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3.4 Hypothses ŽtudiŽes

5. Des obstacles

5.1. Un sentiment de manque de formation

5.1.1. Histoire de la gynŽcologie

Le 10 mars 1803, une loi proclame que ÒlÕart de guŽrir nÕest plus une profession libre. A la suite de cette loi sont crŽŽs les Concours de lÕExternat et de lÕInternat permettant de former des Docteurs en MŽdecine ou en Chirurgie.

En 1901, le Professeur Pozzi, chef de service du premier service de gynŽcologie, est nommŽ Professeur ˆ la premire Chaire de GynŽcologie.

En 1911, La gynŽcologie devient un stage obligatoire. Pourtant la spŽcialitŽ de gynŽcologie nÕexiste pas encore.

CÕest ˆ partir de la crŽation de lÕOrdre, en 1945, et de lÕenregistrement des titres que les spŽcialitŽs sont reconnues. [33]

En 1947, les Certificats dÕEtudes SpŽciales (CES) sont crŽes, permettant ˆ des mŽdecins exerant une spŽcialitŽ de valider leur dipl™me.

JusquՈ ce que la gynŽcologie figure ˆ lÕInternat, cÕest uniquement par lÕobtention dÕun CES quÕun mŽdecin devient soit gynŽcologue mŽdical soit gynŽcologue obstŽtricien.

Le 30 Septembre 1958, les Centre Hospitaliers Universitaires (CHU) sont crŽes. Ils ont trois missions: soins, recherche et enseignement [34]. Cette rŽorganisation permet ˆ la discipline de GynŽcologie-ObstŽtrique de sÕindividualiser et de figurer comme une des spŽcialitŽs chirurgicales proposŽes ˆ lÕInternat.

Du fait des progrs mŽdicaux, les spŽcialitŽs connaissent un essort important et deviennent une voie privilŽgiŽe pour les mŽdecins. Mais les instances politiques craignent une diminution des effectifs de mŽdecins gŽnŽralistes en faveur de ceux des spŽcialitŽs. Pour Žviter ce dŽsŽquilibre ils limitent lÕaccs aux spŽcialitŽs en supprimant les CES (ds 1979) et en rŽformant le concours de lÕInternat. La suppression des CES permet aussi lÕharmonisation des dipl™mes ˆ lՎchelle europŽenne.

5.1.2. La formation en gynŽcologie des mŽdecins gŽnŽralistes - LÕExternat

Il est commun ˆ tous les Žtudiants, de la quatrime ˆ la sixime annŽe de mŽdecine. Parmi les stages hospitaliers, quatre sont obligatoires dont la gynŽcologie obstŽtrique, la pŽdiatrie, la chirurgie, la mŽdecine interne ou la gŽriatrie.

Le Certificat de Synthse Clinique et ThŽrapeutique (CSCT) clos lÕExternat. - Le RŽsidanat (avant la rŽforme de lÕInternat de 2004)

JusquÕen 2001, le RŽsidanat comportait cinq semestres de formation hospitalire sans maquette prŽŽtablie, ˆ lÕexception du semestre chez le praticien. A partir de novembre 2001, le RŽsidanat est prolongŽ dÕun semestre supplŽmentaire.

- LÕInternat spŽcialisŽ de mŽdecine gŽnŽrale

A partir de 2004, la discipline de mŽdecine gŽnŽrale (MG) devient une filire de spŽcialisation au concours de lÕInternat. Celui-ci est rŽformŽ et devient lÕExamen National Classant (ENC).

La spŽcialisation en mŽdecine gŽnŽrale dure trois ans et aboutit au DES de mŽdecine gŽnŽrale. La maquette est la mme que celle du RŽsidanat hormis le stage ambulatoire devenant Stage Autonome en Soins Primaires en Ambulatoire (SASPA).

Concernant la gynŽcologie obstŽtrique, lÕinterne en mŽdecine gŽnŽrale peut bŽnŽficier dÕune formation multiple:

- le terrain de stage hospitalier, (obligatoire dans la mesure des places disponibles)

- le stage chez le praticien qui met lÕinterne face ˆ la gynŽcologie et lÕobstŽtrique de ville,

(obligatoire)

- le SASPA dont une partie peut tre rŽalisŽe dans un Centre de Protection Maternelle et Infantile par exemple, (obligatoire dans la mesure des places disponibles)

- les cours universitaires au cours du DES de mŽdecine gŽnŽrale. (obligatoires) - le Dipl™me Universitaire (DU) (facultatif).

