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Les analyses à mesures répétées ont permis de déterminer chacune des années où l’accroissement annuel par classe de distances s’est avéré significativement distinct du témoin de la même année de croissance. Pour le type écologique RE26 (Figure 11), le seul gain en diamètre significatif apparaît la dixième année après le drainage en bordure du fossé, [0-5] m (p = 0.0188). Bien que globalement l’accroissement annuel en diamètre soit significatif jusqu’à 10 m pour ce type écologique (Figure 9), pratiquement aucune différence n’est significative lorsque les valeurs sont analysées annuellement. Ainsi, les moyennes sur 20 ans apparaissent significatives alors que ponctuellement peu le sont. D’ailleurs, la croissance des tiges dominantes du témoin semble particulièrement élevée au sein des RE26 à partir de la douzième année post-drainage. Subséquemment, l’accroissement en diamètre demeure au-dessus de 2 mm/an pour les tiges dominantes du témoin. Aucun accroissement des tiges dominantes prédrainage n’apparaît significativement différent du taux de croissance en diamètre des tiges du témoin.

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Figure 11 : Accroissement annuel moyen en diamètre à hauteur de souche (mm) pour l’épinette

noire dans le temps en fonction de la distance du fossé pour le type écologique RE26. Les années où le gain en diamètre est significativement différent du témoin sont notées par un symbole de grande taille (analyses par mesures répétées, test de Dunnett, p< 0.05).

Les rendements obtenus pour le type écologique RE26, toutes tiges confondues, vont de 24.5 m²/ha à proximité du fossé à près de 8 m²/ha sur les sites témoins (Figure 12, Tableau 6). En termes de densité de tiges, on retrouve plus de 20 000 tiges/ha à proximité des fossés, comparativement à 14 000 tiges/ha pour le témoin (Tableau 7). La surface terrière pour l’épinette noire de tous diamètres est la plus élevée à [5-10] m avec 10.47 m2/ha, et cette valeur est significativement plus élevée (p = 0.0114)

que le témoin (4.73 m2/ha) (Figure 12). Les tiges d’un diamètre ≥4 cm observées sur

le témoin ont une surface terrière significativement plus faible que celles obtenues de [0-5] m et de [5-10] m (p = 0.0074 et p=0.0007 respectivement, Tableau 6). Les surfaces terrières de ces tiges sont 2.7 fois plus élevées de [0-5] m et de 3.4 fois plus grandes de [5-10] m du fossé comparativement au témoin. La surface terrière des très grosses tiges (≥10cm) est significativement augmentée, par rapport au témoin, de [0- 5] m et de [5-10] m du fossé (p=0.0265 et p=0.0062 respectivement, Tableau 6). Aucune tige de diamètre ≥10 cm n’a en effet été observée sur les sites témoins. En

excluant la surface occupée par le fossé de drainage indisponible à la croissance de l’épinette noire analysée par la classe de distances [0-5+] (Figure 12, Tableau 6) des rendements supérieurs sont obtenus en termes de surfaces terrières et de nombres de tiges à l’hectare. Les surfaces terrières pour les épinettes noires de tous diamètres deviennent alors significativement différentes du témoin de [0-5+] m (p=0.0247,

Tableau 6).

Figure 12 : Surfaces terrières à la souche de l’épinette noire et des principales essences

compétitrices en fonction de la distance du fossé sur le type écologique RE26. Les rendements de l’épinette noire pour la classe de distances [0-5+] ont été calculés sur la surface excluant l’espace occupé par le fossé (superficie ≈ 80 m2) contrairement à la distance de [0-5] m où les

rendements sont calculés sur 100 m2.

