa capacité d’influencer le résultat du jeu. Par exemple, cette croyance serait tout à fait fausse pour un joueur d’ALV (ou tout autre JHA de pur hasard), mais elle n’est pas erronée par défaut chez les joueurs de JHA impliquant une part d’habileté. Néanmoins, tout comme les joueurs de JHA de hasard pur, les joueurs préférant les JHA d’habileté peuvent également développer des croyances erronées : l’enjeu auquel ils font face est tout simplement différent, c’est-à-dire que les croyances concerneront plutôt le degré d’influence réelle qu’ils ont sur l’issue du jeu. L’illusion de contrôle, soit la tendance à surestimer son influence réelle sur le résultat du jeu, est la croyance erronée la plus rencontrée chez les joueurs de JHA d’habileté. Vu ses caractéristiques structurelles idéales pour générer des illusions de contrôle, celles-ci ont souvent été étudiées au poker. Chez les adeptes de ce jeu, les illusions de contrôle sont associées au développement et au maintien d’une pratique de jeu problématique (Barrault &

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Varescon, 2013; Bjerg, 2010; Brochu, Sévigny & Giroux, 2015; Lévesque, Sévigny, Jacques & Giroux, 2018).

Les marchés boursiers sont, quant à eux, un milieu d’investissement par définition. L’espérance de gains y est donc généralement positive à condition que l’investisseur soit bien renseigné et effectue ses placements de manière rationnelle dans une visée à long terme. En effet, avant qu’un investisseur puisse espérer voir ses placements se fructifier, la compagnie en question doit prendre de l’expansion, ce qui générera des profits qui seront entre autres retournés aux investisseurs sous forme de dividendes. Même si l’investissement à long terme est l’option à la valeur plus sûre des marchés boursiers, ceux-ci demeurent un endroit où les placements impliqueront toujours un certain niveau de risque – donc une part de hasard, même si minimal. Or, Arthur et al. (2016) mentionnent que le rôle du hasard sur les marchés boursiers est plus souvent qu’autrement négligé. Dans les investissements spéculatifs, ce rôle est plus important, puisqu’il est difficile de prédire des retours avec justesse dans un horizon temporel à court terme (Barber, Lee, Liu & Odean, 2014; Chordia, Roll & Subrahmanyan, 2002).

Quelques études ont proposé des liens entre la négociation boursière et d’autres types de JHA à la lumière de caractéristiques structurelles similaires. Vu les habiletés nécessaires pour transiger à la bourse, Grall-Bronnec et al. (2015) mettent de l’avant une ressemblance avec le poker de type Texas Hold’em. Certes, un investisseur doit posséder un bagage significatif de connaissances quant au fonctionnement des marchés, ainsi qu’un certain degré d’aisance avec des concepts d’ordre financier, politique et économique. Bien qu’ils démarrent tous au même niveau et transigent essentiellement « contre » d’autres investisseurs sur le marché comme dans les jeux sociaux décrits par Bjerg (2010), Grall-Bronnec et al. (2015) suggèrent que ce sont les connaissances nécessaires pour transiger qui permettent aux investisseurs d’avoir un certain avantage sur le marché comparativement à d’autres. À l’inverse, d’autres auteurs ont évoqué des similarités entre certaines pratiques de négociation boursière (p. ex., investissements spéculatifs) et les JHA de pur hasard. Kumar (2009) a parlé de « titres de type loterie » pour décrire des titres peu coûteux qui promettent de gros gains aux investisseurs qui veulent se risquer pour les acheter, car les probabilités de gains sont bien inférieures aux risques de pertes. Quant à lui, Turner (2011)

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a présenté l’histoire de cas de David, un ex-boursicoteur qui décrit comment sa pratique de négociation boursière excessive s’apparentait à l’expérience d’un joueur de machines à sous :

Telle la mentalité d’un joueur de machines à sous, je ne pouvais pas quitter l’appareil. J’avais besoin de continuer à injecter de l’argent jusqu’à ce que la machine paie. Je devais continuer à parier par crainte que si je vendais mes parts, la valeur de celles-ci augmenterait. […] J’ai effectué ma dernière mise avec Nortel le 6 janvier 2009, 4 000 parts à $0,32. Huit jours plus tard, la compagnie a annoncé sa faillite et la valeur de ses actions a décliné pour devenir pratiquement nulle. […] Ils disent qu’aux jeux de hasard et d’argent, « la maison gagne toujours ». (Turner, 2011, p. 120, traduction libre)

