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Gra phique des va riati ons de niveau du lac de lllarjelen, d'après O. Lütsc hg. - A gauche, hauteurs en mètres .

(Cliché Scliweize,. Bauzeit1m9.)

subtropicaux, dont la température abyssale est normalement de 4° et parfois au-dessus.

L'écoulenient des eaux du lac peut se faire de trois maniè-res : 1° par débordement par dessus la partie la plus basse

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de la barrière de glace qui fonctionne ainsi comme déversoir ; 2° à travers le glacier par une crevasse formée dans la barrière; 3° sous la barrière de glace par une crevasse de fond.- Les deux derniers modes d'écoulement peuvent donner lieu à des débâcles, les crevasses s'agrandissant très rapide-ment. Ainsi, pendant la nuit du 30 au 31juillet1913, le lac s'est presque subitement vidé par une crevasse de fond, lais-sant à nu une paroi de glace de 70 m. de hauteur (Pl. XVII).

Par contre, lorsque le lac se vide par dessus le glacier, il se produit simplement un abaissement du niveau du lac; l'émis-saire creusant au commencement un chenal dans la glace. Le débit de l'émissaire baissant avec le niveau du lac, sa force vive diminue, et l'érosion du chenal dans la glace tombe bientôt à zéro. Dans la suite, le mouvement glaciaire défor-mera le chenal dont les parois se souderont, ou bien ce der-nier sera obturé par la première neige d'automne et le lac pourra recommencer à monter.

Les chiffres ci-dessous donnent une idée de l'importance des principales débâcles du lac de Marjelen :

DATE 1 Durée ùe la débltele 1 Volume d'eau écoulé 18-19 juillet 1878 1 301/ 2 heures 1 10 707 800 m"

8 1892 30 ~ 7 518 600 »

30-31 1913 18 3 063 800 ))

Comme on peut bien le penser, ces débâcles se traduisent dans la Massa, émissaire du glacier d' Aletscq, et dans le Rhône sous forme d'une énorme vague. Si au moment où cette dernière se produit le niveau du Rhône est très élevé, des inondations sont inévitables. Les tableaux suivants per-mettent de juger de l'importance de ces vagues aux stations limnimétriques de Brigue, Sion et de la Porte du Scex.

Bri Sion les limnigraphes ont été mis hors de service ; comme elle

propagée de nuit, au-

1

(Cliclul Sclw.i oi~t:1· 8acu,;eiC11.110.)

.éon-W. COLLET . « Le charriage des alluvions clans certains cours de la Suisse• p. 92-101. Annales siiisses d"hydrographie. Vol. II, ' 1916.

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et le lecteur qui voudrait étudier à fond le lac de Marjelen trouvera dans son mémoire '. tous les renseignements désira-bles.

7. LE LAC RITOM (Pl. XIX)

Atlas Siegfried 1 : 50 000. F. 503.

Des études hydrographiques ont été entreprises par l'ingé-nieur Ghezzi, dès 1907, sous la direction de mon prédéces-seur, M. le Dr Epper, aux fins de déterminer le régime de cette nappe d'eau que la Direction générale des Chemins de fer fédéraux voulait transformer en bassin d'accumulation tout en utilisant la chute qui la sépare du Tessin, (800 m.).

Ayant eu l'occasion d'étudier sur place, en 1913, avec M. le prof. R. Mellet, de l'université de Lausanne, la com-position chimique' et la thermique des·eaux de ce lac, je me suis aussi occupé de son mode de formation. Diverses études complémentaires m'ont conduit de nouveau au Ritom, en 1914, ainsi qu'au Val Oadlimo. En décembre de la même année, M. Lautensach a publié son mémoire « Die Kleinen Seebecken der Tessiner Alpen » ', dans lequel il consacre un chapitre très intéressant aux lacs du Groupe de Piora, (Ritom, Tom, Cadagno, etc.). Les observations que j'ai pu faire confirment d'une manière générale les vues de cet auteur.

