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3 Un syst` eme gaussien-Kronecker lˆ achement Bernoulli

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 57-71)

Il est maintenant clair que si mn+1 est assez grand, on a pour toutω06∈Mn et tout l≥1

µA(ω0, l) ≤ ηn+1(lnkn+1mn+1), i.e.(Hn+1) est v´erifi´ee.

2.5 La transformation limite Tσ

On peut donc construire comme pr´evu les transformations Tn; il ne reste plus qu’`a trouver leur limite. Soit σ l’unique mesure de probabilit´e sur [0,2π[

qui v´erifie (9) pour tout n. Alors σ est diffuse et singuli`ere par rapport `a la mesure de Lebesgue. De plus, comme Tσ v´erifie (10) pour tout n, on a

µW|l0n(ω, Tσ)6= W|l0n(ω, Tn)−−−−→n

+ 0.

A cause des propri´et´es (` Hn),Tσ ne peut donc pas ˆetre lˆachement Bernoulli.

3 Un syst` eme gaussien-Kronecker lˆ achement Bernoulli

Apr`es avoir trouv´e un exemple non lˆachement Bernoulli parmi les syst`emes dynamiques gaussiens d’entropie nulle, la question se pose de savoir si certains de ces syst`emes peuvent ˆetre lˆachement Bernoulli. La r´eponse est oui, comme on va le voir maintenant.

La construction qui va suivre ´etant totalement ind´ependante de la pr´ec´e-dente, toutes les notations introduites dans la partie 2 peuvent (et doivent !) ˆetre oubli´ees. On a besoin tout d’abord d’´etablir une propri´et´e concernant le mouvement brownien complexe.

3.1 Le module du mouvement brownien complexe fonction de certains angles form´es par la trajectoire

Lemme 3.1 SoitB une sous-tribu de A, et soit Y une variable al´eatoire com-plexe int´egrable, de module presque sˆurement non nul, et qui v´erifie

h

|Y| | Biµ-p.s.= [Y | B],

Preuve— ´Ecrivons [Y | B] =ρe(ϕest alorsB-mesurable), et soitY =Re. On a alors h|Y| | Bi= [R | B], et

[Y | B] = hY e | Bi

= hRei(ψϕ) | Bi

= hRcos(ψ−ϕ) | Bi (car c’est r´eel !).

Finalement, on obtient hR1−cos(ψ−ϕ) | Bi = 0, d’o`u ψ µ-p.s.= ϕ; ainsi, ψ= arg(Y) est bien B-mesurable.

D´efinissons maintenant la variable al´eatoire Θ, uniform´ement distribu´ee sur [0,2π[, par

Θ d´ef= arg B1/2−B1 B1/2

! . On d´efinit aussi deux transformationsGet D de Ω par

∀t∈[0,1], Bt◦G d´ef= √ 2Bt/2, et Bt◦D d´ef= √

2B(t+1)/2−B1/2.

Remarquons que G et D pr´eservent la mesure µ, et que les tribus G1(A) et D1(A) sont ind´ependantes.

Notons Γ d´ef= {G, D}; pour tout n ∈ , Γn est l’ensemble des mots de longueurnsur l’alphabet Γ. On pose aussi

Γ<n d´ef= Γ0∪ · · · ∪Γn1 (n≥1), et Γ d´ef= [

n

Γn.

On d´efinit ΘGd´ef= Θ◦G, ΘD d´ef= Θ◦D, puis, ayant d´efini les variables al´eatoires ΘW pour tout W ∈ Γn, on pose ΘGW d´ef

= ΘW ◦G et ΘDW d´ef

= ΘW ◦D. On obtient ainsi r´ecursivement une famille de variables al´eaoires (ΘW)WΓ, Θ correspondant bien entendu au mot de longueur nulle (voir la figure 3 page 40).

Pour tout n ∈ , on note An la tribu engendr´ee par les ΘW, W ∈ Γn, puis Bnd´ef

= A0∨ · · · ∨ An, etB

d´ef= Wn∈ An. Th´eor`eme 3.2 |B1| estB-mesurable.

