II.4. Détermination de force imposée via une connaissance précise de la constante de raideur du
II.4.2. Une méthode originale : le couplage AFM-nanoindenteur
Les solutions que nous avons vues présentent toutes une limitation inhérente à leur approche : elles
fournissent toute une valeur de la constante de raideur pour toute la longueur du cantilever libre.
Cependant, pour être rigoureux, nous ne devrions prendre en compte que la partie allant de la base
du levier à la pointe. En effet, lorsque le cantilever est en contact, la constante de raideur réelle ne
dépend que de cette partie du cantilever, la portion allant de la pointe au bout du levier n’ayant
alors aucune influence. Face à cette problématique, nous avons développé un système original
couplant un AFM à un indenteur (fig. 2.46).
86
Ce montage se base sur le nanoindenteur du laboratoire, MTS XP monté avec une tête DCM et une
pointe Berkovich, sous lequel nous venons fixer un microscope AFM Molecular Imaging [Goyer2008] tête
renversée. Cette configuration nous assure que le contact entre la pointe du levier de l’AFM puisse se
faire avec la tête DCM. Afin d’assurer la stabilité de l’AFM, une pièce mécanique a été réalisée et
s’insère à la place du porte échantillon du nanoindenteur. L’ensemble du montage est décrit par le
schéma 2.47.
L’idée est d’utiliser le nanoindenteur pour sonder la rigidité de la pointe en fonction de la force
imposée. La pointe de la tête DCM est très large (rayon de courbure >100nm) par rapport à celle de
l’AFM (<10nm), avec un repérage adéquat, la tête de l’indenteur touchera donc la pointe AFM lors de
la descente. Le cantilever étant incliné de 12°, nous reproduisons ainsi les conditions expérimentales
du CR-AFM.
Figure 2.47 :Montage AFM-nanoindenteur
La descente de la pointe du nanoindenteur se fait pas à pas, tout les 100nm, et ne s’arrête que
lorsque l’AFM détecte une déflexion du cantilever. Cela explique la raison pour laquelle nous
réalisons une acquisition des signaux de la photodiode. Sans cette solution, l’indenteur ne
détecterait le cantilever que trop tard sauf pour les plus rigides car il ne travaille qu’en fonction de la
force (fig 2.48). Sur les données envoyées par le nanoindenteur, cela se traduit par l’apparition d’un
pic important qui suit la phase d’approche.
Cantilever
Tête DCM
Photodiode
Signaux de la
photodiode
Microscope
AFM
Molecular
Imaging
Logiciel
contrôle du
nanoindenteur
et script
Labview
suivant la
déflexion du
levier
PC de pilotage
AFM
DAQmx 6115
4 voies in
2 voies out
1 trigger
Nanoindenteur
Pilotage en force
D
e
sc
e
n
te
Données nanoindenteur
Support
Arrêt de la
descente
quand l’AFM
détecte un
contact
Electronique Nano
Contrôle et
détection
synchrone
87
Figure 2.48 :Résultats bruts d’une approche par le nanoindenteur d’une pointe B2-FMR 4
Une fois le contact repéré, l’indenteur se rétracte et entame une nouvelle descente beaucoup plus
fine de façon à enregistrer précisément la réaction du cantilever (entre S et L). Puis l’indenteur
remonte, nous voyons d’ailleurs le Van der Waals apparaitre, et s’arrête. Le microscope AFM et son
cantilever sont décalés, afin de permettre à l’indenteur de refaire ses acquisitions dans les mêmes
conditions, mais à vide. Cela permet d’enregistrer le comportement du ressort de la tête de
Nanoindentation sur le même parcours (fig. 2.49).
Figure 2.49 : Evolution de la force en fonction du déplacement
Les courbes ci-dessus nous indiquent la force relevée par le ressort du nanoindenteur en fonction de
son déplacement. La courbe rouge correspond à une vitesse de déplacement de 2µN/s, la bleu à
1µN/s et la verte à 0 .5 µN/s. Les courbes du haut sont celles obtenues lors de l’approche fine (de S à
L) tandis que celles du bas correspondent aux mesures à vide (l’approche et le retour se superposent
Approche fine
Détection
Approche
Van Der Waals
Passage à vide
88
parfaitement). A partir de leurs pentes, nous pouvons évaluer la constant
environ 5 N/m, en soustrayant les pentes des courbes en contact (7 N/m) de celles à vide (2 N/m).
