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4 Les zones d’emploi des régions Champagne Ardenne et Nord Pas de Calais

CHAPITRE I : LE CONTEXTE RESIDENTIEL

II- 4 Les zones d’emploi des régions Champagne Ardenne et Nord Pas de Calais

Sur le plan socio-économique la région Champagne-Ardenne présente des points communs avec le Nord et du Pas de Calais19,régions marquées par leur passé industriel. Leurs territoires industriels en friche sont très touchés par le chômage (zones d’emploi de la Vallée de la Meuse, de Lens-Hénin et de Roubaix-Tourcoing) et les nombreuses tentatives de reconversion économique notamment par le tourisme et le développement des services ne parviennent pas à enrayer les effets néfastes de la crise : le taux de pauvreté atteint 15,8% dans le département des Ardennes juste après le Nord (16,6%) et le Pas-de-Calais (16,7%). Le niveau de vie médian, inférieur à 15 069 euros pour un ménage, demeure dans ces trois départements parmi les plus faibles de France avec les départements de la Corse et du Languedoc Roussillon.

Sur ces territoires la lutte contre les exclusions sociales, professionnelles et culturelles liées à l’absence des savoirs fondamentaux mobilise de nombreux acteurs locaux mais présente des particularités liées à leurs contextes propres notamment historiques et géographiques que la présente recherche mettra en avant.

Ces régions sont découpées en 15 zones d’emploi pour le NPDC et 8 pour la Champagne Ardenne. Les zones portent généralement le nom de leur pôle urbain. Ces pôles urbains jouent un rôle d’attraction en termes d’emploi et de services, leur densité et la nature de leurs activités sont cependant très différentes et donnent ainsi une configuration particulière à chacune des zones d’emplois.

Carte 5 : Zones emploi de la région Nord Pas de Calais

Carte 6 : Zones emploi de la région Champagne Ardennes

Examinons l’ensemble des ces 23 zones sur le plan de leur démographie, des activités économiques développées et de la formation.

II-4-1 La démographie par zones en Champagne Ardenne et Nord Pas de Calais

a) La démographie selon les zones d’emploi

On a vu que la CA est un grand territoire, elle abrite cependant peu d’habitants par rapport au NPDC. C’est la zone d’emploi de Lille (capitale régionale du NPDC de seulement 661km²) qui compte le plus grand nombre d’habitants, mais la plus grosse densité revient à celle de Roubaix-Tourcoing puisque ce territoire s’étend sur 219 km². Par contre la zone d’emploi de Berck/Montreuil compte une population peu élevée (99 300 h) sur un territoire deux fois plus grand que la zone lilloise, affichant ainsi la densité la plus faible avec celle du bassin Sambre Avesnois (86h/km²). Ce sont là les zones d’emploi, les plus éloignées de leur chef lieu.

En Champagne Ardenne, on ne trouve pas de pôles urbains à forte population comme dans le Nord Pas de Calais, le plus gros bassin, celui de Reims compte 323 000 habitants, soit la moitié du bassin lillois. La densité de la ville de Reims n’est que de 123 habitants au kilomètre carré. Quant au bassin de la Haute Vallée de la Marne, la densité est de 25 habitants au kilomètre carré.

b) La démographie selon les pôles

On constate une grande disparité de densité d’une « ville-pôle »20 à une autre. A Roubaix, la densité est de plus de 7000 h/km² alors que celle de Chaumont est de 431 h/km². On voit déjà qu’il y aura lieu de considérer ces espaces de vie aux densités disparates dans l’analyse des parcours biographiques et du rapport à la formation. Résider dans une ville de moyenne importance comme Chaumont, Romilly, Saint Omer, Hazebrouck ou Berck sur mer ou vivre dans une ville où la densité est supérieure à 5000 h/km² comme Boulogne, Lille ou Roubaix n’offre pas les mêmes opportunités d’expérience scolaire, professionnelle et culturelle. D’autant que l’implantation de la ville pôle est à prendre également en compte : Berck sur mer, pôle urbain au regard des critères d’emplois de l’INSEE se situe dans un

espace à dominante rurale alors que Roubaix appartient, selon la classification du ZAUER au pôle urbain de Lille.

Notons qu’on ne trouve pas en Champagne Ardenne d’importantes villes pôle (+ de 5000 habitants/km²).

