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Version papier et version en ligne (similitudes et différences)

Chapitre 13 – Observations et bilan initial

II. Version papier et version en ligne (similitudes et différences)

Lors de la phase initiale de conception du niveau A1, phase durant laquelle nous avons dû créer des items sans véritablement savoir ce qui serait ou non possible de faire avec le support numérique choisi, nous avons été amenés à réfléchir aux différents formats que nous souhaitions mettre en ligne. Comme nous l’avons explicité précédemment, ces choix initiaux ont été contraints d’évoluer au regard des limites imposées par Moodle. Si nous pensions au départ concevoir un test ancré dans les usages modernes de l’e-learning permettant de mettre au point un outil plus actuel, interactif et ludique, nous avons rapidement été rattrapés par les contraintes techniques. Lors de la prise de connaissance de l’outil gratuit et open-source choisi pour supporter le test en ligne, nous avons dû établir la première version du niveau A1 afin qu’elle puisse être intégrée sur la plateforme. L’observation de cette première version du test, version qui sera intégrée et testée par la suite, nous a conduit à faire plusieurs observations et à nous questionner. Il s’avère que dans notre cas, l’usage de la plateforme Moodle 2.5 ainsi que de ses fonctionnalités internes propres permet de réaliser au niveau formel un test plus ou moins traditionnel. On entend par test traditionnel un contenu qui aurait pu être transposé sur papier et réalisé à distance aussi bien qu’en présentiel. Dans le cas de notre projet, les items mis en ligne auraient pu être réalisés sur papier sans aucun problème. Ainsi, première observation, l’usage de Moodle permet de concevoir un test traditionnel, sans réelle plus-value au regard d’un test papier au niveau du contenu du test, mais sans réelle déficit non-plus. Cette première observation nous mène à nous questionner. L’usage d’outils de natures plus ludiques, interactives et attractives comme le permettent désormais de nombreux logiciels de création de contenu ou de supports numériques apportent-ils une plus-value au test ? Par plus-value, nous entendons une efficacité, une validité et une fiabilité accrues. Est-ce véritablement le cas ? Il n’est pas ici question de remettre en cause ou même de juger le caractère motivationnel et interactif d’items nécessitant une plus grande implication et activité de la part de l’utilisateur. Il s’agit plus simplement de se demander si dans le cas précis d’un test de positionnement ces nouvelles possibilités émanant de l’e-learning

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apportent une autre dimension renforçant par ailleurs l’efficacité des items. Il parait difficile de se positionner à cet instant mais il est certain qu’un test reste complexe à concevoir. Si l’usage de Moodle 2.5 ne permet pas de créer d’autres formats d’items que ceux traditionnellement utilisés dans les tests papiers, les QCM, les exercices d’appariement ainsi que les réponses courtes, la validité du test est-elle pour autant à remettre en cause ? Cela revient ainsi à remettre en cause la validité d’un test traditionnel de par son caractère traditionnel. Rappelons qu’il n’est en rien trivial de créer un test, test construit autour d’un axe réfléchi au préalable et répondant à de nombreux critères auxquels on ne pense pas toujours au début comme les consignes ou encore les pondérations. Ainsi, nous avons pris conscience que malgré le caractère fixe de notre test et le caractère traditionnel de nos items de niveau A1, nous avons mené à bien un long travail de réflexion et de conception afin de tenter de créer des items de niveau progressif destinés à soumettre à l’évalué un échantillon représentatif de la langue cible. Quel que soit le format des items, les mêmes questions se posent : Que cherche-t-on à tester ? Comment pouvons-nous et souhaitons-nous le tester ? Est-ce-que je teste bien un seul et même point précis à chaque item ? Ce point est-il essentiel à maîtriser à ce niveau-là ? L’évalué a-t-il conscience de ce qui est testé ? Les consignes sont-elles claires, précises et non ambiguës ? Les propositions de réponses sont-elles sur le même plan ? Leurs formes n’influent-elles pas la réponse de l’apprenant ?

Toutes ces questions, et d’autres bien-sûr, ont été présentes pour chacun des items créé pour le test. Ainsi, que le test soit traditionnel ou modernisé grâce aux nombreux outils e-learning désormais disponibles sur le marché, des réflexions similaires sont menées. En d’autres termes, concevoir nos items de QCM n’a pas été aussi aisé que l’on pourrait le penser au départ. De nombreuses questions relatives au fond et à la forme ont été posées. Rien ne doit être laissé au hasard, de la rédaction de la consigne, au nombre de propositions de réponse présenté, à la fixation de la pondération pour chacun d’eux. En conséquence, se questionner sur les apports ou les contraintes de l’usage d’un outil libre et gratuit au regard de la validité, de la fiabilité ou de l’efficacité d’un test de positionnement revient à se questionner sur le caractère traditionnel d’un test. Mais, un test, de par son caractère traditionnel et fixe est-il pour autant moins efficace et pertinent pour autant ? Ne vaut-il pas mieux utiliser un test traditionnel conçu avec plus d’intérêt et de réflexions qu’un test médiocre faisant appel aux nouvelles technologies ?

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En conclusion, nous pouvons dire que dans le cas de notre projet, la plateforme Moodle 2.5 n’a pas véritablement permis de concevoir des items plus ludiques et interactifs que pour un test papier traditionnel. Cependant, rappelons que son usage permet un gain important de temps relatif au caractère autocorrectif du test. Ainsi, Moodle permettra tout de même aux apprenants de français professionnel de réaliser un test qui leur est spécialement destiné en ligne et à l’institut de tester véritablement les connaissances de la langue cible. Le grand apport de Moodle réside dans la correction automatique du test, permettant ainsi aux correcteurs une intervention moindre.