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cent colloque sur les disparités régionales dans le développe-

15. Yougoslavie etc

(1) Déjà ancien aux USA, comme le rappelle opportunément R.G. Paulston dans son discours présidentiel à la XXe conférence de la CIES, à Toronto en 1976 (

"

Ethnicity and Educational change : a priority for comparative edu­

cation" in Comparative Education Review, 1976, 12,

No 3, pp. 269 et suivantes).

ment de l'éducation

(1) :

''Ce qui peut paraitre étonnant, c'est l'importance primor­

diale accordée dans les politiques de réduction des dis­

parités à la dimension régionale, alors que la recherche s'est principalement intéressée aux inégalités d'ordre so­

cial. Cette orientation est difficile à comprendre si on ne la relie pas aux courants régionalistes qui se manifes­

tent assez paradoxalement aussi bien dans les pays jeunes du tiers monde que dans les vieux pays de l'Europe et au rôle particulier que joue l'éducation dans le dévelop­

pement de ces courants."

Cet étonnement n'est-il pas, en fait, la conséquence d'une occultation ? Nous devons porter notre soupçon mé­

thodologique jusque sur le rôle que "naturellement" - car, comment douter de nos intentions et de notre bonne foi? -nous acceptons de faire jouer à l'éducation comparée.

lorsque nous préférons travailler avec des unités nationales, que nous considérons en fait comme relativement homogè­

nes; que nous sous-estimons systématiquement la permanence et la constan-ce de certaines disparités régionales; que nous réduisons ces disparités soit à la somme de différences indi­

viduel les, soit au résultat du rapport des forces socio-écono­

miques et de la lutte des classes, n'acceptons-nous pas implicitement d'entrer dans l'engrenage de politiques socio­

culturelles qui ne diminuent les inégalités ou augmentent la cohésion nationale qu'en refusant le droit à être collec­

tivement différent? N'est-ce pas une façon de nier le droit

(1)

G. Carron et T. Ngoc Châu: les disparités régionales dans le développement de l'éducation. Institut inter­

national de Planification de l'éducation, UNESCO, Paris, doc. 28.

11. 77,

p.

71.

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aux minorités mais nous le verrons aussi à des oppositions, d'exister comme sujets historiques? les "a priori" de cer­

taines de nos méthodes ne renvoient-elles pas à une adhésion. dans les f.cûts à .de.s poHtiques de nivellement et d'unification nationale dont nous devrions au moins fonder la légitimité ? Ne sommes-nous pas trop souvent de sim­

ples instruments d'un pouvoir unificateur dont nous ne fai­

sons rien d'autre que de justifier l'action dominante et dominatrice?

Sans doute ces enjeux, qui portent sur nos motiva­

tions et sur l'usage de nos recherches, nous engagent-ils comme citoyens et chacun y répondra en fonction de ses choix fondamentaux; encore faut-il en rappeler l'existence et ne pas les passer sous silence.

Et l'un des intérêts du colloque organisé par l'llcP a été justement de dégager quelques-uns des problèmes que des chercheurs ont pu rencontrer dans l'approche régionale que l'Institut leur avait proposée pour étudier les dispari­

tés dans le développement de l'éducation au Cameroun, en Tanzanie, en Tha1"1ande ou en Hongrie

(1).

Tout d'abord, il faut compter avec l'inadéquation de l'information dispo­

nible due à l'insuffisance de la base statistique tradition­

nelle. Non seulement "les statistiques scolaires tradition­

nelles ne recouvrent pas tous les aspects de la réalité sco­

laire" - en particulier en ce qui concerne la qualité des prestations éducatives et des résultats effectivement obte­

nus - et elles ne sont pas assez fiables, mais surtout "elles ont été collectées pour les besoins d'une gestion nationale et centralisée". Plus profondément encore, c'est la notion même de "région" qui changera selon la démarche suivie.

Une première méthode consiste à regrouper des unités territoriales contigues qui se caractérisent par un niveau

(1)

les documents de travail sont disponibles à l'llEP.

