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Vérification des hypothèses

D. Trois hypothèses sur la pratique religieuse des

II. METHODOLOGIE POUR UNE ETUDE DE LA PRATIQUE RELIGIEUSE

2- Vérification des hypothèses

b) Synthèse.

c) Les deux hypothèses mineures. d) Synthèse.

3. La pratique religieuse face à la contestation a) La contestation, variable d’investigation. b) Synthèse.

L'analyse de la pratique religieuse des étudiants de 1'Uni­ versité Laval, comprend trois parties.

Une première partie, consacrée à tracer les grands traits de la pratique religieuse des sujets de l'échantillon, consistera principalement à décrire quelques-unes de leurs caractéristiques individuelles, familiales et académiques.

Une seconde partie, destinée à confirmer ou à infirmer les trois hypothèses de notre recherche, nous indiquera si nous de­ vons accepter ou rejeter, partiellement ou entièrement, une ou deux ou toutes les hypothèses.

Enfin, une troisième et dernière partie mettra en lumière la relation entre la contestation et la pratique religieuse. Cette relation nous a été suggérée en partie par le facteur dé­ mographique de l'âge qui jouit d'une forte incidence sur ces

deux variables à la fois. Elle a aussi été motivée par l'inten­ tion et le désir de contrôler si d'autres facteurs sociologiques

que ceux de£variables démographiques et des variables de vérifi­ cation des hypothèses pouvaient jouer quelque rôle et influence sur la pratique religieuse. C'est ainsi que le phénomène de la contestation étudiante devient^dans le cadre de notre étude^une variable d'investigation.

a) Caractéristiques individuelles à partir des variables démographiques sexe, âge et état civil

Quelques caractéristiques individuelles des sujets de notre variable dépendante nous sont fournies par la mise en rela­ tion des trois variables démographiques sexe, âge et état civil avec la pratique religieuse. Le questionnaire ne nous fournit que ces trois variables démographiques (1) se rapportant spéci­ fiquement à l’individu.

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(,r) 1 PR: celui qui n’a pas donné le renseignement demandé a été ajouté à sa catégorie. Certains regroupements nous obligent parfois à éliminer ceux qui ne répondent pas. C’est ce qui produit alors un total de l'échantillon inférieur à 273 sujets. (-X-X-) Extrait des tables statist. cit., f f. 2-3.

tain temps sur la difficulté de "déceler l’existence de diffé­ rences inhérentes à un sexe quant à sa constitution mentale ou à ses aptitudes éducatives" (2), se vérifie ici par le rapport établi entre la pratique religieuse et le sexe (tableau 13).

Les tests statistiques appliqués sur les données du tableau]3, indiquent qu’il n’existe‘ni différence ni relation

significatives entre le sexe et la pratique religieuse. Ils ne nous permettent même pas d’y entrevoir une tendance.

Nous remarquons cependant que les garçons constituent 80% de l’échantillon. Lorsqu’ils ne sont pas pratiquants, ils sont tout autant "non-pratiquants-croyants" (21%) que "non-pratiquants- a-croyants" (22%), alors que les filles, lorsqu’elles ne sont pas pratiquantes, sont proportionnellement plus nombreuses (3) à

être "non-pratiquantes-a-croyantes" (21%) que "non-pratiquantes- croyantes" (11%).

Si nous comparons les filles aux garçons, nous observons deux différences non significatives mais suffisamment élevées (11%) par rapport aux catégories des pratiquants et des non-pratiquants- croyants. En effet, 57% des garçons sont pratiquants par rapport à 68% de filles pratiquantes et 21% des garçons sont non-prati­ quants-croyants pour 11% de filles non-pratiquantes-croyantes. Comme les garçons et les filles se déclarent tout autant non- pratiquants-a-croyants (22%/21%), la différence de 11% observée entre les garçons pratiquants (57%) et les filles pratiquantes

les garçons (11%/21%).

Même si en termes purement statistiques, aucune différence significative et aucune tendance ne ressortent des tests, il faut néanmoins admettre que l’ensemble des données et des observations dénotent que les filles manifestent en general une propension vers une plus grande pratique religieuse que les garçons (tableau 13).

