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3.4 Hypothses ŽtudiŽes

5. Des obstacles

5.2. Un risque professionnel et mŽdicolŽgal

5.2.1. Le risque mŽdico-lŽgal: un enjeu important de la gynŽcologie obstŽtrique

A. Evolution des relations mŽdecin-malade

Le risque mŽdico-lŽgal, nagure pratiquement absent des prŽoccupations professionnelles, fait dŽsormais partie intŽgrante de la pratique mŽdicale, tout particulirement en gynŽcologie-obstŽtrique. Il sÕagit de la premire spŽcialitŽ rŽgie par des textes juridiques.

Cette Žvolution importante traduit la modification fondamentale du lien unissant le mŽdecin ˆ son patient. Il sÕagissait autrefois dÕun contrat moral basŽ sur la confiance rŽciproque, le mŽdecin sÕengageant ˆ Ïuvrer du mieux quÕil pouvait dans lÕintŽrt du patient, le malade faisant a priori toute confiance au praticien en Žtant conscient des limites de la mŽdecine; les litiges Žtaient, de ce fait, fort rares.

Actuellement, dÕaprs le Professeur RUDIGOZ, gynŽcologue-obstŽtricien, expert ˆ la Cour dÕAppel de Lyon [19], pour des raisons diverses et notamment ˆ cause des progrs rŽels ou supposŽs de la mŽdecine, dÕune plus grande matŽrialisation de la sociŽtŽ, dÕune plus grande vulnŽrabilitŽ vis-ˆ-vis des alŽas de lÕexistence, les malades ne se comportent plus en patients mais en clients ou consommateurs de soins, Žtablissant avec le mŽdecin un rapport analogue ˆ celui qui unit consommateur et prestataire de services. Le patient lui-mme ou sa compagnie dÕassurance paye le mŽdecin pour rŽsoudre un problme et a tendance ˆ estimer que le rŽsultat doit tre garanti. Il nÕy a plus de place pour lÕaccident, pour lÕincident, et tout prŽjudice mme minime est prŽtexte ˆ rŽparation.

Tout ceci fait que les mŽdecins, et notamment les obstŽtriciens, sont de plus en plus mis en cause et leur responsabilitŽ engagŽe. Cette Žvolution est dans une certaine mesure tout ˆ fait naturelle, les mŽdecins Žtant des citoyens comme les autres, responsables de leurs actes, susceptibles de commettre des erreurs; cependant les consŽquences personnelles et professionnelles sont aujourdÕhui telles pour les praticiens: prŽjudice moral, perturbations dans lÕexercice professionnel, augmentation des cotisations dÕassurance, que tout doit tre mis en Ïuvre pour limiter les procŽdures mŽdico-lŽgales.

Mme si la mŽdiatisation importante des problmes de responsabilitŽ mŽdicale fait que lÕon en parle plus et plus souvent, il est difficile dՎvaluer avec prŽcision la frŽquence des poursuites mŽdico-lŽgales dans la mesure o il nÕy a pas de chiffre officiel disponible.

B. Savoir identifier les situations ˆ risque mŽdico-lŽgal

Ceci nÕest pas toujours facile. En effet:

- ce ne sont pas toujours les erreurs les plus lourdes et les plus Žvidentes ˆ nos yeux qui vont susciter une poursuite;

- des prŽjudices importants peuvent nÕappara”tre ou se confirmer quՈ distance de lÕincident initial (retard psychomoteur).

