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La visée générale de cette thèse était d’explorer les manifestations de la négociation boursière excessive selon une perspective de psychologie clinique, soit en tant que

potentielle forme de problème de jeu. Afin de répondre à cet objectif, la première étude employait une méthodologie de recherche qualitative en vue d’explorer les perceptions d’investisseurs en ligne quant aux signes et conséquences d’un problème de négociation boursière excessive, et les liens de celui-ci avec le jeu d’argent pathologique. La seconde étude explorait les comportements d’investisseurs en ligne en fonction de la sévérité de la négociation boursière excessive, et ce, à l’aide d’une mesure de dépistage de problèmes de jeu adaptée pour les activités boursières.

La raison d’être de la première étude était de voir si des manifestations spécifiques à la négociation boursière excessive émergeraient des groupes de discussions tenus avec des investisseurs en ligne. Les études empiriques en psychologie clinique ayant eu recours à des instruments de mesure destinés aux joueurs pour évaluer des investisseurs excessifs, il est possible que ces instruments ne tiennent pas compte de comportements plus spécifiques, voire uniques à la négociation boursière excessive. Cette même observation a récemment été mise de l’avant par Arthur, Williams et Delfabbro (2016). Essentiellement, les résultats de la première étude suggèrent qu’il y a des ressemblances perçues par les participants entre les signes de la négociation boursière excessive et le jeu d’argent pathologique. Sans être des experts quant à ce trouble, il est néanmoins intéressant que les investisseurs aient spontanément évoqué des manifestations centrales liées aux problèmes de jeu, soit la tendance à chercher à se refaire, l’incapacité à se contrôler et la présence de conséquences significatives dans la vie de l’investisseur.

Blaszczynski et Nower (2002) ont avancé qu’au cœur des problèmes de jeu se retrouve une difficulté au niveau de l’autorégulation, celle-ci définie par « des tentatives récurrentes et non-fructueuses de résister à une forte envie de joueur dans le contexte d’un désir réel de cesser le jeu » (traduction libre, p. 488). Or, les marchés boursiers sont d’une immense complexité : leur structure dynamique, l’éventail d’informations, de

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grâce à l’Internet, ainsi que la prise de risque financier inhérente à l’investissement constituent un ensemble de facteurs qui pose un défi de taille en termes d’autorégulation aux investisseurs. Ceux-ci doivent donc être en mesure de sélectionner les informations qui leur seront pertinentes et donc, de savoir quand s’arrêter pour éviter la perte de contrôle. Il est donc possible de se demander si certains investisseurs pourraient avoir de la difficulté à s’auto-réguler lorsqu’ils transigent en ligne. En plus d’évoquer directement une incapacité à se contrôler en tant que lien avec le jeu d’argent pathologique, les investisseurs des groupes de discussion ont cité des conséquences sévères de la négociation boursière excessive qui dépeignaient l’image d’un investisseur qui perd le contrôle (p. ex., interrompre ou retarder son sommeil pour transiger durant la nuit, perte de relations importantes, idées suicidaires, etc.). Considérant que les joueurs problématiques ont tendance à avoir une capacité

d’autorégulation inférieure à celle de joueurs moins problématiques (Bergen, Newby-Clark & Brown, 2012), il serait intéressant de vérifier si cette tendance se voit également chez les investisseurs excessifs. Une étude potentielle consisterait à administrer une mesure pour l’autorégulation (p. ex., le Self-Control Scale (SCS) élaboré par Tangney, Beumeister & Boone, 2004) et comparer les investisseurs selon leur degré de risque pour un problème de négociation boursière (mesuré par l’IGJP-Bourse, par exemple).

Il a été soulevé dans les groupes de discussion que le contexte des marchés est important à considérer, puisqu’un comportement quelconque à la bourse (p. ex., transiger avec des titres dérivés) n’est pas toujours nécessairement problématique en soi. Certes, un comportement isolé n’est pas forcément la cause d’un problème, mais bien l’accumulation des conséquences d’un ensemble de comportements. D’ailleurs, les instruments de