II-4-2 Les activités économiques en Champagne Ardenne et Nord Pas de Calais21

a) L’industrie et l’emploi

Des différences entre zones ou bassins apparaissent en fonction de la taille des pôles urbains et du rapprochement de ces pôles. Mais des distinctions peuvent se faire en fonction et de l’activité économique dominante et de l’industrie dominante de chacune des zones.

Dans les zones d’emploi de Dunkerquois en Flandres Lys et dans l’Audomarois (Saint Omer), l’industrie dominante fait l’activité majeure. Ainsi, la plupart des emplois du bassin de Dunkerque relève de la métallurgie, en Flandres Lys, c’est l’industrie alimentaire qui est pourvoyeuse d’emplois, tandis que la zone de Saint Omer est spécialisée dans la transformation des minéraux avec l’industrie du verre. Ceci marque ces bassins par une concentration de l’emploi salarié dans quelques grands établissements : 13% des emplois salariés du Dunkerquois sont sidérurgiques et répartis en 4 entreprises ou encore plus de 30% des emplois salariés sont assurés par la seule entreprise « cristallerie d’Arques » de Saint- Omer sur la zone audomaroise.

L’industrie automobile domine dans cinq zones (Vallée de la Marne, Châlon en Champagne, Sambre Avesnois, Valenciennois et Douaisis) et l’industrie textile en Cambrésis, Calaisis, à Troyes et dans le bassin de Roubaix-Tourcoing. Dans ces quatre dernières zones, le textile y a été longtemps l’activité majeure mais une reconversion s’est imposée après la crise du textile. Ainsi, d’autres activités se développent dans ces zones comme le commerce, le service aux entreprises ou l’action sociale. Cette structure productive diversifiée constitue un atout pour faire face aux aléas économiques. Le service aux entreprises est l’activité dominante dans toute la région Champagne Ardenne sauf pour la Vallée de la Marne qui demeure essentiellement métallurgique. On verra que la région Champagne Ardenne présente

21 Sources : http://www.insee.fr/fr/regions/champagne-ardenne/ et

moins de diversités en termes d’industrie et d’activités économiques que le Nord Pas de Calais où chaque bassin conserve une spécificité très marquée.

b) Le chômage

Le taux de chômage peut être aussi déterminant dans l’attractivité d’un pôle urbain. C’est en Sambre Avesnois que l’on trouve le plus gros taux de chômage (16,20%) et en Flandres Lys le plus petit (9%). On pourrait relever que 7 des 15 bassins d’emploi du NPDC affichent un taux de chômage supérieur à celui de la région (13,4% en 2005) ou encore que seulement 3 ont un taux de chômage inférieur à celui du territoire français (10,20%).

Par contre le taux de chômage de la région Champagne Ardenne est inférieur d’1 point à celui de la France. Seuls 2 bassins ont un taux de chômage élevé mais néanmoins nettement inférieur à celui des bassins du Nord Pas de Calais. En effet, le taux maximum pour la Champagne Ardenne est de 13,3% et 6 bassins sur 8 ont un taux inférieur à 10%.

II-4-3 La formation

Les différents territoires de l’enquête affichent également des disparités en termes d’offre de formation.

La formation initiale est liée à la démographie en termes de nombre d’habitants mais aussi en termes de classes d’âge, elle est également liée à l’activité économique.

C’est le bassin Lillois qui compte la plus grosse part des effectifs régionaux en formation initiale. Lille étant la capitale régionale, elle abrite les universités, les écoles de spécialisation et les classes préparatoires aux grandes écoles ; elle attire ainsi, les étudiants des départements voisins et des pays étrangers. La zone de Lille présente la part la plus élevée de cadres ainsi que la part de personnes sans diplôme la plus faible et pourtant c’est là que se trouve la plus grosse part des effectifs en formation continue.

En revanche, le bassin d’emploi de Berck Montreuil se distingue des autres bassins par une population plus âgée, une faible proportion de cadres et les effectifs les plus faibles en formation initiale et continue.

En Champagne-Ardenne c’est le département de la Marne qui accueille le nombre le plus important d’élèves qu’il s’agisse du premier ou du second degré. Viennent ensuite, les départements de l’Aube, des Ardennes et de la Haute-Marne. L’enseignement supérieur

compte en 2009 quelque 35 951 étudiants. Il est concentré essentiellement à Reims siège de l’Université Régionale de Champagne-Ardenne22.

III - SPECIFICITES DES TERRITOIRES DU NORD PAS DE CALAIS

FACE AUX ALEAS ECONOMIQUES

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