DÕaprs le Collge National des GynŽcologues ObstŽtriciens Franais (CNGOF) [19], les situations ˆ risque mŽdico-lŽgal en obstŽtrique sont:

PrŽjudice maternel

¥ DŽcs maternel quelle quÕen soit la cause, le prŽjudice est alors certain, important et dŽfinitif, les suites judiciaires sont frŽquentes,

¥ LŽsions pŽrinŽales sŽvres, ces lŽsions sont le plus souvent liŽes ˆ des extractions instrumentales plus ou moins bien rŽalisŽes,

¥ Complications liŽes ˆ lÕopŽration cŽsarienne: suites infectŽes mais surtout oubli de compresses,

PrŽjudice fÏtal

¥ Elles sont avant tout reprŽsentŽes par les asphyxies pŽrinatales avec dŽcs et surtout sŽquelles cŽrŽbrales anoxo-ischŽmiques,

¥ Paralysie obstŽtricale du plexus brachial liŽe ˆ une dystocie des Žpaules, ¥ LŽsions traumatiques du fÏtus lors dÕextractions instrumentales,

Diagnostic prŽnatal

Les dossiers ne sont pas encore trs nombreux mais augmentent de faon trs rapide. Il convient de distinguer le diagnostic prŽnatal classique et lՎchographie.

- En ce qui concerne le diagnostic prŽnatal classique, il sÕagit surtout de complications liŽes aux prŽlvements (amniocentse notamment) posant le problme de lÕinformation prŽalable et de la rŽalisation technique des gestes.

- Un chapitre nouveau et probablement amenŽ ˆ se dŽvelopper dans lÕavenir est apparu depuis quelques annŽes. Il est reprŽsentŽ par lÕinflation de plaintes pour non-diagnostic

de malformations fÏtales lors dՎchographies de surveillance.

Mme si leur reconnaissance nÕest pas toujours aisŽe, il nÕest pas douteux quՈ lÕavenir le nombre de plaintes pour manquement ˆ lÕinformation prŽalable va augmenter dans tous les domaines de notre exercice, ce qui va poser des problmes quotidiens considŽrables.

On voit donc que les motifs de plaintes relvent essentiellement de situations autour de lÕaccouchement et des Žchographies et concernent donc essentiellement les gynŽcologues- obstŽtriciens ou les radiologues.

Les situations dans lesquelles un mŽdecin gŽnŽraliste peut tre mis en cause sont essentiellement des cas de dŽfaut ou dÕerreur dÕinformation ou de dŽfaut de rŽcupŽration de rŽsultats dÕexamens ou de leur transmission ˆ la patiente. Le test diagnostique de la Trisomie 21 peut reprŽsenter une situation ˆ risque pour le mŽdecin gŽnŽraliste. Nous lÕaborderons plus loin en dŽtail.

5.2.2. Une demande de sŽcuritŽ accrue

Pour certains parents, la grossesse est source dÕanxiŽtŽ: peur de la fausse-couche, peur dÕune malformation, dÕune pathologie, de lÕaccouchement, peur de la confrontation entre le rve de lÕenfant tant dŽsirŽ et la rŽalitŽ. Ils ont alors besoin dՐtre rassurŽs.

La demande de sŽcuritŽ de notre sociŽtŽ est bien prŽsente et semble tre considŽrŽe comme un prŽ-requis par beaucoup de couples [13]. Les plaintes au sens juridique du terme, mme si elles restent peu frŽquentes, portent sur la sŽcuritŽ et influent sur la prise en charge que nous leurs offrons avec une rŽponse faisant majoritairement appel ˆ la technique et plus

examens complŽmentaires dans le but de se protŽger juridiquement, les rŽsultats servant de preuve ˆ lÕobligation de moyens ˆ laquelle les professionnels de santŽ sont soumis.

5.2.3. Le dŽveloppement de lÕidŽe du droit ˆ lÕenfant parfait

Avec le dŽveloppement des PMA et les progrs considŽrables dans la qualitŽ et la sŽcuritŽ du suivi de la grossesse, la mŽdecine dŽfie les lois de la nature. Des couples infertiles qui nÕauraient jamais imaginŽ pouvoir donner naissance ˆ un enfant peuvent maintenant bŽnŽficier des nouvelles techniques de PMA. LÕaccs ˆ ces techniques est considŽrŽ comme un droit, de lˆ na”t une tendance au Ò droit ˆ lÕenfantÓ.

