• Aucun résultat trouvé

3.1 Productivité en agriculture conventionnelle, biologique et de conservation

De manière générale, sur l’ensemble du réseau, quel que soit le mode de gestion, les rendements ont été assez faibles comparés à la moyenne régionale de l’année, tant pour le blé (36±15 qtx/ha sur le réseau contre 55 qtx/ha en moyenne en Midi-Pyrénées) que pour la féverole (10±7 qtx/ha contre 21 qtx/ha dans la région ; FranceAgriMer 2016). Les rendements présentés ici ont été mesurés sur la sous-parcelle traitée pour représenter au mieux les pratiques de l’agriculteur.

Les rendements en blé ont été équivalents entre l’AdC et l’agriculture conventionnelle (39.5±12 qtx/ha et 39.8±16 qtx/ha respectivement ; Fig. IV.3). On remarque que l’AdC présente une variabilité un peu plus faible, les rendements étant compris entre 26 qtx/ha et 74 qtx/ha contre 5 qtx/ha à 65 qtx/ha pour l’agriculture conventionnelle. Trois parcelles ont présentés des rendements bien trop faibles (< 10 qtx/ha) pour être considérés comme des données exploitables. Deux d’entre elles entrent dans la catégorie “agriculture conventionnelle”, la dernière étant une parcelle en agriculture biologique, mais toutes trois sont des parcelles qui ont été menées en TCS, dans des rotations simples et sans interculture. Ces trois parcelles ont été retirées de l’analyse dans la partie V du fait qu’elles ne peuvent pas être considérées comme des systèmes viables d’autant que l’historique de chacune d’elle explique l’aspect aberrant de ces données et justifie leur exclusion : deux d’entre elles sont d’anciennes prairies et les producteurs sont respectivement éleveur et viticulteur, l’un comme l’autre reconnaissant ne pas être à l’aise avec la production de céréales et ne pas encore maitriser les TCS ; la troisième parcelle se trouve sur une exploitation en pleine succession et conversion en agriculture biologique, la parcelle d’étude était la seule en céréales pendant l’année d’étude, tout le reste de l’exploitation étant en luzerne pour la conversion.

138

L’agriculture biologique en revanche présente en moyenne des rendements significativement plus faibles que les deux autres systèmes de production (F = 4.66, df = 2, p-v = 0.0171) avec une moyenne de 26±13 qtx/ha.

Pour ce qui est de la féverole, aucune différence significative n’a été observée entre les différents systèmes de production (F = 1.94, df = 2, p-v = 0.169), malgré quelques valeurs plus élevées observées en AdC (moyenne = 13.2±7 qtx/ha contre 9.9±8 qtx/ha et 8.2±6 qtx/ha en AB et en conventionnelle resp.). Cette légère tendance à de meilleurs résultats en AdC peut s’expliquer en partie par la meilleure connaissance de cette culture de la part de ces agriculteurs qui la choisissent souvent dans leur rotation ou dans leurs couverts alors qu’elle n’est pas encore très produite en agriculture conventionnelle.

Pour ce qui est de la qualité sanitaire des cultures, aucune différence n’a été observée entre les trois modes de culture testés ici, que cela soit pour le blé (LRχ2 = 2.82, df = 2, p-v = 0.244) comme pour la féverole (LRχ2= 2.59, df = 2, p-v = 0.2732).

Que cela soit pour le blé ou la féverole, aucune différence significative n’a été observée entre l’est et l’ouest ou entre les exploitations avec et sans élevage ni pour les rendements ni pour la pression en maladies cryptogamiques.

3.2 Performances environnementales en agriculture conventionnelle, biologique et de conservation

En ce qui concerne les performances environnementales des exploitations du réseau, les résultats des enquêtes DIALECTE (cf. Partie I § 3.1.3) sont un moyen rapide d’avoir une vue globale de la durabilité agro-environnementale de chaque exploitation dans son ensemble ainsi que son impact sur l’environnement. Les résultats de ce diagnostic se présentent sous forme de notes. Une note globale sur 100 est attribuée à chaque exploitation et se décompose en une note sur 70 concernant la mixité de l’exploitation (diversité des productions animales et végétales, autonomie, infrastructures agro-écologiques. . .) et une note sur 30 concernant la gestion des intrants (azote, phosphore, eau, pesticides et énergies).

