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Les travaux scientifiques de la station

Dans le document Le maïs et le Béarn de 1930 à 1945 (Page 36-39)

F-1 Les directeurs successifs

Le premier directeur de la station est Pierre Lecat8. Il la quitte en octobre 1936, et poursuit sa carrière professionnelle dans une autre région.

Il est remplacé par Jean Piat9. Celui-ci reste en fonction deux ans avant de répondre favorablement à la proposition d’un poste de direction à la cave coopérative du Lauragais. Charles Bertin lui succède en octobre 1938.

Les directeurs successifs de la station et leurs équipes vont s’employer à poursuivre les buts fixés par ses créateurs.

F-2 Les axes de recherches

Les responsables de la station recherchent l’amélioration des maïs régionaux sous le rapport précocité et rendement. Ils vont pratiquer la sélection généalogique des variétés locales. Ils étudient également les qualités, aptitudes génétiques et facultés d’acclimatation d’un certain nombre de variétés étrangères en provenance d’un grand nombre de pays d’Europe producteurs de maïs, des deux Amériques du Sud et du Nord, ainsi que de l’Afrique du Sud.

Ce sont rapidement plus de soixante variétés qui seront cultivées, occupant trois ou quatre lignes chacune de vingt à vingt-cinq mètres de long, espacées de quatre-vingts centimètres, formant une parcelle d’essai d’un demi-are environ.

Chacune de ces parcelles est bordée de deux ou trois rangs de topinambours, aussi serrés que possible pour former un écran protecteur contre le pollen des variétés voisines.

8 Pierre Lecat, rapports d’activités à la chambre d’agriculture des Basses-Pyrénées, années 1932,

1933

9 Jean Piat, rapport d’activités à la chambre d’agriculture des Basses- Pyrénées, années

Ce mode de protection n’étant pas absolu, les variétés sont intercalées suivant l’époque de leur floraison. Ainsi, on éloigne le plus loin possible les maïs fleurissant en même temps.

En outre, afin d’être sûr de maintenir la pureté de l’espèce, quelques pieds spécialement choisis sont autofécondés ou pollinisés entre eux.

Chaque variété est étudiée au double point de vue de ses qualités génétiques et culturales.

Des registres techniques, conservés sur la période 1932-1936, rendent compte du suivi des lignées et des parcelles. Ils décrivent les phases du développement de la plante : levée, floraison, récolte… Ils détaillent les caractéristiques techniques de la plante mère et des épis. Ils contiennent le résultat des analyses et les commentaires du responsable scientifique.

Les principales variétés locales étudiées en 1933 et 1934 sont le blanc et le roux de Biaudos dans les Landes, le grand roux et le doré d’Auterrive, le roux précoce de Macaye ; puis, durant les années 1935 et 1936, le blanc des Landes à grosses rafles d’Auterrive, le blanc de Beaumont-de-Lomagne dans le Lauragais, le petit roux basque de Beyrie près Saint-Palais.

Les maïs d’Auterrive ont été fournis par Hubert de Baillenx.

Les variétés étrangères proviennent de Tchécoslovaquie, de Hongrie, des États-Unis, d’Italie (années 1933-1934), puis de Pologne, Bulgarie, Yougoslavie, Côte d’Ivoire, Tunisie, Hollande (années 1935- 1936).

Dans un premier temps, les travaux ont été axés sur l’étude de l’acclimatation des variétés étrangères. Les variétés américaines, italiennes et tchèques n’ont pas donné satisfaction.

Peu de variétés étrangères se sont révélées propices à l’acclimatation.

Les recherches se sont alors orientées vers les maïs métropolitains.

En 1936, les travaux portent sur deux cent cinquante souches et, en 1937, sur mille lignées françaises et étrangères. Mille deux cents souches de maïs régional sont à l’étude en 1938.

La station s’est aussi intéressée aux lignées en provenance de Bresse et d’Alsace.

F-3 La station et les hybrides

Dès 1933, Pierre Lecat s’intéresse à la question des hybrides. Il est en relation avec le domaine départemental d’Ognoas dans les Landes, où des hybridations ont été réalisées. Dans son rapport d’activités de cette même année 1933, il écrit qu’il serait tout à fait souhaitable de faire entrer dans les pratiques culturales, comme aux États-Unis, le croisement industriel, c’est-à-dire l’hybridation.

Il projette de réaliser un hybride à la station en 1934, sous la condition d’être en mesure de dégager des lignées suffisamment homogènes.

En 1934, les registres techniques témoignent de croisements expérimentaux maïs du pays / maïs étrangers. Ces expériences d’hybridations avec telle ou telle variété étrangère sont axées sur la recherche de l’amélioration des qualités.

Le responsable de la station poursuit son ambition d’emboîter le pas aux Américains, et des expériences sont effectuées dans les années qui suivent. En 1936, trois croisements « industriels » sont pratiqués mettant en œuvre des maïs américains, bulgares, tchécoslovaques et du pays10.

Le nouveau directeur, Jean Piat, poursuit l’ambition de réaliser un hybride industriel dans les années qui suivent. Il a conscience qu’une nouvelle organisation des producteurs devra être mise en place, mais il pense que celle-ci pourra être réalisée.

F-4 Les autres travaux de la station

Des recherches et expérimentations sont menées pour répondre aux problématiques récurrentes à la culture du maïs.

Des travaux sont consacrés aux moyens de défense contre les ennemis de la plante et de l’épi, en particulier le charbon. Des études sont réalisées sur la pyrale, la sésamie et les alucites.

La station s’intéresse aussi à l’amélioration des méthodes culturales, à l’association de la culture du maïs et du haricot, à l’assolement, à la recherche de la densité optimale de peuplement pour les maïs du pays.

Pour la fumure, il est procédé à des essais d’engrais phosphatés. Il va être mis au point une formule performante associant engrais verts, fumier de ferme et engrais chimiques.

10 LRP, 28 novembre 1937

La station de Saint-Martin-de-Hinx travaille en concertation avec le poste d’observations météorologiques géré par la station d’avertissements agricoles et d’amélioration des plantes de Pont-de- la-Maye, en Gironde. Des carnets conservés à Saint-Martin-de-Hinx contiennent les relevés journaliers des mesures météorologiques effectuées. Ces mesures étaient régulièrement transmises à la station de Pont-de-la-Maye.

Dans le document Le maïs et le Béarn de 1930 à 1945 (Page 36-39)