La négociation boursière excessive

La négociation boursière a connu un essor important avec l’arrivée d’Internet. La mise en ligne des marchés boursiers a induit une réduction à la fois des coûts et du temps nécessaires pour transiger, puisque l’investisseur pouvait dès lors transiger directement plutôt que de passer par un courtier comme autrefois (Barber & Odean, 2002). Bogan (2008) ajoute que la mise en ligne des marchés a également eu pour effet d’attirer un grand nombre de nouveaux investisseurs individuels, ou particuliers. À la différence des

investisseurs professionnels qui effectuent des placements de haute importance pour des institutions (p. ex., banques, compagnies d’assurances, etc.), les investisseurs individuels transigent pour eux-mêmes avec leur propre argent. De la sorte, il est possible de croire que l’appât du gain est plus important chez les investisseurs individuels, comme ce sont eux-mêmes qui en retirent directement les bénéfices; cela pourrait en retour favoriser chez ceux-ci une pratique excessive de la négoceux-ciation boursière. Par ailleurs, bien que l’accessibilité accrue des marchés boursiers grâce à Internet ait apporté son lot d’avantages, elle a également créé un contexte pouvant faciliter la négociation boursière excessive. Barber et Odean (2002) démontrent que les investisseurs qui performent bien en transigeant hors ligne ont tendance à transiger plus fréquemment, et ce, de façon plus spéculative et moins profitable après avoir fait la transition vers la plateforme en ligne. Or, les auteurs spécifient que les avantages de la plateforme en ligne des marchés boursiers ne rendent pas compte à eux seuls de cette baisse de performance : ils suggèrent que la surconfiance de

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l’investisseur est un élément pouvant distinguer l’investisseur rationnel de l’investisseur irrationnel qui est enclin à transiger de manière excessive.

Une prémisse de base en finance est que les comportements d’investisseurs sur les marchés boursiers sont rationnels. L’investisseur considérerait le rapport coût-bénéfices d’une décision quelconque, puis opterait pour le choix logique qui lui procurera un

maximum de bénéfices. Un comportement rationnel n’est pas forcément celui qui assurera un maximum de retours à l’investisseur : les bénéfices émotionnels sont également à considérer. Notamment, un investisseur songeant à prendre sa retraite ne considérerait pas uniquement l’implication financière de sa décision (p. ex., la somme de la pension selon le moment où il décide de prendre sa retraite), mais également les bénéfices psychologiques pouvant accompagner cette décision (p. ex., la satisfaction d’avoir plus de temps à investir dans des projets personnels). Or, le facteur humain dans la prise de décision, soit la

composante émotionnelle, fait en sorte que les décisions ne sont pas toujours autant

rationnelles et linéaires que le veut la théorie en finance. Loewnstein (2000) avance que les théories classiques en finance ont longtemps prôné une vision utilitariste du comportement humain en économie, et ce, au détriment d’une vision plus réaliste qui tient compte de la complexité du registre des émotions qui est plus souvent qu’autrement à la base des comportements d’investisseurs. La branche de la finance comportementale a donc émergé en vue d’étudier le facteur humain qui influence les décisions d’investisseurs, entre autres en intégrant l’étude de la psychologie et des émotions. Plusieurs biais heuristiques sous-jacents aux comportements irrationnels d’investisseurs ont été identifiés grâce à ce champ d’étude. Entre autres, des annonces médiatiques faisant état de l’humeur actuelle des investisseurs (c.-à-d., en utilisant des termes à valence émotionnelle soit positive ou négative) ont tendance à avoir un impact sur le prix d’ouverture de titres financiers à la NASDAQ du lendemain. La promotion d’une humeur positive (p. ex., optimisme) prédirait une augmentation du prix des titres, alors que la description d’une humeur négative (p. ex., anxiété, craintes, incertitude) en prédirait une diminution (Cohen-Charash, Scherbaum, Kammeyer-Mueller & Staw, 2013). Par ailleurs, l’investisseur aurait tendance à économiser au plan cognitif en allant vers des titres qui attirent son attention plutôt que de défricher le lot imposant d’informations et d’actions disponibles (Barber & Odean, 2008). L’effet de disposition (c.-à-d., vendre trop rapidement des titres dont la valeur augmente par crainte

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que celle-ci commence à baisser et conserver trop longtemps les titres dont la valeur

diminue dans l’espoir qu’elle remonte; Odean, 1998; Shefrin & Statman, 1985) et la théorie des perspectives (c.-à-d., considérer différemment une décision à prendre selon si la

perspective des probabilités en est une de gains ou de pertes, et ce, dans un esprit

d’aversion au risque; Kahneman & Tversky, 1979) démontrent bien que le traitement de l’information relative à la prise de décision est tributaire de la valence émotionnelle associée aux gains et aux pertes, notamment à l’aversion au regret et à la perte. Enfin, un des biais les plus étudiés est l’effet de surconfiance, soit la surestimation que l’investisseur fait de ses habiletés et de sa compétence sur les marchés boursiers. L’effet de la

surconfiance de l’investisseur a fréquemment été proposé pour expliquer la négociation boursière excessive (Barber & Odean, 2001, 2002; Biais, Hilton, Mazurier & Pouget, 2005; Glaser & Weber, 2007; Grinblatt & Keloharju, 2009), ainsi que des motivations relevant de l’ordre du jeu telles que la recherche de sensations, la quête de gains significatifs et rapides, et le divertissement (Bauer, Cosemans & Eichholtz, 2009; Dorn & Sengmueller, 2009; Kumar, 2009; Markiewicz & Weber, 2013).

