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Variance cosmique d’un champ non-Gaussien

Z 0

2ξ(|ψb|)£cos 4ϕa cos 4ϕb+ sin 4ϕa sin 4ϕb

¤ , avec ψab d´efinis en accord avec Schneider et al. 2002.

Les int´egrales 6.6 peuvent ˆetre ´evalu´ees seulement si on connaˆit la valeur de ξ, ξ+ dans tout l’espace2.

On remarque, que les int´egrales q++, r+0 et r+1 d´ependent toutes de l’inverse de la surface du relev´e et donc on peut recalibrer imm´ediatement la covariance pour un relev´e de taille quelconque pourvu que les ´echelles angulaires soient beaucoup plus petites que la taille du relev´e.

L’´evaluation des quantit´es q++, r+0 et r+1 pour un mod`ele cosmologique donn´e permet de connaˆitre la variance cosmique correspondante pour les autres statistiques du deuxi`eme ordre, telles quelles < M2

ap> et < |γ|2>, en utilisant des filtres appropri´es [Schneider et al. 2002b].

6.2 Variance cosmique d’un champ non-Gaussien

L’approximation du champ Gaussien est de moins en moins vraie aux petites ´echelles. On peut ´etudier `a l’aide des simulations de trac´es de rayons, quel est l’impact de l’approximation 6.5 sur l’´evaluation de la variance cosmique [Semboloni et al. 2006b].

En utilisant un jeu de simulations `a N-corps ΛCDM , on construit 64 lignes de vis´ee, chacune avec une surface projet´ee de S = 7×7deg2selon la m´ethode d´ecrite dans l’appendice A de Hamana et al. 2002. Le jeu de simulations est compos´e de 7 simulations de cˆot´e 200 Mpc, 4 de cˆot´e 400 Mpc, 3 de cˆot´e 600 Mpc , et 2 de cˆot´e 800 Mpc. Pour construire le plus grande nombre possible de lignes de vis´ee, des permutations et des rotations de ces cubes sont aussi utilis´ees. Le mod`ele cosmologique est en accord avec celui propos´e par Spergel et al. 2006, sauf pour la normalisation du spectre qui vaut ici σ8 = 1. Elle est sensiblement plus grande que dans Spergel et al. 2006 (σ8≈ 0.75) pour des raisons historiques, les simulations ayant ´et´e produites `a une ´epoque o`u les donn´ees observationnelles sugg´eraient une valeur voisine de σ8≈ 1.

Pour chaque ligne de vis´ee on construit 64 cartes de masse projet´ee κ en choisissant une distri-bution des sources f (z) = δD(z=zs)avec 0.2 < zs< 3 avec resolution >∼ 0.4 arcmin. Van Waerbeke et al. 2002 montrent que les effets de la non Gaussianit´e du champ devraient commencer `a ˆetre importants autour de 10 arcmin pour un redshift des sources voisin de l’unit´e. On s’attend `a ce que cette ´echelle varie l´eg`erement en fonction du redshift moyen des sources zs, d’une part parce que la taille physique correspondante `a une ´echelle angulaire donn´ee change, et d’autre part parce que la formation des structures est plus avanc´ee `a bas redshift. Pour ´evaluer l’effet de la non lin´earit´e 2. Dans la pratique si on s’int´eresse `a la mesure des fonctions de corr´elations `a des ´echelles plus petites que ≈ 1 deg on peut couper les int´egrales `a des ´echelles sup´erieures, par exemple ≈ 3 deg, pour calculer la variance cosmique de la fa¸con analytique sugg´er´ee par Schneider et al. 2002b.

sur la matrice de variance-covariance, on compare CovGaussξ+12) ≡ r+0+ r+1 donn´ee par l’-expression 6.6 au terme Covξ+12) mesur´e directement comme ´etant la covariance entre les N simulations:

Covξ+12) =

PN

i=1+,i1) − ¯ξ+1))(ξ+,i2) − ¯ξ+2))

N (6.7)

