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Une logique d'optimisation technico-économique de l'agrosystème

Partie 2 : Travail réflexif

2 Résultats et discussion

2.1 Différentes représentations de la production agricole

2.1.2 Une logique d'optimisation technico-économique de l'agrosystème

C'est une entrée économique ou bien une recherche d'optimisation technico-économique qui est

évoquée ici dans les discours. Deux approches peuvent coexister sous cette même entrée, illustrées

par les deux exemples ci-dessous :

- le premier cas est celui d'un éleveur ovin dont la motivation de changement a été dictée par la

volonté d'améliorer ses coûts de production. Cette logique demeure toujours très présente dans son

discours. Toutefois, les pratiques mises en œuvre dans le cadre de cette motivation se montrent très

éloignées des schémas d'élevage conventionnels ovins. Nous avons donc bien une entrée économique

mais une mise en œuvre de pratiques non conventionnelles.

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Grin J., Rothmans J., Schot J. (2010) "Transitions to Sustainable Development. New Directions in the Study of

Long Term Transformative Change" (New York, NY – London: Routledge)

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<R=RA1301>Donc heu ça c'est quand même lié à mes responsabilités professionnels en voyant nos

résultats techniques et économiques sur notre exploitation et en les comparant aux autres, on s'apercevait

effectivement que les revenus des éleveurs ovins sont partout heu faibles quoi. Et donc en pratiquant des

conduites d'élevage un peu différentes mais qui se ressemblent quand même et qui sont basés sur des

systèmes avec des bâtiments en France, contrairement à d'autres pays. Alors heu certes on a en plus des

compensations heu et d'autres pays n'en avaient pas, d'où donc heu l'intérêt que j'ai trouvé à aller voir ailleurs

et notamment voir en Nouvelle-Zélande. Heu comment sans aide donc eux ils s'en sortaient et donc avec quel

coût de production et quelle heu rentabilité donc au final quoi. Donc c'est quand même un peu lié à mes

responsabilités mais avec l'envie donc de rechercher d'autres solutions et améliorer la rentabilité de notre

exploitation.

<R=RA1322> [...] tandis que le techno pâturage c'est effectivement repenser différemment... On

pourrait se comparer à tout ce qui se fait sur les techniques culturales simplifiées, agriculture de conservation,

on dit non non non il fait retravailler complètement différemment... Ceux qui passent en bio, ça aussi c'est un

vrai changement, il faut heu revoir beaucoup de choses à partir justement du sol jusqu'à l'animal jusqu'au

produit fini et jusqu'à sa commercialisation. Et là nous le techno pâturage c'est un changement effectivement

très important quoi, des animaux dehors, les quads, les chaussures, électrification pour ceux qui n'ont pas

l'habitude de travailler avec les clôtures électriques, c'est un truc qui leur fait peur...

<R=RA1344>[...] Et par exemple pour prendre sur les coûts de production... C'est quand même de la

folie qu'on s'aperçoive en 2010 que les coûts de production d'un agneau c'est 12 euros alors qu'on nous le

paye 6 !

- La deuxième situation fait état de cette même préoccupation d'optimisation économique, mais cette

fois-ci dans un cadre conventionnel, en optimisant les pratiques relevant de cette voie de production.

Ce fonctionnement repose sur des réductions d'intrants, sur une recherche accrue de l'efficacité des

intrants (bonnes pratiques agricoles, bons positionnements des produits, variétés mieux adaptées,...),

sur l'intégration dans la rotation de cultures intéressantes sur le plan technico-économique ou encore

d'amélioration de stratégies de commercialisation. L'agronomie comme voie d'optimisation n'est pas

du tout exclue de cette approche, mais elle reste très inféodée aux intrants.

<R=RT304>[...] moi je pense que l'enjeu de demain c'est de voir l'eau comme une assurance récolte.

Pour moi c'est la meilleure assurance récolte qui peut exister pour un agriculteur. Alors il faut plus je pense

concevoir l'irrigation pour faire du maïs et faire 6-7 tous d'eau, consommer énormément d'eau sur une culture

c'est plus ça ; c'est comme cette année certains l'ont fait c'est à dire une irrigation sur blé, on a obtenu 15

quintaux de plus ! 30 mm heu d'eau à l'hectare ont permis d'augmenter d'une tonne et demi à l'hectare donc

c'est vraiment rentable ! En plus les intrants on pollue moins car tous les intrants qu'on a pu mettre

notamment l'azote a été valorisé. On avait mis un objectif de 80 et il a été atteint alors que ceux qui n'ont pas

irrigué ils ont fait 65 quintaux avec une partie de l'azote qui ne va pas être utilisée dans le grain donc qui va

être rétrogradée dans le sol et tout ce que tu veux, problème de pollution... tu vois le gros enjeu moi je dirai de

l'agriculture de demain c'est avoir l'eau pour pouvoir assurer les rendements et optimiser les intrants qu'on y

met. Ca c'est le plus gros enjeu que je vois pour l'avenir.

<R=RT720>[...] on teste beaucoup de choses, c'est à dire quasiment tout. Enfin pas toutes les

solutions, pas tous les produits heu quand on a une proposition d'un nouvel engrais on le teste, un nouveau

désherbant ou plusieurs enfin voilà... on teste pas tous les désherbants, tu sais les trademarks... mais le

désherbant avec la nouvelle formulation ou avec le nouveau mode d'action on le teste. S'il se décline en

plusieurs produits on va pas tout tester mais heu... Donc tout ça on teste, fongis, herbicides, engrais, on teste

sur nos fermes... et variétés puisqu'on a aussi pas mal d'essais variétés, avec 4 répétitions[...]on teste aussi

des variétés, des programmes d'engrais ou des fongicides, des oligos... On met aussi des essais en place

chez des agriculteurs entre guillemets conditions réelles et sur des surfaces un peu plus grandes.

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