Pour le type écologique RE26 la présence de diverses essences compétitrices est particulièrement importante en bordure du fossé. Ainsi, pour l’intervalle de [0-5] m, la surface terrière seule de l’aulne rugueux vient pratiquement égaler celle de l’épinette noire (Figure 12, Tableau 6). C’est l’essence compétitrice offrant le plus grand

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témoin en bordure du fossé (p = 0.0012; p = 0.0265 et p = 0.0173 pour l’aulne, le bouleau et le peuplier respectivement). En fait, les essences compétitrices couvrent près de 2.5 fois plus de surface terrière que l’épinette noire à [0-5] m. La compétition par l’aulne rugueux est constituée à cette distance d’un très grand nombre de tiges de régénération, avec près de 10 000 tiges de <4 cm. En contrepartie, la compétition par le bouleau et le peuplier est principalement composée de grosses et très grosses tiges (Tableau 7). Les rendements de l’aulne et du peuplier diminuent de moitié pour la seconde classe de distance, de [5-10] m du fossé. Le bouleau prend la relève de l’essence compétitrice la plus importante à cette distance. Aucune des trois essences principales essences compétitrices n’est suffisamment présente pour différer significativement des rendements observés sur le témoin de [5-10] m. La proportion de la compétition par l’aulne est, à cette distance, partagée entre les tiges de régénération (< 4 cm) et les plus grosses tiges (≥ 4 cm). Les densités obtenues pour toutes les autres essences compétitrices sont majoritairement composées de tiges de grand diamètre (≥ 4 cm, Tableau 7). De [5-10] m, le rendement généré par les essences compétitrices est légèrement supérieur à celui de l’épinette noire pour ces tiges de diamètre ≥ 4 cm. Cette tendance s’inverse de [10-15] m, avec un rendement en grosses tiges supérieur pour l’épinette noire que pour l’ensemble de toutes les essences compétitrices (Figure 12). L’aulne et le bouleau y sont les principales essences compétitrices, bien que leur surface terrière respective soit semblable à celle observée sur le témoin. Près de la moitié des tiges d’aulne rugueux présente un diamètre ≥ 4 cm, alors que la totalité des tiges de bouleau est de grandes dimensions et près de 40 % présentent un diamètre ≥ 10 cm (Tableau 7).

RE37

L’effet du drainage sur la croissance annuelle en diamètre est bien visible pour les trois classes de distances des RE37 (Figure 13). Pour ce type écologique, le gain de croissance en diamètre devient significatif à partir de la dixième année, et ce jusqu’à 10 m, exception faite pour la onzième année, de [0-5] m (p = 0.07). De [10-15] m du fossé, le diamètre se révèle significatif à partir de la douzième année suite au traitement de drainage (Figure 13). Bien que non significatifs pour les 10 années suivant le drainage, les accroissements annuels moyens en bordure du fossé (soit de [0-5] m) sont les plus élevés. Les tiges plus éloignées, comprises de [5-10] m et de [10-15] m se distinguent très peu des accroissements annuels obtenus pour le témoin pour les 7 premières années post-drainage. Les accroissements annuels moyens en diamètre du témoin de ce type écologique n’atteignent jamais 2 mm/an. Les 5 années

antérieures au drainage forestier ne présentent aucune différence significative entre les tiges des sites traités et celles des témoins.

Figure 13 : Accroissement annuel moyen en diamètre à hauteur de souche (mm) dans le temps

pour l’épinette noire en fonction de la distance du fossé pour le type écologique RE37. Les années où le gain en diamètre est significativement différent du témoin sont notées par un symbole de grande taille (analyses par mesures répétées, test de Dunnett, p< 0.05).