_,_~{ode de formation. - Le lac Ritom est un· bassin rocheux', excavé en grande partie dans les Dolomies et Rauchwacke du Trias, formant une bande que l'on suit d'Airolo au col du

' O. LüTsc11G. « Der Marjelensee. ,, Annalen der Schweizer Landeshydro-fll'aphie. Vol. I, Berne 1915.

2 Les résultats détaillés des études hyùrographiques de M. Ghezzi et des études chimiques de M. le prof. Mellet et de l'auteur seront publiées ulté-rieurement dans les Communications dit Service des Eau.t dit Département suisse de l' Intérieur, avec la carte bathymétrique du lac Ritom au l : 5000.

3 Ze-it~cltrift filr Glet~clterkttnde. IX. Heft 1. Dezember 1914.

~ Profondeur maximum = 46,7 m.

FORMATION ET RÉGIME DES J,ACS SUISSES 73

Lukmanier, entre des Gneiss et des Bündnerschiefer. La côte sud du lac se trouve dans les Gneiss, la côte nord dans les Bündnerschiefer en partie recouverts d'éboulis et d'alluvions torrentielles. Bien que ce lac occupe une vallée suspendue (Val Piora) où les marques d'érosion glaciaire sont nombreu-ses (stries glaciaires près de l'Hôtel, près du lac Cadagno, roches moutonnées sur la rive sud) plusieurs auteurs comme MM. Delebecque, Bourcart et Garwood 1 n'ont voulu voir dans ce bassin rocheux que le résultat de l'action dissolvante de l'eau sur les roches dolomitiques et gypsifères du Trias.

Par contre, MM. Bonney, Penck, Nussbaum et dernièrement Lautensach font intervenir l'érosion glaciaire dans la forma-tion du lac Ritom et des petits lacs Tom et Cadagno. Ces der-niers occupent chacun le fond d'un cirque entaillé dans la chaîne qui sépare, au nord, le Val Piora du Val Cadlimo.

Si j'ai bien compris M. Lautensach, la formation du lac Ritom serait le produit de la coopération de plusieurs fac-teurs qui sont : la confluence de plusieurs glaciers sur l'em-placement du bassin, le barrage occasionné par le glacier de la vallée principale au débouché du gradin de confluence, la présence en aval du lac de roches gneissiques plus résistan-tes que celles du Trias. Voyons chacun de ces facteurs sépa-rément.

L'examende·la carte Siegfried ou Dufour nous montre clai-rement que l'hydrographie actuelle du Val Piora est due

a

un phénomène de capture, comme l'ont du reste reconnu MM. Garwood et Lautensach. A l'époque préglaciaire, l'écoulement des eaux devait se faire vers le Rhin de Medel par le Passo del Uomo, avec une faible pente, il est vrai. La capture, d'après M. Lautensach, se serait effectuée à l'époque glaciaire, et le surcreusement de la Haute Léventine en serait

1 The Tarns of the Canton Ticino (Switzerland). 1'he Quarterly Journal of the Geological Society. Vol. LXII. Part 1. 1906, p. 165-192.

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la cause. On peut se demander si la capture n'aurait pas été déjà esquissée avant la période glaciaire et si le bassin du lac ne doit pas être plutôt attribué au surcreusement glaciaire en amont du canal d'écoulement d'un torrent préglaciaire, soit sur le bassin collecteur de ce dernier. Je dois a vouer que cette explication me plaît infiniment mieux que la notion développée ailleurs par M. Penck, puis appliquée par son élève, M. Lautensach, au cas qui nous occupe, d' un verrou en quelque sorte causé par l'action du glacier de la vallée principale barrant le glacier de la vallée latérale et l'empê-chant ainsi de creuser en ce point. Dans mon idée la présence de roches triasiques a considérablement facilité le surcreuse-ment, tandis que les roches gneissiques en aval prédisposaient à la formation du verrou.