Bien que le domaine de la finance comportementale se soit davantage attardé au facteur humain à la base des comportements irrationnels des investisseurs, son intérêt ultime demeure l’interaction entre les comportements de l’investisseur et les marchés boursiers. Par exemple, la finance comportementale s’intéresse à ce qui alimente la

surconfiance souvent sous-jacente à la négociation boursière excessive qui, par conséquent, provoque des bulles sur les marchés et réduit le rendement de l’investisseur. Ce champ d’étude tente donc de mieux comprendre ces comportements motivés par la surconfiance en vue d’instruire les investisseurs et, idéalement, d’en réduire le plus possible les impacts sur les marchés. En psychologie clinique, plus spécifiquement dans le champ d’étude des dépendances, l’excès est plutôt conceptualisé comme le résultat d’une accumulation de conséquences dans la vie de la personne, ainsi que des comportements, émotions et pensées qui sont la source d’une souffrance ou d’une altération de fonctionnement. La notion d’excès est donc perçue différemment selon le domaine d’étude : la finance conçoit l’excès en négociation boursière comme un phénomène où le rapport coût-bénéfices des décisions des investisseurs n’est pas avantageux, ce qui résulte souvent en des impacts sur les marchés, alors que la psychologie clinique base davantage sa définition d’excès sur

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l’individu. C’est donc en s’intéressant à la négociation boursière excessive selon la perspective de la psychologie clinique qu’elle a commencé à être étudiée comme une potentielle forme de problème de jeu.

Le jeu d’argent pathologique

Bien que la plupart des joueurs présentent de saines habitudes de jeu, certains manifestent des comportements de jeu plutôt problématiques. Dans leur étude de

prévalence des habitudes de jeu au Québec en 2012, Kairouz et Nadeau (2014) ont utilisé l’Indice de gravité du jeu problématique (IGJP; Ferris & Wynne, 2001), un instrument de dépistage comprenant neuf items de type Likert afin de déterminer la proportion de joueurs québécois se situant sur le continuum du jeu problématique. Les joueurs problématiques, qu’ils soient à faible risque (peu ou pas de conséquences négatives), à risque modéré (certaines conséquences négatives), ou problématique (plusieurs conséquences négatives et une perte de contrôle), totalisent 4,7% des individus ayant joué dans la dernière année en 2012 (Kairouz & Nadeau, 2014). Les auteurs démontrent également que parmi les joueurs ayant joué en ligne au cours de la dernière année, la gravité des problèmes de jeu est généralement plus élevée que pour les joueurs ayant joué exclusivement hors ligne. Ainsi, l’offre de jeu comme l’accessibilité aux marchés boursiers se voient augmentées grâce à Internet, ce qui pourrait faciliter le développement d’habitudes de jeu excessives tant aux JHA qu’à la négociation boursière en ligne.

Les habitudes de jeu excessives franchissant le seuil clinique de la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (American Psychiatric Association [APA], 2013) correspondent au diagnostic de jeu d’argent pathologique. Ce trouble est caractérisé par une « pratique inadaptée, persistante et répétée du jeu d’argent conduisant à une altération du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement

significative » (APA, 2013, p. 752). Afin de poser un diagnostic, le joueur doit rencontrer quatre des neuf manifestations suivantes depuis les 12 derniers mois: (1) besoin de jouer avec des sommes d’argent croissantes pour obtenir l’état d’excitation désiré, (2) agitation ou irritabilité lors des tentatives de réduction ou d’arrêt de la pratique du jeu, (3) efforts répétés mais infructueux pour contrôler, réduire ou arrêter la pratique du jeu, (4)

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8

prévision de tentatives prochaines ou par des moyens de se procurer de l’argent pour jouer), (5) joue souvent lors des sentiments de souffrance/mal être (p.ex., sentiments

d’impuissance, de culpabilité, d’anxiété, de dépression), (6) après avoir perdu de l’argent au jeu, retourne souvent jouer un autre jour pour recouvrer ses pertes (pour « se refaire »), (7) ment pour dissimuler l’ampleur réelle de ses habitudes de jeu, (8) met en danger ou a perdu une relation affective importante, un emploi ou des possibilités d’étude ou de carrière à cause du jeu, et (9) compte sur les autres pour obtenir de l’argent et se sortir de situations financières désespérées dues au jeu. La sévérité du diagnostic de jeu d’argent pathologique peut être cotée à des degrés variés, soit léger (présence de quatre à cinq critères), moyen (présence de six à sept critères) ou grave (présence de huit à neuf critères). Enfin, le diagnostic du trouble n’est pas posé s’il est mieux expliqué par un épisode de manie.

Malgré un intérêt empirique croissant envers la négociation boursière excessive, les études sur le phénomène en psychologie clinique demeurent rares. Quelques études ont relevé des similarités entre des investisseurs excessifs et des joueurs pathologiques en termes de personnalité, de profil psychologique et de comportements (Grall-Bronnec et al., 2015; Granero et al., 2012; Marković, Nikolac, Tripković, Golubović & Ćustović, 2012; Turner, 2011). Granero et al. (2012) évoquent quelques raisons pour expliquer cette lacune dans la littérature. D’une part, certains investisseurs excessifs pourraient avoir tendance à attribuer leurs pertes à des circonstances externes, ce qui favoriserait une minimisation d’un potentiel problème par l’investisseur. Une autre raison serait liée au prestige associé à la négociation boursière: celui-ci génère possiblement une honte importante qui empêcherait les investisseurs excessifs de rechercher de l’aide lorsque nécessaire et, par conséquent, aux chercheurs de s’y intéresser davantage. En plus de pallier une lacune dans la littérature empirique, une meilleure compréhension du phénomène de la négociation boursière

excessive serait bénéfique pour les intervenants travaillant auprès de clientèles affectées par la dépendance. Bien qu’ils soient documentés sur le jeu d’argent pathologique, les

ramifications particulières de ce trouble dans le contexte des marchés boursiers sont encore peu connues, notamment vu la rareté des études sur ce sujet. Une intervenante de la ligne d’aide Jeu : Aide et Références énonce qu’au cours de l’année 2017-2018, 0,4% des clients ont contacté la ressource quant à des préoccupations liées à la négociation boursière