5.1.3. Point de vue des mŽdecins gŽnŽralistes sur leur formation en gynŽcologie.

A. Enqute auprs dÕanciens rŽsidents Hauts NormandsÐ2004 [36] - Evaluation des compŽtences en obstŽtrique et les relations avec les spŽcialistes

Une enqute rŽalisŽe en 2004 auprs dÕune promotion dÕanciens rŽsidents (dŽbut du premier semestre au 01/11/1999) de Haute Normandie avait pour but dՎvaluer leur pratique en gynŽcologie-obstŽtrique. 47 mŽdecins ont participŽ ˆ cette Žtude. Les rŽsultats de cette enqute mettaient en Žvidence que 31 % des anciens rŽsidents nÕavaient jamais fait de stage en gynŽcologie-obstŽtrique (Externat+/-RŽsidanat).

A la fin de leur cursus universitaire, 55% des perso nnes interro gŽes jugeaient leur

fo rmatio n en gynŽco lo gie o bstŽtrique insuffisante.

Trois ans aprs la fin de leur cursus, 26 % avaient suivi une formation complŽmentaire. Prs de la moitiŽ de ceux nÕayant jamais suivi de formation complŽmentaire souhaitent amŽliorer leur formation en gynŽcologie.

Il ressort de cette Žtude que mme si 55% des anciens rŽsidents trouvent leur formation en gynŽcologie-obstŽtrique insuffisante, 100 % se sentent capables de suivre une grossesse non pathologique.

77% des personnes interrogŽes ne travaillent pas avec un gynŽcologue rŽfŽrent, le travail en rŽseau ne fait donc pas partie de leur pratique courante.

- InadŽquation entre la formation hospitalire et la pratique de ville

La mme enqute auprs des rŽsidents Hauts Normands [36] met en Žvidence un sentiment dÕinadŽquation entre la formation hospitalire et la pratique courante de ville des mŽdecins gŽnŽralistes.

Sur le contenu de la formation hospitalire, ce sont souvent les lacunes persistantes au terme du stage qui marquent les esprits. ÒUn stage en gynŽcologie obstŽtrique est indispensable

pour la pratique de la gynŽcologie obstŽtrique, mais je nÕai malheureusement pas eu accs ˆ certains domaines de la gynŽcologie obstŽtrique pourtant indispensables. Ò

Ces ÒlacunesÓ ont double cause: dÕune part, les patientes dÕun service de gynŽcologie prŽsentent des pathologies diffŽrentes de celles constatŽes en ville. DÕautre part, les obligations des rŽsidents (prŽsence au bloc opŽratoire, visite en salle, urgences É) ne leur ont pas toujours permis dÕassister aux consultations des gynŽcologues, eux-mmes dŽbordŽs.

Certaines demandes ont mme ŽtŽ refusŽes: ÒMalgrŽ un stage de 6 mois dÕinterne en

gynŽcologie obstŽtrique, ma formation est insuffisante puisquÕil mÕa ŽtŽ refusŽ de participer aux consultations de gynŽcologie obstŽtrique, et quÕon a refusŽ de nous apprendre ˆ poser un dispositif intra-utŽrin (DIU), malgrŽ notre demande car les gynŽcologues ont estimŽ que cela nՎtait pas de la compŽtence des mŽdecins gŽnŽralistes.Ó

B. Enqute auprs de praticiens de Midi-PyrŽnŽes Ð 2003

LÕenqute menŽe par C. NICOLLE dans la rŽgion Midi-PyrŽnŽes en 2003 [3] avait pour but de rŽpondre ˆ la question: ÒQuel type de formation complŽmentaire en gynŽcologie- obstŽtrique est souhaitŽe par les mŽdecins?Ó.

Sur 457 questionnaires envoyŽs, 284 ont fait lÕobjet dÕune rŽponse ce qui reprŽsente 9,6 % des mŽdecins de Midi-PyrŽnŽes.

Dans cette Žtude, 42,5 % des mŽdecins interro gŽs jugeaient insuffisante leur fo rmatio n

en gynŽco lo gie o bstŽtrique lo rs de leur installatio n et 26,7 % la jugeaient trs insuffisante.

Lors du recueil des rŽponses au questionnaire, 55,4 % des mŽdecins avaient participŽ ˆ une FMC en gynŽcologie-obstŽtrique et pour 83,4% dÕentre eux elle avait rŽpondu ˆ leurs attentes.

Pour ceux qui nÕavaient pas participŽ ˆ une FMC, pour 46,9 % dÕentre eux cÕest en raison dÕun manque dÕoffre de FMC adaptŽe.