o`u ¯ξ+, ¯ξsont les fonctions de corr´elation moyennes sur les N simulations. Ce terme est directement comparable avec CovGaussξ+12) car on utilise un nombre tr`es grand d’objets et un bruit nul3. Soit F(ϑ12) le rapport entre Covξ+12) et CovGaussξ+12) . L’objectif est de recalibrer la matrice de covariance en r´egime Gaussien en fonction de θ12 et de corriger les pr´edictions Gaussiennes en y incluant des effets non Gaussiens. Avant tout, on remarque que si la d´ependance ∝ 1/A dans l’´equation 6.6 est vraie, la valeur F(ϑ12) mesur´ee ne devrait pas d´ependre de la taille A utilis´ee pour calculer 6.7. En particulier, on devrait toujours avoir un rapport F(ϑ12) = 1 `a grande ´echelle. La figure 6.2 montre la partie diagonale de la matrice F(ϑ12) pour diff´erentes tailles A utilis´ee pour calculer la covariance (6.7). Elles correspondent `a `a 1/4, 1/9, et 1/16 de la surface totale de chaque image. Dans chaque cas, la covariance 6.7 est calcul´ee en supposant que chaque sous-image est ind´ependante. La valeur N correspond au nombre total de sous-images utilis´ees. La valeur de l’expression analytique CovGaussξ+12) est calcul´ee en utilisant comme mod`ele de r´ef´erence les fonctions ¯ξ+, ¯ξ moyennes des 64 r´ealisations. On constate deux faits importants:

– la valeur de F (ϑ) pour tous les relev´es dont la taille A << S est assez similaire, tandis que dans le cas A = S elle diff`ere significativement des autres.

– la limite F (ϑ12) = 1 n’est pas atteinte asymptotiquement.

Pour comprendre l’origine de ces ph´enom`enes et choisir une taille A optimale pour la calibration, il faut tenir compte de plusieurs effets qui pourraient modifier l’amplitude de la variance cosmique mesur´ee sur les simulations. Il s’agit de la variance intrins`eque des simulations et du biais introduit par la mesure de la fonction de corr´elation dans une boite de taille finie (Peebles 1974).

Tout d’abord on remarque que la mesure de F(ϑ12) effectu´ee avec une taille A = S est biais´ee. En effet, les lignes de vis´ee correspondant `a cette taille angulaire repr´esentent une dimension physique ´equivalente `a celle des simulations. La variance que l’on mesure entre ces r´ealisations sous-estime l’amplitude r´eelle parce que les conditions de p´eriodicit´e dans chaque cube doivent ˆetre respect´ees (par exemple le nombre de particules est le mˆeme). Si l’on divise ces cˆones et qu’on traite chaque sous-image comme des ensembles ind´ependants on minimise l’effet, et il faut donc choisir une taille A < S. Cependant l’expression 6.6 n’est vraie que dans le cas o`u les effets de bord sont n´egligeables. La convergence entre les mesures dans le cas A < S, qui est visible sur la figure 6.2, montre que l’on peut s´electionner une taille quelconque parmi celles indiqu´ees. On mesure en effet, la valeur du rapport F(ϑ12) pour les tailles A = 3.06, 5.44, et 12.25 deg2 et plusieurs plan sources sans trouver une d´ependance de la taille. On peut donc conclure que la diff´erence en amplitude du ratio F(ϑ12) pour diff´erents choix de la taille A est li´ee `a la taille finie du jeu de simulations. Par ailleurs, on montrera dans la suite qu’elle est en accord avec la variance associ´ee a chaque courbe par la m´ethode de bootstrap. Le fait que la limite asymptotique diff`ere de la valeur unit´e aux grandes ´echelles s’explique par le comportement de ξ+ moyen, qui 3. Si on n’utilise pas un nombre suffisant de mesures, la valeur de la variance augmente, pour un simple probl`eme de sous-´echantillonnage.

diminue lorsque A < S, comme le montre la figure 6.1. Il s’agit d’un biais qui provient de la mesure d’une fonction de corr´elation sur un support fini (Peblees 1974). L’effet sur ξest n´egligeable. Cette

Fig. 6.1 – Comparaison entre la fonction de corr´elation moyenne ξ+ mesur´ee `a partir de 64 simulations de taille originale (en noir) et celle mesur´ee en d´ecoupant les images en 9 sous-images (en magenta).

interpr´etation est confort´ee par le fait que le comportement est identique pour tous les plans sources utilis´es et que dans le cas A = S le rapport F(ϑ12) >∼ 0.8 pour tous les plans sources. L’´ecart r´esiduel enregistr´e dans le cas A = S peut ˆetre attribu´e au fait que les simulations ne sont pas compl`etement ind´ependantes (on utilise des permutations du mˆeme jeu de simulations `a N-corps), et `a la perte des modes dont on a parl´e plus haut. Finalement, j’ai v´erifi´e qu’en utilisant un autre jeu de simulations construit selon une technique diff´erente et dont je parlerai dans la suite donne le mˆeme type de comportement (la fonction F(ϑ12) cette fois converge vers l’unit´e comme on le voit dans les plots 6.6).

Choisir ¯ξ+ et ¯ξ mesur´es sur les simulations avec A < S permettrait d’´eviter cet effet `a grande ´echelle. Cependant, le calcul num´erique de 6.6 demande aussi la connaissance de ξ+ et ξ grandes ´echelles. Enfin, on remarque que ce probl`eme qui concerne majoritairement les larges ´echelles est marginale si on recalibre la matrice F(ϑ12) que aux petites ´echelles.