Pour le type écologique RE37, le rendement total observé sur le témoin de 6.7 m2/ha,

passe à près de 28 m2/ha en bordure du fossé (Figure 14, Tableau 6). Le nombre de

tiges par hectare, toutes essences confondues, atteint une valeur supérieure à 18 000 tiges/ha comparativement à près de 12 000 pour le témoin de ce type écologique. Les rendements en épinette noire de toutes dimensions sur ce type écologique sont significativement supérieurs entre 5 et 15 m du fossé comparativement à la surface terrière observée sur le témoin (p=0.0306 et p=0.0282, Tableau 6). Pour ce type écologique, on observe des surfaces terrières et un nombre de tiges à l'hectare accrus

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le rendement des tiges d’épinette noire d’un diamètre ≥ 4 cm est près de 3 fois plus grand que dans le témoin (Tableau 6) et le nombre de tiges à l’hectare l’est d’un facteur 2.8 (Tableau 7). Les très grosses tiges (≥10 cm) étaient significativement présentes en plus grande surface terrière sur les sites traités par rapport à leur témoin respectif (p=0.015 de [0-5] m, p=0.0033 de [5-10] m et p=0.0075 de [10-15] m). En excluant la superficie occupée par le fossé, les rendements observés pour la classe de distances [0-5+] deviennent significativement différents du témoin pour les grosses tiges (≥ 4 cm, p=0.0362).

Figure 14 : Surfaces terrières à la souche de l’épinette noire et des essences compétitrices en

fonction de la distance du fossé sur le type écologique RE37. Les rendements de la distance [0+] ont été calculés sur la surface excluant l’espace occupé par le fossé (superficie ≈ 80 m2)

contrairement à la distance de [0-5] m où les rendements sont calculés sur 100 m2.

La présence du bouleau à papier et de l’aulne rugueux est très importante sur les sites traités du type écologique RE37 (Figure 14, Tableau 6 et Tableau 7). La surface terrière du bouleau est 1.9 fois plus grande que celle de l’épinette noire de [0-5 m] et significativement différente de la surface terrière en bouleau du témoin (p=0.0056).

Les grosses tiges de bouleau sont aussi très présentes entre [5-10] et [10-15] m tandis qu’on le retrouve très peu sur les sites témoins. La surface terrière des tiges d’aulne est notable jusqu’à 10 m du fossé, significativement distincte du témoin (p = 0.0037 de [0-5] m et p = 0.0465 de [5-10] m). Plus de 11 000 tiges/ha d’aulne rugueux ont été observées de [0-5] m comparativement à environ 1 000 pour le témoin. Tant sur les sites drainés que les témoins, plus de 90 % des tiges d’aulne rugueux sont de petit diamètre (< 4 cm) (Tableau 7). L’occurrence du bouleau à papier s’est avérée quant à elle, supérieure à 2 000 tiges/ha en bordure de fossé par rapport à une centaine d’individus par hectare sur le témoin. Près du tiers des tiges de bouleau inventoriées sont de très gros diamètre (≥ 10 cm) (tableau 5) qui participent à plus de 70 % de la surface terrière totale obtenue pour cette essence (Tableau 6).

RE39

R

ICHE

Le type écologique RE39 riche démontre un gain en diamètre significativement distinct du témoin à l’an 17 de [0-5] m (p =0.0161), aux années 2, 7 et 11 à 18 de [5-10] m (p <0.0494) ainsi qu’à l’année 12 post-drainage de [10-15] m (p =0.0155) (Figure 15). Les tendances suggèrent des gains annuels moyens en diamètre supérieurs pour l’intervalle de [5-10] m, et ce pour les 20 années post-drainage. Les valeurs observées pour le témoin ne dépassent les 2 mm/an qu’à la saison de croissance représentée par l’année 13. Les analyses effectuées sur les années prédrainage ne démontrent aucune réelle différence entre les accroissements annuels moyens en diamètre des tiges dominantes du témoin et ceux du traité.

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Figure 15 : Accroissement annuel moyen en diamètre à hauteur de souche (mm) dans le temps

pour l’épinette noire en fonction de la distance du fossé pour le type écologique RE39 riche. Les années où le gain en diamètre est significativement différent du témoin sont notées par un symbole de grande taille (analyses par mesures répétées, test de Dunnett, p< 0.05).