dépistage se basent sur cette notion d’accumulation afin de déterminer le degré de sévérité des habitudes de jeu des joueurs, comme avec l’Indice de gravité du jeu problématique (IGJP; Ferris & Wynne, 2001), le South Oaks Gambling Screen (SOGS; Lesieur & Blume, 1987), ou même les critères diagnostiques du DSM-5 (APA, 2013). Toujours en lien avec le contexte dynamique des marchés évoqué dans les discussions de groupe, des écrits en finance démontrent que les investisseurs dont le rendement s’améliore avec le temps sont ceux qui apprennent de leurs erreurs et réévaluent leurs stratégies (Bauer, Cosemans & Eichholtz, 2009; Nicolosi, Peng & Zhu, 2009; Seru, Shumway & Stoffman, 2009). Or, ceci laisse croire que le fait de persévérer plutôt que de réviser ses stratégies après avoir subi des

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pertes pourrait indiquer des motivations relevant davantage du jeu que du placement. Bauer et al. (2009) ont proposé cette même interprétation après avoir observé que la performance d’investisseurs transigeant avec des titres à option ne s’améliorait pas au fil du temps en dépit de pertes financières importantes.

La contribution novatrice de la seconde étude de cette thèse repose sur son utilisation d’une mesure pour le dépistage de problèmes de jeu adaptée pour les activités boursières afin d’évaluer les comportements excessifs d’investisseurs en ligne. Cela a permis non seulement de corroborer des résultats quant à certains comportements de négociation boursière excessive ayant été observés dans des études menées auprès de populations cliniques, mais également de fournir de nouvelles pistes d’exploration en recherche et en pratique. Les résultats de cette étude ont permis d’élargir le répertoire de comportements de négociation boursière (p. ex., types de titres, objectifs financiers, émotions liées aux transactions, etc.) sur un continuum de sévérité, ce qui permettra de mieux distinguer les investisseurs à risque de développer un problème de négociation boursière excessive de ceux qui le sont moins. Une limite de l’étude concerne la taille de l’échantillon qui n’a pas permis d’évaluer les comportements spécifiques au groupe le plus problématique de l’IGJP. Des recherches futures visant à reproduire la méthodologie de l’étude pour documenter les comportements d’investisseurs en ligne devraient tenter de recruter un plus grand nombre d’investisseurs excessifs problématiques selon l’IGJP- Bourse. Ceci permettrait entre autres de déterminer si ce groupe manifesterait d’autres comportements que ceux ayant été mis en relief dans cette étude avec le groupe à haut risque (investisseurs à risque modéré et problématiques). Pour ce genre d’étude, le recrutement pourrait viser dès le départ des investisseurs qui pratiquent la spéculation boursière (p. ex., transigent à court terme), puisque celle-ci semble être attirante pour les investisseurs à haut risque qui seraient davantage motivés par le jeu que l’investissement.

Bonnaire, Bungener et Varescon (2006) ont proposé deux sous-groupes de joueurs en lien avec leur tendance à rechercher des sensations fortes: elle serait moins élevée chez les joueurs qui préfèrent les jeux de hasard et d’argent (JHA) de pur hasard (habituellement choisis par les joueurs cherchant à fuir des affects désagréables) que chez les joueurs préférant des JHA avec une part d’habileté (joueurs qui, souvent, cherchent à vivre une

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stimulation forte par le jeu). En termes de caractéristiques structurelles, la négociation boursière excessive crée un amalgame intéressant en présentant des composantes à la fois de JHA de pur hasard (p. ex., la spéculation boursière comme les transactions à court terme et les titres de type « loterie ») et d’habileté (p. ex., connaissances du marché, stratégies et

outils de transaction). En faisant le parallèle avec les résultats la deuxième étude de cette thèse, il est possible de se demander si une raison pour laquelle les investisseurs excessifs jouent à la bourse est qu’ils recherchent une certaine stimulation plutôt qu’une distraction d’émotions négatives qui pourraient être rencontrées dans le cas de difficultés

psychologiques quelconques (p. ex., comorbidités). En effet, concernant les variables psychologiques, aucune différence ne s’est révélée entre les groupes au niveau des

variables émotionnelles négatives (p. ex., irritabilité/impatience/tristesse lorsqu’impossible de transiger), mais des différences ont été trouvées quant à certaines variables

émotionnelles positives (p. ex., les sensations fortes après avoir effectué des transactions, excitation le matin après l’ouverture des marchés). Des études futures pourraient donc s’attarder davantage à la question des comorbidités chez les investisseurs excessifs afin de voir si leurs motivations à jouer à la bourse pourraient avoir un lien avec celles-ci.

