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La théorie de William Labov (1976) nous intéresse dans ce travail en ce sens qu’il veut que toute production linguistique soit l’objet d’une description en prenant en compte son contexte social et communautaire. En cela, ses travaux sont fondamentaux dans la sociolinguistique telle que nous l’abordons actuellement. Autrement dit, dans l’approche variationniste, tout acte de langage est soumis à des influences sociales, ainsi le rôle de chaque locuteur est fonction de sa position sociale envers les destinataires.

Certaines théories de la variation que nous traitons ont également été abordées par d’autres chercheurs (Calvet, 1975, 2000 ; Bagouendi-Baggère Bonnot, 2007 ; Italia, 2011 ; etc.). Les problématiques de notre terrain nous amènent à retenir ces

théories. Mais avant de les présenter, il est important de faire état de l’approche

variationniste qui est née du renouvellement des approches structurales et générativistes sur la question liée à la distinction diachronie et synchronie puis sur la prise en compte de l’aspect social de la langue. Notre problématique étant focalisée dans l’usage du français au sein de la société gabonaise, un tour d’horizon pour cette théorie nous est indispensable. De tous les linguistes qui se sont positionnés sur les rapports langue et société, W. Labov paraît être le nom du chef de file des variationnistes. Dans sa théorie, Labov avait pour ambition de montrer que la variation linguistique, dite « libre », est également structurée du point de vue sociale et que celle-ci, en synchronie, constitue à proprement parler le changement linguistique qui a

traditionnellement été étudié en diachronie. Labov (1976 : 258) postule ainsi que la

sociolinguistique est la linguistique. Aussi, ses enquêtes ne marquent-elles pas la discipline et la rupture avec certaine conception de la linguistique de Saussure (le

34 changement linguistique se limitait aux interrelations des facteurs structuraux

internes)12

Parmi les différentes étapes d’enquêtes faites par Labov l’étude de la variation ou du changement linguistique qu’il réalise en premier en synchronie à partir des « différences de comportements entre des locuteurs d’âges divers » (Labov, 1976 : 372). (à l’île Martha’s Vineyard (1961-62) sur le changement phonétique en particulier le traitement des diphtongues / ay/ comme dans White par exemple /aw/ comme dans out. Cette enquête a pour objectif d’établir l’histoire sociale du changement des diphtongues et de chercher les corrélations entre les traits linguistiques et les traits sociologiques. L’enquête montre que la distribution sociale des diphtongues est motivée par l’envie de quitter ou de vivre sur l’île.

Dès cet instant, le changement linguistique observé en synchronie est qualifié de démarche variationniste.

Labov effectue la deuxième enquête à New York, dans le quartier de la Lower East Side (1963–64). Celle-ci a pour objectifs :

- la variation sociale dans la ville de New York à travers la distribution de cinq

variables en fonction de la stratification sociale.

- Les évaluations subjectives des personnes interrogées (étudiant les attitudes

des informateurs). Ici c’est l’utilisation de plusieurs procédés d’enquête sur les pratiques effectives, sur la variation des méthodes d’enquête, sur la variation des thèmes abordés. Cette enquête met en lumière les mécanismes du changement linguistique, un phénomène d’hypercorrection dans la classe moyenne dite petite

bourgeoisie qui est mise en rapport avec le sentiment d’insécurité linguistique

manifestée.

La troisième étape d’enquête s’est faite à Harlem (1965 et 67) sur le vernaculaire noir américain (VNA) est de type ethnographique. Celle-ci fait intervenir un formateur-enquêteur autre que Labov connaissant l’univers culturel des adolescents noirs des rues et capable de s’immerger dans le terrain. Cette enquête a pour objectif de comprendre les causes de l’échec dans l’apprentissage de la lecture chez les enfants

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noirs. Labov s’est d’abord demandé si « les différences dialectales [entre l’anglais

standard de l’école et le VNA] y sont pour quelque chose » (1993 : 10). Au terme du dépouillement des résultats de cette enquête Labov écrit : « la conclusion majeure de nos travaux […] et qu’il faut avant tout chercher la cause de ces échecs dans les conflits culturels et politiques à l’intérieur de la classe, et que les différences dialectales

sont en tant que symbole de ces conflits ». Cette

approche variationniste est le cadre théorique qui nous permet de poser que les différences des réponses quant aux variables qui caractérisent nos informateurs peuvent nous aider dans notre objet de recherche. Nous allons voir si les appartenances ethnolinguistiques par exemple peuvent être source de variation.