Les mesures statiques permettent également de
tension à sortie de l’électronique du nanoindenteur
Figure 2.50 : Evolution de la tension enregistrée en fonction du déplacement
Jusqu’à maintenant nous avons vu le mode statique du nanoindenteur. Parfait pour les leviers de
rigidité supérieure à 1N/m, il s’avère insuffisant pour des rigidités inférieures. Dans ce cas, nous
pouvons utiliser le mode dynamique du nanoindenteur.
Ce mode fonctionne avec une détection synchrone en générant des oscillations d’amplitude allant
entre 1 et 20 nm à 75Hz. Cette approche nous donne directement la rigidité de la poutre au bout de
10 paliers et permet une décharge et un passage à vide rapides.
Figure 2.51 : Evolution de la tension enregistrée en fonction du déplacement en mode dynamique
A partir de leurs pentes, nous pouvons évaluer la constante de raideur du cantilever à
environ 5 N/m, en soustrayant les pentes des courbes en contact (7 N/m) de celles à vide (2 N/m).
permettent également de construire le graphique présentant
ique du nanoindenteur en fonction du déplacement (fig. 3.50).
volution de la tension enregistrée en fonction du déplacement
Jusqu’à maintenant nous avons vu le mode statique du nanoindenteur. Parfait pour les leviers de
rigidité supérieure à 1N/m, il s’avère insuffisant pour des rigidités inférieures. Dans ce cas, nous
pouvons utiliser le mode dynamique du nanoindenteur.
ode fonctionne avec une détection synchrone en générant des oscillations d’amplitude allant
entre 1 et 20 nm à 75Hz. Cette approche nous donne directement la rigidité de la poutre au bout de
10 paliers et permet une décharge et un passage à vide rapides.
volution de la tension enregistrée en fonction du déplacement en mode dynamique
e de raideur du cantilever à
environ 5 N/m, en soustrayant les pentes des courbes en contact (7 N/m) de celles à vide (2 N/m).
construire le graphique présentant l’évolution de la
en fonction du déplacement (fig. 3.50).
volution de la tension enregistrée en fonction du déplacement
Jusqu’à maintenant nous avons vu le mode statique du nanoindenteur. Parfait pour les leviers de
rigidité supérieure à 1N/m, il s’avère insuffisant pour des rigidités inférieures. Dans ce cas, nous
ode fonctionne avec une détection synchrone en générant des oscillations d’amplitude allant
entre 1 et 20 nm à 75Hz. Cette approche nous donne directement la rigidité de la poutre au bout de
Suivant l’amplitude de l’oscillation, nous obtenons des profils très différents (fig. 2.52).
Figure 2.52 : Evolution de la force en fonction du déplacement
Sur une excursion de 100 nm, nous retrouvons la courbe 2.49 quasistatique en rouge (4), pour une
oscillation de 1nm tandis que pour une oscillation de 20 nm nous obtenons la courbe rose (5).
Au final, nous pouvons construire la courbe
déplacement (fig. 2.53).
Figure 2.53
Comme pour la courbe 2.49 obtenue en statique, nous pouvons évaluer
levier en contact B2-FMR n°4 à environ 5N/m puisque la courbe d’approche vaut environ
celle à vide 2 N/m. Même si nous n’avons pas pu l’utiliser beaucoup car opérationnelle que
tardivement au cours de la thèse, elle constitue notre méthode de référence pour
constante de raideur des cantilevers.
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 0 0 1 0 2 0 H a r m o n i c S t i f f n e s s ( N / m ) S
Suivant l’amplitude de l’oscillation, nous obtenons des profils très différents (fig. 2.52).
volution de la force en fonction du déplacement en mode dynamique
Sur une excursion de 100 nm, nous retrouvons la courbe 2.49 quasistatique en rouge (4), pour une
oscillation de 1nm tandis que pour une oscillation de 20 nm nous obtenons la courbe rose (5).
Au final, nous pouvons construire la courbe montrant l’évolution de la rigidité en fonction du
53 : Evolution de la rigidité en fonction du déplacement.
Comme pour la courbe 2.49 obtenue en statique, nous pouvons évaluer la constante de raideur du
FMR n°4 à environ 5N/m puisque la courbe d’approche vaut environ
2 N/m. Même si nous n’avons pas pu l’utiliser beaucoup car opérationnelle que
tardivement au cours de la thèse, elle constitue notre méthode de référence pour
constante de raideur des cantilevers.
