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Les difficultés posées à la cohésion territoriale

2. COHÉSION TERRITORIALE, POSSIBILITÉS ET DIFFICULTÉS 16

2.4 Les difficultés posées à la cohésion territoriale

En fonction du contexte territorial, les grandes agglomérations, les villes petites et moyennes ainsi que les espaces ruraux peuvent offrir de bonnes possibilités de développement aux entreprises et des conditions de vie attractives pour les citoyens. De fait, les tendances à une cohésion territoriale accrue peuvent être renforcées par les stratégies régionales qui se concentrent sur la spécialisation fonctionnelle, qui encouragent l’esprit d’entreprise et qui agissent en faveur du développement des PME.

Alors que les déséquilibres dans le modèle de développement des territoires existant en Europe ne seront pas effacés rapidement, l’extension du centre, le renforcement des plates-formes urbaines internationales à travers toute l’Europe, l’émergence de villes petites et moyennes en tant que centres internationaux spécialisés dans des fonctions d’excellence et celles de régions rurales attractives, montrent le chemin à suivre aux décideurs politiques pour réaliser une meilleure répartition de la croissance.

Il y a des potentiels de développement à travers les rassemblements de villes proches et/ou éloignées travaillant sur la base de leurs complémentarités fonctionnelles. La coopération territoriale pourrait donc avoir un rôle à jouer.

CHAPITRE 2 – COHÉSION TERRITORIALE, POSSIBILITÉS ET DIFFICULTÉS

En même temps, un certain nombre de tendances mettent en avant une concentration territoriale croissante.

Avant tout, les forces du marché poussent fortement à la concentration de certaines fonctions et services. Le risque est que les richesses diminuent, que les espaces déclinent et que la diversité des potentiels territoriaux en Europe soit amoindrie. Des disparités croissantes à l’échelle européenne pourraient en résulter. Bien que les disparités entre pays semblent appelées à décroître à l’avenir, les disparités entre régions d’un même pays pourraient augmenter. Cette tendance apparaît avec évidence dans la plupart des pays ayant rejoint l’UE en 2004, où l’on observe une concentration croissante des activités et de la population dans les agglomérations capitales et leurs alentours.

Dans l’ensemble, les tendances démographiques mettent en avant une polarisation croissante.

Il y a un mouvement des jeunes ménages et des retraités en direction des agglomérations dynamiques et des espaces urbains et ruraux attractifs au climat plaisant et offrant de bonnes conditions de vie, pendant que d’autres espaces urbains et ruraux doivent affronter les changements structurels et les pertes démographiques. Ces tensions s’accroissent, et pourraient mettre en danger le maintien des services de base et donc des conditions de vie dans les régions où les problèmes de vieillissement de la population sont exacerbés par l’émigration des jeunes.

La proportion de la population en âge de travailler devrait différer de façon marquée suivant les régions, la même chose étant vraie en ce qui concerne les migrations. Certains espaces sont confrontés à la perspective de devenir chaque fois plus des zones d’émigration, alors que d’autres seront des zones d’immigration, dépendant d’une immigration constante permettant d’alimenter le marché du travail et de maintenir un profil démographique plus jeune.

L’augmentation des prix de l’énergie pourrait aussi accroître les disparités entre les régions. Les régions dont la production nécessite beaucoup d’énergie sont vulnérables lorsque les prix augmentent. Mais il y a aussi des régions en Europe qui pourraient profiter d’une hausse des prix de l’énergie. En fonction des richesses territoriales en présence, la production d’énergies alternatives pourrait devenir plus profitable et contribuer à la création d’emplois et à la croissance économique dans les régions remplissant des conditions favorables.

La hausse des prix de l’énergie affecte aussi le secteur des transports. Elle peut renforcer les dichotomies centre-périphérie et urbain-rural. Indépendamment de la question des coûts, les principaux réseaux de transport actuels renforcent les concentrations de population et d’activités existantes, principalement en raison de leur qualité et des lacunes des réseaux secondaires.

Un certain nombre de facteurs sociaux contribuant au développement, tels que les répartitions de l’emploi et des revenus, les niveaux d’éducation et de formation, le logement et l’accès aux services sociaux, varient entre les territoires. Par exemple, il y a des distinctions en termes d’éducation entre le centre, le nord, le sud, l’est et entre les espaces urbains et ruraux. Les différences sont évidentes dans le domaine de l’âge de sortie du système scolaire, mais aussi dans ceux de la formation tout au long de la vie et de la littérature digitale. Ces facteurs ont des impacts directs sur les qualifications sur le marché du travail et sur l’inclusion sociale, et donc les populations des différentes régions ne sont pas également « préparées au futur ».

CHAPITRE 2 – COHÉSION TERRITORIALE, POSSIBILITÉS ET DIFFICULTÉS

La qualité environnementale est un autre aspect de l’attractivité des territoires à être fortement affecté par les développements actuels. La détérioration de la qualité environnementale implique souvent une dégradation des conditions de vie et des difficultés croissantes pour attirer la main d’œuvre qualifiée vers un espace donné. Actuellement, il y a des disparités à travers l’Europe en termes de pollution, de consommation des sols et de préservation des paysages et du patrimoine naturel. De telles différences pourraient bien devenir plus importantes dans les choix futurs d’installation des entreprises et des personnes.

En résumé, il y a des types très différents de territoires à travers l’Europe, chacun avec leurs potentiels propres. Sur le long terme, la diversité peut être une base sur laquelle se bâtirait la cohésion territoriale. Cependant, il y a aussi des tendances qui pointent dans la direction opposée, vers une Europe aux disparités croissantes entre et à l’intérieur des régions.

Résultats clefs pour l’aide à la décision politique

• Le centre européen s’élargit. Les développements économiques et urbains actuels montrent que le centre de l’Europe s’étend le long de plusieurs corridors. Il y a des signes qui indiquent que la traditionnelle image de type centre-périphérie de l’Europe est en train de se faire supplanter par un modèle de développement des territoires plus équilibré.

• Il y a des espaces métropolitains forts situés en dehors du centre européen. Les grandes agglomérations comme les villes petites et moyennes positionnées à l’extérieur du centre sont des nœuds importants pour le développement européen.

Beaucoup d’entre elles sont des moteurs économiques et certaines ont même des performances supérieures à celles d’espaces urbains du centre.

• Les tendances globales menacent la cohésion territoriale. Les disparités entre les régions européennes ont tendance à être accrues par la concentration dans les domaines économiques, démographiques et énergétiques et par les déséquilibres dans les systèmes éducatifs et de transport.

Des informations supplémentaires sur les questions abordées dans ce chapitre peuvent être trouvées dans les rapports ORATE 1.1.1/Polycentricité, 1.1.2/Relations urbain-rural, 1.1.4/Démographie, 1.2.2/Services et réseaux de télécommunications, 1.4.1/Rôle des villes petites et moyennes, 1.4.2/Aspects sociaux, 2.1.1/Impact territorial des politiques de transport, 2.1.4/Impact territorial des politiques énergétiques européennes, 2.4.2/Zooms, 3.3/Stratégie de Lisbonne.

CHAPITRE 3 – LES RÉGIONS COMPÉTITIVES EN EUROPE