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6. Facebook et son contenu en physiothérapie : une étude de cas québécoise

6.5.4 Transparence

Dans son guide, l’ACP recommande aux professionnels de la physiothérapie de déclarer tout conflit d’intérêts à l’égard de l’information qu’ils publient et d’identifier clairement leur titre (113). Cela permet aux abonnés de comprendre d’où proviennent les informations qu’ils consultent et d’être plus confiants avec la véracité de celles-ci. Or, lors de l’analyse des publications des amis et des abonnés, à plusieurs reprises, des employés du milieu (agent administratif, T.R.P., physiothérapeute) publiaient à même leur compte Facebook personnel, sans spécifier quel était leur rôle. Si un gestionnaire publie une information, sur une conférence par exemple, avec son compte personnel plutôt qu’avec la page de son entreprise, l’abonné pourrait ne pas comprendre que cette conférence est proposée par un employé de la clinique. De plus, en publiant à partir de son compte personnel, le professionnel de la physiothérapie offre aux abonnés de la page, souvent ses patients, la possibilité de le rejoindre via ce compte personnel et donc, de mélanger le professionnel et le personnel. D’ailleurs, ceci est proscrit par d’autres associations telle que l’American Medical Association dans ses recommandations quant à l’utilisation des médias

publications qui promouvaient des produits ou des entreprises (en lien ou non avec la physiothérapie). Nous nous sommes questionnés sur la possibilité que certains conflits d’intérêts n’aient pas été divulgués et nous rappelons donc aux professionnels de la physiothérapie l’importance d’être vigilant à ce sujet. Également, nous leur suggérons d’éviter de publier sur la page professionnelle de leur milieu avec leur compte personnel. S’ils doivent le faire, il est primordial d’identifier leur titre à chaque fois qu’ils publient. Finalement, l’administrateur de la page ou du profil Facebook devrait clairement être identifié afin que l’abonné sache qui rédige les publications au quotidien.

6.6 Limitations

Cette étude comporte quelques limitations. Premièrement, malgré notre effort méthodologique afin d’assurer l’exhaustivité de la collecte, certains profils ou pages publics disponibles pourraient ne pas avoir été collectés. Deuxièmement, seuls les pages et profils publics, dans les options de confidentialité de Facebook, ont pu être analysés. Des professionnels ont peut-être des comptes Facebook avec des profils personnels privés, qui n’auraient pas été accessibles lors de nos recherches. Cela explique que notre échantillon est constitué, en majorité, de résultats en lien avec des établissements cliniques et que nous n’avons observé que très peu de résultats en lien avec des individus spécifiquement. Ainsi, il n’a pas été possible de déterminer si les physiothérapeutes et les T.R.P. québécois utilisaient adéquatement les médias sociaux dans un contexte personnel (contenu approprié, étiquette professionnelle). Cela aurait nécessité, entre autres, le consentement des propriétaires des comptes privés ou la recherche des profils via une liste contenant le nom des professionnels, dans le moteur de recherche Facebook. Une étude de ce type a d’ailleurs été réalisée chez les étudiants en médecine d’une université de Floride, en 2008 (94). Les auteurs de celle-ci ont relevé que plusieurs informations contenues sur les profils publics des étudiants ne devraient pas être divulguées à l’intérieur d’une relation médecin-patient ou pourraient être interprétées négativement. Ils soulignent également que les étudiants en médecine ne semblent pas connaître les impacts d’actions non professionnelles dans leur pratique future.

6.7 Conclusion

Dans cette étude, nous avons analysé le contenu francophone québécois de Facebook en lien avec le thème de la physiothérapie. Il s’agissait d’une première étude de ce type dans le domaine de la physiothérapie. Majoritairement, les physiothérapeutes et les T.R.P. québécois

respectent les lignes directrices proposées dans le guide d’utilisation des médias sociaux de l’ACP et le contenu des pages et profils analysés reflétait celui-ci. En contrepartie, nous avons observé quelques glissements en lien avec le respect de la vie privée et de la confidentialité, le professionnalisme, le respect interpersonnel et la transparence. Grâce à cette étude, l’ACP pourrait donner des exemples concrets et spécifiques dans son guide, afin de faciliter la compréhension des lignes directrices et les enjeux qui y sont reliés. De plus, l’OPPQ pourrait s’appuyer sur les recommandations que nous avons émises suite à nos observations, pour rédiger ses propres politiques d’utilisation des médias sociaux. Par contre, d’autres études devront être réalisées afin d’observer spécifiquement le contenu des profils personnels des professionnels de la physiothérapie. Pour conclure, si le professionnel de la physiothérapie respecte le guide de l’ACP dans son utilisation de Facebook, ce média social peut être un outil innovateur pour faire de la promotion variée et du transfert de connaissances auprès de sa clientèle.

Le chapitre six a présenté une étude de cas qui analysait le contenu francophone québécois de Facebook en lien avec le thème de la physiothérapie. Celle-ci a dégagé les principales utilisations de Facebook par les physiothérapeutes et T.R.P. québécois et a identifié les thématiques abordées. De plus, cette étude de cas a permis d’analyser si les professionnels québécois de la physiothérapie respectaient les principes qui sous-tendent les lignes directrices proposées dans le guide d’utilisation des médias sociaux de l’ACP et a proposé des recommandations en lien avec les glissements observés. Le chapitre sept est une étude de cas en lien avec l’utilisation de Facebook par un professionnel de la physiothérapie.

Les professionnels de la physiothérapie sur Facebook, j’aime?

Chapitre 7

Éthique de la recherche et Facebook : que faire devant un manquement à l’e- professionnalisme ?

Le septième chapitre a été rédigé par Maude Laliberté et Émilie Samson. Il s’agit d’une étude de cas qui discute des enjeux qui émergent des diverses responsabilités du chercheur qui est à la fois professionnel de la santé, alors qu’il doit se conformer aux normes de l’éthique de la recherche en plus de son code de déontologie professionnel.

7. Éthique de la recherche et Facebook : que faire devant un manquement à l’e-

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