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9

sur cette problématique pour laquelle la ligne d’aide est sollicitée, et qu’il serait donc intéressant d’en connaître davantage à ce sujet (H. Hamel, communication personnelle, 21 juin 2016).

La présente thèse

L’arrivée d’Internet a permis d’accroître l’accessibilité des marchés boursiers pour les investisseurs individuels. Comme ceux-ci seraient enclins à afficher des comportements irrationnels qui favorisent la négociation boursière excessive, la finance comportementale a tenté de pallier les lacunes des théories classiques en finance en tenant compte des

dimensions émotionnelles et psychologiques de la prise de décision financière. Toutefois, la négociation boursière excessive commence à être étudiée selon une perspective en

psychologie clinique qui conçoit celle-ci comme une potentielle forme de problème de jeu. Quelques études se sont penchées sur la question, où des liens ont été faits avec les

manifestations du jeu d’argent pathologique (Granero et al., 2012; Grall-Bronnec et al., 2015; Marković et al., 2012; Turner, 2011). Par contre, les études empiriques sont rares comparativement aux articles conceptuels ayant été publiés sur le sujet; l’état des

connaissances empiriques quant aux comportements spécifiques sur les marchés boursiers manifestés par les investisseurs excessifs est encore rudimentaire. Ainsi, l’objectif général de la présente thèse est d’explorer les manifestations de la négociation boursière excessive chez des investisseurs transigeant sur Internet. En vue d’atteindre cette visée, deux études originales ont été réalisées. La première étude vise à explorer les perceptions

d’investisseurs en ligne quant aux manifestations et conséquences d’une pratique excessive à la négociation boursière en ligne, ainsi que les liens et/ou différences de celle-ci avec le jeu d’argent pathologique. Quant à la seconde étude, elle vise à explorer, par le biais d’entrevues téléphoniques, les comportements de jeu sur les marchés boursiers rapportés par un échantillon d’investisseurs en ligne selon leur score à une version de l’Indice de gravité du jeu problématique (IGJP; Ferris & Wynne, 2001) adaptée pour les activités boursières, soit l’IGJP-Bourse.

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10

Chapitre 2

What characterizes excessive online stock trading? A qualitative study.

Melanie Dixon1, B.A., Isabelle Giroux1, Ph. D., Christian Jacques1, M.Ps., and Philippe Grégoire2, Ph. D.

1

Faculté des sciences sociales, École de psychologie, Université Laval

2

Faculté des sciences de l’administration, Département de finance, assurance et immobilier, Université Laval

This study was funded by the Fonds pour la prévention et le traitement du jeu de l’Université Laval. It was awarded the Journal of Gambling Issues’ Scholar’s Award for

Research Excellence in May 2018.

Citation : Dixon, M., Giroux, I., Jacques, C. & Grégoire, P. (2018). What characterizes excessive online stock trading? A qualitative study. Journal of Gambling Issues, 38, 8-26. doi: http://dx.doi.org/10.4309/jgi.2018.38.2.

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12

Résumé

La négociation boursière excessive semble partager des caractéristiques communes avec le jeu d’argent pathologique. Toutefois, il est possible que l’utilisation des critères de ce trouble pour évaluer la négociation boursière excessive ne soit pas entièrement adaptée, puisqu’elle ne rendrait pas compte de caractéristiques spécifiques qui la distinguerait du jeu d’argent pathologique. Cette étude vise donc à explorer les perceptions d’investisseurs en ligne (N = 13) quant aux manifestations et conséquences de la négociation boursière

excessive sur Internet, ainsi que ses liens avec le jeu d’argent pathologique. Des analyses de contenu ont été effectuées à partir de données recueillies dans deux groupes de discussion formés selon la fréquence des transactions (c.-à-d., occasionnellement ou régulièrement). Les résultats révèlent des manifestations d’une pratique excessive à la bourse en ligne telles que la préoccupation excessive et les comportements fréquents, et des conséquences qui affecteraient les finances, les relations, le travail et la santé. Les liens perçus entre la négociation boursière excessive sur Internet et le jeu d’argent pathologique concernent une incapacité à se contrôler et une tendance à chercher à se refaire après les pertes. Malgré ces similarités, l’évaluation des comportements de négociation boursière devrait considérer des aspects spécifiques, notamment l’état des marchés. Les implications pour des études futures sont discutées.

Mots-clefs: négociation boursière; jeu en ligne; jeu d’argent pathologique; comportements de jeu.