Notons R d´ef= |B1|, et de la mˆeme mani`ere que pr´ec´edemment, d´efinis-sons r´ecursivement la famille (RW)WΓ. Pour tout n ∈ , les 2n variables RW, W ∈Γn sont ind´ependantes, de mˆeme loi que R. Si on note Fn la tribu qu’elles engendrent, on v´erifie ais´ement que pourn≥1,Fnest ind´ependante de Bn1. De plus, comme on va le voir maintenant,|B1|est (Bn1∨Fn)-mesurable.

51

Si (rW)W∈Γ est une famille de r´eels positifs, etθ∈[0,2π], on pose -mesurable. De plus, on a aussi pour tout n≥1

ZnW),(RW)=Zd´ef= 1

√2

RG+ei(π−Θ)RD.

Pour tout n≥1, notonsXn l’ensemble des familles (rW)W∈Γn de r´eels positifs, et soit µn la probabilit´e surXn qui rend les 2n coordonn´ees ind´ependantes, de mˆeme loi queR. Grˆace `a l’ind´ependance de Bn1 et Fn, la variance condition-nelle de R sachant Bn−1 s’´ecrit

Vn d´ef= hR2 | Bn1 toutes les int´egrales sont µ-p.s. finies. Posons pour toutn≥1

Dnd´ef= [R | Bn1]2

[Z | Bn1]2.

On a aussi Dn ≥0 µ-p.s., et par un th´eor`eme de convergence de martingales, on obtient

On va maintenant montrer l’´egalit´e suivante, valable pour tout n≥2 :

Pour cela, ´ecrivonsVn sous la forme

[cos(π−Θ)] = 0, l’esp´erance du troisi`eme terme est nulle. Il reste alors

[Yn] = 1

on obtient bien l’´egalit´e (17).

Comme Dn et Vn sont µ-p.s. positifs, on en d´eduit que la suite [Vn]

n1

est d´ecroissante positive. Elle admet donc une limitel≥0. On a alors

En comparant ce qui pr´ec`ede avec (16), on obtient

[R | B] = [Z |B]. 53

On peut donc appliquer le lemme 3.1 avec Z =Y et B=B; arg(Z) est donc B-mesurable. On en d´eduit par le th´eor`eme de Thal`es que le rapport RG/RD est aussi B-mesurable. Consid´erons maintenant les tribus BG d´ef= G1(B), et BD d´ef= D1(B). On a B = BG ∨ BD ∨ A0, les trois sous-tribus ´etant ind´ependantes. On v´erifie facilement l’´egalit´e

Prenons enfin l’esp´erance conditionnelle des deux membres de l’´egalit´e pr´ec´edente par rapport `a la tribuG1(A) ; on obtient

est aussi B-mesurable.

Corollaire 3.3 Si pour tout n ≥ 0 on note Tn la tribu engendr´ee par les va-riables

Preuve — Il suffit d’´etablir le r´esultat pourn = 0. En effet, on remarque les

´egalit´es suivantes

Une r´ecurrence imm´ediate prouvera alors la propri´et´e pour tout entier n ≥0.

Posons -mesurable. Clairement, B1 = Rexp(iΦ00) est A0-mesurable. Puis, connaissant B0= 0,RG,RD, Θ etB1, on en d´eduit ais´ement la valeur de B1/2, qui est donc lui aussiA0-mesurable. De cette fa¸con, on montre par r´ecurrence surnque pour

3.2 Construction d’une mesure σ sur [0, π[

Rappelons que des r´eels α1, . . . , αp sont dits rationnellement ind´ependants si toute combinaison lin´eaire de la formePpk=1nkαk (o`u lesnk sont entiers) ne peut ˆetre multiple de 2π que si les nk sont tous nuls.

La premi`ere ´etape de la construction consiste `a choisir deux r´eels α10 et α11 dans ]0, π[, rationnellement ind´ependants. On d´etermine ensuite un r´eelδ1 >0, assez petit pour que les intervalles ouverts I01 et I11, centr´es respectivement en α10 et α11 et de diam`etre δ1 soient disjoints.

