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CHAPITRE II : LES ADULTES PEU QUALIFIES EN FORMATION, DES

I- 3 Les formations suivies

Le public cible de l’enquête est le public en situation d’illettrisme et bénéficiant d’actions de formation dans le cadre de la lutte contre l’illettrisme organisée sur des modes différents en Nord Pas de Calais et Champagne Ardenne. Cependant, comme il a été précisé en introduction, les organismes de formation impliqués dans la lutte contre l’illettrisme

proposent généralement, à côté d’actions visant la Maîtrise des Savoirs de Base (MSB), des actions de( ré)insertion pour les jeunes (ou moins jeunes) sans qualification et/ou sans projet professionnel. Les parcours MSB et d’insertion ont des vocations différentes et ne répondent pas aux mêmes besoins. Pour autant, les personnes inscrites en MSB poursuivent parfois un cursus en programme d’insertion ou inversement, c’est ce qui nous est apparu au cours de la préparation de notre investigation, c’est pourquoi nous avons adressé notre questionnaire à l’ensemble des stagiaires inscrits dans des dispositifs de Maîtrise des Savoirs de Base, mais aussi dans les dispositifs d’insertion afin d’approcher les publics faiblement qualifiés/scolarisés. Ce choix est donc soutenu par l’hypothèse d’une circulation entre ces dispositifs, hypothèse qui sera mise à l’épreuve des faits en dernière partie de ce chapitre.

I-3.1 La maîtrise des savoirs de base

Les enquêtés rencontrés dans les centres de formation sont pour 705 d’entre eux (soit 66%) inscrits dans une formation visant à (mieux) maîtriser les savoirs de base.

Cette offre de formation est organisée en Nord Pas de Calais dans le cadre de la coordination des dispositifs permanents de Maîtrise des Savoirs de Base, elle est donc permanente c’est à dire que les stagiaires l’intègrent à tout moment, et se déroule sur des sessions de 3 mois environ. Elle est parfois proposée en Atelier Pédagogique Personnalisé en autoformation accompagnée et porte le nom de remise à niveau (RAN). Elle peut proposer un « support » c’est-à-dire intégrer un projet précis comme la préparation au Certificat d’Aptitude à la Conduite En Sécurité ou CACES35. Elle peut être proposée aux salariés de chantiers d’insertion36 ou bénéficiaires d’un contrat aidé comme le Contrat d’Accompagnement à l’Emploi, elle relève dans ce dernier cas en région Nord Pas de Calais du programme « Les clés de la formation »37, 73 personnes relèvent de ces dispositifs d’aide.

Les dispositifs de Maîtrise des savoirs de base sont destinés aux personnes en situation d’illettrisme, les étrangers non scolarisés relèvent de formation en alphabétisation et les étrangers scolarisés et diplômés dans leur pays relèvent de l’enseignement du Français Langue Etrangère. Les offres d’alphabétisation étant assez rares, les dispositifs MSB

35 Le CACES permet la conduite de tout un ensemble d’engins spécialisés, notamment pour être utilisé en manutention

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Structure d’insertion par l’activité économique d’utilité sociale. Les salariés des chantiers d’insertion sont embauchés sous un contrat de type CAE (Contrat d’Accompagnement à l’Emploi) et de type CA (Contrat d’Avenir).

accueillent des étrangers relevant de l’alphabétisation et parfois du FLE (l’enseignement du FLE n’est pas organisé sur chaque bassin d’emploi). Le parcours MSB se déroule sur trois niveaux correspondant au référentiel linguistique de base. A l’issue du 3ème niveau, les stagiaires peuvent passer le certificat de formation générale (CFG).