La négociation boursière est perçue comme une activité à la fois prestigieuse, rationnelle et utile sur le plan économique (Grall-Bronnec et al., 2015). Ceci a été proposé comme explication à un résultat de la seconde étude ayant démontré que les participants les plus à risque pour un problème de négociation boursière excessive ont davantage rapporté une impression d’avoir transigé excessivement que les deux autres groupes. Compte tenu de cette perception sociale positive de la négociation boursière – voire même comme une forme de jeu socialement acceptable – il est possible que les investisseurs se sentaient moins intimidés de révéler leur sentiment d’avoir transigé excessivement. À l’inverse, les joueurs problématiques ont plutôt tendance à éprouver de la difficulté à révéler leurs habitudes de jeu excessives, et ce, vu la perception sociale négative entourant les JHA (Suurvali, Cordingley, Hodgins & Cunningham, 2009). Il est également possible de se demander si ce prestige relatif aux marchés boursiers est un élément pouvant attirer un certain profil de joueurs, notamment des individus ayant des préoccupations d’ordre narcissique. Dans cet ordre d’idée, Ledgerwood et Petry (2006) ont décrit une catégorie de joueurs motivés par des besoins relevant du narcissisme tels que la recherche d’attention ou

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de sensations. Leur analyse factorielle avec les items du Gambling Experience Measure, un questionnaire évaluant l’expérience et les motivations de joueurs (inspiré de Jacobs, 1988, et de Lesieur, 2001) a révélé un facteur surnommé Egotism, ou égotisme. Celui-ci incluait des items comme un désir de se sentir supérieur (« big shot ») ou comme de la royauté ou un dieu, et un désir d’impressionner les autres avec ses gains. De surcroît, la part d’habileté inhérente à la négociation boursière (c.-à-d. posséder un certain niveau de littératie

financière, comprendre la structure des marchés boursiers, etc.) pourrait également

répondre à un besoin narcissique en procurant aux investisseurs une occasion de mettre en valeur leurs compétences et connaissances. Les résultats de Lévesque, Sévigny, Giroux et Jacques (2017) illustrent cette observation avec un échantillon de joueurs de poker ou d’appareils de loterie-vidéo, où les joueurs de poker ont obtenu des scores plus élevés sur une mesure du narcissisme (Narcissistic Personality Inventory; Raskin & Terry, 1988) comparativement aux joueurs d’appareils de loterie vidéo (ALV). Certes, le poker est un jeu impliquant une part d’habileté où le joueur peut mettre en valeur ses compétences personnelles, chose qui n’est pas possible aux ALV dont le résultat se base entièrement sur le hasard. Il serait donc intéressant que des études futures vérifient l’hypothèse selon laquelle la négociation boursière en tant que forme de jeu sur les marchés boursiers attirerait des individus motivés à jouer pour des raisons relevant de l’égotisme.

Il est intéressant de noter qu’aucune différence n’a été observée entre les trois groupes de l’IGJP-Bourse quant au fait de transiger selon ses connaissances. Comme celles-ci font partie des habiletés que les investisseurs doivent développer pour transiger à la bourse, il est possible d’avancer que tous les investisseurs affirmeront qu’ils recourent à leurs connaissances pour effectuer leurs transactions, ceci incluant les investisseurs à haut risque pour un problème de négociation boursière excessive. Or, serait-ce possible que le fait d’avoir ce bagage de connaissances puisse encourager la surconfiance, voire les illusions de contrôle, chez ce groupe plus à risque d’investisseurs? Grall-Bronnec et al. (2015) ont fait une observation similaire au sujet de leur échantillon clinique d’investisseurs excessifs : ils avaient tous l’impression d’avoir développé une expertise quant aux marchés boursiers. Cette perception les avait menés à croire que leur stratégie était infaillible et ultimement, à prendre de mauvaises décisions qui leur ont été fort coûteuses. Au poker, les illusions de contrôle tendent à être plus prépondérantes chez les joueurs problématiques : ils