Parmi les sujets que les mŽdecins souhaiteraient aborder au cours des FMC, ce sont les pathologies de la grossesse qui apparaissent en premier (39,5% des mŽdecins) et le thme Ògrossesse et mŽdicamentsÓ au deuxime rang (22,9% des mŽdecins).

C. Comparaison avec les rŽsultats de notre enqute

Dans notre enqute, 12% des mŽdecins nÕont bŽnŽficiŽ dÕaucune formation en gynŽcologie.

72% des mŽdecins interrogŽs ont bŽnŽficiŽ dÕune fomation en gynŽcologie lors de leurs Žtudes au cours dÕun stage effectuŽ pendant leur externat ou leur internat.

Seulement 51% des mŽdecins interrogŽs se sentent ˆ lÕaise dans le diagnostic des pathologies de la grossesse.

Dans notre questionnaire, il aurait ŽtŽ plus prŽcis de sŽparer les rŽponses Òstage dÕexternatÓ et Òstage dÕinternatÓ, la formation lors dÕun stage dÕinternat Žtant thŽoriquement plus riche car plus tardive dans les Žtudes et donc plus exigeante en terme de connaissances.

Certains mŽdecins gŽnŽralistes, les plus agŽs, nÕont naturellement pas pu effectuer un stage dÕinternat, celui-ci nÕexistant pas au moment de leurs Žtudes.

Dans lÕanalyse statistique des rŽsultats de notre enqute, il appara”t que la nature de la formation en gynŽcologie influence le fait que le suivi des grossesses pla”t ou non au mŽdecin. Cependant, on peut imaginer que le raisonnement est inverse et que cÕest parce que cÕest une activitŽ apprŽciŽe du mŽdecin quÕil va dŽcider de se former plus spŽcifiquement en obstŽtrique.

NŽanmoins, cette analyse statistique montre Žgalement que le nombre de grossesses que les mŽdecins suivent par an nÕest pas influencŽ par la nature de sa formation en gynŽcologie. Parmi les mŽdecins qui ont bŽnŽficiŽ dÕune formation en gynŽcologie, le fait de faire une formation complŽmentaire nÕinfluence pas le sentiment dՐtre ˆ lÕaise ou non dans le diagnostique des pathologies de la grossesse, ni de passer compltement la main au spŽcialiste pour le suivi des grossesses compliquŽes.

On peut Žmettre lÕhypothse que le nombre de mŽdecins ayant rŽpondu ˆ notre questionnaire nÕest probablement pas suffisant pour obtenir des rŽsultats significatifs et que cela reprŽsente un biais dans notre Žtude.

D. Les formations complŽmentaires semblent mieux rŽpondre aux besoins des mŽdecins gŽnŽralistes que leur formation initiale

La fo rmatio n initiale en gynŽco lo gie o bstŽtrique semble ne pas satisfaire une grande partie des mŽdecins gŽnŽralistes.

Plusieurs explications sont possibles:

- certains nÕont pas pu benŽficier dÕun stage en gynŽcologie-obstŽtrique lors de leurs Žtudes.

- les pathologies rencontrŽes lors des stages hospitaliers sont diffŽrentes de celles traitŽes en pratique de ville. Il existerait une inadŽquation entre la formation hospitalire et la pratique de ville.

- lÕorganisation matŽrielle de certains services de gynŽcologie obstŽtrique accueillant des Žtudiants ne leur permet pas dÕaccŽder aux consultations des gynŽcologues obstŽtriciens ou des sages femmes dont le contenu sÕapproche plus de ce que lÕon peut rencontrer dans un cabinet de mŽdecine gŽnŽrale.

- la rŽticience de certains spŽcialistes ˆ former des futurs gŽnŽralistes ˆ certains actes techniques estimant que cette pratique nÕentre pas dans leur domaine de compŽtences. (exemple: pose de stŽrilet).

La fo rmatio n co mplŽmentaire semble mieux rŽpo ndre aux attentes des mŽdecins gŽnŽralistes.

Plusieurs explications sont possibles:

- les mŽdecins connaissent les domaines dans lesquels ils ont des lacunes et choisissent une formation complŽmentaire adaptŽe ˆ leurs attentes.

- les mŽdecins ont une meilleure connaissance du terrain, des situations complexes quÕils peuvent rencontrer et viennent donc en formation avec des questions concrtes, des exemples de problŽmatiques pour lesquelles ils attendent une rŽponse prŽcise.