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Les signes 4- et - indiquent si la différence entre la fréquence théorique (expected frequency) et la fréquence réelle (observed or obtained frequency) est positive ou négative par rapport à la courbe normale. Nous les inscrivons la plupart du temps dans les tableaux.

(-x-x-x-)Les symboles: 1 trait’ (---- ) indique un seuil de probabilité d’erreur de 10%; 2 traits (===), 7% de p. d’erreur; 3 traits

qu’il existe une relation (4) très significative (probabilité d’erreur de 1%) (5) entre la pratique religieuse et l’âge (6). De plus, la différence de proportion observée entre les 21-22 ans et les 23-24 ans étant significative (seuil d’erreur 5%), nous dégageons l’existence d’une brisure assez marquée entre la pratique des étudiants de 22 ans ,et moins et celle des 23 ans et plus.

En effet, les 22 ans et moins témoignent d’une baisse dans leur pratique religieuse à partir de 20 ans et moins (51%) (c’est- à-dire à partir de leur arrivée à l’université) jusqu’à 21-22 ans

(46%), tandis que les 23 ans et plus voient leur pratique reli­ gieuse progresser à partir ou entre 22-23 ans jusqu’à 25 ans et

us (65 et 72%). Les 22 ans et moins pratiquent donc signifi­ cativement moins (p.: 5%) que les 23 ans et plus.

Il faut aussi souligner qu’à partir de 21 ans et plus,

précisément, la pratique religieuse indique un continuum de crois­ sance s’étendant jusqu’à 25 ans et plus (46,65 et 72%). Ce con­ tinuum est renforci par le continuum contraire de décroissance observée chez les non-pratiquants-a-croyants, lequel ne connaît aucune faille entre 20 ans et moins et 25 ans et plus (37> 26, 15 et 13%).

Notons encore que le creux procentuel des pratiquants de 21-22 ans (46%) est attribuable surtout à la plus grande propor- tion des non-pratiquants-croyants (26%) et des non-pratiquants-a- croyants (26%) de cet âge.

L’ensemble de ces observations nous autorisent à conclure que "plus les étudiants universitaires avancent en âge, de 20 ans et moins (51%) à 25 ans et plus (72%), meilleure est leur pratique”.

Devant ce phénomène, nous nous demandons alors si cette progression continue de la pratique religieuse parallèle à l’avan­ cement en âge, est attribuable surtout à l’âge? Nous sommes porté à en douter et à croire plutôt que cette croissance soit bien plus la résultante d’un concours de plusieurs facteurs sociaux et cul­ turels que d’un seul, isolé. Aussi sommes-nous porté à nous de­ mander si les jeunes reviennent en plus grand nombre à la pratique

religieuse? Si une nouvelle génération de jeunes est à faire son apparition? Ou si un nouveau 'pattern" de conduite et de pratique religieuses voit le jour seulement chez les plus jeunes qui pra­ tiquent moins que les plus âgés?

Cette nouvelle forme de comportement en pratique religieuse pourrait bien être un phénomène passager, comme il en apparaît périodiquement chez les jeunes. Elle pourrait tout aussi bien durer plusieurs générations.

Il faut ici se mettre en garde d’envisager la variable âge (tableau 14) dans une perspective exclusivement diachronique. Selon cette perspective, les étudiants universitaires auraient généralement tendance à pratiquer plutôt faiblement jusqu’à 21-22 ans, puis, passé ce cap, à reprendre de plus belle la pratique religieuse. Or, pour être en mesure de vérifier ce fait, il faudrait poser la question (7) sur la pratique religieuse à deux ou trois années d’intervalle, car rien n’indique actuellement que

pas d’ici quelques années les 23 ans et plus (tableau 14).

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Les données du tableau 15 nous apprennent que la probabi­ lité d’erreur du se situe entre 5% et 10% (5•99/5•§3/4•60). Aussi préférons-nous conclure qu’il n’existe qu’une tendance de relation entre l’état civil et la pratique religieuse. Cependant, comme nous savons qu’il existe une différence significative (à 5% d’erreur) entre la pratique des étudiants mariés et celle des étudiants célibataires, nous pouvons cependant avancer que les étudiants mariés ont tendance à pratiquer davantage que leurs

sont non-pratiquants, ils ont plutôt tendance à être "croyants" que "a-croyants". Cette tendance se vérifie par le fait que les "étudiants mariés a-croyants" sont beaucoup moins nombreux (six), que les "célibataires a-croyants" (52). Par rapport à la moyen­ ne (23%), les étudiants "mariés a-croyants" (11%), indiquent une différence significative (à 5% d’er . ) .

