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Un même item, des niveaux de catégorisation différents

4. Des traitements visuels spécifiques de la tâche : la catégorisation

4.4. Un même item, des niveaux de catégorisation différents

Les labels de catégorie d’objets encodés dans notre mémoire sont loin d’être qualitativement égaux. Un père se promenant avec son petit garçon dans un parc et croisant un aveu

ammifère ». De cette observation ressortent plusieurs phénomènes intéressants. Tout d’abord, nous disposons d’un lexique important pour dénommer et caractériser un objet unique : le labrador est un chien, un canidé, un mammifère, un animal, un être vivant, mais également un animal de compagnie et un guide pour aveugle. Si l’enfant connaît personnellement l’animal, le père pourra même utiliser son nom, par exemple, « Rantanplan ». Nous privilégions donc l’utilisation d’un label en fonction de la situation, selon le but de notre dialogue et selon la personne à qui s’adresse le discours. Il serait assez inadéquat de parler de mammifère à un enfant, ce dernier risquant de ne pas comprendre le

au de base » (Rosch et al., 1976), « accès principal » (Biederman, 1987) ou encore « point d’entrée » (Jo

ot pro

’est par le biais de cette impressionnante étude (décrivant 12 expériences différentes ! ) que Rosch et al. ont suggéré une hiérarchie des n reflétant l’inclusion des catégories les unes dans les autres. On distinguerait ainsi un niveau d’entrée, le niveau basique privilégié dans toutes les tâches sém

sujet de la discussion. De plus, selon la thématique du dialogue, nous nous attacherons plutôt à l’aspect descriptif de l’objet (un chien) ou à son aspect fonctionnel (un guide, un animal de compagnie). Le choix du label est donc un compromis instantané effectué dans le but de donner le plus d’informations exploitables possible.

En 1976, une étude déterminante de Rosch et al. (Rosch, Mervis, Gray, Johnson & Boyes- Braem, 1976) précisa l’importance d’un niveau de catégorisation appelé « nive

licoeur, Gluck & Kosslyn, 1984). Ce niveau de catégorisation privilégié serait le plus spontanément utilisé pour dénommer les objets visuels apparaissant dans notre champ visuel (Jolicoeur et al., 1984, Rosch et al., 1976). Dans l’exemple précédent, le niveau de base correspond à la catégorie « chien ». De même, si on fait entendre au sujet le nom d’une catégorie d’objet 0.5 seconde avant d’afficher une image d’un objet appartenant ou non à cette catégorie, les sujets sont plus rapides à effectuer une tâche de vérification lorsque le m

noncé correspond au niveau de catégorisation basique (expérience 7, Rosch et al., 1976). Dans cette même expérience, les catégories dites superordonnée (plus générales et abstraites, animal par exemple) et subordonnées (plus fine et stricte, labrador par exemple) entraînaient des temps de traitement plus longs.

C

niveaux de catégorisatio

antiques (telle que la dénomination) comprenant des catégories telles que « voitures », «chiens », « chats », «chaises »… Ces catégories pourraient être incluses dans des catégories plus générales et abstraites, les catégories superordonnées : « véhicules », « animaux », « meubles »… Elles incluraient dans le même temps les catégories subordonnées plus fines et limitées telles que « peugeot 205 », « labrador », « chaise longue »… Le niveau de base étant le niveau d’entrée, la catégorisation d’images selon leur niveau superordonné ou leur niveau subordonné nécessiterait un temps de traitement supplémentaire. Alors que des temps de réactions similaires sont enregistrées pour des images présentées 75 et 250 ms lors d’une tâche de catégorisation à un niveau basique, une baisse de performance dans la condition 75 ms est démontrée lorsque les sujets sont impliqués dans une tâche de catégorisation subordonnée (Jolicoeur et al., 1984). L’accès à un niveau de catégorisation subordonné nécessiterait des traitements cognitifs supplémentaires

mplexe la compréhension du label et pou

ilisées (Murphy & Smith, 1982). Elles correspondraient aux

(Jolicoeur et al., 1984). Il est également important de noter que le niveau d’entrée pourrait être dans le but d’accentuer de légères différences et ainsi préciser une catégorie beaucoup plus fine. Cependant, ces temps de traitements plus longs constatés lors d’une catégorisation subordonnée furent discutés par Murphy et al.. Les auteurs suggèrent que le label plus long des catégories serait susceptible de rendre plus co

rrait être ainsi la cause d’une décision moins rapide (Murphy & Smith, 1982). L’accès à une catégorie superordonnée dans une tâche de dénomination nécessiterait également des traitements cognitifs supplémentaires cette fois dans le but de gommer les différences entre catégories afin de préciser une catégorie plus générale mais plus abstraite. Les objets d’une même catégorie superordonnée partageraient ainsi de nombreuses caractéristiques fonctionnelles et au contraire peu de caractéristiques perceptuelles. Cependant, lors de la perception d’une scène contenant plusieurs objets non-isolés d’une même catégorie superordonnée, l’avantage de la dénomination à un niveau basique par rapport au niveau superordonné serait plus faible. En outre, lorsque le contexte de la scène est inapproprié avec les objets d’intérêts, de plus grandes interférences surviendraient lors de l’identification de ces objets à un niveau superordonnée (Murphy & Wisniewski, 1989).

Les catégories basiques seraient quant à elles les premières catégories apprises par l’enfant et les plus fréquemment ut

catégories les plus générales contenant des objets de formes similaires interagissant fonctionnellement de manière semblable. L’étude menée par Rosch et al. a en effet montré que les sujets impliqués dans une description libre des objets avaient tendance à utiliser les mêmes attributs pour des objets de même catégorie de base. A la prise de connaissance de ces résultats, Tversky et al. notèrent qu’une grande partie de ces attributs correspondaient à des parties de l’objet partageant aussi bien des propriétés physiques que fonctionnelles (le manche d’un tournevis est adapté à la forme de main et permet de saisir l’outil), ce qui expliquerait leur grande valeur informative (Tversky & Hemenway, 1984). Cependant, d’autres études défendent la valeur critique des caractéristiques perceptuelles uniquement (Murphy & Smith, 1982) et démontrent l’importance d’attributs ne correspondant pas à des parties d’objets (Murphy, 1991). Finalement, catégoriser un objet pourrait correspondre à l’évaluation de la distance entre la représentation de l’objet et les concepts stéréotypiques des catégories déjà encodées en mémoire. Un argument allant dans ce sens est le fait que l’être humain est aussi rapide à catégoriser une autruche en tant qu ’« oiseau » qu’en tant qu’ « autruche ». Ainsi dans le cas d’objet trop atypique, le niveau d’entrée pourrait être le niveau subordonné

ns (Tanaka & Taylor, 199

fortement modulé par le contexte. Au rayon outillage d’un grand magasin de bricolage, on tendra spontanément à utiliser le niveau de catégorisation subordonnée pour désigner un objet d’intérêt. On cherchera plutôt un tournevis cruciforme qu’un simple tournevis.