CHAPITRE
PREMIER
OBSERVATIONS
Observation I
(N°389 duRegistredesconsultations.)
Marie R..., quarante-six ans, sans
profession.
Néejumelle; réglée àdix-huitans et demi.
R.ègles régulières; quatre
grossesses normales. Deux enfants vivants.
La première grossesse
terminée par la naissance d'un enfant mort avec une
procidence du
cordon; le deuxièmeaccouchement amène un enfant
macéré.
Aucunemaladie importanteàsignaler.
Depuis six ans, les règles sont devenuestrès
irrégulières et
ne se pro¬duisent paspendant despériodesde trois etsix
mois. Depuis avril jusqu'à
décembre 1898, aucun flux menstruel. Il y a un
mois sont
survenuesdes douleurs dans le flancgauche avecpertes sanguinolentes;
les selles
sont régulières; les urines abondantes,
claires,
non mousseuses.Céphalée légère. La vue baisse notablement. Pas
de douleurs dans les
jambes, mais douleurs dans la région lombaire.
Le 6 décembre 1898.— Métrite, surtout au niveau du
col. Sur la
lèvre antérieure, un petit bourgeon donnant la
sensation d'un
épithé-lioma en voie de développement. Cautérisation
intra-utérine à la
glycérine créosotée.
Le 13janvier1899.—Application de pommade à
l'aristol depuis
unmois; lebourgeonsuspectadisparu.
Lamalade guérie ne se représenteplusjusqu'au
3 octobre.—Ace moment on constate un certain degré d'ectropion
du col qui est porteur d'une légère ulcération.
Application de
perman¬ganate suivant le manuel opératoire qui sera indiqué
ultérieurement.
Le 10.—L'amélioration est considérable. Seconde application de
permanganate.
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Le 14 novembre.— La malade n'a pu se soigner depuis ladernière consultation; elle a eu un peu de leucorrhée. L'ulcération a repris ses dimensions. Nouvel ullouchement au permanganate.
Le 21.— Amélioration très marquée. Pertes diminuées.L'ulcération
secicatrise.
Observation II
(N° 394 duRegistredesconsultations.) Mme P..., ménagère, vingt-trois ans.
Réglée à seize ans, a toujours été bien réglée depuis. Règles très abondantes pendant une huitaine de jours, très rouges, venant et disparaissant sans douleurs.
Pas de grossesse.
N'a jamais été malade. Depuis six ans, époque de son mariage,
leucorrhée et douleurs abdominales ayant débuté par la fosse iliaque
droite et localisée maintenant au milieu du bas-ventre derrière la
symphyse pubienne.
Pertes sanguines dansl'intervalle des règles depuisplusieurs années.
A eu depuis quelque temps de vives douleurs dans le fond du bas-ventre, augmentant dans la position debout, se calmant un peu par la
flexion du tronc en avant.
Rapports conjugaux très douloureux.
Le 16 décembre 1898.— Examen. Fausse route postérieure, utérus anteversé, col assez largement ulcéré, sécrétion séro-purulente, cavité
du col végétante et saignant au moindre contact.
Le 13 janvier1899. — Alême état local. Marche douloureuse. Co-lumnisation.
Le 17.— Pertes moins abondantes. Douleurs diminuées. Tampons
tombés le troisième jour. Cavité utérine moins saignante. Cautérisation
à la glycérine créosotée et columnisalion.
Le 24.— Amélioration.
Le 27.— La maladeaperdu du sang bien que ses règles ne doivent apparaître qu'au commencement du mois prochain. Radigeonnage àla
glycérine créosotée.
Le 17 février.— Même état, même traitement.
Le 10 mars.— La malade a cessé de venir depuis troissemaines.
Suppuration abondante, col ulcéré. Cautérisation intra-utérine à la gly¬
cérine créosotée.
Le 4 avril. — Pas d'amélioration, col saignant facilement.
Le 7. — Améliorationlégère.
Le 11. — Colulcéré, cautérisationàlaglycérine créosotée.
Le 9 mai. —Est restée un mois sans venir, métro-vaginite légère.
— 41 — Le 26.—Se sentbeaucoup mieux.
Le 30. — Suppuration abondante, application d'une tige en alu¬
minium.
Le 21 juillet. —La tige n'est pas supportée par la
malade qui
a toujours de violentes pertes de sang. On enlève latige
etla
pertes'arrête.
Le 10 octobre. —En présence de l'ulcération du col et de son éviscération,onappliquedu permanganate de potasseenpoudre.