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surestiment leurs habiletés personnelles et l’influence de celles-ci sur le jeu

comparativement à des joueurs moins problématiques (Barrault & Varescon, 2013; Bjerg, 2010; Brochu, Sévigny & Giroux, 2015; Lévesque, Sévigny, Jacques & Giroux, 2017). Enfin, il importe de mentionner que les investisseurs à haut risque de l’étude transigeaient de manière spéculative (c.-à-d. de manière risquée et à court terme), donc leurs

connaissances ne les protégeaient pas forcément d’une pratique plus risquée à la

négociation boursière. Si le fait de devoir posséder un certain niveau de connaissances pour transiger à la bourse peut encourager les illusions de contrôle chez les investisseurs, cela se verrait potentiellement dans des études s’intéressant à un contexte de spéculation boursière puisque les retours dans un horizon temporel à court terme sont à peu près impossibles à prédire (Barber, Lee, Liu & Odean, 2014; Chordia, Roll & Subrahmanyan, 2002). Le hasard serait donc une composante à l’avant-plan dans la spéculation boursière, ce qui faciliterait l’évaluation d’illusions de contrôle chez les investisseurs excessifs qui la pratiquent.

Les comportements étudiés dans la deuxième étude pourraient être utiles dans l’élaboration d’instruments de mesure spécifiques pour la négociation boursière excessive. Ils pourraient également fournir des pistes d’évaluation intéressantes pour les intervenants travaillant auprès de clientèles en dépendance. Par exemple, à des fins de prévention, des psychologues organisationnels pourraient éventuellement se servir de ce type de mesure afin de dépister le risque de négociation boursière excessive pour ensuite les sensibiliser et les référer vers des services d’aide au besoin. Récemment, une mesure pour les problèmes à la négociation boursière a été proposée par Youn, Choi, Kim & Choi (2016), qui ont

développé et validé le Stock Addiction Inventory (SAI) avec des items issus d’instruments élaborés pour des clientèles différentes (c.-à-d., une population clinique pour le SOGS et les critères du DSM-5, et une population générale pour l’IGJP). Leurs résultats démontrent l’obtention de deux facteurs, soit les éléments liés à la négociation boursière problématique (p. ex., s’être senti coupable en lien avec ses investissements de l’IGJP) et ceux liés à la pathologie (p. ex., préoccupation quant aux investissements, inspiré du DSM-5). Toutefois, les auteurs mentionnent quelques limites quant à la capacité du SAI à dépister des

investisseurs problématiques; aucune analyse factorielle n’a été effectuée et la validité discriminante des items n’a pas été vérifiée. Une recommandation formulée dans le

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contexte de cette thèse serait donc de valider d’abord la version adaptée des instruments de mesure pour les activités boursières, et ce, avec les populations pour lesquelles les

instruments ont été destinés (c.-à-d. clinique ou générale). D’ailleurs, pour le

développement d’instruments de mesure pour la négociation boursière excessive, les items les plus endossés à l’IGJP-Bourse dans la deuxième étude de cette thèse offrent des critères à considérer, soit transiger pour se refaire (item 3), transiger a causé des problèmes de santé (item 6) et ressenti de la culpabilité en lien avec transactions (item 9).

Quant aux habitudes aux autres JHA, aucune différence ne s’est avérée entre les groupes. Cela signifie que les investisseurs à plus haut risque de l’étude ne jouaient pas forcément plus à d’autres types de JHA que les investisseurs à risque moindre pour la négociation boursière excessive. Or, les résultats montrent que les investisseurs endossent la participation à divers JHA, certains de pur hasard et d’autres avec une part d’habileté. Comme certains auteurs ont abordé la question des similarités de la négociation boursière excessive avec d’autres JHA (Grall-Bronnec et al., 2015; Kumar, 2009; Turner, 2011), il serait pertinent que la recherche s’attarde aux caractéristiques structurelles de celle-ci en vue de mieux comprendre ce qui attire de potentiels joueurs vers les marchés boursiers. Les critères de Bjerg (2010) pourraient servir à cette fin, soit la dimension sociale du jeu (contre adversaires versus contre « la maison »), et l’implication d’une part d’habileté ou non. Une hypothèse proposée dans le cadre de la présente thèse est que les composantes structurelles de la négociation boursière excessive – souvent liée à la spéculation boursière –

s’apparenteraient à celles des paris sportifs. Selon Bjerg (2010), les paris sportifs