A la` n-i`eme ´etape, on a ainsi obtenu 2n intervalles ouverts deux `a deux disjointsI0n, . . . , I2nn1, centr´es respectivement enαn0, . . . , αn2n1, et de diam`etre δn > 0. `A la (n+ 1)-i`eme ´etape, on choisit dans chaque intervalle Ikn deux r´eelsαn+12k et αn+12k+1, de sorte `a ce queαn+10 , . . . , αn+12n+1

1 soient rationnellement ind´ependants. (C’est toujours possible, car pour tout entier p ≥1, l’ensemble desp-uplets (α1, . . . , αp)∈]0, π[p constitu´es de r´eels non rationnellement ind´e-pendants est de mesure de Lebesgue nulle.) On choisit ensuite un r´eelδn+1>0, assez petit pour que les intervalles ouverts I0n+1, . . . , I2n+1n+11, centr´es respecti-vement enαn+10 , . . . , αn+12n+11 et de diam`etre δn+1 soient deux `a deux disjoints, et de sorte `a ce que pour toutk ∈ {0, . . . ,2n−1}, I2kn+1∪I2k+1n+1 ⊂ Ikn (voir la figure 4 page 40). Pour tout entier n≥ 1, on note σn la probabilit´e sur [0, π[

d´efinie par

∀k ∈ {0, . . . ,2n−1}, σn({αnk}) = 2n,

et on pose Tn d´ef= Tσn. On appelle enfin σ l’unique mesure de probabilit´e sur [0, π[ qui v´erifie

∀n≥1, ∀k ∈ {0, . . . ,2n−1}, σ(Ikn) = 2n.

Il est clair que si, `a chaque ´etapen, on choisitδnsuffisamment petit, alorsσ est singuli`ere par rapport `a la mesure de Lebesgue. Par ailleurs, σ est diffuse, et donc d’apr`es le th´eor`eme 1.2, (Ω,A, µ, Tσ) est un syst`eme dynamique gaussien r´eel d’entropie nulle. La suite est consacr´ee `a la preuve du th´eor`eme suivant.

Th´eor`eme 3.4 Si, `a chaque ´etape n, on choisit δn assez petit, alors Tσ est lˆachement Bernoulli.

3.3 Lˆache-Bernoullicit´e de Tσ

SiP ={Pu, u∈ U} et Q ={Qu, u∈ U} sont deux partitions finies de Ω, on d´efinit une distance entreP et Q par

|P − Q| d´ef= X

u∈U

µ(Pu∆Qu).

Fixons-nous une suite strictement d´ecroissante (εp)p1 de r´eels tendant vers 0.

Fixons aussi une famille d´enombrable (Bp)p1 de parties de Ω, qui engendre la tribuA. Pour toutp≥1, notonsP(B1, . . . , Bp) la partition finie de Ω engendr´ee par B1, . . . , Bp. On va construire par r´ecurrence une suite (np)p1 d’entiers,

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strictement croissante. Posons pour commencer n1 = 1 ; puis, connaissant np, on choisit np+1 assez grand pour que, si on note

Gp d´ef

on puisse trouver une partition finie Qp, Gp-mesurable, v´erifiant

|P(B1, . . . , Bp)− Qp| ≤ 1 2εp.

L’existence de np+1 est assur´ee grˆace au corollaire 3.3. Rappelons alors que pour tout p ≥ 1, Gp est engendr´ee par les variables Φnkp (0 ≤ k ≤ 2np −1) et ΘW (W ∈ Γnp∪ · · · ∪Γnp+1−1). Remarquons que pour tout n ≥ 0 et tout W ∈Γn, on peut trouver unk ∈ {0, . . . ,2n−1}tel que ΘW ≡Φn+12k+1−Φn+12k [2π].

Gp est donc engendr´ee par les variables Φnkp (0 ≤k≤2np−1) et

nk d´ef= Φn2k+1−Φn2k (np+ 1≤n≤np+1, 0≤k≤2n1−1),

toutes ces variables ´etant uniform´ement distribu´ees dans le tore = /2π , que l’on peut toujours identifier `a l’intervalle [0,2π[.

