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3.Position des MFS majeures

2. Turonien supérieur-Campanien

Tous les auteurs placent une chute majeure du niveau marin dans le Turonien supérieur.

Tous s’entendent pour faire figurer au-dessus de cette chute, une période de relativement bas niveau marin jusqu’au Coniacien moyen.

Une transgression, dont la magnitude est variable suivant les auteurs, a lieu aux alentours de la limite Turonien-Coniacien.

De la même façon, une grande tendance transgressive s’observe dans toutes les courbes, à partir du Coniacien moyen.

Cette grande tendance s’achève soit au début du Campanien d’après Miller et al. (2004), soit dans le Campanien supérieur d’après Haq et al. (1988) et Hancock (1990).

• A l’intérieur de cette tendance transgressive, les variations avancées par les auteurs diffèrent largement dans l’intervalle Coniacien moyen-Santonien supérieur, ceci à l’exception de Hancock (1990) et Sahagian et al. (1996) qui identifient tous deux une légère chute durant le début du Santonien, suivie d’une transgression dans le Santonien inférieur à moyen.

• Une phase de chute au troisième ordre est identifiée par tous les auteurs autour de la limite Santonien-Campanien. Elle est légèrement antérieure d’après Miller et al. (2004), mais la datation de cette séquence dans le New Jersey souffre d’une incertitude biostratigraphique importante.

Les courbes eustatiques de la plate-forme russe (Sahagian et al., 1996) et de la Grande-Bretagne (Hancock, 1990) présentent une similitude frappante. Les seuls points de différence se trouvent au début du Cénomanien et au Turonien inférieur et moyen.

• Sahagian et al., (1996) identifient une MFS importante au sommet de l’Albien puis un intervalle cénomanien correspondant à un relativement bas niveau marin jusqu’au début du Cénomanien supérieur. A l’inverse Hancock (1990) place l’Albien supérieur dans une période de relativement bas niveau marin, suivie d’une transgression importante durant le Cénomanien inférieur.

• De la même façon, la position de la MFS majeure de l’intervalle Cénomanien-Turonien diffère (Turonien inférieur d’après Sahagian et al., 1996 ; Turonien moyen selon Hancock, 1990).

Hormis ces légères différences, la forte similitude des deux courbes suggère qu’elles sont représentatives d’une grande partie de l’Europe du Nord, et donc que des conditions tectoniques très similaires affectaient la plate-forme russe et la Grande–Bretagne. Ces courbes fournissent donc une courbe de référence particulièrement intéressante pour l’étude du Bassin de Paris.

En conclusion, l’ensemble des auteurs s’entend pour identifier deux phases de haut niveau marin durant les intervalles Cénomanien-Turonien et Campanien, séparées par une phase de niveau marin plus bas durant le Turonien supérieur-Coniacien inférieur. Les positions des MFS majeures de ces intervalles varient cependant largement suivant les auteurs.

Nous retiendrons les points suivants :

• Les événements communs (eustatiques) sont :

- l’existence d’une phase de bas niveau marin, voire d’une chute durant le Cénomanien moyen ; - la présence d’une chute durant le Cénomanien supérieur ;

- une chute majeure au Turonien supérieur, suivie d’une période de relativement bas niveau durant le Coniacien inférieur. On notera que la chute du Turonien supérieur correspond à un événement climatique (refroidissement, donc probablement global) mais aussi à une phase de réorganisation cinématique importante affectant l’Europe et l’Atlantique-Nord (cf partie III). Cette phase est donc susceptible d’affecter tous les lieux d’élaboration des chartes eustatiques. Une surestimation de l’amplitude de cette chute dans toutes les courbes est alors envisageable ;

- une transgression depuis le Coniacien moyen jusqu’au Campanien (l’âge de la MFS de cette tendance variant suivant les auteurs), à l’intérieur de laquelle une chute est bien identifiée autour de la limite Santonien-Campanien.

• On notera par ailleurs que la MFS du Turonien inférieur, considérée par Haq et al. (1988) comme la MFS majeure du Crétacé supérieur, n’est considérée comme telle que par Sahagian et al. (1996). Elle est considérée par Miller et al. (2004) comme une MFS d’ordre inférieur, tandis que Hancock (1990) considère cette période comme une phase de chute du niveau marin.

• Les amplitudes de la charte de Haq et al. (1988) sont régulièrement de deux fois supérieures à celles des autres courbes. Les valeurs de ces dernières semblent donc les plus valides.

• La similitude des courbes dans l’intervalle Turonien supérieur-base Campanien amène à considérer qu’un signal eustatique est effectivement identifié durant cet intervalle, ce qui n’est pas le cas pour les dépôts antérieurs.

Chapitre B.

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B. Sédimentologie de la Craie

Les trois zones d’études principales (Touraine, Normandie, Centre du Bassin (Craie 700 et Yonne) ont fait l’objet de la définition de trois modèles de faciès différents. Ces trois zones d’étude correspondent à trois zones paélogéographiques différentes, reconnues précédemment pour le Cénomanien et le Turonien (Juignet et Louail, 1987 ; Robaszynski et Alcaydé, 1982). Le Sud Ouest du Bassin de Paris, et en particulier la Touraine peut être considéré comme une zone proximale, la Normandie comme une zone intermédiaire, le centre du Bassin de Paris correspond à une zone plus profonde. La Normandie montre le plus grand nombre d’affleurements et permet à la faveur du jeu des grands accidents Fécamp-Lillebonne et Pays de Bray, de corréler différentes coupes distantes de plusieurs dizaines de kilomètres. Cette zone nous a permis de proposer un modèle de faciès de la Craie à des profondeurs intermédiaires (article, prêt à soumettre à Sedimentary Geology ). Les deux autres zones d’étude permettent de compléter le modèle de faciès dans une position proximale (Touraine), ainsi que dans une position plus distale (Centre du Bassin). Nous présenterons donc tout d’abord le modèle de faciès établi en Normandie, puis nous le complèterons à ses deux extremités par l’étude des deux autres zones.

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A waterdepth model for the Normandy Chalk