Les progrs dans la qualitŽ et la sŽcuritŽ du suivi de la grossesse peuvent eux aussi tre ˆ lÕorigine de dŽviance de la part des parents. Le Òdroit ˆ lÕenfantÓ devient facilement le droit ˆ lÕenfant parfait et est vŽcu comme un ÒdevoirÓ des autres (des mŽdecins notamment, pour qui cette exigence peut tre une source forte dÕangoisse).

Une enqute a ŽtŽ menŽe au printemps 2009 auprs de 26 gynŽcologues-obstŽtriciens dans une grande ville de Suisse romande [14] dans le but dÕexaminer de quelle faon la communication avec la patiente interagissait avec le contexte mŽdico-lŽgal dans lequel les gynŽcologues-obstŽtriciens exercent.

Plusieurs mŽdecins ont ainsi relevŽ comme phŽnomne nouveau chez quelques unes de leurs patientes, des attentes ŽlevŽes vis-ˆ-vis de la prise en charge professionnelle. Ces patientes expriment de fo rtes attentes de ÒsuccsÓ par rappo rt au suivi mŽdical. Elles sont Òplus

exigeantesÓ, elles souhaiteraient recevoir des garanties sur le fait que leur grossesse soit

synonyme dÕun enfant dÕune part, et dÕun enfant en bonne santŽ dÕautre part. Plusieurs mŽdecins relient ces exigences au dŽsir Ð illusoire Ð de planifier et de contr™ler la fŽconditŽ, de la mme manire quÕon gre la contraception.

Ce dŽsir que la grossesse et son terme se passe parfaitement nÕest Žvidemment en rien inŽdit. Ce qui est moins ordinaire, en revanche, cÕest que celˆ soit adressŽ au professionnel comme si la satisfaction de ce dŽsir Žtait compltement de son ressort.

Ce qui resso rt en filigrane du disco urs de certains pro fessio nnels, cÕest le sentiment que le niveau de technicitŽ atteint aujo urdÕhui dans le suivi mŽdical est de plus en plus asso ciŽ ˆ une o bligatio n de rŽsultat.

Dans notre Žtude, 21 % des mŽdecins expriment la peur dÕavoir ˆ annoncer une mauvaise nouvelle aux parents. Dans ce contexte Žmotionnel particulier que reprŽsente la grossesse, et Žtant donnŽ les exigences croissantes des parents envers Òles techniques scientifiques Ò et les mŽdecins, les Žventuelles mauvaises nouvelles peuvent tre difficiles ˆ annoncer.

La tendance ˆ la juridiciarisation des relations mŽdecin-malade qui se dŽveloppe depuis quelques annŽes laisse de moins en moins la place ˆ lÕerreur mŽdicale. 35% des mŽdecins interrogŽs dans notre Žtude ressentent la peur de ne pas dŽceler une pathologie, peur dÕune erreur de moins en moins tolŽrŽe.

5.2.4. Un devoir dÕinformation

A. Les sources juridiques

Les sources originelles du devoir dÕinformation se trouvent ˆ la fois dans le Code de DŽontologie mŽdicale et dans la jurisprudence.

ÒLe mŽdecin doit ˆ la personne qu'il examine, qu'il soigne ou qu'il conseille une information loyale, claire et appropriŽe sur son Žtat, les investigations et les soins qu'il lui propose. Tout au long de la maladie, il tient compte de la personnalitŽ du patient dans ses explications et veille ˆ leur comprŽhension.Ó

(Article R4127-35 du Code de DŽontologie MŽdicale).

La rŽforme de lÕAssurance Maladie du 13 Aožt 2004 portant sur le statut du mŽdecin traitant implique des obligations accrues ou nouvelles pour celui-ci: devoir dÕinformation, de conseil, de vigilance et de coordination des soins. En consŽquence, si lÕobligation de moyens reste le principe en matire de responsabilitŽ mŽdicale, le devoir dÕinformation est dŽsormais un thme central du droit mŽdical.