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analogue de développement de l'éducation. On obtient ainsi des régions relativement homogènes qui permettent de constater l'ampleur des disparités ainsi que leur confi­

guration territoriale. Malheureusement ce découpage n'est guère explicatif puisqu'il ne met pas en évidence les re­

lations entre les disparités éducatives et d'autres caracté­

ristiques réegionales. C'est pourquoi d'autres chercheurs s'efforcent de partir d'une région unité d'analyse comme J.Y. Martin qui, pour son étude sur le Cameroun

(1),

justifie son approche historique de la façon suivante :

"Les disparités éducatives régionales requièrent une ap­

proche socio-historique, la seule qui permette de dépas­

ser la simple phénoménologie de la demande scolaire ... 11 s'avère que les régions au Cameroun ne se réduisent pas à de simples découpages spatio-administratifs, mais recouvrent la plupart du temps des unités socio-histori­

ques marquées à la fois par la nature des sociétés qui les composent et les relations qu'elles ont entretenues dans 1 e passé entre el 1 es et avec le colonisateur, toutes choses déterminant leur position actuelle dans le cadre national post-colonial (p.3). 11

li faut donc se garder de se limiter aux régions dé limitées par des découpages géographico-administratifs, car ces unités spatiales n'ont qu'une utilité descriptive "qui conduit certes à la mesure des disparités, mais non à l'élucidation de leurs mécanismes". D'autant plus qu'elles ont été constituées pour servir de cadre à des actions

po-1 iti co-adm in istratives.

(1)

J. Y. Martin : Différenciation sociale et disparités ré­

gionales: le développement de l'éducation au Cameroun.

llEP, UNESCO, Paris,

14. 11.77.

"Cela dit, les unités dont il est question peuvent n'a­

voir d'unité que celle que leur confère justement l'ad­

ministration. En regard des disparités éducatives, ce n'est pas le seul rapport Etat-régions qui doit entrer en 1 igne de compte. Il faut aussi prendre en considération le rapport de la région à ses éléments constitutifs, rap­

port souvent ignoré par les planificateurs. Dans une perspective sociologique, ce n'est pas l'Etat qui confère l'existence à une région, c'est avant tout la structure des relations entre les différents acteurs ou systèmes sociaux qui la composent, que l'Etat ait pris cette struc­

ture en considération ou non. Les systèmes sociaux peu.

vent parfaitement être hétérogènes, l'essentiel pour qu' il y ait région est qu'ils soient en interaction. La struc ture de ces relations est le produit �histoire et, pour les pays qui nous intéressent ici, de l'histoire pré colo niale puis coloniale.

Pour le sociologue, la région peut être ainsi envi sa -gée comme un complexe - ou unité - socio historique bien déterminé inscrit dans un certain espace. C'est la notion d'hétérogénéité intégrée - ou d'homogénéité relative - qui est déterminante. Cela implique l'exis­

tence d'un élément intégrateur - ou polarisateur - d'un point d'articulation des rapports sociaux lié aux condi­

tions naturelles et aux rencontres de l'histoire, et qui peut être un système de production, un groupe social, une ville" (p.

23).

Une tel le approche nous semble intéressante pour deux raisons. Tout d'abord parce qu'elle conduit à dépas­

ser le point de vue inter-régional pour qui le problème est essentiellement l'équilibre entre les régions pour adop­

ter une approche infra-régionale qui s'intéresse bien davan­

tage à la qualité et au dynamisme du fonctionnement et du développement à l'intérieur d'une région. Ensuite

par-ce qu'il s'agit plus de recueillir des données pour per­

mettre une meilleure distribution ou d'entreprendre des actions spéciales en faveur de régions "en retard", mais de contribuer à l'émergence et au renforcement d'une conscience régionale en clarifiant les revendications des populations à propos des disparités régionales.