Le rendement maximal observé pour le type écologique RE39 riche, toutes essences confondues, est de 20.9 m2/ha de [5-10] m et s’oppose au rendement de 10.3 m2/ha

des sites témoins (Figure 16, Tableau 6). Les surfaces terrières moyennes en épinettes de tous diamètres s’avèrent supérieures au rendement observé pour le témoin de [5- 10] m et de [10-15] m (p = 0.0001 et p = 0.0458 respectivement). Le rendement et la densité des grosses tiges d’épinettes sont significativement supérieurs au témoin de [5-10] m et de [10-15] m du fossé (p < 0.0001 et p=0.0123) par des surfaces terrières plus élevées de 2.6 et 1.8 (Tableau 6) ainsi qu’un nombre de tiges/ha augmenté de 2.5 et 1.7 respectivement (Tableau 5). Le rendement obtenu pour les très grosses tiges d’épinettes est significativement différent du témoin de [0-5] m et [5-10] m du fossé de drainage pour ce type écologique (p =0.0108 et p = 0.0040, respectivement). À ces distances, leur occurrence en nombre de tiges à l’hectare est 10 et 6.5 fois plus élevée que sur le témoin (Tableau 7).

Figure 16 : Surfaces terrières à la souche de l’épinette noire et des essences compétitrices en

fonction de la distance du fossé sur le type écologique RE39 riche. Les rendements de la distance [0-5+] ont été calculés sur la surface excluant l’espace occupé par le fossé (superficie ≈ 80 m2) contrairement à la distance de [0-5] m où les rendements sont calculés sur 100 m2.

L’aulne rugueux est l’essence compétitrice se retrouvant en plus grande abondance au sein du type écologique RE39 riche. Ses valeurs en surfaces terrières, bien qu’inférieures à celles de l’épinette noire, sont significativement supérieures aux valeurs du témoin jusqu’aux classes de distances de [0-5] m et [5-10] m du canal de drainage (p< 0.0001 et p = 0.0106). Le bouleau à papier est encore une essence compétitrice de ce type écologique et sa surface terrière est supérieure à celle du témoin de [0-5] m (p = 0.0064). Les grosses et très grosses tiges représentent l’essentiel de cette surface terrière. Plusieurs autres essences compétitrices ont pu être répertoriées dans le Tableau 6, bien que leur surface terrière respective n’ait pas démontrée de tendance significativement différente de celles obtenues pour le témoin. Plus de 13 000 tiges/ha d’aulne rugueux ont été observées de [0-5] m

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RE39

P

AUVRE

Les gains annuels en diamètre significatif du type écologique RE39 pauvre (Figure 17) apparaissent uniquement dans les classes de distances de [0-5] et de [5-10] m du fossé de drainage. En bordure du canal, l’effet du drainage se fait voir aux années 2 à 4 (p = 0.0006, 0.0002 et < 0.0001 respectivement) ainsi qu’aux années 12 à 19 (p< 0.0421). De [5-10] m, les croissances significatives en diamètre apparaissent la deuxième année suivant le drainage (p = 0.0336), 6 (p = 0.0400) ainsi qu’aux années 13 à 20 (p<0.0378). Aucune tendance n’a pu être observée de [10-15] m, les accroissements annuels moyens étant très semblables aux valeurs obtenues pour le témoin. Ces dernières augmentent ponctuellement, allant au-delà de 2 mm/an aux années 12 à 14 ainsi que 18. Les 5 années antérieures au drainage forestier ne présentent aucune différence significative entre les tiges des sites traités et celles des témoins.

Figure 17 : Accroissement annuel moyen en diamètre à hauteur de souche (mm) dans le temps

pour l’épinette noire en fonction de la distance du fossé pour le type écologique RE39 pauvre. Les années où le gain en diamètre est significativement différent du témoin sont notées par un symbole de grande taille (analyses par mesures répétées, test de Dunnett, p< 0.05).