constituent un JHA qui sollicite une part d’habileté chez le joueur, mais le rôle du hasard combiné au rôle de la « maison » (c.-à-d. les marchés boursiers) ferait en sorte que l’espérance de gains ne peut jamais surpasser le hasard. De la sorte, l’influence des

connaissances de l’investisseur dans un contexte de spéculation boursière est possiblement triviale, puisqu’il est rare que les prédictions d’investisseurs pour les retours à court terme s’avèrent justes (Barber et al., 2014; Chordia et al., 2002). Une meilleure compréhension des composantes structurelles de la spéculation boursière permettrait donc de mieux comprendre ce qui rend ce type de JHA intéressant comparativement aux autres JHA pour des investisseurs excessifs, et éventuellement, de faire des liens avec la personnalité de ces joueurs spécifiques.

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En somme, l’apport principal des connaissances issues cette thèse est d’avoir élargi le répertoire de comportements associés à la négociation boursière excessive tout en fournissant un appui empirique à sa relation au jeu d’argent pathologique. Les résultats des deux études concordent quant aux comportements manifestés par des investisseurs

excessifs, ce qui supporte les données émergentes suggérant qu’ils sont attirés par des pratiques de spéculation boursière et qu’ils peuvent présenter des comportements similaires aux manifestations principales du jeu d’argent pathologique. Comme les échantillons de participants dans le cadre de cette thèse n’étaient pas issus de populations cliniques, la prudence est de mise quant à l’interprétation de ces comportements comme des

manifestations d’un problème comme tel. Néanmoins, les comportements de négociation boursière excessive mis en lumière dans le cadre de cette thèse concordent avec les résultats d’études ayant été effectuées avec des populations cliniques, en plus de fournir des résultats quant à des comportements d’investisseurs en ligne n’ayant jamais été explorés

empiriquement jusqu’à présent.

À la lumière des résultats et connaissances acquises dans le cadre de cette thèse, quelques pistes de recherche pour des études futures sont proposées :

1) Une validation de la mesure adaptée pour la présente étude, l’IGJP-Bourse, permettrait d’établir sa capacité réelle à dépister adéquatement et fidèlement le risque de problèmes de négociation boursière excessive dans la population générale. Afin de poursuivre la

recherche sur ce phénomène, une plus grande taille d’échantillon permettrait de constituer des groupes fidèles aux catégories d’origine de l’IGJP, dont un quatrième groupe composé des joueurs problématiques (score de 8 et plus à l’IGJP).

2) Il serait pertinent de se pencher sur l’influence des perceptions d’investisseurs quant à leur expertise sur leurs transactions, puisque celles-ci pourraient être erronées et alimenter une pratique excessive de la négociation boursière. Une avenue qualitative sur ce thème serait de tenir des groupes de discussion avec des investisseurs qui transigent à des

fréquences différentes (p. ex., régulièrement versus occasionnellement) afin de voir en quoi ils diffèrent quant à leur perception des rôles du hasard et de l’habileté sur les marchés boursiers. Une avenue quantitative serait d’évaluer l’écart entre le niveau d’expertise perçu et réel (en sollicitant des financiers pour monter des questionnaires à cette fin)

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d’investisseurs, puis de faire le lien avec leurs comportements et leur rendement sur les marchés boursiers.

3) Considérant que l’expérience de gains peut alimenter la surconfiance et ultimement, la négociation boursière excessive, il serait intéressant de documenter davantage les

différentes attitudes d’investisseurs face à leurs gains et leurs pertes, puis de voir en quoi ils diffèrent selon la sévérité de leurs comportements de négociation boursière excessive. La rigidité et la persévérance d’un investisseur dans ses stratégies pourraient signaler une pratique plus risquée sur les marchés boursiers, alimentée davantage par des motivations liées au jeu (p. ex., l’appât du gain, faire rapidement de l’argent) que par un désir

d’améliorer sa performance.

4) Considérant les perceptions de prestige et d’utilité économique entourant les marchés boursiers, Granero et al. (2012) avancent que les problèmes à la bourse sont possiblement minimisés et sous-diagnostiqués. De futures études empiriques pourraient vérifier cette hypothèse en évaluant les perceptions d’investisseurs excessifs eux-mêmes quant à leur degré de risque pour le développement d’un problème à la négociation boursière.

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