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6. La prise de médicaments et la plongée

6.1 Certificat médical, contre-indications temporaires et définitives

6.1.1 Visite médicale de non-contre-indication

Lors de la première visite médicale, le médecin recherche d’éventuels antécédents médicaux personnels ou familiaux (pneumothorax spontané, cardiopathie, mort subite ou inexpliquée, …) (Coulange, et al., 2012). Cet interrogatoire peut faire suite à la lecture du carnet de santé et/ou par la réalisation d’un questionnaire écrit. Le statut vaccinal est également vérifié, en particulier concernant la vaccination antitétanique.

104 Lors des visites annuelles, le médecin interroge le plongeur sur d’éventuels symptômes apparus au cours d’une plongée et évalue ses motivations et sa pratique (date de la première plongée, nombre total de plongées, profondeur maximale, mélange et appareil utilisés, éventuels incidents, niveau actuel, date de la dernière plongée, …) (Coulange, et al., 2012). Après cette partie informative, le médecin effectue un examen clinique complet du plongeur. L’objectif est de vérifier l’absence d’une éventuelle pathologie pouvant modifier son adaptation à l’effort. Le médecin réalise pour cela un examen cardiovasculaire et respiratoire (Coulange, et al., 2012). Un avis spécialisé est nécessaire en cas de découverte ou de présomption de toute anomalie auscultatoire cardiaque en dehors d’un souffle systolique bénin (Coulange, et al., 2012). L’examen respiratoire par auscultation permet de vérifier, quant à elle, l’absence de bruits anormaux (Coulange, et al., 2012). Cette recherche permet d’écarter un asthme, une bronchopneumopathie chronique obstructive ou une insuffisance cardiaque mais également une diminution du murmure vésiculaire pouvant être en rapport avec une maladie bulleuse (Coulange, et al., 2012). Il s’en suit un examen ORL qui commence par l’observation du conduit auditif, à l’aide d’un otoscope, permettant d’évaluer l’état du conduit externe et la mobilité tympanique lors d’une manœuvre de Valsalva (Coulange, et al., 2012). Cet examen permet également de vérifier la perméabilité de la trompe d’Eustache (Coulange, et al., 2012). Par la suite, une palpation sinusienne est réalisée et doit être indolore (Coulange, et al., 2012). L’examen endobuccal, quant à lui, va permettre d’évaluer l’état buccodentaire du plongeur. Cette observation générale a pour but de rechercher toute cavité pathologique aérique (Coulange, et al., 2012). Des examens neurologique, ophtalmologique et rhumatologique peuvent être réalisés mais dans la pratique ce n’est que dans de rares cas (Coulange, et al., 2012).

D’une manière générale, la consultation doit être basée sur la confiance et l’honnêteté du plongeur afin de garantir le maximum de sécurité. Cette visite médicale doit permettre au patient de pouvoir effectuer sa passion en limitant les risques éventuels liés à sa santé ou à l’environnement (Coulange, et al., 2012). Le médecin peut dans certains cas proposer des adaptations, voire des restrictions de durée, de profondeur et/ou de température (Coulange, et al., 2012).

Une liste indicative des contre-indications à la pratique des sports subaquatiques de la FFESSM a été mise en place. La décision finale du médecin est donc orientée selon cette liste mais également selon l’expérience et le niveau du plongeur (Coulange, et al., 2012). En cas d’inaptitude à la pratique de la plongée, il est fortement conseillé au médecin d’expliquer au patient les arguments qui ont conduit à cette décision. Cependant, le patient peut toujours demander l’avis de la commission médicale de la FFESSM, mais également prendre contact avec des associations de médecins hyperbares (Coulange, et al., 2012). En cas de désaccord, le plongeur peut directement solliciter la commission médicale régionale de la FFESSM, puis faire appel à la Commission Médicale Nationale (Coulange, et al., 2012). Ceci étant, cette dernière démarche ne doit être envisagée que dans de très rares cas car la plongée reste un loisir et ne doit pas mettre en danger la santé et donc la vie des plongeurs.