Nous savons qu’en général, de nos jours, les étudiants ma­ riés sont plus âgés que leurs confrères célibataires. Et nous venons d’observer que les étudiants plus âgés pratiquent plus que leurs homologues plus jeunes. Sans pouvoir vérifier en ce moment ce que nous pourrions avancer à l’aide d’un tableau de données statistiques décrivant quantitativement cet aspect, nous pensons qu’un lien existe entre le fait d’être marié, donc plus âgé, et celui d’être plus pratiquant.

b) Synthèse

Nous venons d’observer qu’il n’existe pas, statistiquement parlant, de relation entre le sexe et la pratique religieuse chez les étudiants de niveau universitaire. Par contre, les données, observées globalement, laissent entendre que les filles ont ten­ dance à pratiquer plus que les garçons.

Nous venons de découvrir aussi une relation très signifi­ cative (9) entre l’âge et la pratique religieuse de ces mêmes sujets;' qu’une différence significative apparaît en particulier entre les pratiquants de 21-22 ans et ceux de 23 ans et plus; et

à mesure qu’ils avancent en âge.

Nous venons de remarquer enfin, qu’il existe chez les étu­ diants mariés une tendance vers plus de pratique que chez les étudiants célibataires et que, vice versa, les étudiants céli­ bataires tendent à être plus "a-coyants" que les étudiants mariés.

c) Caractéristiques familiales à partir des variables démographiques taille de la famille, parents vivants ou décédés, scolarité du père, scolarité de la mère,

lieu d’origine et occupation professionnelle du père

Pour présenter quelques caractéristiques familiales de nos pratiquants et non-pratiquants, nous utiliserons les variables démographiques taille de la famille, parents vivants ou décédés, scolarité du père, scolarité de la mère, lieu d’origine et occu­ pation du père .

La taille de la famille

Les données du tableau 16 considérées globalement, indiquent qu’au niveau universitaire il n’existe aucune relation significa­ tive entre la taille de la famille (10) et la pratique religieuse. On ne peut même pas y déceler une tendance certaine vers plus ou moins de pratique chez l’une ou l’autre des catégories de taille

familiale.

Toutefois, nous constatons que les étudiants issus de fa­ milles de sept enfants et plus pratiquent proportionnellement plus

que la moyenne des étudiants (70%/59%) et que leurs confrères ap­ partenant à des familles de 5 ou 6 enfants pratiquent proportionnel­

lement moins (49%/59%) que la moyenne des étudiants- Remarquons aussi que ces derniers sont plus nombreux à être non-pratiquants- a-croyants .

Si nous regroupons maintenant les trois premières catégo­ ries de pratiquants, nous obtenons une relation plus claire: les étudiants nés de familles de six enfants et moins pratiquent significativement moins (104/190: 55%) que leurs confrères issus de familles de sept enfants et plus (58/83: 70%).

Les résultats contradictoires du test du et des tests de proportions, laissent supposer que d'autres facteurs reliés aux familles de 5 ou 6 enfants et de 7 enfants et plus, influencent plus directement la pratique religieuse que la taille de famille, par exemple la scolarité de la mère, l’occupation ou la profes­ sion du père, le milieu rural/urbain... (tableau 16).

La présence des étudiants religieux (18: 11% de l’échantil­ lon) vient probablement accentuer cette différence parce que la majorité d’entre eux proviendraient de familles de six enfants

et plus (11) .