Les compŽtences mŽdicales sont bien Žvidemment toujours capitales, mais ne suffisent plus: le mŽdecin traitant doit informer son patient, vŽrifier que celui-ci a pris conscience de la gravitŽ de lÕaffection et de lÕimportance quÕil y a ˆ la traiter, vŽrifier quÕune suite est donnŽe ˆ ses recommandations et ˆ ses prescriptions.

LÕinformation doit porter sur le diagnostic, le traitement, les soins envisagŽs ainsi que sur les risques qui lui sont attachŽs.

En matire de suivi de grossesse, le po int sensible du devo ir dÕinfo rmatio n rŽside dans

la no tio n de risque liŽe aux analyses prŽnatales. Il est en effet nŽcessaire, prŽalablement ˆ la

rŽalisation dÕun dŽpistage prŽnatal dÕobtenir un co nsentement ŽclairŽ de la femme enceinte. LÕinformation qui doit alors tre dŽlivrŽe par le praticien est dŽlicate, tant dans son contenu, la femme devant apprŽhender la notion dŽlicate de survenue potentielle dÕun risque, que dans sa forme, la signature dÕun formulaire dÕinformation pouvant tre perue comme un moyen de dŽfense du corps mŽdical.

B. Les attentes des femmes en matire dÕinformation

Une enqute a ŽtŽ menŽe en Suisse romande entre mai 2008 et juin 2009 auprs de cinquante femmes enceintes menant une grossesse sans risque [14]. Il sÕagissait dՎtudier les choix de ces femmes enceintes en matire de suivi de grossesse et dՎvaluer leurs attentes en matire dÕinformation. Il en ressort des attentes contrastŽes en matire dÕinformation.

Trois principaux types dÕattentes ont ŽtŽ dŽgagŽs parmi les rŽpondantes.

-fortes attentes: il est essentiel de tout savoir. Les femmes justifient cette attitude par le besoin dՐtre rassurŽes. Certaines patientes estiment que sÕinformer cÕest tre une patiente responsable qui sÕassure que son gynŽcologue ne commet pas dÕerreur. Pour dÕautre ce besoin de savoir est particulirement accentuŽ par le fait dՐtre enceinte : Ó CÕest une responsabilitŽ de

porter la vie en soiÒ. Leur demande rŽvle combien elles se sentent personnellement impliquŽes

-rŽservŽes dans leurs attentes : certaines considrent que lÕinformation est source dÕanxiŽtŽ, lÕabsence de connaissance Žvite de se prŽoccuper. Grace ˆ cette prise de distance elles souhaitent bien "vivre leur grossesseÓ.

-position intermŽdiaire: elles aiment savoir mais sont inquiŽtŽes par certaines connaissances.

Il faut donc souligner les effets ambivalents de lÕinformation: jugŽe anxiogne par une partie des femmes interrogŽes et valorisŽe par dÕautres qui en ont besoin pour tre rassurŽes sur le bon dŽroulement de la grossesse.

La communication de renseignements implique une prise en considŽration du niveau de comprŽhension de la patiente. Il faut Žgalement savoir respecter le niveau dÕinformation souhaitŽ par la patiente sans prendre le risque dÕun dŽfaut dÕinformation. Elle doit tre dŽtaillŽe mais pas trop technique, il faut viser une optimisation de lÕinformation et non une maximisation. La spŽcificitŽ du suivi de grossesse incite ˆ une information complte. En effet, les enjeux du manque dÕinformation sont importants: en privant une femme enceinte dÕun renseignement sur un diagnostic prŽnatal, cela lÕempche de faire un choix ŽclairŽ sur le fait de faire ou non ce diagnostic ce qui peut ensuite la priver de faire un choix dÕinterruption mŽdicale de grossesse.

Une autre particularitŽ du devoir dÕinformation lors du suivi de la grossesse rŽside dans lÕencadrement juridique dont les analyses prŽnatales font lÕobjet.