Le rendement total observé pour le type écologique RE39 pauvre varie de 11 m2/ha de

[5-10] m du fossé à 7.7 m2/ha en bordure du fossé et sur les sites témoins (Figure 18,

Tableau 6). La densité totale pour ce type écologique, toutes essences confondues, varie de 16 611 tiges/ha au témoin à 6 807 tiges/ha de [0-5] m. Le rendement de l’épinette noire de tous diamètres à [5-10] m est significativement différent du témoin pour ce type écologique (p = 0.0049) (Figure 18). Les analyses des tiges d’épinettes de gros diamètres (≥ 4 cm) ont également permis de souligner le rendement supérieur de ces tiges entre [5-10] m du fossé (p = 0.0009) (Tableau 6). Le rendement des grosses tiges est plus de 2 fois plus élevé que le témoin à cette distance (Tableau 7). Avec une densité de 108 tiges par hectare (Tableau 7), les mêmes conclusions sont valables concernant les très grosses tiges d’épinettes de [5-10] m (p = 0.01) avec plus de 4 fois la surface terrière obtenue pour le témoin. En excluant la surface occupée par le fossé, le rendement obtenu pour les grosses et très grosses tiges devient significatif pour l’intervalle de distance [0-5+] (p=0.0460 et p=0.0392, respectivement).

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Figure 18 : Surfaces terrières à la souche de l’épinette noire et des essences compétitrices en

fonction de la distance du fossé sur le type écologique RE39 pauvre. Les rendements de la distance [0-5+] ont été calculés sur la surface excluant l’espace occupé par le fossé (superficie ≈ 80 m2) contrairement à la distance de [0-5] m où les rendements sont calculés sur 100 m2.

Le type écologique RE39 pauvre est caractérisé par la faible occurrence des essences compétitrices à l’épinette noire (Figure 18, Tableau 6 et Tableau 7). La surface terrière et le nombre de tiges à l’hectare observés pour chacune des essences compétitrices se sont avérés très faibles sur ce type écologique, et ce tant sur le traité, toutes distances confondues, que sur le témoin. La présence de quelques tiges de bouleau à papier, d’aulne rugueux et de mélèze laricin constitue l’essentiel de la compétition observée de [0-5] m. De [5-10] m et de [10-15] m, la compétition arborescente provient principalement des conifères tels que le sapin baumier, le pin gris et le mélèze laricin. Sur le témoin, la compétition est dominée par l’aulne rugueux, bien qu’en termes de surface terrière cette valeur demeure très faible (Figure 18).

RE39

T

RÈS PAUVRE

L’effet du drainage sur les accroissements annuels en diamètre du type écologique RE39 très pauvre se fait uniquement ressentir en bordure du fossé, soit de [0-5] m (Figure 19). Les différences significatives pour cette classe de distances apparaissent 3 ans après la mise en place des fossés de drainage et s’estompent après 9 ans (p <0.0369). Les gains moyens en diamètre de [0-5] m tendent à être supérieurs pour l’ensemble de la période post-drainage. Aucune tendance n’est observée pour les classes de distances de [5-10] m et de [10-15] m dont les valeurs chevauchent celles du témoin. Les accroissements annuels en diamètre du témoin demeurent sous les 2 mm pour toute la période étudiée, exception faite de l’année 12. Les analyses prédrainage ne présentent aucune différence significative entre les gains annuels moyens en diamètres des tiges dominantes des sites traités et celles des témoins.

Figure 19 : Accroissement annuel moyen en diamètre à hauteur de souche (mm) dans le temps

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Les rendements obtenus sur le type écologique RE39 très pauvre sont très similaires entre le traité et le témoin, variant de 8.8 m2/ha en bordure du fossé à 10.5 m2/ha de

[5-10] m du fossé toutes tiges confondues (Figure 20, Tableau 6). Aucune différence significative ou tendance n’est ressortie des analyses de rendement de l’épinette noire tous diamètres confondus. Les surfaces terrières obtenues pour les tiges de gros diamètres varient toutefois significativement entre le témoin et l’intervalle de distance de [5-10] m (p=0.0143) (Tableau 6). Le nombre de tiges à l’hectare est près de 2 fois plus élevé à cette distance, comparativement à la densité observée sur le témoin (Tableau 7). Le très faible nombre de tiges d’épinette noire de diamètre ≥ 10 cm retrouvées sur ce type écologique n’a permis de distinguer aucune différence de rendement entre les sites drainés et les sites témoins. L’exclusion du fossé dans les calculs de surfaces terrières permet d’obtenir un rendement significatif de [0-5+] pour les tiges dont le diamètre est ≥4 cm (p=0.0138).