Les parents vivants ou décédés

Aucune relation n’existe entre la pratique religieuse des étudiants universitaires et le fait que les deux parents soient vivants ou le fait que l’un ou les deux parents soient décédés. Cette conclusion (voir tableau 17) ressort de toute évidence des proportions identiques conservées d’une part par les pratiquants

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Le test du chi carré (tableau 18) nous autorise à affirmer qu’il n’existe aucune relation significative et déterminante en­ tre la scolarité du père et la pratique religieuse des étudiants universitaires. Cependant un phénomène est à souligner: le con- tinuum décroissant graduellement et proportionnellement de la

élémentaire et moins jusqu’à ceux dont le père a terminé ses études à l’univérsité (67, 58, 56 et 48%). Par complémentarité, le phé­ nomène inverse se produit intégralement chez les non-pratiquants- a-croyants (14, 19, 27, et 33%)•

Par ailleurs, nous observons que les étudiants dont le père possède une scolarité de niveau universitaire pratiquaient relati­ vement moins (48%/60%) que la moyenne des étudiants. Cette obser­ vation est corroborée par le fait qu’ils sont procentuellement plus nombreux à être non-pratiquants-a-croyants (33%/20%).

Selon certains auteurs (12) la scolarité du père peut cons­ tituer l’un des critères déterminants de l’appartenance à une classe sociale particulière. En supposant maintenant que notre recherche aurait démontré qu’il existe une relation valable entre la scolarité du père et la pratique religieuse des étudiants uni­ versitaires, nous pourrions pousser plus loin notre recherche pour trouver la situation de la pratique religieuse de l’étudiant uni­ versitaire face à sa classe sociale d’origine.

Les données du tableau 19 ne dégagent aucune relation signi­ ficative entre la scolarité de la mère et la pratique religieuse des étudiants universitaires. Par contre, une tendance assez pro­ noncée se dessine chez les étudiants dont la mère est de scolarité secondaire. Ils pratiquent moins que l’ensemble des étudiants et ils sont proportionnellement les plus nombreux à être non-prati- quants-a-croyants.

A comparer les catégories entre elles, nous découvrons que les étudiants dont la mère possède soit une scolarité élémentaire et - (63%) ou soit une scolarité collégiale (68%), pratiquent si­ gnificativement plus que leurs confrères dont la mère a terminé ses études au secondaire (52%). Le pattern évolutif des données est donc + -4-. Cette constatation est renforcée par le pattern inverse des non-pratiquants-a-croyants -+- (15%/28%/19%).

Comme le continuum décroissant allant des mères de formation élémentaire et moins à collégiale et plus est brisé par les mères de graduation collégiale et-"* (68%), il serait nécessaire de savoir avec qui sont mariées ces 53 mères. Par ce biais, nous pourrions peut-être vérifier l’hypothèse voulant que ce n’esf pas du tout la scolarité des parents en soi qui influence la pratique religieuse des enfants, mais bien plutôt le statut social que procure cette scolarité.. Nous savons que pour une bonne part la scolarité du père définit son statut social et modifie ainsi le rôle qu’il joue à l’intérieur de la famille, alors que la mère, qu’elle soit plus ou moins instruite^ne demeure souvent que ”la mère”. Dans cette perspective, il devient normal que les parents vus à la lumière de leur scolarité respective, influencent différemment la pratique

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Pour obtenir un tableau statistiquement utilisable, nous avons dû regrouper les lieux dTorigine (13) en qua.tre catégories de milieux:

’ métropolitain signifiant ici la région métropolitaine de Québec;

2. urbain correspondant aux villes autres que Québec de 50,000 habitants et plus. Exemple: Montréal, Trois-Rivières et Sherbrooke;

comme Lévis, Chicoutimi et Joliette;

4- rural comprenant les villes et les villages de moins de 5,000 habitants et les fermes.

Nous découvrons qu’il n'existe aucune relation ni tendance significatives entre le lieu d’origine (tableau 20) et la pratique religieuse en milieu étudiant universitaire. Nous remarquons ce­ pendant une proportion un peu plus élevée (67%) de pratiquants provenant du milieu rural que des milieux semi-urbains et urbains et'une proportion très légèrement plus élevée de non-pratiquants- a-croyants originaires de milieux urbains et semi-urbains. Ces légères différences positives sont non significatives et partant inutilisables (tableau 20).

Nous ne retrouvons pas dans nos résultats la diminution cons­ tante de la pratique religieuse allant des régions rurales aux ré­ gions urbaines que Jean-Paul Rouleau avait observée lors de son enquête sur La mentalité religieuse des étudiants et étudiantes des collèges canadiens-français (14). S’agit-il, dans notre cas, d’une influence de la vie universitaire ayant un effet de nivelle­ ment des différences culturelles régionales? Une recherche nous le

dirait.