Pour tout entierr≥1 et toute variable al´eatoire Φ uniform´ement distribu´ee sur [0,2π[, on considre la partition de Ω

P(Φ, r) d´ef= {P1(Φ, r), . . . , Pr(Φ, r)},

Comme Qp estGp-mesurable, il est facile de voir que si l’on choisit un entierrp

assez grand, alors on peut trouver une partitionQ0p moins fine que la partition Pp d´ef

Les partitions Pp, p≥1 ´etant ainsi d´efinies, on va ´etablir le r´esultat suivant.

Proposition 3.5 Si lesδnsont choisis assez petits, alors pour tout entierp≥1 on peut trouver un entier lp ≥1/εp et un ensembleMp de mesure µ(Mp)≤εp, en dehors duquel on a pour tous ω et ω0

fW|l0p(ω, Tσ,Pp), W|l0p ω0, Tσ,Pp

≤ εp. (18) Par construction, toute partition finie P de Ω peut ˆetre approch´ee

arbi-On d´eduit donc facilement de la proposition pr´ec´edente que Tσ est lˆachement Bernoulli si lesδn sont assez petits.

On va montrer le r´esultat annonc´e pourp= 1, le mˆeme raisonnement pou-vant s’appliquer par la suite `a tous les entiersp. Pour tout r´eel η >0, posons

f(η)d´ef= 2p2η+ 2η.

Choisissonsη1 >0 assez petit pour que fn2−11)≤ 12ε1, et posons, pour tout n∈ {2, . . . , n2}, ηnd´ef= fn−11). Notons

R1 d´ef

= P(Φ10, r1)∨ P(Φ11, r1), et Rn d´ef

=

2n−11

_

k=0

P(∆nk, r1) (2≤n≤n2).

L’action de la transformationT1sur la tribuT1 est celle d’une rotation irration-nelle d’angle (α10, α11) sur le tore 2. Or, une rotation irrationnelle est toujours lˆachement Bernoulli. Comme la partitionR1 estT1-mesurable, on peut trouver un entier h1 assez grand, et un ensemble E1 de mesure µ(E1) ≤η1, en dehors duquel on a pour tousω et ω0

fW|h01(ω, T1,R), W|h01 ω0, T1,R

≤ η1.

Formulons maintenant l’hypoth`ese de r´ecurrence suivante, pour 1≤n≤n2. (Hn)—On peut trouver un entier hn arbitrairement grand, et un ensemble En de mesureµ(En)≤ηn, en dehors duquel pour tousω et ω0 on a

fW|h0n(ω, Tn,R∨ · · · ∨ Rn), W|h0n ω0, Tn,R∨ · · · ∨ Rn

≤ ηn.

Soit n∈ {1, . . . , n2−1}tel que (Hn) soit v´erifi´ee. On va montrer que si δn est choisi assez petit, alors (Hn+1) est aussi v´erifi´ee. D´efinissons l’´ev´enement

Dn+1 d´ef

= W|h0n(ω, Tn,R∨ · · · ∨ Rn)6= W|h0n ω0, Tn,R∨ · · · ∨ Rn . Grˆace au lemme 1.3, si on choisit δn assez petit, on a µ(Dn+1) ≤ ηn. Posons U d´ef= Tn+1hn . L’action deU sur la tribuTn+1 est celle d’une rotation irrationnelle sur le tore 2n+1. Comme n+1 est Tn+1-mesurable, on peut trouver un entier mn+1 assez grand, et un ensemble En+10 de mesure µ(En+10 ) ≤ ηn en dehors duquel on a pour tousω et ω0

fW|m0n+1(ω, U,Rn+), W|m0n+1 ω0, U,Rn+

≤ηn. (19) D´efinissons pourω∈Ω

g(ω) d´ef= 1 mn+1

mn+11

X

k=0

11EnDn+1(ω).