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13

Abstract

Excessive online stock trading appears to share similarities with gambling disorder. However, using gambling disorder criteria to assess excessive trading may not allow a full understanding of this phenomenon as specific aspects of the trading context that differ from gambling may be overlooked. This study explores the manifestations and consequences of excessive trading and its links with gambling disorder via the perceptions of online stock traders themselves. Data for thematic analysis were collected from a sample of online stock traders (N = 13) divided into two focus groups based on trading frequency (i.e., on a regular or occasional basis). Perceived manifestations of excessive trading included excessive preoccupation and frequent behaviors, and consequences that affect finances, relationships, work and health. Perceived links between gambling disorder and excessive trading

concerned a shared incapacity to control behaviors, and chasing losses. Though excessive trading and gambling disorder are similar on many grounds, the assessment of trading behaviors should consider specific aspects such as the context within which they occur (e.g., state of the market). Implications for future research on excessive trading behaviors are discussed.

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14

What characterizes excessive online stock trading? A qualitative study

Gambling is a form of entertainment that involves taking a risk with money. All types of gambling are characterized by an irreversible bet where chance determines the outcome in part or in whole, resulting in a win or a loss (Ladouceur, Sylvain, Boutin & Doucet, 2002). These characteristics can also be applied to stock market trading, where transactions involve fees and the market can shift in favor or disfavor of an investor’s financial interests. A short-term timeframe makes returns practically impossible to predict, thus making it akin to gambling (Chordia, Roll & Subrahmanyam, 2005).

Gambling behaviors on the stock market have been surveyed over the past decade in prevalence studies in Canada (e.g., Kairouz & Nadeau, 2014; R. A. Malatest & Associates, 2014; Wood & Williams, 2009) and the United States (e.g., Engwall, Hunter & Steinberg, 2004; Shapira, Ferguson, Frost-Pineda & Gold, 2002). Stock trading has become

increasingly popular since the advent of the Internet. Bogan (2008) reports that the use of computers in 2002 had a larger impact on stock holding rates in households that did not possess any stock versus those that did in 1992. Online banking and stock exchanging via mobile devices almost doubled between 2008 and 2009 (ComScore, 2009), and stock trading was among the fastest-growing categories of Internet content to be accessed by browser with the audience of such sites increasing from 3.12 to 4.82 million between 2009 and 2010 (i.e., 50% change) (ComScore, 2010). Online trading offers benefits that may spark investors’ interest. It allows for increased and direct accessibility to the market, which in return contributes to reduced transaction times and costs (Barber & Odean, 2002). However, these benefits may also make it easier for individual investors to trade in an excessive manner. In Canada, 1.4% of the population reported practicing online day trading between 2006 and 2007, and 6.3% within this group also reported having gambling

problems (Wood & Williams, 2009).

Gambling has been studied as a motivation to trade for investors. For example, Bauer, Cosemans and Eichholtz (2009) illustrate how option trading appears to be

motivated by gambling. Options are volatile products insofar as they involve an attempt at estimating the value of a title in the hope of purchasing/selling it to make a profit; they are

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not based on the true value of a title, but rather on a projected value. Bauer et al. (2009) add that positive skewness of gains with options is an element that seems to attract certain traders. Their sample was composed of individuals who traded options (n = 26,266) and individuals who traded less volatile titles (equity traders; n = 41,880). The negative performance of option traders did not seem to influence them to trade less or differently whereas equity traders appeared to adjust their strategies after experiencing losses in order to minimize them in future trades. This finding suggests that option traders were not solely motivated by financial gain, but possibly also by the thrill inherent to risk-taking in

gambling. Moreover, Markiewicz and Weber (2013) assessed the nature of risk-taking in gambling and investing with a sample consisting mostly of young male university students (N = 633). Their study shows that a high gambling propensity as measured by a subscale of the Domain Specific Risk-Taking scale (DOSPERT) (Weber, Blais & Betz, 2002), a measure for risk-taking in five domains (financial decisions including gambling and investing, health/safety, recreational, ethical and social decisions), predicts trading volume and participation in day trading. This result is interesting given that the gambling and investing scales of the instrument did not correlate; the motives for practicing gambling and investing were found to be different. Indeed, instrumental risk-taking was the motive for investing (i.e., taking a risk to produce a result, such as a financial gain), while sensation-seeking was the motive for gambling (i.e., the risk-taking behavior is the end in itself). Since the investing and gambling subscales did not correlate despite gambling being a predictor of high-volume trading, it is possible that gambling and investing were considered as two fundamentally different activities as measured by the DOSPERT. However,

excessive trading may be a phenomenon that overlaps both gambling and investing domains, where both share certain similarities, but also have differences that make excessive trading a distinctive form of gambling problem.

