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Où les villes contribuent-elles le plus à la compétitivité et à la cohésion de l’Europe ?51

5. LES VILLES COMME MOTEURS DE DÉVELOPPEMENT 46

5.4 Où les villes contribuent-elles le plus à la compétitivité et à la cohésion de l’Europe ?51

Dans quelle mesure les espaces urbains se distinguent-ils, positivement ou négativement, des autres parties du territoire européen ?

5.4.1 Performance économique : les villes comme moteurs de l’économie de la connaissance Les espaces urbains sont des nœuds importants de l’économie de la connaissance. Les connaissances et les savoirs se produisent, évoluent, s’échangent et se vendent dans les villes.

Elles sont mieux équipées en infrastructures (instituts de recherche et d’enseignement) ; elles ont tendance à avoir des taux d’éducation supérieure plus élevés que la moyenne ; elles offrent un meilleur accès aux TIC et sont mieux connectées à l’économie globale. Les villes sont les endroits où les connaissances s’échangent, où les innovations se créent. Elles attirent les talents.

Le renouveau de beaucoup de grandes villes pendant les années 1990 a été l’une des tendances territoriales les plus importantes d’Europe. Les espaces urbains ont en général eu des performances économiques supérieures à celles des espaces environnants et/ou du reste de leurs pays, confirmant ainsi le rôle essentiel des villes comme moteurs du développement.

Ceci est particulièrement vrai pour certaines capitales comme Prague, Bratislava et Budapest ou pour différents espaces métropolitains de Belgique, d’Allemagne et d’Espagne.

Cependant, il existe des différences importantes entre les villes en fonction des types d’activités et de base de la société de la connaissance (« knowledge base ») qui les caractérisent. Les espaces métropolitains connectés internationalement ayant une économie diversifiée et une base solide dans le domaine de la connaissance et du savoir ont de bonnes performances dans l’économie de la connaissance. D’autres villes, en particulier celles où il existe une bonne coopération entre les universités et le monde des affaires, apportent aussi une contribution majeure à la stratégie de Lisbonne.

Les villes sont des centres culturels. La part la plus élevée d’employés dans les industries culturelles se trouve dans les espaces urbains, en particulier dans les capitales (comme Paris, Madrid, Budapest, Bratislava, Vienne ou Prague) et dans les grandes agglomérations comme celles des Pays-Bas, d’Allemagne, de Belgique, de Suède et de Finlande.

Les villes se distinguent aussi dans d’autres secteurs à haute valeur ajoutée de l’économie.

Dans les télécommunications par exemple, les villes, et particulièrement les grandes espaces métropolitains, ont les plus forts taux d’équipement en lignes téléphoniques fixes, elles abritent les nœuds des réseaux internet, et sont les premières à se mettre à jour en termes de technologies.

CHAPITRE 5 – LES VILLES COMME MOTEURS DE DÉVELOPPEMENT

5.4.2 Les disparités entre les villes dans le domaine social

Mesurer la situation des villes dans le domaine social est une tâche difficile, en raison notamment du manque d’indicateurs appropriés et de données comparables disponibles pour tous les pays. Ce qui est clair, c’est que l’on est en présence d’une division est/ouest pour trois indicateurs de Lisbonne/Göteborg (risque de pauvreté, dispersion régionale du chômage et chômage de longue durée). Des pays comme la République tchèque, la Slovénie et la Hongrie ont de meilleures performances que des pays comme le Royaume-Uni et l’Italie ; certaines parties du centre de l’Europe se caractérisent par des situations sociale médiocres.

La croissance économique des grandes villes a contribué au développement de la polycentricité en Europe. Cependant, l’effet a été d’accroître les disparités régionales à l’intérieur des pays.

Par exemple, en Irlande la croissance économique et démographique se concentre dans le grand Dublin. Des tendances similaires s’observent dans certains des pays ayant rejoint l’UE en 2004.

Cette économie à deux vitesses se manifeste aussi à l’intérieur des villes où les bénéfices de la croissance économique n’ont pas profité à toutes les couches de la société. Beaucoup de capitales, comme Londres, Paris, Lisbonne, Helsinki, Varsovie, Bratislava et Bucarest sont des moteurs de croissance, mais ont de mauvais indicateurs sociaux.

Les villes ayant des industries traditionnelles en déclin rencontrent souvent des problèmes sévères : ségrégation spatiale, logement social insuffisant et exclusion sociale. Le résultat d’ensemble est une réduction de la cohésion et de l’équité sociale, qui en retour conduit à de mauvaises performances économiques et nuit à la compétitivité.

5.4.3 Le défi du développement urbain durable

Les grands espaces métropolitains sont souvent peu attractifs d’un point de vue environnemental. Le patrimoine naturel et l’environnement des grandes villes sont menacés par les concentrations de population et d’activités. Par exemple, les pressions urbaines les plus fortes sur les espaces semi-naturels s’observent dans le Pentagone. Les espaces métropolitains du Pentagone sont aussi ceux qui sont les plus exposés aux catastrophes naturelles et aux risques technologiques.

