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Zoé Pasquier et Cannelle Favier

Zoé Pasquier, 23 ans, étudiante au CELSA en Magistère Cannelle Favier, 24 ans, étudiante au CELSA en Médias

Cannelle : C’est intéressant au fond comme sujet

Colombe : Beh vas-y, je veux bien tes impressions ! Ça vous embête pas si j’enregistre la

conversation ?

Cannelle et Zoé : Non

Cannelle : Je me suis beaucoup forcée pendant longtemps et j'y ai trouvé un certain

plaisir. Mais j'ai jamais eu envie de folie de sortir en soirée techno… J'ai eu envie de prendre de la drogue et d'être avec mes potes et de faire des trucs un peu darks et co- quins *rires*. Et aller en soirée techno était un moyen pour faire ça. Mais au fond ça m'a toujours faite un peu chier et je m'y sentais pas très à l'aise. J'ai mis beaucoup de temps à mis sentir à ma place. Et encore aujourd’hui c'est pas toujours évident.

Colombe : Pourquoi tu t’y sens pas trop à ta place ?

Cannelle : Bah je pense parce qu'au fond ça me fait chier… Du coup impression d’im-

posture et de jugement de la part des autres. Parce que je sens bien que j'en ai pas très envie alors que pour les autres çà à l'air de couler de source.

Colombe : Et toi Zozz, t’as pu partager le même genre d’impressions au Brésil ?

Zoé : Bah en fait, j’appelle ça la tyrannie du cool. Au Brésil en tout cas, en France aussi

mais ça fait longtemps que j’ai pas fait de vraie soirée en France. En tout cas à Sao Paulo, c’était des scènes très underground avec des artistes qui commencent à être con- nu et qui ont des styles originaux, presque tous, franchement.

Je peux te donner des exemples, ça peut aider, j’avais un copain qui était danseur pour un groupe dont la fille qui chantait avait un espèce de haut argenté un peu cosmonaute et en bas elle était nue. Beaucoup de performances nues mais même dans le public, beau-

coup d’orignaux mais aussi peut-être parce que c’était beaucoup des artistes et des mannequins, plein de gens des milieux de la création.

Du coup faut montrer qu’on est original et c’est cette tyrannie parce qu’être original c’est cool, être original, être unique, créer des choses uniques.

Moi je le ressentais comme ça, si bien que si toi t’y vas de manière normale, on nous dis- ait que c’était marrant parce qu’on avait l’air d’être habillées comme des françaises. Alors qu’il y a des français qui peuvent être à la point de la tendance mais nous on était plus classiques.

Mais du coup, même pas rentrer dans ce modèle-là c’est aussi être original. Parfois, j’étais habillée de manière ultra… je faisais pas d’effort du tout et tout le monde disait “ah c’est génial”

Tout le monde commente un peu, tout le monde se regarde beaucoup dans la glace Et même les gens font pas mal de photos, y’a une notion de la beauté qui est différente qu’en France mais du coup les gens prêtent beaucoup plus d’attention à leurs habits, en soirée tu sais que les gens ont réfléchi. Ils se disent “ah ce soir je vais mettre ça” que nous on se dirait jamais. Même pour des festivals ils choisissaient genre “ah bah quel chapeau je vais mettre”

Du coup la tyrannie du cool pour montrer qu’on est unique et pas pareil et moi je trouve que ça devient un peu enfermant. Carrément aliénant même.

Au delà de l’apparence et de toute ce jeu social qui se joue autour de la parure et de la mise en scène c’est que le son est très bon et qu’à partir du moment où ça danse, ça danse et on se regarde plus tellement… Merci la drogue !!

Résumé

Ce mémoire consiste en une étude approfondie de l’évolution de la techno. En effet, cette musique, accompagnée de soirées sont nées dans le métissage et la clandestinité et sont pourtant devenues aujourd’hui les reines de la fête. Nous parlons même d’une institution. Dans notre première partie, nous nous sommes attelée à démontrer le métissage géné- tique de la techno en revenant sur ses origines. La musique provient des minorités afro- américaines de Détroit et s’inspire de la musique soul, funk et disco. Mais les inspirations à l’origine de la musique techno trouvent aussi leur source dans la musique électronique allemande et notamment le groupe Kraftwerk. La naissance de ce style de musique a ac- compagné l’émergence de la figure du DJ, aujourd’hui légendaire. Le tout s’est acheminé vers Berlin au moment de la chute du Mur et a participé à la réunification d’un pays au- tour d’un message musical et dansant.

La deuxième partie entre plus dans le concret de ce à quoi ressemble la techno aujour- d’hui. Nous nous sommes longuement attardée à décrire la musique techno afin de pou- voir ensuite la placer dans le contexte des soirées aujourd’hui que nous avons dépeintes à l’aide de nos divers terrains. Nous avons donc pu démontrer que la techno et ses rassemblements sont aujourd’hui une nouvelle forme de spiritualité que les fêtards vivent collectivement de manière très individuelle.

Enfin, notre troisième partie décode comment la techno est véritablement devenue la reine de la fête. C’est à travers nos entretiens que nous comprenons pourquoi les fêtards se rendent en soirée techno. Puis nous nous attardons sur la notion d’anti-conformisme qui est aujourd’hui au centre de la mode et qui met l’underground et l’alternatif au coeur de la tendance. Cette tendance a été bien comprise par de nombreux acteurs qui ex- ploitent les aspects économiques de la techno qu’ils appartiennent au mouvement ou non.!

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