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On a Z

g dµ=µ(En∪Dn+ 1)≤2ηn, et donc µg >pnpn. Posons maintenant En+1 d´ef= En+10 ∪ g >√

n : on a bien µ(En+1) ≤ ηn+1. Fixonsω et ω0 en dehors deEn+1; alors, de (19) et des in´egalit´es g(ω)≤√

n, g(ω)≤√

n, on d´eduit l’existence d’un entier r ≥ 1−ηn+ 2√

nmn+1, et de 2r entiers

0 ≤ k1 < · · · < kr ≤ mn+1−1 et 0 ≤ k10 < · · · < kr0 ≤ mn+1−1, tels que pour tout s∈ {1, . . . , r}

– Rn+1

Uksω=Rn+1

Uk0sω0, – Uksω 6∈En∪Dn+1,

– Uks0ω0 6∈En∪Dn+1.

Remarquons maintenant que les variables ∆n+1k sont invariantes par Tn. En cons´equence, on a aussi pour tout entier l∈ {0, . . . , hn−1}

Rn+1

TnlUksω=Rn+1

TnlUks0ω0,

mais comme Uksω et Uks0ω0 sont en dehors deDn+1, on obtient Rn+1

Tn+1l Uksω=Rn+1

Tn+1l Uks0ω0.

En utilisant en plus le fait queUksω et Uks0ω0 ne sont pas dansEn, on peut en d´eduire

fW|h0nUksω, Tn+1,R∨ · · · ∨ Rn+

, W|h0nUks0ω0, Tn+1,R∨ · · · ∨ Rn+

≤ ηn. On en conclut ais´ement que pour tous ω et ω0 dans Ω\En+1, on a

fW|m0n+1hn(ω, Tn+1,R∨ · · · ∨ Rn+), W|m0n+1hn ω0, Tn+1,R∨ · · · ∨ Rn+

≤ 2ηn+ 2pn = ηn+1. On v´erifie donc bien (Hn+1) avec hn+1 d´ef

= mn+1hn.

On a ainsi prouv´e par r´ecurrence que si l’on choisit lesδnassez petits, (Hn) est vraie pour tout n ∈ {1, . . . , n2}. Posons alors l1 d´ef= hn2; comme mn2 peut ˆetre choisi arbitrairement grand, on peut s’arranger pour quel1≥1/ε1. Il suffit maintenant de prendreδn2 assez petit pour avoir

µW|l01(ω, Tn2,P)6= W|l01(ω, Tσ,P) ≤ 1 2ε1,

(toujours grˆace au lemme 1.3), et la proposition 3.5 est ´etablie pour p= 1. Le mˆeme raisonnement ´etant valable pour tout entierp, on peut ainsi obtenir une

3.4 Obtention d’un gaussien-Kronecker

Une partieK du tore est appel´eeensemble de Kroneckersi toute fonction continueϕ : K−→ est limite uniforme surK d’une suite (ϕp) de fonctions de la forme

ϕp :

( K−→

t7−→jpt [2π], o`u lesjp sont entiers.

On appellesyst`eme gaussien-Kroneckerun syst`eme dynamique gaussien r´eel dont la mesure spectraleγ est diffuse et concentr´ee surK∪(−K), o`uK est un ensemble de Kronecker dans [0, π[. Un ensemble de Kronecker ´etant toujours de mesure de Lebesgue nulle, les syst`emes gaussiens-Kronecker sont toujours d’entropie nulle (et ergodiques, car leur mesure spectrale est diffuse) ; mais ils poss`edent aussi quelques propri´et´es moins habituelles :

– ils ont spectre simple Lp pour tout p≥1 (voir [1] et [5]),

– ils v´erifient leWeak Closure Theorem(voir [11]),i.e.toute transformation S pr´eservantµet commutant avecT est limite faible de puissances deT : on peut trouver une suite d’entiers (jp) telle que pour tout A∈ A,

µS1A∆TjpA−−−−→p

+ 0.

Curieusement, ces deux propri´et´es sont partag´ees par les syst`emes de rang un (voir [4] et [6]). De plus, les gaussiens-Kronecker ont en commun avec les syst`emes `a spectre discret (qui sont de rang un) la propri´et´e de stabilit´e spec-trale : tout syst`eme qui est specspec-tralement isomorphe `a un gaussien-Kronecker lui est en fait m´etriquement isomorphe ([1] et [2]). Il est alors bien naturel de se demander si il existe un gaussien-Kronecker qui soit de rang un. S. Ferenczi ([4]) a r´epondu affirmativement `a cette question, mais malheureusement un argument crucial manque dans sa d´emonstration.