When gambling behaviors become excessive, they become the source of clinical concern. Gambling disorder is listed under the addictive disorders category in the fifth edition of the Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-5) (American Psychiatric Association [APA], 2013). Chasing losses is recognized as the pivotal criterion of gambling disorder, where the individual continues to wager in the hope of reclaiming the

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money lost in previous unsuccessful bets. In this vein, Lister, Nower and Wohl (2016) show that higher problem gambling severity and gambling goals predict chasing behavior in slot machine gamblers. They add that individuals who gamble in a goal-oriented manner may show more difficulty setting limits for their gambling behaviors, which in turn may lead to chasing losses. Troubles with limit-setting could also be explained by a deficit in self-regulation that is typically observed in problem gamblers (Bergen, Newby-Clark & Brown, 2012). Other behaviors observed in gambling disorder include efforts to regulate mood and sensation-seeking through gambling, and difficulty regulating thoughts and behaviors relative to gambling. Consequences of gambling problems may be of relational (e.g., family dysfunction), psychological (e.g., alcohol and drug use, psychiatric conditions such as anxiety and depression, suicidal ideation and attempts), professional (e.g., loss of employment) and/or financial nature (e.g., bankruptcy because of betting; Shaffer & Korn, 2002).

Case studies have been carried out to explore the manifestations of excessive trading as a form of gambling problem on the stock market, and how it relates to gambling disorder. The case study of David recounts the story of a recovering excessive trader

(Turner, 2011). At first, David’s investments were small and conservative, but after gaining considerable financial return, his transactions began escalating into riskier ones. He would borrow money to continue his trading activities after experiencing financial losses. He would also attempt to “average down” losses, which consists in continuously buying falling shares, thus lowering the average purchase price, in the hope of a reversal. This behavior resembles chasing losses, which is typical in gambling disorder. At one point in his story, David compares his excessive trading to gambling on slot machines: “akin with a slot machine player mentality, I could not leave the machine. I was possessed with the need to keep pumping money until payout” (p. 120). This attitude of perseveration contributed to his accumulation of hundreds of thousands of dollars in debt over the span of a decade. David also experienced several other consequences such as social isolation, shame and guilt which brought him to conceal his trading problem from his family, excessive preoccupation and screening of stock markets, and loss of productivity and employment. After revealing his trading problem to his wife and seeking treatment, David pointed out that there are

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strong links between excessive trading and other gambling activities, and that one does not have to play cards or the slot machines to become a problem gambler.

Grall-Bronnec et al. (2015) also conducted a series of case interviews with eight traders. These participants had consulted an outpatient clinic for a clinical or subclinical trading problem based on the diagnostic criteria for gambling disorder as specified in the DSM-5. To assess the trading problem, the researchers replaced the term “gambling” with “trading” in the diagnostic interview. In addition to observing most of the same

manifestations mentioned in David’s case (e.g., chasing losses, trading more riskily, excessive preoccupation; Turner, 2011), the participants also exhibited a tendency to lie to conceal the extent of their trading activities. They invested in risky titles such as leverage products and traded within a short-term timeframe (mostly intraday) and they were constantly checking the quotes of their holdings within a day. Interestingly, all the traders considered that they had acquired a level of expertise related to trading. However, this sense of expertise did not prevent them from incurring losses. Rather, it may have triggered a sense of heightened and unrealistic confidence in their trading predictions and strategies. This bias, known as overconfidence in the field of behavioral finance (Barber & Odean, 2002), may have induced traders to take important risks that they erroneously perceived as well calculated. This perception ultimately cost them as their sense of confidence in their decisions impeded a thorough assessment of risk for their shares.

Granero et al. (2012) conducted one of the first empirical studies aiming to better understand the differences between the profiles of three groups of pathological gamblers, including excessive traders. Their sample of participants was screened and diagnosed with pathological gambling in accordance to the diagnostic criteria of the DSM-IV-TR (APA, 2000), which was the version in effect at the time of the study. All groups were constituted of individuals who presented at an outpatient treatment clinic and diagnosed with: (1) a primary gambling problem on the stock market (n = 18); (2) a secondary gambling problem on the stock market (n = 76); or (3) a gambling problem that was not primarily nor

secondarily on the stock market (n = 1,376). Three measures were used to profile the groups: the South Oaks Gambling Screen (SOGS), the Symptom Checklist – 90 items – Revised (SCL-90-R), and the Temperament and Character Inventory – Revised (TCI-R).

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Although results must be interpreted carefully due to the different sample sizes for each group, the three profiles of pathological gamblers were found to be similar on

psychological variables. This suggests that individuals who trade excessively share similarities with individuals who gamble excessively. Those similarities may explain why excessive trading has been evaluated with gambling disorder criteria in previous studies. However, this method of assessment may not take into account the distinctive aspects of excessive trading that set it apart from gambling disorder.

Similar questions concerning the assessment of other gambling-related issues have been addressed in research. The study of gambling disorder itself faced the same issue as it began to be studied as a form of addictive disorder. Formerly known as pathological gambling when it first appeared in the DSM-III and classified as an impulse-control disorder not otherwise specified (APA, 1980), gambling disorder appeared to share many clinical characteristics with substance addiction disorders as research progressed on the topic. However, gambling disorder is also characterized by certain manifestations that are specific and distinctive from substance use disorders, such as chasing losses. Likewise, poker players’ erroneous thoughts were historically assessed with measures that were developed with gamblers who participated in gambling activities of pure chance (e.g., roulette, slot machines, etc.). This caused certain typical thoughts of poker players to be incorrectly interpreted as false, because assessment measures were not adapted to consider the specific aspect of skill inherent to the game (Brochu, Sévigny & Giroux, 2015;

Lévesque, Sévigny, Jacques & Giroux, 2017). Thus, specific characteristics in excessive trading may be overlooked when using criteria intended to measure gambling-related behaviors that were studied in individuals who partake in gambling activities such as poker, roulette, or slot machines. Namely, underlying motivations for trading and gambling can be different (Markiewicz & Weber, 2013). Also, while gambling typically has a negative expected return over a long-term period (Ladouceur et al., 2002), stock trading is above all a method of investment; the expected return is usually positive.

