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Chapitre 8 – Evaluation et TICE

II. Avantages

Qu’ils aient été conçus et intégrés directement sur une plateforme pédagogique en ligne ou créés initialement à l’aide d’outils de création de contenus numériques externes, tous les tests de positionnement en ligne ont en partie pour objectif de limiter l’intervention humaine dans le processus d’évaluation. L’intervention humaine se fait à plusieurs niveaux.

Lors de l’organisation de la passation d’un test de positionnement sur place, au sein même de l’organisme de formation en langue, il est indispensable de :

 Disposer de locaux adéquats pour réaliser le test,

 Fixer une date qui puisse convenir à l’apprenant ou aux apprenants,

 Disposer de suffisamment d’entités humaines pour organiser, surveiller et administrer le test.

Mais l’intervention en amont et pendant le test de positionnement n’est pas la seule difficulté. Après avoir administré le test, une correction de la partie réception s’impose. Outre l’aspect chronophage et par conséquent financier qu’il suppose, le test de

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positionnement, comme tout test, peut être sous l’influence de critères parasites propres à la nature humaine.

Dans son ouvrage consacré à l’évaluation, C. Tagliante (2005, p.12) rappelle ces critères parasites :

L’effet de fatigue : les conditions dans lesquelles l’évaluateur corrige ses copies sont essentielles et déterminantes dans les notes attribuées. Elles influencent véritablement le jugement de ce dernier. Il va de soi qu’une copie corrigée le matin à la première heure n’aura pas la même note que corrigée le soir dans le stress des transports en commun par exemple.

L’effet de contraste : l’évaluateur compare sans nul doute les copies entre elles, ce qui joue également un rôle dans l’attribution des points. Une copie considérée comme moyenne peut être davantage dévaluée si elle est corrigée après une bonne copie. Dans le cas où elle serait corrigée après une mauvaise copie, elle acquerrait sans doute quelques points supplémentaires.

L’effet de favoritisme : l’élève favori est généralement celui qui renvoie à l’enseignant une image positive voire valorisante de lui-même. L’enseignant peut ainsi se sentir gêné de lui octroyer une mauvaise note.

L’effet d’ordre : en général, un correcteur est plus sévère à la fin d’une série de copies qu’au début. Ainsi, il est certain qu’une même copie placée au début du paquet n’aurait pas la même note que si elle était placée à la fin.

L’effet de stéréotypie : l’enseignant a souvent des difficultés à se détacher de la première note attribuée à un élève qu’il considère comme une référence. Cette référence empêche parfois l’enseignant de changer l’image qu’il s’est fait de l’apprenant, quels que soient les efforts fournis par ce dernier.

L’effet de contamination : selon ce critère, la note d’une copie moyenne présentée à des enseignants comme provenant d’un bon élève peut considérablement varier : sous-évaluée dans un cas, sur-évaluée dans l’autre.

L’effet de halo : il est évident qu’un correcteur aura tendance à être plus généreux avec une copie propre et bien présentée qu’une copie négligée. De surcroît, à l’oral, le correcteur sera plus sensibilisé par un élève positif, convivial et sympathique que

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par un élève introverti et ayant peu confiance en lui. La note s’en verra ainsi quelque peu influencée.

L’effet de choc : un correcteur peut se sentir irrité par la répétition importante d’une même erreur et ainsi pénaliser fortement la copie (choc négatif). Au contraire, une seule idée qu’il qualifie de brillante peut gratifier fortement la copie et la faire passer au-dessus de la moyenne (choc positif).

L’effet « goutte d’eau » : un correcteur peut se montrer fort indulgent sur les innombrables fautes d’orthographe, la présentation chaotique, la ponctuation désastreuse… jusqu’à la faute de trop qui fera considérablement baisser la note.

L’écart-type : un correcteur peut, sur une échelle de 0 à 20, n’utiliser qu’une fourchette de notes comprises entre 8 et 12 par exemple. Son écart-type est de 4 points. Tandis qu’un autre n’attribuera jamais les notes comprises entre 17 et 20…

L’évaluation externe : elle n’est pas souvent citée mais existe pourtant. Certains enseignants n’attribuent presque jamais de mauvaises notes par crainte d’être jugé négativement par leurs collègues.

Tous ces critères parasites sont réels dans le processus d’évaluation et même s’ils sont connus, il est très difficile de les contourner. Cependant, il est certain que l’usage de la machine peut se révéler fort avantageux en évitant certaines conséquences propres à l’affect humain comme l’humeur, la fatigue, l’influence émotionnelle etc. Ainsi, dans la mesure où elle a été paramétrée correctement, la machine peut être à même d’évaluer de manière impartiale et objective. Le test de positionnement en ligne est donc un excellent outil mesurant connaissances et compétences sans partie pris et en totale neutralité.

Outre les critères parasites qu’il limite, le test de positionnement en ligne présente d’autres avantages comme la traçabilité puisque toutes les données peuvent être conservées et consultées ultérieurement15.

De plus, le test peut être réalisé à distance, ce qui élimine les contraintes organisationnelles et spatio-temporelles imputables au test en présentiel. L’apprenant est désormais libre de réaliser le test depuis chez lui ou ailleurs, et au moment où il le souhaite. Il peut ainsi se sentir plus à l’aise et moins stressé dans son environnement familier.

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On gagne également temporellement et financièrement sur la passation elle-même mais aussi sur une partie de la correction puisque la réception peut être, au moyen d’activités autocorrectives, gérée de manière autonome par la machine.

Enfin, les dimensions en ligne et multimédia permettent désormais de mettre au point des tests aux scénarios pédagogiques interactifs, ludiques et attractifs tout en intégrant des médias divers et variés, un véritable atout dans le domaine des langues.