Venin d’abeille et sclérose en plaque

Voici comment se déroule la thérapie par le venin d’abeille pour la sclérose en plaque, proposée par le Dr Domerego (137).

Le traitement s’applique sur les zones «yang» du corps : dos, face postéro-latérale des membres, fesses, dessus des épaules, dos des mains, des pieds. Les autres zones peuvent favoriser les réactions adverses/allergiques.

Il faut commencer par une seule piqûre au niveau des lombes à côté de la colonne vertébrale. Il augmenter très progressivement le nombre de piqûres. La première séance débute souvent par seulement deux piqûres. Celles-ci sont faites de chaque côté de la colonne vertébrale au niveau des lombes puis en remontant le long du tronc jusqu’au cou. Ensuite on continuera sur les fesses, le bassin, les épaules. Des points locaux peuvent être piqués en fonction de la localisation des symptômes.

Le nombre de piqûres ira de 1 à environ 20 piqûres ou plus, deux à trois fois par semaine pendant plusieurs mois (Tableau VII).

Tableau VII: Exemple d’un protocole de piqûres chez un patient atteint de SEP(138)

A la régression des symptômes et amélioration de l’état général, le nombre de piqûres pourra être réduit et stabilisé.

Le patient est prévenu d’effets secondaires possibles apparaissant dans la deuxième ou troisième semaine de traitement sous forme d’une aggravation passagère des symptômes ou de l’apparition d’un granulome éosinophilique sur le lieu de piqûres multiples. Des «réactions de guérison» : une gastro-entérite, des vomissements, diarrhée, peuvent survenir transitoirement et sont très positives (137). A la suite de cet épisode, des signes marqués d’amélioration se manifestent généralement.

Quelques études préliminaires ont été menées sur la BVT (139), suggérant de sa sûreté, cependant le nombre d’essais est insuffisant pour en conclure définitivement. Une seule étude croisée randomisée a été réalisée à ce jour par des chercheurs Néerlandais (140). Cet essai est basé sur 24 semaines de BVT sur 26 patients avec rechute-rétablissement ou rechute secondaire progressive. Les piqûres étaient bien tolérées, il n’y a pas eu d’effets secondaires sévères. Néanmoins il n’y a pas eu de réduction évaluable des lésions visibles à l’IRM. Il

n’y a pas eu non plus de réduction significative du taux de rechute, ni d’amélioration du handicap, de la fatigue et de la qualité de vie.

La BVT est principalement utilisée dans des cliniques privées et les informations disponibles sur les observations et résultats sont limitées. Le manque de documents scientifiques, d’études contrôlées, rend difficile la détermination de l’efficacité de ce traitement. Il a été que les patients atteints de sclérose en plaque répondent différemment à la thérapie par piqûres d’abeilles. Certains montrent une amélioration en peu de temps, mais certains ont besoin d’une plus longue période. Dans certains cas, l’état du malade n’est pas amélioré.

Il faut garder à l’esprit qu’une simple administration de venin d’abeille ne suffit pas et qu’il faut suivre certaines lignes directrices qui ne sont basées que sur des observations qui semblent être effectives dans la majorité des cas.

Malgré le manque d’évidence scientifique, cette thérapie est utilisée par les malades atteints de sclérose en plaque pour stabiliser la maladie, réduire la fatigue et la spasticité. Le malade atteint de SEP doit vivre dans l'incertitude de ce que le futur va lui apporter, tout en étant ballotté entre les rémissions et des aggravations imprévisibles. Imprévisible, susceptible de rémissions spontanées, incurable, la SEP est plus spécialement susceptible d'être la victime de traitements "miracles" et de leurs déclarations Des études multicentriques avec un protocole plus précis sont nécessaires pour déterminer la réelle efficacité de la BVT. Actuellement, 30 à 40 personnes suivent ce traitement en France et aux États-Unis, cette solution thérapeutique est très pratiquée avec plus de 60 000 patients (141).

Les organismes vénéneux sont représentés dans de nombreux taxons, y compris le royaume Animalia. Au cours de l'évolution, les animaux ont développé des organes spéciaux pour la production et l'injection de venins. Les venins d'animaux sont des mélanges complexes, des compositions qui dépendent des espèces productrices de venin (toxines). Les animaux terrestres toxiques les plus connus et étudiés sont des serpents, des scorpions, des araignées et des abeilles. Parmi les animaux marins les cônes.