Hydrographie. - Comme l'a montré M. Bourcart ' en 1906, l'eau du lac fütom ne présente aucun caractère spé-cial de la surface jusqu'à la profondeur de 13 m. environ. A partir de cette profondeur jusqu'au fond on rencontre de l'eau f1rès minéralisée contenant cle l'hydrogène sulfuré. Le tableau suivant montre les différences entre la valeur du résidu sec de l'eau de surface du lac, de l'eau de l'émissaire, des

La valeur extraordinairement forte du résidu sec de l'eau du fond du lac Ritom provient avant tout d'une grande

quan-' L es lacs alpins .. misses, étude chimiqiie et physique. Genève, 1906. Georg

& c;•.

Le Globe, LV, Mémoires LÉON-W. CoLL~T. LACS su1ssEs Pl. XIX

Le lac Ritom vu de l'aval (P~ot .. L.-w. Collot)

A gauche, cirque du lac Torn. Au fond, cirque du lac Cadagno.

Lac Ritorn (l'hot. c. Ghezzi)

Station du Service suisse des Eaux pour la détermination du régime de l'émissai1·e

FORMA'.rION ET RÉGIME l>ES LACS SUISSES 75

tité de sulfate de chaux en dissolution. La présence de ce sel est due à la dissolution de roches dolomitiques du Trias qui forment, comme nous l'avons vu plus haut, une bonne partie du bassin du lac. Le fond et les parois du lac étant couverts de boue il est peu probable qu'on puisse envisager une action dissolvante de l'eau du lac directement sur les roches de la cuvette. Il me paraît plus probable que des sources sous-la-custres, sortant du Trias, minéralisent les couches profondes du lac tout en leur apportant de l'hydrogène sulfuré.

Le lac de la Girotte (Ht•-Savoie) étudié par M. Delebec-que 1 montre des caractères assez semblables à ceux du'Ritom.

Les sondages thermiques confirment d'une manière écla-tante les résultats fournis par l'analyse chimique. En effet, la mesure des températures à diverses profondeurs a donné

Seule la forte densité des eaux du fond peut expliquer l'exis-tence d'une couche d'eau froide entre des eaux plus chaudes.

1 Les lacs français, p. 163. Paris, 1898.

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Le 14 octobre 1912, les Chemins de fer fédéraux ont fait Jauger tous les affluents du lac Ritom ainsi que l'émissaire du lac aux fins de constater si le lac perdait de l'eau par des entonnoirs sous-lacustres invisibles ou si, au contraire, comme pouvait le faire supposer la présence d'eau sulfureuse très minéralisée, il existait des sources sous-lacustres. La tota-lité des affluents donna un débit de 392 litres par seconde tan-dis que la Foss, à la sortie du lac, débitait 502 litres par seconde. D'après ces jaugeages le lac recevrait d'affluents invisibles une quantité d'eau égale à (502-392) 110 litres par seconde.

Le débit minimum de l'émissaire du lac Ritom est de . 0,230 m' par seconde, ce qui représente 9,9 litres par m' du bassin d'alimentation. Ce chiffre relativement très élevé est dû certainement en bonne partie à la présence de nom-breuses sources dans le bassin d'alimentation, puis à l'action régulatrice du lac. A la sortie du Val Cadlimo, à Santa Maria, le Rhin de Medel 1 ne débite en hiver que 0,059 m', soit 3, 79 litres par km' du bassin d'alimentation. La différence est donc grande avec la Foss.

Les chiffres qui suivent montrent mieux qu'une longue description les variations extrêmes du débit de la Foss à la sortie du lac Ritom, de 1907 à 1913.

Années

1

Maximum m3 1 Minimum m3

j

Débit moyen annuel m3

1907 Mai 14,10 Février 0,27 1,20

1908 » 15,52 Février et Avril 0,24 0,91

1909 )> 6,42 Décembre 0,26 0,80

1910 Juin 5,76 Février et Mars 0,30 1,10

l9ll » 9,08 Février 0,24 1,03

1912 Mai 6,05 Janvier 0,29 0,87

1913 Octobre 8,37 Février 0,23 0,91

1 Jaugeage exécuté le 19 mars 1916, par M. l'ingénieur C. Ghezzi.

--~~·~--SOCIÉTÉ DE GEOGRAPHIE DE GENÈVE

Statuts ado1ités dans la séance du 24 mars 1893

AR'r. J u- - La Société de géographie de Genève, fondée le 24 nial's 1858, a pot11· but l'étude, le pl'ogrès et la diftnsion de la science géographique tians toutes ses branches.