En dehors de Labov, la théorie de Bourdieu (les rituels sociaux) est aussi importante car l’auteur considère le monde comme un univers d’échange des symboles ou la communication est soumise à une sorte de cryptage et décryptage par l’utilisation des codes socioculturels. (Bourdieu, 1982 : 59-64). Nous allons aussi voir si dans le contexte formel de l’enquête, les codes socioculturels apparaissent.

1.3.1. Approche définitionnelle de la variation linguistique

Le domaine de la parole est celui de la liberté, du choix, de la création, puisque les combinaisons de signes linguistiques dépendent de la volonté des locuteurs. (Chiss & al, 2001 : 28). En ce sens, les auteurs veulent montrer que la variation linguistique ne dépend pas de la langue elle-même mais de ses usagers. De ce fait, notre étude sur la variation dans les interactions à l’université, ne s’intéresse pas à la langue française en elle-même, mais plutôt à la pratique de celle-ci, à la manière dont elle est utilisée par les usagers de ce contexte formel. Donc, pour cette langue française, nous nous intéressons à la fois à l’usage et à la particularité des usagers de ce milieu.

La variété linguistique étant une grande notion de la sociolinguistique, nous pensons que son approche définitionnelle pourrait orienter notre projet. Cette notion est introduite en sociolinguistique à partir d’un article intitulé « Fondements empiriques d’une théorie du changement linguistique » paru en 1966 dont les auteurs sont : William Labov, Marvin Herzog et Uriel Weinrich. Cet article consiste à désigner les écarts observables dans une langue donnée, et, entre différentes manières de

36 s’exprimer. Cet article n’est pas loin de notre ambition sur le français parlé par les enseignants et les étudiants dans le milieu universitaire gabonais.

La variation peut être définie, selon le dictionnaire des sciences du langage de Franck Neveu, comme une manifestation de la variabilité des langues naturelles, observée dans la diversité des usages linguistiques d’une communauté, et qu’expliquent notamment des déterminations politiques, géographiques ou socioculturelles. De ce point de vue, nous percevons la variation comme le phénomène par lequel, dans la pratique quotidienne, une langue donnée n’est jamais à une époque, dans un lieu et dans un groupe social donnés, identique à ce qu’elle est à une

autre époque, dans un autre lieu, dans un autre groupe social.

Pour paraphraser Lacan, tout sujet parlant laisse entrevoir dans son énonciation, cette capacité de variation linguistique qu’il met en œuvre selon les besoins de la communication. (Lacan, 1974) Nous entendons par son propos que tout individu (âge, sexe et classe sociales confondus) se sert de plusieurs registres de langues suivant les situations de communication, les interlocuteurs, les espaces géographiques, etc. C’est dans ce sens que Françoise Gadet a rappelé l’ambiguïté du

terme de variation qui peut être définie selon elle comme la représentation de

l’ensemble des usages variables d’un groupe, reflétant approximativement les usages reconnus par les membres de la communauté. « Les usagers prennent en compte la variation en se la représentant à travers des variétés, qu’ils ne nomment que rarement sauf pour le diatopique, le plus régulièrement perçu.

Ainsi, les dénominations français familier, populaire, canadien, des jeunes

sont des termes experts, ou de la reprise publique ». (Gadet ajoute que ces

classifications ordinaires qu’épouse la notion de variété est donnée comme une

évidence alors que c’est une construction. (Gadet, 2003 : 22 ). En fait, Gadet veut nous

faire comprendre que ce n’est pas comme dans la linguistique de Saussure où les choses sont préétablies, c’est la production situationnelle qui est mise en évidence dans la variation. C'est-à-dire un locuteur ou des locuteurs d’une communauté linguistique considérée, produisant des énoncés de divers registres de langue. Elle souligne aussi que « les sociolinguistes acceptent en général cette notion de variété, et recouvrent différentes façons de les classer. L’une d’entre elle oppose la variation interlocuteurs (selon l’usager, soit différents individus selon des angles différents, de

37 diachronie, de localisation et de position sociale), et la variation intra-locuteur (selon le répertoire d’un même locuteur dans différentes activités).