Les substances toxiques contenues dans le venin de ces animaux sont principalement des protéines et des peptides. Des études récentes ont indiqué que le seul venin peut contenir jusqu'à plusieurs centaines de composants différents produisant des effets physiologiques divers. Les morsures ou les piqûres par certaines espèces toxiques entraînent des envenimations sévères conduisant dans certains cas à la mort. Cela pose le problème du traitement de morsure, le plus efficace est jusqu'à présent est l'application des sérums antivenimeux. Afin d'améliorer l'efficacité de ces traitements, la connaissance de la composition du venin est nécessaire. D'autre part, les venins contiennent des substances ayant des propriétés biologiques uniques, qui peuvent être utilisés aussi bien en science fondamentale que dans les applications cliniques. Aujourd'hui, des compositions de venin de nombreuses espèces ont déjà été examinées. Sur la base de ces données, on peut conclure que les venins contiennent un grand nombre de composants individuels appartenant à un nombre limité de types structurels. Souvent, des changements mineurs dans la

ioniques, des molécules algogènes, immunomodulatrices… Ainsi, des médicaments sur le marché dérivent de toxines comme le Captopril ® qui est un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine dérivé du téprotide extrait du venin du serpent Bothrops jararaca ou encore le Byetta ®, composé d’exénatide, un dérivé de l’exentine-4 du venin du monstre de Gila Heloderma

suspectum. Ce principe actif agit comme un analogue du récepteur du glucagon-like peptide 1, il sert ainsi à traiter le diabète de type 2 chez l’adulte en induisant

une sécrétion d’insuline et une inhibition de la libération de glucagon.

Escoubas et King (2009) estiment à vingt millions le nombre cumulé de peptides dans les venins de tous les animaux et seulement quelques milliers ont été caractérisés. Il reste des pistes à creuser. Par exemple, les peptides d’araignées n’ont pas été testés sur les récepteurs ligand-dépendants ni sur les récepteurs couplés à des protéines G ni sur les transporteurs des neurotransmetteurs.

RESUME

Titre : Les toxines d’origine animale : MODES D’ACTION ET APPLICATIONS EN MÉDECINE HUMAINE.

Auteur : ESSABAAOUI Wissam

DIRECTEUR DE THESE : Pr. Saida TELLAL.

Mots clés : animaux, venins, toxines, médecine humaine.

Serpents, scorpions, araignées, cônes et bien d’autres animaux sont connus pour leur dangerosité. Pourtant ces animaux représentent un immense espoir dans le domaine de la santé. Leurs venins sont constitués d’un mélange complexe de peptides (toxines) que l’évolution naturelle a sélectionné et amélioré pendant des millions d’années, leurs conférant des propriétés exceptionnelles. La puissance des toxines peut être détournée pour soigner de nombreuses maladies et pour aider les chercheurs à comprendre le fonctionnement du corps humain.

Les toxines issues de venins animaux sont des petites molécules peptidiques capables d’interagir avec un large éventail de cibles cellulaires spécifiques afin de moduler leurs activités, ce qui leur permet d’intervenir dans de nombreux processus physiologiques et pathologiques. De nombreuses études scientifiques montrent que ces molécules peuvent être utilisées pour combattre les cancers, les maladies neurologiques, les maladies métaboliques ou encore les troubles cardiovasculaires. Dans notre travail nous essaierons de définir le mode d’action de certaines toxines et leur utilisation en médecine humaine.

Abstract

Title: TOXINS FROM ANIMAL ORIGINS: MECHANISMS OF ACTION

AND HUMAN MEDICINE APPLICATIONS

Author: ESSABAAOUI Wissam

THESIS DIRECTOR: Pr. Saida TELLAL

Key words: animals, venoms, toxins, human medicine.

Snakes, scorpions, spiders, cones and many others animals are known for their dangerousness. However these animals represent a huge hope in the field of health. Their venoms are constituted of a complex mixture of peptides (toxins) which natural evolution improved during millions of years, their conferring of exceptional properties. The power of toxins can be diverted to treat many diseases and to help the researchers to understand the functioning of the human body.

Toxins coming from animal venoms are small peptidic molecules capable of interacting with a large of specific cellular targets to modulate their activities, what allows them to intervene in many physiological and pathological processes. Many scientific studies show that these molecules can be used to fight cancers, neurological diseases, metabolic diseases or else cardiovascular disturbances. In our job we will try to define the mode of action of some toxins and their use in human medicine.

