• Aucun résultat trouvé

Quelle valeur présente les méthodes modernes de construction face à la

2.2 Revue systématique de la littérature : Analyse Thématique

2.2.1 Quelle valeur présente les méthodes modernes de construction face à la

Quasiment tous les articles explorés donnent des éléments de réponse à cette question. Comme montré dans l’analyse descriptive ci-dessus, les Méthodes Modernes de Construction (MMC) dont fait partie la construction industrialisée (IH – Industrialized Housing), aussi nommée préfabrication, constituent un sujet de recherche assez récent. Il est donc encore utile de démontrer l’intérêt que cela peut représenter pour les différentes parties prenantes. Certaines recherches (e.g., (Kozlovska & Spiakova, 2011)) sont même axées directement sur cet intérêt.

Tout d’abord, l’avancée majeure que permettent les MMC est la possibilité de standardiser une partie plus ou moins importante de la construction. Sur un plan général, il faut noter que

21

le fait de réaliser une partie des activités hors-site permet d’implémenter un flot de production et ainsi de passer d’un fonctionnement en mode projet vers un mode processus (Hairstans, 2010). (Sarden & Engstrom, 2010) d’ajouter que les processus permettent une coordination plus rationnelle et plus efficace entre les étapes de construction et entre les parties prenantes. (Branson et al., 1990) soulignaient déjà une caractéristique importante pour permettre la standardisation, notamment via la technologie, soit la répétitivité des processus de production ramenés hors-site. La standardisation a de nombreux avantages. De manière générale, elle permet un meilleur contrôle de la production (Nahmens & Bindroo, 2011; Sarden & Engstrom, 2010), une plus grande prédictibilité (Pan et al., 2008; Sarden & Engstrom, 2010) et un gain en vitesse de construction (Kozlovska & Spiakova, 2011; Pan et al., 2008; Sarden & Engstrom, 2010). Enfin, le fonctionnement par processus apporte un avantage majeur puisque cela concentre les responsabilités sur un responsable de processus qui apportera un meilleur contrôle et une meilleure responsabilisation au client (Sarden & Engstrom, 2010).

(Noguchi, 2005) argue que les MMC rendent possible aujourd’hui de développer des principes de production par valeur ajoutée et d’obtenir des certifications industrielles multi- secteurs telles que ISO 9000, ISO 14000 ou d’autres. Par ailleurs (Hook & Stehn, 2008) montrent dans une étude dédiée que les principes du Lean management peuvent bien s’appliquer à la construction industrialisée.

Principalement en raison de la standardisation, les coûts afférents aux MMC sont moindres que ceux afférents aux méthodes traditionnelles. Pointé par (Taylor et al., 2009), cette réduction est expliquée par des économies d’échelle par (Noguchi, 2005; Sarden & Engstrom, 2010). En effet, la centralisation et standardisation d’une partie des activités hors- site permet de regrouper certains produits et donc d’avoir un meilleur contrôle des coûts. (Sarden & Engstrom, 2010) poussent l’analyse plus loin en ajoutant que le retour sur investissement est donc plus rapide.

Une autre conséquence de la standardisation et du transport des activités hors-site est l’augmentation de la qualité des produits (Hairstans, 2010; Pan et al., 2008; Taylor et al., 2009). En effet, il y a plus d’opportunités de contrôle de la qualité, ce qui implique une diminution des rebuts en fréquence et en gravité (Johnsson & Meiling, 2009). La baisse des coûts facilite aussi le développement de stratégies de marketing basées sur la haute qualité des produits (Noguchi, 2005). Enfin (Sarden & Engstrom, 2010) notent qu’il y a une

22

uniformisation des normes qui sont ainsi moins contradictoires. En effet, les parties prenantes intervenant sur le projet sont bien moins nombreuses et il en va de même pour les normes de construction utilisées.

La transformation du travail qui est opérée dans ce transfert des opérations sur-site hors-site provoque une mutation des ressources nécessaires. Sur le plan technique, de nouvelles technologies sont nécessaires et l’utilisation de certaines autres technologies devient possible. Ce point sera détaillé plus tard notamment en répondant à la question 4. Sur le plan matériel, certaines matières premières deviennent plus facilement utilisables que d’autres et inversement, notamment à cause du transport qui est à prendre en considération (Hairstans, 2010). La question 5 abordera l’intérêt de l’utilisation du bois pour la construction hors-site. Sur un plan humain, la main-d’œuvre connaît aussi une importante modification. Les MMC requièrent moins de compétence de la part des opérateurs (Kozlovska & Spiakova, 2011; Pan et al., 2008; Taylor et al., 2009). En effet, le mode processus permet de découper et de simplifier les tâches de production. (Pan et al., 2008) expliquent aussi que les MMC nécessitent une plus faible quantité de main d’œuvre. Cela permet ainsi de pallier au manque de main-d’œuvre auquel plusieurs pays font face.

Les ressources et méthodes de travail changeant, il est logique que les relations clients-fournisseurs soient aussi concernées par cette transformation. (Bildsten et al., 2010) observent dans leur étude le développement des relations clients-fournisseurs à long terme. (Sarden & Engstrom, 2010) constatent pour leur part des relations moins conflictuelles entre acteurs et le développement d’intérêts communs. Il en résulte une meilleure coordination. Par ailleurs (Tennant et al., 2012) expliquent que la spécialisation et le développement technique des activités de chaque partie prenante augmentent l’interdépendance commerciale, ce qui constitue un incitatif pour le développement de relations à long terme. Enfin les MMC ont un avantage important par rapport aux méthodes traditionnelles qui prend de plus en plus de sens de nos jours. Elles semblent en effet être plus durables (Noguchi, 2005). Elles ont ainsi un impact plus modéré sur l’environnement (Pan et al., 2008). (Kozlovska & Spiakova, 2011) y ont consacré une étude. Ils ont pu constater que, grâce à un meilleur contrôle des quantités et à de plus bas risques matériels, les déchets de construction sont diminués de moitié par rapport à la construction traditionnelle. Il est aussi mentionné que de meilleures techniques d’isolation (étanchéité, isolation thermique, isolation phonique, etc…) permettent des économies d’énergie lors du cycle de vie du

23

produit. Enfin, il y est expliqué que la centralisation des activités de construction hors-site réduit la multiplicité des transports.

Tableau 8 - Tableau récapitulatif des éléments de réponse à la question 1

Thème Élément de réponse à la question 1

Standardisation Implémentation d’un flot de production (mode processus) Implantation de technologies

Meilleur contrôle de production, prédictibilité et rapidité accrues, plus grande responsabilisation

Production hors- site

Certifications industrielles (ISO) Lean management

Coûts Économies d’échelle

Retour sur Investissement plus rapide

Qualité Contrôles accrus

Moins de bris et défauts Uniformisation des normes

Main d’œuvre Diminution des compétences nécessaires Effectifs plus faibles

Relations clients- fournisseurs

Relations à plus long-terme

Relations moins conflictuelles, développement d’intérêts communs Développement

durable

Diminution des déchets

Économies d’énergie lors du cycle de vie du produit Réduction des transports

Le Tableau 8 résume les grands éléments de réponse à cette question. Force est de constater que les MMC ont de nombreux points d’intérêts. Elles permettent notamment d’obtenir des produits de plus grande qualité, dans de plus brefs délais et à moindres coûts.

2.2.2 Quels sont les points de différenciation entre le secteur de la construction