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6.1.1.2 Mesures préventives

La visite de non contre-indication (CI) est le meilleur moyen de prévention. C’est également l’occasion de rappeler les mesures hygiéno-diététiques et les règles de bonnes pratiques (Coulange, et al., 2012). Une bonne condition physique et psychique est essentielle. Il ne faut pas plongée en cas de manque de sommeil, d’excès d’alcool ou de surmenage. En cas d’interruption de l’activité, il faut limiter la profondeur des premières plongées lors de la reprise. La planification de la plongée et son adaptation par rapport aux conditions météorologiques sont importantes. A toutes ses bonnes pratiques, on peut ajouter le respect des procédures, de ne pas forcer en cas de douleur tympanique, de bien s’hydrater dès la sortie de l’eau et d’éviter tous efforts privilégiant le repos après la plongée (Coulange, et al., 2012). Une dernière règle est à respecter. Il est préférable de se limiter à une plongée profonde (> 45 m) par jour ou à deux plongées successives par 24 heures. Dans ce dernier cas, la première plongée devra avoir la profondeur la plus élevée mais la seconde ne devra pas dépasser les 25 m, avec un intervalle entre les deux plongées, le plus long possible (Coulange, et al., 2012).

6.1.1.3 Prérogatives du médecin signataire (Coulange, et al., 2012) (Grenaud, et al., 2008)

Les personnes autorisées à délivrer l’ensemble des certificats médicaux sont les médecins diplômés en médecine de plongée et/ou médecine hyperbare. Cependant certaines pathologies signalées par un astérisque dans la liste des contre-indications de la FFESSM font l’objet d’une procédure spécifique validée par la FFESSM. Il s’agit de « la coronaropathie, le traitement par anti-arythmique ou bétabloquant, le shunt droit-gauche, le pneumothorax spontané, l’asthme, le diabète insulinodépendant, l’hémophilie et les pathologies de l’hémostase » (Coulange, et al., 2012). Dans ces circonstances, seul le médecin fédéral est habilité à délivrer le certificat de non contre-indication. Pour être médecin fédéral, il faut être docteur en médecine, titulaire d’une licence fédérale, présenté par un président de club et participer à des actions de formations, d’enseignements et de surveillance médicale de compétition.

Tout médecin inscrit à l’Ordre des médecins ou Médecin du Service de Santé des Armées (MSSA) peut délivrer le certificat nécessaire à la première licence, au passage du niveau 1 à l’exception des enfants de moins de 14 ans. Le médecin du sport, quant à lui, a les mêmes prérogatives, il peut délivrer la plupart des certificats mais toujours à l’exception de la première licence (niveau 1) des enfants de moins de 14 ans ou du plongeur ayant un handicap (possible pour le médecin rééducateur). Il n’est cependant pas autorisé à délivrer un certificat de reprise après un accident de plongée.

Le certificat médical est rédigé sur une ordonnance standard ou sur un formulaire type disponible sur le site de la FFESSM (http://medicale.ffessm.fr/certificat.htm). Ce document doit contenir la mention de « non contre-indication à la pratique des sports subaquatiques ».

106 Annexe 5 : Fiche médicale : http://medical.ffessm.fr/?page_id=580

Il s’agit d’une aide pour le médecin fédéral et n’est pas obligatoire. Cette fiche est indicative et non exhaustive.

Annexe 6 : Certificat médical de non CI à la pratique des activités subaquatiques, recommandé par la Commission Médicale et de Prévention Nationale (CMPN) : http://medical.ffessm.fr/?page_id=51

Annexe 7 : Tableau récapitulatif des médecins signataires des certificats de non CI : http://www.ffessm.fr/ckfinder/userfiles/files/ctn/Documents/Certificat-medical-tableau.pdf