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Partie I. Etude bibliographique

Chapitre 2. Présentation du genre Euphorbia

I. 2.2.1.5 Phénols

I.2.2.2. Usage en médecine traditionnelle

Certaines espèces du genre Euphorbia sont considérées comme de plantes médicinales préconisées en ophtalmologie et pour le traitement des morsures venimeuses (El Rhaffari et Zaid 2002). D’autres sont utilisées dans la médecine traditionnelle pour soigner les maladies de la peau, la gonorrhée, la migraine, les parasites intestinaux et les verrues (Singla et Pathak, 1990).

Dans le Nord-Est de l’Ecosse, l’espèce Euphorbia helioscopia est employée contre la teigne. Ainsi à Northumberland sa perfusion est bue deux fois par jour pour soulager la douleur rhumatisme

(David et Gabrielle 2004).

La plante Euphorbia hyberna a la réputation d’être un remède infaillible contre la diarrhée en Irlande (David et Gabrielle 2004).

La dilution du latex de la plante Euphorbia cornuta (Pers.) qui est connue sous le nom populaire « Moulbina », est préconisée en médecine traditionnelle soit pour soigner les morsures de serpents et de scorpions par une application locale, soit pour le désordre digestif, l’avortement et les coliques néphrétiques par admission orale (El Rhaffari et Zaid 2002).

Les résines d’Euphorbia calyptrata (Coss. et Dur.) ou « Remmada » (nom populaire) sont utilisées par application locale sur la tête pour soigner la migraine et les maux de tête. Son latex est employé après dilution pour les désordres digestifs (El Rhaffari et Zaid 2002).

Le latex d’Euphorbia granulata (Forsk) est employé sous forme de bandage pour soigner les morsures de serpents et de scorpions ; il est aussi utile pour diminuer les douleurs rénales, la fatigue nerveuse et pour provoquer l’avortement (El Rhaffari et Zaid 2002). La décoction des parties aériennes

d’Euphorbia guyoniana (Boiss. et Reut.) est préconisée par la population rurale pour l’élimination des vers intestinaux, son jus est appliqué localement pour soigner les verrues et diminuer les douleurs névralgiques (El Rhaffari et Zaid 2002).

Le latex d’Euphorbia ingens E. Meyer ex Boiss. est omployé comme caustique dans les maladies de la peau, il est recommandé aussi comme un remède contre le cancer. Le latex contient de la résine et de l’euphorbone, qui est utilisé dans le traitement des tumeurs oculaires dans l’Afrique de l’Est (Hargreaves 1991).

Les racines et les tiges d’Euphorbia cooperi N.E.Br trempées dans l’eau, tamisées et administrées comme lavement liquide semblent être efficaces contre les maux d’estomac (Hargreaves 1991).

La plante Euphorbia hirta L. ou « Euphorbia rouge » est conseillée pour ses effets diurétiques et légèrement purgatifs ; au Mozambique elle est recommandée pour les maux d’estomac ; les racines sont un remède contre les morsures de serpents en Inde et son latex est un remède ophtalmique, il est aussi recommandé pour la toux en Afrique orientale et tropicale (Hargreaves 1991).

Dans les Moluques, le latex d’Euphorbia tirucalli L. est un émétique et antisyphilitique. Au Malawi, il est conseillé d’utiliser une goutte de latex dans un bol de porridge pour le blocage intestinal, mais seulement après des traitements moins drastiques par E. ingens (Hargreaves 1991).

I.2.2.3. Activités biologiques

Les extraits et les composés isolés du genre Euphorbia, spécialement la classe des diterpénoides exhibent de nombreuses activités biologiques à savoir antiproliférative, antifeedante, anti-VIH, cytotoxique, antimicrobienne, anti-inflammatoire, analgésique, et anticancéreuse ... etc. (Jassbi 2006).

Treize diterpénoides ont été isolés des racines de la plante Euphorbia ebracteolata, ceux-ci ont montré une bonne activité anti-inflammatoire, mieux même que les standards utilisés, l’indométacine et l’hydrocortisone (Lui et al., 2014).

La plante Euphorbia helioscopia a été étudiée par plusieurs équipes sur les plans chimique et pharmacologique. L’équipe de Mohamed et al. (2012) a résumé les activités biologiques de cette espèce telles que : antibactérienne, antifongique, antivirale, anti-tumorale et antioxydante.

La plante Euphorbia hirta L. a fait l’objet de beaucoup d’études sur le plan pharmacologique. En effet, les extraits de cette plante ont présenté une grande activité antibactérienne vis-à-vis de 11 souches pathogènes testés. L’extrait des feuilles a montré une grande activité antioxydante par rapport aux extraits des fleurs, racines et tiges. Un test antidiabétique sur les rats a révélé que l’extrait des feuilles présente un effet antidiabétique. L’activité antifongique a été examinée pour les extraits méthanoliques des différentes parties de la plante par la méthode de diffusion des disques. L’extrait des feuilles a donné la plus large zone d’inhibition par rapport aux autres parties de cette plante. En plus, d’autres activités biologiques ont été examinées comme l’activité antivirale, anti- inflammatoire, antidiarrhéique, antitumorale, diurétique, et antimalaria, ...etc. (Ansari et al., 2016).

Les extraits des deux parties (racines et feuilles) de l’espèce Euphorbia fusiformis ont été évalués pour leur pouvoir antibactérien avec deux méthodes différentes. Les résultats ont révélé que les extraits méthanoliques sont plus actifs que les autres extraits acétonique et chloroformique. Toutefois, les racines ont un plus grand potentiel d’inhibition que celui des feuilles (Natarajan et al., 2005).

La fraction hydrosoluble du latex d’Euphorbia royleana, a montré des effets anti- inflammatoires et antiarthritiques dose-dépendante chez les rats et les souris et par rapport aux différents modèles de tests aigus et chroniques. L’extrait AcOEt du latex d’Euphorbia royleana a exhibé une inhibition significative des œdèmes sur les rats à 35,9% et sur les souris à 33,3% (Özbilgin et Saltan Citoglu, 2012).

L’extrait alcoolique d’Euphorbia heyneana a montré une grande inhibition des œdèmes avec un pourcentage de 35,3%, 45,6% et 47,1% pour les doses 200, 400 et 800 mg/kg, respectivement. Le diterpénoide myrsinane isolé de l’extrait chloroformique d’Euphorbia decipens a révélé une activité analgésique comparable à celle de l’aspirine et l’ibuprofène, tandis que le composé prostratine, identifié dans Euphorbia fischeriana a montré des activités analgésiques et sédatives intéressantes. Les extraits d’Euphorbia helioscopia ont présenté une activité anticancéreuse, avec des doses testées entre 50-200 µg/mL (Özbilgin et Saltan Citoglu 2012).

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