LES MOUVEMENTS REGIONAUX COMME MOTEURS D'UN (AUTRE) DEVELOPPEMENT

Affr?nter la "question régionale", c'est ainsi accep­

ter le défr que proposent l'orientation et le contenu des revendications des mouvements régionaux dont la résurgen­

ce et

I�

multiplicité sont si frappantes dans l'Europe c

temporame. En effet la "question régionale" n'est pas en­

core résolue par la seule perception collective des diffé­

rences; comme, par ailleurs, le droit des minorités à exis­

ter n'est nullement assuré par la seule existence de mesu­

res administratives qui tiennent compte des disparités de garanties légales ou même constitutionnelles comme

d

ans

le cas des régimes fédéralistes. JI faut encore être certain que la croissance économique, la dynamique socio-cultu­

relle et le rapport des forces politiques ne se feront pas selon un modèle de développement inégal qui favorisera de plus en plus certains pôles et certaines régions au détri­

ment d'autres. Lorsqu'un modèle de croissance crée des conditions et suscite des mécanismes qui favorisent un rapport de dépendance interne entre les pôles du Centre et les régions périphériques, les disparités ne peuvent qu'engendrer des inégalités. Etre différent et persévérer dans la différence ne peuvent alors qu'entraîner des sta­

tuts d'infériorité et conduire à une inexorable �arginali­

sation.

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La singularité d� mouvement régionaliste - puis autonomiste et séparatiste - jurassien en Suisse est de prouver avec violence cette deuxième hypothèse, puisqu' i 1 a abouti à une rupture dans le système politique et administratif suisse pourtant pluraliste dans sa conception, fédéraliste dans sa structure et fortement décentralisé dans son administration et qu'il s'achèvera vraisemblable­

ment par la création d'une nouvelle unité politique. Reste à savoir - comme l'ont toujours soupçonné les marxistes

orthodoxes et le socialisme qu'ils inspirent - si de tels mouvements ne sont pas fondamentalement animés par des minorités qui, dépassées par le progrès imposé par le Centre dominant, secrètent des réactions d'autodéfenses.

Ne veulent-elles pas protéger à tout prix - y compris celui de leur futur '�éveloppement" - des singularités afin d'édifier un ghetto pour maintenir des intérêts acquis?

Elles serait alors motivées par une conception conservatri­

ce de l'évolution historique qui se traduit par leur nette opposition au "progrès" et par le refus de la mise en cau­

se de leur "statu quo". C'est pourquoi cette deuxième hypothèse nous obi ige à relever ce défi en démontrant qu'il y a dans ces mouvements régionaux des forces socia­

les qui pourraient servir de moteur à un autre développe­

ment. Reste à déterminer, si cette hypothèse est confir­

mée, à quel les conditions leurs revendications pourraient servir de projet et contribuer à 1 e réaliser.

CREATIVITE CULTURELLE ET AUTONOMIE DU POUVOIR REGIONAL

Pour que les revendications culturelles des mouve­

ments régionaux ne soient pas seulement perçues comme des signes de résistance passagère, des sursauts de

vitali-69

té éphémère, bref de simples épiphénomènes qu'éliminera progressivement un processus inexorable d'intégration dans une même unification nationale, il faut que les mouve­

ments régionaux démontrent qu'ils peuvent converger dans des ensembles originaux et engendrer des projets concrets de civilisation. Ce qui entraîne deux exigences.

Tout d'abord, celle de dépasser le caractère ponc­

tuel et la dimension sectorielle des revendications en les articulant dans un projet coordonné de développement cul-. turel lui-même intégré à un plan de développement global de la région concernée. Cette double exigence d'une coor­

dination de l'ensemble des interventions et de leur intégra­

tion intersectorielle inspire de nombreuses propositions et quelques projets comme ceux de la décentralisation cultu­

relle dans quelques pays européens où, selon le Conseil de l'Europe

(1),

on note une nette tendance de l'anima­

tion eu lturelle à se dépasser et à se transformer en des animations socio-culturelles et même socio-politiques. On retrouve cette même exigence d'intégration territoriale dans les propositions de micro-planification que P. H.

Coombs et ses collaborateurs de l' ICED ont élaborées autour de la notion d'éducation informelle et de son ap­

port possible dans le développement rural dans les pays du Tiers-monde

(2).

Ou enfin dans les quelques expérien­

ces qui sont mises en route autour de l'idée du district scolaire, comme dans le cas d'une recherche-opération dans la Compagnie italienne

(3)

(1)

Conseil de l'Europe: La décentralisation culturelle.