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19

Objectives

Although there is evidence that excessive trading is akin to gambling on the stock market, this evidence is mostly based on studies with methods that have applied gambling disorder criteria to assess excessive trading. Hence, the unique disorder-like features of this complex clinical phenomenon have seldom been studied. A good starting point would be to ask stock traders themselves what they consider as manifestations of excessive trading and its links to gambling disorder, which has never been attempted in previous research to our knowledge. A way to explore the perceptions of individuals in depth on a certain topic, namely concerning the manifestations of excessive trading, is through the application of a qualitative research method. Qualitative research provides rich results with respect to the personal experiences of participants. Indeed, qualitative researchers are usually more concerned with the meaning that participants attribute to an experience rather than the experience itself, with the aim of eventually establishing causal relationships between variables (Willig, 2001). In this light, the goal of the present study is to explore the

perceptions of a sample of online traders concerning the manifestations and consequences of excessive trading and its links to gambling disorder. This study aims to answer the following questions:

 What signs are perceived as part of an excessive practice of stock trading?

 What consequences are perceived as resulting from an excessive practice of online stock trading?

 How do excessive trading behaviors relate to gambling disorder? How are they similar and/or different?

Method Design

A popular means of collecting data destined to qualitative research and analysis in social sciences is the focus group (Vaughn, Schumm & Sinagub, 1996). Focus groups constitute “a way of collecting qualitative data, which – essentially – involves engaging a small number of persons in an informal group discussion (or discussions), ‘focused’ around

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a particular topic or set of issues” (Wilkinson, 2004, p.177). They are especially useful in acquiring information about personal experiences, such as thoughts, perceptions, feelings and opinions (Krueger & Casey, 2014). They are often used in exploratory studies as they aid in establishing an anchor point that guides subsequent research (Vaughn et al., 1996).

Participants

In October 2012, a recruitment advertisement was sent twice by email to the community of Université Laval. The inclusion criteria were: (1) to be 18 years of age or older, (2) to have held an online stock trading account over the course of the last 12

months, (3) to have traded stock online at least once from their personal account (purchase or sale) over the last 12 months, and (4) to accept to participate in a two-hour

audio-recorded focus group discussion. Out of 26 persons who responded to the advertisement, 20 were admissible. After considering personal schedules and availabilities for their

attendance, the final sample included 13 participants who were divided into two groups based on trading frequency: one group traded stock online occasionally (i.e., less than once a week; n = 7), and the other traded regularly (i.e., at least once a week or more; n = 6). The size of each group was considered ideal as per guidelines in the field (see Krueger & Casey, 2014). Grouping participants based on transaction frequency ensured that participants would be among traders with similar habits to theirs, which would facilitate self-expression and, if they desired, the disclosure of personal experiences without fearing judgement from participants with strongly different habits. Participants in the first group were mostly men (5 out of 6), while the second group was entirely constituted of men. The mean age of the participants was 38 years old, ranging between 19 and 71.

Instruments

Telephone screening interview. The initial telephone contact with participants aimed to explain the study and screen their admissibility, and gather information concerning age and gender.

Moderator’s guide. The focus group moderator’s guide included two sections with

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about the manifestations of excessive trading as well as their links with gambling disorder. Participants were asked whether they thought it is possible to develop a problem or an addiction to trading and, if so, what signs and consequences would be indicative of an excessive trading problem, and in which ways an excessive online trader could be

compared to a pathological gambler. Other questions that were not the focus of the current study concerned the links between excessive trading and other types of addictions such as an Internet addiction, workaholism or compulsive buying disorder, which gambling

activities most resembled excessive trading, which characteristics a good trader must have, which behaviors and attitudes would characterize an online trader that acts like a gambler, and their thoughts on brokerage firms selecting their brokers on the basis of their skills at poker.

Procedure

The focus groups were held at Université Laval in November 2012 and moderated by two psychology doctoral students. A financial compensation of CAN $75 was offered to the participants. The audio content of both meetings was recorded on compact discs. The transcription of each group verbatim for the purpose of analysis was completed by two undergraduate research assistants.