En cas de litige, la charge de preuve de la dŽlivrance dÕinformation revient au mŽdecin. En droit franais, les juges ne retiennent cependant lÕexistence dÕun prŽjudice que si le malade pouvait exercer un choix dans les soins et que le dŽfaut dÕinformation lÕa privŽ de ce choix. Il appartient alors au patient de rapporter la preuve du lien de causalitŽ entre le dŽfaut dÕinformation et le prŽjudice.

C. Les formulaires dÕinformation

La notion de devoir dÕinformation et de recueil du consentement ŽclairŽ est ˆ lÕorigine de la crŽation de formulaires dÕinformation et de recueil de consentement notamment pour le dŽpistage de la Trisomie 21 dont le formulaire est en annexe. (ANNEXE 3).

Ceux-ci servent ˆ justifier que le mŽdecin a bien rempli sa mission de dŽlivrance des renseignements. Ils servent Žgalement ˆ recueillir la signature de la patiente attestant quÕelle a compris les explications et quÕelle donne son accord pour la rŽalisation du test.

Le risque de ces formulaires est dÕengendrer une notion procŽdurire dans la relation de communication avec la patiente. Cependant, la tendance ˆ devoir se protŽger par la formalisation de la communication avec les patientes appara”t comme une contrainte utile ou un mal nŽcessaire, comme une manire de sÕadapter au contexte ambiant.

Un autre risque de ces formulaires, obligatoires dans un nombre limitŽ de cas (HT21 et autres diagnostics prŽnatals, stŽrilisation, participation ˆ des Žtudes de recherche) est de crŽer un climat anxiogne pour la patiente ˆ travers un surplus dÕexplications par crainte de faillir ˆ lÕobligation dÕune information complte.

Les plaintes les plus frŽquentes ˆ ce sujet concernent le dŽfaut dÕinformation. Celui-ci peut tre ˆ plusieurs niveaux:

- dŽfaut dÕinformation sur la nature de la pathologie, les risques encourus par lÕenfant et les possibilitŽs de poursuite de la grossesse ou dÕIMG.

- dŽfaut dÕinformation concernant lÕexistence dÕun test de dŽpistage et les modalitŽs de sa rŽalisation.

- dŽfaut de rŽcupŽration et/ou de transmission des rŽsultats ˆ la patiente.

5.2.5. Le cas particulier de la trisomie 21 A. Une nouvelle rglementation

LÕarrtŽ du 23 juin 2009 (JO du 3 juillet 2009) a fixŽ les rgles de bonnes pratiques en matire de dŽpistage et de diagnostic prŽnatals de la trisomie 21. Il prŽvoit dŽsormais 3 possibilitŽs de dŽpistage avec dosage des marqueurs sŽriques maternels au 1er ou au 2e trimestre de la grossesse:

- le dŽpistage combinŽ du 1er trimestre associant les mesures Žchographiques (LCC, CN, et date de lՎchographie) aux marqueurs sŽriques maternels du 1er trimestre (Pregnancy- Associated Plasma12 Protein-A ou PAPP-A et sous-unitŽ §hCG libre). Le prŽlvement est effectuŽ entre 11 semaines et 0 jour dÕamŽnorrhŽe et 13 semaines et 6 jours dÕamŽnorrhŽe.

- le dŽpistage sŽquentiel intŽgrŽ au 2e trimestre

Associant les mesures Žchographiques du 1er trimestre (idem ci-dessus) aux marqueurs sŽriques maternels du 2e trimestre (hCG totale ou sous- unitŽ §hCG libre, et AFP ± estriol). Le prŽlvement est effectuŽ entre 14 semaines et 0 jour dÕamŽnorrhŽe et 17 semaines et 6 jours dÕamŽnorrhŽe.

- le dŽpistage par les seuls marqueurs sŽriques maternels du 2e trimestre.

Dans le cadre de ce nouvel arrtŽ, le mŽdecin propose ˆ toute femme enceinte, sans limite dՉge, un test de dŽpistage de la trisomie 21 au 1er trimestre.