Belgique,

1976,

p.

13.

(2)

P. H. Coombs and o.: New paths to leaming. UNICEF, New York,

1974.

(3)

P. Orefice e al.: MOTER : un projet de recherche.

Naples,

1978.

"le district scolaire représente un premier champ d'ac­

tion réel sur le territoire pour le développement de la communauté éducative à savoir d'une communauté qui gère ses propre'S consensus -dJttpprentissage, au niveau scolaire et extrascolaire, à l'intérieur du développement plus général de la communauté locale. 11 s'agira d'une part, d'identifier la teneur de la demande d'éducation locale dans ses interconnexions avec les autres besoins de développement de la collectivité et, d'autre part, de formuler des réponses de formation ... diversement articulées à travers les différents services des agences scolaires et extrascolaires."

La seconde exigence se traduit par la revendication d'autonomie d'un territoire sur et dans lequel pourra s'e­

xercer un pouvoir régional. Elle apparaît dans les mouve­

ments régionaux qui ont acquis la conviction que l'affir­

mation d'une singularité culturelle à travers une promotion collective passe nécessairement par le contrôle d'un espace propre que la collectivité pourra organiser, structurer et aménager, en bref dont elle pourra réellement disposer.

Ce qui se traduit pas la revendication de l'autonomie d'un territoire sur et dans lequel pourra s'exercer un pouvoir régional. Pour légitime qu'elle semble dans son principe, cette exigence-là est fort embarrassante parce qu'elle per­

turbe le "statu quo", qu'elle n'est pas toujours réaliste dans ses conséquences politiques et peut-être même ambi­

gu'é dans ses implication théoriques.

En effet, l'exigence d'un espace propre ne peut pas toujours s'exprimer dans les faits actuels et dans les situa­

tions existantes par la seule défense d'un terriroire déjà constitué et délimité, puisque celui-là a déjà été intégré partiellement ou totalement à une unité nationale qui le dépasse. Elle dépasse les possibilités d'un réaménagement du terriroire national, car elle entraînera bel et bien

(T)

des revendications territoriales sous la forme d'une reconquête, parfois même d'une conquête du contrôle . d'un espace suffisant et viable. Donc elle conduira à des affrontements et des négociations avec les autres ré­

gions· voisines ou dominantes afin de redistribuer et de redéfinir le découpage territorial établi. Il n'est pas sûr non plus que l'ampleur de ces revendications soit claire.

Comment, en effet, délimiter avec exactitude le territoire ainsi revendiqué? L'aire définie par la tradition histori­

que reste souvent vague - quand elle n'a pas varié selon les époques . Elle ne correspond pas nécessairement -ou de façon beauc-oup trop approximative - à la réalité contemporaine. Non seulement une partie de la popula­

tion originelle a pu émigrer; son peuplement a pu se modifier; mais des collectivités distinctes ont pu s'établir dans "sonu territoire. Une autre difficulté découle des découpages territoriaux. Les définitions de leurs limites varient selon les secteurs d'activités; les services adminis­

tratifs et les ministères intéressés; les indicateurs choisis, etc ... Enfin, ils peuvent être quasiment impossibles à reconstituer pour des raisons de politique internationale, comme dans les cas des "régions frontalières" ou des

"régions" partagées entre différents pays à la suite d'un arbitrage international. ou d'un conflit armé.

Face à ces situations là - qui ne sont nullement ex­

ceptionnel les et dont la presse quotidienne nous rappelle, si c'était encore nécessaire, les douloureux conflits qu'elles engendrent - ne pourrait on pas recourir aux méthodes de la géographie régionale? Cette approche introduirait un ordre dans ce flou et trancherait plus objectivement dans ces imbroglios en discernant un certain nombre de "régions

(1)

