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Utilisation du territoire par les types de bâtiments et usages du territoire,

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Le tableau 8 illustre des exemples de tous les types d’infrastructures publiques ayant été répertoriées sur le territoire du village d’Inukjuak.

Espaces publics

Infrastructures maritimes (2)

49 Entreposage extérieur (3)

Dépotoir (1)

50 Radier inoccupé (1)

Maisons qui semblent non-occupées (10)

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Chapitre 4 : Diagnostic

4.1. Dépôts de surface, conditions de pergélisol et potentiel de

construction

La carte des dépôts de surface produite par le CEN (Allard et al., 2015) montre bien que le secteur bâti du village est principalement sur des dépôts Mn et GFf2, majoritairement dans les secteurs longeant la rivière jusqu’à la pointe sud ainsi qu’au secteur un peu plus au nord, à l’intérieur du territoire. Ces secteurs sont caractérisés par des conditions de pergélisol instables au dégel, de catégorie 2d. Cette condition de pergélisol, étant instable peu importe la pente du terrain, elle est automatiquement représentée en rouge sur la carte de potentiel de construction. Tous les espaces teintés de rouge sur la carte correspondent à des terrains défavorables à la construction. D’autres parties du village sont bâties sur des terrains plus stables, soit R ou Mn/R, stable au dégel (condition 1a, 1b ou 1c). Ces secteurs sont à certains endroits aménageables pour la construction (en vert) ou aménageables pour la construction sous condition de réaliser des travaux de nivellement importants (en jaune), tout dépendant de la pente. Cette classification autorisant la construction de façon conditionnelle à un nivellement caractérise une grande partie du territoire entourant le village. Elle est présente aussi dans certains secteurs à l’intérieur de l’environnement bâti, situés linéairement à l’ouest du village. Toutefois, ces derniers secteurs comportent étrangement un bâti moins dense et parfois même inexistant.

4.2. Pentes

La carte des pentes montre que de façon générale, le territoire de la communauté a un relief diversifié, soit des espaces plats en terrasses avec des talus et ponctués de collines rocheuses. Certaines pentes se retrouvent à l’intérieur du territoire développé du village, mais ces dernières sont très peu utilisées. En effet, la carte illustre bien que les développements évitent les pentes à l’intérieur même du village. Cette non-utilisation des pentes peut être due à plusieurs facteurs. Des pentes trop abruptes sont certes impropres à la construction. En effet, certains abrupts et escarpements, tel qu’encadrés en jaune sur la carte des pentes, ont un % de pente trop élevé pour la construction. Ces derniers sont d’ailleurs illustrés en rouge sur la carte de potentiel de construction. Il s’agit de terrains défavorables à la construction. Par contre, outre les abrupts et escarpements recensés, on retrouve à l’intérieur du village des pentes non développées offrant un dénivelé moindre,

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représentées en vert ou jaune sur la carte de potentiel de construction, respectivement aménageables pour la construction ou aménageables pour la construction pouvant nécessiter des travaux de nivellement importants. Ce potentiel répertorié n’explique pas que des pentes sur le territoire de la communauté restent peu développées.

Si les pentes ont un dénivelé respectable, un autre argument peut venir limiter l’utilisation des terrains en pentes, soit le type de sol (dépôt de surface). Toutefois, la carte de condition de pergélisol prend en compte ce dernier facteur. En effet, une majorité des pentes ont été caractérisées par l’équipe du CEN comme étant stables au dégel (carte des conditions de pergélisol). Ces dernières étant stables, plusieurs options de fondation peuvent permettre le développement de ces secteurs. D’ailleurs, un autre argument aurait pu être le manque de technologies permettant la construction sur ce type de terrain. Par contre, cet argument est lui aussi mis de côté puisque plusieurs cas similaires, au Nunavut et maintenant dans d’autres villages du Nunavik sont preuves de la faisabilité.

De plus, contourner les pentes au lieu de les aménager amène son lot de répercussions, bien visibles sur la carte de la communauté. Si nous comparons la carte des pentes et celles des années de construction, nous pouvons percevoir une tendance à l’éclatement de l’habitat urbain et à la dispersion des nouveaux développements. Les résultats nous montrent en effet que les nouveaux développements sont de plus en plus éloignés du cœur du village et donc des différents services parce que seuls les terrains plats sont utilisés.

4.3 Périodes de construction

La compilation des périodes de construction (Carte 9) dresse bien le portrait de la structure générale du village et permet d’en reconstituer l’évolution. En effet, le cœur du village, où l’on retrouve la majorité des services, de forme linéaire sur la rive ouest de l’embouchure de la rivière Innuksuac, est la zone où l’on retrouve des bâtiments les plus âgés. Les périodes de développement qui ont suivi ont essaimé autour de ce «pôle linéaire initial», pour s’étirer, de façon plus récente, vers le nord et vers l’ouest (rive de la Baie d’Hudson). D’ailleurs, d’après la carte, les plus grandes périodes de construction se situeraient entre les années 1980 à aujourd’hui. Cela est vraisemblablement une conséquence du boom démographique recensé par plusieurs études et de l’application de programmes de construction domiciliaire dirigés par la SHQ dans la foulée de la CBJNQ signée en 1975 (SHQ, 2014 ; Québec, 1998). Par contre, il faut rappeler que ces données

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n’incluent pas les années de rénovations, démolitions et reconstructions comme mentionnées dans la méthodologie. Autrement dit, il est possible que certains bâtiments aient occupé, il y a plus longtemps, les zones de développement jugé aujourd’hui les plus récentes.

4.4. Propriétaires

Le Tableau 5 ainsi que la Carte 10, dans la section résultat, montrent une grande majorité de logements appartenant à la SHQ et qui sont, par le fait même, des logements résidentiels locatifs. La SHQ finance la construction de ces logements, mais le rôle de gestionnaire est remis à l’OMHK. La proportion de ce type de bâtiment représente environ 70 % du village. Les autres propriétaires représentent un pourcentage beaucoup moins élevé de bâtiments. Notons à titre d’exemple KSB qui vient en second avec 7% des bâtiments du village.

Il n’existe pas de relation significative entre les années de construction et les différents propriétaires. Par contre, nous pouvons remarquer sur la carte qu’il existe plusieurs pôles ou regroupements des bâtiments et infrastructures publiques. Ces regroupements sont nécessairement dus au zonage et différentes affectations du territoire. Afin de mieux comprendre la distribution des différents propriétaires sur le territoire, nous pouvons comparer la carte des propriétaires (Carte 10) avec la Carte 14 suivante. Produite par l’ARK (2016), elle représente l’affectation du sol et du zonage et elle est présentement en processus de révision dans l’optique du renouvellement du «Master plan».

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