Le 14.— L'écoulement utérin a diminué; le col commence à se réduire. La maladedéclare que l'application du permanganate est dou¬
loureuse instantanément, mais que cette sensation de brûlure ne dure
pasplus d'un quartd'heure et ne se reproduit à aucun moment
dans la
journée.
Le 24. — L'amélioration continue, mais n'est pas encore très
accentuée.
Le 3 novembre. —La suppuration a diminué considérablement et
estdevenueplus fluide; elle sedétache mieux du colutérin. L'ectropion
est en bonne voie.
Le10.—L'ectropion se réduit de plus en plus.
Le 17.—État local très satisfaisant. La guérison surviendra proba¬
blementaprès deux ou troisnouvelles applicationsde permanganate.
Le 28. — État local excellent. La guérison peut être considérée
commecomplète. Le col a repris son état normal. Il est un peuvolu¬
mineux, mais on ne trouveplus ni ulcération niectropion.
Observation III (N° 55 du Registre des consultations.)
Jeanne B..., trente-six ans, tailleuse, réglée à seize ans.
Règles
régulières jusqu'en 1897. Douloureuses, durent huit à neuf jours, très
abondantes. Leucorrhée dansl'intervalle.
Deuxgrossesses.
La première à terme, terminée par la naissance normale d'une
fille
actuellementâgéedeseizeans. Ne reste couchée quesix à septjours.
La deuxième, terminée à trois mois, à la suite d'un effort violent
(alevédespoidstrop lourds),par un avortement.
Huitjoursau lit.
Depuis cinq à six ans souffre du ventre et des reins.
Douleurs
sirradiantvers la régionantéro-externede la cuisse. Leucorrhée.
Depuis deux ans les règles sont toujours régulières, mais beaucoup
plusdouloureuses etplus pâles. Les pertessententun peu.
Après le repas, douleurs gastriques et gonflement d'estomac.
La
leucorrhée a plutôt diminué. Le ventre a grossi beaucoup.
— 42 —
Appétit diminué. Céphalée continuelle frontale. Chute de cheveux depuis trois ou quatre ans.
Pas de tendanceaux laryngites. Constipation.
Le 14 avril 1899.— Polype du col. Extirpation.
Le 21 avril.— Ptègles abondantes durant huitjours.
Le 2 mai. — Badigeonnageà la créosote.
Le5. — Glycérine créosotée. Crayoniodoformé.
Le 9.— Amélioration.
Le 11 août. — Col en bon état, ulcéré à l'orifice, léger ectropion,
sécrétion moins abondante. Permanganate de potasse.
Le 29.— Ulcération diminuée; l'application du permanganate, qui
estrenouvelée, est douloureuse.
Le1erseptembre. — Etat local bon. Simple badigeonnageau perman¬
ganate. Columnisation.
Le 26.— Etat local très bon; souffre en urinant, pas d'ulcération.
Salol.
Le 13 octobre. — Etat localtrèsbon; cicatrisation entrain desefaire
au pourtourdu col.
Le 27.— Pansementau Mn04K.
Le col n'est plus ulcéré, les sécrétions sont abondantes, semblant
venir du vagin. Permanganate de potasse au col et oxyde de zinc au vagin.
L'ulcération du col avec le légerectropionsont complètementguéris.
Observation IV (N° 59 duRegistredesconsultations.)
Madeleine S'-M..., vingt-trois ans, tailleuse. R.églée à dix ans et
demi. Règles toujours régulières, abondantes, durant trois jours,
indolores.
Dans l'intervalle, leucorrhée.
Une grossesse terminée depuis vingt-sept mois à terme par la nais¬
sanced'un garçon.Restecouchée pendanttrois mois parsuite dedouleurs
àlarégion antérieure des jambes et sur la facesupérieuredu pied.
A nourri pendant ce temps. Les règles ont persisté pendant lagros¬
sesse etl'allaitement.
Jusqu'en février dernier, céphalée diurne et surtout nocturne qui, depuis, a diminué, puisdisparu entièrement. Pas de laryngite.Seplaint
de souffrir maintenant du ventre et surtout de la fosseiliaque du côte gauche. Leucorrhée abondante jaunecausantsensation de brûlure.
Miction cuisante, mais peu fréquente. Pas de douleur lombaire.
Fatigue générale. Constipation.
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Métro-vaginite probablement gonococcique, Rien aux annexes.
Badi-geonnageau nitrate d'argent.
Le 16 mai. — Bouchon volumineux de muco-pus dans le col, qui
saigne facilement.
Badigeonnageintra-utérin àla glycérine créosotée.