Si le dŽpistage combinŽ du 1er trimestre nÕest pas possible, un dŽpistage sŽquentiel intŽgrŽ est rŽalisŽ si lÕon dispose des donnŽes Žchographiques, sinon le risque est calculŽ ˆ partir des marqueurs sŽriques du 2e trimestre comme auparavant.

LՎchographiste doit tre rŽfŽrencŽ au sein dÕun rŽseau de pŽrinatalitŽ qui valide son adhŽsion ˆ un programme dÕassurance qualitŽ, dans le cadre de lÕEPP, et lui dŽlivre un numŽro dÕidentifiant (13 chiffres). Il est indispensable dÕavoir le nom et le numŽro dÕidentifiant de lՎchographiste, pour rŽaliser le dŽpistage combinŽ du 1er trimestre ou le dŽpistage sŽquentiel intŽgrŽ au 2e trimestre.

La loi dite ÒBioŽthiqueÓ (JO du 8 juillet 2011) rŽaffirme lÕimportance de lÕinfo rmatio n et

du libre cho ix des patientes. ÒToute femme enceinte reoit, lors dÕune consultation mŽdicale,

une information loyale, claire et adaptŽe ˆ sa situation sur la possibilitŽ de recourir, ˆ sa demande, ˆ des examens de biologie mŽdicale et dÕimagerie permettant dՎvaluer le risque que lÕembryon ou le fÏtus prŽsente une affection susceptible de modifier le dŽroulement ou le suivi de sa grossesseÓ.

B. Un r™le dÕinformation capital

Depuis la publication des deux arrtŽs du 23 juin 2009 redŽfinissant les modalitŽs du dŽpistage de trisomie 21 et lÕinformation aux femmes enceintes, ds lors que la grossesse est confirmŽe, le mŽdecin prescripteur doit prŽalablement dispenser une information claire, suffisante et explicite concernant ce type de dŽpistage [15]. Il doit expliquer sa significativitŽ pour obtenir le consentement de la patiente afin de rŽaliser les examens biologiques ainsi que lՎchographie dans les conditions ŽdictŽes (ANNEXE 4: stratŽgie de dŽpistage de la trisomie 21). La loi oblige le mŽdecin ˆ certifier cette information, la patiente de son c™tŽ signe un formulaire de consentement ŽclairŽ.

Certains auteurs ont toutefois soulignŽ un manque dÕinformations et une incomprŽhension du dŽpistage pour certaines femmes, les examens Žtant souvent prescrits sans information prŽalable [16] [17]. DÕautres ont relevŽ les dimensions Žthiques de ce diagnostic prŽnatal (DPN) et le risque dÕune Žventuelle dŽrive eugŽnique puisque, dans notre sociŽtŽ, la principale issue proposŽe devant la confirmation de lÕexistence dÕune trisomie 21 chez le foetus est celle de lÕIMG [17].

Les mŽdecins gŽnŽralistes peuvent se trouver en premire ligne de ce dŽpistage en raison de sa rŽalisation prŽcoce au cours de la grossesse. Leur place privilŽgiŽe nŽcessite une appropriation des messages ˆ dŽlivrer aux femmes, au moment-mme o ils confirment leur grossesse.

Dans un article de la revue ÒLe GŽnŽralisteÓ [18], le Professeur Frydman insiste Çle

mŽdecin nÕa pas ˆ imposer mais ˆ informer. Toute femme a le droit de refuser le dŽpistage, il sÕagit de lui en expliquer les modalitŽs, ce que lÕon recherche, ce que lÕon peut trouver, les consŽquences qui peuvent en dŽcouler. Il est inutile pour celles qui, par principe, nÕenvisagent pas une interruption mŽdicale de grossesse È.

Ç Attention, rappelle aussi RenŽ Frydman, notez dans vos dossiers les informations

dŽlivrŽes et la dŽcision de la patiente, surtout en cas de refus du dŽpistage. Il faut garder une