2 0 3 0 4 0 5 0 6 0 7 0 8 0 9 0 1 0 0
H a r m o n i c S t i f f n e s s ( N / m )
D i s p l a c e m e n t In t o S u r f a c e M V ( n m )
89
Suivant l’amplitude de l’oscillation, nous obtenons des profils très différents (fig. 2.52).
en mode dynamique
Sur une excursion de 100 nm, nous retrouvons la courbe 2.49 quasistatique en rouge (4), pour une
oscillation de 1nm tandis que pour une oscillation de 20 nm nous obtenons la courbe rose (5).
montrant l’évolution de la rigidité en fonction du
la constante de raideur du
FMR n°4 à environ 5N/m puisque la courbe d’approche vaut environ 7 N/m et
2 N/m. Même si nous n’avons pas pu l’utiliser beaucoup car opérationnelle que
tardivement au cours de la thèse, elle constitue notre méthode de référence pour évaluer la
1 0 0
90
II.5. Résumé du chapitre
Dans ce chapitre, nous avons décrit les montages en mode contact résonant que nous avons réalisés,
avec leurs limites et leurs avantages. Tous fonctionnels, ils permettent suivant les montages
d’enregistrer dans un temps raisonnable, des spectrométries en résonance ou des cartographies de
bonne qualité. Nous avons également détaillé la procédure utilisée pour obtenir les résultats que
nous présenterons dans le prochain chapitre. L’ensemble de cette partie constitue une part majeure
du travail effectué durant la thèse. Ce n’est qu’une fois celui-ci terminé que nous avons vraiment pu
exploiter correctement les résultats du mode contact résonant.
Nous avons ensuite vu les différents systèmes d’excitation employés pour générer les ondes
acoustiques du CR-AFM. Le transducteur piézoélectrique et surtout le système électrostatique ont
permis l’obtention de spectres CR plus propres, avec peu ou pas de pics parasites. Suivant les
échantillons, nous avons utilisé donc le système plus approprié lors de nos mesures.
La suite du chapitre s’intéresse aux différentes optimisations que nous avons menées pour améliorer
les résultats du CR-AFM. D’abord au niveau de l’environnement, en rendant les forces de capillarité
négligeables, puis au niveau des leviers, en choisissant des modèles plus résistants à l’usure, elles ont
permis un gain qualitatif appréciable.
Enfin nous avons vu les méthodes employées pour évaluer la raideur de nos leviers, ceci afin de
déterminer plus précisément la valeur de la force que nous imposons lors de nos mesures CR-AFM.
Le nouveau montage combinant un nanoindenteur à un AFM, nous permet d’obtenir des résultats
plus pertinents que les autres approches et s’avère donc très prometteur.
91
expérimentaux
Le chapitre précédent recense à la fois les différents montages CR – AFM que nous avons mis
en place dans notre laboratoire et les procédures expérimentales qui nous assurent l’obtention de
mesures reproductibles. Cette démarche s’est accompagné de nombreuses campagnes de mesures
dont nous ne présentons ici que quelques résultats. Une contribution importante de Maxime Dupraz
a été apportée à ce niveau, qui par son stage nous a permis de réaliser ces analyses en bénéficiant
des dernières améliorations que nos avions apportées au montage, nous permettant d’obtenir les
résultats les plus probants sur l’ensemble des campagnes de mesures.
Dans un premier temps, nous exposerons les analyses que nous avons réalisées de manière
locale (pas de scan de surface). Nous observerons en particulier l’évolution des fréquences des
premiers modes de résonance sur différents types de film mince servant de matériaux modèles.
Présentant des rigidités effectives très différentes, ces échantillons vont nous permettre de mettre
en évidence la sensibilité de notre microscope face aux variations des propriétés mécaniques.
Puis, dans un second temps, nous présenterons des matériaux sur lesquels nous avons réalisé
des cartographies en mode contact résonant. Ces échantillons seront l’occasion de démontrer tout
l’intérêt d’une imagerie capable d’identifier et de caractériser des structures avec la résolution
presque nanométrique du microscope à force atomique.
92
Dans le document
AFM à contact résonant : développement et modélisation
(Page 102-109)