L’exhibition d’un gaussien-Kronecker de rang un aurait quelques cons´equen-ces int´eressantes : on aurait ainsi trouv´e un syst`eme de rang un infiniment divisible ; de plus, M. Lemanczyk et S. Ferenczi s’appuient sur l’existence d’un tel syst`eme pour prouver que le rang n’est pas un invariant spectral ([4]).

Il se trouve que la transformation Tσ construite ici pourrait ˆetre un bon candidat au poste de gaussien-Kronecker de rang un. En effet, on peut voir dans [1] que le supportS=Tn1S0k2n1Ikndeσest un ensemble de Kronecker si lesδn sont assez petits. On peut donc s’arranger pour queTσ soit un gaussien-Kronecker lˆachement Bernoulli. Peut-on ainsi obtenir un syst`eme gaussien de rang un ?

Terminons enfin par une derni`ere question, qui se pose in´evitablement `a la suite des deux constructions expos´ees ici : pour quelle mesure spectrale un syst`eme dynamique gaussien d’entropie nulle est-il lˆachement Bernoulli ?

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0 2π

0 2π

σn :

σn+1 :

αn1 αnpn1

αn0

mn+1 points z}|{

lnkn+1

Fig. 2 – Passage deσn `aσn+1 (premi`ere construction)

Θ

ΘG

ΘD

ΘGG ΘGD

ΘDG

ΘDD

B0= 0 B1/8

B1/4

B3/8

B1/2

B5/8

B3/4

B7/8 B1

R RG/√

2 RD/√

2

Fig. 3 – Les angles ΘW, W ∈Γ<3

αn+12k αnk αn+12k+1

δn+1

δn

| {z }

Ikn

| {z } I2k+1n+1

Fig. 4 – Dans l’intervalleIkn (seconde construction)

R´ ef´ erences

[1] I.P. Cornfeld, S.V. Fomin, et Ya.G. Sinai. Ergodic Theory. Springer-Verlag, 1982.

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Teubner Texte zur Mathematik.

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Abstract

The first chapter of this thesis proves that the entropy of a gaussian dyna-mical system is zero or infinite, according as its spectral measure is singular or not with respect to the Lebesgue measure. This result is extended to the case of a multidimensional action.

In the second chapter, we develop a new model for gaussian systems, which are viewed as a transformation of the plane brownian path. This transformation can be inserted in a flow, for which we calculate a mean motion.

This model is used in the third chapter to construct two gaussian systems of zero entropy which are not Kakutani-equivalent : one of them is not loo-sely Bernoulli, whereas the other one (a gaussian-Kronecker system) is looloo-sely Bernoulli. For this, we also need to show a property of the plane brownian mo-tion : the whole path can be recovered knowing only some angles formed by the trajectory.

Keywords :stationary gaussian process, plane brownian motion, entropy, mean motion, loose-Bernoullicity, gaussian-Kronecker.

R´esum´e

Le premier chapitre de cette th`ese ´etablit que l’entropie d’un syst`eme dyna-mique gaussien est soit nulle, soit infinie, suivant respectivement que sa mesure spectrale est singuli`ere ou non par rapport `a la mesure de Lebesgue. Ce r´esultat est ´etendu au cas d’une action multidimensionnelle.

Dans le second chapitre, on d´eveloppe un nouveau mod`ele pour les syst`emes gaussiens, qui sont vus comme une transformation de la trajectoire brownienne plane. Cette transformation peut ˆetre ins´er´ee dans un flot, pour lequel on calcule un mouvement moyen.

Ce mod`ele est utilis´e dans le troisi`eme chapitre pour construire deux syst`emes gaussiens d’entropie nulle non ´equivalents au sens de Kakutani : l’un n’est pas lˆachement Bernoulli, alors que l’autre, qui est un gaussien- Kronecker, est lˆachement Bernoulli. Pour cela, on a aussi besoin de montrer une propri´et´e du mouvement brownien plan : certains angles form´es par les accroissements du

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