1-3-2 Les programmes de mobilisation

202 personnes relèvent d’actions dites de mobilisation, soit 19%. En Nord Pas de Calais ces actions relèvent du programme Horizons38, programme qui a relayé le programme « Dynamiques d’insertion professionnelle » et qui « a pour objectif de permettre aux jeunes d’être en mesure de devenir acteurs de leurs parcours de formation et d’insertion professionnelle. Il se traduit par une démarche de redynamisation et de resocialisation autour d’un projet collectif, culturel, sportif, événementiel, humanitaire ou professionnel. En parallèle, les jeunes sont accompagnés de manière personnalisée dans la définition de leur projet professionnel. Cette formation prend la forme d’un stage de 6 mois et se déroule dans un organisme de formation. Ce programme s’adresse aux jeunes de 18 à 25 ans qui rencontrent des difficultés dans leur insertion professionnelle. Une priorité est donnée aux jeunes avec un niveau de formation inférieur au BEP ou CAP. Sous certaines conditions, des jeunes âgés de moins de 18 ans et des jeunes qui relèvent de la Mission générale d’insertion de l’Education nationale peuvent accéder au programme. Les actions sont mises en place par les organismes de formation dans chaque bassin d’emploi. Deux sessions de 6 mois sont organisées chaque année.

En Champagne Ardenne ce programme est développé dans le cadre des écoles de la deuxième chance (E2C) : « Pour limiter le risque d’exclusion sociale, l’école de la 2ème chance (E2C) permet aux jeunes de moins de 26 ans, sortis sans diplôme et sans qualification du système scolaire, de s’inscrire dans un parcours éducatif d’acquisition de compétences et de comportements, dans l’objectif d’une intégration professionnelle et sociale durable »39. L’école de la 2ème chance en Champagne-Ardenne a été ouverte en janvier 2002, après la décision du Conseil Régional de soutenir sa création à partir d’un site pilote coordonnateur et d’opérateurs sur les territoires de Champagne-Ardenne.

38http://www.nordpasdecalais.fr/jeunes/page_programme-horizons_7_4.asp

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1-3-3 Les actions de Définition de Projet Professionnel

132 personnes sont inscrites dans des actions dites de Définition de Projet Professionnel (DPP), ces actions ont pour « finalité de contribuer à la progression personnelle et sociale des personnes en leur permettant de clarifier leurs aspirations et leurs compétences et de tenir compte de l’environnement socio-économique, afin d’élaborer des stratégies d’actions ainsi mises en perspectives »40 . A l’issue de la prestation, les bénéficiaires doivent être capables de :

- définir un projet professionnel prioritaire en tenant compte de leurs ressources et de leurs contraintes personnelles,

- d’exprimer le choix d’un métier ou d’une famille de métiers en s’appuyant sur les situations professionnelles concrètes rencontrées en DPP,

- d’avoir construit un plan d’action réalisable et notamment de s’approprier le parcours de formation nécessaire à l’atteinte de leur projet,

- de définir des pistes de projets alternatifs dans l’hypothèse où le projet prioritaire ne pourrait aboutir.

Ces actions sont destinées aux demandeurs d’emploi jeunes ou adultes. Des programmes spécifiques pour Travailleurs Handicapés41 sont mis en place, 9 personnes relèvent de dispositifs spécifiques. Les bénéficiaires n’en sont plus au stade de la mobilisation, le programme s’appuie sur leur expérience et motivations. On peut y rencontrer des personnes qualifiées ou diplômées.

Les actions de définition de projet professionnel sont développées dans plusieurs régions de France.

I-3.4 Formations pré qualifiantes

Enfin 37 personnes suivent une formation pré qualifiante. Les formations pré qualifiantes ont pour vocation de préparer les inscrits à une formation diplômante, il s’agit de sensibiliser les intéressés au métier visé et à ses conditions d’exercice et de les amener au niveau de connaissances et de compétences requis.

Pour résumer 65,5% de la population est inscrite en formation de base, c’est le public « cible » de l’enquête, près de 19% participe à des actions de mobilisation, 12% sont inscrits en programme d’orientation et 5% suivent des modules dits de pré qualification.

Tableau 12 Répartition de la population selon le dispositif de formation effectifs %/Total MSB 705 65.52% Pré qualification 37 3.44% Mobilisation 202 18.77% Orientation 132 12.27% Total 1076 100.00%

Graphe 5 Répartition de la population selon le dispositif de formation

09120017 66% MSB Effectif = 1076 orientation 12% Mobilisation 19% préqualification 3%