L’occupation professionnelle

Les auteurs de l’enquête sur la contestation ont suivi pour la classification des occupations professionnelles, l’index socio- économique de Bernard R. B.lishen.

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Selon les quatre regroupements des occupations profession­ nelles que nous avons effectués pour l’organisation du tableau 21, la catégorie I des "professionnels, des propriétaires et gérants de grandes entreprises", correspond à peu près à la première tran­ che des scores de l’index de Blishen qui s’étendent de 76.69%

(Chemical Engineers) à 59.20% (Clergymen and Priests). La caté­ gorie II des "semi-professionnels, des propriétaires et gérants de petites entreprises", se situe aux environs de 58.29% (Owners and Managers, Miscellaneous Manifacturing Industries) à 41-43%

(Members of Armed Forces). La catégorie III des "ouvriers semi- spécialisés et des journaliers”, trouve son équivalent dans l’index

de Blishen entre 40.29% (Locomotive Firemen) et 29-31% (Truck Drivers). Enfin, la catégorie IV des "cultivateurs, des fonc­ tionnaires et des rentiers”, correspond à la dernière tranche des scores de l’index, soit de 29.27% (Gardners and Groundskeepers) à la fin, 25.36% (Trappers and Hunters) (15).

Ces équivalences sont très approximatives en raison des titres très généraux de nos catégories d’occupations profession­ nelles .

Les données statistiques du tableau 21, en particulier le test du X , indiquent qu’il existe une relation extrêmement signi­ ficative entre l’occupation professionnelle du père et la pratique religieuse de leurs enfants aux études universitaires.

Deux "continua" doivent être soulignés. D’abord, le continuum croissant des proportions procentuelles de la pratique religieuse des étudiants universitaires, selon que la profession de leur père va de plus élevée à moins élevée dans notre échelle de classifica­ tion socio-économique (45, 58, 72 et 82%). Le second continuum qui

va à l’inverse du premier, manifeste la baisse proportionnelle des J

non-pratiquants-a-croyants selon la même direction décroissante du degré de prestige des professions paternelles (+—>—£ 33, 20, 16 et 6%)

Si l’on considère les diverses occupations professionnelles, à travers lesquelles les pères de nos étudiants se répartissent, comme des indicateurs d’une échelle de prestige social (les pro­ fessionnels et semi-professionnels, les propriétaires et gérants de grandes et petites entreprises occupant le haut de l’échelle),

nous pouvons affirmer que plus le pèx^e est élevé dans l’échelle sociale, moins le fils-étudiant pratique la religion et vice-versa.

Un autre phénomène important doit aussi être mis en lumière. En regroupant les catégories des professionnels et des semi-pro­

fessionnels (79/148: 53%) d ’une part, et les catégories des ouvriers et des cultivateurs... (73/97: 75%) d’autre part, le test de diffé­ rence de proportions révèle qu’il existe une différence significa­ tive entre ces deux nouvelles catégories, à 1% de possibilité

d’.erreur. Cette observation manifeste bien la présence de deux

impacts d’influences différentes donnant sur la pratique religieuse: l’impact des pères professionnels et semi-professionnels sur la

pratique de leurs fils qui est nettement négatif et celui des pères ouvriers et cultivateurs..., nettement positif.

Une dernière remarque. Les étudiants dont le père est soit professionnel, soit propriétaire ou gérant de grande entreprise, pratiquent moins que l’ensemble des étudiants (à 5% de p. d’er.), alors que ceux dont le père est soit ouvrier spécialisé, soit journalier (à 10% d’er. p.), soit fonctionnaire, soit cultivateur ou rentier, pratiquent plus que l’ensemble des étudiants (à 5% d’er. p.) (tableau 21).

Ces constatations viennent donc renforcir l’hypothèse voulant que le statut social ou la place que le père occupe dans la société influence davantage la pratique religieuse que la scolarité. La scolarité deviendrait plutôt un moyen d’occuper une certaine place dans la société, tout comme d’autres individus se servent d’autres moyens pour accéder au même statut social. Ainsi, il n’est pas

surprenant que la relation pratique religieuse et occupation pro­

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