ﺺﺨﻠﻤﻟا ناﻮﻨﻌﻟا : ﻤﻌﺘﺳا و ﺎﮭﻠﻤﻋ ﺔﻘﯾﺮط :ﻲﻧاﻮﯿﺣ ﻞﺻأ ﻦﻣ تﺎﻨﯿﻤﺴﻟا .يﺮﺸﺒﻟا ﺐﻄﻟا ﻲﻓ ﺎﮭﻟﺎ ﺐﺗﺎﻜﻟا : مﺎﺴﯾو يوﺎﻌﺒﺴﻟا :ﺔﺣوﺮطﻷا فﺮﺸﻣ لﻼط ةﺪﯿﻌﺳ ةذﺎﺘﺳﻷا ﺔﯿﺳﺎﺳﻷا تﺎﻤﻠﻜﻟا : تﺎﻨﯿﻤﺴﻟا ,مﻮﻤﺴﻟا ,تﺎﻧاﻮﯿﺤﻟا يﺮﺸﺒﻟا ﺐﻄﻟا , . ﺎ ﮭﺗرﻮﻄﺨﺑ تﺎ ﻧاﻮﯿﺤﻟا ﻦ ﻣ ﺎ ھﺮﯿﻏ و ﺔﯾﺮﺤﺒﻟا تﺎﻧوﺰﻠﺤﻟا ,ﺐﻛﺎﻨﻌﻟا ,برﺎﻘﻌﻟا ,ﻦﯿﺑﺎﻌﺜﻟا فﺮﻌﺗ ﺎﻣا ﻞﺜﻤﺗ ﺎﮭﻧﺈﻓ ﻚﻟذ ﻊﻣو ﻦ ﻣ ﺎﺒﻛﺮﻣ ﺎﻄﯿﻠﺧ ﻢﮭﻣﻮﻤﺳ ﻞﻜﺸﺗ و .ﺔﺤﺼﻟا لﺎﺠﻣ ﻲﻓ ﺔﻤﺨﺿ ﻻ تاﺪ ﯿﺘﺒﺒﻟا (ﻦﯿﻤ ﺳ) .ﺔﯿﺋﺎﻨﺜﺘﺳا ﺺﺋﺎﺼﺧ ﺎﮭﺤﻨﻣ ,ﻦﯿﻨﺴﻟا ﻦﯿﯾﻼﻣ لﻼﺧ ﺎﮭﻨﯿﺴﺤﺗ ﻢﺗ ﻲﻌﯿﺒﻄﻟا رﻮﻄﺘﻟﺎﺑ ﻲﺘﻟا ﻦ ﻜﻤﯾ مﻮﻤ ﺴﻟا هﺬ ھ ةﻮﻗ .نﺎﺴﻧﻹا ﻢﺴﺟ ﻞﻤﻋ ﺔﯿﻔﯿﻛ ﻢﮭﻓ ﻰﻠﻋ ﻦﯿﺜﺣﺎﺒﻟا ﺪﻋﺎﺴﺗ ﺎﻤﻛ ضاﺮﻣﻷا ﻦﻣ ﺮﯿﺜﻜﻟا جﻼﻋ ﻰﻟإ ﺎﮭﻠﯾﻮﺤﺗ ﻰ ﻠﻋ ةردﺎﻗ ةﺮﯿﻐﺻ ﺔﯾﺪﯿﺘﺒﺑ تﺎﺌﯾﺰﺟ ﻦﻋ ةرﺎﺒﻋ ﻲھ ﺔﯿﻧاﻮﯿﺤﻟا مﻮﻤﺴﻟا ﺎھرﺪﺼﻣ ﻲﺘﻟا تﺎﻨﯿﻤﺴﻟا ﻲ ﻓ ﻞﺧﺪ ﺘﻟﺎﺑ ﻢ ﮭﻟ ﺢﻤ ﺴﯾ ﺎ ﻤﻣ ،ﺎﮭﺘﻄ ﺸﻧأ ﻞﯾﺪ ﻌﺘﻟ ةدﺪ ﺤﻤﻟا ﺔ ﯾﻮﻠﺨﻟا فاﺪ ھﻷا ﻦ ﻣ ﺔﻌ ﺳاو ﺔ ﻋﻮﻤﺠﻣ ﻊ ﻣ ﻞ ﻋﺎﻔﺘﻟا ﺎ ﺌﯾﺰﺠﻟا هﺬ ھ نأ ةﺪ ﯾﺪﻋ ﺔ ﯿﻤﻠﻋ تﺎ ﺳارد ﺮﯿ ﺸﺗو .ﺔﯿ ﺿﺮﻤﻟاو ﺔﯿﺟﻮﻟﻮﯿ ﺴﻔﻟا تﺎ ﯿﻠﻤﻌﻟا ﻦ ﻣ ﺪ ﯾﺪﻌﻟا ﻦ ﻜﻤﯾ ت ﺐ ﻠﻘﻟا تﺎﺑاﺮﻄﺿا وأ ﺔﯿﺑﻼﻘﺘﺳﻻا ضاﺮﻣﻷا و ،ﺔﯿﺒﺼﻌﻟا ضاﺮﻣﻷاو ،نﺎطﺮﺴﻟا ضاﺮﻣأ ﺔﺤﻓﺎﻜﻤﻟ ﺎﮭﻣاﺪﺨﺘﺳا .يﺮ ﺸﺒﻟا ﺐ ﻄﻟا ﻲ ﻓ ﺎﮭﻟﺎﻤﻌﺘ ﺳا و مﻮﻤ ﺴﻟا ﺾ ﻌﺑ ﻞ ﻤﻋ ﺔ ﻘﯾﺮط ﺪ ﯾﺪﺤﺗ لوﺎ ﺤﻧ ﺎ ﻨﻠﻤﻋ ﻲ ﻓ .ﺔ ﯾﻮﻣﺪﻟا ﺔ ﯿﻋوﻷاو