Elle entl'etient des l'elations avec les diverses sociétés de g·éogl'aphie et d'antres socié-tés savantes. Elle fait partie de !'Association des Societes suisses de geographie. memb1·es effectifs; soil comme membi·es co1·>'espondants, proposés par le Bureau en considération de leurs travaux, de leurs voyage~ ou de leurs publications envoyées il la Société; soit comme memb1·es hono,.aires. Ces del'niers, dont le nornbrn est limité à trente, sont choisis parmi les pe1·sooues qui se "out distinguées par rl'im-po11trt11L$ l·l'M'llt1x ou qui ont rendu de grands services à ]a Société. Les dames peu-veltl ft~iro pnt•lio de la Sociatd. .

.t\1\'11. .J .• - Lil. Société se 1•éUuit deux fois par mois pendant la saison d'hiver. Les membres sont convoqués pat· cal'tes pel'sonuelles. Ils ont le droit d'introduire aux

;cnhaes des pel'sonues <l'L1•t1 1n:ll1•os li 111 .Sooil!Lé en en prévennnl. le )>résident. .[)1l11ii 14 pre1nière séance de ln ~~i~on , l!\ ·Sooit!t<! e ntend le compte 1•entl11 11dmiuist1•Mif .. · ~

fl1Jn.nouw du Bureau, ah,lsi '11\td!l. ·rnp[IO••L de,s véri6caleurs deH OP1,nptllll ·pou1· l'e11,e1'-cice écoulé. Elle nomme, a11 scrutin secret et a la majorité absolue des membres présents, po1w lu HO.tll'él exercir.e1 son président, son vice·présideut, sou sec.ird.tnil'e général, les nulres memb1·e)! de son Il1n·eau au nombre de qnall'e an moins, e~ d,em:.·

vél'iticateurs deR'CO'•T\p'los. Les mmnbres effectifs sont seuls éligibles à ces dÎ 1•1wses fonctions: ils sont l'ééligilJles. '!'otites les décisions sont valablement prises à la majorité absolue des memb1·es l'l'd\!ents à la séance.

ART. 5. - Le Bureau esP ch111•gé de tout ce qui concerne l'administration de la Société; il eu répartit eiitre se;, membre:; les difiél'eutes branches. Il gère les fonds soeimrx et 1·01wése11Le ln S o<iiéte viS:'k-vis des tiers. Il pent nolnm1r1en( este1· en juslii:e, t1·au11igel', eompromeltl'e, acên11ter tous doni; et legs. tloonc11 •antes ~uil­

tances et di!oha1·gos . passo1• -et sig ner ,1ous actes au nom de hl Socitlul, etc. 1 our

Mntcs r>ayt!e J\111' l•!'S molllbres effe-c·t.il':>. 'La COùtL•ÎÙ'llLÎO IJ,l\llll.llOll s ·cst réduiLo àCJUÎllZ0 rra n(ls po111• les d1111\ci; et ll tli~ îi•1111c1> pouv .. : a) hi~ Suisses nou ré-sHlant d1u1s le contribution dans le cour1c111 cle l'année pou1·1•0111, après avortiss.ement, dLl'e

cousi-dét·és comme démissiou11aires.

ART. 8. - Les sociétaires ne sont tenus h aucune responsabilité persoduelle quaut aux eugag-emtllltS de la Société, lesquels s·out uuJq,u9rne:nt garantis par ses biens.

ART. 9. - '!ll1\ dérngation à la derni·1!1·u disp'Cflliaô'u de l'article 4 des présents statuts, la d'iSsbl1,1tion de la Société ne pc1\t él1·e Jll'Qnoncée qn'à la majorité absolue de ses memb1·es effectifs, Eu cas de dissolution, l'actif ne sera pas partagé entre et 11 que sur h1• p1'0pOl>iLiou dn Bureau unanime, laquelle devra être approuvée par la majorité des membres effectifs de la Société,

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