Data Analysis

Thematic analyses were performed on both verbatim by the first author. This method of analysis was conducted in five chronological steps described by Guest and MacQueen (2008). In the first step, the first author familiarized herself with the data to be analyzed. This step was achieved by reading the content of both verbatim from beginning to end at least once, followed by a search for patterns, recurring ideas or other data that was relevant to the research questions. The second step consisted in elaborating a system of codes, which were much more specific than the themes within which they were

encompassed. The third step consisted in a first coding of the whole data set by the first author. This step was carried out with QDA Miner version 4.1.21 software, a product of Provalis Research. The fourth step consisted in an inter-rater agreement procedure to insure reliability of the analysis. To perform this step, a psychology doctoral student with

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experience in qualitative analysis familiarized herself with the coding manual. Although an inherent feature of qualitative research is the subjectivity of the researchers and coders, certain measures can be taken to maximize the credibility of the findings, ensuring that they do not simply reflect one coder’s individual bias or agenda. To accomplish this, two coders met twice to debate codes (identified by the first author) and collaboratively agreed on the most meaningful interpretations of the focus group content. This process also included the calculation of an inter-rater agreement statistic, as described by Cohen (1960), on 50% of the verbatim content. An inter-rater agreement of 80% was set, in line with intercoder reliability standards (Neuendorf, 2002). Disagreements regarding the code definitions were discussed and the coding manual was adapted in consequence for an excellent final inter-rater agreement of 99.4% (Kripendorff’s alpha = 0.89). Finally, the fifth phase was the interpretation of the results, which consisted in reflecting on the meaning of the themes and the way in which they provided answers to the research questions (see Results).

Results

The results are presented with respect to the research objectives of the study. Each theme is explained and illustrated by relevant quotations. All quotations were translated from French to English with care for the original intent of the message.

Signs of Excessive Trading

Themes evoked regarding the manifestations of an excessive practice of online stock trading generally concerned the considerable place that trading activities took in an online stock trader’s life. This translated into three main themes, among which the concept of excess was the main thread.

Excessive preoccupation. This perceived manifestation of excessive trading may

take many forms, such as thinking about investments when it is impossible to go online to check them, or worrying about quotes if they have not been checked for a certain period of time (e.g., a week). Excessive preoccupation was linked with consequences, namely on health (e.g., sleep problems) or on work (e.g., interference with work).

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Nobody has ever complained about it, but personally, when I check my shares at the office, I don’t consider myself to be, uh, a role model, a good example or anything like that. And yet, I still do it. I could only check at noon, but no. At one point: Ah! What I bought two hours ago, I wonder where it has landed?

Frequent behaviors. The frequency of behaviors such as checking stock prices and

information search was reported as an aspect that distinguishes the excessive from the non-excessive online stock trader. Investing oneself non-excessively in online trading activities may bring the investor to neglect other domains of his life. In this vein, it was discussed that short-term investors such as day traders were possibly at higher risk of developing an excessive trading problem as they must monitor their shares and market fluctuations more frequently than long-term investors.

A person who trades every day, you don’t have a choice but to be there all the time, to always pay attention, whereas in long-term trading, you can let things go for a day or two, even up to a week depending on what you’ve invested in, without always having to wonder what is going on.

The role of limits. Limits were evoked as either a protective factor against

developing excessive trading habits, or as a contributive factor to it. Namely, their absence may encourage frequent behaviors such as checking quotes or markets, or making

transactions. Limits may also influence the extent to which the online trader grants his time and energy to his trading activities and/or prioritizes them over other things in his life, such as personal relationships or work. They may be self-imposed, allowing the online trader to avoid excess by better controlling his trading habits.

I check every day, that’s for sure. However, I limit the means that allow me to check. I don’t have an iPhone or other gadgets that alert me every time something moves because personally, I think I could develop an addiction if I had access to those tools.

Moreover, limits may also have a positive influence even if they are imposed by the environment. Indeed, they may aid in preventing excessive trading behaviors that the trader may have difficulty controlling on his own.

Sometimes I am glad when I have meetings because I can’t check what is going on. Or when I have activities during the weekend, although I do sometimes

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trade in the Forex or gold or whatever. On weekends they are closed, but I mean on days like tomorrow, I take the day off to do other stuff. In those moments, I can’t check my shares. I could probably still open some positions tomorrow morning, and in the evening I will return and find out whether I won or lost, but I will be unavailable to check during the day. It is a good thing that I can’t check.

However, limits may also be perceived negatively, as they could prevent an online trader from trading as much as he wishes.

For example, when a position closes at 5 p.m., I don’t return to check my graph; I know it’s over. However, if I am trading in the Forex, I can continue to check and the only thing that will make me stop is once Friday 10 p.m. hits, and then I have a two-day gap, otherwise I check. And even then, I have to analyze my titles to know which positions to take on Monday.

Consequences of Excessive Trading

The presence of consequences in the online trader’s life was viewed as an indicator of excessive trading. Organizing one’s life around trading and lacking or neglecting other activities was reported as the source of a problem.

I think that if you have a balanced life, if you have lots of things to do, you can avoid problems, just like for everything else. If you concentrate your life on one thing only, if the only thing you like to do in life is collect hockey cards, then you won’t do anything else, and you won’t see your friends anymore, and you will eat alone. The same goes for trading. If you’re always on the market and you’re counting your cents, if you don’t do anything else with your life, if you don’t buy a car because a car is an expense, “I’m going to invest my money, I won’t buy a house, it is an expense.” Some people say that. I go in forums and there are people in Québec who say they will never buy a house because it is expensive, whereas the stock market will always go up or whatever. It’s like concentrating your life on the stock market, focusing on one thing and closing yourself off from the rest of the world so you can just trade all the time. That is one thing you shouldn’t do, so have a life filled with many passions and interests.

The consequences that were discussed concerned several domains, including financial, relational, professional/academic and health (i.e., physical and psychological). Relational consequences that were discussed included conflicts, lying, social isolation and

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