"Terroir et territoire" in Zomar, Bienne,

1976,

no 4

72

naturelles", définies comme des espaces dont les caractéris­

tiques sont suffisamment fondamentales pour persister à travers l'histoire et dont la permanence assure l'homogénéité des peuplements et la cohésion humaine. Ainsi apparaîtraient de véritables unités territoriales. Comme le rappelle oppor­

tunément Y. Lacoste

(1),

pour séduisante et importante que fût cette vision géographique, ne risque-t-on pas alors de privilégier un modèle de région qui se réfère à une réalité géographique essentiellement naturelle et qui reste pour la géographie humaine exceptionnel le? C'est à la région isolée que l'on pense dont l'autarcie, l'organisation com­

munautaire, la cohésion sociale sont en effet, mais dans ce cas seulement, déterminées par des conditions physiques particulières. En généralisant un tel modèle, ne serait-on pas tenté de chercher surtout des raisons naturelles, de

"naturaliser" en quelque sorte le problème, en oubliant que si l'organisation de groupes sociaux en communautés politiques s'est constituée dans ces cas-là à partir de prin­

cipes de solidarité, celles-ci n'ont cependant acquis un statut stable, peut-être définitif, que dans la mesure où elles étaient isolées? Or, la question régionale ne se se pose, les revendications régionales n'apparaissent, une par­

tie d'un pays ne devient proprement une région que lorsque son isolement est rompu par les interventions d'un Etat qui remet en cause les autarcies locales afin de fondre les hétérogénéités de son territoire dans l'unité homogène d'un Etat-nation. C'est la constitution d'un système national qui suscite la prise de conscience dans une population qu'elle est aussi un élément d'un ensemble dont l'expansion menace son mode de vie, qui cro'l't à ses dépens et sur lequel el le a de moins en moins de prise.

(1)

Y. Lacoste 11 Brader la géographie, brader l'idée nationa­

le" in Herodote , Paris,

1976,

no 4, pp.

9 - 66.

73

C'est justement parce que la cause régionale émerge dans une population lorsque celle-ci prend conscience d'un rapport de forces qui est - sous tous les rapports - défavora­

ble à son autonomie que cette cause, pour beaucoup d'inter­

prètes est sinon perdue, du moins sans développement possi­

ble. Protéger son patrimoine culturel, ce n'est pas encore persuader la culture dominante que les différences cultu­

relles ne sont pas les signes indéniables d'une infériorité culturelle. Reconstituer une économie locale, ce n'est pas encore devenir capable de soutenir la compétition d'économies nationales et transnationales à la recherche de nouveaux marchés indispensables pour leur expansion infinie. Défendre son territoire, ce n'est pas encore dé­

passer le statut d'une minorité dont non seulement les droits effectifs, mais surtout les moyens d'en disposer plei­

nement dépendront pour finir du bon vouloir et de la mar­

ge de manoeuvre du pouvoir central. Face à un rapport des forces aussi inégal, le mouvement régional doit pou­

voir mener à bien deux stratégies extrêmement difficiles qui ne sont pas dépourvues d'opportunisme, avec tous les malentendus que celui-ci suscite. D'une part� le mouve­

ment régional s'efforcera d'amalgamer les élites locales, les forces progressistes et même les oligarchies tradition­

nelles afin de constituer un front uni dont l'idéologie 11régionaliste11 peut être utile temporairement pour homo­

généiser les tendances, établir un consensus minimal, dy­

namiser et mobiliser la majeure partie des populations.

li évite ainsi que les particularismes des pouvoirs locaux n'entraînent un émiettement du pouvoir.

D'autre port, comme son audience et son poids dons le jeu politique national dépendront beaucoup de l'ampleur de ces alliances, cette stratégie oblige le mouvement ré­

gional à accepter parfois des alliances "contre nature".

Les compromis seront multiples puisqu'il fout passer à tra­

vers les clivages de classes, les oppositions idéologiques

et les divergences des différents groupes d'intérêts. La fragilité, la discontinuité et l'ombiguité des orientations idéologiques des mouvements régionaux ne feront que re­

fléter toutes .ces contradictions que cache "l'union sacrée"

de Io couse régionale sons les résoudre, ni les dépasser.

Cette stratégie d'union n'est cependant pas suffisante, puisqu'èlle ne concerne qu'une partie d'un système plus vaste dont le dynamisme global modifie sons cesse le rapport des forces.

LA CONSCIENCE REGIONALE ET LA REMISE EN

LA CONSCIENCE REGIONALE ET LA REMISE EN

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