Figure 20 : Surfaces terrières à la souche de l’épinette noire et des essences compétitrices en

fonction de la distance du fossé sur le type écologique RE39 très pauvre. Les rendements de la distance [0-5+] ont été calculés sur la surface excluant l’espace occupé par le fossé (superficie ≈ 80 m2) contrairement à la distance de [0-5] m où les rendements sont calculés sur 100 m2.

Le type écologique RE39 très pauvre se distingue par la très faible occurrence des essences compétitrices à l’épinette noire (Figure 20, Tableau 6 et Tableau 7). Aucune valeur de rendement des essences compétitrices ne s’est avérée significativement différente du témoin. Cette compétition, essentiellement composée de l’aulne rugueux de [0-5] m, est pratiquement nulle de [5-10] m et de [10-15] m. Quelques tiges d’aulnes, de saules, de peuplier faux-tremble, de sapin baumier et de mélèze se partagent un peu plus de 1 m2/ha sur le témoin.

DISCUSSION

ANALYSES DE VÉGÉTATION

Les analyses de la végétation ont permis d’évaluer les changements au sein des communautés végétales suite aux activités de récolte forestière et de drainage sylvicole. Les résultats obtenus suggèrent une diminution du recouvrement en sphaignes en bordure de canal aux profits du recouvrement en sol à nu. De plus, les espèces dominantes de la strate muscinale de certains types écologiques, dominée par les sphaignes dans les sites témoins, se sont vues remplacées par les mousses hypnacées. Ces résultats appuient ceux de Laine et coll. (1995) qui démontrent également qu’un intervalle de plus de 20 ans est nécessaire à la modification du recouvrement de plusieurs espèces de sphaignes. Simultanément, l’abaissement de la nappe phréatique et l’envahissement des sites de drainage par des feuillus formant un couvert forestier occasionnerait une diminution drastique des rayons incidents au sol. Ces modifications des conditions abiotiques d’humidité, de température et de ressources lumineuses suffiraient à réduire le couvert muscinal et exposer la litière. Ceci est donc un exemple probant que l’aménagement forestier du territoire peut affecter la succession végétale par une modification des cortèges de végétaux (Locky et Bayley, 2007). Le rabattement de la nappe phréatique par le drainage pourrait permettre de freiner le processus de paludification, particulièrement pour les types écologiques RE26, RE37 et RE39 riches où la hausse du recouvrement de sol à nu va au-delà des 5 m bordant le fossé. En effet, de hauts niveaux de nappes phréatiques est l’un des facteurs primordial occasionnant l’entourbement progressif des pessières noires de la Jamésie et l’ouverture du couvert forestier (Lavoie et coll. 2005).

La classification écologique de la ceinture d’argile de l’Est de l’Ontario (Jones et coll. 1983) basée sur les types de sol et de végétation de la ceinture d’argile n’a pas été employée pour des fins de comparaisons dans le cadre de cette étude. En effet, les sites échantillonnés se retrouvent à la limite de l’extension du lac proglaciaire Ojibway et donc dans des conditions marginales de la ceinture d’argile de l’Ontario et de l’Abitibi. De plus, le groupe opérationnel le plus fréquemment retrouvé dans les sites de drainage à l’étude (OG11) est issu d’une classification aux critères très étendus

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également une grande variabilité de conditions, notamment pour les RE39 (Jutras et coll. 2002). Cette classification ne semblait pas tout à fait adaptée à la précision

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