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4. ANALYSE DES RÉSULTATS DES CAS À SUCCÈS À L’ÉTRANGER

4.1 Volet environnemental

Dans un premier temps, il faut souligner que le tramway fonctionne à l’électricité dans chacun des cas étudiés au chapitre précédent, ce qui contribue à réduire les émissions de GES du parc automobile puisque ce mode de transport n’en émet aucun. Dans le cas de Toronto, le tramway a atteint sa période de vie utile et doit renouveler sa flotte de véhicules. La même situation se pose à Montréal puisque la flotte de véhicules a disparu lors du démantèlement du réseau et la Ville doit en acheter de nouveaux. Les fournisseurs de véhicules pour la ville de Toronto pourraient s’avérer très intéressants pour Montréal, surtout si ceux-ci sont localisés tout près dans la région, puisque les deux villes sont situées à proximité. La flotte de véhicules de Stockholm est composée d’anciens véhicules des années 1950 et également de nouveaux véhicules qui ont été mis en circulation tout récemment lors de la mise en service des nouvelles lignes. Les tramways français sont tous de nouveaux véhicules dans la majorité des cas puisque le tramway est réapparu au courant des dernières années. Ils sont donc au début de leur cycle de vie. C’est d’ailleurs un des enjeux les plus discutés lorsque l’on compare les différents moyens de transport d’une ville, car le cycle de vie d’un tramway est de 25 ans alors que celui d’un autobus est de 16 ans (STM, 2012). En plus de posséder un excellent cycle de vie et d’être un moyen de transport non polluant, puisqu’il n’émet aucun bruit et aucun GES, le tramway est un outil de développement urbain extraordinaire pour une métropole. Comme dans tous les cas présentés ci-haut, le tramway a joué un rôle important dans le développement de ces villes. Plusieurs quartiers ont été redynamisés suite à son implantation puisqu’ils sont redevenus attrayants pour la population. Un tel moyen de transport permet aux citoyens de se déplacer partout dans la ville sans avoir à utiliser leur voiture.

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Il est complémentaire aux autres moyens de transport en commun et facilite le déplacement des piétons et des cyclistes. Son accessibilité est grandement élevée puisqu’il est possible d’y monter en bordure de rue. Des planchers plus bas sont également conçus pour aider les personnes à mobilité réduite comme c’est le cas de certains tramways français. La grande capacité du tramway permet de contribuer à enlever plusieurs voitures sur les routes, ce qui diminue la congestion routière, baisse l’impact sonore des voitures et réduit les émissions de GES.

Le fonctionnement à l’électricité du tramway est sans aucun doute son plus grand avantage puisque le Québec bénéficie de son hydroélectricité et pourrait s’en servir pour l’opérer. Cette électricité est considérée comme verte et renouvelable dans le sens qu’elle est produite par l’eau qui passe dans des turbines. Elle n’est pas produite par une centrale au charbon ou une centrale nucléaire. Le Québec bénéficie d’une source d’énergie très intéressante et le tramway pourrait en bénéficier. D’ailleurs, dans tous les plans déjà préparés sur un tel projet, Hydro-Québec est pressentie pour s’occuper de l’électrification du réseau et de son opération. Donc, il ne faut pas négliger cet aspect qui va permettre de sauver plusieurs types sources de dépenses.

4.1.1 Nouvelles politiques pour aider le développement du tramway

Au niveau environnemental, il est difficile de reprocher quoi que ce soit au tramway puisqu’il n’émet aucun GES dans l’atmosphère. Malgré tout, son implantation dans une ville ne signifie pas pour autant que le problème est entièrement réglé. Si la Ville de Montréal implantait un nouveau système de tramways dans son centre-ville, il aurait toujours la présence de gaz à effet de serre dans son atmosphère. Les cas étudiés précédemment ont implanté le tramway à l’intérieur d’une vision globale sur les transports en commun. Des mesures règlementaires ont été mises en place afin de réduire des émissions de GES au maximum dans leurs centres urbains. Par exemple à Stockholm en Suède, une loi anti-congestion a été mise en place afin de limiter le nombre de voitures au centre-ville. Certes, cette mesure n’a peut-être rien à voir avec la présence de tramways, mais elle souhaite atteindre le même but. La Ville de Montréal pourrait donc s’en inspirer pour développer le même genre de règlement qui diminuerait le transit des voitures par le centre-ville. Cette mesure a été fort bénéfique à Stockholm, alors pourquoi ne le serait-elle pas à Montréal? Les citoyens qui délaisseraient leur voiture au profit du transport en commun pourraient ainsi adopter le tramway et augmenter son achalandage. Le projet du tramway doit

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être déployé dans un plan global à grande échelle comme il l’a été à Stockholm. Le plan métropolitain de Montréal souhaite faire plus de place au transport en commun. Le gouvernement doit s’impliquer dans un tel projet et fournir aux autorités concernées les moyens de leurs ambitions pour le bien de la population.

À Toronto, le tramway n’a jamais disparu complètement malgré la tendance mondiale qui allait dans ce sens. Le gouvernement de l’Ontario a aidé la Ville à conserver son tramway puisque c’était leur choix de société. Le gouvernement québécois doit apprendre de ses erreurs et réintégrer un tel système au cœur de la métropole provinciale afin de prouver que le transport en commun est au cœur de leurs priorités et qu’ils veulent réduire la dépendance à l’automobile des Montréalais. Le transport en commun a prouvé par le passé et à de nombreuses occasions qu’il était viable socialement et économiquement tout en étant plus responsable au niveau environnemental. La Ville de Toronto est actuellement sur le point de réaffirmer sa position face au transport en commun en déployant son projet de Transit city (Bow, 2011). Tout ce dont elle a besoin c’est d’un conseil municipal en faveur du projet pour son déploiement. Présentement, la situation est tendue au sein de ce conseil avec la présence du controversé maire Rob Ford au pouvoir qui ne veut pas du projet. Cette polémique confirme que la bonne gouvernance éclairée est un élément essentiel pour faire avancer les projets d’avenir de transport en commun. Sans un conseil municipal convaincu des bienfaits du tramway et sans l’appui des paliers de gouvernements supérieurs, il ne serait pas possible de le réaliser au Québec. La population a également un rôle à jouer dans le déploiement d’un tel projet.

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