Beaucoup de villes européennes ont amélioré leur situation environnementale, mais elles sont toujours confrontées à des problèmes de congestion, de pollution, d’étalement, de disparition des espaces verts et souvent de destruction physique de parties de leur territoire. Une gestion urbaine durable est primordiale pour retenir les ressources humaines qualifiées et talentueuses nécessaires à la compétitivité européenne.

5.4.4 Les facteurs d’attraction des villes

Les villes, et particulièrement les grands espaces métropolitains, disposent de nombre des caractéristiques qui attirent les jeunes immigrants provenant d’autres parties du pays ou de l’étranger. Dans l’Europe vieillissante, cela profite aux espaces urbains. Cependant, dans certains pays comme le Royaume-Uni, cette tendance se couple d’une contre-urbanisation caractérisée par l’émigration de familles et de personnes âgées vers de petites villes ou des espaces ruraux. L’immigration pose aussi aux espaces urbains la question de l’intégration sociale et culturelle et de la préparation des habitants à l’économie de la connaissance.

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Coopération transnationale – Le cas de la stratégie conjointe pour le développement régional (SCDR) de Vienne/Bratislava/Région de Gyor

La SCDR a été mise en place en avril 2002 par les municipalités de Vienne, de Basse-Autriche, du Burgenland, de Bratislava et de Gyor. Elle est constituée de 7 partenaires municipaux et de 4 autres qui représentent d’autres institutions publiques. Le partenariat se fonde en partie sur le programme INTERREG IIIA. L’objectif de la SCDR est de créer une stratégie régionale transfrontalière commune qui permettra de développer une région de « premier plan » à l’intérieur d’un « système polycentrique de régions ».

Coopération inter-municipale – Le cas de l’association des municipalités de Snieznik (AMS) L’AMS a été mise en place en 1998 dans une région frontalière périphérique de la Pologne. Il s’agit d’un partenariat de long-terme entre quatre municipalités urbaines-rurales : Bystrzyca Klodzka, Ladek Zdroj, Miedzylesie et Stronie Slaskie. Les municipalités membres de l’association appartiennent exclusivement au massif montagneux du Snieznik. Le partenariat a principalement été formé pour renforcer la coopération entre les municipalités et demander des fonds à l’UE. Les principaux buts étaient de créer des ressources capitales et de s’occuper ensemble des menaces et des possibilités de développement communes.

L’objectif de l’AMS est de développer une stratégie de développement intégrée pour cet espace avec une attention particulière pour le tourisme. Elle collecte et analyse les données, et des commissions évaluent les bénéfices pour les différentes municipalités. L’AMS a reçu en 2000 des fonds du programme PHARE pour mettre sur pied le concept de développement spatial Masyw Snieznika/Kralicky Snezik. Elle a établi des centres d’information touristiques et crée une image positive de l’AMS.

CHAPITRE 5 – LES VILLES COMME MOTEURS DE DÉVELOPPEMENT

CHAPITRE 5 – LES VILLES COMME MOTEURS DE DÉVELOPPEMENT

5.5 Coopérations territoriales entre les villes

Les accords de collaboration entre les villes peuvent favoriser leur capacité à aborder les questions territoriales à un niveau stratégique. Les encadrés montrent deux exemples parmi d’autres.

Résultats clefs pour l’aide à la décision politique

• La spécialisation fonctionnelle des villes est décisive pour leur importance supranationale. Les principaux espaces urbains, mais aussi un nombre important de villes petites et moyennes, abritent des acteurs dont les producteurs d’exportation internationale. Plus que le nombre d’habitants, c’est cette spécialisation dans certaines fonctions qui les rend importantes.

• Les villes petites et moyennes jouent un rôle vital pour la cohésion territoriale. Dans certains pays, jusqu’à la moitié de la population vit dans des petites villes. En fonction de leur contexte territorial, autrement dit qu’elles soient voisines d’une grande ville, qu’elles appartiennent à un réseau de petites villes ou qu’elles soient un pôle de développement dans une zone rurale, ces villes peuvent jouer un rôle important dans le développement économique et l’offre de services d’intérêt général.

• Les espaces urbains sont des moteurs majeurs de l’économie de la connaissance.

Les villes sont les mieux équipées en infrastructures de la connaissance, condition essentielle à la réalisation des objectifs de la stratégie de Lisbonne.

Des informations supplémentaires sur les questions abordées dans ce chapitre peuvent être trouvées dans les rapports finaux des projets ORATE 1.1.1/Polycentricité, 1.1.4/Démographie, 1.2.1/Services et réseaux de transport, 1.2.2/Télécommunications, 1.3.2/Patrimoine naturel, 1.4.1/Villes petites et moyennes, 1.4.3/Fonctions urbaines, 2.3.2/Gouvernance et 2.4.2 Zooms.

CHAPITRE 6 – LE RENOUVEAU DES ESPACES RURAUX