On peut donc conclure que la taille A = 5.44 deg2 est optimale. De plus, pour ´eviter une contamination par le biais `a grande ´echelle il est raisonnable de ne recalibrer la matrice variance-covariance que pour des ´echelles ϑ < 10 arcmin. La limite de pr´ecision de la calibration de la matrice non Gaussienne est donc donn´ee par la variance intrins`eque due au fait que le nombre de simulations est limit´e. On peut avoir un id´ee de son amplitude en mesurant la variance de la variance entre les diff´erents jeux de sous-images. Plus pr´ecis´ement, puisque chaque image a ´et´e divis´ee en 9 sous-images, on dispose de 9 jeux compos´es chacun de 64 images. Sur tous ces jeux, on calcule la variance donn´ee par 6.7 puis on compare leur diff´erence. La figure 6.3 montre l’erreur sur la variance estim´ee `a partir des 9 jeux en utilisant 6.7. Cette erreur d’environ 30%, et donc la

limite de pr´ecision qu’on peut atteindre pour notre calibration est de l’ordre de 10%.

Fig. 6.2 – Partie diagonale du rapport F(ϑ12) pour le jeu de simulations correspondant `a zs= 1. Les diff´erentes courbes montrent que ce rapport varie en fonction de la taille A des sous-images utilis´ees pour mesurer la variance de la fonction de corr´elation ξ+. La courbe en noir est l’ajustement obtenu avec une taille A = 5.44. Les barres d’erreur sont calcul´ees par bootstrap sur 1000 r´ealisations et concordent avec l’erreur de 10% estim´ee en analysant plusieurs jeux de sous-images (voir texte).

La figure 6.4 montre la partie diagonale de la fonction F(ϑ12) pour quelques plans source. Elle sugg`ere de param´etrer la fonction F(ϑ12) avec une expression de la forme:

F(ϑ12) = α(z)

1ϑ2]β(z) (6.8)

o´u les param`etres α et β sont fix´es pour chaque redshift par l’ajustement de la fonction 6.8 `a la valeur F(ϑ12) mesur´ee pour des angles 1 < ϑ12< 10 arcmin. La limite inf´erieure est fix´ee pour ´eviter tout probl`eme dˆu `a la pixelisation. Avec cette proc´edure, on calcule α et β pour 9 plans source avec les redshifts zs= [0.4,0.5,0.8,1.2,1.4,1.5,2.1,3.0].

On remarque que la valeur de F(ϑ12) augmente pour les petits redshifts comme l’on pouvait s’y attendre. L’´echelle de transition ϑc pour laquelle F(ϑ12) > 1. change aussi. L’ajustement effectu´e en utilisant l’´equation 6.8 s’av`ere en bon accord avec les points mesur´es. La figure 6.2 montre le r´esultat de ce type d’ajustement pour le cas particulier o`u zs = 1. En se d´epla¸cant hors de la diagonale le r´esultat se d´egrade l´eg`erement mais l’´ecart ne d´epasse jamais 20%. Cette limitation n’est pas gˆenante `a ce niveau car au fur et `a mesure que ϑ1et ϑ2divergent les coefficients de corr´elation deviennent rapidement n´egligeables compar´es `a ceux des r´egions o`u ϑ1 ' ϑ2. Une

Fig.6.3 – Incertitude mesur´ee sur les 9 jeux construits `a partir des sous-images (voir texte).

Fig.6.4 – Partie diagonale de la matrice F(ϑ12) pour diff´erents redshifts des sources. fois d´etermin´es α et β pour les 9 plans source, j’ai construit une relation empirique qui permet de calibrer CovGaussξ+12) `a petite ´echelle en fonction du redshift des sources.

α(z) = a1

za2 + a3

Fig.6.5 – Mesure des coefficients α, β et θc pour diff´erents plans source. Les barres d’erreur sont calcul´ees par bootstrap sur 1000 r´ealisations. La courbe repr´esente l’ajustement effectu´e en utilisant les fonctions d´ecrites dans le texte.

Avec cette proc´edure, j’ai pu mesurer l’´evolution de l’´echelle angulaire de transition ϑc en fonction du redshift des sources et l’ajuster avec une expression analytique de la forme ϑc =

t1

zt2 + t3. La figure 6.5 montre l’ajustement correspondant aux valeurs des param`etres suivantes: (a1,a2,a3) = (16.90,0.95, − 2.19), pour α, (b1,b2,b3,b4) = (1.62, − 0.68, − 0.68, − 0.03) pour β et (t1,t2,t3) = (8.07,0.95,1.65) pour θc.