• Aucun résultat trouvé

Varicelle - zona

Dans le document VIROSES A EXPRESSION CUTANEE (Page 168-175)

1-6 Prise en charge thérapeutique

2- Varicelle - zona

2-1 Introduction

Ce sont des maladies infectieuses dues au même virus, VZV ou virus du zona et

de la varicelle : Virus à ADN appartenant au groupe Herpes virid, la

contamination est strictement humaine.

La varicelle correspond à la primo-infection alors que Le zona à la réactivation virale.

Affection bénigne, de diagnostic aisé, mais des formes graves peuvent s’observer sur certains terrains (sujets immunodéprimés, femme enceinte, nouveau-né) et dans certaines localisations (l’oeil) mettant en jeu le pronostic vital et ou fonctionnel.

2-2 Epidémiologie

2-2-1 Agent pathogène

Le virus de la varicelle et du zona (VZV) appartient à la famille des

alpha-herpesviridae. Son cycle de réplication est similaire à celui des virus herpès simplex virus de type 1 et 2. Le VZV possède également un tropisme neuro-épidermique, une latence ganglionnaire et induit un effet cytopathique dans la cellule hôte.

Le virus VZV se compose d'un ADN bicaténaire au sein de la capside virale. Le tout est enrobé d'une enveloppe contenant des glycoprotéines de surface, qui ont un rôle important dans l'induction d'une réponse immunitaire de la part de l'hôte.

L'ADN viral a été complètement séquencé. Il contient 124 884 paires de base, 71 ORF (Open Reading Frames) qui codent pour 67 protéines dont environ 33 ont été identifiées. (Figure 45)

Au stade latent, le VZV n'exprime que des protéines de latence, comme l'IE

(protéine immédiate précoce) 4, 62 et 63. Lors de la réactivation virale, le VZV

exprimera des gènes Eet ensuite L, qui produiront respectivement des protéines

E (protéines précoces), nécessaires à la synthèse de l'ADN viral et à la

construction de la nucléocapside, et des protéines L (protéines tardives) constituant l'enveloppe virale .(figure 46) [192].

Figure 46 : Cycle de réplication du VZV.

2-2-2 Réservoir

Il est strictement humain.

2-2-3 Transmission

Elle se fait par voie aérienne par gouttelettes salivaires , rarement par voie directe par contact avec les lésions , et rarement par voie transplacentaire, hématogène .

2-2-4 Aspects épidémiologiques

La séroprévalence du VZV dans la population générale est extrêmement élevée : l’infection touche les enfants dès l’âge de 5 ans, la séroprévalence chez l’adulte étant aux alentours de 98 %, il est le plus contagieux des Herpesviridae.

Rappelons que l’homme infecté est le seul réservoir de virus et que la contagiosité commence 1 à 2 jours avant le début de l’éruption et se poursuit jusqu’à la phase de crustation. La durée d’incubation de la maladie est de 14 jours. La transmission du VZV à travers le placenta peut se faire tout au long de la grossesse et le risque de varicelle congénitale, qui est de 2 % avant la 24e semaine, est nul au troisième trimestre de gestation.

Dans les pays tempérés, la varicelle se manifeste par de petites épidémies familiales ou scolaires, avec un pic d’incidence entre mars et mai.

Enfin, on peut parler de varicelle nosocomiale chez le personnel de santé (prévalence 1,2 pour 1000), dont la source de contamination est le plus souvent un zona.

Dans les zones tropicales, l’infection VZV touche les personnes plus âgées avec une morbidité accrue et plus de décès.

Le zona touche 10 à 20 % de la population et l’incidence augmente avec l’âge. Les facteurs de risque principaux sont liés à l’immunodépression, en particulier celle relative à l’âge, l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et les traitements immunosuppresseurs.

En effet, la réponse lymphocytaire à l’antigène VZV décline avec l’âge, le développement de lymphomes et le traitement immunosuppresseur. La survenue d’un zona chez un patient VIH positif est prédictive d’un risque évolutif accru de la maladie. Enfin, la dissémination clinique des vésicules en dehors du

2-3 Physiopathologie [193]

2-3-1 Infection primaire à VZV : varicelle

Après contamination par voie aérienne, l’infection initiale des conjonctives et de la muqueuse respiratoire des voies aériennes supérieures, est suivie d’un premier cycle de réplication virale dans les ganglions lymphatiques (2e au 4e jour), puis d’une première virémie (4e au 6e jour).

Après un deuxième cycle de réplication virale dans le système réticuloendothélial, une deuxième virémie dissémine le virus dans tout

l’organisme, ainsi que dans les cellules endothéliales capillaires de la peau,

atteignant l’épiderme du 14e au 16e jour, avec apparition de l’éruption vésiculeuse. (figure 47)

2-3-2 Infection latente ; réactivation : zona

Après la primo-infection, il se produit une migration axonale sensitive des virions vers le ganglion sensitif dans lequel va s’installer une infection latente. Cette infection touche les ganglions trigéminés, spinothoraciques et géniculés. Le VZV se trouve dans les corps neuronaux sous forme épisomale (polymerase chain reaction [PCR] in situ).

Le mécanisme du maintien de cet état de latence est inconnu.

Des années plus tard, la réactivation de l’infection dans un de ces ganglions (déclin de l’immunité cellulaire anti-VZV spécifique) entraîne dans le métamère correspondant le syndrome algique associé à l’éruption radiculaire unilatérale caractéristique du zona.

Il se produit, au cours de cette réactivation, une réplication virale ganglionnaire, une réponse inflammatoire et nécrosante au niveau des neurones, causant selon l’étendue des lésions une radiculonévrite, ou myélo-radiculo-myélite (corne postérieure de la moelle).

2-3-3 Réponse immune

L’infection VZV entraîne une immunité durable et définitive. Cependant, des cas occasionnels de réinfection clinique peuvent se produire, en particulier chez l’immunodéprimé et même chez l’immunocompétent.

La séroconversion a lieu1 à 3 jours après l’exanthème, les IgM apparaissant les premiers (associés à la primo-infection), puis les IgG dont les titres sont

Lors de la réactivation du VZV (zona), on assiste à une ascension des IgG, des IgM et des IgA, correspondant à une réponse anamnestique avec présence d’anticorps anti-P32.

Le rôle des anticorps neutralisants, donc protecteurs, est de bloquer les phénomènes initiaux d’adsorption, de fusion et de pénétration des virions dans la cellule.

Les anticorps antiviraux jouent également un rôle dans la destruction des cellules infectées par le virus.

Quant à l’immunité cellulaire, elle joue un rôle majeur pour limiter l’infection car la sévérité de l’infection VZV est corrélée à la dépression immunitaire.

Au cours de la réponse immunitaire cellulaire, la sécrétion d’interféron gamma et d’interleukine 2 active fortement les cellules natural killer (NK) qui participent à la destruction des cellules infectées avec le concours capital des lymphocytes T cytotoxiques (CTL) dont l’activation s’est produite après reconnaissance de l’antigène (Fig. 48).

Dans le document VIROSES A EXPRESSION CUTANEE (Page 168-175)