Bien évidemment, cette différenciation qui prend le locuteur comme le mobile

du principe de classement, Gadet l’explique qu’elle se reflète dans les termes de

diatopie, diastratie, et diaphasie, dont l’origine est dans la romanistique allemande (Coseriu). Elle ajoute que ces termes paraissent peu transparents par rapport aux termes régional, social et stylistique que l’on a coutume d’utiliser.

Par contre, ils offrent l’avantage de distinguer entre les effets sociaux dans la langue et le sociodémographique, entre une manifestation linguistique et l’extralinguistique (ainsi, le diatopique est l’effet sur la langue de la diversité régionale, non cette diversité même, qui ne concerne pas le linguiste). Les dénominations de diatopie, diastratie et diaphasie évitent ainsi l’ambiguïté de leurs sens tel que « social » qui a la signification trop vaste pour distinguer entre usage expert et ordinaire, et participent de l’effort pour construire des catégories sociolinguistiques qui soient clairement distinctes des données sociodémographiques.

1.3.2. Norme linguistique et variation

L’étude de Sophie Jollin-Bertocchi sur la norme et la variation linguistique retrace que la question de niveaux de langage remonte à l'histoire de la société et de la langue française, dont le sort bascule à la Révolution de 1789, ainsi qu’à l'évolution des approches et des théories linguistiques. (Jollin-Bertocchi, 2003 : 7). A partir de ces repères historiques introduisant les notions de norme et de variation, elle fait une description des niveaux de langage rendue possible par la proximité de la notion avec celles de registre et de style. Au sujet de la norme, Jollin-Bertocchi avance qu’elle comporte exactement deux aspects : la norme d’usage et la norme prescriptive. (S. Jollin-Bertocchi, 2003 : 21).

L’étude de Jollin-Bertocchi (2003) démontre que quatre types de discours ont contribué à la description et à la réflexion sur la variation sociale dans le langage : la rhétorique, dès I'Antiquité, puis la grammaire normative, à l'époque classique, et la sociolinguistique à partir du début XXe siècle ; enfin, depuis les années 1960-1970, la grammaire offre une orientation nouvelle. (S. Jollin-Bertocchi, 2003 : 13). Nous n’allons

38 pas entrer dans le détail de ces quatre types de discours. Nous allons plutôt esquisser la parcelle de l’approche descriptive et explicative qui nous intéresse ici.

Aussi, « la grammaire depuis les années 1960-1970 s'est dégagée de la tentation normative au profit d'une approche plus foncièrement descriptive et explicative. La grammaire générative, à partir des années 1950, a d'abord fourni un cadre permettant d'intégrer au sein du système l'usage non standard de la langue, soustrait à tout jugement de valeur, en montrant que la distinction fondamentale pour une langue était celle qui sépare le grammatical et l'agrammatical, c'est-à-dire le possible et l'impossible ». (S. Jollin-Bertocchi, 2003 : 17).

Ainsi, Jollin-Bertocchi ajoute qu’il existe deux catégories de diversité concernant les langues :

- La diversité interlinguistique (présence de deux ou plusieurs langues) nous parlerons de la diversité culturelle en ce sens qu’une langue véhicule la culture de la communauté qui la parle ou de celle dont elle est originelle. (le cas du français en pays francophone).