Les exploitations en AB ont globalement obtenu les meilleurs notes (80.0±9 / 100) même si, en moyenne, elles ne se démarquent pas des exploitations en AdC (73±10 / 100 ; Fig. IV.4). En revanche, l’agriculture conventionnelle a eu en moyenne des notes significativement plus basses que les deux autres systèmes (62±10 / 100 ; F = 12.79, df = 2, p-v = 0.001) notamment du fait de la spécialisation plus importante de ces exploitations ainsi que leur dépendance à des ressources externes pour l’alimentation du bétail par exemple.

1. Test statistique utilisé : comparaison de moyennes par une Anova par permutation (non-paramétrique) après vérification de l’homogénéité des variances entre chaque type d’agriculture.

2. Test statistique utilisé : test du rapport des vraisemblances (Likelihood Ratio Test ou LR) sur des modèles à Odds Proportionnels (Proportional Odds Model ou POM), adapté à l’analyse de notes.

3. Quelques appréciations sur les performances agronomiques et écologiques 139

FIGURE IV.4 – Notes obtenues au diagnostic des performances agro-environmentales Dialecte par type

d’agriculture. Note globale sur 100 et notes thématiques sur 20 concernant l’eau, le sol, la biodiversité et la consommation des ressources naturelles. Les moyennes sont indiquées par un losange gris. La note globale se décompose en une note sur 70 concernant la mixité de l’exploitation (losanges verts) et une note sur 30 concernant la gestion des intrants (losanges rouges). Les lettres en bleu indiquent des moyennes significativement différentes.

140

Le diagnostic évalue également l’impact de l’exploitation sur son environnement au travers de quatre thématiques (notées sur 20 points) : la gestion de l’eau, du sol, de la biodiversité et de la consommation des ressources. Contre toute attente, la seule note ne distinguant pas les trois systèmes de cultures est la note concernant la gestion du sol. Globalement, toutes les exploitations du réseau ont obtenus de bonnes notes pour cette thématique (18.11±3.5 ; 19.30±1.5 ; 18.36±2.5 pour l’AB, l’AdC et l’agriculture conventionnelle respectivement), et même si la proportion de 20/20 est la plus élevée en AdC (70 %), cela ne suffit pas à les démarquer de l’agriculture biologique ou conventionnelle sur cette thématique (χ2= 1.78, df = 2, p-v = 0.4113). En ce que concerne les trois autres thèmes, l’AdC se place à l’entre deux entre l’AB et l’agriculture conventionnelle. Les trois systèmes sont significativement différents en termes de gestion de l’eau (F = 16.03, df = 2, p-v = 0.001). Cependant, pour ce qui est des impacts sur la biodiversité et la consommation des ressources, seule l’AB sort du lot avec de meilleures notes (F = 33.80, df = 2, p-v = 0.0014et χ2= 12.72, df = 2, p-v = 0.0025 respectivement) bien que pour ce dernier thème, l’AdC ne se distingue ni de l’AB ni de l’agriculture conventionnelle avec une moyenne intermédiaire.

Aucune différence n’a été observée entre l’est et l’ouest concernant les notes obtenus par les exploitations sur l’approche globale ou thématique. Par contre des différences marquées s’observent selon la présence ou non d’un élevage sur l’exploitation. La note globale des exploitations est en moyenne plus élevée (t = -3.49, p-v = 0.004) pour les exploitations avec élevage du fait notamment de la mixité des productions. Ces mêmes exploitations présentent en moyenne des notes légèrement meilleures en gestion des sols (t = -1.82, p-v = 0.098). Néanmoins, le fait d’avoir un élevage est souvent associé à une moins bonne gestion de l’eau (t = 2.038, p-v = 0.042) et des ressources naturelles (t = 2.02, p-v = 0.048).