Le 2juin.— Sécrétion moins épaisse, plus transparente.
Cautérisa¬
tionintra-utérine aveclasolution d'azotated'argent.
Le9.—Amélioration, mais il y a encore du pus. Badigeonnage au nitrated'argent.
Le 13.—Suppuration abondante. Badigeonnage au nitrate
d'argent.
Tampons àla glycérine à30°.
Le20. — Étatlocal défectueux. Badigeonnage profond àla glycérine
créosotée. Crayon d'iodoforme. Vaginite améliorée.
Le22septembre. —État bien meilleur. Ulcération du col,
qui
estboursoufléet forme ectropion. Applicationdu permanganate.
Le2 octobre.—État local considérablement amélioré; le boursoufle¬
menta disparu etl'ulcération estcicatrisée.
Observation V
(N° 75 duRegistre desconsultations.) MarieB..., trente-trois ans, sans profession.
Régléeàquinze ans. Règles irrégûlières, peu abondantes, peu
colo¬
rées.
Deux grossesses.
Lapremière terminée le 5décembre 1892.
La deuxième terminée le 4 février1895.
Accouchementsnormaux et à terme.
Restecinq ou sixjours couchée.
Aprèsledernier, tranchéesutérines violentes.
Depuisdouleurs continuelles. Leucorrhée abondante.
Règlestrès irrégulières.Très constipée.
Pas decéphalée.
A l'examen. Hauteurexagérée de la symphyse pubienne.
Métritesuppurative. Ectropion du col.
Le 29août 1899. — Application de permanganate. Sécrétions
abon¬
dantes.
Le 5septembre. — État stationnaire.
Le 24 octobre.— La malade est restée six semaines sansreveniràla
consultation. Les lésions sont à peu près les mêmes. Application
de
permanganate.
Le31.— Améliorationlégère.
Le 3 novembre. —Amélioration beaucoupplusmarquée.
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Le 10. —L'amélioration semaintient, mais la malade n'est pasencore guérie.
Le 26. —La guérison estcomplète. A aucun moment la malade n'a ressenti de la douleurpendant l'applicationdu permanganate.
Observation VI
(N° 87 du Registre des consultations.) Mme T..., vingt-huit ans, tailleuse.
Réglée à quatorze ans. Règles régulières, peu abondantes, très dou¬
loureuses durant quatre àcinqjours.
En 1892, grossesse terminée à six semaines ou deux mois sans cause connue.
Fièvretyphoïdeà dix-sept ans.
En 1898, métro-péritonite, séjourde deux mois au lit.
Depuis ce moment douleurs, surtout dans le flancgauche, s'irradiant
dans le bas-ventre, dans les plis inguinaux et la face antérieure des cuisses.
Pertes assez abondantes paraissant diminuer d'intensité au moment des grandes douleurs.
Pas de constipation. Céphalalgie frontale droite.
Ron sommeil,bon appétit. Miction normale, cependant elle diminue
au momentdes douleurs pouraugmenterquelque temps après.
Le 23 mai. — Métrite. — Columnisation.
Le 6juin. — Badigeonnage à laglycérine créosotée.
Le 9. — Amélioration.
Le 20.— Se plaint d'avoir beaucoup souffert à la suite du dernier badigeonnage à la glycérine créosotée. Ron état local. Badigeonnage à l'ichtyol. Arthritisme prononcé.
Traitement institué : Lithine.— Injections au bicarbonate de soude
à10 %0.
Le 8 juillet. — Amélioration très sensible. Injection nouvelle au bicarbonate de soude.
Le 21. —Col absolument normal. Etatgénéral très bon.
Le 25 août.— Etat localetgénéral excellents.
Le 3 octobre.— Sécrétion trèsabondante du col. Pansement àl'oxyde
de zinc.
Le 24. — Col ulcéré et un peu ectropionné;sécrétions abondantes.
Application du permanganate de potasse qui est immédiatement très
douloureuse.
Le 31.— La malade dit avoir souffert depuis le moment où le per¬
manganate aétéappliqué. Tout d'abord, brulûreaupointd'application;
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douleurse propageant vers l'intérieur, ventre
tendu, douloureux. Cet
étataduré deuxjours. La malade refuse une
nouvelle application de
permanganate.
Observation VII (N°104 duRegistre desconsultations.)
Marie B..., vingt-deux ans. Réglée' à treize ans.
Règles régulières
non douloureuses, a faitune faussecouche de deux mois le 22 mai.
A lasuitede fatigues, a perdu pendant trois ouquatre jours du sang
etdespetits caillots de lagrosseur d'une noix.