- La diversité intralinguistique recouvre les différents usages d'une même langue. Les deux catégories de diversités sont pertinentes pour notre propos. La première concerne les diverses langues gabonaises en contact avec la langue cible (langue française). La seconde catégorie concerne l’étude de la langue cible dans ses multiples usages chez nos locuteurs. Ainsi, les facteurs de la diversité linguistique :

a) La variation historique b) La variation régionale c) La variation sociale d) La variation situationnelle e) La variation individuelle

Au fil de nos lectures, nous nous rendons compte que les différents types de variations dont font allusion GADET (2003), JOLLIN-BERTOCCHI(2003) et, même Coseriu, avaient déjà été souligné par M-L MOREAU (1997) en effet, Moreau traitant de la variation, avance que toutes les langues connaissent de multiples variétés ou lectes,

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dont la diversité est masquée par des étiquettes au singulier (LE français, Le turc, etc.).

A son tour, elle avait déjà distingué la variation historique comme celle liée au temps

qu’elle nomme variation diachronique. La variation régionale est selon elle celle qui

se joue sur l’axe géographique, elle la nomme variation diatopique. Ensuite, la

variation sociale c’est celle qui explique les différences entre les usages pratiqués par

les diverses classes sociales, c’est celle qu’elle nomme variation diastratique. Et la

variation situationnelle c’est quand on observe une différenciation des usages selon

les situations de discours. Elle la nomme variation diaphasique, celle-ci englobe

également la variation individuelle. (Coseriu)

En ce qui nous concerne, nous sommes appelée dans notre analyse, à relever le type de variation qui fait surface dans les interactions observées. Ainsi, les productions langagières des enseignants et apprenants considérés seraient-elles influencées par le contexte d’énonciation ? Autrement dit, le caractère formel de la salle de classe n’inciterait-il pas les interactants à employer des registres et des styles différents suivant les activités qui y sont proposées ? Ainsi, il est fort probable que la notion de variation linguistique soit décelable dans toute interaction verbale puisque le

système de signes langue dont font usage les pratiquants de l’interaction ne se

présente aucunement comme « un ensemble unique de règles. (Moreau, 1997 : 283). Vu sous cet angle, nous convenons avec Kerbrat-Orecchioni (2006 : 25) que « dans la conception interactive de la communication, les phrases d’émission et de réception

sont en relation de détermination mutuelle ». Autrement dit, s’il y a communication ou

interaction entre deux individus, ce qu’il y a intercompréhension. Il ne peut avoir échange entre deux sujets parlants que si l’un décode le message de l’autre et vice-versa.

1.3.3. Variation linguistique et notions connexes

Dans notre approche sociolinguistique du français en pays francophone, nous développons, entre autres, les notions relatives aux questions des variations sur le terrain plurilingue. En référence, bien évidemment, à la notion d’écologie développée par Louis Jean Calvet (1999), nous concevons la langue comme « un ensemble de pratiques et de représentations » (Calvet, 1999 : 165). En d’autres termes, nous éclairons notre approche des variations linguistiques en nous appuyant sur la position de Louis Jean Calvet selon laquelle la langue serait un « système » de pratiques et de

40 représentations indissociables et autorégulatrices (Pierozak, 2001) (dans la mesure où, dans notre cas, celles-ci (langues en présence) contribuent au changement de celle-là).

Pour y parvenir, nous passons d’abord en revue les notions liées à la notion de variations linguistiques notamment : représentations linguistiques, imaginaire linguistique, attitudes linguistiques, bilinguisme/plurilinguisme, sécurité/ insécurité linguistique, etc.

1.4. Représentations linguistiques

Dans notre appréhension de variations, nous épousons l’idée des sociolinguistes tel que Calvet qui soutient que « les langues sont des pratiques, elles n’existent que par leurs locuteurs » (Calvet, 1996) cela nous amène à vérifier le rôle que les représentations (en général) jouent dans les situations linguistiques en contexte universitaire.

Selon le dictionnaire de « la langue française » le mot représentation c’est le fait

de présenter quelque chose par une image, un symbole. Ce mot qui est entré dans la

langue française au XIIIe siècle, vient du latin repraesentare signifiant « rendre présent

», « mettre sous les yeux de quelqu’un », trouve tout son sens dans notre domaine de

recherche car, dès l’origine la notion implique une dimension sociale et dialogique.

C’est pourquoi Nadia Maillard postule que « la représentation doit aussi être envisagée comme un processus dynamique » (Maillard, 2013: 96).

