• Aucun résultat trouvé

Le protocole traitant de la production de la carte 28A (en annexe) donne les détails sur la façon dont les zones de recharge et de résurgence ont été définies. Le fond de la carte 28A (figure 4.9) reproduit la piézométrie (niveau d’eau) de l’aquifère rocheux régional (carte 20). Des polygones de couleur sont superposés à la carte piézométrique pour souligner les limites des zones préférentielles de recharge et de résurgence. Pour définir les zones préférentielles de recharge, deux types de critères ont été utilisés : une recharge importante au-dessus d’un seuil sélectionné (250 mm/an) et la présence d’un dôme piézométrique (superficie > 1 km2 hors des zones captives). À l’inverse, les zones préférentielles de résurgence ont été identifiées dans les dépressions de la surface piézométrique et les zones de nappe affleurante (< 1 m de profondeur), hors des zones captives et où la recharge est faible (< 50 mm/an). Ces dépressions correspondent souvent à la présence de cours d’eau, mais des zones de résurgence ont aussi été identifiées à des endroits sans cours d’eau, ce qui pourrait représenter de la résurgence diffuse qui peut être indiquée, par endroits, par la présence de milieux humides ou de sols organiques. La carte 28A (figure 4.9) montre aussi la nature du lien entre l’aquifère rocheux et les cours d’eau qui a été définie sur la base des conditions de confinement (carte 17; section 3.3) et de l’épaisseur de la couche argileuse (carte 15B; section 3.2). La présence d’affleurements dans le lit des cours d’eau n’a pas été explicitement considérée pour définir la nature de liens entre les cours d’eau et l’aquifère rocheux. Cependant, cette information avait été intégrée dans les points de contrôle pour la production de la carte d’épaisseur de dépôts meubles et les autres cartes d’épaisseur de sédiments (cartes 15A, 15B et 15C).

Livrable PACES no. 28A : ZONES POTENTIELLES DE RECHARGE ET DE RÉSURGENCE PRÉFÉRENTIELLES

Figure 4.9 : Zones de recharge et de résurgence de l’aquifère rocheux régional montrant aussi la nature des liens entre les cours d’eau et l’aquifère rocheux (carte 28A)

Les critères suivants ont été utilisés pour définir les liens entre les cours d’eau et l’aquifère rocheux :

 Lien « direct » : conditions libres ou conditions semi-captives avec une couverture de dépôts meubles limitée (< 1 m d'argile et > 3 m de dépôts, avec du till en surface)

 Lien « direct discontinu ou lien indirect diffus » : autres conditions semi-captives (par rapport aux conditions semi-captives considérées comme indiquant un lien direct)

 Lien « indirect diffus ou inexistant » : conditions captives

 Lien « non déterminé » : cours d’eau mineurs qui ne sont pas susceptibles de servir d’exutoires importants pour la résurgence de l’eau souterraine (ordre de Strahler < 2)

Pour le contexte des basses-terres du St-Laurent, les cartes 28A et 28B (figures 4.8 et 4.9) montrent de grandes étendues avec une recharge très faible (< 15 mm/an); ces zones correspondent généralement aux endroits avec des accumulations épaisses de sédiments fins (carte 15B) et des conditions captives (carte 17). Ces zones de faible recharge sont particulièrement étendues à l’ouest de Lévis. On retrouve tout de même dans les basses-terres des zones locales de recharge qui sont associées à des affleurements du roc (carte 13) et où les conditions sont libres (carte 17). La partie des basses-terres se trouvant à l’est de Lévis montre ainsi une grande proportion du territoire avec des valeurs de recharge modérées ou élevées. Nous verrons à la section 4.6 que ces conditions de recharge distinctes se reflètent dans les types d’eau souterraine qui se retrouvent dans les parties ouest et est des basses-terres, notamment la présence d’eaux souterraines évoluées chimiquement dans la partie ouest où il y a peu de recharge. Au niveau des zones de résurgence et des liens entre les cours d’eau et l’aquifère rocheux régional, il y a encore un contraste marqué entre les parties ouest et est des basses-terres, de part et d’autre de Lévis. À l’ouest des basses-terres, on retrouve très peu de zones de résurgence et les liens entre l’aquifère rocheux régional et les cours d’eau sont souvent diffus ou inexistants. Dans cette partie ouest des basses-terres, les cours d’eau n’exercent donc pas un effet important sur l’écoulement de l’eau souterraine, ce qui se reflète par une piézométrie très régulière et montrant une tendance générale de l’écoulement vers le fleuve Saint- Laurent (carte 20). Au contraire, dans la partie des basses-terres à l’est de Lévis, les cours d’eau sont souvent en lien direct avec l’aquifère et représentent des exutoires de l’eau souterraine, particulièrement pour la rivière Boyer et dans une moindre mesure pour la rivière du Sud (carte 28A). Cette émergence est apparente par l’effet exercé par les cours d’eau sur la piézométrie (carte 20).

Au-delà de la limite marine, à l’intérieur des Appalaches, on retrouve des valeurs de recharge importantes, allant de 100 à plus de 300 mm/an (carte 28B). Ces fortes recharges sont favorisées par de faibles épaisseurs de sédiments assez perméables sur le roc (carte15B) et des conditions libres (carte 17). Par contre, dans les vallées appalachiennes où il y a des accumulations importantes de sédiments, généralement fins (cartes 15A et 15B) et menant à des conditions semi-captives (carte 17), la recharge peut être très faible (<15 mm/an). On retrouve dans les hautes-terres appalachiennes de nombreuses zones de recharge préférentielle (carte 28A). À cause du relief morcelé et du dense réseau hydrographique, l’étendue des zones individuelles de recharge préférentielle est tout de même assez limitée, et généralement de moins de 10 km de diamètre. Les valeurs maximales de recharge ne se retrouvent généralement pas sur les sommets mais à leurs bordures où la topographie est plus plane (carte 28B); ce qui est causé par les pentes fortes qui mènent à un ruissellement important. Les vallées appalachiennes représentent d’importantes zones de résurgence, même si parfois le lien entre les cours d’eau et l’aquifère rocheux est diffus. De plus, le relief dans les Appalaches est disséqué par un dense réseau de cours d’eau qui représentent des exutoires de l’eau souterraine, même s’ils sont parfois mineurs, car ils sont généralement en lien direct avec l’aquifère rocheux régional (carte 28A). La section 4.6 montre que la recharge importante sur l’ensemble des Appalaches fait en sorte que la géochimie de l’eau souterraine est typique d’une recharge récente. Le pendant négatif de la recharge importante dans les Appalaches est que les aquifères y sont généralement assez vulnérables (carte 22, section 4.5), de sorte qu’on retrouve dans les secteurs avec plus d’activités potentiellement polluantes (carte 23, section 5.3) des évidences de dégradation de la qualité de l’eau souterraine (section 4.6).