La notion de représentation traverse plusieurs disciplines. Pour notre part, nous nous intéressons à la place qui lui est réservée dans le domaine des sciences sociales. Dans le cadre des travaux d’Émile Durkheim à la fin du XIXe siècle, les représentations

font l’objet d’étude et d’investigation de la sociologie. Dans son étude des

représentations, Émile Durkheim (1912) différencie les représentations individuelles (dans les formes élémentaires de la vie religieuse, états mentaux propres à l’individu) des représentations sociales (états collectifs). Les premiers, concernant un sujet donné ont, « pour substrat la conscience de chacun » et sont « variables et emportés dans un flot ininterrompu », les secondes, « le produit des consensus social » et leur savoir « dépasse celui de l’individu moyen » (Durkheim, 1912 cité par Maillard, 2013).

41 Ainsi, « tous les phénomènes produits socialement » (Markovo, 2007 : 182) tels que les croyances, les mythes et religions, science, langage… constituent la réalité sociale (tout comme les phénomènes physiques constituent la réalité physique) et s’imposent à l’individu auquel elles sont extérieures : « au contraire elles exercent sur lui une pression irrésistible. Il se soumet à cette coercition, et il intériorise et perpétue ces formes sociales d’action, de pensée et nos sentiments. » (Ibidem).

Tout d’abord, examiner la notion de représentation pour une étude réalisée dans un pays où la langue française est en contact avec les langues locales et d’autres langues étrangères (africaines et européennes) nous permet de rendre compte des images et opinions que l’on se fait sur la diversité linguistique du français. De ce fait, nous évoquons les représentations sociales, linguistiques, interculturelles, etc., dans cette section car c’est au travers de la cohabitation des langues et cultures (culture française et culture gabonaise) que les dynamiques linguistiques des francophones réels s’actualisent.

Dans le champ de la psychologie sociale, les travaux de S. Moscovici soulèvent le problème des rapports symboliques des sociétés, celui des formes du savoir de sens commun, savoir partagé par les membres d’une communauté. C’est alors que cette approche de la représentation en psychologie sociale conquiert une valeur heuristique dans de nombreuses disciplines des sciences humaines, et, particulièrement dans les sciences du langage. Ainsi, observant « comment une nouvelle théorie scientifique ou politique est diffusée dans une culture donnée, comment elle est transformée au cours de ce processus et comment elle change à son tour la vision que les gens ont d’eux-mêmes et du monde dans lequel ils vivent »

( Farr in Moscovici, 1997: 365) l’amène à construire le concept de représentation

sociale. Pour Jean-Claude Abric, « on appelle représentation sociale le produit ou le processus d’une activité mentale par lequel un individu ou un groupe reconstitue le réel auquel il est confronté et lui attribue une signification spécifique » (Abric, 1989 : 188). Pour cet auteur, à l’intersection du psychologique et du social, la représentation peut être définie comme « un ensemble organisé d’information, d’opinions, d’attitudes et de croyances à propos d’un objet donné » (Abric, 2007 : 59).

A son tour, Denise Jodelet mentionne que « le concept de représentation sociale désigne une forme de connaissance spécifique, le savoir de sens, dont le

42 contenu manifeste l’opération de processus génératifs et fonctionnels socialement marqués. Plus largement, il désigne une forme de pensée sociale. Les représentations sociales sont des modalités de pensée pratique orientées vers la communication, la compréhension et la maîtrise de l’environnement social, matériel et idéal. En tant que telles, elles présentent des caractères spécifiques aux plans de l’organisation des contenus, des opérations mentales et de la logique. Le marquage social des contenus ou des processus de représentation, et à préférer aux conditions et aux contextes dans lesquels émergent les représentations, aux communications par lesquelles elles circulent, aux fonctions qu’elles servent dans l’interaction avec le monde et les autres » (Jodelet, 1997 : 357).

Dans notre étude, la force de cette notion de représentation est articulée à celle

de l’action sociale des langues parlées au Gabon. Nous nous intéressons ainsi aux états collectifs donc, aux représentations sociales. Faire une étude sur les langues et

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